Nouvelles du 7-06- 2009
Texte Pris sur le site Agence Zenit


Séminaire pontifical français de Rome : Les Spiritains passent le flambeau

La conférence épiscopale française prend le relais


ROME, Mardi 2 juin 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI recevra les membres du Séminaire pontifical français de Rome (prélats, Spiritains, communauté et anciens du séminaire) samedi prochain, 6 juin, à l'occasion du passage de flambeau entre la Congrégation du Saint-Esprit - à laquelle le séminaire est confié depuis sa fondation, il y a plus de 150 ans - et la Conférence épiscopale française.

Ainsi, les samedi 6 et dimanche 7 juin 2009, à Rome, plusieurs manifestations seront l'occasion d'une véritable « action de grâce » pour l e travail des Spiritains et, en même temps, de « transmettre le flambeau » à la Conférence des évêques de France, explique l'actuel recteur du séminaire, le père Yves-Marie Fradet, C. S. Sp. Un passage historique, approuvé par la Congrégation romaine pour l'éducation catholique.

Parmi les manifestations romaines accompagnant ce passage de témoin, le 6 juin, l'audience de Benoît XVI, une conférence inaugurale au Centre Saint-Louis de France, ainsi qu'une soirée culturelle au séminaire français.

Une messe sera présidée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, dans la basilique Saint-Pierre, dimanche 7 juin, en la solennité de la Sainte-Trinité.

Au terme de l'année universitaire 2008-2009 en effet, la Congrégation du Saint-Esprit, ne pouvant plus en assumer la direction, transmet la responsabilité du séminaire pontifical français de Rome (Pontificio Seminario Gallico) à la Conférence des évêques de France.

Les Spiritains ont fondé ce séminaire en 1853 et y ont formé, en 156 ans, quelque 4.800 étudiants ecclésiastiques, séminaristes et jeunes prêtres de tous les diocèses de France et de divers pays du monde.

Aujourd'hui, une soixantaine d'évêques, en France et ailleurs, sont issus du séminaire français, ainsi que des cardinaux, ou même le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartolomeos 1er.

Traditionnellement en effet, le séminaire accueille des étudiants orthodoxes. Il accueille aussi des étudiants d'autres rites catholiques que le rite latin, et de différentes nationalités, a confié à Zenit le P. Jean-Baptiste Edart, préfet des études au séminaire.

Il précise que des Spiritains resteront cependant au service du séminaire, assurant ainsi une importante continuité avec l'esprit qui a toujours animé ce séminaire.

Pour le P. Fradet, « les Spiritains ont écrit les 156 premières pages, les prêtres diocésains vont écrire les suivantes ».

Il écrit dans son éditorial en ligne : « Un nouveau chapitre va commencer, mais c'est toujours la même œuvre de Dieu. Les hommes ne sont que les mains qui écrivent les pages : le dessein vient du Père, la sagesse vient du Verbe de Dieu, et l'inspiration vient toujours de l'Esprit-Saint. Les Spiritains ont donné au Séminaire la marque de leur souffle missionnaire, de leur attention à l'Esprit-Saint et au Saint Cœur de Marie : c'est avec joie et confiance qu'ils vont passer le flambeau aux prêtres diocésains. Des Spiritains aux prêtres diocésains, de Libermann au Curé d'Ars, c'est toujours une invitation à passer sur l'autre rive dans l'espérance ».

père Sylvain BatailleUn peu avant Noël, le jeudi 18 décembre 2008, on a appris que les responsables romains, en lien avec les évêques de France, ont choisi le père Sylvain Bataille, actuel supérieur du séminaire d'Ars, comme nouveau supérieur du séminaire Français de Rome pour la rentrée universitaire prochaine, a indiqué le diocèse de Belley-Ars. La nomination officielle devrait être annoncée pour la fête du saint curé d'Ars, en cette année sacerdotale, le 4 août prochain.

 

Anita S. Bourdin

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Discours de Benoît XVI à la Communauté du Séminaire français de Rome

ROME, Dimanche 7 juin 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a adressé ce samedi 6 juin aux membres de la Communauté du Séminaire pontifical français de Rome, à l'occasion de la passation de pouvoir entre la Congrégation du Saint-Esprit, qui fonda le séminaire en 1853 et la Conférence des évêques de France.

