NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père René Le Clerc
1925 - - 2010

René naquit à Rezé, dans les faubourgs de Nantes, France, le 21 septembre 1925. Baptisé six jours plus tard, il est confirmé en l'église Notre-Dame de Lourdes, à Nantes en 1936. Son frère aîné (+ janvier 2005) deviendra prêtre dans le diocèse de Nantes et un de ses cousins, Fils de la Charité. Ayant étudié au petit séminaire, puis, trois ans au grand séminaire de son diocèse, l'évêque lui demande d'y servir une année, comme surveillant, avant de rejoindre les Pères Blancs. Après le noviciat et la fin des études de théologie, il fait son serment le 26 juin 1951 à Thibar et est ordonné prêtre le 12 avril 1952 à Carthage. Les appréciations de ses formateurs sont unanimes : René n'était pas un intellectuel, mais il était riche de qualités humaines, affabilité, délicatesse, modestie, piété et bonne humeur.

Nommé à la mission en milieu musulman, après trois ans d'études à la Manouba, il part pour Biskra en 1954 et, après un court séjour à Touggourt, du 21 décembre 1957 au 15 mai 1958, il s'installe à El-Goléa. Il devient supérieur du poste et, bientôt après, directeur du CFP, un centre où l'on forme des chauffeurs, “une mission d'enseignement et d'éducation de la jeunesse”, écrivait-il. Il passera là (aujourd'hui El Meniaa) un demi-siècle, se consacrant, surtout après 1977, à la géologie, la préhistoire et la paléontologie du Sahara. Il en vient à fonder un petit musée, mais les salles, au fil du temps, s’avèrent trop exigües. C’est le Président de la République d’alors qui, de passage à El Meniaa, ordonne la construction d’un édifice plus approprié. Il prend d’abord le nom de “Musée communal”, mais, peu avant sa mort, il est promu “Musée régional” sous la tutelle du Ministère Algérien de la Culture.

“Le Père Le Clerc n'était pas un homme banal, dira de lui son évêque, Mgr Rault, lors de ses ob­sèques. C'était un homme rempli de bonté, de douceur et de délicatesse. S’il était resté seul à El Meniaa, ce n’est pas parce qu’il était impossible en communauté, mais par obéissance. Ses compagnons, en effet, avaient dû quitter El Meniaa à cause de la nationalisation du Centre de formation profession­nelle dont il était le directeur. Il est donc resté pour animer la petite communauté chrétienne locale, composée essentiellement des Sœurs Blanches.”

Fidèle lecteur du Père Teilhard de Chardin, passionné de la science des origines de l'homme, heureux de trouver, et ainsi sauvegarder, le patrimoine du pays qui l'avait adopté, René a nourri de ses recherches durant des décennies sa foi, son amour de Dieu et des hommes, surtout de ceux au milieu desquels il vécut si longtemps. Sa passion pour la préhistoire devint alors une “vocation”. “Le fait d’être prêtre donnait un surcroît de sens à ses recherches et à ses travaux, ajoutait Mgr Rault, rappelant le beau texte de Pierre Teilhard de Chardin dans la “Messe sur le Monde” : “Celui qui aura aimé passionnément Jésus dans les forces qui font mourir la terre, la terre, en défaillant, le serrera dans ses bras géants et, avec elle, il se réveillera dans le sein de Dieu”. Il avait mis dans son musée tout son cœur, tout son savoir, avec la même foi qui l’animait lorsqu’il célébrait la messe !” Un musée a été constitué des nombreux vestiges découverts par lui au Sahara, rassemblés, classés, du silex taillé à la mâchoire de dinosaure. “Cela marquait ses homélies qui ne traînaient pas en longueur, mais étaient profondes et simples”, continuait Mgr Rault, citant la prière de René lors du mercredi des Cendres 1978 pour sa toute petite, mais fervente, communauté, une prière teilhardienne :

“Tu es poussière. En prenant de la cendre mélangée de sable sur un site préhistorique, nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui sont passés avant nous.

Nous communions au mystère de l’homme et du Cosmos. Nous sommes partie intégrante du monde matériel, et notre corps retournera à ce monde dont nous sommes solidaires, et qui nous a donné cette partie de nous-mêmes. Nous faisons un acte de foi dans le mystère de la Transfiguration, au-delà de notre mort. Transfiguration de l’humanité. Transfiguration du cosmos. Réalisme devant la mort et la perte de notre signe visible. Réalisme devant notre destinée, le Royaume. Semence d’Éternité.”

