NOTICES BIOGRAPHIQUES

Frère Johan Campschreur

1921 - - 2009

Johan est né le 7 avril 1921 à Dieren, aux Pays-Bas. Après l’école technique, il suit un programme de formation pour devenir tourneur. Il travaille dans une usine de bicyclettes et dans une usine de pneus de bicyclettes. Désirant devenir missionnaire, il suit notre programme de formation à St Charles, près de Boxtel, et à ‘sHeerenberg, où il fait son Serment le 17 septembre 1948. Il y occupe d’abord la fonction de réceptionniste et, en novembre 1950, devient moniteur à la maison de formation des Frères à Marien­thal.

Johan était un homme équilibré, doté d’un jugement sûr. Durant sa formation, il est le doyen de son groupe et il exerce sa fonction avec intelligence. Comme il est le plus vieux, on l’appelle « Oncle Johan ». A son arrivée chez les Pères Blancs, il doit apporter tout un trousseau et cent guilders de droit d’inscription, une somme à cette époque, surtout juste après la deuxième guerre mondiale. Il exprime sa surprise : « Nous faisons le don de nous-mêmes, de notre temps, de nos compétences, et il faut encore payer ! »

Il travaille dur, avec ordre et méthode, persévérant joyeusement avec bon sens et humour. D’un naturel doux, fiable et entreprenant, il rend la collaboration facile. Il aime lire et écouter de la musique. Il est bon en menuiserie et, pendant quelques mois, suit un cours pratique de mécanique dans un garage. Il prend aussi un cours par correspondance de dessin architectural pendant trois ans.

En décembre 1954, il part pour ce qui est aujourd’hui l’archidiocèse de Kasama, en Zambie. Rapidement, il construit successivement un bureau de poste avec deux habitations à Malole, un garage d’entretien avec bureau pour le diocèse à Chilubula, une école à Lwena, le presbytère à Lubushi, une école et un hôpital avec un couvent sur l’île de Chilubi et, à partir de 1961, une école secondaire à Malole avec les « Kajotters » (Jeunes travailleurs catholiques).
L’envoi de ces Jeunes travailleurs catholiques se révéla une expérience positive puisqu’elle proposait un modèle de vie d’ouvriers laïcs travaillant avec conviction, entrain et abnégation, inspirés par leur catholicisme.
Sur tous ces sites de construction, Johan passe la journée entière, allant et venant d’un travailleur à un autre pour vérifier et donner des instructions. C’est pourquoi ils l’appellent « la chauve-souris ». Ils s’entendent bien avec lui et le respectent. Son supérieur régional et son évêque sont tous deux satisfaits de lui.

Le 30 janvier 1962, son évêque écrit : « Je n’ai que des bons points à lui donner. Ces deux dernières années, il a fait un travail merveilleux à Malole pour la construction de notre école secondaire ». Johan aime les gens. Il est en phase avec ses ouvriers. Pour eux comme pour les autres, il a combattu pour la justice sociale et la sécurité. Pendant toute sa vie, il a eu à entendre de nombreux sermons et homélies. Lui-même aurait aimé prêcher sur l’étroitesse d’esprit, la justice et le relèvement de la personne.

A partir d’octobre 1962, il construit la nouvelle cathédrale de Kasama, un bâtiment impressionnant avec une toiture compliquée, et il y ajoute le presbytère, les bureaux et la résidence de l’évêque. La cathédrale est consacrée en septembre 1966. Il en était si fier, et à juste titre, que, de nombreuses années plus tard, il se souvenait encore de toutes ses mesures. Quand il sera à Vaassen, il en construira la réplique exacte, en modèle réduit, qu’il détruira plus tard par modestie. Son supérieur régional écrit le 25 mai 1964 :  « Excellent bâtisseur, efficace, il sait comment organiser son travail. Il fait habituellement l’initiation des jeunes Frères et a une bonne influence sur eux. »

Ensuite, il construit une église et le presbytère à Lubushi, une extension de l’hôpital et des logements pour le personnel à Chilubi, une nouvelle église à Luwingu, une école ménagère et un couvent à Kapatu, une église à Mungwi, et 80 maisons dans un camp de lépreux à Kasama. En outre, il fait lui-même beaucoup pour les lépreux. Son supérieur régional écrit le 21 mars 1978 : « Il a le don de bien s’entendre avec ses ouvriers. Il est aimé par les gens et par ses confrères. C’est un confrère agréable qui s’intègre facilement dans les différentes communautés ».

De septembre 1986 à juillet 1988, il est en Hollande pour raison de santé. A partir de cette époque, il a des problèmes d’équilibre. Néanmoins, il retourne en Zambie, comme hôtelier de notre maison de Lusaka, où notre confrère Paul Donders est alors responsable. Il s’occupe aussi du jardin et des fleurs, et en est très fier. Début 1992, l’ambassadeur de Hollande vient lui conférer la médaille de Chevalier de l’Ordre d’Orange-Nassau. De son expérience en Zambie, il dira : « Je me suis senti chez moi dès mon arrivée et j’ai tout aimé ».

Johan rentre pour de bon en Hollande le 3 mai 1995. Après quelques mois de vacances dans notre communauté de Tilburg, il va à Vaassen pour remettre en état un ancien couvent destiné à recevoir une communauté de MAfr. et devenir leur économe. Il collabore si bien avec la dame qui vient faire la cuisine que, sur l’invitation de l’archevêque de Kasama, il part en Zambie avec elle pour lui montrer le pays et les gens qu’il a tant aimés. A cette occasion, il reçoit la décoration papale « Pro Ecclesia et Pontifice ».

En mai 2002, il se retire à Heythuysen. Il aime encore bricoler et fabrique le mobilier de sa propre chambre, qui témoigne de son habileté. Il fait aussi un moulin à vent en modèle réduit qui agrémente le jardin. Sa surdité et la détérioration progressive de sa vision l’inquiètent beaucoup.
Un vendredi soir, il ne se sent pas bien. Le lendemain matin, 17 janvier 2009, il s’éteint à l’arrivée de l’ambulance. La messe de funérailles est présidée par Jan Mol, notre supérieur délégué. Win Wouters, qui l’a connu pendant de nombreuses années en Zambie, donne l’homélie. Il présente d’une manière personnelle ce qui est décrit plus haut et insiste sur la disponibilité de Johan pour rendre service aux Zambiens et aux confrères. Il dresse un portrait exact de Johan, l’illustrant par des images telles que son sourire, les énormes choux-fleurs de son jardin, le professionnel, l’abeille industrieuse ou la cathédrale bâtie avec des vitraux qui laissaient passer des rayons propres à créer une atmosphère paisible et mystique. En outre, il est maintenant un de nos ancêtres Bemba.

Sa famille est venue nombreuse et prend une part active au déroulement de la liturgie. Sa belle-sœur dit quelques mots au début, pendant que six neveux et nièces allument des cierges autour du cercueil et que six autres lisent les intentions de prière. Vers la fin, l’épouse d’un des neveux nous partage ses souvenirs. Leur oncle Johan voyait tout le monde et toutes choses avec émerveillement. Il s’intéressait à chacun et chacune et se rappelait tout ce qu’il avait vu et entendu. Il aimait les visites et recevoir des cadeaux ; il aimait aussi en donner et alors son visage s’illuminait. Il vivait dans l’action de grâce. Il pouvait vous captiver avec ses histoires, mais il savait aussi bien écouter.
Il repose maintenant dans notre cimetière de St Charles, à Heythuysen.

Sa règle de vie était : « Libéré par l’amour, appelé à aimer ».

Marien van den Eijnden





Père Guy Lefebvre

1927 - - 2009

Le Père Guy Lefebvre est né le 26 février 1927 dans la paroisse Sainte-Anastasie de Lachute, dans le diocèse de St-Jérôme au Québec. Il grandit dans une famille exemplaire, entouré de l’amour de parents, de frères et sœurs toujours très attentionnés à lui. C’est pour cela qu’il demeurera toujours très attaché à sa famille. Il fait ses études primaires à l’école St-Viateur de Lachute, et ses études secondaires au Collège Jean-de-Bréboeuf de Montréal de 1940 à 1947. Pour les deux années de philosophie, il est au séminaire de philosophie de Montréal. C’est de là qu’il écrit au responsable des Pères Blancs : « Après avoir étudié la question de ma vocation avec mon directeur spirituel qui m’encourage à poursuivre mon idéal, et après avoir réfléchi sérieusement, j’ose solliciter mon admission au noviciat des Pères Blancs. Je me recommande à vos prières, pour que le Maître de la moisson continue à m’accorder les grâces nécessaires à la réalisation de la belle vocation qu’il a suscitée en moi. »

Guy commence son noviciat à St-Martin de Laval le 1er août 1949. Il fait ses études théologiques au scolasticat des Pères Blancs d’Eastview, près d’Ottawa, de 1950 à 1954. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire le 26 juin 1953. Il est ordonné prêtre le 30 janvier 1954 dans sa paroisse natale de Sainte-Anastasie de Lachute par Mgr Émilien Frenette, évêque de St-Jérôme.
Notre confrère a vécu cette période de formation d’une façon très détendue. Il est plutôt tourné vers le pratique. Il aime les travaux manuels et il soigne bien ce qu’il fait. Il possède des talents de dessinateur et d’imitateur qu’il utilise pour détendre les autres. Il a aussi le talent de ne jamais blesser ses confrères. Il n’est pas compliqué et ne complique pas les choses. Ce qui fait qu’il est bien pour la vie communautaire. Sa grande richesse de cœur le pousse à être serviable et charitable envers tous. Ce sont là des traits de caractère qu’on retrouvera durant toute sa vie.

