NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Luigi Razio

1915- - 2008

Le 7 octobre 2008, décède à l’hôpital de Castelfranco Veneto le P. Luigi Razio, qui a atteint l’âge de 93 ans. Il est né à Calcinato, village à l’est de Brescia, le 24 août 1915, dans une famille de 15 enfants. La foi vécue au sein de sa famille et de sa paroisse natale l’amène au séminaire de Brescia, où il parcourt le chemin des études d’humanités, philosophie et théologie, jusqu’en deuxième année de théologie. L’attrait pour une Société missionnaire à caractère international et le désir de s’engager dans la mission arabe, sont les leviers de sa vocation missionnaire.

Il rejoint le séminaire des Missionnaires d’Afrique à Parella (près d’Ivrea, au nord-ouest d’Italie) où il commence son noviciat en septembre 1940, pour y continuer ensuite ses études théologiques. Il y prononce son serment le 15 septembre 1942 et y est ordonné prêtre le 19 du même mois. Ce sont les années de la guerre mondiale et les conditions de vie à Parella sont pauvres et dures. Luigi y trouve l’occasion de manifester ses qualités pour l’administration de la vie matérielle, sa cordialité accompagnée d’un fin humour, son endurance au travail, sa forte droiture d’esprit qui n’hésite pas à s’exprimer par une critique tranchante et parfois offensante. Ce dernier trait de caractère va l’accompagner toute sa vie, lui vaudra aussi quelques difficultés dans ses relations, et parfois lui fera prendre des décisions bien abruptes.
Il doit à ses qualités d’administrateur sa première nomination comme économe du séminaire à Parella. En février 1943, il est envoyé au petit séminaire de Finale Emilia, et à Rome en décembre 1945, pour travailler à l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre au sein des Œuvres Pontificales Missionnaires. En octobre 1947, il est nommé économe de la circonscription italienne et en janvier 1951, Provincial de la Pro province d’Italie.

Ce sont les années de l’après-guerre, qui voient de gros changements géographiques dans la Pro province, en bonne partie imposés par le Conseil général depuis l’Algérie : le séminaire de Catania en Sicile (qui a été le premier ouvert en Italie) est fermé, un nouveau petit séminaire provisoire est ouvert à Finale Emilia au Nord, le séminaire majeur de Parella devient séminaire de lycée, la philosophie est envoyée en Belgique, noviciat et théologie en Afrique du Nord. Le choix de Finale ne se révèle pas heureux et le séminaire est fermé : les séminaristes sont envoyés à Parella, hors des grandes routes d’accès. Ce qui amène vite le projet d’un nouveau séminaire à Treviglio, à 30 km à l’est de Milan, place bien centrale et bien servie par les axes routiers et le chemin de fer. Tous ces changements ne se font pas sans douleurs, oppositions et parfois sorties de confrères.

Entre-temps, la Maison généralice s’est déplacée à Rome. Un différend avec le Supérieur général, à propos du lancement d’un nouveau magazine missionnaire destiné aux jeunes gens, pousse le Supérieur général à la décision de décharger le P. Razio de la fonction de Pro provincial d’Italie (1953). Le P. Razio décide de quitter la Société.

S’ouvre alors une période de recherche de travail apostolique dans les diocèses d’Italie, période qui durera une trentaine d’années. Période où la richesse de ses qualités, mais aussi les défauts de son caractère, mettent à dure épreuve la patience des évêques auxquels il s’est adressé pour une éventuelle incardination, et aussi la patience de la Société (Province et Conseil général) qui doit garder de loin un œil sur la brebis en vadrouille, étant donné que son incardination ailleurs ne s’est jamais réalisée.

De 1953 à 1961, il est curé de Donoratico dans le diocèse de Massa Marittima, en Toscane. Deux périodes de stage, qui se soldent par une dispute canonico financière avec l’évêque, une année de promesses non maintenues, et un temps de disparition.
Il envisage d’abord de partir pour l’Amérique Latine. Ensuite, ses connaissances au sein des Œuvres Pontificales Missionnaires l’aident à trouver un travail comme envoyé des Œuvres-mêmes dans le diocèse de Nicastro (en Calabre). Il lui faut une exclaustration temporaire, octroyée par le Conseil général en janvier 1964. Mais au mois de mai 1965, il est déjà porté disparu du diocèse.

En 1966, on le retrouve dans le diocèse d’Albenga (Ligurie), d’abord comme responsable de la paroisse de Pietra Ligure (1966-67) et de celle de Montegrazie : là, il est aussi chargé du Sanctuaire marial de la paroisse et donne des leçons de religion à la ville de Imperia. Les débuts s’annoncent prometteurs et, en 1971, l’évêque est prêt à l’incardiner, mais don Luigi (comme il se fait appeler) ne présente jamais de demande formelle. En 1975, à la suite de brouilles avec des politiciens du village, il est invité par l’évêque à donner sa démission. Don Luigi se défend auprès de l’évêque même, des instances romaines contre l’évêque, et organise un référendum des paroissiens et des élèves de l’école en sa faveur.

Fin 1975, présenté par le Provincial du moment, le Père Luigi est accueilli dans l’archidiocèse de Turin pour l’enseignement religieux dans une école secondaire, sans charge de paroisse. Entre-temps, les changements survenus dans les derniers Chapitres de la Société, avec la reconnaissance du statut des confrères vivant hors communauté, la patience des supérieurs de la Société envers lui et l’avancée de l’âge, font mûrir en lui le désir de revenir dans la vie communautaire de la Province. Une première tentative en 1979 n’aboutit pas, les conditions posées par le Provincial lui paraissant trop dures. C’est finalement en 1983 que son esprit est prêt à rentrer et à accepter nominations et travail au sein de la Province. Il est nommé à la communauté de Milan pour l’animation missionnaire.