Belle prière sacerdotale pleine de foi et d'espérance ! À son évêque qui lui demandait, peu de temps après la découverte de “Lucy”, l’une de nos “ancêtres”, au Kenya, comment il voyait l’évolution de l’homme en lien avec sa foi, René répondit : “Vois-tu, il y a dans le continent africain une grande faille géologique qui part de l’extrémité de l’Afrique à l’autre, de l’Afrique du Sud à l’Égypte, et qui se prolonge jusqu’en Asie en passant par la Palestine. Et c’est dans cette faille géologique qu’a été plantée la Croix de Jésus. C’est là que s’est joué le destin de l’humanité. C’est là que nous trouvons le sens de la Vie.”

Ses lettres, rares et brèves, mentionnent tout de même un accident de santé en 1965, une opération banale de hernie qui entraîna des complications pulmonaires et exigea une nouvelle intervention l'année suivante ; plus tard, des problèmes de cataracte. Désormais, il reviendra régulièrement en France faire "réviser la machine", dira-t-il, les années s'accumulant. Chaque fois, il en profitera pour rendre visite aux chrétiens sahariens émigrés en France, notamment en Ardèche, où le diocèse de Viviers était jumelé avec celui de Laghouat.

Dans son isolement, la communauté des Sœurs Blanches (remplacées par les Sœurs de la Charité Maternelles), les Petites Sœurs de Saint-François, à Timimoun, ont été les bénéficiaires d'homélies nourries de ses lectures, de l'actualité, de ses recherches, outre aussi ses contacts avec la population habituée à croiser dans les rues sa silhouette massive.

“Il y avait, dit encore son évêque, la présence du tombeau du Père de Foucauld dont il était devenu le gardien fidèle. Il y faisait des visites régulières, parfois y accueil­lait des groupes de pèlerins. Bien sûr, cette visite était souvent précédée ou suivie d’une visite au Musée dont les pèlerins n’étaient pas les seuls visiteurs.” Il souffrira tout de même que le tombeau de l'Ermite soit de moins en moins visité du fait de l'insécurité latente. Il n’avait pas, en son temps, reculé devant les 360 km à faire pour atteindre Timimoun, fouillant les sables, en cours de route, ici ou là, y faisant des trouvailles heureuses, demandant le conseil avisé du CNRS et du Musée d'Histoire Naturelle.

Ceux qui le connurent au soir de sa vie ont découvert en René une personnalité riche, un homme de prière, d'une grande simplicité, plein d'humour, même en sa maladie qu'il savait sans remède, un vrai savant autodidacte. Vivant presque toute sa vie de Missionnaire d'Afrique en solitude, il était pourtant très sociable ; que d'amis de longue date, Français ou Algériens, chrétiens ou musulmans, lui sont restés fidèles, que de messages durant sa maladie et après son décès, que de beaux témoignages lui ont été rendus !

Sa famille et en particulier ses nièces “l'adoraient”. Ses nombreux amis d'El Meniaa l’avaient pris en affection et auraient aimé l'accompagner dans ses obsèques : tous rappellent sa bonhommie, sa gentillesse, son dévouement, sa foi en l'homme, chrétien ou musulman. “S'il est un mot que nous retenons du Père Le Clerc, c'est AMOUR. Il savait conjuguer le mot 'Amour' dans toutes les situations, joie, tristesse, désespoir... S'il est un moment que nous retenons, c'est la prière, la messe autour du tombeau du Bienheureux Père de Foucauld   - Nous sommes dans la peine et te pleurons... Poussière d'Éternité comme les pierres que tu as récoltées, parcelles d'histoire de l'humanité, tu rejoins l'Éternel... Merci René, brontosaure !”.

“Voilà le sens de cette vie qui vient de s’éteindre à nos yeux mais qui s’est mystérieusement ouverte à son plein accomplissement”, concluait Mgr Rault.

Durant sa maladie, alors que la dépendance grandissait, sa force d'âme, son sourire furent un exemple tonifiant pour la communauté qui l'hébergeait. Rentré en France le 6 décembre 2009, conscient de son mal irrémédiable, il est décédé dans l'unité des soins palliatifs de l'Hôpital Jeanne Garnier à Paris, le 22 janvier 2010 ; la messe de ses obsèques fut célébrée à Saint-Pierre de Montrouge le 27 janvier 2010.