À la fin de ses études de théologie, et après un congé en famille, le Père Lefebvre part quelques mois en Angleterre afin de se préparer à sa mission en Zambie. À la fin de 1954, il arrive dans le diocèse de Kasama. Il est d’abord vicaire à Chilubula, où il apprend le Chibemba. En 1957, il est économe général du diocèse, et l’année suivante il retourne au ministère paroissial. En 1960, il part au Canada pour un congé et pour des raisons de santé. Après des soins médicaux et un bon repos, il est nommé à notre maison de St-Boniface, au Manitoba, pour collaborer à l’animation missionnaire.

En 1965, Guy retourne en Zambie et continue son travail dans les paroisses suivantes du diocèse de Kasama : Kapatu, Nsombo, Mulobola, Rosa, Lwena. En 1977, après un congé au Canada, il est nommé dans le diocèse de Ndola, comme curé dans la paroisse de la ville minière de Mufulira. C’est tout un changement et un nouveau défi pour lui. Il passe d’un apostolat en milieu rural à un apostolat en milieu urbain. Au début de 1985, il revient au Canada pour un repos et une année sabbatique. Il en a bien besoin. Par la suite, il jugera que sa santé ne lui permet plus de retourner en Afrique.

Mais ce n’est pas la retraite pour notre confrère. D’abord, un stage de recyclage de quelques mois à Montréal. Puis, une année d’étude en pastorale à Ottawa. En 1986, bien préparé, il commence une nouvelle carrière d’aumônier à l’Hôpital général d’Ottawa. Pendant plus de 15 ans, il va accomplir ce ministère avec zèle et succès. Il répète souvent : « Je ne me suis jamais senti autant prêtre que dans ce ministère hospitalier. » Mais ce n’est pas toujours facile, car il a souvent des problèmes de santé. En 1998, il annonce à l’archevêque d’Ottawa, Mgr Gervais, sa démission comme aumônier à plein temps, tout en acceptant de continuer à offrir des services occasionnels à cet hôpital. L’évêque lui écrit : « Il y a parmi nous des prêtres qui oeuvrent dans la discrétion, qui ne font pas parler d’eux, mais qui sont d’une efficacité, d’un dévouement et d’une bonté extraordinaires. Je vous compte parmi ces prêtres. Depuis le temps que vous exercez le ministère à l’Hôpital général, je n’ai entendu que des louanges à votre sujet. »

En 2004, le Père Lefebvre se retire définitivement de toute activité pastorale. Il demeure membre de la communauté des Missionnaires d’Afrique d’Ottawa. En 2007, son état se dégrade et il est hospitalisé. Il se plaignait depuis quelque temps de maux de tête, et il est même tombé quelques fois. Après une évaluation, on décide de l’opérer à la tête. Et tout se passe bien. Mais lorsque vient le temps de la convalescence, on juge qu’il est mieux de ne pas le renvoyer dans notre maison d’Ottawa, car il a besoin de soins et d’encadrement. Le 31 août 2007, il est transféré à l’infirmerie des Pères Capucins à Montréal.

C’est là qu’il décède le 1er janvier 2009. Il est exposé à notre maison du Boulevard de l’Acadie de Montréal. C’est dans la chapelle de cet endroit que sont célébrées les funérailles le 10 janvier. L’inhumation a lieu au cimetière de Lachute dans le lot familial.

Beaucoup de membres de sa famille, et de nombreux amis, assistent aux funérailles. Sa nièce Claire et son neveu Pierre donnent de beaux témoignages. C’est le Père Walter Vogels, MAfr., qui donne l’homélie des funérailles. Il a vécu avec Guy pendant environ 25 ans dans notre communauté d’Ottawa. Voici quelques extraits de son beau témoignage : « Guy était un homme bon, un homme sage. Il n’était pas un académique. Il avait peu d’intérêt pour les livres, mais beaucoup pour les personnes. Quel homme charmant, toujours de bonne humeur, un homme heureux qui voulait rendre les autres heureux. Des blagues, des farces, des jeux de mots sans fin… Il nous a fait rire, et il a rendu la vie de communauté vivante… Sa joie et son rire ont dû faire du bien aux malades dans leurs souffrances. Il était bon pour tout le monde, peu importe leur race, leur langue, leur religion. Guy était un homme joyeux, mais cela ne signifie nullement qu’il était superficiel. Il était un homme sensible; sensible aux souffrances des autres durant ces nombreuses années à l’hôpital, la période de sa vie qu’il considérait comme la plus riche… »

Qu’il reçoive la paix et le bonheur que le Christ lui a promis.

Lauréat Belley




Père Louis-Philippe Laurin

1914 - - 2009

Le Père Louis-Philippe Laurin est né le 16 août 1914 dans la paroisse Saint-Clément de Beauharnois au Québec. Il grandit dans une famille de 8 enfants : 5 garçons, dont 3 deviennent prêtres; et trois filles qui s’engagent toutes dans la vie religieuse. Ses parents sont de fervents catholiques et ils transmettent leurs valeurs à leurs enfants. Sa mère, malade, écrit à un de ses fils partant pour les missions du Chili : « Je souffre et je sens que le Bon Dieu veut mes souffrances pour mûrir les vocations de mes enfants. Qu’ils aillent n’importe où, peu importe, pourvu qu’ils soient à la place assignée par Dieu. Va, mon fils, je désire que tu sauves autant d’âmes que tu feras de pas pour t’éloigner de ta mère. On me conseille de ne pas al­ler à ton départ. Mais ne crains rien, je serai là et ne va pas croire que je vais y aller pour pleurer. Non, je suis trop fière de vous voir consacrés au Bon Dieu. »

Philippe fait ses études primaires à Beauharnois, d’abord chez les Sœurs, puis chez les Clercs de Saint-Viateur. Il fait ses études secondaires au séminaire de Valleyfield pendant 8 ans, dont 2 années de philosophie. C’est de là qu’il écrit au supérieur des Pères Blancs à Éverell pour demander son admission. Mais ce n’est pas une décision facile pour lui. Il écrit à ce sujet: « Le cœur serré, plus indécis que jamais, je me suis acheminé vers le Postulat Père Blanc à Éverell. L’atmosphère était fraternelle et, après une semaine, il y a eu la retraite d’entrée. Avec la grâce de l’Esprit-Saint, l’exemple d’une quarantaine de jeunes ayant le même idéal que moi, la lumière se fit et j’ai retrouvé la paix. L’année fut heureuse et sans difficultés majeures. » Cette année à Éverell a été aussi sa première année de théologie.

Après une année de noviciat à St-Martin, le Père Laurin est au scolasticat des Pères Blancs à Eastview de 1938 à 1941 pour ses 3 dernières années de théologie. C’est là qu’il fait son serment missionnaire le 22 juin 1940. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1941 dans la cathédrale d’Ottawa par l’archevêque, Mgr Vachon. Les débuts au scolasticat sont difficiles. C’est l’ouverture de ce scolasticat. Il y a un groupe de scolastiques qui vient de Thibar, et un autre qui vient de St-Martin. Il y a beaucoup de divergences. Il faut quelques mois pour se comprendre. Mais par la suite, Philippe affirme que pour lui ce temps de formation s’est passé sans grosses difficultés. Même ses professeurs donnent une bonne appréciation de lui.

Pendant la deuxième guerre mondiale, en septembre 1941, notre confrère entreprend un long et périlleux voyage qui le conduit au Malawi. Il va missionner près de 50 ans dans ce pays. Il est d’abord vicaire à la paroisse de Mtendere en fondation. Puis, professeur au petit séminaire de Kasina. Après 2 ans comme curé de Likuni, il est nommé recteur du séminaire de Kasina en octobre 1946. Il y restera presque 10 ans. En 1951, il va en congé au Canada. À cette occasion, on lui demande d’aller aider à Franklin pour être responsable des aspirants Frères Missionnaires d’Afrique. L’année suivante, à sa grande satisfaction, il retourne au Malawi où il va missionner dans diverses paroisses comme supérieur : Guillemé, Visanza, Nathenje, Lilongwe. À partir de 1986, il sera vicaire à Lilongwe, en travaillant surtout dans la partie rurale de la paroisse de Chilinde.

