NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Raphaël Poyto

1907 - - 2005

Il s’en est fallu de peu que la province de France n’ait enfin son centenaire, puisque Raphaël, Béarnais bon teint né à Pontacq, entre Pau et Lourdes, le 8 mai 1907, nous a quitté dans sa 99e année. Son père, dont la famille avait connu sainte Bernadette, ayant longtemps servi comme gendarme à Madagascar avant de se marier, éveilla peut-être Raphaël à la mission ; en effet, au moment de mourir, il dit à son épouse : ‘Tu diras à Raphaël que je suis content qu’il soit où il est.’

Durant ses études au petit séminaire de Nay, Raphaël songea aux Missions Étrangères de Paris, mais opta finalement pour les Pères Blancs, lors du passage d’un Père dans son village. Enfant, il devait être quelque peu turbulent, car, s’étonnait une vieille dame : ‘Ce garnement de Raphaël, qui lui a mérité cette vocation ?’ Après Kerlois et Maison-Carrée, ce fut Carthage où on le décrit d’intelligence ouverte et de caractère enjoué, de piété profonde, serviable, actif  et s’adonnant à l’étude de l’arabe ‘avec fureur’...

Aussi, lorsqu’il y fut ordonné prêtre, le 29 juin 1932, sa nomination pour ce qui deviendrait plus tard le Mozambique et le Malawi, fut une déception. Il travailla à Naviruli, puis à Likuni le 28 octobre 1935, et de nouveau à Naviruli le 24 avril 1936. Mais, son évêque, Mgr Julien, voyant, avec grand regret, que ce costaud déprimait quelque peu, par nostalgie de l’Afrique du Nord, lui proposa de regagner la Maison-Mère à Maison-Carrée, en 1937.

Désormais la Kabylie, Petite et Grande, dont il parlera très bien la langue, sera son domaine. On souligne l’excellent missionnaire, proche des gens les plus divers, un peu impétueux, certes, mais agréable en communauté. Après Ouarzen, de 1937 à 1939, où il étudia langue et coutumes, il venait d’être nommé à Tagmount-Azouz quand il fut mobilisé, comme caporal au 2e Zouaves : volontaire dans les corps francs, il fut blessé à deux reprises et termina la guerre avec le grade de lieutenant. Échappant à la captivité, il retrouve Ouarzen en 1940, devient bientôt supérieur à Bou-Nouh en octobre et le demeure jusqu’à la grande retraite qu’il fait en 1948, à Maison Carrée, mis à part deux ans et demi où l’armée l’enrôla de nouveau comme officier des Affaires militaires musulmanes à Tizi-Ouzou.

Après sa grande retraite, il est supérieur du poste d’Ighil-Ali. Il exerça à Ighil-Ali jusqu’en 1956, faisant des tournées dans un vaste rayon, à l’aise avec les pauvres et les élites, jouissant d’un gros prestige dans l’ensemble de la population kabyle et les nombreux européens sur place. Mgr Duval l’avait en grande estime.

Mais, en cette année 1956, on jugea bon de le renvoyer en France, sa vie étant particulièrement menacée, du fait de sa grande influence : à l’écoute de tous, il n’hésitait pas à plaider devant chaque autorité la cause des pauvres de l’autre camp. Profitant d’un pèlerinage d’Alger à Lourdes, il ne repartit donc pas.

Ce lui fut l’occasion de payer son tribut à la Province dans la région de Pau ; de parole facile, il axa son action surtout sur les prédications. Mais son regard restait tourné vers le Maghreb qu’il retrouva le 25 juin 1959 : aumônier des enseignants à Ben Cheneb – Alger, il fonda le collège secondaire de Constantine en novembre 1960, avant de reprendre son aumônerie des enseignants à Azazga, le 20 août 1963. Il suit en France, en ces années-là, bon nombre de sessions pour être à la hauteur de sa tâche.

En octobre 1964, on l’envoya à Tizi-Ouzou comme vicaire et professeur. Il en devint le curé en janvier 1968. C’est là que, toujours solide, chaleureux dans ses contacts, malgré quelques sautes d’humeur, il étudia, dans ses temps libres, les sites préhistoriques en pays kabyle, dénichant gravures rupestres, bifaces et silex taillés et s’intéressa aussi aux coutumes kabyles en milieu rural. Le résultat de ses recherches constitue trois volumes reliés.

En 1976, la présence de ce défenseur des pauvres et des kabyles opprimés importunant les autorités, on le pria de quitter le pays pour la France. Un retour difficile après 39 ans chez les Berbères, mais courageusement accepté : ‘Je ressemble aux rues de Paris, écrit-il : rues barrées : celle de Kabylie, de Tamanrasset, d’Algérie, de Lourdes. Puis-je vous être utile ? Dans la paix, je me laisse guider par celui qui est fidèle, avec qui je dialogue depuis 50 ans… je lui fais confiance… je suis comme un aveugle qui connaît celui qui le guide’. Et ailleurs, citant saint Michel Garicoïts : ‘Me voici sans retard, sans restriction et sans retour’… ‘À vous de prendre vos responsabilités, j’obéirai’…

Mais il rêvait d’une vie d’ermite. Finalement, après accord de l’ordinaire du lieu, il trouva le lieu idéal à trois kilomètres de son village natal. La paroisse Saint-Vincent et celle, voisine, de Labatmale, à neuf kilomètres de Lourdes et autant de Notre-Dame de Bétharram, dans un site magnifique, lui offrirent ce qu’il cherchait : une vie semi-contemplative alliée à un léger ministère pastoral qui le comblera, car il parle aisément la langue béarnaise des familles paysannes de l’endroit. On peut s’étonner de le voir si épanoui dans un relatif isolement, mais un témoignage de Sœur Marie Savine nous révèle un aspect, peu apparent au regard extérieur, de cet homme bourré d’humour et de dynamisme : comme elle était de passage dans la communauté des Sœurs à Tizi-Ouzou, le Père Poyto vint y célébrer la messe. Or, à la consécration, dit-elle: ‘des larmes sortaient des yeux du P. Poyto et coulaient régulièrement le long de son visage. Pas une ou deux larmes, mais des larmes. C’était très prenant. Cela je l’ai vu, j’étais tout près, je l’atteste’. C’est que, depuis toujours, il avait mis l’eucharistie au centre de sa vie et, dans ses derniers jours, où sa mémoire l’abandonnait et ses jambes ne le portaient plus, il insistait pour qu’on l’emmenât à la messe.

À Saint-Vincent, tout en s’occupant activement de ses paroissiens, il animait spirituellement quatre communautés religieuses et continuait de prêcher retraites et récollections. Menant une vie assez austère, il accueillait avec plaisir quiconque lui rendait visite. Écrivant pour le bulletin diocésain, il dit : ‘Je suis revenu vers mon Béarn natal, l’âme pacifiée, illuminée par la douce musique des Béatitudes… Je vis pleinement heureux dans l’attente du dernier appel du Christ. Et je lui dis tous les jours : Venez, Seigneur Jésus ! Maranatha ! Cela m’a beaucoup servi quand le Seigneur m’a fait pratiquer ‘la spiritualité de l’artichaut’, en me dépouillant de tout : biens, mission, etc. En effet, c’est quand les feuilles sont arrachées qu’apparaît enfin le cœur succulent.’

Un diabète augmentant et une arthrose tenace des genoux ne l’empêchaient pas d’accompagner des voyages organisés au Maroc, en Algérie.

Quand, le premier janvier 1985, il s’installa à notre maison de retraite de Billère, son évêque, le regrettant, chantait les louanges de ce prêtre zélé, plein de gentillesse, et d’heureuse influence sur ses confrères des environs. Lui se retirait plein de projets car il avait une santé florissante. Ses lettres sont pleines d’entrain et de surnaturel. En 96, un accident de voiture le ralentit quelque peu, mais en 97, pour son jubilé de 65 ans de sacerdoce, il constate : ‘À vrai dire, je ‘jubile’ tous les jours. Grâce à Dieu, le travail de la tête, du cœur, de la foi, est un antidote efficace contre la rouille.’

Le Seigneur est venu le prendre le 28 novembre 2005. Il fut inhumé le ler décembre, en la fête de saint François-Xavier, patron des missions. Que le Seigneur reçoive ce vaillant serviteur en son paradis.

Armand Duval






Frère Roger Poupard

(Frère Venant)
1931 - - 2005

Le frère Roger Poupart (Frère Venant) est né à St-Isidore-de-Laprairie, dans le diocèse de St-Jean-Longueuil, au Québec. Il reçoit une éducation rigoureuse dans une grande famille très chrétienne. Il fait ses études primaires à St-Isidore et à St-Rémi, puis il poursuit sa scolarité au Collège Saint-Viateur de Montréal, où il fait avec succès ses 10e et 11e années scientifiques. En août 1951, il entre au noviciat des Clercs de Saint-Viateur pour devenir frère enseignant. Il y reste cinq mois seulement, car il quitte de lui-même, après avoir manifesté qu’il n’aimait pas l’étude, et qu’en conséquence l’école normale et l’enseignement ne l’intéressent pas. D’ailleurs il s’est toujours plus intéressé au travail manuel qu’aux exercices intellectuels.

À la fin de janvier 1952, il entre au postulat des frères, chez les Pères Blancs, à St-Vincent-de-Paul. Six mois plus tard, il commence ses deux années de noviciat à St-Martin, ce qui l’amènera à prononcer son premier serment missionnaire d’un an, le 31 juillet 1954.

Le chapitre de 1947 avait décidé qu’après le noviciat la formation des frères coadjuteurs serait complétée par une formation technique, intellectuelle et spirituelle dans une maison organisée à cette fin, qu’on appela par la suite Centre de perfectionnement des frères. Comme la formule était nouvelle et pas encore bien structurée, le frère Poupart doit se soumettre à divers essais d’apprentissage. C’est ainsi qu’il fait cette formation à Franklin, à Montréal, au Lac Vert, et enfin à Lennoxville. C’est là, en juillet 1957, qu’il prononce un serment de trois ans, et qu’il apprend qu’il peut enfin partir pour l’Afrique dans les mois à venir. Sa formation est terminée !

Étant peu communicatif, Roger avait montré, dans la pratique, ses qualités exceptionnelles d’habileté manuelle, de dévouement et d’attachement à sa vocation.

