Secoués, remués…
Jean-Pierre Chevrolet


Jean-Pierre Chevrolet, de Lugnez (JU), est rentré d'Afrique en novembre 2004
pour redevenir supérieur des Pères Blancs en Suisse.
Il venait de passer plus de 12 ans à Ibadan (Nigeria),
d'abord dans la formation (en particulier à l'Institut Dominicain fondé en 1994),
puis en paroisse pour cinq ans.

Chers Amis,

Traverser l'existence sans secousses, sans jamais être remué au fond de soi, est-ce imaginable? Durant l'été, combien de familles ont tout perdu par le feu. Un peu plus tard, l'eau en furie a renversé des maisons, pris des vies humaines, arraché des routes, ruiné des cultures. Que s'est-il passé au fond de moi à ces moments-là?

Dans les prisons ou les hôpitaux, là où le Christ dit qu'il nous attend, que d'espoirs envolés, de chemins apparemment sans issue! Ailleurs, même au désert, des "chercheurs de paradis" affrontent l'échec. Soudain, il n'y a plus d'avenir, et la solitude apparaît. En dépit de tout surgissent des croyants pour qui les promesses de Dieu gardent leur poids et leur attrait.

Il n'y a pas que les catastrophes pour nous secouer et nous remuer. Des jeunes rentrant fourbus de rencontres exigeantes disaient leur bonheur. Leur déplacement aux JMJ n'avait rien d'un pique-nique. Une foule impressionnante, avec ses aspirations et ses interrogations, était venue pour L'adorer, Lui, la lumière du monde. Peu après, sur la colline de Taizé, une assemblée cent fois moins nombreuse donnait un témoignage tout aussi frappant, disant merci au Frère Roger et manifestant la foi d'un peuple unifié par le Ressuscité.

Secoués, nous pouvons l'être aussi devant un monde en quête de sens qui désire "cueillir dans plusieurs vergers". Sans doute, la pratique du dialogue interreligieux est devenue une exigence dans notre monde. Comment l'aborder avec la foi qui remue les montagnes?


RÊVEURS DE PARADIS?

Claude Rault, Evêque du Sahara

Le TEMPS PRESSE



Mgr Claude Rault fut ordonné prêtre chez les Pères Blancs en 1968. Après des études d'arabe, il travaille au Sahara. Puis il devient formateur à l'année spirituelle de Fribourg et de Bobo-Dioulasso. En 2004 il est nommé évêque d'un immense territoire où résident à peine quelques centaines de catholiques.

Je venais d'avoir 21 ans. L'Abbé Pierre, accompagné de Mgr Mercier, alors Evêque du Sahara, avait organisé dans ma région natale une vaste campagne de ramassage de ferraille et de vieux objets. Une équipe de Chiffonniers d'Emmaüs faisait le tri de tous ces objets. Un samedi soir, une conférence publique avait été organisée avec un film sur l'évolution économique du Sahara. Nous étions encore dans la tourmente de la guerre d'Algérie. Et l'abbé Pierre prit la parole. Ses mots sonnent encore à mes oreilles avec des accents prophétiques. "Ecoutez bien", dit-il en substance, "beaucoup de pays d'Afrique viennent d'accéder à l'indépendance. Nous allons quitter des pays qui n'ont pas accédé à notre degré de développement. Nous avons profité de leurs richesses.. Nous avons le devoir de les aider à acquérir un degré de développement digne et juste. C'est urgent. Si nous ne le faisons pas, ils viendront eux-mêmes chercher chez nous ce qu'ils ne trouvent pas chez eux, et nous n'aurons pas le droit de le leur refuser ". Il disait cela voici plus de 45 ans!

Où en sommes nous? Lors de sa réunion de juillet 2005 en Ecosse, le G 8, qui regroupe les nations les plus nanties du monde, vient de décider de doubler l'aide aux pays d'Afrique, et d'annuler la dette des pays les plus pauvres.