Il est un homme d’ordre et de décision en tous ces endroits, un travailleur consciencieux et zélé, un bon organisateur qui essaie de respecter ses inférieurs, un homme de piété solide. Ces qualités l’aident à traverser les moments difficiles, car il connaît de grandes souffrances. Par exemple, en 1974, il reçoit la visite au Malawi de son jeune frère, le Père Paul-Émile, supérieur provincial des Oblats au Chili. En arrivant au Malawi, son frère se sent malade, on le conduit à l’hôpital, et il décède quelques jours plus tard. Cela a marqué notre confrère : ce fut une de ses grandes souffrances. Il écrit au sujet des moments difficiles : « Heureusement que le Seigneur m’a fait la grâce de voir sans cesse tout le positif dans les épreuves et l’apostolat. Les ombres nous aident à percevoir mieux les points lumineux. »

En juin 1996, le Père Laurin rentre au Canada définitivement. Ses forces diminuent, et il désire être près de sa famille pour l’aider. Il est nommé membre de la communauté de la rue St-Hubert à Montréal. Il écrit au sujet de sa retraite : « Je remercie Dieu de me donner d’avoir plus de temps à consacrer à la prière et à la lecture. Un jour vient où Dieu demande à chacun de renoncer à son œuvre, d’abandonner ce à quoi il s’est dévoué corps et âme durant de nombreuses années. Je veux demeurer réaliste et optimiste, avec un cœur reconnaissant pour le passé et un cœur confiant dans le Seigneur pour l’avenir. »

À la retraite, Louis-Philippe ne reste pas inactif. Il continue de faire un peu de ministère et à s’impliquer dans la vie de communauté. Comme loisir, il se vantera d’avoir joué au tennis jusqu’à l’âge de 88 ans. C’est un accident, en avril 2007, qui va mettre un terme à la plupart de ses activités. Il est bousculé à une station de métro et tombe. À l’hôpital, on constate qu’il a une fracture à la hanche gauche qui nécessite une opération délicate et une réhabilitation difficile à son âge. On l’envoie à l’infirmerie des Capucins à Montréal pour qu’il poursuive sa convalescence. Il restera là jusqu’à son décès le 14 janvier 2009. La dépouille mortelle est exposée à notre maison du Boulevard de l’Acadie, à Montréal, et les funérailles sont célébrées le 17 janvier au même endroit, suivies de l’inhumation au cimetière St-Martin de Laval, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Le Père Georges Albert Mondor, MAfr., prononce l’homélie des funérailles. Il a vécu avec Philippe pendant de nombreuses années. Il écrit : « Il a été, sa longue vie durant, messager de l’Évangile, parce qu’il s’est nourri de la Parole de Dieu qu’il méditait chaque jour. Il a développé en lui une foi pleine de maturité qui a assuré la persévérance et la fidélité dans sa vocation missionnaire. Partout où le Père Louis-Philippe est passé, il a laissé sa marque, parce que dans son apostolat il a vécu sa vie d’apôtre en étroite intimité avec Jésus. »

À la fin de la messe, le Père Denis-Paul Hamelin, qui l’a bien connu aussi, donne un beau témoignage à son sujet. En voici un extrait : « Quand je suis arrivé au Malawi, le Père Laurin était déjà un missionnaire chevronné. J’ai vite découvert chez lui le sage à qui on aime se confier et qui sait donner des conseils pertinents. Bien des confrères en ont fait leur confident. Il hésitait cependant à assumer des responsabilités trop larges. Il excellait plutôt dans les relations individuelles et personnelles.

Il était aussi très attentif aux besoins spirituels des religieuses. Bien des Sœurs de la Congrégation des Sœurs Thérésiennes ont trouvé chez lui un père spirituel accueillant, ouvert et perspicace. Les chrétiens de toutes les paroisses où il a œuvré, tout comme les séminaristes à qui il a donné les premières années de sa vie missionnaire, ont été touchés par sa simplicité et sa disponibilité. Tous pouvaient l’approcher avec confiance. S’il avait des préférences, c’était pour les plus humbles et les plus démunis. Il était l’homme fidèle, fiable, toujours au poste pour remplir son devoir de pasteur. Mais il restait aussi très humain, toujours présent pour les rencontres fraternelles. »

Cher Philippe, merci pour ce que tu as été pour nous. Merci pour tout ce que tu as réalisé au Malawi.

Lauréat Belley




Père Urbain De Bouck

1920 - - 2008

Notre confrère est né à Tielt, une petite ville de Belgique dans le sud de la Flandre occidentale, le 28 juin 1920. Il y fait ses études primaires et secondaires au collège Saint Joseph. En septembre 1939, il se présente à Boechout pour y commencer sa formation missionnaire. Lorsque la guerre éclate en mai 1940, Urbain part pour l’Afrique plus tôt qu’initialement prévu. Avec ses compagnons d’étude, il se réfugie à Alger, à Maison Carrée, où il terminera ses études de philosophie et fera son noviciat. Il ira faire ses études théologiques en Tunisie, d’abord à Carthage, puis à Thibar, où il fera son serment missionnaire le 27 juin 1945. Il terminera ses études théologiques au scolasticat d’Heverlee où il sera ordonné prêtre le 22 avril 1946.

Le 21 novembre de la même année, Urbain arrive au Burundi et est nommé directeur des écoles à Rumera. Une année plus tard, il déménage à Bujumbura, où il reste responsable des écoles. C’est un homme effacé, mais qui a de nombreux contacts, surtout avec les jeunes. Il est exigeant, et on respecte volontiers son autorité, car elle est souriante. Après une visite, le Père Régional note : « C’est un homme aimable et serviable, gai de caractère, un peu timide et effacé. Il est tellement pris par ses nombreux contacts qu’il doit faire des efforts pour être ponctuel, sans y réussir toujours. »

Suite à des maux de tête et à une certaine fatigue, il trouvera une vie plus paisible dans les postes de Kibumbu et Rumonge. Fin 1955, il prend son premier congé en Belgique, et se repose une année dans notre maison de Gits, près de sa famille.

Revenu au Burundi au début de février 1957, il passe quelques mois dans la communauté de Ngagara, puis est nommé à Rumonge, toujours comme responsable des écoles. Début 1961, il sera pendant trois années supérieur à Cibitoke. Là aussi les gens l’apprécient comme un homme d’un abord très facile et de conversation agréable. Par contre, il y a pas mal de tensions dans la communauté. Il reconnaît qu’il est fort sensible et assez fermé par tempérament. Il se sent un peu méconnu par ses confrères et cela le décourage. Après son congé en Belgique en 1964, il sera pendant quatre années supérieur de la paroisse de Musigati.

Après un bref séjour à Kiganda, il exercera son apostolat dans un faubourg de Bujumbura, et c’est dans ce milieu « urbain » qu’il trouvera vraiment son épanouissement (son nom l’y prédestinait). Il y apprend le kiswahili et anime plusieurs groupes de prière, surtout de jeunes. Entre 1968 et 1986, les nominations se succèdent et nous retrouvons Urbain comme vicaire dans les paroisses de Karinzi, Mubimbi, Masango, pendant 3 années dans la paroisse Saint Michel à Bujumbura et finalement à Nyakabiga. Fin 1986, après 40 ans de présence au pays, il reçoit du gouvernement, comme les autres confrères, « l’autorisation de quitter définitivement le Burundi ! » Ses supérieurs envisagent de l’envoyer éventuellement dans l’est du Congo. Au mois de juin 1987, Urbain suit la session et la grande retraite à Jérusalem.

En février 1988, il peut cependant retourner au Burundi et nous le retrouvons comme vicaire à Mabayi, dans le diocèse de Bubanza. Il devient également membre du Conseil régional. Dès le mois de novembre de cette année, Urbain est de nouveau à Bujumbura dans la pastorale urbaine au quartier de Kinindo.

Urbain nous a laissé le meilleur de lui-même et le condensé de sa pastorale profonde dans un petit livre de 70 pages intitulé « Apprends à prier », édité par les Presses Lavigerie de Bujumbura en 1987 et réédité en 1994. Ce livre exprime bien l’art qu’avait notre confrère de montrer aux gens de la base, en toute simplicité et d’une façon très concrète, ce chemin intérieur qui mène vers le Père, en union fraternelle avec tous.
Urbain viendra désormais presque chaque année en Belgique pour quelques semaines de repos : de fortes migraines le font souffrir. Au cours de ses dernières années au Burundi, il réside à la PAR (Procure d’Accueil pour Religieux) à Bujumbura et il assure le service d’aumônier des Soeurs religieuses Bene­mariya.

Le 8 février 1998, il retourne définitivement en Belgique et est nommé à la communauté de la procure d’Anvers. Début juillet de l’année suivante, une forte hémorragie cérébrale oblige ses responsables à le placer à la maison de repos « Avondrust », à Varsenare. Lui qui savait si bien raconter et blaguer a maintenant de grands problèmes d’élocution. Mais il reste fidèle à sa prière, et va régulièrement jusqu’à la grotte dans le parc. Il va souvent saluer les confrères qui habitent le « château » voisin. Aimable et très simple, il accueille les bons services du personnel soignant. Grâce à la logopédie, il ressent une légère amélioration et ce qu’il n’arrive plus à exprimer en paroles, il le dit avec son beau sourire.

