Voix d'Afrique N°87..
SŒURS DE NOTRE DAME D’AFRIQUE ..

SERVICE SANTÉ DAR ES SALAAM

 

Pendant des années, j’ai eu la chance de travailler dans le domaine de la santé en Tanzanie. Je suis reconnaissante que mon expérience d’infirmière et sage-femme ait été très variée, stimulante et assez vaste.

Solidarité

Sr Rita ToutantDepuis 1998 je suis impliquée dans les Mutuelles de Santé (Mi-cro Health Insurance Schemes), surtout au niveau local avec les communautés chrétiennes de base et des paroisses de l’archidiocèse de Dar es Salaam. Ce projet est ap-pelé “Projet Atiman de Mutuelles de Santé” en l’honneur du Dr Atiman, le premier docteur-caté-chiste africain. C’ était un esclave affranchi venant des rives du Niger près de Tombouktou, maintenant au Mali. Il arriva à Karema en juillet 1899 et il resta au service du peuple jusqu’à un âge très avancé.

Le projet a été commencé en 1995 par un prêtre-économiste, le Père Vic Missiaen, des Mission-naires d’Afrique (M. Afr.). Il est très bien connu en Afrique et particulièrement en Tanzanie pour son engagement pour la justice et la paix.
Son idée était d’aider les pa-roisses à travers les communautés ecclésiales de base déjà existantes : qu’elles créent leur propre fonds de solidarité afin que les membres puissent avoir accès aux soins médicaux primaires et se faire soigner pour les problèmes de santé les plus courants et aigus, tout en gardant en tête que la malaria (le paludisme) est toujours la maladie qui tue le plus de personnes dans le pays.
 
Même si j’avais une longue expérience comme infirmière et sage-femme en Tanzanie rurale, ce fut un défi pour moi d’être impliquée dans ce nouveau do-maine du travail de santé. Mais je commençais une collaboration très fructueuse avec le programme ILO STEP qui débutait à ce moment. Ces gens avaient une expertise de premier rang dans l’animation des groupes, dans l’organisation et le dévelop-pement du secteur informel, etc ; mais il leur manquait l’expérience de travail de santé à la base pour participer à l’établissement des Mutuelles de Santé qu’ils voulaient promouvoir en vue d’un programme de réduction de la pauvreté. Ils s’adressaient surtout aux gens du secteur in-formel et aux organisations d’entraide et d’autonomie. Ensem-ble nous avons pu créer une mé-thodologie et publier un “ Guide des Formateurs “, illustré avec des dessins adaptés à la culture locale.

Travail en Réseau (Networking)

Assurer au plus grand nombre les soins de santé primairesRégulièrement, depuis 1998, dix promoteurs des Mutuelles de Santé provenant de toute la Tanzanie ont été invités à des rencontres régionales avec des participants de différents pays d’Afrique. Ainsi, des personnes de dénominations chrétiennes diverses, des groupes du secteur informel (chapeautés par VIBINDO) et des représentants du gouvernement s’y rendaient.

En octobre 2003, avec le support de l’organisation allemande pour la collaboration technique dans le développement (GTZ), le Réseau de Mutuelles de Santé communautaire en Tanzanie (TNCHF) a été établi officiellement. Un bureau bien équipé a été mis en place au centre ville. Vous êtes invités à découvrir davantage la vision et les activités du TNCHF sur le site Internet www.tnchf.or.tz

Ligne d’action

Depuis les premiers jours du TNCHF, une de ses priorités a été le soutien appuyé à deux niveaux.

D’un côté, promouvoir notre valeur de base et chercher une influence pour de meilleures politiques afin que les pauvres, qui forment la majorité de la po-pulation, puissent avoir accès aux soins de santé de base de bonne qualité.

De l’autre côté, promouvoir la démocratie de la base et une action qui aiderait à construire une société civile alerte afin que les politiques du gouvernement puissent être “ démystifiées “ et être examinées par des gens or-dinaires. Ce sont peut-être des buts à envisager pour les citoyens de toute démocratie, mais ayant l’occasion de travailler dans deux ONG dynamiques - la coalition de l’action féministe (FemAct) et l’ONG Forum Politique (NPF) - je peux vous assurer qu’un mou-vement se répand à travers le pays afin que la voix de tous ceux et toutes celles qui sont si souvent oubliés soit entendue. Ce sont ces gens qui produisent une grande partie de la richesse du pays - la population rurale. Là, on peut vraiment parler de “ penser globalement “ et “ agir localement “.

L’expérience positive d’un groupe de pression auquel participaient toutes les personnes concernées par ce problème les a poussées à poursuivre leur action et à s’organiser davantage.

Nous pouvons célébrer les efforts de tant d’hommes et de femmes qui investissent leur temps et leurs forces en s’engageant dans les processus démocratiques à tous les niveaux de la société.


Sr. Rita Toutant
SMNDA
Tanzanie 2006


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