Or le continent africain représente à peine 2% de l'économie de la planète. Ce que l'on offre en fait à ce continent n'est qu'un simple tranquillisant. Les causes profondes du sous-développement ne sont pas assez prises en compte. Par exemple, c'est en Afrique même que les compétences ont le plus besoin de se développer et de s'exercer. Pour cela, il faut établir un environnement favorable. Voilà un champ d'action urgent.



Le désert est magnifique. Mais beaucoup de jeunes rêvant d'un paradis loin
de chez eux rencontrent en le traversant des pièges mortels.

Si rien ne bouge, nous continuerons à voir des caravanes de jeunes subsahariens tenter de traverser le désert pour arriver au Maghreb, puis passer la mer pour arriver en Europe. Ces groupes, nous le savons, laissent derrière eux des dizaines de morts de soif, de noyade, de maladie et de faim. Le bruit court que l'Union Européenne rêve d'ouvrir des camps de " triage " au Maghreb pour y parquer ces rêveurs de paradis et peut-être y prélever les heureux élus qui viendront combler les besoins de l'Europe en compétences professionnelles.

Non, il n'y a pas d'autre solution que de développer l'Afrique, si riche en potentialités humaines et économiques. Que les politiques et les décideurs économiques en prennent bonne note. Oui, le temps presse avant que l'abîme ne se creuse de façon irréversible entre le riche sans nom et le pauvre Lazare. Lazare a droit au travail, à la dignité, à la vie, au même titre que les membres du Club.



TÉMOIGNAGE

TRANSMETTRE LE VIRUS
MISSIONNAIRE

Sœur Diana Hess

Sœur Diana Hess à son bureau de la conférence épiscopale de Zambie. Elle y exerce son talent pour les langues (au moins cinq), mais surtout sa passion pour l'animation biblique..

Un ancien vicaire de Bâle disait de moi: "Cette Sœur Diana nous a vraiment transmis le virus de la vocation missionnaire!".

Cela a commencé à la paroisse St Antoine de Bâle, où mes parents avaient déménagé. J'avais alors terminé ma scolarité primaire, faite à Muralto (TI). A St Antoine je trouvai des mouvements de jeunesse florissants. Nous étions nourris, dans notre enthousiasme juvénile, par l'initiation à la vie de groupe, la foi, l'engagement. La fameuse exposition missionnaire itinérante de 1955 stimula notre ouverture à l'Eglise universelle. Il y avait là un terrain où pouvaient germer des vocations missionnaires, religieuses et laïques.

Je suis aussi un fruit du souffle du Concile Vatican II. Ma vie missionnaire a été marquée par la formation reçue chez les Sœurs Missionnaires de Notre Dame d'Afrique et aussi, de 1969 à 1971, par l' Ecole de la Foi. Dans la proximité quotidienne avec le P. Loew, âme de ce projet, j'ai découvert la valeur de la Parole de Dieu comme don transformateur des personnes et des communautés. Ce virus-là, je le transmettrai toute ma vie.

En 1975, je suis nommée en Zambie, après un temps au Malawi. Il nous était demandé de commencer une nouvelle paroisse dans la périphérie de Lusaka, capitale en pleine essor. Avec deux de mes sœurs, nous vivons au cœur même de ce quartier populaire. Nous nous sommes plongées dans la réalité quotidienne avec une oreille et un cœur attentifs à ce qui se vit et à la Parole de Dieu. Ainsi, petit à petit, se constituent des communautés chrétiennes de base. Des laïcs formés prennent notre relais après neuf ans. C'est une étape qui marquera notre vision de la mission.

Appel inattendu en 1987, lorsque je suis élue à notre Conseil général à Rome. Là les horizons s'élargissent encore. De nouvelles questions surgissent à la rencontre de personnes et de situations, tout comme par la théologie féministe et une nouvelle approche biblique de la femme dans l'Eglise et dans la société. Donner des sessions sur ces thèmes à nos Sœurs fut pour moi un véritable défi.