C’est dans l'Éternité évoquée dans la prière du mercredi des Cendres qu’est entré notre frère René. Il a rejoint tous ces chercheurs de sens, tous ces assoiffés d’infini, mais aussi ces petites gens qui l’ont précédé dans le Royaume, qui l’attendaient et dont il partage aujourd’hui la joie.

Armand Duval

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Père Henri Goffaux

1922 - - 2010

Henri est né à Anderlecht, une des 19 communes de la ville de Bruxelles, Belgique, le 19 octobre 1922. Il est un vrai “ketje” bruxellois et parfaitement bilingue (avec sa nièce, il parlait encore toujours le ouest-flamand, la langue de sa mère). Il a fait ses études secondaires à l’Institut Notre-Dame à Anderlecht. En septembre 1940, quelques mois après le début de la guerre, il est entré chez les Pères Blancs à Boechout. Suivent alors le noviciat à Varsenare et la théologie au scolasticat d’Heverlee, où il fait son Serment missionnaire le 24 avril 1946 et est ordonné prêtre le 7 avril 1947 par Mgr Cleire.


M.S.“Copacabana” C.M.B. Antwerp.

Nommé au Congo, Henri part du port d’Anvers le 17 septembre 1947 avec le paquebot Copacabana pour Matadi. Au mois de novembre, nous le retrouvons comme vicaire et directeur de l’école primaire à Bobandana dans ce qui s’appelait encore le Vicariat apostolique du Kivu. Chargé des écoles, il y passe beaucoup de temps. Henri n’est pas un intellectuel, mais il ne manque pas de bon sens et de savoir-faire.

En 1954, il devient vicaire à Birambiso et, en 1960, vicaire à Rutshuru. En février 1964, il est curé intérimaire à Goma (évêché), curé intérimaire à Matanda et il surveille la comptabilité au bureau de l’enseignement diocésain.

Et les nominations se succèdent : six mois à Jomba (1966), puis 8 mois à Masisi (1966-1967) et 18 mois à Nyakariba (1967-1968). En septembre 1968, il devient directeur du Cycle d’orientation à Mweso. En 1971, nous le retrouvons à Rutshuru et, l’année suivante, à Jomba où il trouvera enfin un séjour stable de dix années, de 1972 à 1982. À côté du travail paroissial, il est aussi professeur de religion à l’Institut Busimba et, plus tard, également à l’Institut Virunga. En 1982, Henri est nommé vicaire à la cathédrale de Goma où il restera trois années. Alors la valse des nominations reprend : Walikale, Birambizo et retour à Jomba, d’où il part en congé en 1988.

En septembre 1988, il suit la session et fait sa grande retraite à Jérusalem, où, le 12 décembre, il doit subir une intervention chirurgicale à la colonne vertébrale. Après sa rééducation physique à Bruxelles, il repart en septembre 1989, cette fois-ci pour Bukavu, où il devient l’aumônier de l’hôpital à Burhiba. Deux ans plus tard, Henri revient à Goma, à la Maison Lavigerie, où il est économe et supérieur de la communauté. En 1993, il fait un dernier retour à Jomba, qu’il quittera en juillet 1995 pour rentrer définitivement en Belgique. Après 48 ans de travail en Afrique, Henri, qui n’a jamais eu une santé solide, revient au pays, passablement fatigué.

Il est nommé rue de Linthout et y donne un coup de main pour l’accueil. Pas pour longtemps, car le voilà nommé à la rue Tombeur. C’est de là que, depuis le mois de mars 1997, il se rendra chaque jour de la semaine en tram et métro à l’avenue Charles Woeste, au bureau d’A.N.B.-B.I.A., dont il devient le documentaliste consciencieux et appliqué. Il continue quelque temps ce travail, après que le Provincial lui ait demandé, en juin 2000, de quitter Tombeur pour rejoindre notre communauté dans la maison de repos à Evere.

Il y passera près de 10 ans, confrère humble et tranquille, serviable et disponible, ne manquant pas d’humour, mais luttant, comme il a dû le faire sa vie durant, contre sa nature dépressive, souffrant en silence. Il se lève tôt le matin pour que ses confrères aient leur journal après le petit-déjeuner ; il se rendà la pharmacie pour en ramener leurs médicaments. Il connaît le nom et le prénom de tous les résidents du home grâce à la distribution de leur courrier. Un témoignage tout simple, limpide et transparent, un témoignage de serviabilité et d'amour fraternel.