Le 27 décembre 1957, le frère Poupart arrive en Zambie, dans le diocèse actuel de Chipata. Il va d’abord à Chikungu pour apprendre la langue locale. Puis, pendant sept ans, il sera constructeur dans différentes paroisses de ce diocèse : Nyimba, Lumezi, Lumimba, Chikowa, Fort Jameson, Naviruli, Kanyanga. C’est pendant cette période, plus précisément le 12 août 1960, qu’il prononce son serment perpétuel. Le frère Poupart a été un constructeur initiateur, comme le dit le père Richard Dandenault dans son homélie des funérailles : ‘Les charpentes et fenêtres de bois avaient fait leur temps, au dire du frère Roger. Les termites s’occupaient de miner le travail que faisaient les constructeurs. Il a innové avec les charpentes et fenêtres en métal. Une telle nouveauté faisait appel à la soudure, un autre métier appris durant ses années de formation et qui s’ajoutait à son arsenal.’

Puis pendant presque 30 ans, à partir de 1966, Roger s’occupera du garage diocésain de Chipata, qui était aussi un atelier de soudure. Durant toutes ces années, il a eu à cœur de former une bonne équipe de Zambiens pour accomplir différents travaux de mécanique, de tôlerie et de soudure. Il n’était pas facile de maintenir sur la route les quelques 75 voitures et camionnettes du diocèse et de préparer les charpentes et fenêtres pour les constructions, mais Roger y réussissait. Citons encore le Père Dandenault : ‘Le frère Poupart avait un jugement sûr. Il était dégourdi, expéditif, économe et pratique. Il faisait tout soigneusement et avec bon goût. Il réussissait très bien dans ce qu’il entreprenait, à la satisfaction de tous. Il était estimé de ses ouvriers qui le considéraient comme un bon organisateur. Gai de caractère, serviable, spirituel, il avait tout pour rendre la communauté agréable.’

Voici un autre témoignage, celui du père Pierre Aucoin qui a bien connu le frère Poupart : ‘C’est dans le diocèse de Chipata que j’ai apprécié ce confrère travaillant de ses mains comme il l’avait souhaité. Au début, dans le nord du diocèse, il a construit églises et maisons. Mais c’est à Chipata même qu’il a fait sa marque comme garagiste. Il a organisé un atelier pour entretenir et réparer toutes les voitures du diocèse avec des Zambiens formés pour le seconder. Fidèle à son poste, il ne ménageait ni sa peine ni ses efforts pour rendre service. Si un confrère avait un problème de mécanique ou un accident dans la brousse, il allait le dépanner, même à de grandes distances. Il ne parlait pas beaucoup, mais faisait beaucoup!’

Avec les années, la santé de Roger se détériore. En 1993 et 1995, il doit prendre des congés de maladie. Et, en 1996, il accepte de revenir définitivement au Canada et de vivre dans la communauté de Lennoxville. C’est là qu’il va s’engager comme préposé aux malades pour aider les confrères, leur donner des bains, préparer les repas de ceux dont la mobilité est réduite. Il rend d’innombrables services, toujours discrètement.

‘Quand il est rentré définitivement au Canada, le Frère Poupart avait des problèmes au dos. Il ne faut pas être devin pour savoir que c’était la conséquence de tous les efforts déployés dans son travail en Zambie. Mais il ne s’est jamais plaint…C’est à son décès que nous, ses confrères, nous nous rendons compte de la grande place qu’il occupait dans nos vies…’ (Pierre Aucoin).

Le Frère Poupart est décédé le 12 décembre 2005, à l’âge de 74 ans, à notre maison de Lennoxville. Il est parti très vite. Au début de novembre, son médecin avait détecté chez lui un cancer d’estomac en voie de se généraliser. Il a vécu les dernières semaines avec générosité, soumission et abandon, comme il l’avait toujours fait. Les funérailles ont été célébrées le 15 décembre dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière Saint-Antoine, là où de nombreux confrères reposent en attente de la résurrection.

Ajoutons un autre témoignage, celui de l’évêque de Chipata, Mgr George Cosmas Lungu : ‘Chaque fois que j’arrivais dans la cour du garage (à Chipata) le frère Roger me demandait simplement les clés de ma voiture. Quelques minutes plus tard elle était sur la fosse du garage et quelques heures plus tard le frère me la remettait en me disant ce qu’il avait trouvé de défectueux et en me donnant des conseils pour la maintenir en bon état… Après son retour au Canada, il envoyait régulièrement de l’argent au diocèse pour la formation des catéchistes, les dépenses courantes du diocèse et aussi pour quelques orphelins…’

Cher Venant, entre dans la joie de ton Maître. Merci pour ce que tu nous as apporté.





Père Ciro Masera

1919 - - 2005

Padre Ciro Masera voit le jour le 30 août 1919, à Besenello, dans la province de Trente, Italie, tout juste une année après le retour à l’Italie de cette région de langue italienne dominée jusque-là par l’empire autrichien. La famille de Ciro est profondément chrétienne. On y vit selon les principes de l’Évangile.

Dans cette famille, d’autres vocations pourront éclore : son frère Félix entre chez les Frères mineurs franciscains et une nièce sera volontaire laïque au Brésil. Après l’école primaire, Ciro va étudier au séminaire de Trente où il fait ses humanités et commence la théologie. La visite du P. Gallo, Père Blanc italien, l’ouvre au monde missionnaire et sème en lui le désir de partir en Afrique. Il demande la permission à son évêque mais essuie un refus. L’année suivante, en 1941, un nouvel archevêque se montre favorable. Ciro peut se rendre à la maison de formation des Pères Blancs de Parella et commencer son année de noviciat.

On est alors en pleine guerre et tout contact avec la maison mère en Algérie est impossible. Ciro est doté d’une intelligence alerte et a de la facilité pour l’apprentissage des langues. Il a une fine oreille musicale, une belle voix et est un bon directeur de chorale. Doué de sens pratique, il connaît les travaux des champs et il vibre pour la justice. Mais sa santé va moins bien. Des signes de maladie se manifestent assez tôt dans sa vie : arthrose et malformation de la colonne vertébrale. Il lui faut une année de repos pour se remettre d’aplomb.
Ciro complète ses études de théologie, prononce son serment et est ordonné prêtre en Italie, à Ivrea, le 19 juin 1943.

Après son ordination, Ciro doit accepter un travail en Province, parce que la guerre empêche tout départ en Afrique. Il enseigne à Parella et est économe à Finale Emilia. En 1947, il reçoit sa nomination pour le Mozambique, qu’il rejoint en septembre, après un cours de portugais à Lisbonne.

L’Église est présente au Mozambique depuis des siècles car on se souvient que même Saint François Xavier y est passé en route pour les Indes orientales. Mais une action missionnaire moderne ne pût commencer avant que le gouvernement du Portugal, après un accord avec le Saint-Siège, accepte que les instituts missionnaires envoient au Mozambique du personnel non portugais.

Pendant une dizaine d’années, Ciro travaille dans les nouvelles fondations de Magagade, Barue, Gorongosa, Manga et, enfin, dans la paroisse et le séminaire de Zobué. Les Pères Blancs se mettent à apprendre et à utiliser les langues locales pour le ministère. Cela est une nouveauté au Mozambique. Les confrères introduisent aussi le catéchuménat de quelques années avant le baptême. Jusque là, l’usage de l’Église locale se satisfaisait d’une courte préparation au baptême à la fin de l’école primaire. Le baptême y était d’ailleurs une condition pour pouvoir accéder à l’école secondaire. Au séminaire de Zobué, Ciro connût quatre des évêques actuels du Mozambique, dont Mgr Francisco Silota, MAfr.
Ciro sait s’intégrer facilement dans le pays et instaurer des relations cordiales avec les gens. C’est vrai que, parfois, il lui arrive d’être un peu rigide. On raconte qu’une nuit, alors que le tambour accompagnait une fête dans une maison à quelque distance de la mission, Ciro enfourcha son vélo et alla demander de faire taire le tambour pour laisser dormir les gens. Le père à peine disparu, la musique reprit de plus belle. Alors Ciro y retourna, cette fois avec un couteau, et fendit la peau du tambour !

Le climat chaud et humide de la région de Sofala, ainsi que l’utilisation de la motocyclette pour transporter tout genre de chargement sur des pistes impossibles, lui causèrent des problèmes au dos.
Selon l’usage de l’époque, après dix ans de mission, il rentre en Italie pour son congé. En province, on lui demande de prendre la responsabilité de recteur du petit séminaire de Treviglio de 1957 à 1960.

Ensuite, il est économe au séminaire de philosophie de Parella, et à Gargagnago (Vérone) où le séminaire avait déménagé. Bon parleur, il est intarissable quand il parle du Mozambique, mais toujours bien rigide avec les jeunes du séminaire. Il y reste jusqu’en 1965, année où il repart pour le Mozambique où il travaille à Zobué et Malingué. Sa santé l’oblige à quitter l’Afrique en 1969.

Il vit alors dans les différentes communautés de la province : Gargagnago, Castelfranco, Sesto San Giovanni, Milano, Treviglio et, depuis 1992, comme en résidence à Castelfranco. Il aide dans le ministère, parfois pour l’administration du magazine Africa. On ne peut pas trop compter sur lui, étant donnée son inconstance de caractère et les hauts et bas de sa santé.

Très fidèle à ses devoirs de prière, à sa manière, il fuit la prière communautaire. Ses ressources spirituelles lui permettent d’avoir toujours un mot d’encouragement les visiteurs. Mais ce n’est pas facile de vivre avec lui. Joyeux dans la conversation, il lui arrive de s’emporter tout d’un coup pour des raisons qui restent inconnues de ses interlocuteurs. Les dernières années, ses mouvements deviennent plus lents et il passe la plus grande partie de son temps en chambre.

En 2005, les médecins lui trouvent une tumeur à l’intestin. Il est opéré et guérit. Mais après quelques mois les confrères se rendent compte que Ciro ne veut plus ni manger ni boire. Le 13 décembre 2005, il tombe dans sa chambre et ni les confrères ni le personnel médical ne peuvent le ranimer. Il avait 86 ans.

Deux de ses sœurs, ainsi que des neveux étaient présents à ses funérailles. Mgr Bernardo Governo, évêque de Quelimane au Mozambique, son ancien élève au séminaire, voulu se rendre présent par un message à sa famille. Ciro repose dans le caveau des Missionnaires d’Afrique au cimetière de San Floriano (Castelfranco).