A mon retour en Zambie en 1994, le diocèse de Lusaka vient de remettre en route le Conseil diocésain des femmes. Je suis heureuse de devenir coordinatrice de ce groupe. Cela répond à ma vocation profonde. Quelques années plus tard, la Conférence épiscopale me demande de réorganiser le Secrétariat national pour la pastorale. Un prêtre zambien, très désireux de mettre en œuvre les décisions du Synode africain, me remplacera à ce poste. Je pourrai alors consacrer mon temps à des sessions bibliques et pastorales données en équipe dans ce vaste pays aux dix diocèses. Il s'agit de former et soutenir la foi de centaines de laïcs et de religieuses, conscients de ce qu'ils peuvent et doivent apporter au monde d'aujourd'hui.

L'attention à une situation qui se dégrade de plus en plus a même amené l'association des religieuses à se demander comment vivre leur vocation prophétique. Après prière et réflexion, nous avons décidé de nous manifester publiquement par une marche et un chemin de croix intitulé: "Les crucifiés de Zambie aujourd'hui".

Au cours de mes sessions bibliques ou liturgiques j'ai été le témoin de la foi de nombreuses personnes. Ce souvenir fait remonter en moi une hymne de Pentecôte:

Esprit Saint, tu es le feu,
Patiente braise dans la cendre,
A tout moment prête à surprendre
Le moindre souffle et à sauter
Comme un éclair vif et joyeux.

"Joyeux anniversaire, Sister!" Ou bien s'agissait-il de la conclusion d'une session pour religieuses animée par Sr Diana, ou d'un atelier biblique au service de la Parole de Dieu, le grand don transformateur des personnes et des sociétés?

VERS UN DIALOGUE SANS MISSION?

Mgr Michael Fitzgerald

'Dieu rêve d'unité'

Mgr Michael Fitzgerald est, au Vatican, président du Conseil pour le dialogue interreligieux. Dans un livre d'entretiens avec Annie Laurent (journaliste spécialisée du Proche-Orient), il développe divers aspects de ce dialogue. Il y donne une réponse à de nombreuses questions, mais aussi à des inquiétudes. Car, demandent certaines voix, que peut-il sortir d'un dialogue qui tend à prendre la place de la mission ou, pire, dévoile la faiblesse actuelle du témoignage chrétien?

Le salut ouvert à toute la famille humaine
Il n'y a pas de doute que des missionnaires comme Saint François Xavier en Inde au 16e siècle ou le Père Lourdel en Uganda au 19e ne voyaient pas leur travail comme une affaire de dialogue. Il s'agissait pour eux d'amener les âmes au vrai Dieu en leur ouvrant la porte de l'Eglise catholique par le baptême. Pourtant l'idée d'un salut ouvert à toute personne humaine de bonne volonté n'est pas une invention du 20e siècle.

Personne ne va nier que c'est Dieu seul qui sauve. Et l'enseignement traditionnel de l'Eglise n'a jamais réservé le salut aux seuls baptisés. Après tout, si Dieu veut le salut de tous (1 Tm 2,4), il faut bien que, d'une manière ou l'autre, il leur donne la possibilité d'y parvenir. (65) Ainsi, toute personne qui, ignorant l'Evangile du Christ et son Eglise, cherche la vérité et fait la volonté de Dieu selon qu'il la connaît, peut être sauvée. (66)


L'auteur de ce livre sur "les catholiques et les religions: les leçons du dialogue" est un Père Blanc. Le titre de son livre: M. Fitzgerald, Dieu rêve d'unité, Paris, Bayard, 2005. Les chiffres dans l'article réfèrent aux pages du livre.

Unique, pourtant, le médiateur
En tant que chrétiens nous adhérons fermement à cette parole de l'épître à Timothée: "Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s'est livré en rançon pour tous" (1 Tm 2, 5-6). Par son incarnation et son mystère pascal, le Fils de Dieu s'est, d'une certaine manière, uni à chaque membre de la famille humaine. Ce lien peut faire accéder au bonheur de Dieu.

Comment un tel lien existe-t-il pour les personnes qui ne (re)connaissent pas le Christ? La doctrine chrétienne ne le précise pas, mais selon une tradition constante les personnes qui aiment leurs frères et leurs sœurs en vérité sont liées au Christ et sauvées par lui.

