Thème du MESSAGE
DU PAPE FRANCOIS
POUR LA CÉLÉBRATION DE LA
53ème JOURNÉE MONDIALE
DE LA PAIX
1er JANVIER 2020
« La bonne politique
au service de la paix »,
thème de la Journée mondiale de la paix 2020
Lire
l'intégralité du message du Pape François
LA PAIX, UN CHEMIN DESPÉRANCE :
DIALOGUE, RÉCONCILIATION ET CONVERSION ÉCOLOGIQUE
Le message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix, qui sera célébrée le 1er janvier 2020, a été rendu public ce jeudi 12 décembre. Dans ce texte intitulé La paix, chemin despérance: dialogue, réconciliation et conversion écologique, le Saint-Père donne des pistes pour parvenir à la paix. Celle-ci est possible à condition de lespérer et douvrir son cur à des relations fraternelles et respectueuses.
Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican
«La paix est un bien précieux, objet de notre espérance auquel aspire toute lhumanité», affirme le Saint-Père en ouverture de ce message signé le 8 décembre dernier. François souhaite d'abord montrer que la paix est un chemin despérance face aux obstacles et aux épreuves.
Contre une paix illusoire, fondée sur la méfiance et la peur de lautre
Il évoque alors les nombreuses formes de violences qui déchirent
actuellement lhumanité. «Toute guerre, en réalité,
est un fratricide qui détruit le projet même de fraternité
inscrit dans la vocation de la famille humaine», fait remarquer le Souverain
Pontife. La guerre, rappelle-t-il, naît «de légoïsme
et de lorgueil, de la haine qui pousse à détruire, à
renfermer lautre dans une vision négative, à lexclure
et à le faire disparaître». Le monde connaît un paradoxe
en cherchant à garantir la paix «sur la base dune fausse
sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de
méfiance».
Ce climat de peur renforce «la fragilité des rapports et le risque
de violence, dans un cercle vicieux qui ne conduira jamais à une relation
de paix». «En ce sens, la dissuasion nucléaire ne peut
que créer une sécurité illusoire», dénonce
le Pape, après avoir évoqué son récent voyage
au Japon. À nouveau, le Saint-Père soppose fermement à
larme nucléaire, expliquant que «nous ne pouvons pas prétendre
maintenir la stabilité mondiale par la peur de lanéantissement,
dans un équilibre plus que jamais instable, suspendu au bord du gouffre
nucléaire et enfermé dans les murs de lindifférence».
Pour briser cette dynamique de la défiance, il faut «poursuivre une fraternité réelle, basée sur la commune origine divine et exercée dans le dialogue et la confiance réciproques». Et cela est possible car le «désir de paix est profondément inscrit dans le cur de lhomme». Lespérance, quant à elle, «donne des ailes pour aller de lavant, même quand les obstacles semblent insurmontables».
Parvenir à la paix, un processus long et nourri par la fraternité
Le Saint-Père parle ensuite de la paix comme dun «chemin découte basé sur la mémoire, sur la solidarité et sur la fraternité». La mémoire est le «service indispensable» rendu par les générations anciennes pour éviter de reproduite les erreurs du passé, elle est aussi l«horizon de lespérance»: «dans lobscurité des guerres et des conflits, même le rappel dun petit geste de solidarité reçu peut inspirer des choix courageux et même héroïques».
Mais le «complexe» chemin de la paix fait avant tout appel «à la conscience morale et à la volonté personnelle et politique». «Le monde na pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, dartisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations», estime François, qui appelle à chercher la vérité «au-delà des idéologies et des opinions diverses». Par le dialogue et lécoute, «la connaissance et lestime de lautre peuvent se développer jusquà reconnaître, dans lennemi, le visage dun frère».
Le processus de paix est aussi «un engagement qui dure dans le temps», et qui ouvre peu à peu «à une espérance commune plus forte que la vengeance». Le Saint-Père développe alors le rôle de la démocratie, qui peut être un «paradigme significatif de ce processus». Il met également en garde contre les sociétés fracturées, où «laccroissement des inégalités sociales et le refus dutiliser les instruments en vue dun développement humain intégral mettent en péril la poursuite du bien commun». LÉglise participe au service de ce bien commun, à travers «la transmission des valeurs chrétiennes, lenseignement moral et les uvres sociales et éducatives».
