NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Émilien Lacroix

1919 - - 2009

Le Père Lacroix est né le 9 juillet 1919 à Saint-Antoine de Tilly, dans l’archidiocèse de Québec. Il fait partie d’une famille de 12 enfants. Son père et sa mère lui donnent une éducation profondément chrétienne, et lui apprennent des principes qui le marqueront toute sa vie. Ils l’initient au travail et à l’esprit d’entraide et d’unité.

Émilien commence son école primaire à 7 ans, comme c’était la coutume à ce moment. Il garde un bon souvenir de ces 5 années à l’école des Fonds de sa paroisse. Après sa cinquième année, il va à l’école du village, une école modèle comme on disait. Puis ses parents décident de l’envoyer au collège de Lévis pour faire des études classiques. Le curé du village aide ses parents pauvres à payer ses études. Il s’adapte facilement à la vie du collège, mais au début, ses résultats laissent à désirer, comme il dit, et c’est en philosophie qu’il se sent à l’aise dans ses études et qu’il réussit mieux.

La décision d’entrer chez les Pères Blancs est prise rapidement. À la fin de sa philosophie au collège de Lévis, quelqu’un l’amène au postulat d’Éverell. Il a lu le livre de Mgr Gorju sur le Burundi, et il désire connaître davantage les Pères Blancs. Les Pères d’Éverell l’accueillent chaleureusement, et il rencontre même de ses connaissances qui sont là. Si bien qu’il signe à ce moment la formule de demande officielle d’acceptation. Il dira plus tard qu’il ne l’a jamais regretté.

Émilien entre au postulat des Pères Blancs au début de septembre 1942. Il connaît une année difficile, mais il persévère. Son année de noviciat à St-Martin est plus facile pour lui. Il mentionne surtout le bon exemple des Frères qui vivent dans la même maison et qui l’ont beaucoup influencé. Ses 4 années de scolasticat à Eastview se passent bien. Il dit en garder d’agréables souvenirs. Il fait son serment missionnaire le 26 mai 1947, et est ordonné prêtre le 22 mai 1948 par Mgr Alexandre Vachon, archevêque d’Ottawa, dans sa cathédrale. Le temps du scolasticat semble lui avoir bien profité à tout point de vue. Il a travaillé à vaincre sa nervosité et sa timidité. Ses professeurs soulignent ses grandes qualités et sa bonne volonté.

À la fin de juin 1948, notre confrère est dans sa famille pour sa première messe solennelle et pour un petit congé. Après un stage de 3 mois en Angleterre pour se préparer à sa mission, il arrive en Ouganda où il est nommé. Il va temporairement à Konge pour apprendre la langue et aider. Au début de janvier 1949, il est nommé vicaire à Mitala Maria, dans le diocèse de Rubaga. C’est là qu’il fait vraiment ses débuts avec un supérieur expérimenté qui lui ap­prend la langue et les coutumes du pays. Au début de mai 1951, il part pour les îles Ssese. Il est nommé supérieur de Bumangi. Cette nomination devait être pour quelques années, mais elle ne dura que quelques mois, car il est vite nommé professeur au petit séminaire de Bukalasa, dans le diocèse de Masaka.

En 1958, notre confrère entre au Canada pour cause de maladie. Il y demeure 5 ans. Après son repos, il est affecté deux années au postulat des Frères à Lennoxville, et trois années comme maître des novices des Frères à Saint-Martin. Il aime ce travail, mais il est tout aussi heureux de se retrouver en Ouganda en 1963 pour remplacer pendant quelques mois le curé de Katimba qui allait en congé. Puis, pendant plus de 15 ans, il va être vicaire à Kalungu. Là, il collabore à tout, aux constructions, au développement, allant même jusqu’à commencer, avec de bons collaborateurs, le Girls Training Centre, une école secondaire pour filles.

À partir de 1980, le Père Lacroix est successivement vicaire à Naku­labye, Nyenga, Old Kampala, Kasambya. Puis il travaille au Projet pour jeunes à Kampala de 1994 à 1998. C’est alors qu’il rentre définitivement au Canada. Il est malade et épuisé. Pendant toutes ces années en Afrique, il s’est montré un grand travailleur qui ne sait pas toujours garder la mesure, et qui se fatigue vite.

Comment qualifier le Père Lacroix dans son travail en Afrique ? Le Père Pierre Landry le fait bien dans le témoignage qu’il a donné à l’occasion de son décès : « Il était un homme de bon cœur, généreux de lui-même et de ses biens, avec un biais artistique et constructeur hérité de son père. Il a construit et décoré des églises… Il était un homme de bon goût, avec une verve intarissable. Il aimait converser pour autant que c’était lui qui parlait… Émilien aimait l’Afrique et les Africains. Ses nuits et ses jours étaient hantés par l’Afrique. Je crois que le plus beau cadeau qu’il ait fait aux personnes avec qui il a travaillé a été de leur faire confiance. Émilien croyait mordicus, et avec raison, que les Africains étaient tout aussi capables que n’importe qui de prendre leurs affaires en main et de mener ces affaires à bonne fin… »

En 1998, notre confrère prend résidence à notre procure de Québec comme collaborateur. Il rend des services selon ses possibilités. Comme sa santé se dégrade progressivement, en 2002 il est nommé à notre maison de Lennoxville, parce qu’il a besoin d’être plus suivi. Avec le temps, son état ne s’améliore pas. Il souffre d’un diabète qui l’affecte depuis quelques années. De plus, il a une condition cardiaque fragile. En 2009, s’ajoutent à cela une infection virale à la gorge, et une insuffisance cardiaque. Il est décédé dans notre maison le 2 mai 2009. Après une vigile funéraire et une messe dans notre maison de Lennoxville, son corps a été exposé dans l’église de sa paroisse de Saint-Antoine de Padoue, avec les funérailles le 9 mai 2009, suivies de l’inhumation au cimetière paroissial.

C’est le Père Richard Dandenault qui a prononcé l’homélie des funérailles. En voici quelques extraits : « Le Père Émilien était un admirateur inconditionnel, pour ne pas dire parfois fanatique, du Père Teilhard de Chardin. Nous pouvons nous rappeler à la mémoire du Père Émilien ces paroles de ce grand savant, et je cite : « Abandonné à lui-même, ce n’est pas en direction de l’obscurité mais de la lumière que le monde tombe en équilibre vers l’avant, de toute son immensité et de tout son poids. » Oui, il faut peut-être calmement affirmer que si la mort réduit tous les êtres humains au silence, elle ne les réduit pas pour autant au néant. Le Père Lacroix était porteur d’une telle conscience et d’une telle espérance… Qu’il repose dans la paix, dans la plénitude d’amour qui lui est maintenant offerte. »

Lauréat Belley





Père Marc-Henri Dupuis
1913 - - 2008

NotreLe Père Marc-Henri Dupuis est né le 20 mai 1913 dans la paroisse de Sainte-Anne de la Pocatière, dans le diocèse de la Pocatière au Québec. Il fait partie d’une famille de 8 enfants. Une famille profondément religieuse : son frère aîné commence avant lui une formation chez les Pères Blancs, puis quitte pour devenir prêtre diocésain ; un de ses cousins devient aussi Père Blanc. Son père, qui est le notaire du village, est un homme intelligent, autoritaire. Sa mère est douce, patiente et accueillante. Elle fait le contre-poids de l’autorité du père.

Le Père Dupuis fait ses études primaires en partie au Couvent de la Pocatière, et le reste ainsi que les études secondaires et philosophiques au Collège de Sainte-Anne de la Pocatière. À ce Collège, la discipline est très rigide. Il s’adapte bien à ce climat. Il écrit à ce sujet : « Avec cette atmosphère d’autoritarisme, et avec l’insistance de la direction sur le développement de la volonté et de l’esprit de travail, on développait un caractère en « acier trempé ». Ce qui dans ma formation missionnaire m’aida à passer à travers bien des difficultés. Par contre, l’écorce devenait dure et j’héritais à mon insu de l’autoritarisme de mes éducateurs, et Dieu sait combien les confrères ont eu à en souffrir. »

Marc-Henri entend l’appel à devenir missionnaire d’Afrique à partir d’une conférence d’un Père Blanc au Collège. Et cet appel se fera présent par la suite. C’est ainsi qu’il entre au postulat des Pères Blancs d’Éverell, près de Québec, en septembre 1933. C’est une année de postulat, et aussi la 1ère année de théologie. C’est une année difficile pour lui. Il est déçu des cours donnés, de l’esprit de collège du postulat, et du régime alimentaire. Beaucoup quittent, mais lui persévère. L’année suivante. il est au noviciat de Maison-Carrée. Il se retrouve dans une communauté de 126 novices d’une dizaine de nationalités. C’est la fusion avec ce groupe qui est éprouvante pour lui. Mais toujours l’appel du Seigneur le motive. Il est à Thibar pour sa 2e année de théologie, et à Carthage pour les deux autres années. C’est là qu’il fait son serment missionnaire, le 27 juin 1937, et qu’il est ordonné prêtre le 11 juin 1938. Ses professeurs soulignent son obéissance parfaite, et son dévouement. Il est très surnaturel, austère pour lui-même, et porté à la contention.