Respect de l'autre
Comment ne pas respecter nos sœurs et nos frères, quelles que soient leurs croyances religieuses ou leurs convictions, puisque Dieu les aime et veut leur salut? Il y a plus: les religions possèdent un patrimoine d'écrits religieux, de formes de prière, et de pratiques qui peuvent soutenir les efforts des personnes pour répondre à Dieu selon la lumière qui leur est alors donnée. (68, qui cite Annoncer l'Evangile [n. 53], un document de Paul VI .)

Réunion avec des personnes d'autres religions dans une salle du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux. (Photo prêtée par le C.P.D.I.)

Ouverture au dialogue
Paul VI fut, en 1964, le premier Pape à parler de dialogue. Le dialogue interreligieux "permet de participer au respect de Dieu pour la liberté humaine et à sa patience envers ses créatures qui, chacune selon son propre itinéraire et suivant son rythme propre, sont en route vers la vérité." (57) L'apôtre Paul n'écrit-il pas--en Ph 4,8--qu'il faut porter à notre actif tout ce qu'il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d'aimable, d'honorable, tout ce qu'il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines?

Dialogue aux multiples visages
Rencontres ou relations nous font vivre, dans le dialogue interreligieux comme ailleurs. Elles prennent des formes nombreuses. Il y a le dialogue de la vie, dans lequel des personnes s'efforcent de vivre dans un esprit d'ouverture, partageant joies et peines, problèmes et soucis. Ces rapports de bon voisinage ou de convivialité seront renforcés par le dialogue de l'action. Celui-ci peut être local, quand on se met ensemble, par exemple, pour organiser la distribution de l'eau là où elle fait défaut; beaucoup plus vaste lorsque des personnes ou des groupes aux convictions différentes s'unissent pour obtenir un plus grand respect du droit d'asile.

On parle de dialogue des experts lorsque des personnes compétentes cherchent à mieux comprendre les héritages religieux respectifs (par exemple, ce que les autres entendent par "révélation") ou à mieux apprécier les valeurs spirituelles (le jeûne, le pèlerinage) vécues dans chaque groupe. "Chaque fois que les caricatures sont éliminées et les préjugés dépassés, un service est rendu à la vérité."

Enfin, le dialogue de l'expérience religieuse où des croyants partagent leur expérience de prière, de méditation, ou d'autres voies de la recherche de Dieu, de l'Absolu. Depuis quelques années, ce dialogue connaît un développement considérable, surtout parmi les moines et moniales. (25-36)

Conditions
Pour que tout cela soit vivifiant, il y a des conditions: la disponibilité à écouter et à recevoir, unie à la volonté d'adopter une attitude amicale (contre l'autosuffisance et la suspicion systématique); une saine curiosité ou, mieux, une manifestation d'intérêt (qui sera d'ailleurs réciproque: d'où le besoin d'en savoir un peu plus sur mon propre patrimoine); l'humilité qui évite l'esprit polémique cherchant à marquer des points; un discernement tout à la fois critique et respectueux, ne cachant pas ce qui, dans les autres religions, semble difficilement acceptable. (74-78)

Plus besoin de conversion?
Jusqu'ici il n'a pas été question de conversion. Et pourtant le dialogue interreligieux est un appel à la conversion! Le mot est pris ici non dans le sens d'un changement de religion - même si la liberté de changer de religion doit être défendue - mais plutôt dans le sens biblique, c'est-à-dire le retour d'un cœur humble et contrit à Dieu avec le désir de lui soumettre pleinement sa vie. Ma conversion ou mon désir d'être proche du Seigneur fait toujours partie du dialogue. (37-38)

Dialogue et Mission
Aux personnes qui pensent que l'Eglise a remplacé la mission par le dialogue, il faut rappeler ce que Jean-Paul II a dit dans sa grande lettre sur La Mission du Rédempteur (1990): "Le dialogue interreligieux fait partie de la mission évangélisatrice de l'Eglise" (No 55). Tout est dit dans cette phrase, qui est le résultat d'une vaste réflexion effectuée depuis le Concile Vatican II. (38)