Cela le pousse à demander la possibilité de faire un voyage en Afrique, pour acquérir une connaissance qu’il n’avait jamais expérimentée. Son désir se réalise en janvier et février 1985 : il visite le Burundi et le Zaïre en Afrique Centrale, et le Mali en Afrique de l’Ouest : pour Luigi c’est une « full immersion » dans le monde qu’il a rêvé dans sa jeunesse. Il écrit : « Si j’avais quelques ans de moins, ce serait bien là la mission que j’aurais choisie. »
Il continue sa présence et son service dans les communautés de la Province : Rome via Nomentana (1985), Treviglio (1990), Milano (1991), Treviglio Beato Angelico (1994). En juillet, il se retire à Castelfranco.

Le temps passé en résidence est pour lui un temps d’apaisement progressif. L’ancienne racine forte et critique est toujours là (ses brusques apparitions sont signe de bonne santé, son manque de présence, au contraire, est signe de problèmes de santé), mais apparaissent aussi les meilleurs traits de son caractère et de sa spiritualité. Tant qu’il peut, il ne cesse de s’acheter tous les jours le journal et de se tenir au courant des nouveaux livres qui paraissent, et il lit tout en soulignant ce qui le frappe. Dans les toutes dernières années, il se plaint d’oublier trop vite ce qu’il lit. Toujours impeccable dans sa tenue, il vit réellement en esprit de pauvreté, aidant missions, confrères et gens, et laissant une garde-robe bien mince. Tant qu’il peut, il est très disponible au ministère tant à la maison que dans les paroisses tout autour. Les confrères se souviennent bien de son profond esprit de prière, surtout de son attachement à la prière du rosaire.

Les dernières semaines de sa vie, il est hospitalisé à la maison de retraite pour personnes âgées de la ville de Castelfranco, où il s’éteint à l’âge de 93 ans, le 7 octobre, en la fête de la Vierge du rosaire.

Giovanni Castagna





Père André Lortie


1923 - - 2008

Le Père André Lortie est né le 10 novembre 1923 à St-Léonard, dans l’Archidiocèse de Québec. Sa famille est profondément chrétienne. Deux de ses sœurs sont religieuses des Sœurs de la Charité de Saint-Louis. Il fait ses études primaires au collège du Sacré-Cœur de Donnacona, et ses études secondaires au Séminaire de Québec, ainsi que ses deux années de philosophie.

André rêve de la vie missionnaire depuis longtemps. Déjà en 1944, trois ans avant la fin de ses études secondaires, il écrit au Père Provincial : « Depuis ma tendre enfance, les Missions d’Afrique ont toujours eu pour moi un attrait particulier. Au cours de mes études, j’ai médité souvent sur l’appel possible du bon Dieu, et de concert avec mon directeur spirituel, j’en suis venu à la conclusion que je devais embrasser l’état missionnaire. C’est donc pour vous demander, révérend Père, la faveur d’être inscrit au nombre de vos futurs aspirants que je vous écris cette lettre… » Ses professeurs du séminaire soulignent sa maturité, sa conduite exemplaire, sa piété solide, et ses bons résultats en classe.

En septembre 1947, André commence son postulat chez les Pères Blancs à Éverell, près de Québec. Ce sera aussi sa première année de théologie. Là aussi il est considéré comme un excellent sujet qui se fait remarquer surtout par sa distinction et son application méthodique.
Après une année de noviciat à St-Martin, André commence, en septembre 1949, sa deuxième année de théologie à Eastview, près d’Ottawa. Pendant les trois années qu’il passe au scolasticat, il est toujours le même : il ne fait pas de bruit, il est d’humeur toujours égale, est sociable et populaire. Il a beaucoup de facilité d’adaptation, et aussi pour la vie commune. Doué d’une intelligence ordinaire, il réussit bien à cause de son application au travail. Il prononce son serment missionnaire le 23 juin 1951, et est ordonné prêtre le 27 janvier 1952 par Mgr Napoléon-Alexandre Labrie en l’église Sainte-Agnès de Donna­cona.

À la fin de ses études, il prend un congé en famille. Après un stage en Angleterre, le Père Lortie arrive en Tanzanie en février 1953, pour le diocèse actuel de Kigoma. Il travaillera dans ce diocèse pendant plus de trente ans. Il est successivement vicaire à Mabamba, Nyavyumbu, Muhinda, Marumba, Kasulu, Makere, puis curé à Marumba, Nyaronga. C’est à la paroisse de Marumba qu’il a été le plus longtemps et qu’il s’est de plus en plus impliqué. Il prend parfois des congés prolongés à cause de son état de santé. Il a souvent des troubles d’estomac et de la malaria. Il travaille sans se mettre en relief. Il reçoit beaucoup de dons du Canada, ce qui lui permet de construire des églises, des écoles, etc., et d’aider beaucoup de pauvres.

Au début de 1987, après la session retraite à Jérusalem, André entre au Canada. Ce sera un retour définitif. Malgré un repos en famille et une année sabbatique dans la communauté de Toronto, sa santé ne lui permet plus de retourner en Afrique. Mais il ne reste pas inactif. Après quelques années comme procureur à Toronto, il est nommé économe à la maison provinciale. Au début de 1997, il fait partie de la communauté de Québec. Ce sera son dernier poste d’attache. Pendant ces années à Québec, il aide à l’accueil et rend de nombreux services selon ses possibilités. Avec le temps, tout lui devient difficile à cause d’une surdité graduelle et des conséquences d’une leucémie progressive.