Notre confrère avait demandé d’aller missionner en territoire anglais. Il est exaucé par sa nomination au Nyassaland, le Malawi actuel. Il commence son ministère de vicaire à Katete, une nouvelle fondation dans le nord du pays. Son initiation missionnaire est dure et exigeante. Mais grâce à sa bonne santé, à son esprit de foi et de travail, il réussit à apprendre assez vite le dialecte local. Si bien qu’au début de 1940, il est nommé curé de cette même paroisse pendant une période de 5 ans. Il sera aussi curé de Mzambazi, Karonga, pour revenir quelques mois à Katete.

Avec les années, le Père Dupuis se fatigue. Son caractère autoritaire et minutieux lui entraîne des frictions qui affectent avec le temps son système nerveux. De plus, il a tendance à tout faire par lui-même, ce qui lui occasionne un surcroît de travail, et aussi de fatigue.

En 1949, ses supérieurs l’envoient au Canada pour refaire sa santé, en espérant qu’il revienne assez vite. Mais il va demeurer au Canada pendant plusieurs années. Après un repos complet de quelques mois, il est nommé directeur du postulat des Frères à St-Martin, puis à St-Vincent de Paul, à Québec, pour devenir, en 1953, animateur vocationnel des Frères à différents endroits.

En 1963, notre confrère retourne au Malawi dans le diocèse de Mzuzu. C’est son désir et le médecin ne s’y oppose pas, tout en lui recommandant la modération. Pendant les vingt prochaines années, il va travailler successivement comme curé ou vicaire dans les paroisses suivantes : Katete, Lunyangwa, Karonga, Mzambazi. Ce sera encore pour lui une période difficile, surtout qu’il est revenu dans un pays nouvellement indépendant, où les gens s’affirment davantage. Extrêmement zélé, sans mesure, sa nervosité le maintient continuellement en activité, lui fait faire plus que le nécessaire. Mais il est estimé des gens parce qu’il est d’une grande bonté.

En 1985, le Père Dupuis souffre beaucoup de la malaria. On lui demande de retourner au Canada pour se rétablir. Et comme cela se répète souvent, on lui fait savoir que c’est un retour définitif. Après un repos, il accepte de travailler à l’animation missionnaire à notre maison de Chicoutimi. En 1989, on l’invite à prendre sa retraite à la procure de Québec. C’est là qu’il fête ses 60 années de sacerdoce. En l’an 2000, il est transféré à notre maison de repos de Lennoxville, car sa santé se détériore et il a besoin de soins. À la fin de 2008, il est admis d’urgence à l’Hôtel Dieu de Sherbrooke, puis au Centre d’Hébergement Youville du même endroit. C’est là qu’il est décédé le 4 mai 2009. Les funérailles ont été célébrées le 16 mai dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière de la paroisse dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Lors de la vigile funéraire dans notre maison, le Père Réjean Rainville a témoigné en montrant comment le Malawi avait changé en devenant indépendant, et l’Église aussi, et que le Père Dupuis avait eu beaucoup de difficultés à s’adapter lors de la seconde période de sa présence au Malawi. Il écrit : « Il avait la nostalgie du passé, mais il a su s’adapter au nouveau Malawi, et s’intégrer à une Église en mutation. Ce qui l’a caractérisé a été sa détermination dans tout ce qu’il entreprenait. Ensuite, son obéissance presque aveugle. Enfin son humilité. »

Dans son homélie des funérailles, le Père Richard Dandenault qualifie ainsi notre confrère : « Je n’étonnerai personne en disant que le Père Dupuis avait du caractère et de la détermination. Il avait une volonté trempée, un caractère impétueux, ce qui produisait un travail assidu. Ajouté à ceci un ensemble de convictions intérieures pas toujours et pas facilement négociables, un sens aigu de la rectitude, une énergie intarissable de générosité… Nous célébrons ce matin toute une vie de service à la mission et à l’Afrique. Le Père Dupuis se voulait un témoin de l’Évangile, rien de moins, avec l’empreinte de la gratuité dans tout son être. Et rien de plus exigeant que la gratuité, puisqu’elle n’a pas de limite.

Merci, Père Marc-Henri, de ce que tu as été pour nous, de ton témoignage non équivoque sur la mission. Entre maintenant dans la joie de ton Maître, la table est prête pour te recevoir. »

Lauréat Belley




Père Paul Junker

1929 - - 2008

Le Père Paul Junker est né le 1er janvier 1929 à Steinberg, dans la province de Saar-Hunsrueck, diocèse de Trèves. Au terme de ses études primaires dans son village natal, il poursuit des études secondaires à Friedrich Wilhelm Grammar School, de 1940 à 1944, à Trèves. C’est là qu’il décide d’entrer en contact avec les Pères Blancs.

Avec la réouverture de notre école à la Mission de Linz, dans la Vallée du Rhin, Paul fait partie, le 1er janvier 1946, du premier groupe d’étudiants recrutés après la guerre. Quatre mois plus tard, cette école est transférée plus loin, à la mission de Grosskrotzenburg. C’est là qu’il passera son Abitur (diplôme d’études supérieures) le 30 juin 1948.

Le 1er septembre 1948, il débute le cycle de philosophie dans notre séminaire qui vient d’ouvrir ses portes à Trèves. La maison étant encore partiellement détruite à cause des bombardements, les étudiants doivent évoluer dans des conditions précaires, mais ils sont déterminés à poursuivre leurs études et à réussir.

Après avoir terminé brillamment leurs études de philosophie, 14 étudiants, dont Paul, (un nombre impressionnant quand on sait que c’est le tout premier groupe après la guerre) sont admis à poursuivre leur formation au noviciat. La moitié du groupe est envoyée à s’Heerenberg et l’autre, à Maison Carrée. Paul opte pour l’Afrique du Nord. Au terme du noviciat, le voilà à Thibar et à Carthage pour étudier la théologie. Il restera au scolasticat du 5 octobre 1951 au 30 mars 1955. Durant cette période, il prononce son serment perpétuel à Thibar le 27 juin 1954, et est ordonné prêtre à Carthage le 10 avril 1955. Deux mois plus tard, il célébrera sa première messe à Steinberg, son village natal. Pour cette heureuse circonstance, comme pour le reste de sa vie missionnaire, il choisit, comme verset fondamental, le passage de l’évangile de Matthieu 28, 18-19 : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc auprès des hommes de toutes les nations, faites d’eux mes disciples... »

Sa première nomination l’amène à enseigner dans nos écoles de mission à Haigerloch et à Rietberg. Ce n’est qu’en 1958 qu’il retourne en Afrique, en Guinée, dans le diocèse de Nzerekore, où il arrive le 12 décembre. Après l’apprentissage de la langue locale, il devient vicaire à la paroisse de Samoe.

Au fil des années, beaucoup de pays africains luttent pour leur indépendance. Sous le régime du Président Sékou Touré qui s’est aligné avec le Bloc des pays de l’Est, tous les missionnaires sont expulsés de la Guinée. Frappé lui aussi par la mesure, Paul retourne en Allemagne le 2 août 1964. Ce retour imprévu au pays est pour lui une bonne occasion de prendre un congé bien mérité. Plus tard, il prendra un engagement pastoral. Par la suite, ses supérieurs lui demandent d’aller en mission en Haute Volta, maintenant le Burkina Faso. En janvier 1969, il arrive dans sa nouvelle paroisse, à Sorgo, dans le diocèse de Koupela, où il exerce le ministère de vicaire. Six mois plus tard, des ennuis de santé l’obligent à retourner en Allemagne, mais son rétablissement est très lent. La communauté de Trèves l’accueille et ensuite celle de Cologne à partir de septembre 1971. Durant son séjour là-bas, il se dévoue au service de la communauté, spécialement en gardant des contacts réguliers avec nos amis et bienfaiteurs.

Avec l’amélioration progressive de sa santé, Paul accepte une nouvelle nomination en Afrique : cette fois-ci, il sera professeur au petit séminaire de Pabré, dans le diocèse de Ouagadougou au Burkina Faso. Arrivé sur place en août 1981, il enseigne jusqu’au mois de juillet 1985. Épuisé par une santé devenue fragile, il est obligé de dire adieu à l’Afrique. Revenu à Cologne, il s’engage dans le service pastoral et fait des traductions aussi longtemps que ses forces le lui permettent.

En avril 1994, il quitte Cologne pour aller vivre dans notre communauté de Dillingen. Là encore, l’apostolat et les traductions l’attendent. Il s’occupe aussi de l’économat de la maison jusqu’en 2003.