La mission chrétienne a plusieurs aspects, qui sont articulés les uns aux autres, mais gardent leur but propre. Il y a présence et témoignage, la vie chrétienne toute simple vécue comme une réponse dans la foi à l'amour de Dieu; vie de prière et liturgie, qui manifestent le don de Dieu et invitent à un retour total à Dieu; engagement effectif au service de la famille humaine, par amour des pauvres et des laissés-pour-compte; dialogue interreligieux, dont il faudrait dire encore bien d'autres belles choses; proclamation de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ par l'annonce de l'Evangile et la catéchèse, avec invitation d'entrer dans la communauté de ceux qui croient au Christ. (38-39)



MGR MICHAEL FITZGERALD

Notes biographiques

Président la messe de Noël à la Maison Généralice à Rome

Devenu évêque, Michael Fitzgerald n'a rien perdu de sa simplicité fraternelle. Et même s'il porte maintenant une soutane noire ou blanche, selon les climats, il compte bien être enterré dans son habit Père Blanc!

Né en 1937 dans le centre de l'Angleterre, Michael Fitzgerald est attiré par la vocation missionnaire dès son jeune âge. Durant son cours de philosophie chez les Pères Blancs, il est vivement intéressé par ce que raconte un des formateurs sur ses contacts avec les Musulmans en Afrique du Nord. Michael obtient de faire sa formation théologique à Carthage, en Tunisie, de 1957 à 1961. Après son ordination comme prêtre, il fait un doctorat en théologie à l'Université Grégorienne de Rome.

Une surprise l'attend à la fin de ces études. Il est choisi pour devenir professeur à l'Institut Pontifical d'études arabes et islamiques (abrégé en italien: PISAI), un institut que les Pères Blancs ont transféré de Tunis à Rome en 1964. Pour se préparer à sa nouvelle tâche, le P. Fitzgerald va à l'Ecole d'Etudes Orientales (Londres) pour l'arabe et la science de l'Islam. Il fait ensuite un séjour de deux ans à l'Université de Makerere (Uganda). Il y seconde un professeur musulman du Kenya qui avait demandé à avoir un chrétien à ses côtés dans la section des sciences religieuses. C'est ainsi que le P. Michael donna des cours sur l'Islam à des étudiants dont certains étaient chrétiens et d'autres, musulmans. Son attitude respectueuse vis-à-vis de la religion islamique a permis qu'un climat de confiance s'établisse.

Le P. Fitzgerald rentre en 1970 au PISAI, dont il devient bientôt le directeur. En 1978, il part au Soudan reprendre contact avec le terrain. Il rejoint trois confrères dans une petite ville à 600 kilomètres au Nord-Est de la capitale. Ils s'occupent de chrétiens en provenance du Sud, souvent méprisés et objets de discrimination. De temps en temps , le P. Michael va écouter un cheikh qui avait créé un cercle d'études pour expliquer des textes musulmans. Lorsqu'il prend congé pour rentrer à Rome, il est un peu surpris d'entendre le cheik implorant Dieu pour que ce chrétien voie la lumière et soit reconnu musulman. "Je ne m'en suis pas offensé, cet homme me voulait du bien, mais je ne suis pas devenu musulman."

A son retour à Rome, nouvelle surprise. Il est élu premier assistant du Supérieur Général des Pères Blancs. Durant six ans, il participe à l'animation et à l'administration de notre Société missionnaire. Vu son expérience, il s'efforce de lancer une réflexion sur la rencontre avec les musulmans dans les différentes régions d'Afrique où nous travaillons.

1987 marque une autre étape dans sa vie. Il devient "numéro deux" de ce qui s'appelait encore Secrétariat pour les non-chrétiens. Pendant quinze ans il travaillera aux côtés du Cardinal nigérian Francis Arinze. En 2002, Mgr Fitzgerald est nommé président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.


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