 




Père Joseph Brankin

1930 - - 2005

Parlez aux anciens du scolasticat de ‘s-Heerenberg en mentionnant le cours d’anglais avec l’aide de Soundmirror (miroir sonore), et le souvenir de Joe Brankin leur reviendra en mémoire. C’est qu’il fut un pionnier dans l’emploi des nouveaux moyens pédagogiques du 20e siècle. Avec énergie, il s’appliqua à initier les scolastiques à l’anglais en utilisant un des premiers magnétophones populaires mis sur le marché, de marque Soundmirror.

Joe voulait corriger, avec enregistrement à l’appui, les fautes de prononciation et de ton. Il venait d’inventer ce qu’on appellera plus tard un ‘laboratoire de langue’. Joe était ainsi équipé parce que ses parents tenaient à Coventry une boutique d’appareils électriques.

Né le 8 décembre 1930, fils unique de parents bons catholiques, Joe fut élevé selon les valeurs de la religion chrétienne. Pour lui assurer un avenir meilleur, ils l’envoyèrent dans une pension catholique dès l’âge de huit ans. Il fréquenta d’abord l’école Alton Castle Preparatory dirigée par les Sisters of Mercy et ensuite Cotton College, une institution diocésaine.

À l’âge de 17 ans, ayant terminé Cotton College, il commença ses étude de philosophie chez les Pères Blancs. C’est lors du déménagement du philosophat à Broome Hall, dans le Surrey, que Joe fit preuve de grande habilité technique. Il fut le maître charpentier des bancs de la chapelle car ce travail fut confié aux étudiants. Dessinateur et calligraphe, Joe devint aussi un imprimeur habile, travaillant avec des pincettes à composer les pages d’imprimerie, une lettre à la fois. Joe savait également monter des pièces de théâtre, avec des acteurs ou avec des marionnettes. Lui-même était un grand acteur. Dans la vie courante, comme chez beaucoup de grands comédiens, sa figure devenait comme un masque, impossible à déchiffrer. C’est finalement, ce manque de réactions émotives qui le fit apparaître comme quelqu’un de froid dans ses relations, tant avec les confrères qu’avec les Africains. Mais ses difficultés relationnelles ne doivent pas nous faire oublier ses talents incroyables d’organisateur et son désir de toujours être au travail.

Il compléta donc son noviciat et fit ses premières années de théologie à ‘s-Heerenberg. Ordonné diacre et admis au Serment en 1953, il termina son scolasticat à Monteviot, Écosse.
Ordonné prêtre en mai 1954, il fut tout de suite nommé en Ouganda. Après 18 mois d’initiation à la paroisse de Mubende, il partit enseigner pendant quatre ans au petit séminaire de Bukalasa. Il était bien à sa place comme enseignant ! Avec son savoir encyclopédique, il rendait ses cours intéressants par la multitude de détails qu’il communiquait aux élèves.

En 1960, on le rappela en Angleterre pour un service d’animation missionnaire à notre maison de Sutton Coldfield. Son talent de photographe lui permit de monter des diaporamas de qualité professionnelle qu’il présentait dans les écoles. Il persévéra dans ce travail pendant 13 ans. En 1963, on l’avait nommé supérieur de la maison. Grand organisateur comme toujours, il sut régler tous les programmes de prédication des confrères dans les paroisses, les visites dans les écoles, les interviews et l’accompagnement des candidats. Il devint aussi le rédacteur de notre magazine White Fathers - White Sisters. Une fois de plus, Joe sut y mettre une touche professionnelle qui fut remarquée. Travailleur infatigable, il attendait peut-être trop de ses confrères... surtout qu’avec sa froideur, il ne les encourageait pas beaucoup.

En 1971, Multimedia Zambia (MMZ), une entreprise de communication avait été lancée en Zambie . On dit qu’elle était ‘unique au monde’ en ce sens que toutes les ressources médiatiques, en matériel et en personnel, étaient mises en commun par les Églises, catholique, anglicane et protestantes de neuf congrégations différentes. On y produisait des émissions pour la radio et la télévision, on y avait ouvert un bureau de presse, une maison d’édition, un studio de cinéma. On y éditait aussi leur seul journal chrétien du pays.

Qui allait pouvoir diriger une telle entreprise ? Avec ses talents exceptionnels d’organisateur et de communicateur, Joe Brankin fut invité à prendre la direction de MMZ. Il y arriva en juillet 1973. Joe assura l’avenir de MMZ en lui donnant des bases financières solides et des directeurs zambiens. Après trois ans, en 1976, il partit enseigner le journalisme au centre de littérature africaine de l’oeuvre oecuménique Mindolo, à Kitwe.

De retour à Londres en 1978, il devint le secrétaire général du Conseil national missionnaire d’Angleterre et du Pays de Galles et de la commission épiscopale pour les missions. Il se spécialisa de plus en plus dans le secteur formation du département des missions, la CAMEC.

Au cours de ces années, Joe s’initia en profondeur à cette nouveauté qu’était l’ordinateur. Il s’en servit pour préparer d’innombrables feuillets, avec statistiques, graphiques et diagrammes, afin d’informer les catholiques anglais sur l’état des missions dans le monde.

Il assura cette responsabilité pendant 25 ans, avec l’aide de Mme Mary Matthewman, une dame qui avait été sa secrétaire à Sutton Coldfield. On peut dire que le couple Matthewman prit Joe sous leur protection, lui offrant finalement un bureau et une résidence dans leur propre maison.
En avril 2000, Joe apprit qu’il était atteint de la maladie de Parkinson. Le mal progressa si rapidement qu’en 2003, Joe dut abandonner son travail. Cependant, il continua à suivre le site internet de la CAMEC.

Les Matthewman s’occupèrent de Joe même après qu’il eut pris résidence dans un home médicalisé à Coleshill. Joe célébra son 75e anniversaire, le 8 décembre 2005, au milieu de sa famille adoptive. Dès le lendemain, on le fit admettre dans un hôpital voisin. Il baissa rapidement et le 31 décembre, il quitta cette terre.

Le 10 janvier 2006, le Provincial célébra les funérailles dans notre chapelle de St Edward’s. Joe a été enterré au cimetière Kensal Green Cemetery. Qu’il repose en paix !
Adrian Smith

 




Père José Verkest

1913 - - 2005

Voici quelques réflexions reçues de Belgique sur la vie de ce missionnaire au sourire franc, handicapé d’une jambe, qui réussit à redonner courage, en même temps que des jambes et des bras, à des milliers d’infirmes du Burundi.

Durant les premières années de son travail missionnaire au Burundi José Verkest travailla comme vicaire à Mugera. Il était en contact principalement avec ceux qui se préparaient à accepter la Parole de Dieu. Il savait les toucher au plus profond d’eux-mêmes et les transformer en vrais chrétiens solides et persévérants. Il fit de même dans les missions de Musigati, Ijena et Kiganda. Il était vraiment heureux parmi tous ces gens.

Son esprit de prière était déjà à cette époque le fondement de son zèle persévérant et de son endurance. Il participa au mouvement des Focolari et en devint un propagateur ardent auprès des chrétiens. De 1940 à 1959, il fut vraiment un prêtre heureux au Burundi. Durant son congé de 1959 José dut être soigné de varices mais malheureusement il dut être amputé d’une jambe. L’épreuve frappait à sa porte et pas des moindres.

Mais José n’était pas homme à capituler et il commença aussitôt sa période de rééducation. Sa nouvelle prothèse était plutôt bruyante et lui faisait dire que les voitures qui craquent de toutes parts, sont celles qui durent le plus longtemps. Ce qui fut certainement son cas, vu qu’il continua à travailler 46 ans après son amputation. Ici, il faut laisser la parole à José. Personne mieux que lui ne peut décrire ce qu’il a vécu après son amputation. Il nous a laissé un texte, ‘Expériences d’un missionnaire handicapé’, dans lequel nous pouvons découvrir ce que fut sa vie.

‘Durant une fête pour les handicapés au Palais des sports d’Anvers où j’avais été invité, j’ai pu prendre conscience que j’étais entré dans un monde complètement différent. Dieu me mit en face d’un choix ; ou me laisser abattre par mon handicap ou suivre Jésus les yeux fixés sur lui. J’ai essayé de vivre la seconde option.

À partir de l’expérience du Palais des sports d’Anvers, j’étais convaincu que je devais continuer ma vie missionnaire mais d’une autre manière. À 46 ans, il était trop tôt pour être pensionné suit à un accident clinique, lors d’une opération de varices. Je voulais concentrer tous mes efforts à préparer mon retour au Burundi.

Dans mon entourage, il n y avait pas d’autres confrères dans mon cas et ce sont les exemples de deux handicapés majeurs qui me mirent en mouvement et m’encouragèrent. Je ne les ai jamais rencontrés mais le récit de leur vie me transforma. (Il s’agit du pilote de la R.A.F. Badder qui amputé des deux jambes continua la lutte aux commandes de son avion et de Denise Legris qui, née sans bras ni jambes, assura la vieillesse de ses parents par ses livres et ses peintures.)

Badder et Denise Legris, furent pour moi de vrais exemples. Il est certain que je n’arrive pas à leurs chevilles. Mais Saint Augustin a dit: ‘Ce qu’un tel ou un autre ont fait, pourquoi pas moi ?’ Il est certain que des gens pareils sont de fameux stimulants. On en a besoin.

Je venais de recevoir le feu vert pour mon retour au Burundi et un autre aspect de ma vie s’imposa à moi : le risque à prendre pour la gloire de Dieu. Par expérience, je savais qu’une prothèse doit être minutieusement mise au point pour éviter misères et ennuis. Au Burundi, il n y avait personne pour faire cela. Pour ce motif, je pris tous les renseignements utiles chez mon orthopédiste afin de me tirer d’affaire en cas de besoin. Dieu aidant, j’ai pu y travailler 25 ans encore et j’étais heureux d’avoir mis ma confiance dans le Seigneur.

Lors d’un sermon d’adieu dans ma paroisse natale, je me rendis compte que mes auditeurs se poseraient la question ‘Pourquoi cet handicapé veut-il à tout prix repartir en Afrique ?’ Alors je leur ai dit : ‘Dieu se choisit de préférence des instruments faibles. De cette façon il apparaît clairement que le bien qui se fait ne peut être attribué qu’à Dieu lui-même.

De retour au Burundi, j’ai enseigné la religion dans une école secondaire durant une douzaine d’années mais un jour un confrère m’a glissé dans l’oreille : ‘N’as-tu jamais pensé à aider les handicapés d’ici à marcher ?’ Je suis certain que c’est l’Esprit Saint qui lui a inspiré ces paroles.