Son état de santé continue à se dégrader et nécessite une attention médicale professionnelle. En décembre 2007, il part occuper une chambre dans notre communauté de la maison de soins tenue par les Frères de la Charité. Paul y passe ses journées dans le calme et la sérénité jusqu’au moment où le Seigneur l’appelle auprès de lui, dans la nuit du 23 août 2008. Il est inhumé, le 28 août 2008, au cimetière central de Trèves. Puisse le bon Dieu lui accorder la paix et la joie éternelles.

Joe Eberle




Père Josef Grosskinsky

1935 - - 2009

Né le 31 mars 1935 à Wuezburg, en Allemagne, Josef grandit dans une famille catholique à Wallduem-Glashofen, dans l’archidiocèse de Freiburg. Né de parents agriculteurs, il est l’aîné d’une famille de trois garçons et trois filles qui, malheureusement, meurent toutes en bas âge. Lorsque son père est enrôlé dans l’armée pendant la guerre, le jeune Josef doit travailler à la ferme. Son application au travail forgera plus tard son caractère, non seulement durant ses années de formation, mais particulièrement au Ghana.

En 1947, Josef est admis à l’école des Pères Blancs à Haigerloch, en vue de devenir missionnaire. En 1950, il va à Großkrotzenberg poursuivre ses études secondaires qu’il terminera en 1955. Après deux ans de philosophie à Trèves et le noviciat à Alexandria, aux États-Unis, il est envoyé à Eastview, au Canada, pour ses études théologiques. Il fait son Serment perpétuel le 17 juin 1961. Josef est ordonné prêtre à Groß­krotzenberg, non loin de son village natal, le 29 juin 1962. Il est ensuite nommé à Navrongo, au Ghana, où il arrive 13 décembre 1962.

En avril 1966, Josef est nommé curé de la paroisse de Tongo. Un an plus tard, il se rend chez lui en congé et reste plus de douze mois à Amberg pour prêter main forte dans le domaine pastoral. Il regagne Tongo en octobre 1968. Il a aussi travaillé dans la paroisse de Sirigu de 1979 à 1985. Il gardera un très bon souvenir de cette paroisse. A partir du 24 décembre 1985 jusqu’à la fin de 2003, il est curé à la paroisse de Wiagha. De là, il revient à Navrongo et y réside de 2004 à 2007. En 2007, l’évêque le nomme à la paroisse de Chiana où il travaillera jusqu’à sa mort subite le 27 mai 2009.

Le Père Josef était un grand travailleur et un saint pasteur, un géant de la pastorale en milieu rural ou de première évangélisation, un charisme cher aux Missionnaires d’Afri­que. Début janvier 1971, il est rappelé à Navrongo pour s’occuper de l’économat de la communauté ainsi que de celui de la paroisse, une fonction qu’il cumule avec celle d’aumônier des jeunes en milieu rural. Fidèle à l’esprit de Vatican II, il s’efforce de réconcilier la proclamation de l’Évangile, la célébration des sacrements et les projets de développement intégral de l’homme, partout où il est nommé. Entre autre, il aide et encourage les gens à cultiver l’esprit d’autosuffisance financière. Il s’implique personnellement dans l’ouverture de petites coopératives agricoles qu’il initie en lançant une ferme modèle de pommes de terre et surtout de blé. Il soulage la misère de nombreux pauvres par le truchement du bureau diocésain de Caritas car, disait-il, les problèmes sont là pour être résolus.

Passionné de lecture, il s’intéresse à toutes sortes de livres touchant des sujets diversifiés, et manifeste également un intérêt particulier pour l’éducation des plus démunis ; d’où son implication personnelle dans le projet des écoles. En tant que missionnaire, la vie spirituelle de ses fidèles le préoccupe au plus haut niveau. Pour cela, il peut voyager toute une journée pour aller rencontrer les petites communautés chrétiennes dans des coins reculés et parfois inaccessibles. Il construit partout des petites chapelles pour que les chrétiens puissent se réunir pour prier. Convaincu de l’urgence de la mission, Josef croyait qu’une fois une communauté de base établie, il fallait “partir ailleurs”, pour annoncer l’Évangile à ceux qui ne l’ont pas encore entendu.

Prêtre attentif aux besoins des indigents, il déteste le mensonge et se met, en priorité, au service des marginaux. Il refusera à plusieurs reprises de retourner en Allemagne où il pourrait bénéficier de meilleurs soins de santé, préférant rester et servir le Seigneur au Ghana, son pays d’adoption. Il se consacre sans ambages, et ce, jusqu’à la mort, à la mission de l’Église en Afrique.

A la fois missionnaire, historien et conteur d’histoires, le Père Josef aimait les gens et détestait l’injustice. Il connaissait les Ghanéens et leur histoire, et aimait la partager avec ceux qui étaient intéressés. Il avait une mémoire impressionnante et pouvait raconter sans hésitation l’histoire de l’Église de Navrongo-Bolgatanga. Il a œuvré, de manière efficace, à la promotion des vocations aussi bien missionnaires que diocésaines, pour le Royaume. Grâce aux fonds et au soutien matériel reçus de ses bienfaiteurs et de sa famille, il devient, à son tour, bienfaiteur pour nombre de prêtres, religieuses, religieux, et laïcs, sans discrimination. Après une vie missionnaire bien remplie, puisse le Bon Dieu le recevoir dans sa gloire et lui accorder le repos éternel !

Roger Sinabisi




Père Laurent St-Pierre

1915 - - 2009

Le Père Laurent St-Pierre naît le 10 août 1915 à St-Pie de Bagot dans le diocèse de St-Hyacinthe au Québec. Il fait ses études primaires dans sa paroisse de St-Pie, et ses études secondaires au séminaire de St-Hyacinthe, ainsi que les 2 années de philosophie.

En septembre 1936, Laurent entre au postulat des Pères Blancs d’Éverell, près de Québec. C’est là qu’il fait aussi sa première année de théologie. Après une année de noviciat à St Martin, près de Montréal, il entre au scolasticat des Missionnaires d’Afrique d’Eastview le 15 septembre 1938 pour les 3 dernières années de théologie. Il fait son serment missionnaire le 22 juin 1940, et est ordonné prêtre le 7 juin 1941 dans la cathédrale d’Ottawa par Mgr Alexandre Vachon, Archevêque d’Ottawa. Il ne semble pas avoir eu de grosses difficultés pendant sa formation Père Blanc. Bien doué au point de vue intellectuel, les études ne lui causent pas de problèmes. Mais il doit continuellement faire effort pour ne pas être trop attaché à ses idées, et pour avoir plus de souplesse dans ses rapports avec les autres.

A la fin de son scolasticat, et après un congé en famille, le Père St-Pierre commence, en septembre 1941, une année d’étude en éducation à l’École Normale Jacques-Cartier de Montréal. À la fin de cette année, comme il ne peut pas partir en Afrique à cause de la guerre, il fait du ministère à Montréal pour une autre année. En septembre 1943 il arrive enfin au Tanganyika, dans le diocèse de Tabora. C’est dans ce diocèse qu’il va passer toute sa vie missionnaire. À son arrivée, à cause de ses études, il est nommé professeur au petit séminaire d’Itaga. Il fait ce travail pendant 7 ans et réussit bien. Avant de partir en congé en 1953, il va à la paroisse de Kitangili comme vicaire pendant quelques mois, puis il travaille dans l’administration pour l’éducation.

À la fin de son congé au Canada, on lui demande de faire quelques mois d’étude à Londres en éducation. Et après sa grande retraite à Mours, il arrive à Kitangili en mai 1954 pour être Secrétaire de l’éducation. Il accomplit ce travail avec succès pendant environ 8 ans.
Selon son désir, en 1963, il commence un ministère paroissial. Il est d’abord quelques mois vicaire à Nzega, puis curé à Kahama. En 1967, il retourne à Kitangili comme Directeur diocésain pour la catéchèse, et par après curé de la paroisse. À partir de 1971, il est successivement vicaire ou curé dans les paroisses suivantes : Usongo, Urambo, Mbulu, Makoko­la, Ndala. C’est à Urambo qu’il s’est dévoué le plus longtemps.

Un confrère qui a connu le Père St-Pierre pendant ses années de présence en Tanzanie, témoigne ainsi de lui : « Pour moi, Laurent a toujours été le professeur très apprécié et qualifié. En plus, il est toujours resté très engagé dans le ministère paroissial là où il était. Habitué à parler à des séminaristes, à des étudiants du secondaire et à des professeurs, on ne le contredisait pas facilement dans le domaine de ses compétences. Très fidèle en amitié, il a toujours été un modèle de régularité dans sa vie sacerdotale et professionnelle. Je garde de lui le souvenir d’un confrère exemplaire, fidèle à sa vocation d’éducateur partout où il a travaillé. »

Après plus de 50 ans de travail en Tanzanie, notre confrère rentre définitivement au Canada en 1998. La situation en Tanzanie et l’état de sa santé ne lui permettent plus de continuer son engagement dans ce pays qu’il a tant aimé et bien servi. Au Canada, il est nommé à notre communauté de la rue St-Hubert à Montréal, pas pour rester inactif, mais comme collaborateur à la pastorale. Ce qui veut dire que pendant quelques années, avec d’autres confrères, il s’engage dans des groupes charismatiques, en plus de faire un ministère de compassion auprès des personnes âgées.