Il y a des confrères qui nous lèguent leurs écrits, fruits de leurs recherches, de leurs études et de leurs expériences. Il y a des confrères dont les noms sont associés à des œuvres ou des constructions. Il y en a heureusement d'autres : ni écrits, ni constructions ni œuvres, mais un témoignage tout simple, limpide et transparent, qui nous fait contempler l'essentiel. Henri Goffaux était l'un de ces confrères. Ni grands écrits, ni constructions, ni œuvres, mais quelque chose de très précieux : une vie de service, de bonté, de foi et de confiance dans les épreuves, un témoignage d'amour.

Il est mort comme il a vécu, d’une façon discrète et effacée, comme pour ne déranger personne. Il est décédé le 19 janvier 2010 vers 8 heures, alors qu’il était encore à table avec les confrères la veille au soir.

La liturgie concélébrée d’action de grâces a eu lieu le 25 janvier dans la chapelle du home St-Joseph à Evere. Son corps a ensuite été enseveli dans notre cimetière à Varsenare.

Dries Fransen




Père Jozef Martens

1925 - - 2009

Notre confrère Jozef Martens est né à Beek, dans la province du Limbourg, Belgique, le 6 avril 1925. Il est le fils aîné d’une famille profondément chrétienne qui compte 8 enfants. Son père est directeur de l’école primaire du village. Il commence ses études secondaires au collège St-Michel de Bree et les termine au petit séminaire de Saint-Trond.

En 1944, il rentre chez les Pères Blancs à Boechout. C’est le temps des “bombes volantes” qui terrorisaient surtout la région anversoise. Le séminaire doit se réfugier provisoirement à Heverlee. Après son année de noviciat à Varsenare, il fait sa théologie à Heverlee, où il prononce son Serment missionnaire le 22 juillet 1950 et est ordonné prêtre le 24 mars 1951 par Mgr Desmedt. Il suit ensuite le cours de médecine tropicale à Louvain, qui remplace le service militaire.

Le 25 mars 1952, il s’envole avec Sobelair pour le Kivu, au Congo. Sa première nomination est le poste de Mingana dans le futur diocèse de Kasongo. Trois mois plus tard, “Jef” est nommé au petit séminaire de Mungombe, où il assure l’économat et donne quelques 'petits cours'. Il donne aussi le cours de chant. Le Père régional à cette époque notait : “Il a un langage un peu châtié, parle assez rudement aux élèves, mais ceux-ci ne s’en offusquent pas, connaissant son bon coeur”.

Déjà, lors de ses études, Jef n'était pas considéré comme un intellectuel, mais comme un homme pratique et entreprenant. Personne n’est dès lors surpris de lui voir confiées des constructions. Après cinq ans passés au petit séminaire, l'évêque l'envoie, en 1957, au poste de Kisamaba pour s’occuper des constructions de Kipaka. Une année après, il est nommé économe diocésain de Kasongo, responsabilité qu’il assumera jusqu’en 1964. Qui pourrait savoir le nombre de plans qu’il a dessinés, les recherches de financement effectuées, le nombre de constructions entreprises et contrôlées, les camions et les voitures importés ?

Pendant la rébellion des Mulélistes, vers la fin de 1964, le père Jef est le seul confrère de Kasongo qui n'ait pas été “libéré” et qui reste donc entre les mains des rebelles, sans aucune possibilité de communication avec le monde extérieur. Cette situation dure neuf mois. Heureusement, la population locale lui est très favorable et, pendant tout ce temps, il reçoit l’aide des chrétiens et fait de même pour eux. Aussi, une fois libéré, il refuse de les quitter. Il arrive finalement à Bukavu, maigre et épuisé, mais plein de courage. Il rentre en Belgique le 10 juin 1964. Après un congé de récupération, Jef reprend, en novembre 1965, sa tâche d'économe diocésain à Kasongo. L’année suivante, il doit malheureusement rentrer en Belgique fatigué et épuisé. En 1967, il accepte même d’être économe intérimaire à Varsenare. Début 1968, il retourne à Kasongo. En septembre 1969, il quitte le diocèse de Kasongo et devient économe au grand séminaire de Murhesa (Bukavu). En août 1971, il rentre définitivement en Belgique pour des raisons de santé.