Ainsi dit, ainsi fait. J’amenai un ami unijambiste au Centre de Gilaru au Rwanda où il apprit le métier d’appareilleur et, en attendant les subsides pour un atelier, nous commençâmes le travail à la menuiserie de la mission. Très vite je me rendis compte qu’il ne suffisait pas de mettre les handicapés debout mais qu’il fallait leur donner un métier. Nous avons proposé aux garçons une formation de trois ans en menuiserie et aux filles une formation en couture.’

Grâce à ses relations le P. José parvint à étendre les activités de son centre pour handicapés, en invitant Médecins sans frontières et d’autres médecins qui voulaient bien consacrer une partie de leurs vacances à aider les handicapés. Son centre de Kiganda devint rapidement réputé pour l’aide qu’il apportait aux malades de la polio et aux handicapés de tout genre.

‘Une idée me trottait en tête : comment faire de ces handicapés des chrétiens engagés ? La Providence mit sur mon chemin un aumônier de la Fraternité des malades et des handicapés et ainsi démarra le mouvement qui apprit aux handicapés à faire quelque chose pour leurs semblables et à devenir des chrétiens à part entière dans l’Eglise du Burundi.’

Nous avons ici un autre aspect remarquable du travail du P. José, l’accompagnement spirituel des handicapés pour lequel il fit appel à de nombreux collaborateurs. Parmi eux il y eut un professeur retraité, amputé d’un bras, Charles Bacanamwo, qui devint l’axe central et efficace de cette animation et reprit le flambeau lors du départ définitif de du Père. Aujourd’hui encore l’œuvre continue au Burundi et quand le P. José prit sa retraite en Belgique, il continua son apostolat auprès des handicapés.

‘Le Burundi à connu la persécution et, comme beaucoup d’autres confrères, j’ai quitté définitivement le Burundi en 1987. Arrivé en Belgique, toujours mordu par l’esprit de la Fraternité, j’ai été frapper à la porte d’un aumônier de clinique pour demander conseil afin de continuer ce travail. En homme sage, il me conseilla d’aller rencontrer les malades lors de leurs réunions. Là, me disait-il, vous pourrez prendre contact avec ceux qui désirent une visite.’

Ainsi de nombreux infirmes, à domicile ou dans des institutions spécialisées, reçurent la visite du P. José. ‘Il n y eut pour ainsi dire pas eu de rupture avec mon travail au Burundi. Pour ne pas perdre contact avec les Africains, je me mis à visiter les Barundi qui pour une raison où une autre étaient en prison, à trois km seulement de notre maison.’

Quand le P. José ne put plus sortir, on le vit de plus en plus souvent prier à la chapelle pour ses co-handicapés, ceux du Burundi et des environs.
José avait réussi, avec l’aide de Dieu et de ses confrères et amis, à faire de son handicap un tremplin pour un engagement missionnaire profond. Certainement qu’il continue de veiller sur eux d’auprès du Père.




Père Paul Van Thiel

1920 - - 2006

PPaul a été victime de maladies pendant toute sa vie, de la bilharziose au paludisme, en passant par une embolie et la douloureuse maladie de Kahler (myélome multiple des os). Sa vie n’a pas été facile. Il avait une grande sensibilité et a souffert face à toute forme d’injustice, aux oppositions qu’il a rencontrées et aux soucis ordinaires de la vie. C’est à travers tout cela qu’il est demeuré un missionnaire très actif.

Il est né à Beek en Donk, Pays-Bas, le 7 décembre 1920, de Herman van Thiel et d’Anna Meuwese. Son frère entra chez les Prémontrés de l’abbaye de Berne. Sa sœur était mariée au Dr Geerdes et avait ainsi trois beaux-frères pères blancs.

Paul commence ses études secondaires au séminaire de Beekvliet, dans le diocèse de Bois-le-Duc. Il les continue chez les Prémontrés de Heeswijk et les termine chez les Missionnaires d’Afrique, à notre maison de philosophie St-Charles de Boxtel. Il étudie la théologie à ‘s-Heerenberg et y fait son serment missionnaire le 22 mai 1947. Il est ordonné prêtre un an plus tard, le 11 avril 1948.

Au début de 1949, il arrive en Ouganda, au diocèse de Ruwenzori-Mbarara. Il y travaille jusqu’en 1962, en diverses paroisses, mais surtout à Nyamitanga et à Mbarara. Il maîtrise la langue locale, le runyankole.

Paul est un musicien. Depuis son jeune âge, il joue du piano et touche l’orgue. Plus tard, il étudie le grégorien, l’histoire de la musique et même la composition. À son arrivée en Afrique, il s’intéresse à la musique traditionnelle des Ankole. Il écrit alors : ‘Comme missionnaire, je me mets mes talents au service de l’Église africaine. J’aimerais rencontrer les compositeurs qui produisent des oeuvres pour la liturgie. Je voudrais apprendre d’eux tout en les encourageant pour que la musique liturgique devienne de plus en plus africaine.’

Dans les cinq royaumes de l’ouest de l’Ouganda, il lui semble que le riche héritage de ces peuples est en voie de disparition. Paul décide de tenter un sauvetage. Il écrit encore : ‘Le message missionnaire est la proclamation de la bonne nouvelle de Jésus, Fils de Dieu, au monde entier. Chaque tribu, chaque nation doit le faire selon ses propres traditions. Ici en Ouganda, on entend encore trop de musique européenne dans les églises. Cela doit changer.’ Paul consacre sa vie à l’enregistrement, à l’étude et à la promotion de cette musique qu’il veut mettre au service de la liturgie. Il se fait connaître des musiciens et des danseurs banyankole. Il contacte des directeurs de chorale et encourage d’autres missionnaires qui essayent alors d’africaniser la liturgie. Non seulement Paul enregistre la musique, mais fait quelques films et se met lui-même à composer des chants dans le style de la musique locale. Toujours dans le même but, il se fait expliquer les rites et les cérémonies des cours royales de l’Ankole et du Bunyoro.

On admire son travail de conservateur des richesses culturelles de l’Ouganda. Des confrères de Zambie, de Tanzanie, du Malawi et d’Ouganda suivent alors son exemple dans le but de préserver l’héritage des anciens pour le bénéfice des générations futures. Ils s’intéressent à la langue, aux proverbes, et aux contes africains. Pensons aux musées de Bujola, Mbala, Mua et à nos bibliothèques et archives à Rome qui témoignent de ce zèle missionnaire.

En 1963, au School of Oriental and African Studies de Londres, et en 1965, à l’Université Makerere de Kampala, puis en 1966 à l’Université de Californie à Los Angeles, Paul approfondit ses connaissances au contact d’universitaires qualifiés. Ceci lui permet de faire de meilleures recherches, de publier nombres d’articles, de donner des sessions et d’animer des programmes radio sur ces sujets. Les protestants autant que les catholiques font appel à lui pour la formation dans les centres pastoraux et les paroisses.

Il publie un ouvrage sur la musique de l’Ankole et un lexique des termes musicaux en runyankole. Des moines trappistes du Kenya et des religieuses franciscaines ougandaises firent appel à lui pour améliorer le chant choral de l’office divin.

Un travail de ce genre, on le sait bien, suscite toujours des oppositions. Quelques confrères trouvent que Paul s’impose... Ainsi quand des moines africains expriment le désir d’utiliser plus d’instruments de musique locaux, Paul est convaincu qu’ils doivent s’orienter vers le chant choral, la ‘musique vocale’. Paul, qui pouvait lui-même se critiquer durement, n’admettait pas qu’elle vienne des autres.
Paul va jusqu’à dire que certains musiciens ne jouent pas de leurs instruments, mais les écrasent et les maltraitent. Il suscite donc des tensions... et ne réussit pas toujours à trouver les fonds pour poursuivre ses recherches. Artiste d’une extrême sensibilité, ces difficultés sociales se répercutent sur sa santé physique. Mais il ne se décourage pas et continue à travailler sur le terrain.

En 1974, il retourne définitivement aux Pays-Bas et devient aumônier d’un home pour personnes âgés à St Michielsgestel. Pasteur dans l’âme, on apprécie ses services. Il encourage la participation des fidèles à la liturgie. Il fait encore quelques voyages en Afrique pour donner des cours à Eldoret, au Kenya, et en Zambie. On l’invite aussi à Vienne, en Autriche, et au musée de Tervuren, près de Bruxelles.

En 1992, Paul se retire du ministère actif et vient résider dans notre maison de Heythuysen. On peut dire qu’il est alors un homme heureux. Il manifeste souvent sa reconnaissance pour les bons soins qu’il reçoit. Son grand plaisir est de répondre aux invitations des paroisses voisines qui lui demandent d’aller jouer de l’orgue pour accompagner la liturgie.

Les dernières années, il est encore solide... et la mort vient le surprendre après une courte maladie à notre maison St-Charles, le 3 janvier 2006. Il est parti en paix vers le Père céleste.
‘Chantez au Seigneur un chant nouveau. Chantez tous les peuples. Chantez le Seigneur et bénissez son nom.’ La voix de Paul s’unit maintenant aux chœurs des anges et des saints. Qu’il trouve au ciel la paix et l’harmonie sur des rythmes africains !




Frère Willem van der Smissen
(Frère Anselmus)

1930 - - 2006

Willem est né à Breda, Pays-Bas, le 29 octobre 1930. Il eut une enfance difficile car sa famille subit des revers et vécut dans la pauvreté. Toute sa vie Willem garda des blessures intérieures datant de cette époque. Malgré cela, nous l’avons connu comme un homme joyeux. Ce furent les frères enseignants de Huybergen qui s’occupèrent de lui pendant son école primaire et qui l’aidèrent à obtenir son certificat de peintre en bâtiment. Sa personnalité s’épanouit et il devint quelqu’un qui eut de l’influence sur toutes les personnes rencontrées.

C’est après avoir lu un bulletin père blanc qu’il décida de demander son admission comme frère dans la Société. Il fit son Serment missionnaire le 8 août 1952, sous le nom de frère Anselmus. En ces années, on considérait qu’un frère était un homme de tous les métiers. En plus de la peinture, sa spécialité, Willem accomplit toutes les tâches qu’on lui demandait. C’est ainsi qu’il passa dans presque toutes les maison de la Province des Pays-Bas, à Sterksel et ‘s-Heerenberg, à Rotterdam et à Boxtel. Il était toujours prêt à rendre service... et les supérieurs ne le nommèrent jamais en Afrique.