Comme il devient de plus en plus faible et fatigué, vers le mois d’avril 2008 on l’envoie à la Résidence Cardinal-Vachon pour lui permettre de se remettre. Mais rien ne s’améliore, et ça va de plus en plus mal. Le 6 juin, il entre à l’hôpital, et là on découvre qu’il a un cancer, et on lui donne peu de temps à vivre. Tout au long de cette maladie il restera très serein et abandonné.

Il décède le 12 juin 2008 à l’hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec. Il est exposé à la Maison funéraire des Érables à Québec. Les funérailles sont célébrées le 23 juin en l’église des Saints-Martyrs-Canadiens, et l’inhumation a lieu au cimetière Belmont, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

C’est son confrère, Mgr Albert Thévenot, qui a présidé les funérailles et donné l’homélie. En voici quelques extraits : « Son handicap d’ouïe faisait souffrir énormément André. Il a essayé de porter des appareils, mais en vain. Le Seigneur lui a fait comprendre que sa surdité serait une croix sur terre, et ce lui fut difficile d’accepter cette épreuve. Mais André tenait son regard tourné vers le Christ, et, avec Lui, il réussissait à vivre cette épreuve dans la bonne humeur. Il savait que le Seigneur nous a aimés jusqu’au bout, et il voulait lui confier toute sa vie jusqu’au bout. Malgré son handicap, il faisait effort pour être présent aux activités de la communauté. Sa présence ainsi que son silence montraient aux autres l’importance qu’il donnait à la vie communautaire. Il vivait une vie simple et très discrète. Puisqu’il avait confié sa vie au Seigneur, nous avions l’impression qu’il vivait une vie sans aucun problème. Remercions le Seigneur pour le témoignage qu’André nous a laissé… »

Lauréat Belley





Père Dominique Nothomb

1924 - - 2008

Cest le 22 juin 1924 que Dominique a vu le jour à St Josse-Ten-Noode, à Bruxelles. Fils de M. Pierre Nothomb et de Mme Juliette Bamps. À l’âge de 17 ans, après ses études secondaires, en 1941, il commence sa formation chez les Missionnaires d’Afrique en Belgique où il étudie la philosophie, y fait son année de noviciat et ses quatre ans de théologie. Il prononce son serment missionnaire le 6 avril 1947 et est ordonné prêtre le 29 mars 1948.

Il part directement pour Rome pour y poursuivre des études de théologie dogmatique chez les dominicains où il obtient son doctorat en 1950. Il est tout de suite renvoyé en Belgique pour une tâche de formateur dans les séminaristes Mafr, en théologie durant 4 ans et en philosophie durant deux ans.

C’est donc seulement en septembre 1956 qu’il part en Afrique. Il passera 21 ans au Rwanda, où il sera successivement : professeur au grand séminaire et supérieur général de la congrégation des Frères Josephites (1965-1966). En vingt et un ans, il a eu dix-neuf affectations différentes.

Dominique Nothomd de passage à la Maison Généralice à Rome feuilletant les documents du Chapitre de 1967 qu'il avait lui-même rédigésLe peuple rwandais avait conquis son cœur. Il lui a appris ce qu’est l’homme avec sa noblesse et sa fragilité, son ambiguïté. C’est là qu’il écrit son premier livre intitulé « Un humanisme africain, valeurs et prières d’attente » (1964). Ce livre fut apprécié par les Rwandais. Il participera à deux Chapitres à Rome, celui de 1967 et celui de 1974. Après le Concile Vatican II, il sera invité en Tanzanie, au Mozambique et plusieurs fois au Canada pour des sessions d’aggiornamento et des retraites aux confrères. Entre 1948 et 1974, il prêche plus de 75 retraites de 6 ou 8 jours, et de 30 jours.

À partir de 1975, il est nommé au Centre catéchétique africain de Butare, au Rwanda, et c’est là qu’il s’engage dans le renouveau charismatique. Ce fut une période où il a pu exercer abondamment le ministère de la parole de mille manières en langue rwandaise.

En 1977, il est affecté au Tchad, où les Missionnaires d’Afrique viennent de s’engager. Il arrive à Doguindi, dans le diocèse de Moundou, en mars 1978. En avril 1979, il devient responsable du « Centre de formation pour animateurs de communautés chrétiennes » (CEFAC).
En 1981, il est aussi curé à Deli. Les troubles que traverse le pays obligent à la fermeture du Centre pendant deux ans. En 1987, Dominique reprend ses activités au Centre et enseigne aussi au grand séminaire de N’Djamena pendant 5 ans.

En 1987, il fait une année de recyclage en Belgique et à Jérusalem. De 1992 à 2001, toujours au Tchad, il travaillera dans la pastorale paroissiale d’abord à Doguindi, puis à Doïti. Il écrit qu’il y a trouvé des occupations à son goût dans la formation des religieuses surtout, mais aussi dans les rencontres œcuméniques avec des pasteurs protestants. La période tchadienne fut pour lui une période riche mais remplie d’épreuves et d’apprentissage de l’humilité. Oui, 24 années à la fois difficiles et profondément heureuses.