Après ces vingt années vécues en Afrique, notre confrère rendra encore service dans la Province de Belgique pendant près de quarante ans. Pendant quelques années, de 1973 à 1976, il est vicaire dans la paroisse de Bree, dans sa région natale et familiale. Il rejoint ensuite notre communauté à Genk. Pendant quelques mois, il ira également donner un coup de main dans notre communauté de la paroisse de Dongelberg. En 1984, il est nommé économe dans la communauté de Genk et, un an plus tard, il y cumule les fonctions de supérieur et d’économe jusqu’en 1987, année à partir de laquelle il n’est plus qu'économe.

Après une sérieuse opération pour enrayer les effets de la maladie de Parkinson, Jef est nommé, en novembre 2000, aumônier de la maison de repos et de soins “Heiderust” à Genk, apostolat qu’il exercera de tout son coeur jusqu’à la fin de sa vie. Il sait ce que c’est que d’être malade et il est apprécié aussi bien par les personnes âgées et les malades que par le personnel et les volontaires.

À la mi-décembre, Jef est hospitalisé avec des problèmes respiratoires. Il décède à l’hôpital de Genk, le 21 décembre 2009.

Pendant la liturgie d’adieu, le lendemain de Noël, dans l’église Notre Dame de Fatima à Bret-Gelieren, notre confrère, Paul Kerkhofs, a admirablement retracé la vie dévouée et courageuse de Jef. La famille Martens exprima sa reconnaissance pour le bon exemple de “leur aîné” qui avait toujours entretenu des liens très étroits avec sa famille. Le corps de notre confrère fut enterré à notre cimetière à Varsenare. Sur l’image souvenir nous lisons : “Jef, nous te remercions pour ta vie donnée, portée en toute simplicité et partagée en toute franchise. Tu peux maintenant chanter de plein coeur avec Marie ton propre Magnificat. Le Seigneur accomplira en plénitude ce qu’il a commencé en toi.”

Dries Fransen

 



PROFILES

Father René Le Clerc
1925 - - 2010

René was born on the 21st September 1925, at Rezé, on the outskirts of Nantes, France. Baptised six days later, he received Confirmation in Notre-Dame de Lourdes Parish Church, Nantes, in 1936. His older brother (+ January 2005) became a priest of Nantes diocese and one of his cousins joined the Sons of Charity. He studied at the junior seminary, then three years at the major seminary of the diocese.

With this in mind, the Bishop asked him to serve a further year as monitor before he joined the White Fathers. After his novitiate and the completion of his theological studies, he took his Missionary Oath on the 26th June 1951 at Thibar, Tunisia, and was ordained a priest on the 12th April 1952 at Carthage. The evaluations of those in charge of his formation were unanimous. René was not an intellectual, but was endowed with natural qualities of affability, sensitivity, modesty, piety and good humour.

Appointed to the mission in a Muslim environment, he left for Biskra in 1954, after three years study at the Manouba, Tunisia. After a short time at Touggourt, Algeria, from the 21st December 1957 till the 15th May 1958, he settled down at El-Goléa, Algeria. He became superior of the post and soon afterwards director of the CFP, (Professional Training Centre) for driving instruction, ‘a mission of teaching and educating youth’, he wrote. He was to spend half a century there, (today at El Meniaa). After 1977, he was particularly involved in the geology, prehistory and palaeontology of the Sahara. He opened a little museum dedicated to this, but it turned out to be too cramped. The President of the Republic ordered the construction of a more appropriate building on his visit through El Meniaa. It was firstly named the ‘Museum of the Commune’ but shortly before René’s death, it became ‘Regional Museum under the patronage of the Algerian Ministry of Culture.’

During the funeral, René’s Ordinary, our confrere Bishop Claude Rault, said of him, ‘Father LeClerc was not like everyone else. He was someone filled with kindness, gentleness and sensitivity. If he remained alone at El Meniaa, it was not because he was impossible in community, but by obedience. Indeed, his companions had to leave El Meniaa because of the nationalisation of the Professional Training Centre, of which he was director. He therefore remained to look after the small local Christian community, consisting mainly of White Sisters.’

A faithful reader of Father Teilhard de Chardin and an enthusiast for the sciences of the origins of humanity, he was happy to uncover and thus safeguard the patrimony of the country he had adopted as his own. For decades, René invested his research with his faith and love of God and people, especially those among whom he lived for such a long time. His enthusiasm for prehistory then became an ‘avocation’.