En 2006, il peut encore célébrer dans la joie son jubilé de 60 ans de sacerdoce.
Le 21 février 2008, son Abba-Père l’appelle près de lui : « Cela suffit, Urbain ! Maintenant tu peux venir chez Moi pour de bon !»
Le 27 février, au cours d’une célébration communautaire d’action de grâces, nous avons remercié le Seigneur et Urbain dans la chapelle de Varsenare. Il est ensuite inhumé au cimetière des Pères Blancs dans le parc de la maison.

Dries Fransen

 




Père Georges Cogels

1918 - - 2008

Notre confrère Georges Cogels est né à Bexhill-on-sea (Angleterre) le 24 septembre 1918. Il est le 4ème garçon d’une famille qui comptera huit enfants. Au cours de la première guerre mondiale, la famille quitte son château de Herlaer à Herenthout, dans la province d’Anvers, pour se réfugier en Angleterre. Revenu au pays, Georges fait ses premières années d’études secondaires au collège saint Paul à Godinne, pour terminer ses humanités classiques à l’école abbatiale des Pères Bénédictins à Maredsous. Il commence sa formation Père Blanc en septembre 1937. Après deux années de philosophie à Glimes, il fait son noviciat à Varsenare (1939-1940) et ses études de théologie au scolasticat à Heverlee, où il fait son serment missionnaire le 25 avril 1943. Il y sera ordonné prêtre par Mgr Carton de Wiart le 10 avril 1944.

Après son ordination, Georges passe six ans en Belgique pour aider à la formation des candidats qui sont nombreux en ces années-là. A Thy-le-Château, il donne un coup de main à l’économe et s’occupe plus spécialement des postulants Frères. Il devient ensuite économe et socius du Maître des novices à Varsenare pendant trois ans. Son dévouement et sa charité y sont beaucoup appréciés. Différents supérieurs notent : « Très bon confrère, un homme sur qui on peut compter. »

En octobre 1950, il s’envole pour la première fois vers l’Afrique où il est nommé dans le vicariat apostolique de Baudouinville. C’est dans la mission de Kamisuku qu’il s’initie à la langue swahili et s’insère dans la pastorale paroissiale. Il passe ensuite deux ans au petit séminaire de Lusaka et cinq ans au grand séminaire de Baudouinville, où il est économe et professeur. Fin 1958, il revient en Belgique pour un congé et, début 1959, il fait sa grande retraite à Mours.

De retour au Congo en juin de cette année, il passe quelques mois comme vicaire dans la paroisse de Lubuye, puis une année comme curé à Kabalo, et enfin trois ans comme curé à Kalemie. C’est de là qu’il partira en congé en 1964, après l’épreuve de la rébellion muléliste.

En mai 1965, nous retrouvons Georges comme curé à Lubuye pendant 10 ans et à Kabalo pendant 7 ans. Lors de son jubilé d’or, il évoquera cette période comme suit :

« De 1965 à 1982, j’ai travaillé en brousse comme responsable de deux missions, Lubuye et Kabalo. Missions fort étendues mais peu peuplées. Je garde un bon souvenir de ces randonnées en brousse et de mon contact avec les gens. »

En 1982, Georges est muté à Likasi dans l’archidiocèse de Lubumbashi. Il y restera pendant dix ans ; six ans comme curé, et, après avoir célébré son anniversaire de septante ans, encore quatre ans comme vicaire.
Il en écrit : « Nous vivions au milieu des gens. Ce furent encore des années fort actives : responsabilité de deux paroisses et animation du projet agricole appelé « Shalamo – shamba la umoja ». Cette œuvre avait été commencée par un frère Xavérien de Bruges ; il avait reçu des autorités locales une grande plaine de brousse et avait invité les jeunes à s’y mettre : cela deviendra un champ commun cultivé par ces jeunes et le partage de la récolte leur permettra de survivre.

Georges devient le responsable du financement de cet important projet agricole et il peut montrer son enthousiasme, son amour pour les jeunes Africains. A partir de 1987, il viendra tous les deux ans passer quelques mois de congé en Belgique.
Suit une nouvelle étape de 11 ans: à partir de fin 1993, Georges résidera dans notre maison « Kaoze » à Lubumbashi et il sera l’aumônier de l’hôpital « Sendwe » dans cette ville.
Dans une lettre collective à sa famille et ses amis, il écrit alors : « Je suis émerveillé de la foi de beaucoup de malades : les ressources de foi et d’espoir que certains trouvent dans la prière, le sacrement du pardon, l’onction des malades. » Il se dévoue corps et âme, prenant très à coeur les besoins d’un grand nombre, tant en nourriture qu’en médicaments.

En novembre 2003, Georges se voit contraint d’écrire au provincial de Belgique que sa santé l’oblige à envisager son retour définitif. Un confrère de sa communauté à Lubumbashi écrit : « Nous retenons de Georges ce que le consul de Belgique disait, quand il a mentionné le Père Cogels dans son discours, lors de la fête nationale le 21 juillet : sa jovialité et sa bonté. »
Rentré en Belgique, il est nommé au home saint Joseph à Evere. Il y subit une lourde opération dont les suites se feront sentir particulièrement aux jambes.

Sa vie ne sera plus qu’une suite de hauts et de bas, mais sa bonté et sa jovialité restent les mêmes qu’à Lubumbashi. Un confrère s’occupe en particulier de lui et une dame congolaise vient régulièrement au home pour lui permettre d’aller se promener.
Le soir du lundi 3 novembre, Georges décède. La messe des funérailles est concélébrée le 7 novembre dans l’église saint Vincent à Evere.

Dans son homélie, notre confrère Ghislain De Jaeger nous donne son témoignage. Il connaît Georges depuis son ordination sacerdotale à Heverlee en 1944. Après avoir retracé les grandes étapes de la vie de Georges, Ghislain conclut en disant : « Le père Georges a toujours été un homme bon et jovial ; il faisait bon de vivre en communauté avec lui. » Georges a été inhumé le même jour dans notre cimetière à Varsenare.

Dries Fransen




Père Jacob de Wit

1915 - - 2009

Jacob est né le 21 novembre 1915 à ‘t Zand, aux Pays Bas. Désirant devenir missionnaire, il suit notre formation à St Charles, près de Boxtel, Maison Carrée, en Algérie et ‘s Heerenberg, aux Pays bas, où il fait son serment le 5 juin 1941, et est ordonné prêtre le 30 mai 1942. Sa sœur Rika devient une SMNDA, et ses frères Cor, Albert et Piet, le suivent dans la Société. Leur père étant mort, leur mère reçoit la décoration papale Pro Ecclesia et Pontifice.

Durant les années de guerre, Jacob est curé de paroisse à Breezand, et part pour la Tanzanie le 20 mai 1946, au diocèse de Sumbawanga, à la paroisse d’Urwira. Grand travailleur, ayant un sens aigu de l’ordre et du devoir, il veut en faire plus qu’il ne peut. Parfois étroit d’esprit, il a une volonté forte, est toujours disponible au service des autres, avec un grand cœur et un enthousiasme communicatif. Les responsables doivent plutôt le freiner que le pousser.

En 1948, il va à Mpanda, une petite ville où se développe une mine de plomb et d’or. Les ouvriers viennent de toutes sortes de groupes ethniques pour gagner de quoi acheter une bicyclette, une maison, payer une dot, etc. Puis ils repartent. Il en résulte une population très mélangée, qui change constamment. Pas facile pour la pastorale. La paroisse a la taille d’une demi-province hollandaise, et Jacob s’y déplace à bicyclette ou à moto. Au bout d’un an, il doit aller se faire soigner en Hollande et reste un an en sanatorium.

En 1951, il devient secrétaire provincial et, à partir d’août 1952, commence sa première période de “propagande” dans le sud de la Hollande. Il voyage beaucoup. Aux 400 volontaires qu’il trouve en arrivant, il en ajoute 1200, qu’il envoie placer et ramasser des troncs pour les missions et vendre des calendriers. Il lance de nouveaux clubs de couture et clubs de mission destinés spécialement à aider à la formation d’un clergé autochtone. Il prêche dans de nombreuses paroisses.

Au début de 1958, il peut retourner à Mpanda et trouve là « beaucoup de travail dans un endroit difficile », mais « pas une seconde ne regrette la Hollande ».
Fin 59, il doit aller à Chala pour finaliser le projet ATAMU (Asso­ciation des commerçants africains de Mpanda en Ufipa), sorte de coopérative pour aider les commerçants indigènes à concurrencer les Indiens et les Arabes, avec des antennes dans plusieurs villages. « Ce pourrait être profitable et d’une grande aide », é­crit-il, mais, à cause de la mauvaise gestion et de la rivalité parmi les MAfr, le projet s’écroule. Il part alors à Milala.