Dominique est un homme de Dieu, d’une vie spirituelle profonde. C’est bien à cause de cela qu’il est demandé pour animer des semaines de prière, des retraites, pour donner des conférences. En communauté, il est agréable et serviable, attentif aux autres, mais comme tout homme de Dieu qui vit selon ses convictions, de temps en temps, il en irrite certains qui se sentent interpellés ou qui n’admettent pas toujours sa façon de faire.

Sa personnalité, sa façon de faire, très sûre, plaît à certains, mais pas à tous. Le témoignage de sa nièce, lors de la célébration en Belgique peu après son décès, est éclairant : « Je me souviens de ton goût pour la simplicité lorsque nous achetions ensemble les quelques effets que tu possédais : tes sandales, tes lunettes, ta veste vraiment ordinaire, mais qui nous a fait traverser la ville en tous sens.
Ton inconscience du matériel et ton souci du spirituel vont de pair.Tes sermons inspirés, déclamés avec allant, sous des sourcils ombrageux, d’une voix rassurante et ton élocution particulière, trace de ton passage au séminaire, nous ont marqués. Rien de futile dans tes discours: que de l’essentiel, du passionné, du pur. La trame d’une vie qui nous inspire et que nous respectons.
Pour nous, en Europe, tu vivais un peu à la mode du XIXe siècle, comme hors du temps, en apparence pas trop au fait de notre culture et toujours poliment étonné de notre mode de vie. »

En 2001, Dominique quitte le Tchad. Il espérait pouvoir retourner au Rwanda, mais cela n’a pas été possible. Il est nommé au Burkina Faso, à Ouagadougou, pour diverses animations : retraites, prédications du dimanche à la cathédrale, et ac­cueil de nombreuses personnes pour accompagnement spirituel. Selon Dominique, le Burkina Faso est encore un pays qui l’a séduit et où il a pu exercer un ministère très gratifiant, toujours dans la prédication et l’accueil de personnes en accompagnement spirituel. Son bureau est toujours ouvert à ceux et celles qui veulent venir parler de leur vie.

Un confrère burkinabè témoigne : « Il suffisait de rester seulement deux jours à la Maison d’Accueil pour se rendre compte de son importance pour les laïcs de Ouaga ! Les gens ont besoin d’être écoutés, accueillis et accompagnés. Dominique a su répondre à leur demande (souvent même en allant au-delà de ses forces). Il avait fait de la Maison d’Accueil, non seulement un lieu d’accueil pour les PB, mais aussi pour toutes les personnes qui avaient soif de Dieu. »

La responsable du prépostulat des Sœurs de l’Immaculée Conception dit aussi ceci : « Il était une personne riche d’amabilité, un Père simple, plein de bonté, proche, attentif et présent à chacune. Il savait apprécier les personnes. Il manifestait de l’affection et de la tendresse à l’égard des jeunes prépostulantes. Il se souvenait de chacune par son nom, par sa place en classe et à la chapelle, et par ce qu’elle faisait. Il n’oubliait personne, il s’en souvenait longtemps, jusqu’après la profession : « Oui, oui, je me souviens, tu étais à telle place en classe et à la chapelle ». Il accordait beaucoup d’importance à chaque personne. »

Le 16 avril 2003, il est nommé à Touggourt, en Algérie, pour rejoindre deux autres confrères qui souhaitaient former ensemble une communauté consacrée à la prière. Pour des raisons de santé des confrères, l’expérience fut arrêtée. Dominique retourna au Faso à Ouagadougou en 2004. Il ne put réaliser son rêve d’aller célébrer ses 50 ans de mission en Afrique au Rwanda, en 2006, même s’il fit un voyage là-bas l’année suivante, en 2007.

Son travail au Burkina est très apprécié, il ne se ménage pas, et c’est sans doute ainsi que peu à peu il s’use à la tâche, malgré les remarques qu’on peut lui faire, car il n’est plus tout jeune. En effet, il n’arrête jamais. S’il n’est pas en train de prêcher une retraite ou une récollection quelque part, il est dans sa chambre en train d’écrire un nouveau livre, et Dieu sait qu’il en a écrit.

En plus du premier livre cité plus haut, nous avons : « Comme un trésor caché », « Charles Lavigerie, un maître spirituel », « Car tu es mon Père », « Oui, Père », et ses derniers livres qui sont comme une trilogie de l’amour et qui sont un peu comme son testament spirituel : « La liberté d’aimer », « La mission d’aimer » et « Le service d’aimer ». C’était pour lui une façon de partager sa riche vie spirituelle, de témoigner de sa foi et d’évangéliser. C’était sa manière d’être missionnaire, car il était Missionnaire d’Afrique, Père Blanc, et fier de l’être, ce qui ne l’empêchait pas de faire part de ses remarques et de ses observations aux différents responsables de la Société, à tous les niveaux.

Du fait de sa grande activité, et de la fatigue qui en résulte, il a quelques alertes de santé, mais qui se sont jusqu’ici toujours résolues par une reprise assez spectaculaire. Cette fois-ci, en octobre 2008, un paludisme sévère, venu se greffer sur une grosse fatigue, le tiendra deux semaines en clinique, et deux semaines dans sa communauté. Il est veillé et soigné nuit et jour par des infirmières. Que ces trois infirmières en soient remerciées ainsi que les deux médecins.