Maintes fois, on fit appel à Willem pour rendre service à notre ancienne résidence pour confrères âgés, St-Charles de Boxtel. En pleine nuit, on l’appelait pour régler tous les dégâts que la faiblesse peut infliger à un confrère alité. Il se dévoua ainsi pendant 20 ans, de 1967 à 1987. Cette année-là, il déménagea à la nouvelle résidence St-Charles, à Heytheusen, où il continua une vie de dévouement. Il accepta le service de réceptionniste et l’accueil des hôtes de passage. Il s’occupa du diaire de la maison. Là aussi, toujours prêt à rendre service, on remarqua Willem pour tous les soins particuliers qu’il savait donner aux confrères malades.

Il fut aussi un sacristain attentif et on voyait avec quel soin il veillait à ce que tout soit prêt pour les célébrations, surtout pour les funérailles où Willem se présentait en grande tenue, gandoura, burnous et rosaire. On se rappelle que le célébrant principal devait lui obéir au doigt et à l’oeil.

Mais il y avait aussi des mariages à St-Charles ! Notre chapelle est en effet renommée pour son décor et la présence de Willem garantissait aux familles la beauté des cérémonies et des rites. À Heythuysen, pendant les processions de la Fête Dieu, il est arrivé qu’on demande à Willem de porter lui-même le lourd ostensoir doré qui contenait le Saint Sacrement. Il savait le faire avec toute la solennité requise.
Willem, en effet, aimait le protocole et parlait toujours de ses responsables en disant ‘le père supérieur’. Dans le privé cependant, il ne se gênait pas pour faire des remarques sur leur caractère !

Joyeux et fraternel, il influencait positivement ses confrères et améliorait la qualité de vie de la communauté. Rieur, il avait toujours une histoire à raconter, ‘une histoire authentique’, souvent enrichie par l’imagination du conteur. Les confrères appréciaient beaucoup son style. Notre confrère marchait sur les traces de Jésus, lui qui nous a dit être venu pour servir et non pour être servi. Et le service de Willem était un service joyeux !

Il est décédé subitement, dans son sommeil, le 9 janvier 2006. Ce fut un choc pour toute la communauté. Willem, lui, était sûrement prêt à répondre à l’appel de son Seigneur. Qu’il repose en paix.

Frits van Vlijmen
et Frank Dirven

 




Père Stephan Thurnherr

1918 - - 2006

Stephan Thurnherr est né à Au dans le canton de St-Gall le 7 octobre 1918, frère cadet d'Anton (missionnaire en Tanzanie). Il a fait son serment missionnaire le 12 février 1944 et fut ordonné prêtre à Thibar le 14 avril 1945.

Stephan fut nommé au petit séminaire de Widnau mais en janvier 1946, déjà, il dut se rendre dans un sanatorium de Leysin pour y être soigné jusqu'au mois de décembre. Ce n'était sûrement pas le départ dans la vie dont il aurait pu rêver, d'autant plus qu'il dut encore se reposer pour presque deux ans. À Horw et à Sonvico. En août 1948, il vint à Fribourg pour s'occuper de l'administration des revues. Il poursuivit le même travail à Lucerne pour un an et demi, avant d'attendre encore six mois dans la maison de Canobbio le départ tant espéré pour l’Afrique.

Le 20 septembre 1951, Stephan put enfin partir pour le Burundi. Il travailla pendant huit pleines années dans des paroisses du diocèse de Ngozi avant de rentrer en 1959 pour un congé, suivi d'une grande retraite et d'une session d'études à Mours.

En juin 1960, Stephan était de retour au diocèse de Ngozi. Il travailla dans 4 paroisses avant de partir pour des examens médicaux et un congé en 1966. De mai 1967 à décembre 1971 il se dévoua dans la paroisse de Karusi, où il donnait aussi des cours de religion aux futurs techniciens agricoles.
En décembre 1971, Stephan vint se faire soigner en Suisse et, de ce fait, prit un congé un peu anticipé. Il n'était donc pas au Burundi durant les événements de 1972, mais il en ressentit le poids à son retour en mai 1973.

Stephan passa quelques mois dans le diocèse de Bujumbura mais il put retourner à Karusi en mai 1973. Il fit alors un peu tampon entre deux confrères qui avaient toujours quelque chose à dire. Mais, grâce à eux, Stephan s'ouvrit aussi à de nouvelles perspectives pastorales.

En octobre 1974, nouveau retour en Suisse pour raisons médicales. Il restera alors six ans à Lucerne et deux ans à Fribourg. En juin 1982, il fait la session de Jérusalem et la grande retraite. Il retourne ensuite au Burundi pour la paroisse de Kanyinya, sa préférée, où il se dévouera durant trois ans et demi. En avril 1986, il revient définitivement en Suisse, d'abord à Lucerne pour un travail de procure, puis à Widnau (1989-2001) où il est engagé dans la paroisse. Il quitte Widnau avec toute la communauté en mars 2001 et s'établit à l'Afrikanum de Lucerne. Il entre au Foyer du Steinhof le 20 septembre 2005. Le vendredi matin, 24 mars 2006, il s'éteint doucement, sans avoir donné de signes du grand départ au personnel soignant.

Stephan n'a pas eu un parcours facile. Sa santé lui a valu beaucoup d'épreuves: tuberculose au départ, typhus, opérations, un zona qui fut suivi de maux de tête fréquents et parfois de vertiges. Sur les 23 ans et demi passés au Burundi, Stephan a connu une douzaine de paroisses. À travers tout cela, il a gardé une relation confiante au Christ crucifié et ressuscité, à qui il disait parfois: ‘Je serai content quand ce fardeau me sera enlevé’. Qu'il trouve maintenant la paix, la joie, la lumière, la communion auxquelles il a aspiré.


PROFILES

Father Raphaël Poyto

1907 - - 2005


It almost happened that Raphaël Poyto and the French Province had their centenary together. Raphaël, a staunch son of Béarn country was born on the 8th may 1907 at Pontacq between Pau and Lourdes and departed this life in his 99th year. His father, whose family knew Saint Bernadette and who had served many years as a gendarme in Madagascar before his marriage, perhaps awakened in Raphaël a taste for the missions. Indeed, at the point of death he said to his wife, ‘Tell Raphaël I am happy that he is where he is.’

During his schooling at Nay Junior Seminary, Raphaël was thinking of the Paris Foreign Missions Society, but finally opted for the White Fathers when one of them came on a visit to his village. He must have been quite a mischievous child as a surprised old lady declared, ‘Raphaël is such a rascal he does not deserve this vocation.’ After Kerlois and Maison-Carrée, it was on to Carthage where he was described as having a wide-ranging intelligence, a playful character, deep piety, ready to be of service, energetic and devoted to studying Arabic ‘furiously.’ When he was ordained a priest on the 29th June 1932, his appointment for what would later become Mozambique and Malawi proved a disappointment. He worked at Naviruli then Likuni on the 28th October 1935 and back again to Naviruli on the 24th April 1936. However, Bishop Julien, his Vicar Apostolic, observed regretfully that this well-built young man was rather depressed and missing North Africa. In 1937, he advised him to return to the Maison-Carrée Generalate.

From then on, having mastered the language, the Great and the Little Kabylias would be his domain. He was pointed out as the model of an excellent missionary, close to a wide range of people, admittedly somewhat impulsive, but pleasing in community. After Ouarzen from 1937 till 1939, where he studied the language and customs, he had just been appointed to Tagmount-Azouz, when he was called up as a corporal in the 2nd Zouaves. A volunteer in the irregulars’ corps, he was wounded twice and finished the war with the rank of lieutenant. Escaping from captivity, he came back to Ouarzen in 1940 and soon became Superior of Bou-Nouh in October, remaining so until the Long Retreat he made in 1948 at Maison Carrée, apart from two and a half years when the Army enlisted him once again as an Officer in Muslim Military Affairs at Tizi-Ouzou.

After the Long Retreat, he became Superior of Ighil-Ali mission station, until 1956. He covered a vast area and was at ease with poor people as well as the elite, enjoying great prestige from the entire Kabyle population and the many Europeans present. Archbishop later Cardinal Duval held him in great esteem.

However, in that very year of 1956 it was considered advisable for him to return to France as his life was imminently threatened due to his too great influence. Ready to listen to everyone, he did not hesitate to plead the cause of the poor in the opposite camp at every level of authority. Taking the occasion of a pilgrimage from Algiers to Lourdes, he did not return.

It was then time for him to make his contribution to the Province in the region of Pau. He was a good speaker and therefore focused his activity around preaching. However, his mind was still turned towards the Maghreb where he returned on the 25th June 1959 as chaplain to teachers at Ben Cheneb, Algiers. He opened a secondary school at Constantine in November 1960 before returning to his chaplaincy to teachers at Azazga on the 20th August 1963. During those years, he followed sessions in France to be up to standard for his work. In October 1964 he was sent to Tizi-Ouzou as curate and teacher. He became parish priest in January 1968. There, still strong and affable in his contacts in spite of some mood swings, he began the study of Kabyle prehistoric sites in his spare time. He uncovered rock engravings and carved bifacial flints and took an interest in rural area Kabyle customs. His findings resulted in three bound volumes.

In 1976, the presence of this defender of poor and oppressed Kabyles was bothersome to the authorities and he was requested to leave the country for France. It was difficult to return home after 39 years among the Berber, but it was bravely borne. He wrote, ‘I am like the streets of Paris. No Entry: Kabylia, Tamanrasset, Algeria, Lourdes. May I help you? In peace of heart I let myself be led by the one who is faithful, with whom I have been in conversation for 50 years… I trust him… I am like a blind man who knows the one guiding him.’ He quoted Saint Michel Garicoïts, ‘Here I am without delay, with no reservations and no going back. It is up to you to take your responsibilities, I will obey.’ However, he dreamt of a hermit’s life. Finally, after the agreement of the Ordinary he found the ideal place three kilometres from his home village. The parish of Saint Vincent and the neighbouring one of Labatmale, nine kilometres from Lourdes and as much again from Notre-Dame de Bétharram, offered him what he was looking for in a magnificent setting. He sought a semi-contemplative existence combined with light pastoral duties, which fulfilled him, as he knew the language of the Béarn farming families of the countryside. It may seem surprising to see him so fulfilled in relative isolation, but a testimony from Sister Marie Savine reveals a seldom-observed aspect of this man filled with humour and enthusiasm. She was visiting the community of Sisters at Tizi-Ouzou, when Father Poyto came to celebrate Mass. She said that at the consecration, ‘Father Poyto wept copious tears that streamed down his cheeks. It was fascinating. I saw it, I was up close and I can confirm it.’ He had always put the Eucharist at the centre of his life and in his last days when his memory forsook him and his legs could no longer carry him, he insisted on being taken to Mass.