Trouver la force de pardonner
Dans une troisième partie de ce message, le Pape donne en exemple la Bible, où de nombreux passages montrent que «lautre ne doit jamais être enfermé dans ce quil a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse quil porte en lui». LÉcriture Sainte nous invite au respect, au pardon, à la réconciliation, attitudes permettant de «rompre la spirale de la vengeance et [d] entreprendre le chemin de lespérance». «Apprendre à vivre le pardon fait grandir notre capacité à devenir des femmes et des hommes de paix», peut-on lire. Le Saint-Père invite à une communion fraternelle sinscrivant dans chaque domaine de lexistence, social, économique et politique. «Il ny aura jamais de vraie paix tant que nous ne serons pas capables de construire un système économique plus juste», écrit-il avant de citer un passage de lEncyclique de son prédécesseur, Caritas in veritate. Le Pape François sattache alors à présenter la paix comme un «chemin de conversion écologique».
De nouvelles relations entre les hommes et avec la terre
Cette quatrième partie souvre par une référence
au Synode sur lAmazonie, qui appelle «à une relation pacifique
entre les communautés et la terre, entre le présent et la mémoire,
entre les expériences et les espérances». Le Pape invite
à nouveau à cesser lexploitation abusive des ressources,
à souvrir «à la rencontre avec lautre et à
laccueil du don de la création qui reflète la beauté
et la sagesse de son Auteur». De cette attitude découle «une
nouvelle manière dhabiter la maison commune, dêtre
présents les uns aux autres». Cette conversion écologique
conduit «à avoir un nouveau regard sur la vie», et elle
doit «être comprise de manière intégrale»,
en transformant toutes les relations de lhomme avec ce (et ceux) qui
lentoure. Pour un chrétien, il sagit donc de «laisser
jaillir toutes les conséquences de la rencontre avec Jésus-Christ
sur les relations avec le monde» (Laudato Si).
Recevoir le pardon du Seigneur pour devenir artisan de paix
Dans la dernière partie de ce texte dense, le Pape revient au thème qui lavait ouvert: lespérance. «On nobtient pas la paix si on ne lespère pas», souligne François, qui désigne la patience et la confiance comme soutiens. «Il sagit avant tout de croire en la possibilité de la paix, de croire que lautre a le même besoin de paix que nous. En cela, lamour de Dieu pour chacun dentre nous peut nous inspirer, un amour libérateur, sans limite, gratuit, inlassable», poursuit-il. Le Saint-Père invite à dépasser les «craintes humaines», à opter pour une «culture de la rencontre» et non pour «la culture de la menace». Ainsi, toute rencontre devient «une possibilité et un don de lamour généreux de Dieu». Elle vise «à vivre la fraternité universelle comme enfants de lunique Père céleste».
Aux chrétiens, le Pape indique le sacrement de la Réconciliation, qui incite à abandonner toute violence et à garder les yeux tournés vers le Seigneur, venu tout réconcilier par sa mort sur la Croix (Col 1, 20). Le pardon reçu du Christ nous met en chemin «afin de loffrir aux hommes et aux femmes de notre temps». LEsprit Saint nous inspire «pour que nous devenions des artisans de justice et de paix».
François conclut son message en invoquant Marie, qui sera fêtée
le 1er janvier prochain, comme chaque année, en la Solennité
de la Sainte Mère de Dieu. Il souhaite aussi que «toute personne
venant en ce monde puisse connaître une existence paisible et développer
pleinement la promesse damour et de vie quelle porte en elle».
Agence Zenit
MESSAGE
OF
POPE FRANCIS
FOR THE CELEBRATION OF THE
53rd WORLD DAY OF PEACE1st JANUARY 2020
PEACE AS A JOURNEY OF HOPE:
DIALOGUE, RECONCILIATION AND ECOLOGICAL CONVERSION