Le 1er novembre, il dit à l’une des infirmières qu’il voulait mourir et, une semaine après, qu’il voulait vivre mais que le lendemain (dimanche, 9 novembre), serait un grand jour.
Ceci après avoir accepté, et même demandé, de rentrer en Belgique ; il était prévu qu’il parte le 10 novembre. Cependant, contre toute attente, alors qu’il « remontait la pente », il nous quitte brutalement le dimanche 9 novembre à 18h15.
Dieu a exaucé son désir ! À différents responsables il écrivait ceci : « Si je suis infirme mais capable de rendre des services spirituels, pourquoi ne pourrais-je pas être hôte et aumônier d’une communauté religieuse ici dans le pays, au lieu de l’être dans un pays d’Europe ? » Si je deviens infirme ou gravement malade, je ne désire nullement être rapatrié en Europe à grands frais. Qu’on me laisse mourir dans le pays où je me trouve, de préférence « à la maison » plutôt que dans une clinique. Les pauvres meurent à la maison ».
« Le sens et le but de ma vie ne sont pas d’être ici ou là, mais « l’union à Dieu dans l’amour » qui peut se faire n’importe où, mais si cela est possible, et si Dieu le permet, mon désir est d’achever ma vie en Afrique, donc présentement au Burkina Faso, et d’y mourir. »

À l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, il avait composé une prière : « Merci à vous tous qui m’avez accueilli et qui m’avez aimé tel que pauvre je suis. Écrire et enseigner, écouter, célébrer et louer le Seigneur, c’est mon plus grand bonheur. Ne vous inquiétez pas, je suis un homme heureux, je l’ai toujours été, en tout temps et en tout lieu. Mais il faut avancer, Jésus devant les yeux, jusqu’au jour bienheureux de la vision de Dieu. »
En 2002, après sa retraite au monastère de Koubri, il écrit à son Provincial en ces termes : « Tout va bien pour moi, je suis comme un poisson dans l’eau, pas un poisson moine, mais un poisson Missionnaire d’Afrique, heureux « comme un prince », et sans doute plus qu’un prince ! »

Reprenons un passage de son testament, rédigé en 1993 : « Je meurs comme j’ai vécu, heureux, dans la confiance et la paix. Je me sais dans les mains de Dieu, un Dieu Bon. La seule chose que j’ai cherchée depuis ma conversion, et cherche jour après jour, c’est d’« Aimer Jésus et le faire aimer », c’est « l’union à Dieu dans l’amour », c’est de me laisser, par l’Esprit Saint, identifier à Jésus en qui je dis : « Abba ! Oui, Père » avec tout l’amour dont je suis capable. »

À l’annonce du décès du Père Dominique, toutes les petites boutiques qui entourent notre Maison d’Accueil ont fermé leurs portes pendant toute la journée du lundi, en signe de deuil, et les boutiquiers sont venus, en délégation, présenter leurs condoléances. Sans doute avaient-ils découvert eux aussi, sans même être chrétiens, dans ce vieux monsieur, habillé en blanc et qui passait si souvent devant leurs boutiques pour se rendre à la cathédrale ou ailleurs, un homme de Dieu.

Province de l’Afrique de l’Ouest

Photos des Obsèques du Père Dominique Nothomb




PROFILES

Father Luigi Razio

1915- - 2008


Fr. Luigi Razio, 93, passed away at Castelfranco Hospital, Veneto, Italy, on the 7th October 2008. He was born on the 24th August 1915 into a family of 15 children at Calcinato, a village to the east of Brescia. The faith of the family and his home parish led him to Brescia Seminary, where he followed the customary courses in Philosophy and Theology, until his second year in Theology. Attraction for a missionary Society with an international character and the desire to commit himself to the Arabic mission were instrumental in awakening his missionary vocation.

He entered the Missionaries of Africa Seminary at Parella (near Ivrea, northwest Italy), where he began his novitiate in September 1940 and then continued his studies in Theology there. He took his Missionary Oath on the 15th September 1942 and was ordained a priest on the 19th of the same month. It was during the years of the Second World War and conditions at Parella were poor and tough. Luigi found the opportunity to demonstrate his qualities for administration in practical affairs, his cordiality combined with his fine sense of humour, his stamina in work and his strong sense of justice that compelled him to express a biting and sometimes offensive criticism. This character trait would follow him throughout his life and would cause some problems in his relationships and sometimes would lead him to take very hasty decisions.
His qualities as an administrator earned him his first appointment as bursar of the seminary at Parella. In February 1943, he was sent to the junior seminary of Finale Emilia, and then to Rome in December 1945, to work at the St Peter Apostle Opus, within the OPM.

In October 1947, he was appointed Treasurer of the Italian Circumscription and in January 1951, Provincial of the Pro-Province of Italy.
This was during the post-war years that saw major geographical changes in the Pro-Province, in large part imposed by the General Council sitting in Algiers. The seminary at Catania, Sicily, (the first to open in Italy) was closed. A new temporary junior seminary was opened in Finale Emilia in the north, the Major Seminary of Parella became a secondary school, philosophy was transferred to Belgium, novitiate and theology to North Africa. The choice of Finale was not a happy one and the seminary was closed. The seminarians were sent to Parella, off the beaten track. This quickly led to the plan for a new seminary at Treviglio, 30 km east of Milan, a central and well-served axis for road and rail. All these changes were not without heartache, opposition and sometimes exits by confreres.

In the meantime, the Generalate was shifted to Rome. A disagreement with the Superior General concerning the launch of a new missionary magazines intended for young people prompted the Superior General to decide to discharge Fr. Razio from his function as Pro-Provincial of Italy in 1953. Fr. Razio then took the decision to leave the Society.

A period of thirty years began during which he sought apostolic work in the dioceses of Italy. It was a long interlude when the richness of his qualities, but also his defects of character took to task the patience of the bishops to whom he addressed himself for eventual incardination. It also tried the patience of the Society, (the Province and the General Council), who from afar had to keep a weather eye on their wandering sheep. Incardination elsewhere was never achieved.