At Saint Vincent, while actively involved with his parishioners, he looked after four communities of Sisters and continued to preach retreats and recollections. Leading a rather austere life, he welcomed visitors with pleasure. Writing in the diocesan newsletter, he said, ‘I have returned to my home in the Béarn region, with my soul at peace and enlightened by the sweet melody of the Beatitudes. I live completely happy while waiting on the final call of Christ to me. Moreover I say to him every day, ‘Come, Lord Jesus! Maranatha! It served me well when the Lord had me practising ‘the spirituality of the artichoke’, plucking me of everything, goods, mission, and so on. In fact, it is only when all the leaves have been stripped that the tender heart finally appears.’
Increasing diabetes and severe arthritis in the knees did not prevent him from accompanying organised trips to Morocco or Algeria.

On the first of January 1985, when he moved to our retirement home in Billère, his Bishop regretted it and sang the praises of his priestly zeal full of kindness, and his benign influence on his confreres in the surrounding area. He retired still full of plans as his health was robust. His letters are full of spiritual energy and drive. In 1996, a car accident slowed him down a bit, but in 1997, for his 65th jubilee of priesthood, he observed, ‘To tell the truth, I am ‘jubilant’ every day. Thanks be to God, working with my head, my heart and my faith is an effective solution to corrosion.’

The Lord upon whom he called for so long came to take him to Himself on the 28th November 2005. He was laid to rest on the 1st December, the Feast of Saint Francis Xavier, Patron of the Missions. May the Lord receive his gallant servant into Paradise and grant him his promised reward!

Armand Duval





Brother
Roger Poupard

(Brother Venant)
1931 - - 2005

Br Roger Poupart (Br Venant) was born on the 25th September 1931 at St-Isidore-de-Laprairie, in the diocese of St-Jean-Longueuil, Quebec, Canada. He received a thorough upbringing in a large and devoutly Christian family. He attended primary school at St-Isidore and St-Rémi, and then continued his schooling at the Saint-Viateur College in Montreal, where he passed the 10th and 11th grades in science subjects. In August 1951, he entered the Novitiate of the Clercs de Saint-Viateur to become a teaching Brother. He only remained five months and left of his own accord after demonstrating that he was not keen on studies and that consequently Colleges of Education and teaching did not appeal to him.

Moreover, he was always more interested in manual work than intellectual exercises.
At the end of January 1952, he joined the Brothers’ Postulancy of the White Fathers at St-Vincent-de-Paul. Six months later, he began two years of novitiate at St-Martin, which led him up to his one-year First Missionary Oath, taken on the 31st July 1954.

The 1947 Chapter had decided that after novitiate the formation of Brother Coadjutors should be completed with a technical, intellectual and spiritual training in a house organised for this purpose. It was later called a Centre for the Advanced Training of Brothers. As the procedure was new and not properly structured by then, Br Poupart had to undergo various apprenticeship trials. As a result he did this training in Franklin, Montreal, Lac Vert, and Lennoxville! It was there in July 1957 that he took his three-year Oath and that he learned he could finally leave for Africa in the months ahead. This training was well spent. As he was not a great communicator, Roger showed in practice his exceptional qualities in practical ability, dedication and attachment to his vocation.

On the 27th December 1957, Br Poupart arrived in Zambia in the present-day diocese of Chipata. He went firstly to Chikungu to learn the local language. Afterwards, for seven years, he was a builder in different parishes of the diocese: Nyimba, Lumezi, Lumimba, Chikowa, Fort Jameson, Naviruli, and Kanyanga. During this period, on the 12th August 1960, to be exact, he took his Final Oath. Br Poupart was a builder initiator, as Fr Richard Dandenault put it in his funeral homily. ‘The wooden framework and windows had seen better days, according to Br Roger. Termites were busy undermining the work the builders were doing. He innovated with a framework and windows made of steel. Such an innovation required his aptitudes in welding, another trade he had learned in his years of training and which were added to his artillery.’

Then, for almost 30 years, from 1966, Roger took charge of the Chipata diocesan garage, which was also a welding workshop. Down all those years, he was keen to train a good team of Zambians to do different jobs in mechanics, panel beating and welding. It was not easy to keep the 75 cars and pickups of the diocese on the road and prepare the frames and windows for buildings, but Roger had these abilities. Quoting Fr Dandenault again, ‘Brother Poupart had good judgement. He was smart, efficient, economical and practical. He did everything carefully and in good taste. He succeeded very well in all he undertook, to everyone’s satisfaction. His workers, who considered him a good organiser, held him in high esteem. As a cheerful, ready to be of service and spiritual character, he had everything to make community pleasant.’

Another testimony comes from Fr Pierre Aucoin, who knew Br Poupart very well. ‘It was in Chipata Diocese that I appreciated this confrere working manually, as he wanted it. In the beginning, in the north of the diocese, he built churches and houses. However, it was in Chipata itself that he made his mark as a garage mechanic. He ran a garage for all the vehicles of the diocese, training Africans to second him. He was faithful to his post every day and did not stint himself in being of service, ignoring the occasional bouts of sickness. If a confrere had a mechanical problem or an accident in the bush, he went to bail him out, even if it were at a distance. He did not speak much, but did a lot!’

After some years, Roger’s health began to suffer. In 1993 and 1995 he went on sick leave. Then in 1996, he agreed to return for good to Canada and live in the Lennoxville community. There, he took charge as an attendant, offering his physical abilities and his know-how to help sick confreres, bathing them, preparing meals for those who were incapacitated and all the while discreetly doing all kinds of service.

‘When he came back home for good to Canada, Br Poupart had back problems; it would not be hard to deduce that it was the result of all the physical activity of his work in Zambia. However, he never complained. It was only at his death that his confreres realised the vacuum he left in his wake.’ (Pierre Aucoin)

Br Poupart passed away on the 12th December 2005 aged 74 at our house in Lennoxville. He went very quickly. At the beginning of November, his doctor detected a cancer of the stomach starting to spread. He lived his last weeks with generosity, acceptance and surrender, as he had always done.
The funeral was celebrated on the 15th December in our chapel in Lennoxville, followed by burial in the Saint-Antoine de Lennoxville cemetery alongside our many confreres at rest there.

Another testimony of Bishop George Cosmas Lungu of Chipata relates, ‘Every time I arrived in the garage forecourt (at Chipata), Br Poupart would just ask me for the keys of my vehicle. I wondered why. Within minutes my car was on the garage inspection pit. A few hours later, the car was ready and Brother told me what he had found wrong with it and gave me some material to keep the car in good condition. After his return to Canada, he regularly sent donations to the diocese for the training of catechists, the running expenses of the diocese and for some orphans.’
‘Dear Venant, enter into the joy of your Lord. Thank you for all your brought to us.’





Father Ciro Masera

1919 - - 2005

Father Ciro Masera first saw the light of day on the 30th August 1919 at Besenello, in the province of Trent, Italy, precisely a year after the return of this Italian-speaking region, previously dominated by the Austrian Empire, to the nation. Ciro’s family were very devout. They lived by the precepts of the Gospel. Other vocations emerged from among them: Felix, his brother, entered the Franciscans and a niece became a lay volunteer in Brazil. After primary school, Ciro joined the junior seminary in Trent where he followed the usual programme of studies and began theology.

The visit of Fr. Gallo, an Italian White Father, opened up the world of the missions to him and sowed the desire of leaving for Africa in him. He asked his bishop, but suffered a blank refusal. In 1941, the following year, a new archbishop was in favour of it. Ciro then went to the White Father formation house at Parella and began his novitiate year. It was in the middle of the war and any contact with the Mother House in Algeria was impossible. Ciro was endowed with keen intelligence and a facility for learning languages. He had a fine musical ear, a lovely voice and was a good choirmaster. Gifted with common sense, he was stirred by issues of justice and was no stranger to working in the fields. However, his health was less strong. Signs of illness began to surface early in his life: arthritis and a deformation in the spine. He needed a year’s rest to regain his equilibrium. Ciro completed his theology, took his Oath and was ordained a priest at Ivrea, Italy, on the 19th June 1943.

After his ordination, Ciro had to take a task in the Province as the war prevented any departure for Africa. He taught at Parella and was bursar at Finale Emilia. In 1947, he received his appointment for Mozambique, where he arrived in the September, after a Portuguese course in Lisbon.

The Church has been in Mozambique for centuries and even St Francis Xavier passed through it on his way to India. However, modern missionary activity could not begin unless the Portuguese Government, in agreement with the Holy See, accepted sending to Mozambique Missionary Institutes without Portuguese personnel. Ciro worked for ten years in new foundations at Magagade, Barue, Gorongosa, Manga and ultimately at Zobué parish and seminary. The White Fathers set themselves to learning and using the local languages in their ministry. This was new for Mozambique. Confreres introduced a catechumenate lasting several years before Baptism. Up to then, the practice of the local church was a short preparation for Baptism at the end of primary school. Baptism moreover was a condition for access to secondary schooling. At Zobué seminary, Ciro taught four of the present bishops of Mozambique including Bishop Francisco Silota, MAfr.

Ciro was good at integrating into the country with ease and initiated friendly relations with the people. It is true that sometimes he was somewhat inflexible. It is said that one night, during which drums were playing during a feast in a house some distance from the mission, Ciro mounted his bicycle and went to ask them to stop drumming and let the people sleep. Hardly had he gone that the music started worse than ever. Ciro then returned with a knife and stabbed the drum skin.

The hot and humid climate of Sofala region as well as driving a motorbike to carry all kinds of loads on impossible roads caused him back trouble. According to the customs of the time, he returned to Italy for his home leave after ten years on the missions. In the Province, he was asked to take charge of the junior seminary of Treviglio as Rector from 1957-1960. Afterwards, he was bursar at the philosophy seminary of Parella and Gargagnago (Verona), when it moved there. As an eloquent speaker, he was unstoppable when he spoke of Mozambique, but he was still quite inflexible with the youngsters in seminary. He remained there until 1965, the year he left again for Mozambique, working at Zobué and Malingué. He was obliged to leave Africa in 1969 for health reasons.

He then began to live in the different communities of the Province: Gargagnago, Castelfranco, Sesto San Giovanni, and Milan. He was also in Treviglio and a resident in Castelfranco from 1992. He helped in ministry, sometimes at the administration of the magazine Africa. It was not possible to rely on him due to the unpredictability of his character and the highs and lows of his health. In his own way very faithful to his duty of prayer, he fled community prayer. It was noticed that he always had a word of encouragement for visitors, stemming from his spiritual treasure house. However, it was not easy to live with him. Quite cheerful in conversation, he would suddenly fly into a rage for reasons unknown to his listeners. In his final years, his moving around became much slower and he spent most of the time in his room.