Avec le temps, les problèmes de santé prennent le dessus, ce qui fait qu’en 2004, il est nommé à notre maison de Lennoxville pour être mieux suivi. Au début, sa condition n’est pas trop mauvaise. Mais 2 ans plus tard, devenant trop dépendant, il est placé au Centre d’Hébergement pour Soins de Longue Durée St-Joseph de Sherbrooke et, en 2008, à celui de St-Vincent de Paul. C’est là qu’il décède le 14 avril 2009. La dépouille mortelle a été exposée à notre maison de Lennoxville. Les funérailles ont eu lieu le 18 avril au même endroit, suivies de l’inhumation au cimetière paroissial de Lennoxville dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

À l’occasion du décès du Père St-Pierre, des témoignages de confrères ont été donnés. Voici quelques extraits de celui du Père Jean-Marie Blanchard : «… Durant le parcours de cette longue vie et carrière apostolique, Laurent est toujours resté égal à lui-même : homme posé, pondéré, de compagnie toujours agréable. Il a pratiqué à chaque nomination une obéissance absolue… La seule fois où je l’ai entendu un peu n’être pas au diapason de la volonté des supérieurs fut celle de ne plus retourner à son cher Tabora, et de demeurer à la maison de St-Hubert. Il était convaincu qu’il aurait pu continuer encore quelques années. Mais l’expérience a prouvé qu’ici, au pays, il a fait un ministère actif qui a servi d’exemple à tous ses confrères.

Sa vie intérieure était secrète et au diapason de toute sa personnalité, posée, profonde. Les observances de l’agenda de prières communautaires le trouvaient toujours au poste. Ce n’était pas l’homme des apparitions et des manifestations charismatiques trop effusives ! Laurent laisse le souvenir d’un confrère toujours égal à lui-même, calme et de commerce agréable, avec qui il faisait bon vivre.

Que le Seigneur qu’il a si bien servi lui réserve une place de choix, en la réalisation de tout ce qui avait nourri sa grande foi en Lui.

Adieu, Laurent, merci de ta si agréable compagnie et souviens-toi de nous au Paradis… »
Lauréat Belley




Père Philippe Lebatard

1930 - - 2009

Philippe Lebatard est né le 21 mai 1930 à Rouen, dans une famille profondément chrétienne. Il est l’aîné d’un frère et de trois sœurs. Le décès prématuré de sa maman, à trente-trois ans, affecta particulièrement les enfants encore en bas âge. Une tante sacrifia toute sa vie pour les élever avec abnégation et grand dévouement. La famille a longtemps résidé à Rouen où elle est largement connue, puis elle a essaimé dans cette région de Normandie et bien au-delà. C’est donc à Rouen que Philippe a fait ses études, du jardin d’enfants à la philosophie, au collège Saint Jean Baptiste de la Salle ; des liens étroits et chaleureux unissaient sa famille et la communauté des Frères.

Éprouvé affectivement dès son enfance, il manifeste une grande sensibilité à la souffrance. Dès avant l’âge de 14 ans, il pense à devenir missionnaire, intention qui se confirme vers le fin des études secondaires. Il se dépense alors au service de la jeunesse à travers le scoutisme, et auprès des personnes défavorisées avec la conférence de Saint Vincent de Paul. Poussé par son dynamisme naturel, il se porte volontaire pour déblayer la ville après les bombardements alliés de 1944. Il a connu une jeunesse agrémentée de nombreuses et exubérantes relations qui se sont prolongées toute sa vie, révélant en cela un charisme personnel qui a marqué toute son existence.

En 1949, au retour d’un séjour de vacances au Maroc et au terme d’une retraite à la Grande Trappe de Soligny, il décide de demander son admission chez les Pères Blancs. Il entre, au mois de septembre de cette même année, au séminaire de philosophie de Kerlois, en Bretagne.

Deux années après, en 1951, il embarque pour Alger où il suit l’année de formation spirituelle du noviciat à Maison-Carrée. Puis, en 1952, il gagne la Tunisie où il fait ses études de théologie au scolasticat de Thibar et à Carthage. Il est ordonné prêtre à Carthage en 1957. Durant cette période, il fait son service militaire et accède au grade de lieutenant. Il se trouve rappelé à l’armée dans le contexte des indépendances, d’abord en Tunisie à Gabès, puis ensuite en Algérie, à Hussein Dey et au Maroc à Fez. Cette situation est éprouvante pour lui ; une malencontreuse blessure lui vaut au moins de n’être pas affecté dans une unité combattante.

Une fois prêtre, sa première nomination est pour les études en Droit canon à Rome. Il en est le premier surpris. Peut-être avait-on songé à lui pour les maisons de formation. Durant toute cette période, il se fait remarquer par ses qualités, y compris intellectuelles, mais son inclination naturelle le porte plutôt vers l’activité pratique, avec des dons manifestes d’entraînement et d’organisation.
Bref, il y achèvera sa licence de Droit canon “sans rater un seul cours”, c’est lui qui le souligne. Bonne occasion aussi pour lui d’apprendre l’italien, ce qui lui permet de consacrer une bonne partie de ses temps libres auprès de jeunes défavorisés des environs de Rome.

En 1959, il est nommé en Tunisie à la Manouba pour y suivre un cycle de deux années d’étude de la langue et de la culture arabo-islamique. Philippe excellera dans la connaissance de la langue arabe parlée qui va l’imprégner par la suite. Cela va grandement contribuer à l’insérer dans son milieu de vie. Ne dit-on pas en arabe : « Qui apprend la langue des gens devient l’un d’entre eux » ?

En 1961, il est appelé à collaborer à la formation des jeunes tunisiens au Centre de Formation Professionnelle de Thibar. Il y assure en particulier la formation humaine. Dès cette époque, il manifeste son aptitude à dialoguer et à animer les groupes de jeunes.

Puis, en 1962, il est affecté, dans la même ligne, au lycée agricole de Thibar, conventionné par l’État tunisien. Il y est surveillant général, préfet des études, professeur de français, de philosophie et toujours chargé de la formation humaine.
De 1969 à 1970, il est sous-directeur au lycée scientifique agricole d’El-Menzah, annexe de Thibar.

En 1970, il revient au Centre Professionnel de Thibar dont il prend la direction durant quatre ans. Un refus de passe-droit à un responsable local lui vaut d’être démis de ses fonctions. On est en 1974. Il part alors en France et choisit d’y faire un stage de recyclage à l’Institut Catholique de Paris pour y étudier la sociologie des religions.


Après quoi, en septembre 1974, il revient en Tunisie, sollicité par des amis tunisiens pour travailler à plein-temps avec une ONG tunisienne pour le développement et l’animation rurale. Durant 31 ans, il va y consacrer tout son temps et son activité. C’est la période la plus riche de sa vie. Il va alors donner toute la mesure de son esprit d’initiative, de son dynamisme, de ses qualités de gestion et de cœur pour la réalisation de multiples projets avec la collaboration des familles. Ce travail le met en contact direct et quasi permanent avec les populations des régions pauvres du sud tunisien dont il partage les conditions rudimentaires d’existence.

Des liens étroits et d’amitié profonde l’unissent à de nombreuses familles, liens qui dureront bien au-delà de sa présence et se manifesteront jusqu’à ses dernières semaines par de très nombreuses communications téléphoniques. Durant cette période, bien qu’éloigné des communautés de ses frères, il mène une vie spirituelle personnelle, enracinée dans la foi et la prière : « Je suis seul, écrit-il, et ma paroisse, toute une région, ne comporte aucun chrétien; tous mes paroissiens sont musulmans. »

Il les assume dans sa prière et se plaît à réaliser ainsi l’expérience présentée par le Père Serge de Beaurecueil, o.p., dans un petit livre intitulé : Prêtre des non chrétiens. Il y reçoit cependant aussi quelques visites de sa famille et d’amis étrangers. Philippe a rédigé quelque 80 pages de sa vie tunisienne à l’intention de sa famille. Il y révèle toute sa spontanéité, la profondeur de sa foi, et l’audace de sa charité sans compromission. Certains passages mériteraient de n’être pas sacrifiés au cadre nécessairement restreint de ces lignes.
En 2005, l’expérience se poursuit, mais sa santé le contraint à rejoindre la paroisse de Sousse, d’où il continue à suivre les projets en cours.

Après un bref passage à l’Institut des Belles-lettres arabes de Tunis (IBLA), il doit rentrer en France pour y suivre des traitements longs et contraignants. Ce sera définitif. Il est en effet atteint d’un cancer des poumons. Il est alors affecté à la communauté provinciale de la rue Verlomme à Paris pour y assurer l’accueil. Il trouve, là encore, à mettre en œuvre ses dons de communication et de proximité avec tous les gens du quartier, spécialement les plus démunis. « Je me sens émigré... J’ai la peau blanche, écrit-il, mais le cœur bronzé ».