Bishop Rault added that the fact of being a priest only increased the meaning of his research and his work, recalling the beautiful text of Pierre Teilhard de Chardin in his ‘Mass on the World’, ‘The man who is filled with an impassioned love for Jesus hidden in the forces which bring death to the earth, him the earth will clasp in the immensity of its arms as its strength fails, and with it he will awaken in the bosom of God.’ He had put his whole heart and knowledge into his museum, with the same faith which inspired him when he celebrated Mass!’

It is a museum consisting of many fossils of the Sahara discovered by him and collected and classified, from carved flint to dinosaur jaws. ‘This was prominent in his homilies, which were not lengthy, but straightforward and deep,’ continued Bishop Rault. He quoted René’s prayer on Ash Wednesday 1978 on behalf of his small but fervent community. It was a Teilhard-inspired prayer.
‘Remember that you are dust. When we take ashes mixed with the sand of a prehistoric site, we express our solidarity with all those who have gone before us.

We relate spiritually to the mystery of Humanity and the Cosmos. We are an integral part of the material world and our body will return to this world of which we are interdependent and which has given us this portion of our selves.
We make an act of faith in the mystery of the Transfiguration beyond our death. A transfiguration of Humanity, a transfiguration of the Cosmos, realistic in the face of death and the loss of our visible traces, realistic in the face of our destiny: the Kingdom, the Seed of Eternity.’

What a beautiful priestly prayer full of faith and hope! In reply to his bishop who asked him a short time after the discovery of ‘Lucy’, one of our ‘ancestors’ in Kenya, how he saw humanity evolving in line with his faith, René replied, ‘You see, in Africa, the Rift Valley is part of a geological fault running from Asia and passing through Palestine. Jesus’ cross was sunk into this geological fault. This is where the destiny of humanity is orchestrated. It is there we find the meaning of Life.’
His rare and brief letters nevertheless mention a health concern in 1965 when a straightforward hernia operation led to pulmonary complications and required a second operation the following year. Later, he had cataract problems remedied.

From then on, he would regularly return to France, ‘for retuning the engine’, as he would say, as the years increased. On each occasion, he would take the opportunity to pay visits to Saharan Christians who had immigrated to France, mainly to the Ardèche, as the diocese of Viviers was twinned with Laghouat.

In his isolation, the community of White Sisters (replaced by the Sisters of Maternal Charity) and the Little Sisters of St. Francis at Timimoun were the beneficiaries of his homilies. These were full of his reading, contemporary issues and research, as well as his contacts with the people, who were used to seeing his massive silhouette in the streets. ‘In addition’, continued his Bishop, ‘there was Father de Foucauld’s tomb, of which he had become the faithful custodian. He made regular visits to it, sometimes accompanying groups of pilgrims.

Naturally, these visits were often preceded or followed by a visit to the Museum, where pilgrims were not the only visitors.’ He nonetheless regretted that due to the underlying insecurity, visits to the tomb of the Hermit became less frequent. In his time there, he never flinched in covering the 360 km to reach Timimoun, where he would dig in the sands here and there on the way. When he found something of interest, he would consult the National Centre for Scientific Research (CNRS) or the Museum of Natural History.

In the twilight of his days, those who knew René found in him a rich personality, a man of prayer and great simplicity, full of humour, even in his illness, which he knew to be terminal; he was a real self-taught savant. Although he lived almost all his Missionary of Africa life in solitude, he was nevertheless very sociable. He had many long-term French and Algerian, Christian and Muslim friends. They were loyal and sent so many messages during his illness and such beautiful tributes after his death.

His family, in particular his nieces, ‘adored’ him. His many friends of El Meniaa were very fond of him and would have liked to attend his funeral. All remember his good nature, his kindness, his dedication, his faith in humanity, both Christian and Muslim. ‘If there is a word that characterises Father LeClerc, it is LOVE. He knew how to manoeuvre the word ‘love’ into any situation: joy, sadness, and despair. If there is a time that characterises him, it is prayer time – the Mass around the tomb of Blessed Father de Foucauld. – We are grieving and we miss you. - The dust of Eternity, like the stones you collected, fragments of humanity’s history, you now reunite with the Eternal. Thank you, René; thank you, Brontosaurus.’ ‘There you have the meaning of this life that has just been extinguished before our eyes, but which has mysteriously opened onto its fulfilment’, concluded Bishop Rault.