In 2005, the doctors discovered bowel cancer. He had the operation and was cured. Nevertheless, after some months the confreres realised that Ciro no longer wanted to eat or drink. On the 13th December 2005, he fell in his room and the confreres and medical personnel could not revive him. He was 86. One of his former pupils, Bishop Bernardo Governo, of Quelimane in Mozambique attended in spirit, sending a message of condolence to the family. Ciro was laid to rest in the Missionaries of Africa vault in the cemetery of St. Floriano (Castelfranco).




Father Joseph Brankin

1930 - - 2005

Mention to any of ‘sHeerenberg’s scholastics of the 1950s the name “English by Soundmirror” and it will conjure up a picture of Joe Brankin, who with inexhaustible energy launched the non-English speaking students on a course, unique in its time, on English pronunciation and intonation; unique, because the Soundmirror was the very first domestic tape-recorder on the market. It provided a language laboratory.

This came about because his parents together owned a TV and Radio shop in Coventry. As devout Catholics, they had ensured that their only child should have a good Catholic education. At the tender age of eight, he was sent as a boarder, first to Alton Castle Preparatory School run by the Sisters of Mercy and then to Cotton College, a diocesan establishment.

Immediately upon leaving Cotton in 1947 aged 17, he joined the White Fathers in Philosophy. When in his second year the philosophy students moved to Broome Hall in Surrey his many practical skills became evident. He was a carpenter (the students had to make their own chapel benches) a printer (he had his own Adana table-top printing press, the letters being set with tweezers) a draughtsman, calligrapher and producer of plays, both live and puppet. He had a great gift for acting and, as with many actors, the real face of Joe appeared as a mask: it gave nothing away. This lack of emotional reaction caused him to seem cold in his relationships both with his confreres and in later years proved a handicap in his relations with Africans.

His tremendous organisational abilities together with his desire to be industrious every moment of the day may be the reason his social skills were not his most evident characteristic.
His Novitiate and first three years of Theology were completed in ‘sHeerenberg, taking his Oath and Diaconate in 1953, and completing his last year of theology at Monteviot.
Straight after Ordination in Galashiels in May 1954, he was appointed to Uganda, where he was in Mubende parish for eighteen months and then in Bukalasa Junior Seminary for a four-year teaching post. As a teacher he was in his element, with an encyclopaedic knowledge and a great gift as a communicator of facts.

In October 1960, he was brought home for promotion work in England, based at Sutton Coldfield. An accomplished photographer, the slide shows he produced to accompany his talks in schools were very professional. He did this work for thirteen years, taking over as Superior in 1963. Again, his organisational skills were to the fore in arranging weekly appeals in the parishes, schedules of school visits, interviewing and following up candidates. During this period he was also editor of the “White Fathers/White Sisters” magazine, which was remarked upon for the professionalism that he brought to it. Hard working himself, he had high and sometimes too high expectations of his confreres who were not encouraged by his apparent lack of human warmth.

Multimedia Zambia, a media organisation, was launched in Zambia in 1971. It was unique in the world, combining all the media resources in material and personnel of the Catholic, Anglican and nine Protestant Churches, covering production of all the religious Radio and TV programmes, a press office, a publishing house, a film-making unit and published the only Christian newspaper in the country. Such a body was in need of a Director with exceptional organisational and communication skills. The services of Joe Brankin were sought for this post, which he took up in July 1973. Before he moved on in 1976 to lecture in journalism at the Africa Literature Centre of the Mindolo Ecumenical Foundation, Kitwe, he had set up MMZ on a sure administrative and financial basis for its continuance under Zambian leadership.

By 1978, he had returned to London and was considered the ideal person to become the General Secretary of the National Missionary Council of England and Wales as well as Secretary to the Episcopal Commission for Missionary Activity. This included responsibility for the Catholic Mission Education Centre (CAMEC), which gradually became his main work. By this time, Joe was heavily into computers and produced no end of informative booklets full of statistics, diagrams and pie charts on various aspects of overseas mission for the education of the Church in Britain.

This post he filled with great efficiency for twenty-five years, assisted by Mrs Mary Matthewman, who had once worked with him as secretary in Sutton Coldfield. She and her husband took him under their wing, eventually providing an office and making room for him in their own home. In April 2000, it was confirmed that Joe was beginning to show the symptoms of Parkinson’s. Despite medication, the disease gradually became so advanced that in 2003 he had to relinquish his post, but even then continued to build up and maintain the CAMEC website.

The Matthewman family continued to care for him even after he had to move to St Joseph’s Home, Coleshill, for full-time nursing. The family arranged his hospital appointments and regularly visited him in hospital. He celebrated his 75th birthday on the 8th December with his adoptive family, but the very next day he had to be moved to a local hospital. His condition rapidly deteriorated and on the morning of the 31st December, he passed away.

On the evening of the 9th January, his body was received into the chapel of St Edward’s College. The following morning, the Provincial celebrated Requiem Mass in the presence of the confreres and Joe’s other friends. He was buried in Kensal Green Cemetery on the 10th January 2006. May he rest in peace.

Adrian Smith

 




Father José Verkest

1913 - - 2005

Here are some reflections from Belgium on the life of this missionary with the broad smile. He had only one leg, but succeeded in restoring confidence as well as arms and legs to thousands of disabled persons in Burundi.

In the first years of his missionary work in Burundi José Verkest worked as a curate in Mugera. He was primarily in contact with those who were preparing to receive the Word of God. He knew how to touch them in the deepest recesses of their hearts and transform them into genuine Christians, solid and persevering. He did the same in Musigati, Ijena and Kiganda missions. He was truly at ease among them all.

Even then, his spirit of prayer was the foundation stone of his persevering zeal and endurance. He took part in the Focolari movement and became an ardent promoter of it among parishioners. From 1940 till 1959, he was a very happy priest in Burundi. During his home leave in 1959, José had to have treatment for varicose veins. Unfortunately, one of his legs had to be amputated. It was an ordeal of major proportions.

However, José was not someone to give in easily and he immediately began a period of rehabilitation. His new artificial limb, which was a bit noisy, led him to say that the cars that creaked and groaned everywhere were the ones that lasted the longest. This was indeed his case, as he continued to work for 46 more years after the amputation. As for that, José will say it in his own words. No one could describe better what he lived through after the loss of a limb. He left us a text entitled, ‘Experiences of a handicapped missionary’, in which we realise what his life was like.

‘During a celebration for handicapped people at the Antwerp Sports Centre to which I had been invited, I realised I had entered a completely different world. God had put a choice before me: let myself be overcome by my handicap or follow Jesus with my eyes fixed on him. I tried to live the second option.
From that experience, I was convinced I had to continue my missionary life, but in another manner. At 46, it was too early to be invalided out because of a clinical error during an operation for varicose veins. I chose to concentrate my efforts in preparing my return to Burundi.

In my circle of acquaintances, there were no other confreres in my situation and it was the example of two severely handicapped people who started me off and encouraged me. I never met them, but the account of their lives transformed me. (They were Douglas Bader, the RAF fighter pilot who lost both legs in combat and Denise Legris who, born without arms or legs, looked after her parents in their old age by her books and paintings.)

Bader and Denise Legris were great models for me. It is clear that I do not come up to the standards they set. However, St Augustine said, ‘If one or another has done this, why not I?’ It is certain that people like that are very inspiring. We need them.

I had just received the green light for my return to Burundi and another aspect of my life came to my attention: taking risks for the glory of God. By experience, I knew that an artificial limb has to be meticulously adjusted to avoid discomfort and annoyance. In Burundi, there was no one to do this. For that reason, I noted down all the practical information I could learn from my orthopaedist to get me out of problems, just in case. With the help of God, I was able to work 25 more years there and I was pleased to have placed my trust in the Lord.

During a farewell sermon in my home parish, I realised my listeners were asking themselves, ‘Why does this handicapped person want to leave again for Africa at all costs?’ Therefore I told them, ‘God selects for himself weak instruments; in this way, it appears clearly that the good that is done can only be attributed to God himself.’

Once back in Burundi, I taught religion in a secondary school for about twelve years. However, one day a confrere quietly suggested, ‘Have you ever thought of helping the handicapped here to walk?’ I feel sure the Holy Spirit inspired these words.

No sooner said than done. I brought a one-legged friend to the Gilaru Centre in Rwanda, where he learned the trade of a fitter and while awaiting the grant for the workshop, we started the work at the mission carpentry shop. Very soon, I realised that it was not enough to put handicapped people on their feet; we had to give them a trade or profession. We offered boys a three-year training in carpentry and dressmaking for the girls.’

Thanks to his contacts, Fr José succeeded in extending the activities of his centre for handicapped by inviting Médecins Sans Frontières and other doctors who would like to devote some holiday time to helping the handicapped. His centre in Kiganda quickly became famous for the help it provided to polio sufferers and handicapped people of every kind.

‘An idea was going round in my head: how could we make these handicapped people into committed Christians? Providence put a chaplain to the Fraternity of Sick and Handicapped on my path. In this way, the movement taught the handicapped how to do something for others like themselves and become fully-fledged Christians in the Church in Burundi.’

Here we have another remarkable facet of the work of Fr José, the spiritual accompaniment of handicapped, for which he appealed to many collaborators. Among them was Charles Bacanamwo, a retired teacher with one arm, who became the central and effective axis of this guidance. He took up the torch when Fr José left for good. The work still goes on today.

When Fr José retired to Varsenare, he continued his apostolate with the handicapped. ‘Burundi was going through a persecution and as many other confreres did, I left it for good in 1987. Back in Belgium, and still smitten by the spirit of the Fraternity, I knocked on the door of a chaplain to a clinic and asked his advice in continuing this work. Wisely, he advised me to go and meet the patients in their periodical meetings. He told me, ‘There you will be able to contact those who wish to be visited.’

As a result, many patients received a visit from Fr José, at home or in specialised institutions. ‘In a manner of speaking, there was no break with my work in Burundi. In order to maintain contact with Africans, I began to visit people from Burundi who for one reason or another were in prison, only three kilometres from our house.’

When Fr José could no longer go out, he was more and more often in the chapel praying for his handicapped, those of Burundi and of the surrounding area.
José succeeded with the help of God and his confreres and friends to make of his handicap a stepping-stone to a deep missionary commitment towards his fellow-handicapped. Without doubt, he continues to look after them from his place in heaven.