Son souci a toujours été « de mettre ou de remettre debout les personnes, de leur donner une place dans la société, de les rendre autonomes et de leur montrer que Dieu les aime telles qu’elles sont. »

C’est le 15 novembre 2007 qu’il vient prendre place dans le foyer de retraite à Bry-sur-Marne pour que lui soient assurés les soins nécessités par sa santé déclinante.
Avec une sérénité souriante, il supporte les souffrances de la maladie et les multiples hospitalisations qu’elle nécessite. Il sait qu’il arrive au terme de la dernière étape et il reçoit encore de nombreuses visites et coups de téléphone, autant de témoignages de l’attachement de sa famille et de nombreux amis tunisiens ou d’ailleurs qui gardent de lui un souvenir chargé d’estime et d’affection.
Le mercredi saint, il reçoit le sacrement des malades avec plusieurs de ses confrères.
« Je suis épuisé », avouera-t-il au cours d’une dernière crise d’étouffement, comme en écho au « Tout est consommé » du Seigneur Jésus en croix. « Je suis malgré tout dans la paix et l’espérance », avait-il confié auparavant. Il s’est éteint le vendredi 17 avril 2009, dans l’octave de Pâques.

La cérémonie liturgique de son inhumation s’est déroulée dans l’église de Bry-sur-Marne, présidée par le P. Guy Vuillemin, délégué en France de la Province d’Europe. Une nombreuse assistance : famille, frères et amis venus de diverses régions de France, était présente. Son compagnon en Tunisie, le P. Augustin de Clebsattel, campe sa personnalité spirituelle, et son frère Jacques, les riches souvenirs vécus avec sa famille. Philippe repose dans le caveau des Pères Blancs de Bry-sur-Marne.

De lui, le P. Louis Vernhet, ancien provincial de France, a donné ce témoignage : « Un homme de cœur, attentif, discret, un confrère qui avait un grand rayonnement, aimé par tant et tant de personnes, en Tunisie et en France. Dieu soit béni pour la vie de ce grand apôtre de la fraternité que je n’oublierai jamais parce que j’ai eu cette chance de vivre avec lui (à la maison provinciale) ! Philippe ? Un sourire qui n’était pas superficiel, mais qui venait du tréfonds de son cœur… Dieu soit béni pour cette vie véritablement donnée ! »
Et l’une de ses nièces a, elle aussi, écrit : « Mon oncle n’était pas un personnage banal ; il nous a laissé à tous, famille et amis, un souvenir extrêmement fort ».

Quant à nous, ses frères et compagnons de vie, nous devons retenir particulièrement de Philippe, entre autres traits de son attachante personnalité, qu’il a pratiqué de façon exemplaire ce que le célèbre islamologue Massignon a appelé « l’hospitalité du cœur ».
Paroles adressées en arabe aux Tunisiens présents lors de l’inhumation de Philippe (Traduction) :
« Au nom de mes confrères de la communauté des Pères Blancs, comme aussi au nom de la famille de Philippe Lebatard, je salue particulièrement nos frères tunisiens ou d’autres pays d’Afrique. Je les remercie de leur présence avec nous, aujourd’hui, et de leur participation à notre deuil. Leur amitié nous touche.

Chacun sait que « notre vie doit finir, qu’elle rassemble et sépare et que, finalement, « nous retournons à Dieu ».
Le célèbre poète arabe Khalîl Jabrân a écrit : « L’amour ne connaît sa profondeur qu’au moment de la séparation ». Sans aucun doute, l’amour que vous avez eu pour Philippe a été comme l’écho dans vos cœurs de ce qu’il vous a lui-même prodigué de son amour tout gratuit et de ses sentiments de sincère fraternité.

On dit dans les textes de l’islam : « Vous êtes tous la famille de Dieu. Le plus proche de Dieu parmi vous est celui qui est le plus utile à ses créatures ».
Nous-mêmes, nous chantons dans nos hymnes : « Là où se trouvent amour et charité, Dieu est présent ». Cela, parce que Dieu est

Amour et que « celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, comme Dieu demeure en lui. »
N’est-ce pas là le secret qui a inspiré la vie de Philippe ?
Que son exemple nous stimule à créer de vraies relations fraternelles dans toutes les régions du monde. »
Encore une fois, merci. Grâce soit rendue à Dieu, Seigneur de l’univers !

Jean Fisset

Voir aussi son témoignage pour son jubilé de 50 ans de serment



PROFILES

Father Émilien Lacroix

1919 - - 2009

Father Lacroix was born on the 9th July 1919 at Saint-Antoine de Tilly, Quebec Archdiocese. He was one of a family of 12 children. His father and mother gave him a deeply Christian upbringing and taught him the principles that would mark him for the rest of his life. They introduced him to work and a spirit of mutual aid and unity.

Émilien began his primary schooling aged 7, as was customary at the time. He treasured memories of these 5 years at the Fonds school in his parish. After his fifth year, he attended the village school, designated a model school. His parents then decided to send him to the Lévis College for secondary school studies. In addition, the village parish priest helped his poor parents to pay his fees. He adapted easily to college life, although at the beginning his results left a lot to be desired, as he said. Only in philosophy did he feel at ease in his studies and succeeded more.

His decision to join the White Fathers was quickly taken. At the end of his philosophy at Lévis College, someone took him to the Everell Postulancy. He had read the book of Bishop Gorju on Burundi and he wanted to know more about the White Fathers. The Fathers at Everell welcomed him warmly and he even met some of his acquaintances there, so much so that he signed an official application form on the spot. He would say later that he never regretted it.

Émilien entered the Postulancy of the White Fathers at the start of September 1942. He experienced a difficult year, but he persevered. His novitiate year at St. Martin was easier for him. In particular, he mentioned the good example of the Brothers who lived in the same house and who influenced him a lot. His four years of scholasticate at Eastview passed satisfactorily. He said he had happy memories of it. He took his Missionary Oath on the 26th May 1947 and was ordained a priest on the 22nd May 1947 by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa, in the cathedral. His time at the Scholasticate seems to have been profitable for him from every point of view. He worked on overcoming his nervous disposition and his shyness. His professors underlined his major qualities and his good will.

At the end of June 1948, Émilien joined his family for his first Solemn High Mass and for a short break. After a three-month course in England to prepare him for his mission, he arrived in Uganda, his country of appointment. Temporarily, he went to Konge to learn the language and help out. In early January 1949, he was appointed curate at Mitala Maria, Rubaga Diocese. Here, he really had his beginnings with an experienced Superior who taught him the language and customs of the country. At the start of May 1951, he left for the Ssese Islands. He was appointed Superior at Bumangi. This appointment was due to be for some years, but it only lasted a few months, as he was soon appointed to teach at the junior seminary of Bukalasa, in Masaka Diocese.

In 1958, Émilien returned to Canada due to illness. He remained there for 5 years, as after his rest period he was appointed for two years to the Brothers’ Postulancy at Lennoxville and three years as Novice-Master of the Brothers at Saint-Martin. He enjoyed this task, but he was just as happy to return to Uganda in 1963 to replace the parish priest at Katimba, who was on home leave for a few months. Afterwards, he was curate at Kalungu for 15 years. Here, he worked at everything, building, development, even leading to starting up, with good co-operators, the Girls Training Centre, a secondary school for girls.

From 1980, Father Lacroix was, in turn, curate at Nakulabye, Nyenga, Old Kampala, Kasambya. Afterwards, he worked on the Youth Project at Kampala from 1994 till 1998. He then returned to Canada for good. He was ill and exhausted. For all these years in Africa, he proved to be a great worker who did not always know how to keep things in proportion and who tired easily. How could we describe Father Lacroix from his work in Africa? Father Pierre Landry did so during the tribute he paid him on learning of his death. ‘He was a good-hearted man, generous with himself and with his property.

He had an inclination as an artist and builder that he inherited from his father. He built and decorated many churches. He was a man of good taste, with inexhaustible vitality. He liked to converse, as long as he was doing the talking. Émilien loved Africa and all Africans. His nights and days were obsessed with Africa. I believe the greatest gift he could make to the people with whom he worked was to trust them. Émilien believed obstinately that Africans were just as capable as anyone else to take their affairs in hand and bring them to fruition.

In 1998, Émilien went to live at our Procure at Quebec as a co-worker. He did what he could. As his health was gradually becoming worse, he was appointed to our house at Lennoxville in 2002, as he needed greater supervision. Over time, his condition did not improve. He suffered from diabetes that had affected him for several years. Moreover, he had a delicate heart condition. In addition, in 2009, he caught a viral infection in the throat and suffered cardiac insufficiency. He passed away in our house on the 2nd May 2009. After the funeral wake and Mass at our house in Lennoxville, the coffin was laid in state in the church of his parish at Saint Anthony of Padua, with the funeral on the 9th May 2009, followed by burial in the parish cemetery.