Au début de 1962, 1300 réfugiés Kényans de la guerre Mau-Mau arrivent dans la paroisse. On s’attend à ce qu’ils deviennent 6000. Ils fondent le village de Katuma et Jacob obtient du gouvernement la permission de construire deux écoles avec les logements des maîtres, les gens cuisant eux-mêmes les briques. Plus tard dans l’année, via l’ONU, on décide d’établir 6000 réfugiés burundais sur la paroisse, dans le village de Mwese.
En novembre, a lieu une réunion diocésaine de « l’apostolat laïc » à laquelle participent le curé et une délégation de laïcs de presque toutes les paroisses. Le but est de lancer ce mouvement dans toutes les paroisses pour aider les laïcs à jouer un plus grand rôle dans la construction de la communauté. En septembre 1965, Jacob va à Urwira. Son supérieur régional dit de lui qu’il « court après les âmes comme personne. Il est toujours en mouvement et travaille pour deux. »

En décembre 1967, il revient en Hollande pour l’animation missionnaire. En 1971, il va passer quelques mois aux USA pour aider à lancer MIVA, une organisation destinée à procurer des moyens de transport aux missionnaires. Dans les années 1976-77, sa correspondance ressemble à du roman policier, tellement l’autorité passe par plusieurs personnes de caractères très différents. Au cours de ces années passées aux USA, Jacob prêche dans 25 États, informe et récolte des fonds pour MIVA. En 1978 un missionnaire américain est nommé directeur à sa place.

Vers le milieu de l’année 1980, Jacob devient l’aumônier du personnel marinier de l’intérieur, basé à Rotterdam. En septembre 1981, il est curé de Beesd et Gellicum-Rhenoy. Quand l’archevêque renouvelle sa nomination deux ans plus tard, il écrit : « Je suis heureux de voir que votre dévouement à ces deux communautés paroissiales est tellement apprécié ». Jacob y reste jusqu’en 1990. Les paroissiens l’appellent « le mouvement perpétuel », l’homme qui vient des missions, ayant un sens africain de la communauté, et aussi l’homme de la « propagande ». Le message qui les touche le plus est : « Soyez un, restez u­nis ». Jacob a le don de galvaniser les gens, de les aider à approfondir leur réflexion et leur foi. Il est toujours là, très présent, et toujours en mouvement. « Il franchira souvent le mur du son », disaient les paroissiens. Jacob lui-même disait : « Je pense qu’il est terriblement important que chacun d’entre nous, et tous ensemble, les yeux fixés sur le futur, nous construisions la paroisse. Je crois aux contacts et à l’hospitalité ». Il pense que la visite à domicile est encore plus importante que la liturgie, même s’il prend soin de cette dernière jusque dans les moindres détails. Une toile d’araignée dans l’église, un petit coussin par terre, un cierge tordu : Jacob les voit immédiatement et agit ! Après ses adieux, il se retire à Heythuysen.

En avril 1992, à 77 ans, il devient l’aumônier d’une maison de retraite pour Sœurs âgées à Someren et, à Witven, pour personnes âgées. Huit ans après, à l’âge de 85 ans, il devient l’aumônier d’une maison de retraite pour Frères. Le 7 janvier 2008, il se retire à St Charles, Heythuysen, mais il n’a pas fini de bouger!

Le lundi 20 janvier 2009, pour éviter la bousculade et le va-et-vient du déménagement des anciennes chambres vers le nouveau bâtiment, il vient pour quelques jours avec cinq autres confrères dans notre communauté de Dongen. Le soir, il participe à un jeu de société. Dans la nuit de mardi, il ne se sent pas bien et, le mercredi matin, le docteur l’envoie à l’hôpital. C’est là qu’il meurt paisiblement le vendredi 23 janvier 2009. Il a laissé un message à publier avec l’annonce de son décès. « Je demande humblement pardon pour toutes mes insuffisances humaines envers vous. Merci pour toute la bonté et l’amour que j’ai reçus de vous. Puissions-nous nous retrouver dans la maison de Dieu ».

La chapelle de St Charles est trop petite pour contenir ses nombreuses connaissances et c’est dans l’église paroissiale qu’on célébre les obsèques le 29 janvier 2009. Notre Supérieur délégué, Jan Mol, est le célébrant principal. Rika, SMNDA, la sœur de Jacob, parle avec son cœur au nom de toute la famille. Notre confrère Walter Lükewille, qui a été administrateur apostolique du diocèse de Sumbawanga pendant quelques années, est venu d’Allemagne avec deux autres confrères pour lui rendre hommage.

« Quand deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt. 18 : 20).

Marien van den Eijnden



PROFILES

Brother Johan Campschreur

1921 - - 2009


Johan was born the 7th April 1921 at Dieren, Netherlands. After Technical School, he followed a two-year training programme to become a lathe operator. He worked in a bicycle factory and a bicycle-tyre factory. Wishing to become a missionary, he followed our Formation programme at St. Charles near Boxtel and in ´sHeerenberg, where he took the Oath on the 17th September 1948. He became the receptionist there and in November 1950, he became monitor in the Brothers’ Formation in Marienthal.

Johan was a level-headed person with sound judgment. During his Formation he was the dean of his group and he did so in a sensible way. As he was older, they nicknamed him, “Uncle Johan”. On entering, he had to bring a good set of clothes and a hundred guilder fee, quite an amount at the time, especially right after the Second World War. It surprised him. “We gave ourselves, our time, our professionalism, and still we had to pay for it!”
He worked hard with order and method, cheerfully persevering, with a good sense of humour. He was mild by nature, easy to work with as someone who took initiatives and was reliable. He loved to read and to listen to music. He was good in carpentry and for some months he was on a practical course as a mechanic in a garage. He also followed a three-year correspondence course in architectural drawing.

In December 1954, he left for the present-day Archdiocese of Kasama, Zambia. In quick succession, he built a post office with 2 houses in Malole, a maintenance garage for the diocese with its office in Chilubula, a school in Lwena, the presbytery in Lubushi, a school and a hospital with a convent on the Island of Chilubi, and from 1961, together with “Kajotters” (Young Catholic Workers), a Secondary School in Malole.
The sending out of those YCW was an experiment that proved successful, providing a model of how lay labourers live and work, inspired by their Catholicism: with conviction, cheerfulness and a readiness to deny themselves.

On all those construction sites, Johan would spend the whole day long, flitting from one labourer to the next to check and to give instructions. Therefore, they nicknamed him “the Bat”. They got along well with him and respected him. Both his Regional Superior and his bishop were pleased with him. On the 30th January 1962, the latter wrote, “I have only good marks to give him. For the last 2 years, he did wonderful work at Malole for the building of our Secondary School”. Johan was interested in people. He empathised with his labourers. For them and in general, he fought for social justice and security. During his many years, he had to listen to quite a few sermons and homilies. He himself would have loved to preach about narrow-mindedness, justice and rehabilitating someone.

From October 1962, he built the new cathedral of Kasama, an impressive building with a complicated roof construction and joined to it the presbytery, the offices and the bishop’s house. The cathedral was consecrated in September 1966. He was rightfully so proud of it that many years later, he still remembered all the measurements. When he was in Vaassen, he built an exact scale model of it. Being a modest man, he demolished it later. His Regional Superior wrote on the 25th May 1964, “A very good and efficient builder; he knows how to organise his work. Younger Brothers are usually initiated by him and he has a good influence on them.”

He then built a church and the presbytery in Lubushi, an extension to the hospital and staff houses in Chilubi, a new church in Luwingu, a domestic science school and convent in Kapatu, a church in Mungwi, and 80 houses in a leper camp in Kasama. In addition, he personally did a lot for people with leprosy. His Regional Superior wrote on the 21st March 1978, “He has a special way of getting on well with his workers. He is liked both by the local people and the confreres. He is a pleasant confrere, who integrates easily in the different communities.”

From September 1986 to July 1988, he was in Holland for health reasons. From then onwards, he suffered from lack of balance. Nevertheless, he returned to Zambia, to be the Guest Master in our MAfr house in Lusaka, where our confrere Paul Donders was in charge. He also looked after the vegetable garden and his flowers, of which he was quite proud. In early 1992, the Ambassador of Holland arrived there to confer on him his decoration as Knight in the Order of Orange-Nassau. Of his Zambia experience, he said, “From my arrival I felt at home, and I had a splendid time.”

Johan returned for good to Holland on the 3rd May 1995. After some months of holiday in our Tilburg community, he went to Vaassen to fix up a former convent to receive a community of MAfr and be their bursar. He worked so well together with the lady who came to do the cooking, that on the invitation of the Archbishop of Kasama, he went to Zambia together with her to show her the land and the people he loved so much. On that occasion, he received the papal decoration, “Pro Ecclesia et Pontifice”.

In May 2002, he retired to Heythuysen. He still enjoyed his handicrafts and made the furniture for his own room, which shows his craftsmanship. He also made a scale model windmill which graces the garden. His deafness and growing visual handicap were a worry for him.