From 1953 till 1961, he was parish priest of Donoratico in the diocese of Massa Marittima, Tuscany. There were two occurrences that ended up in a canonical-financial dispute with the bishop, and a year of broken promises, combined with disappearing for a time.
He initially thought about leaving for Latin America. Then, his acquaintances within the OPM helped him to find an occupation as an envoy of the OPM itself, in the diocese of Nicastro, Calabria. He had to have temporary exclaustration, obtained from the General Council in January 1964, but already in May 1965, he was reported missing from the diocese.

In 1966, he was found in the diocese of Albenga, Ligouria, firstly as priest in charge of Pietra Ligure (1966-1967) and of Montegrazie, where he was also responsible for the Marian Shrine of the parish as well as for religious teaching in the town of Imperia. These beginnings appeared positive and in 1971, the bishop was ready to incardinate him, but Don Luigi (as he called himself) never submitted a formal request. In 1975, as a result of a quarrel with some village politicians, he was invited by the bishop to resign. Don Luigi defended himself before the bishop, using the Roman courts against him and organised a referendum among the parishioners and school pupils in his own favour. At the end of 1975, with representation to the Provincial of the day, Fr. Luigi was received into the Archdiocese of Turin to teach religion in a secondary school, without charging expenses to the parish.

In the meantime, changes arising from the latest Chapters of the Society recognising the status of confreres living outside community, the patience of the Society’s Superiors towards him, as well as advancing years brought him to seek a return to community life in the Province. A first attempt in 1979 did not succeed, as the conditions set by the Provincial were too strict. Finally, in 1983, his mind was made up to return and he accepted an appointment and a task within the Province. He was appointed to the Milan community for missionary promotion work. This compelled him to seek the possibility of a trip to Africa, to see what he had never experienced. His wish was granted in January and February of 1985. He visited Burundi and Zaire in central Africa and Mali in West Africa. For Luigi, it was a full immersion into the world he had dreamed of in his youth. He wrote, ‘If I were some years younger, it is there the mission I would choose to have.’ He continued his presence and service in the communities of the Province in Rome, Via Nomentana (1985), Treviglio (1990), Milan ( 1991), Treviglio, Beato Angelico, (1994). In the July, he retired to Castel­franco.

His time spent in residence was a period of progressive calming. The former strong and critical bent was still there, (its abrupt appearance was a sign of good health, its absence an indication of illness.) However, better aspects of his character and spirituality also came to the fore. As long as he was able, he bought a daily newspaper and kept himself abreast of new books appearing. He read them all, underlining whatever struck him. In his latter years, he complained of forgetting too soon what he was reading. Always impeccable in his dress, he lived a genuine life of poverty, helping the mission, confreres and people and leaving behind a very meagre wardrobe. As far as he could, he was very willing to do ministry both in the house and in the surrounding parishes. Among his confreres, he is remembered for his deep spirit of prayer, especially his attachment to praying the Rosary.

In the closing weeks of his life, he asked to be hospitalised at the Castelfranco retirement home for the elderly, where he passed away at the age of 93 on the 7th October 2008, the Feast of Our Lady of the Rosary. ‘Pray for us now and at the hour of our death. Amen.’

Giovanni Castagna





Father André Lortie


1923 - - 2008

Father André Lortie was born on the 10th November 1923 at St. Léonard, in the Archdiocese of Quebec. His family was deeply Christian. Two of his sisters are Sisters of Charity of Saint Louis. He did his primary schooling at the Sacred Heart College of Donnacona and his secondary studies at Quebec Seminary, as well as his two years of philosophy.

André had dreamt of becoming a missionary for a long time. Already in 1944, three years before the end of his secondary studies, he wrote to the Provincial: ‘The African Missions have attracted me since my early childhood. During my studies, I often meditated on the possible call of the Good Lord, and with the agreement of my Spiritual Director, I have come to the conclusion that I should embrace the missionary state. I therefore write this letter to you, Reverend Father, to ask you for the privilege of enrolling me among the number of your future aspirants.’ His seminary professors underlined his maturity, exemplary conduct, solid piety and good results in class.

In September 1947, André began his postulancy with the White Fathers at Everell, near Quebec. This would also be his first year of theology. There also, he was considered an excellent prospect, noticed particularly for his merit and diligence.
After a year of novitiate at St. Martin, André began his second year of theology at Eastview, near Ottawa, in September 1949. For the three years he spent in the Scholasticate, he was always the same: quiet, level-headed, sociable and popular. He found it very easy to adapt, as well as to life in common. Endowed with average intelligence, he succeeded well because of his application to work. He took his Missionary Oath on the 23rd June 1951 and was ordained a priest on the 27th January 1952 by Bishop Napoléon-Alexandre Labrie in the church of St. Agnes, Donnacona.

At the end of his studies, he took home leave in his family. After a course in England, Fr. Lortie arrived in Tanzania in February 1953, for the present-day diocese of Kigoma. He worked in this diocese for over thirty years. He was, successively, curate at Mabamba, Nyavyumbu, Muhinda, Marumba, Kasulu and Makere, then parish priest of Marumba and Nyaronga. He was longest and most involved at Marumba. He was apt to take prolonged home leave due to his health. He often had stomach trouble and malaria. He worked without letting up. He received many donations from Canada, enabling him to build churches and schools, etc., and to help many of the poor.