During his illness, while he became increasingly dependent on care, his strength of soul and his smile were a tonic for the community where he lodged. Returning to France on the 6th December 2009, aware of his terminal illness, he passed away in the palliative care unit of the Jeanne Garnier Hospital, Paris, on the 22nd January 2010. His Funeral Mass took place at Saint-Pierre de Montrouge on the 27th January 2010.

Our brother René has entered into the Eternity mentioned in the Ash Wednesday prayer. He has been reunited with all those seekers after meaning, all those yearning for the infinite, but also with the lowly people who preceded him into the Kingdom, who were waiting for him and with whom he now shares the joy.

Armand Duval

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Father Henri Goffaux

1922 - - 2010

Henri was born on the 19th October 1922 at Anderlecht, one of the 19 communes of Brussels, Belgium. He was a real Brussels ‘ketje’ and perfectly bilingual. He would always converse with his niece in west-Flemish, his mother’s dialect. He did his secondary schooling at the Anderlecht Institut Notre-Dame. In September 1940, some months after the outbreak of the Second World War, he entered the White Fathers at Boechout. He then followed through to the novitiate at Varsenare and to theology at the Heverlee Scholas­ticate, where he took his Missionary Oath on the 24th April 1946 and was ordained a priest on the 7th April 1947 by Bishop Richard Cleire, MAfr.

Appointed to the Congo, Henri left from Antwerp on the 17th September 1947 on board the liner Copacabana, for the chief sea port of Matadi, Congo. In November, he was curate and director of the primary school at Bobandana in what was then still called the Vicariate Apostolic of Kivu. Placed in charge of schools, he spent a lot of time in them. Henri was not an intellectual, but he did not lack common sense and know-how.

In 1954, he became curate at Birambiso and in 1960 curate at Rutshuru. In February 1964, he was temporary parish priest at Goma (diocese), temporary parish priest at Matanda, as well as overseer for accountancy at the Diocesan Education Office.

Appointments came in quick succession. He was 6 months at Jomba (1966), 8 months at Masisi (1966-1967), and then 18 months at Nyakariba (1967-1968). In Septem­ber 1968, he became director of the Orientation Programme at Mweso. In 1971, he was at Rutshuru and the following year at Jomba, where he finally found a stable situation lasting ten years, from 1972 till 1982.

Besides parish activities, he was also professor of religion at the Institut Busimba and later at the Institut Virunga. In 1982, Henri was appointed curate at Goma Cathedral, where he remained for three years. The appointments waltz then resumed, Walikale, Birambizo, return to Jomba, from where he left for home leave in 1988.

In September 1988, he followed the Session and Retreat at Jerusalem, where, on the 12th December, he had to undergo surgery on his spine. After physiotherapy at Brussels, he left again in September 1989, this time for Bukavu, where he became chaplain to Burhiba Hospital. Two years later, Henri left again for Goma and Maison Lavigerie, where he became Bursar and Superior of the community. In 1993, he made a final return to Jomba, which he left in 1995 to return home to Belgium for good. After 48 years of working in African, Henri, who had never had robust health, returned home, understandably tired.

He was appointed to the Rue de Linthout and helped out at the reception. This was not for long, as he was soon appointed to the Rue Tombeur. From there, beginning in March 1997, he took the tram and metro every weekday to the Avenue Charles Woeste, and the office of ANB-BIA, of which he became the conscientious and diligent librarian. He continued in this work for some time until the Provincial asked him in June 2000 to leave Tombeur and join our community at the retirement house at Evere.

There, he spent almost 10 years, a humble and peaceable confrere, ready and willing to be service. He did not lack humour, but battled against his depressive nature, suffering in silence, as he had done throughout his life. He rose early to ensure his confreres had the morning paper to read after breakfast. He would go to the chemist to collect their prescriptions. He knew all the names of the residents in the home thanks to distributing their post to them. It was a much uncomplicated, clear and transparent testimony to the service of others in brotherly love.

There are confreres who bequeath us their writings, the results of their research, studies and experiences. There are confreres whose names are associated with their enterprises and buildings. Happily, there are also others: no writings, no buildings, and no enterprises, just a very ordinary clear and transparent testimony that gives us an insight into the essential.

Henri Goffaux was one of these types of confrere. There were no great writings, buildings, enterprises, but something very highly prized: a life of service, goodness, faith and trust in trials, a testimony of love.

