Voix d'Afrique N°86..
SŒURS DE NOTRE DAME D’AFRIQUE ..

CONGRÉGATIONS AFRICAINES ET S.M.N.D.A
Une belle histoire de famille

 

La vie religieuse féminine n’est pas une nouveauté en Afrique. Pensons, par exemple, aux moniales de l’Église copte. Au 19ème siècle, des jeunes filles sont entrées dans les Instituts missionnaires internationaux récemment implantés (Afrique de l’Ouest, Soudan). La nouveauté, au début du 20ème siècle, c’est la naissance de Congrégations actives véritablement autochtones, et cela, au fur et à mesure de l’implantation des « missions » dans les nouveaux territoires évangélisés.


La vie religieuse en Afrique  Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d'Afrique (Sœurs Blanches) ont collaboré à la formation de 22 nouvelles Congrégations Les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches), pour leur part, sont à l’origine de 22 de ces Congrégations. La première est née à Sumbawanga (actuelle Tanzanie), en 1903. D’autres fondations ont suivi tout au long du 20ème siècle, en Uganda, au Rwanda, au Congo, en Zambie, au Burundi, au Malawi, au Burkina Faso, au Mali, au Ghana, au Kenya. Pour être juste, les S.M.N.D.A. n’ont pas « fondé » ces Congrégations. La plupart du temps, elles ont répondu à l’appel de Vicaires Apostoliques ou d’Évêques qui leur demandaient de prendre en charge la formation des futures religieuses autochtones.

Bien souvent, il est arrivé que les Sœurs ont trouvé chez de toutes jeunes filles un désir de consécration, éclos bien avant tout contact avec des religieuses. D’autres avaient, en tâtonnant, réalisé toutes seules une vie de communauté.
Dès les débuts, les obstacles n’ont évidemment pas manqué : opposition des familles devant une forme de vie incompréhensible pour elles, difficulté à vivre ensemble quand on est d’ethnies différentes, faible niveau scolaire, soucis matériels, difficultés de relations avec certains Prêtres ou Évêques…Les Sœurs ont tenu bon.

Les S.M.N.D.A. ont accompagné ces Congrégations jusqu’à leur autonomie. Au début, Supérieures Générales, maîtresses des novices, économes étaient européennes ou canadiennes, puis, au fur et à mesure, les Congrégations sont devenues autonomes. En 1976, elles comptaient en tout 3000 membres. En 2008, elles sont près de 5000. En 1970, dans l’Afrique de l’Ouest francophone, s’est formée l’Union des Supérieures Générales Africaines, puis, en 1974, l’équivalent anglophone, dans le cadre de l’AMECEA (Conférence des Évêques d’Afrique de l’Est). Les différentes responsables ont, dès sa création en 1966 à Rome, fait partie de l’UISG (Union Interna-tionale des Supérieures Générales). Dans le même temps, plusieurs de ces nouvelles Congrégations essaimaient au-delà des frontières de leurs pays de naissance : du Rwanda au Tchad, du Mali en Algérie…D’autres ouvrent même des communautés en Europe. L’esprit missionnaire insufflé dès les débuts est toujours aussi vivant.

Un exemple parmi d’autres : en 1967, une Congrégation est née en Afrique de l’Ouest. Les premières jeunes filles étaient toutes illettrées. « Comment pensez-vous faire une communauté avec des illettrées ? » disaient certains. Beaucoup n’y croyaient pas. En 2008, cette toute jeune Congrégation, maintenant indépendante, compte 65 Sœurs professes. Elle œuvre dans 4 diocèses du Burkina Faso, spécialement dans les villages où il n’y a pas de prêtre mais seulement un couple de catéchistes avec lequel elles font équipe. Ces jeunes filles, sans instruction au départ, n’avaient que leurs bras et leur cœur pour servir Dieu, mais comptaient énormément sur la force de l’Esprit Saint.

On peut ajouter pour terminer que, parallèlement, dès 1960, certaines jeunes filles africaines choisissaient d’entrer dans la Congrégation des S.M.N.D.A., y trouvant vraiment aussi leur place de missionnaires, prêtes à être envoyées dans n’importe quelle partie de l’Afrique. Toutes insistent : «  Jésus-Christ est mort pour nous tous et il ne faudrait pas le dire ? »

Sr Suzanne Le Gal
S.M.N.D.A.


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