Father Richard Dandenault gave the funeral homily. Here are some extracts: Father Émilien was an uncritical, not to say fanatical, admirer of Father Teilhard de Chardin. In memory of Father Émilien, we could call to mind these words of this great intellect, and I quote, ‘Abandoned to itself, it is not in the direction of obscurity but of light that the world tilts in equilibrium towards the fore, in all its immensity and with all its weight.’ Truly, perhaps we must calmly assert that if death reduces all human beings to silence, it does not for all that reduce them to nothingness. Father Lacroix was a bearer of such awareness and of such hope. May he rest in peace, in the fullness of love now offered to him.’

Lauréat Belley





Father Marc-Henri Dupuis
1913 - - 2008

Father Marc-Henri Dupuis was born on the 20th May 1913 in the parish of Sainte-Anne de la Pocatière, in the diocese of La Pocatière, Québec. He came from a family of 8 children. The family was deeply religious; his elder brother began training for the White Fathers, but left to become a diocesan priest. One of his cousins also became a White Father. His father, the notary public of the village, was an intelligent, authoritarian person. His mother was sweet, patient and welcoming, a counterbalance to the authority of their father.

Father Dupuis did his primary schooling partly at the Convent of La Pocatière and the remainder, including his secondary and philosophical studies, at the College of Sainte-Anne de la Pocatière. The discipline at this college was very strict. He adapted well to this environment. On this subject, he wrote, ‘With this authoritarian atmosphere, and the insistence of the administration on developing will and diligence, we developed a character of ‘dropped steel’. This helped me in my missionary training to endure many difficulties. By contrast, the outer core became tough and, unwittingly, I inherited the authoritarianism of my educators, and God knows how many confreres had to suffer it.’

Marc-Henri heard the call to become a missionary of Africa from a talk given by a White Father at the College. His calling appeared as the result of it. He therefore entered the Postulancy of the White Fathers at Everell, near Quebec in September 1933. It was a year of postulancy as well as the first year of theology. It was a difficult year for him. He was disappointed by the courses provided, by the schoolboy mentality of the Postulancy and the food. Many left, but he persevered. He went to the novitiate at Maison-Carrée the following year. He found himself in a community of 126 novices from a dozen nationalities. Blending with this group was an ordeal for him. However, he was continually motivated by the Lord’s call. He went to Thibar for his 2nd year of theology and to Carthage for the two remaining years. It was there he took his Missionary Oath on the 27th June 1937 and where he was ordained a priest on the 11th June 1938. His professors underlined his perfect obedience and his dedication. His outlook was supernatural; he was austere for himself and inclined to be argumentative.

Marc-Henri had asked to do missionary work in English-speaking territory. His request was granted by an appointment to Nyassaland, today’s Malawi. He began his ministry as curate at Katete, a new foundation in the north of the country. His missionary initiation was tough and demanding. However, thanks to his robust health, his spirit of faith and diligence, he succeeded in learning the local dialect quite quickly. This was so to the extent that in early 1940, he was appointed parish priest of this same parish for 5 years. He would then be parish priest at Mzambazi and Karonga, then return for a few months to Katete.

With the years, Father Dupuis became tired. His authoritarian and meticulous character led to friction that over time affected his nervous system. In addition, he had a tendency to do everything by himself, which gave him overwork and also fatigue. In 1949, his Superiors sent him to Canada to rebuild his health, hoping he would return quite soon. However, he was to remain in Canada for several years. After a complete rest for a few months, he was appointed director of the Brothers’ Postulancy at St-Martin, then at St-Vincent de Paul, Quebec, becoming, in 1953, the Vocation Promoter for Brothers in various places.

In 1963, Marc-Henri returned to Malawi and the diocese of Mzuzu. It was his wish, and the doctor was not opposed to it, while recommending moderation. For almost twenty years, he was to work either as parish priest or curate in the following parishes: Katete, Lunyangwa, Karonga, and Mzambazi. This would also be a difficult period for him, especially since he had returned to a newly-independent country, where the people were more assertive. He was extremely zealous, unbounded, with his nervous state keeping him constantly on the go, making him do more than required. However, he was highly regarded by the people, towards whom he showed great kindness.

In 1985, Father Dupuis still suffered considerably from malaria. He was asked to return to Canada to recover. Since this was often repeated, he was led to understand that he was to go home for good. After a rest, he agreed to work in missionary promotion from our Chicoutimi house. In 1989, he was invited to retire to the Procure at Quebec. There, he celebrated his 60 years of priesthood. In 2000, he was transferred to our retirement community at Lennoxville, as his health was in decline and he needed care. At the end of 2008, he was admitted to the emergency unit at the Hôtel Dieu at Sherbrooke, then to the Youville Accommodation Centre at the same place. He passed away there on the 4th May 2009. The funeral took place on the 16th May in our chapel at Lennoxville, followed by burial in the parish cemetery in the Missionaries of Africa plot.

During the funeral wake at our house, Father Réjean Rainville paid tribute by describing how Malawi had changed in becoming independent. This included the Church, and Father Dupuis had had a lot of difficulty in adapting to it during his second period in Malawi. He wrote, ‘He was nostalgic. He was able to adapt to the new Malawi and integrate into a Church in a process of change. What characterised Father Dupuis was his determination in all he undertook; then his almost blind obedience; finally, his humility.’

In his funeral homily, Father Richard Dandenault also defined our confrere. ‘I will not surprise anyone by saying in the first place that Father Dupuis had character and determination. He had a will of iron and an impulsive character, which produced conscientious work. Add to this an assortment of inner convictions not always and not easily negotiable, a heightened sense of rectitude, an inexhaustible generous energy… This morning, we celebrate a life of total service to the mission and to Africa. Father Dupuis wanted to bear testimony to the Gospel, nothing less, with the hallmark of the free gift of his whole being. Nothing is more demanding than gratuitousness, since it has no bounds. Thank you, Father Marc-Henri, for what you were for us, for your unequivocal testimony as to what is mission… Enter now into the joy of your Lord, your place is set at the table to welcome you.’

Lauréat Belley





Father Paul Junker

1929 - - 2008

Fr. Paul Junker was born on New Years Day 1929 at Steinberg, in the Saar-Hunsrueck Area, which is part of the Diocese of Trier.
After attending primary school at his home village, he did part of his secondary education from 1940 to 1944 at the Friedrich Wilhelm Grammar School at Trier. Due to the War situation, the school was closed. Paul had time to think about his future and got in contact with the White Fathers.

With the reopening if our Mission School at Linz, in the Rhine Valley, on the 1st January 1946, Paul found himself in the first group of students after the War. However, this group was moved four months later to the other mission school of Grosskrotzenburg. There, he did his Abitur (High School graduation) on the 30th June 1948.

On the 1st September 1948, he started his philosophical studies at our newly-opened Seminary at Trier. The house was still partly in ruins from the bombing during the War. Therefore, the students found barely the basics for living and studying, but they were content and eager to move on. One of his former companions mentioned that Paul put all his heart into the challenges of the studies.

Philosophical studies successfully completed, 14 candidates (a very astonishing number, being the first group after the War) moved on to the novitiate. Half of them went to s’Heerenberg, the other half to Maison Carrée. Paul opted for North Africa. After the novitiate, he did his theological studies and his scholasticate at Thibar and Carthage from the 5th October 1951 to the 30th March 1955. On the 27th June 1954, he took his Final Oath at Thibar and was ordained a priest at Carthage on the 10th April 1955.

He celebrated his First Mass in Steinberg, his home village, on the 26th June 1955. For this occasion and for his future life, he chose as fundamental option the text of Mt 28: 18-19: “All authority in heaven and on earth has been given to me. Go, therefore, make disciples of all the nations and baptise them.”

His first appointment was to teach in our Mission Schools of Haigerloch and Rietberg. It was only in 1958 that he was appointed to the Diocese of Nzereko in Guinea, where he arrived on the 12th December. After studying the local language, he became curate at the Parish of Samoe.

The time came when many African countries were striving for political independence. Under the new regime of President Sekou Touré, all missionaries were expelled from Guinea. Thus, Fr. Paul returned to Germany on the 2nd August 1964. It gave him an unforeseen occasion for well-deserved holidays and he later became involved in pastoral work. After some time, he was asked to go to Upper Volta, now Burkina Faso. He reached his new destination, the parish at Sorgo in the Diocese of Koupela, in January of 1969 and again became a curate. However, six months later, his health condition obliged him to return to Germany. He recuperated very slowly, staying first with our community at Trier, then from September 1971 on, with the community at Cologne. During this stay, he offered himself, besides doing other tasks, for keeping in contact with our friends and benefactors.

With gradual improvement in his health, he accepted a new appointment to Africa: to become a teacher at Pabre Junior Seminary, Diocese of Ouagadougou, Burkina Faso. In August 1981, he reached this place and taught there until July 1985, when his health and energy became so fragile that he had to say “Goodbye” to Africa. He returned to Cologne and, as far as his condition allowed, became involved in pastoral work and did translations.