At the beginning of 1987, after the Jerusalem Session-Retreat, André returned to Canada. It was to be a return for good, for after a rest at home and a sabbatical year in the Toronto community, his health did not allow him to return to Africa. However, he did not sit on his hands. After some years as procurator at Toronto, he was appointed bursar of the Provincial House. Then, at the beginning of 1997, he formed part of the Quebec community. This would be his final appointment of attachment. During these years at Quebec, he helped at the reception and rendered innumerable services according to his abilities. With time, everything became a problem for him because of progressive deafness and the consequences of encroaching leukaemia. Since he became gradually more feeble and tired, he was sent in April 2008 to the Résidence Cardinal-Vachon, to enable him to recover. However, nothing improved and it became worse. On the 6th June, he went to hospital where they discovered he had cancer and had only a short time to live. Throughout this illness, he remained very serene and surrendered.

He passed away on the 12th June 2008 at the Enfant-Jésus Hospital, Quebec. His coffin was exposed at the Érables Funeral Home, Quebec. The funeral took place on the 23rd June in the Saints-Martyrs-Canadiens church and burial at Belmont Cemetery, in the Missionaries of Africa plot.

Bishop Albert Thévenot was the main celebrant at the funeral and gave the homily. Here are some extracts: ‘André suffered greatly from his hearing disability. He had tried in vain to use hearing aids. The Lord had him understand that his deafness would be his cross on earth and it was hard for him to accept this trial. However, André kept his eyes turned towards Christ and with him he succeeded in living this testing time with good humour. He knew the Lord would love us till the end, and he wanted to give him all his life to the fullest extent. In spite of his disability, he made an effort to be present at community activities. His presence as well as his silence showed others the importance he gave to community living. He lived a simple and very discreet life. Since he had entrusted his life to the Lord, we have the impression that he lived a life without problems. Let us thank the Lord for the testimony André left us…’





Father Dominique Nothomb

1924 - - 2008

Dominique was born on the 22nd June 1924, to Pierre NOTHOMB and Juliette BAMPS at St. Josse-Ten-Noode, Brussels, Belgium. After his secondary schooling in 1941, aged 17, he began his Formation with the Missionaries of Africa in Belgium, where he studied philosophy, his year of novitiate and four years of theology. He took his Missionary Oath on the 6th April 1947 and was ordained a priest on the 29th March 1948. He left right away for Rome to continue his studies in dogmatic theology with the Dominicans, where he obtained his doctorate in 1950. He was immediately sent back to Belgium for a Formation task for MAfr seminarians in theology for four years and in philosophy for two.

It was therefore only in 1956 that he could leave for Africa. He would spend 21 years in Rwanda, where successively he would be professor at the Major Seminary and Superior General of the Josephite Brothers’ Congregation (1965-1966). In those 21 years, he had 19 different postings.

The people of Rwanda had captured his heart. They taught him what being a man was in his nobility, his fragility and his ambiguity. There, in 1964, he wrote his first book entitled, ‘Un humanisme africain, valeurs et prières d’attente’ (An African humanism, values and prayers in hope.’) This was much appreciated by Rwandans. He took part in the 1967 and 1974 Chapters at Rome. After the Second Vatican Council, he was invited to Tanzania, Mozambique and several times to Canada for sessions on aggiornamento and retreats for confreres. Between 1948 and 1974, he preached over 75 retreats of 6-8 days and of 30 days.

From 1975, he was appointed to the Butare Catechetical Centre, Rwanda, and there he became involved in charismatic renewal. This was a period when he could fully exercise the ministry of the word in Kinyarwanda in thousands of ways.
In 1977, he was assigned to Chad, where the Missionaries of Africa had recently become committed. He arrived at Doguindi, Moundou Diocese, in March 1978. In April 1979, he was put in charge of the CEFAC (Centre de formation pour animateurs de communautés chrétiennes), Training Centre for Christian Community Leaders.
In 1981, he was also parish priest of Deli. The troubles throughout the country obliged him to close the Centre for two years. In 1987, Dominique resumed his activities at the Centre and also lectured at N’Djamena Major Seminary for 5 years.
In 1987, he did a year of updating in Belgium and Jerusalem.
From 1992 till 2001, still in Chad, he worked in parish activities, firstly at Ndoguindi, then at Doïti. He wrote that he had found the work to his liking, mentoring Sisters, primarily, but also in ecumenical encounters with Protestant pastors. His time in Chad was very worthwhile, while also full of trials and training in humility. Indeed, it was 24 years, both difficult and yet profoundly fulfilling.

Dominique was a man of God with a deep spiritual life. For this reason, he was asked to give prayer weeks, retreats and talks. In community, he was pleasant and eager to be of service and attentive to others. However, as a man of God, who lived according to his convictions, he could irritate some people from time to time, especially those who felt targeted by it, or who found his way of doing intolerable. His very self-assured personality and way of doing did not please everyone.

His niece gave an enlightening testimony during the memorial service in Belgium a short time after his death. ‘I remember your liking for simplicity when we were buying the few personal effects you had: your sandals, your spectacles, your really ordinary jacket, but which had us criss-crossing the whole town. However, your lack of awareness of the material and your concern for the spiritual go together. Your inspiring sermons, delivered with verve from under your bushy eyebrows in a reassuring voice with its peculiar diction, a relic of your time in seminary, marked us all. There was nothing flighty in your speech, only the essential, passionate and pure. It was the tapestry of a life that inspires us and that we respect. For us in Europe, you lived like someone from the 19th century, like someone out of time, in appearance not very up-to-date with our culture and always politely astonished by our way of life.’