One Friday night, he did not feel well. The next morning, the 17th January 2009, when the ambulance arrived, Johan passed away. The funeral service was led by Jan Mol, our Delegate Superior. The sermon was given by Wim Wouters, who had known him for many years in Zambia. He touched in a personal way on the points described above and emphasised Johan’s readiness to render service to Zambians and to confreres. He drew an apt description of Johan, using images such as his smile, the huge cauliflowers he grew, the professional, the busy bee, the cathedral he built with special windows, which let the light pass through in beams, creating a mystical and peaceful atmosphere. In addition, he is now one of our Bemba ancestors.
His relatives had come in great numbers and took an active part at various sections of the liturgy. His sister-in-law said a few words at the beginning, 6 nephews and nieces lighting a candle round the coffin, 6 others each took a bidding prayer. Towards the end, the wife of a nephew shared her memories with us.

Their uncle Johan saw all and everything in a new light, and looked at them with wonder. He showed them great personal interest and remembered what he had heard and seen. He enjoyed visits and receiving presents; he liked to give them too and then his whole face would glow. He was an intensely grateful man. He could captivate you with his stories and was also a good listener.
We laid him to rest in our cemetery at St. Charles, Heythuysen.
His rule of life was, “Liberated by love, called to love.”

Marien  van den Eijnden





Father Guy Lefebvre

1927 - - 2009

Father Guy Lefebvre was born on the 26th February 1927 in St. Anastasie de Lachute parish, St. Jerome Diocese, Quebec. He grew up in an exemplary family, surrounded by the love of his parents, brothers and sisters, who were always very attentive towards him. For this reason, he always remained much attached to his family. He did his primary schooling at St.Viateur de Lachute School and his secondary studies at Jean de Bréboeuf College, Montreal, from 1940 till 1947. He did his two years of philosophy at the Montreal philosophy seminary.

From there, he wrote to the White Father Provincial, ‘After examining the question of my vocation with my Spiritual Director, who encourages me to pursue my ideal, and after serious reflection, I would like to apply for admission to the novitiate of the White Fathers. I recommend myself to your prayers so that the Lord of the harvest may continue to grant me the necessary graces to bring to completion the beautiful vocation he has kindled in me.’
Guy began his novitiate at St. Martin de Laval on the 1st August 1949. He did his theological studies at the White Father Scholasticate at Eastview, near Ottawa from 1950 till 1954. He took his Missionary Oath there on the 26th June 1953. He was ordained to the priesthood in his home parish of Sainte-Anastasie de Lachute by Bishop Émilien Frenette of St-Jérôme.

Our confrere lived out his time of Formation in a very relaxed way. He was more attracted to the practical side. He liked manual work and was meticulous in what he did. He had the talents of an illustrator and an imitator, which he put to use to entertain others. In addition, he had the gift of never hurting his confreres. He was not complicated and did not complicate life. This made him good for community life. His great generosity of heart compelled him to be obliging and charitable towards everyone. These are the character traits he would have throughout his life.

At the end of his theological studies and after home leave in his family, Father Lefebvre left for England for a few months to prepare himself in view of his mission in Zambia. At the close of 1954, he arrived in the diocese of Kasama. He was firstly curate at Chilubula, where he learned Chibemba. In 1957, he became Diocesan Treasurer, only to return to parish ministry a year later. In 1960, he left for Canada on home leave and for health reasons. After medical care and rest, he was appointed to our St. Boniface house in Manitoba, to assist in missionary promotion.

In 1965, Guy returned to Zambia and continued his work in the following parishes of Kasama diocese: Kapatu, Nsombo, Mulobola, Rosa and Lwena. In 1977, after home leave in Canada, he was appointed to the diocese of Ndola, as parish priest of the mining town of Mufulira.
It was quite a change and a new challenge for him. He went from a rural apostolate setting to an urban one. At the start of 1985, he returned to Canada for rest and a sabbatical year. He was in dire need of one. As a result, he reckoned that his health would not allow him to return to Africa.

However, it was not retirement for our confrere. He first did a few months in an updating course at Montreal, then a year of pastoral studies at Ottawa. In 1986, he was well prepared to begin a new career as chaplain to Ottawa General Hospital. He would carry out this ministry with enthusiasm and success for over 15 years. He often repeated, ‘I have never felt so much a priest as in this hospital ministry.’

Nevertheless, it was not plain sailing, as he often had health problems. In 1998, he submitted his resignation as full-time chaplain to Archbishop Gervais of Ottawa, while agreeing to continue to offer his services to this hospital occasionally. His Grace replied, ‘Among us, there are priests who work away discreetly, who are not spoken about, but who are of an extraordinary effectiveness, devotion and kindness. I count you among these priests. From the time you began to carry out your ministry at the General Hospital, I have heard nothing but praise for you.’

In 2004, Father Lefebvre retired from all pastoral activity for good. He remained a member of the Ottawa Missionaries of Africa community. In 2007, his state of health began to deteriorate and he was hospitalised. After consultation, it was decided to operate on his head. Everything went well. However, when it came time for convalescence, it was considered better not to return him to our Ottawa house, as he needed ongoing care and constant observation. On the 31st August 2007, he was transferred to the Montreal Infirmary of the Capuchin Fathers.

He passed away there on the 1st January 2009. His coffin was laid in state at our house at the Boulevard d’Acadie, Montreal. The Funeral Mass took place in the chapel there on the 10th January. Interment took place at the Lachute cemetery in the family’s plot.
Many members of his family and friends attended the funeral. His niece Claire and his nephew Pierre paid touching tributes. Father Walter Vogels, MAfr, gave the funeral homily. He had lived with Guy for around 25 years in our Ottawa community.

Here are some extracts from this fine testimony: ‘Guy was a good person, a wise man. He was not an academic. He had little interest in books, but much more in people. Such a charming man, he was very even-tempered, a contented man who wanted to make others contented too.

He was full of jokes, farces and puns without end. He made us laugh and brought the community to life. His cheerfulness and laughter must have made the patients feel better in their sufferings.

He was good to everyone, no matter their race, language or religion. Guy was a joyful person, but it does not mean he was superficial. He was a sensitive person and all the more sensitive to others’ suffering during his many years at the hospital, which he considered the best period of his life.’

May he receive the peace and happiness promised him by Christ.

Lauréat Belley





Father Louis-Philippe Laurin

1914 - - 2009

Father Louis-Philippe Laurin was born on the 16th August in Saint Clement’s parish at Beauharnois, Quebec. He grew up in a family of 8 children, 5 boys, of whom 3 became priests and 3 girls, who all entered Religious Life. The parents were devout Catholics who passed these values onto their children. His mother, when ill, wrote to one of her sons, leaving for the missions in China, ‘I am suffering and I sense that the Good Lord wants my sufferings to mature the vocations of my children. It does not matter where they go, as long as they are where God wants them to be. Go, my son, I hope you save as many souls as the footsteps you take to draw away from your mother. I have been advised against going to see you leave. Don’t worry, I will be there and don’t think I am going there to shed tears. Not at all, I take great pride in seeing you consecrated to the Good Lord.’

Philippe did his primary schooling at Beauharnois, firstly at the Sisters, then with the Clercs de Saint-Viateur. He completed his 8-year secondary studies at Valleyfield Seminary, including two years of philosophy. While there, he wrote to the White Father Superior at Éverell to apply for admission. However, it was not an easy decision for him. On this subject, he wrote, ‘Heart pounding, more uncertain than ever, I made my way to the White Father Postulancy at Éverell. The atmosphere was friendly and after a week there was the entrance retreat. The grace of the Holy Spirit and the example of about forty youngsters with the same ideal as I had shed light on it for me and I found peace. The year was spent happily without major problems.’ This year at Everell was also the first year of theology.

After a year’s novitiate at St. Martin, Father Laurin went to the White Father Scholasticate at East­view from 1938 till 1941 for his fi­nal three years of theology. He took his Missionary Oath there on the 22nd June 1940. He was ordained to the priesthood on the 7th June 1941 in Ottawa Cathedral by Archbishop Vachon. His beginnings at this scholasticate were difficult. It was early days for the seminary. There was a group of scholastics who came from Thibar and another from St Martin. There were lots of divergences. It took some months for understanding to take place. However, later, Philippe stated that for him this period of Formation was spent without great difficulty. Even his professors had a good impression of him.

During the Second World War, in September 1941, our confrere un­dertook a long and hazardous journey which led him to Malawi. He would carry out his mission in this country for nearly 50 years. He was firstly curate at Mtendere parish at its foundation. He then taught at the junior seminary of Kasina. In October 1946, after two years as parish priest of Likuni, he was appointed Rector of Kasina Seminary. He would remain there for almost ten years. In 1951, he took home leave in Canada. At that point, he was asked to help out at Franklin, to take charge of the Missionary of Africa Brother aspirants. To his great satisfaction, he was appointed back to Malawi the following year. He carried out his mission in various parishes as Superior, including Guilleme, Visanza, Nathenje, and Lilon­gwe. From 1986, he was curate at Lilongwe working especially in the rural part of Chilinde parish.