From Cologne, he moved to our house at Dillingen in April 1994. There again, pastoral work and translations were waiting for him. He also became Bursar of the house until 2003.

Gradually, his physical condition diminished so much that professional care was needed. Our community at the nursing home of the Brothers of Charity at Trier had a place ready for him to join them. This took place on the 6th December 2007. Quietly and peacefully, he spent his days there until the Lord called him in the silence of the night on the 23rd August 2008.
Fr. Paul was buried on the 28th August 2008 in the central cemetery at Trier. May the good Lord give him eternal peace and joy.

Joe Eberle




Father Josef Grosskinsky

1935 - - 2009

Fr. Josef was born on the 31st March 1935 at Wuezburg, Germany. He grew up in a good Catholic family in Wallduern/Glashofen, Freiburg Archdiocese. His parents were farmers. They had three sons. Josef was the eldest. Three daughters died in early childhood. When his father was conscripted during the War, Josef had to start working on the farm. This diligence shaped his later life during his Formation, but especially in Ghana. 

He joined our boarding school at Haigerloch in 1947, intent on becoming a missionary. In May 1950, he moved to our Großkrotzenburg Secondary School, where he completed in March 1955. He did his two years of Philosophy at Trier, then his noviciate at Alexandria Bay, USA. He went on to Eastview in Canada for his theological studies, where he also took his Final Oath on the 17th June 1961. Josef was ordained in Großkrotzenburg, not far from his home, on the 29th June 1962. He was then assigned to Navrongo, Ghana, arriving on the13th December 1962.

In April 1966, Josef was appointed to Tongo. He became Parish Priest there, but a year later was due for home leave, where he stayed for nearly a year, called to do pastoral work at Amberg. He returned to Tongo in October 1968. Fr. Josef also worked in Sirigu from 1979 until 1985. He had great memories of Sirigu and liked to recount his “expeditions” there.  From 24th December 1985 until the end of 2003, Josef served as Parish Priest at Wiaga. From there, he was appointed back to Navrongo, staying from 2004 until 2007. In 2007, Josef was appointed to Chiana, where he stayed until his untimely death on the 27th May 2009.

Fr. Josef was a very hard-working man with a holistic approach to ministry. He was a pastoral giant and liked rural apostolate very much, what we call primary evangelisation, a charism of the Missionaries of Africa. His qualities of hard work and great generosity were soon noticed by his Superiors. As early as January 1971, he was recalled to Navrongo as Bursar of the house and parish. He was also put in charge of the rural youth movement. He did not only preach and administer sacraments to his parishioners; he embraced the Catholic Social Teaching of Vatican II. He undertook development projects wherever he was appointed. In all his undertakings, he always tried to build up self-support, especially in financial matters. He became involved in Cooperatives, starting a model-farm, planting potatoes and a special sort of wheat. Through the Diocesan Caritas Office he was able to help many needy people. He believed problems were there to be solved.

Fr. Josef enjoyed reading all sorts of books on different subjects. He had a great interest in education and especially of those who were most deprived of it. Hence, he got involved in the project of shepherd schools. As a missionary, he had the spiritual life of the people at heart. In addition, he would spend the day travelling to meet small groups of Christians in very remote and often inaccessible areas. He put up places of worship so that Christians could pray together. Once it was functional, he would go onto something else; often he did not completely finish the building. The Gospel, “let us move on to other villages for that is why I came” seemed his preferred passage.

Very attentive to people’s needs, he did not like being cheated. Generous, he kept nothing for himself: the people came first, especially the neglected and abandoned. Several times, he refused to return to Germany, where he could have enjoyed better health treatment; he preferred to serve Ghana, his new homeland.  For this, he consecrated himself henceforth until death to the Church’s mission in Africa.

Fr. Josef, missionary, historian, and storyteller, was a man of compassion and loved his people. He hated injustice and each time he became irritated it was due to injustice. He knew the people and their history and would gladly share it with anyone interested. He would narrate the history of the church in Navrongo-Bolgatanga diocese, re­calling people’s names and events without hesitation. He promoted diocesan and missionary vocations for the Kingdom of God. He preached and lived the Good News without discrimination. With the funds and material support he got from personal friends and relatives, he, in turn, became a generous benefactor to many priests, Sisters, Brothers and laypeople, regardless.

All Fr Josef’s wishes and good intentions have now been fulfilled. May the Good Lord welcome him into his heavenly glory to rest in perfect peace.

Roger Sinabisi




Father Laurent St-Pierre

1915 - - 2009

Father Laurent St-Pierre was born on the 10th August 1915 at St-Pie de Bagot in the diocese of St-Hyacinthe, Que­bec. He did his primary schooling at the parish of St-Pie, and his secondary studies at the seminary of St-Hyacinthe, including two years of philosophy.

In September 1936, Laurent entered the postulancy of the White Fathers at Éverell, near Quebec. He also did his first year of theology there. After a year of novitiate at St. Martin near Montreal, he entered the Missionaries of Africa Scholasticate at Eastview on the 15th September 1938 for the final three years of theology. He took his Missionary Oath on the 22nd June 1940 and was ordained a priest on the 7th June 1941 in Ottawa Cathedral by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa. He did not appear to have any major problems in his White Father Formation. He was gifted intellectually and his studies were no cause for concern. However, he had to make a constant effort to be less attached to his own ideas and to have more flexibility in his relations with others.

On completing his scholasticate and after home leave in his family, Father St-Pierre began a year of education at the Jacques Cartier Teacher Training College at Montreal in September 1941. At the end of that year, since he could not leave for Africa due to the War, he did pastoral work in Montreal for a further year. In September 1943, he finally arrived in the diocese of Tabora, Tanganyika. He was to spend all his missionary life in this diocese. On arrival, due to his studies, he was appointed to teach at the junior seminary of Itaga. He accomplished this task for 7 years and succeeded well in it. Before leaving for home leave in 1953, he went to Kitangili parish as a curate for a few months, and then he worked in the administration for education.

At the end of his leave in Canada, he was asked to spend some months studying education in London. After the Long Retreat at Mours, he arrived at Kitangili in May 1954 to become Secretary of Education. He did this work successfully for about 8 years.
In 1963, according to his wishes, he began pastoral ministry. He was firstly curate at Nzega for a few months, then parish priest at Kahama. In 1967, he returned to Kitangili as Diocesan Director of Catechesis and afterwards as parish priest there. From 1971, he was in turn curate or parish priest in the following parishes: Usongo, Urambo, Mbulu, Makokola and Ndala. He dedicated himself longest to Urambo.

A confrere who knew Father St-Pierre during his years in Tanzania paid tribute to him in this way: ‘For me, Laurent had always been a much appreciated and qualified teacher. In addition, he always remained very involved in pastoral ministry wherever he would be. Used to speaking to seminarians, secondary school pupils and teachers, he was rarely contradicted in the area of his competences. Very true to his friends, he was always a model of regularity in his professional and priestly life. I cherish the memory of an exemplary confrere, faithful to his vocation of educator wherever he worked.’

After over 50 years of working in Tanzania, our confrere returned home to Canada in 1998 for good. The situation in Tanzania and his state of health no longer allowed him to continue his commitment to this country that he loved so much and served so well. In Canada, he was appointed to our community at Rue St-Hubert, Montreal, not to remain idle, but as a pastoral co-operator. This meant that for some years, along with other confreres, he became involved in charismatic groups, in addition to providing compassionate ministry to elderly people.

Over time, his health problems gained the upper hand, determining that in 2004, he was appointed to our house at Lennoxville to be better followed up. Initially, his condition was not so bad. However, two years later, having become increasingly dependent, he was given a place at the Sherbrooke St. Joseph Centre for Long-Term Care. In 2008, he was moved to the St. Vincent de Paul Centre. He passed away there on the 14th April 2009. His coffin was laid in state at our house in Lennoxville. The funeral took place on the 18th April at the same place, followed by burial at Lennoxville parish cemetery, in the plot reserved for Missionaries of Africa.

At Father St-Pierre’s death, many tributes came from confreres. Here are some extracts from the one given by Father Jean-Marie Blanchard. ‘During his long life and apostolic calling, Laurent always remained true to himself. He was composed, thoughtful, and always pleasant in company. At every appointment, he practiced absolute obedience… The only time I heard him a little out of sync with the will of his Superiors was when he would be unable to return to his beloved Tabora and was to remain at the St-Hubert house.

He was convinced he would have been able to continue for a few years more. However, experience proved that here at home he did active ministry that served as an example for all his confreres.

His interior life was secret and in tune with his composed and profound personality. Observance of the community prayer timetable found him always at his post. He was not a man for apparitions or excessively effusive charismatic demonstrations! Laurent left the memory of a confrere who was true to himself, calm and good company, with whom it was a pleasure to live.