In 2001, Dominique left Chad. He had hoped to return to Rwanda, but it was not possible. He was appointed to Ouagadougou, Burkina Faso, for various tasks involving input: retreats, Sunday sermons at the cathedral and the reception of many people for spiritual mentoring. According to Dominique, Burkina Faso is yet another country that seduced him, where he was able to exercise a very gratifying ministry, always in preaching and by welcoming people for spiritual accompaniment. His office was always open to those men and women who wished to come and speak with him about their lives.

A Burkinabe confrere said, ‘It was enough to stay only two days at the guesthouse to become aware of his importance for laypeople in Ouaga! The people needed to be heard, welcomed and accompanied. Dominique knew how to respond to their requests, (often even going beyond his own strength.) He made of the Guesthouse not only a place to receive WFs, but also for any person who thirsts for God.’
The Sister in charge of the pre-Postulancy of the Sisters of the Immaculate Con­ception added, ‘He was an immensely kind person, a simple Father, full of kindness, close, attentive and considerate to each and every one. He knew how to appreciate people. He showed affection and tenderness towards the young pre-Postulants. He remembered each one by name, by her seat in class and in the chapel, as well as by what she did. He forgot no one, and remembered them long after their profession. ‘Yes, yes, I remember you were in such and such a seat in class and in the chapel.’ He gave a lot of importance to each individual.’ His community integration was less assured than his success in his ministry.
On the 16th April 2003, he was appointed to Touggourt, Algeria, to join two other confreres who hoped to form together a community devoted to prayer. Due to the health of the confreres, the experience was halted. Dominique returned to Ouagadou­gou in 2004. He could not achieve his ambition of going to celebrate his 50 years of mission in Africa in Rwanda in 2006, even if he did make a journey there in 2007.

His work in Burkina was very much appreciated. He did not stint himself and it was probably on account of this that he became worn out on the job, in spite of remarks made to him that he was no longer so young. Indeed, he never stopped.
If he were not preaching a retreat or a recollection somewhere, he was in his room writing a new book and God knows, he wrote a few. In addition to the first one mentioned above, we have  ‘Comme un trésor caché’, ‘Charles Lavigerie, un maître spirituel’, ‘Car tu es mon Père’, ‘Oui, Père’, and his final books that are like a trilogy of love and close to his spiritual testament, ‘La liberté d’aimer’, ‘La mission d’aimer’ and ‘Le service d’aimer’. For him, it was a way of sharing his rich spiritual life, bearing testimony to his faith and evangelising. It was his way of being a missionary, for he was a Missionary of Africa, White Father, and took pride in it. This did not prevent him from letting those in charge of the Society at all levels know his remarks and observations.

On account of his huge activity and the fatigue that resulted, he had some health warnings, but they were up till then always vanquished by a quite spectacular recovery. This time, in October 2008, a severe attack of malaria came on top of a very heavy fatigue and it held him down for two weeks in the clinic and two weeks in his community, watched and cared for night and day by the nurses. These three nurses are to be thanked, as well as the two doctors.

On the 1st November, he told one of the nurses, ‘he would like to die and a week later, that he would like to live, but that the next day (Sunday the 9th November) would be a great day.’
This was after agreeing and even asking, to return to Belgium. He was due to leave on the 10th November. Nevertheless, against all expectations, whereas he appeared to be ‘on the mend’, he suddenly left us at 18.15 on Sunday the 9th November.
The Lord had heard his prayer. To various people in charge, he wrote, ‘If I am ill, but able to render spiritual service, why could I not become a guest and chaplain to a Sisters’ community here in the country, instead of being one in a country of Europe? If I become sick or seriously ill, in no circumstances do I wish to be repatriated to Europe at great expense. I should be allowed to die in the country I am in, preferably ‘at home’ rather than in a clinic. The poor die at home.’

‘The meaning and aim of my life is not to be here or there, but to achieve ‘union with God in love’, which can be done wherever, but if possible, if God so grant me, my desire is to finish my life in Africa, therefore, here in Burkina-Faso, and to die here.’
At his 80th birthday, he composed the following prayer. ‘Yes, thank you to all of you who have welcomed me and have loved me, the poor soul that I am. Writing and teaching, listening, celebrating and praising the Lord is my greatest happiness. Do not worry, I am a happy man; I have been so always and everywhere. However, we have to march forward with Jesus in our sights till the blessed day of the Beatific Vision.’

In 2002, after his retreat at the monastery of Koubri, he wrote to his Provincial in these terms: ‘So all is well with me, I am like a fish in its element,’ (not a monkfish, but a Missionary of Africa fish). I am as happy as a prince in fine clothing, (and no doubt more than a prince).’
Reviewing a passage from his testament, drafted in 1993 : ‘I die as I have lived, content, in trust and peace. I know I am in the hands of God, a good God. The only thing I sought since my conversion and still seek day by day is to ‘Love Jesus’ and make him loved. It is ‘Union with God’ in love. It is to allow myself by the Holy Spirit, to identify with Jesus in whom I say, ‘Abba! Yes, Father’, with all the love I can muster.’

At the announcement of Fr. Dominique’s death, all the little shops around our Guesthouse closed their doors for the whole of Monday in a sign of mourning and the shopkeepers came in a delegation to present their condolences. No doubt they too had discovered, even without being Christians that this elderly gentleman, dressed in white, who passed so often in front of their shops on his way to the cathedral or elsewhere, was a man of God.

Province of ‘Afrique de l’Ouest’

Photos of the Funerals of Father Dominique Nothomb