He was a man of order and decision in all areas, a conscientious and enthusiastic worker who organised things well and did his best to respect his co-workers, as well as a man of solid piety. These qualities helped him to live through difficult periods, as he underwent great suffering. For instance, in 1974, he received the visit to Malawi of Paul-Émile, his young brother, the Provincial Superior of the Oblates in Chile. On arrival, his brother felt unwell and was taken to hospital, but he passed away a few days later. This made a strong impression on our confrere. It was one of his greatest sufferings. On the subject of these difficult periods, he wrote, ‘Happily, the Lord granted me the grace always to see all the positive aspects in these trials and the apostolate. Shadows help us to see the points of light better.’

In June 1996, Father Laurin returned home to Canada for good. His strength was diminishing and he wanted to be near his family to help them. He was appointed a member of the community of the Rue St. Hubert at Montreal. On the subject of his retirement, he wrote, ‘I thank God for giving me more time to devote to prayer and reading. The day comes when God asks everyone to give up his works, to let go of that to which he had consecrated his body and soul for many years. I want to remain realistic and an optimist, with a heart thankful for the past and a heart trusting in the Lord for the future.’

Even if retired, Louis-Philippe was not inactive. He continued to carry out occasional ministry and involve himself in the life of the community. For his spare time, he would brag about playing tennis till he was 88. In April 2007, an accident put an end to most of his activities. He was jostled at an underground train station and fell over. At the hospital, they found he had fractured his left hip that required a delicate operation and a difficult physiotherapy for his age.

He was sent to the Capuchin’s Infirmary at Montreal to convalesce. He remained there until his death on the 14th January 2009. His coffin lay in state at our house on the Boulevard Acadie. The funeral took pla­ce on the 17th January at the same place, followed by interment at the St. Martin de Laval cemetery, in the plot reserved to Missionaries of Africa.

Father Georges Albert Mondor, MAfr, gave the funeral homily. He said, ‘Throughout his life, Louis-Philippe was a messenger of the Gospel, because he nourished himself from the Word of God he meditated daily. He developed a faith full of maturity that guaranteed perseverance and fidelity in his missionary vocation. Wherever Father Louis-Philippe passed, he left his mark, because in his apostolate, he lived his apostolic life in close communion with Jesus.’

Father Denis-Paul Hamelin, who also knew him very well, paid tribute to him at the end of the Mass. Here is an extract: ‘When I arrived in Malawi, Father Laurin was already a seasoned missionary. I soon discovered the wisdom in him when confiding in him, as he knew how to give relevant advice. Many confreres made him their trusted confidant. Nevertheless, he hesitated to take on responsibilities that were too sweeping. Instead, he excelled in private and personal relations. He was also very attentive to the spiritual needs of Sisters. Many Theresian Sisters found in him a welcoming spiritual Father, open and insightful. The Christians of all the parishes where he worked, as well as the seminarians to whom he gave his early years of missionary life were very impressed by his simplicity and readiness to be of service. Everyone could approach him confidently. If he had any preferences, it was for the lowliest and the most deprived. He was faithful, trusted, and loyal to his post, fulfilling his duty as pastor. Nevertheless, he also remained very human, always present for fraternal meetings.’

Dear Philippe, thank you for what you have been for us. Thank you for all you achieved in Malawi. Receive your well-deserved reward and continue your work from heaven above.

Lauréat Belley




Father Urbain De Bouck

1920 - - 2008

Our confrere was born on the 28th June 1920 at Tielt, a small town in the south of West Flanders, Belgium. He did his primary and secondary schooling there at St Joseph’s College. In September 1939, he arrived at Boechout to begin his missionary training. When the war broke out in May 1940, Urbain left for Africa sooner than initially planned. With his classmates, he fled to Maison Carrée at Algiers, where he completed his studies in philosophy and did his novitiate. He then went on to do his theological studies in Tunisia, firstly at Carthage then at Thibar, where he took his Missionary Oath on the 27th June 1945. He completed his theological studies at Heverlee Scholasticate, where he was ordained to the priesthood on the 22nd April 1946.

On the 21st November the same year, Urbain arrived in Burundi and was appointed schools director at Rumera. A year later, he moved to Bujumbura, where he remained in charge of schools. He was a shy and reserved person, but he had a lot of contacts, especially among youth. He was exacting, but was willingly obeyed, as he was always smiling. After a visit, the Father Regional noted, ‘He is an amiable and obliging person, with a cheerful character, a little shy and retiring. He is so taken up with his many contacts that he has to make a special effort to be on time, without always succeeding.’
Following on headaches and a type of fatigue, he would find life more peaceable in Kibumbu and Rumonge mission stations. At the end of 1955, he took his first home leave in Belgium and rested for a year in our house at Gits, near his family.

Back in Burundi in early February 1957, he spent some months in Ngagara community, and then was appointed to Rumonge, still in charge of schools. At the start of 1961, he was Superior at Cibitoke for three years. There also, the people appreciated him as easily approachable and with pleasant conversation. By contrast, there were a few tensions in community. He admitted he was very sensitive and by temperament quite withdrawn. He felt somewhat misunderstood by his confreres and this discouraged him.

After his home leave in Belgium in 1964, he was Superior of Musigati parish for four years. After a short stay at Kiganda, he carried out his apostolate on the outskirts of Bu­jumbura. It was in this ‘urban’ setting that he found his fulfilment (his name pointed to this). He learned Swahili and led several prayer groups, especially of young people.

Appointments followed one after another between 1968 and 1986. Urbain was to be curate in the parishes of Karinzi, Mubimbi, Masango, three years in Saint Michel’s Parish, Bujumbura, and finally at Nyakabiga. At the end of 1986, after 40 years in the country, he received, just like other confreres, a government ‘authorisation to leave Burundi for good’! Superiors were planning to send him to East Congo in due course. In June 1987, Urbain followed the Retreat Session at Jerusalem.

In February 1988, he was nonetheless able to return to Burundi and he was curate at Mabayi, in Bubanza Diocese. He also became a member of the Regional Council. From November that year, Urbain was once again at Bujumbura in the urban apostolate in Kinindo district. Urbain left the best of himself and a condensed version of his meaningful apostolate in a little book of 70 pages entitled, ‘Learning to pray’, published by the Presses Lavigerie, Bujumbura, in 1987, revised in 1994. This book aptly demonstrates our confrere’s art of speaking with great simplicity and of showing in a very practical way to people at the grassroots the inner pathway leading to the Father, in fraternal communion with everyone.

Urbain would from then on return to Belgium every year for a few weeks of rest. He suffered greatly from severe attacks of migraine. In his final years in Burundi, he resided at the PAR (Guest House for Religious) at Bujumbura and was chaplain to the Benemariya Sisters.
On the 8th February 1998, he returned for good to Belgium and was appointed to the Antwerp procurement office community. At the beginning of July the following year, he suffered a massive cerebral haemorrhage, obliging those in charge to place him in the ‘Avondrust’ rest home at Varsenare.

He who used to be so good at telling stories and jokes now had major problems in pronunciation. Howe­ver, he remained faithful to prayer, regularly taking walks to the grotto in the grounds. He would often go to greet the confreres who lived in the neighbouring ‘castle’. He accepted the good services of the caring personnel in a friendly and humble manner. Thanks to a physiotherapy programme, he felt a slight improvement. Whatever he did not manage to say in words, he expressed with his lovely smile.

In 2006, he was still able to celebrate his 60 years of priesthood joyfully. Nurses and confreres surrounded him with their care and affection up to the last.
On the 21st February 2008, his Abba-Father called him to his side. On the 27th February, during the community thanksgiving service, we thanked the Lord and Urbain in the chapel at Varsenare. He was then laid to rest in the White Fathers’ cemetery within the grounds of the house.

Dries Fransen




Father Georges Cogels

1918 - - 2008

Our confrere Georges Cogels was born at Bexhill-on-Sea, England, on the 24th September 1918. He was the fourth boy in a family that would number eight children. During the First World War, the family had left Herlaer Castle at Herenthout in the Province of Antwerp to seek refuge in England. Back in his home country, Georges did his first years of secondary schooling at the Saint Paul College, Godinne, and then completed his humanities at the Abbey School of the Maredsous Benedictines.

He began his White Father training in September 1937. After two years of philosophy at Glimes, he did his novitiate at Varsenare (1939-1940) and his theological studies at Heverlee Scholasticate, where he took his Missionary Oath on the 25th April 1943. He was ordained to the priesthood by Bishop Stefano Carton de Wiart on the 10th April 1944.

After ordination, Georges spent six years in Belgium, helping in the training of candidates who were very numerous in those years. While at Thy-le-Château, he lent a hand to the bursar and was more particularly involved with the Brother postulants. He then became bursar and socius Novice Master at Varsenare for three years. His dedication and charity were much appreciated there. Various Superiors noted, ‘A very good confrere, someone on whom we can count.’