May the Lord, whom he served so well, grant him a privileged place, in fulfilment of the nurturing of the great faith he had in Him. Bless you, Laurent, thank you for such pleasant company and remember us in Paradise.’

Lauréat Belley




Father Philippe Lebatard

1930 - - 2009

P hilippe Lebatard was born on the 21st May 1930 at Rouen, France, into a deeply Christian family. He was the elder of one brother and three sisters. The untimely death of his mother at the age of 33 particularly affected the younger children. An aunt sacrificed her whole life in self-denial and great dedication to bring them up. The family lived a long time at Rouen, where they were generally known, and then they spread out from that region of Normandy and far beyond. It was therefore at Rouen that Philippe did his schooling, from kindergarten to philosophy at the Saint John Baptist de la Salle College. Close ties of friendship bound his family to the community of the Brothers.

Predisposed by his feelings in childhood, he demonstrated a keen sensitivity to suffering. He thought of becoming a missionary from the age of 14, an intention that firmed up towards the end of his secondary studies. He was then dedicating himself to youth through the Scout Movement, and towards the underprivileged through the Saint Vincent de Paul Society. Compelled by his natural drives, he volunteered to clear up the town’s debris after the Allied bombings of 1944. He experienced a cheerful time of youth, characterised by many high-spirited relationships that lasted a lifetime, thereby revealing a charism that was one of the distinguishing features of his life.

In 1949, returning from a holiday trip to Morocco and at the end of a retreat at the Trappist Monastery of Soligny, he decided to apply to the White Fathers. In September that same year, he entered the philosophy seminary of Kerlois in Brittany.

Two years later, in 1951, he sailed for Algiers, where he followed the year of spiritual training at the Maison-Carrée Novitiate. Then, in 1952, he reached Tunisia, where he did his studies of theology at the Thibar and Carthage Scholasticate. He was ordained a priest at Carthage in 1957. During this time, he did his military service and reached the rank of lieutenant. He was recalled to the Army in the circumstances of the independencies - firstly Tunisia at Gabès, then Algeria at Hussein Dey, then Morocco at Fez. This was an ordeal for him; an unfortunate wound meant that he was not assigned to a combat unit.

Once ordained, his first appointment was to study Canon Law in Rome. He was the first to be taken aback by it. Perhaps he had been considered for Formation Houses. During all this time, he was noticed for his qualities, including his intelligence, with unmistakable talents for application and organisation. In short, he would obtain his licentiate in Canon Law ‘without missing a single course,’ as he himself emphasised. This was also a fine opportunity to learn Italian, which would enable him to spend a good part of his free time with deprived youth in the outskirts of Rome.

In 1959, he was appointed to the Manouba, Tunisia, to follow a two-year cycle of studies devoted to Arabic-Islamic language and culture. Philippe was to excel in the knowledge of colloquial Arabic, with which he would become imbued later. It would contribute greatly to integrating him into his context of life. Does it not say in Arabic, ‘Whoever learns the language of the people becomes one with them’?

In 1961, he was called to collaborate in the training of young Tunisians at the Thibar Professional Training Centre. He provided courses in human formation. From this time onwards, he showed an aptitude for dialogue and for conducting youth groups.
In 1962, he was assigned, in the same line of work, to the Agri­cultural School of Thibar, registered with the Tunisian State. He was General Supervisor, Prefect of Studies, Professor of French and Philosophy and still head of courses in Human Formation.

From 1969 till 1970, he was Deputy Director of the Thibar El-Menzah Annexe of the School of Scientific Agriculture. From 1970 till 1974, he returned to the Thibar Professional Centre and took over the management. Refusal to compromise with local leaders led to him being dismissed from office. This was in 1974. He then left for France and elected to do some updating courses at the Institut Catholique de Paris, studying the sociology of religions.


After this, in September 1974, he returned to Tunisia, sought out by some Tunisian friends to work full-time with a Tunisian NGO for development and rural regeneration. He was to devote 31 years of his life to this. This was the most rewarding period of his life. He would give it his all in terms of his spirit of initiative, his dynamism, and his qualities in management and in kindness, in order to achieve multiple projects, working together with families. This task would put him in direct and almost permanent contact with the people of the poor regions of south Tunisia, whose rudimentary conditions of life he shared. Close ties and deep friendship united him to many families, ties that would endure well beyond his presence there and would be apparent up until his final weeks in very many telephone calls.

Throughout this period, although he was far from the communities of his brothers, he led a personal spiritual life, rooted in faith and prayer. ‘I am alone’, he wrote, ‘and my parish, a whole region, contains not a single Christian; all my parishioners are Muslims.’ He carried them in his prayer, and was content to achieve in practice the experience presented by Father Serge de Beaurecueuil OP, in a booklet of the time: ‘Prêtre des non chrétiens’ - (A priest among non-Christians.) Nevertheless, he also received some visits from his family and from friends abroad. Philippe wrote some 80 pages of his missionary life intended for his family. This period was clearly the best for him. In it, he reveals all his spontaneity, the depth of his faith, and the boldness of his love without compromise. Some passages do not deserve to be sacrificed to the necessarily constricting context of these lines.

In 2005, the experience went on, but his health obliged him to go to the parish of Sousse, where he followed the prevailing projects.
After a short stay at the Institut des Belles-Lettres Arabes, Tunis, (IBLA), he had to return to France to undertake long and restricting courses of treatment. This would be a return home for good. He was, in fact, afflicted with lung cancer. He was then appointed to the Provincial Community at the Rue Verlomme, Paris, to look after the reception. Once again, he found the opportunity to put his talents for communication and closeness to all the people of the neighbourhood to work, in particular for the most deprived. He wrote, ‘I feel like an immigrant myself. I have fair skin, but my heart is deeply tanned.’

His concern was always, ‘to put people on their feet (perhaps again), giving them a place in society and making them self-reliant, showing them that God loves them just as they are.’ This is how he himself expressed it.
On the 15th November 2007, he came to take his place in the retirement community of Bry-sur-Marne, in order to provide the necessary care for his declining health.

With smiling serenity, he put up with all the suffering of his illness and the many periods in hospital it required. He knew he was coming to the end of the last stage and still received many visits and phone calls, so many proofs of attachment to his family, and to the many friends, from Tunis and elsewhere, who cherish their memories of him, full of affection and esteem.

On Wednesday of Holy Week, he received the Sacraments of the Sick with several of his confreres. ‘I am exhausted,’ he admitted, in the course of a final fit of choking, like an echo of the ‘It is consummated’ of the Lord Jesus on the cross. ‘In spite of everything, I am at peace and hopeful,’ he confided beforehand. He passed away on Friday the 17th April 2009, within the Easter Octave.

The burial and committal liturgy took place in the church at Bry-sur-Marne, with Fr. Guy Vuillemin, French Delegate of the European Province, presiding. There was a substantial attendance of family, brothers and friends who came from various regions of France to be present. Fr. Augustin de Clebsattel, his companion in Tunisia, portrayed his spiritual personality and Jacques, his brother, spoke of cherished family memories. Philippe was laid to rest in the vault of the White Fathers at Bry-sur-Marne. Fr. Louis Vernhet, former Provincial of France paid this tribute to him: ‘He was a kind, attentive and discreet confrere who had a great influence, loved by so many people in Tunisia and France. May God be praised for such a great apostle of fraternity, whom I will never forget, because I had the good fortune to live with him, (at the Provincial House)! Philippe’s smile was not superficial; it came from the bottom of his heart… God be prai­sed for this totally dedicated life!’ In addition, one of his nieces, for her part, also wrote, ‘My uncle was not a run-of-the-mill person; he left us all, both family and friends with very vivid memories.’

Amongst other traits of his attractive personality, we, as his brothers and life companions, remember the one he practiced in an exemplary way and which the Islamologist Massignon called ‘the hospitality of the heart.’

Here is the Address in Arabic to the Tunisians attending the burial service of Philippe Lebatard.
“On behalf of my confreres of the White Father community, as well as on behalf of the family of Philippe Lebatard, I greet in particular our Tunisian brothers and sisters and those from other African countries. I thank them for their presence among us today and for sharing in our grief. We are moved by their friendship.

Everyone knows that ‘our life must end; it gathers and it separates’ and that at the end, ‘we return to God.’
The celebrated Arab poet Kahlil Gibran wrote, ‘Love only knows its depth at the moment of separation.’ Without doubt, the love you had for Philippe was like the echo in your hearts of what he himself had lavished upon you from his unconditional love and from his feelings of sincere friendship.

In Islam’s writings we read, ‘You are all the family of God. The one nearest to God among you is the one who is the most useful to his creatures.’
In our hymns, we ourselves sing, ‘Wherever there is love and charity, God is there.’ This is so because God is love and, ‘He who dwells in love dwells in God, as God dwells in him.’
Is this not the secret that inspired Philippe’s life? May his example motivate us to create genuinely fraternal relations in all parts of the world.”
Once again, thank you. God be praised, the Lord of the Universe!

Jean Fisset