Father Paul Van Thiel

1920 - - 2006

For most of his life, Paul was troubled by various illnesses such as bilharzia and malaria, a stroke and Kahler’s disease. Besides this, his sensitivity was affected by injustices, opposition to his views and just worries. In spite of these, he lived an active missionary life.

He was born on 7th December 1920 in Beek en Donk, in the Netherlands, the child of Herman van Thiel and Anna Meuwese. His brother joined the Norbertines of Berne Abbey. His sister married Dr. Geerdes and thus she had three White Fathers as in-laws. He started his priestly training at Beekvliet seminary of ‘s-Hertongenbosch diocese, continued his formation with the Norbertines in Heeswijk and completed them with the Society of Missionaries of Africa (White Fathers). He studied philosophy at St Charles Boxtel and his further studies took him to ‘s-Heerenberg where Paul took his Missionary Oath on the 22nd May 1947 and was ordained a priest on the 11th April, 1948. He left for the diocese of Ruwenzori-Mbarara, Uganda, early in 1949. Until 1962, Paul worked in different parishes, but longest in Nyamitanga and Mbarara. He got to know the Runyankole language well.

Paul was a musician. At an early age, he played the piano and the organ and studied the theory of Gregorian chant, as well as composition and the history of music. Once in Africa, he showed great interest in traditional Ankole music. He wrote: ‘As a Missionary, I want to put my work at the service of the African Church. I want to meet composers who are also involved with Church music; I want to learn from them and encourage them, possibly advise them how to make use of their talents to promote African liturgical music.’ The rich musical heritage of the five western kingdoms of Uganda was threatened with extinction and Paul decided to bring this to a halt. He wrote about this, ‘The missionary message of each Christian is to proclaim the good news of the Son of God to the world. Each tribe and nation will do that in its own tradition. Church music here is often too European and this ought to be changed.’ Therefore, his main concern and lifelong interest was in studying, promoting and recording this music and to put it to use in Church liturgy. He made contact with Banyankole musicians and dancers, with choirmasters and Missionaries who tried to Africanise Church music. Paul did research in these fields, made tape recordings, took photographs and made films, composing hymns in the African style. He had access to the Royal Courts of Ankole and Bunyoro and was allowed to study and document their rituals.

Paul’s work was appreciated. He was admired for his efforts to conserve African music and rituals. Fellow missionaries of Zambia, Tanzania, Malawi and Uganda followed suit in collecting texts, music and cultural objects in order to preserve them for future generations. They collected language notes, proverbs and recorded many African stories in writing. The museums in Bujora, Mbala, Mua and elsewhere, as well as our own libraries and the archives in Rome bear testimony to his missionary dedication. Paul was also appreciated outside Ankole territory and he applied for courses at the School of Oriental and African Studies in London in 1963, at Makerere University, Uganda, in 1965 and at the UCLA of Los Angeles from 1967 till 1968.

All his dedication and studies resulted in many magazine publications, leading to more research, sessions and radio broadcasts. He wrote a study called ‘Multi-tribal Music of Ankole’, composed a lexicon of Runyankole musical terminology and assisted the monks of a Trappist monastery in Kenya and Franciscan Sisters in Uganda to improve their singing of the Office. In addition, he composed a hymnal.
More research followed in western Uganda, and his classes and teaching continued in East and West Africa, in the pastoral centres of Protestant and Catholic Churches.

He also met opposition, as some European colleagues thought him intrusive. Some African monks wanted to make more use of their own instruments, while Paul suggested rather more vocal music. Paul could be quite critical of himself, but would not tolerate it from others. Referring to this, he wrote that they seemed to crash and batter their instruments. All his research, work and contacts sometimes created tension, and there were constant anxieties about funding his research work also. As a musician and an artist, tension caused his health to deteriorate. Yet his interest in this field remained with him. It affected his frail health.

He returned to the Netherlands for good in 1974 and became chaplain to ‘de Beemden’, a home for the elderly at St. Michielsgestel, where he offered all the necessary pastoral care. Here, too, he actively promoted the participation of the people in the liturgy. However, he made further visits to Eldoret (Kenya) Vienna, Tervuren near Brussels, and Zambia, where he gave courses.

In 1992, Paul took up residence at St Charles, our retirement home at Heythuysen. He was a contented man and grateful for the good care he received in our house. Whenever he was asked to play the organ in one of the villages in the neighbourhood, he consented. During the last few years, his health appeared to be strong, partly because of the good care he received at St Charles. He was grateful for this. Then his final days came to an abrupt end. After a rather short illness, Paul died peacefully at St Charles on the 3rd January 2006.

In the Psalms we find: ‘Sing a new song to the Lord, all you people; sing to the Lord and bless his name.’ May Paul’s voice be added to the heavenly choirs, may he find the peace that the world cannot give.




Brother Willem van der Smissen
(Brother Anselmus)

1930 - - 2006

Willem was born at Breda on October 1930. His early years were not easy. There were poverty and setbacks in the family and Willem had difficulty in accepting these experiences from his past. However, they neither affected his character nor prevented him from having, in fact, a cheerful disposition. He was taken care of by the Brothers of Huybergen who looked after his primary education and had him trained to be a house painter, and gradually he developed into someone who had an important and positive influence on all he met.

One day, reading the White Father magazine, he decided to join our Society and become a Brother. His training was partly in ‘s-Heerenberg and at Mariënthal in Luxembourg. He took his Missionary Oath on August 8th 1952 with the name of Anselmus. Like other Brothers, Willem could be put to work anywhere. He painted and did all the work that was required of him. In this way, he lived in most of the houses in the Dutch Province: Sterksel, ‘s-Heerenberg, Rotterdam and Boxtel. He was always ready to do any job that needed to be done, but he never went to Africa.

Our former ‘St Charles’, i.e. the house in Boxtel, was the residence of our elderly confreres and often Willem had to help out at night caring for the sick or for those disabled on account of old age. He lived and served there from 1967 to 1987, the longest period of his life. In that year he moved to what we call the new ‘St. Charles’ at Heythuysen, and there, too, he made good use of his talents. He also kept the diaries of those houses. At Heythuysen, Willem worked as receptionist and guest-master, was active in caring for the weak and elderly and was at all times willing to give a helping hand. Really, anybody could appeal to him for assistance.

Besides that, he took great care of the sanctuary and the sacristy and on many occasions, especially during funeral celebrations, he officiated in great style: in gandoura and rosary. Even the main celebrant wouldn’t dare to move without having received a courtly bow from Willem - his instructions had to be followed. In Boxtel, our chapel was much appreciated for weddings and Willem saw to the perfection of the rituals and decor. At Heythuysen, during the Blessed Sacrament processions in neighbouring villages, Willem even carried the heavy monstrance with the Blessed Sacrament in it, and did so with great dignity. He had great respect for authority and always referred to Superiors as the Father Superior. However, this did not deter him from making remarks on their characters.

Because of his cheerfulness and friendliness he had a very positive influence on any community to which he belonged. He had a good laugh and could tell stories, partly true and partly enriched by his imagination. It served to make people happy. He knew every confrere and their characters from way back. Neither did he shrink from making jokes about himself. He made people laugh and loved to join in himself.

Did Jesus not say that He came to serve and not to be served? It was in this way that Willem followed the Lord closely. He was a faithful servant and cheerful in addition. He died suddenly in his sleep on January 9th 2006 at Heythuysen. It was a shock to all of us. The Lord called him and he was surely ready. May he rest in peace.

Frits van Vlijmen & Frank Dirven




Father Stephan Thurnherr

1918 - - 2006

Stephan Thurnherr, the younger brother of Anton, (Missionary in Tanzania, + 1990), was born on the 7th October 1918 at Au in the canton of St. Gallen, Switzerland. He took his Missionary Oath on the 12th February 1944 and was ordained a priest at Thibar on the 14th April 1945.

Stephan was appointed to the junior seminary in Widnau, but as early as January 1946, he had to be admitted to Leysin sanatorium for treatment until the December. It was certainly not the start in life he had been hoping for, all the more since he had to rest for almost two years at Horw, Lucerne and Sonvico, in the Ticino. In August 1948, he arrived in Fribourg to look after the organisation of the magazines. He continued the same work at Lucerne for a year and a half before waiting in the Canobbio community in the Ticino for his hoped departure for Africa.

On the 20th September 1951, Stephan finally left for Burundi. He worked for fully eight years in parishes in Ngozi diocese before returning for home leave in 1959, followed by the Long Retreat at Mours.

In June 1960, Stephan was back in Ngozi diocese. He worked in four parishes before leaving for medical tests and home leave in 1966. From May 1967 till December 1971, he gave the best of himself in Karusi parish, where he also provided courses in religion for future farming operatives. Karusi was part of the parishes attributed to the new diocese of Muyinga in 1968.

In December 1971, Stephan came back to Switzerland for treatment and in doing so took an anticipated home leave. Therefore, he was not in Burundi during the events of 1972, but he felt the weight of it at his return in May 1973. The new diocese was also living through extreme tension linked to the behaviour of the bishop. Stephan spent some months in the diocese of Bujumbura, but he was able to go back to Karusi in May 1973. He then became a bit of a buffer between two confreres who always had something to say. However, thanks to them, Stephan also opened up to new pastoral perspectives.

In October 1974, he was back once again in Switzerland for medical reasons. He then remained six years at Lucerne and two years at Fribourg. In June 1982, he did the Jerusalem Session and Long Retreat. He then returned to Burundi and Kanyinya parish, his favourite, where he dedicated himself for three and a half years. In April 1986, he returned to Switzerland for good, firstly at Lucerne for work at the procurement office, then at Widnau, where he was in involved in the parish. He left Widnau along with the community in March 2001 and took up residence at the Afrikanum in Lucerne. He was admitted to the Foyer du Steinhof in September 2005. On Friday morning the 24th March 2006, he quietly passed away without giving any signs of distress to the nursing attendants.

Stephan did not have an easy time. His health put him through several trials: firstly tuberculosis, then typhus, ten operations, and shingles, followed by frequent headaches and vertigo. In the 23 and a half years Stephan spent in Burundi, he had been in a dozen parishes, in some of them only for short stays at the beginning. Throughout all that, he maintained a trusting relationship with the Crucified and Risen Christ, to whom he would sometimes say, ‘I will be happy when this load is lifted from me.’ May he now find the peace, joy, light, and communion he always desired.