In October 1950, he set off for the first time to Africa, where he was appointed to the Vicariate Apostolic of Baudouinville. He began Swahili in Kamisuku Mission and was introduced to pastoral work there. He then spent two years at Lusaka junior seminary and five years at the major seminary of Baudouinville, where he was bursar and professor. At the end of 1958, he returned to Belgium for home leave and at the start of 1959, he did his Long Retreat at Mours.

Back in the Congo in June of that year, he spent a few months as curate in Lubye parish, then a year as parish priest at Kabalo, and finally three years as parish priest at Kalemie. From there, he left for home leave in 1964, after the ordeal of the Mulelist rebellion. In May 1965, Georges became parish priest of Lubuye for 10 years and at Kabalo for 7 years. During his Golden Jubilee, he made reference to this period as follows: ‘From 1965 till 1982, I was working in the rural areas as head of two missions, Lubuye and Kabalo. They were very widespread and sparsely populated. I have very good memories of these treks into the rural areas, making contact with the people.’

In 1982, Georges was transferred to Likasi in Lubumbashi Arch­diocese. He would remain there for ten years, six as parish priest and then, when he was celebrating his 70th birthday, four more years as curate. He commented, ‘We lived among the people. These were still very active years. We were in charge of two parishes and for running an agricultural project called, ‘Shalamo – shamba la umoja.’ This work had been begun by a Xaverian Brother from Brugges.

He had received a large stretch of land in the rural areas from the local authorities and had invited young people to work at it. It would become a common plot cultivated by these young people and the shared yield enabled them to live from it. Georges became the head of financing for this important farming project and he could thus show his enthusiasm and love for young Africans. From 1987, Georges would spend a few months leave in Belgium every two years.

There then came a new phase of 11 years. From the end of 1993, Georges lived at ‘Kaoze’, our house at Lubumbashi and was chaplain to ‘Sendwe’ hospital in the town. In a circular letter to his family and friends, he then wrote, ‘I am amazed at the faith of many patients, at the wealth of faith and hope that some of them find in prayer, the Sacrament of Reconciliation and the Anointing of the Sick.’ He gave himself body and soul, taking very much to heart all the needs of a great number of them, both in food supply and medicines.

In November 2003, Georges felt obliged to write to the Belgian Provincial that his health compelled him to consider a return home for good. A confrere from his Lubumbashi community wrote, ‘We remember Georges in what the Belgian Consul said when he mentioned Father Cogels in his speech on the National Feast the 21st July: his joviality and his kindness.’

Back home in Belgium, he was appointed to the Saint Joseph home at Evere. He underwent a serious operation that afterwards particularly affected his legs. His life would be no more than a series of highs and lows, but his kindness and his joviality remained the same as at Lubumbashi. One confrere in particular looked after him and a Congolese lady regularly came to the home to allow him to get out for a stroll.

On Monday evening the 3rd November, Georges passed away. The Funeral Mass was concelebrated on the 7th November in the church of Saint Vincent at Evere. In his homily, our confrere Ghislain De Jaeger paid him tribute. He had known Georges from his priestly ordination at Heverlee in 1944. After retracing the major stages of Georges’ life, Ghislain concluded by saying, ‘Father Georges was always a good and jovial person; it was good to live in community with him.’ Georges was interred in our cemetery at Varsenare the same day.

Dries Fransen




Father Jacob de Wit

1915 - - 2009

Jacob was born on the 21st November 1915 at ´t Zand, Netherlands. Desiring to become a missionary, he followed our Formation programme at St. Charles near Boxtel, Maison Carrée Algeria, and ´s Heerenberg, Netherlands, where he took the Oath on the 5th June 1948. He was ordained on the 30th May 1942. His sister Rika became an MSOLA, and his brothers Cor, Albert and Piet followed him into our Society. Their father had died; their mother received the papal decoration Pro Ecclesia et Pontifice.

During the war years, Jacob was a pastor in Breezand, Netherlands, and left for Urwira parish in Sumbawanga Diocese, Tanzania, on the 20th May 1946. He was a hard worker, with a high sense of order and duty, sometimes biting off more than he could chew. He could be narrow-minded, had a strong will, not sparing himself at the service of others, with a big heart and an infectious enthusiasm. Those in charge had to restrain him, rather than have to urge him on.

In 1948, he moved to Mpanda, a little town with a lead and gold mine development. The labourers came from all sorts of ethnic groups to earn a specific amount for a bicycle, bride-wealth, a house, etc. Then they would leave again. This resulted in a very mixed, constantly changing po­pulation. This was not easy for pastoral work. The parish was the size of half a province in Holland and Jacob was going at it on his bicycle or motorcycle. After a year he had to go on sick leave to Holland and was treated for a year in a sanatorium.

Then in 1951, he became Provincial Secretary and from August 1952, he did his first term in promotion work in the South of Holland. He travelled extensively. To the 400 volunteers he found at the start, he added 1,200, for placing and collecting mission boxes and for the sale of mission calendars. He launched new sewing-clubs and mission-clubs in favour especially of the training of local clergy. He preached in numerous parishes.

At the beginning of 1958 he was able to return to Mpanda and found there “plenty of work in a difficult place”, but he had “not for one second felt homesick”.
At the end of 1959, he had to go to Chala for a year to wind up the ATAMU project (African Traders Association Mpanda Ufipa), a form of cooperative to help local traders to compete with Indians and Arabs, with branches in several villages. “It could be profitable and it could be a great help”, he wrote, but due to mismanagement and to divided camps among the MAfr, the project failed. He then went to Milala. By early 1962, 1,300 Kenyan refugees from the Mau-Mau war had come into the parish; they expected it to become 6,000. They founded Ka­tuma village, and Jacob obtained a permit from the government to build two schools with teachers’ houses, the people themselves baking the bricks. Later on in that year via the UN, it was decided to establish 6,000 refugees from Burundi in the parish, Mwese village. The government helped with food and medicines, the church community made up the difference.

In November, there was a diocesan meeting of the “Lay Aposto­late”; from almost every parish where the parish priest and a lay delegation participated. The aim was to launch it in all parishes to help the laity play a greater role in the building up of the community. In September 1965, Jacob moved to Urwira. His Regional Superior characterised him as “running after souls like nobody else. He is always on the run and on the double”.

In December 1967, he came to Holland for missionary promotion. In 1971, he went to the USA for some months for missionary promotion, and to help launch MIVA, an organisation to assist in providing transport for missionaries. He stayed on for that work. In the years 1976-77, his correspondence read like crime fiction. The problem was that the line of authority ran via several persons with quite different characters. In the course of those years, Jacob preached in 25 of those States, gave information, and appealed on behalf of MIVA. Halfway through 1978 an American missionary was appointed director in his place.

Halfway into 1980, Jacob became pastor for the personnel of inland shipping, stationed in Rot­terdam. In September 1981, he beca­me the parish priest of Beesd and Gellicum-Rhenoy. When the Arch­bishop renewed the appointment two years later, he wrote: “I am pleased that your dedication to both parish communities is so much appreciated”. Jacob stayed until 1990. The parishioners characterised him as the “Perpetuum mobile”, the man from the missions, with the African sense of community, also the man for “promotion”. The message which touched them most was: “Be one, remain together”. Jacob had the gift of galvanising people, and helping them deepen their reflection and faith. He was always there, very in­tense, and on the go. “He’ll break the sound barrier often,” parishioners commented.

Jacob himself said; “I think it terribly important that each of us, and together, our eyes set to the future, build up the parish. I believe in contacts and in hospitality”. Home visiting he thought still more important than liturgy, even though he took care of the latter to the last detail. A cobweb in the church, a little cushion on the floor, a crooked candle: Jacob noticed it immediately and took action! After his farewell, he went to retire in Heythuysen, but he became restless again!

In April 1992 at 77 years old, he became the pastor of a home for elderly Sisters in Someren and Witven, one for the elderly. After 8 years, at 85 years old, he became the pastor of a home for Brothers. On the 7th January 2008, he went to retire at St. Charles, Heythuysen.
To avoid the hustle and bustle of the move from the old rooms to the new building, he and 5 other confreres came for a few days to our community in Dongen on Monday the 20th January 2009. In the evening, he joined a community game.

On Tuesday night, he did not feel well, and on Wednesday morning the doctor referred him to a hospital. There, he died peacefully on Friday the 23rd January 2009. He himself had left a message to be included in the announcement. “I humbly ask forgiveness for all my human shortcomings towards you. Thank you for all the goodness and love I received from you. May we meet again in the house of God”.
Because of his many acquaintances, the chapel of St. Charles was too small and the funeral service was held in the parish church on the 29th January 2009.

Our Delegate Superior Jan Mol was the main celebrant. Jacob’s sister Rika, MSOLA, spoke from the heart in the name of the family. Our confrere Walter Lükewille, who had been Admi­nistrator of Sumbawanga Diocese for some years, came from Germany with two other confreres and spoke of him in tribute.

‘For where two or three meet in my name, I shall be there with them.’ (Mt. 18: 20)

Marien van den Eijnden