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Messieurs les Cardinaux,

Chers frères dans l'Episcopat,

Monsieur le Recteur,

Chers prêtres et séminaristes,

C'est avec joie que je vous accueille à l'occasion des célébrations qui marquent ces jours-ci un moment important de l'histoire du Séminaire pontifical français de Rome. La Congrégation du Saint-Esprit qui, depuis sa fondation, en avait jusqu'alors assumé la tutelle la remet à présent, après un siècle et demi de fidèle service, à la Conférence des Évêques de France.

Nous devons rendre grâce au Seigneur pour le labeur accompli dans cette institution où, depuis son ouverture, près de 5000 séminaristes ou jeunes prêtres ont été préparés à leur future vocation. En saluant le travail des membres de la Congrégation du Saint-Esprit, Pères et Frères, je souhaite confier d'une manière particulière au Seigneur les apostolats que la Congrégation fondée par le vénérable Père Liberman conserve et développe à travers le monde - et plus particulièrement en Afrique - à partir de son charisme qui n'a rien per du de sa force et de sa justesse. Puisse le Seigneur bénir la Congrégation et ses missions.

La tâche de former des prêtres est une mission délicate. La formation proposée au séminaire est exigeante, car c'est une portion du peuple de Dieu qui sera confié à la sollicitude pastorale des futurs prêtres, ce peuple que le Christ a sauvé et pour lequel il a donné sa vie. Il est bon que les séminaristes se souviennent que si l'Église se montre exigeante avec eux, c'est parce qu'ils devront prendre soin de ceux que le Christ s'est si chèrement acquis. Les aptitudes demandées aux futurs prêtres sont nombreuses : la maturité humaine, les qualités spirituelles, le zèle apostolique, la rigueur intellectuelle ... Pour atteindre ces vertus, les candidats au sacerdoce doivent pouvoir non seulement en être les témoins chez leurs formateurs , mais plus encore ils doivent pouvoir être les premiers bénéficiaires de ces qualités vécues et dispensées par ceux qui ont la charge de les faire grandir. C'est une loi de notre humanité et de notre foi que nous ne soyons capables, le plus souvent, de donner que ce que nous avons au préalable reçu de Dieu à travers les médiations ecclésiales et humaines qu'il a instituées. Qui reçoit charge de discernement et de formation doit se rappeler que l'espérance qu'il a pour les autres, est en premier lieu un devoir pour lui-même.

Ce passage de témoin coïncide avec le début de L'année du Sacerdoce. C'est une grâce pour la nouvelle équipe de prêtres formateurs réunie par la Conférence des Évêques de France. Alors qu'elle reçoit sa mission, il lui est donné, comme à toute l'Église, la possibilité de scruter plus profondément l'identité du prêtre, mystère de grâce et de miséricorde. Il me plaît ici de citer l'éminente personnalité que fut le Cardinal Suhard, disant à propos des ministres du Christ : « Eternel paradoxe du prêtre. Il porte en lui les contraires. Il concilie, au prix de sa vie, la fidélité à Dieu et la fidélité à l'homme. Il a l'air pauvre et sans force... Il n'a en mains ni les moyens politiques, ni les ressources financières, ni la force des armes, dont d'autres se servent pour conquérir la terre. Sa force à lui, c'est d'être désarmé et de ‘pouvoir tout en Celui qui le fortifie' » (Ecclesia n°141, p.21, Décembre 1960). Puissent ces paroles qui évoquent si bien la figure du saint Curé d'Ars retentir comme un appel vocationnel pour de nombreux jeunes chrétiens de France qui désirent une vie utile et féconde pour servir l'amour de Dieu.

La particularité du Séminaire français est d'être situé dans la ville de Pierre ; pour reprendre le vœu de Paul VI (cf. Discours aux anciens du Séminaire français, 11 septembre 1968), je souhaite qu'au cours de leur séjour à Rome, les séminaristes puissent de façon privilégiée se familiariser avec l'histoire de l'Église, découvrir l'ampleur de sa catholicité et sa vivante unité autour du successeur de Pierre et qu'ainsi soit à jamais fixé en leur cœur de pasteur l'amour de l'Église.

En invoquant sur vous tous d'abondantes grâces du Seigneur par l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, de sainte Claire et du Bienheureux Pie IX, je vous acco rde à tous de grand cœur ainsi qu'à vos familles, aux Anciens qui n'ont pu venir et au personnel laïc du Séminaire, la Bénédiction apostolique.