He died as he had lived in a very discreet and self-effacing way, as through not to disturb anyone. He passed away on the 19th January 2010 around 8 o’clock, whereas he had still been able to be at table with his confreres the previous evening.

The Thanksgiving Liturgy took place on the 25th January in the chapel of the St. Joseph Home at Evere. His body was then laid to rest in our cemetery at Varsenare.

Dries Fransen





Father Jozef Martens

1925 - - 2009

Jozef Martens was born on the 6th April 1925 in the province of Limbourg, Belgium, the first son of a deeply Christian family that would eventually number 8 children. Jozef’s father was headmaster of the village primary school. Jozef began his secondary studies at the St. Michel College at Bree and completed them at the junior seminary of Saint Trond. In 1944, he entered the White Fathers at Boechout. It was the time of the ‘doodlebug’ flying bomb that terrorised the Antwerp region in particular and the seminary had to take provisional refuge at Heverlee. After his novitiate year at Varsenare, he did his theology at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 22nd July 1950 and was ordained a priest on the 24th March 1951 by Bishop De Smedt. He then took the course in tropical medicine at Louvain, which substituted for his military service.

On the 25th March 1952, he flew with Sobelair to Kivu in the Congo. His first appointment was Mingana, in the future diocese of Kasongo. Three months later, ‘Jef’ was appointed to the junior seminary of Mungombe, where he was bursar and gave some short courses. He also gave singing lessons. The Father Regional at that time noted, ‘His choice of vocabulary was rather vulgar and he spoke quite roughly to the pupils; however, they were not offended, as they knew his heart was in the right place.’

Earlier in his own studies, Jef was not considered among the intellectuals, but as a practical and enterprising man. No one was therefore surprised when he was entrusted with the building programmes. After five years at the junior seminary, he was sent by the bishop in 1957 to Kisamaba to look after the Kipaka buildings. A year later, he was appointed Diocesan Treasurer at Kasongo, a responsibility he held until 1964. Who knows the number of plans he designed, the fundraising he did and the number of buildings undertaken and inspected, the lorries and cars he imported?

During the Mulele rebellion late in 1964, Father Jef was the only confrere in Kasongo who had not been ‘liberated’ and who therefore remained in the hands of the rebels without being able to communicate with the outside world. This lasted nine months. Happily, the local people were very much in favour of him and during this period, the parishioners came to his assistance, just as he had done for them. Once liberated, he refused to leave, until he finally arrived at Bukavu thin and exhausted, but full of courage. He returned to Belgium on the 10th June.

After his convalescent leave, Jef resumed his task as Diocesan Treasurer at Kasongo in November 1965. The following year, however, he had to return to Belgium tired out and exhausted. In 1967, he even accepted to become temporary bursar at Varsenare. In early 1968, he returned to Kasongo, but in Sep­tember 1969, he left the diocese of Kasongo and became bursar of the major seminary at Murhesa (Bukavu). In August 1971, he returned to Belgium for good, for health reasons.

After these twenty years in Africa, Jef would continue to be of service for nearly forty years in the Province. For some years, 1973 till 1976, he was curate in a parish at Bree, in his family home region, then he joined our community at Genk. For some months, he also helped out at our community in the parish of Dongelberg. In 1984, he was appointed bursar of the Genk community and a year later he combined the functions of superior and bursar until 1987, the year he was ‘just the bursar’.

After a serious operation to halt the effects of Parkinson’s disease, Jef was appointed chaplain to the Heiderust Retirement and Care Home at Genk, in November 2000. This was an apostolate he would exercise with all his heart until the end of his life. He knew what it was to be ill and was just as appreciated by the elderly and sick as by the staff and volunteers.
In mid-December, Jef was hospitalised for breathing problems. He passed away at Genk Hospital on the 21st December 2009.

During the Farewell Liturgy, the day after Christmas, in the church of Our Lady of Fatima at Bret-Gelieren, Paul Kerkhofs admirably retraced Jef’s devoted and courageous life. The Martens family expressed their gratitude for the fine example of their elder brother who had always maintained close family ties. Then, Jef’s body was interred in our cemetery at Varsenare. On the memorial card, it reads, ‘Jef, we thank you for your dedicated life, surrendered in all simplicity and shared in total openness. You can now sing with full voice your own Magnificat with Mary. The Lord brought to fulfilment in you what he had begun.’

Dries Fransen