NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Thierry Moyersoen

1940 - - 2010

Notre confrère Thierry est né à Alost (Aalst), Belgique, dans le diocèse de Gand, le 23 mars 1940, quelques mois avant le début de la guerre. Il est le 8e enfant d’une famille de 11 enfants. À cette époque, son père est député au Parlement belge. Par après, il exercera plusieurs fois les fonctions de ministre. Après des études secondaires assez difficiles dans plusieurs collèges, Thierry entre au séminaire de philosophie à Boechout en septembre 1961. Il fait son noviciat à Varsenare (1963-1964) puis suit les cours de théologie au scolasticat d’Hever­lee, où il fait son Serment missionnaire le 28 juin 1967 et est ordonné prêtre le 30 juin 1968 par Mgr Daubechies. La même année, le 18 octobre, il quitte sa famille et son pays pour s’envoler au Congo.

Il commence sa vie missionnaire comme vicaire à la paroisse de Mongbwalu, dans la région minière de l’Ituri, dans le diocèse de Bunia, et s’occupe spécialement des enseignants et des écoles. Il s’intéresse aussi aux prisonniers que l’on envoie de Mongbwalu à Bunia, fers aux pieds, ce qui provoque de graves blessures que Thierry va soigner. Il essaie aussi de convaincre les responsables d‘abandonner cette pratique si peu respectueuse de la dignité humaine.

En juillet 1976, nous le trouvons pendant quelques mois dans la paroisse de Gety et, en avril 1977, il est nommé à la paroisse de Mudzi Maria à Bunia comme vicaire. En 1985, il devient directeur du CAJEC (Centre d’Accueil des Jeunes) qui prend soin de leur formation humaine et chrétienne. Le 4 janvier de cette même année, notre confrère est victime d’un grave accident qui le laisse handicapé avec une jambe broyée.

Après quelques semaines de soins au Centre Médical Évangélique de Nyankunde, où on envisage l’amputation de sa jambe, il peut heureusement être transporté en Belgique, via Nairobi, à l’hôpital universitaire de Louvain (Gasthuisberg-Leuven), où il subit plusieurs opérations qui lui permettent de remarcher à peu près normalement. Il restera toute une année en Belgique pour sa revalidation.

Fin janvier 1986, Thierry est de retour à Mudzi Maria. En 1991, il va à Drodro pour quelques mois, puis revient à Bunia. En juin 1993, il devient Directeur des oeuvres sociales (Caritas-Développement) du diocèse de Bunia. Avec un groupe de volontaires, il prend soin des prisonniers de la prison de Bunia : soins médicaux, nourriture pour les plus pauvres d’entre eux, défense de leurs droits, installation de l’eau et de l’électricité, avec une attention spéciale pour les prisonniers mineurs d’âge. Il procure aussi une aide financière aux trois hôpitaux, à l’école d’infirmières et aux 20 dispensaires du diocèse. À tout cela, il ajoute encore la direction de CIDRI (Centre d’Initiation au Développement Rural de l’Ituri) qu’il a fondé.

En 1996, notre confrère va résider à notre Maison régionale à Bunia, d’où il dirige ses projets de fourniture d’eau potable pour une population toujours plus nombreuse. À la fin de cette même année, le 28 novembre 1996, il est obligé, avec d’autres missionnaires, de quitter le pays pour quelques mois à cause de la guerre de l’AFDL et des désordres violents dans les Forces armées zaïroises.

Après son retour, le 24 septembre 1997, Thierry va travailler dans le diocèse de Mahagi. Sa résidence est la mission d’Ugonjo. À partir de là, il fera de nombreux voyages en jeep pour surveiller la bonne marche de ses divers projets. Au mois d’octobre de cette année, il est élu conseiller régional. Dans le diocèse de Mahagi, il est aussi nommé Directeur de la Caritas-Développement diocésaine. Il continue de diriger le CIDRI. Avec cette équipe, il peut fournir de l’eau potable aux habitants du diocèse. Il calcule que les travaux de CIDRI ont permis de fournir de l’eau potable à 250 000 personnes, et cela à moins de 250 mètres de leurs maisons. Il a également installé deux centrales hydroélectriques à Drodro et à Logo.

Il fonde également un Centre d’information et d’éducation pour la lutte contre le VIH/Sida, actif dans cinq centres. Il lance aussi l’ASBL CAAMENIHU (Centre d’Achats et d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels du Nord-Kivu et Haut-Uele), ceci en collaboration avec Malteser Inter­national. Entre-temps, Thierry devient le représentant de l’ambassade de l’Ordre de Malte pour la région de l’Ituri.

Durant deux ans, il accueille et accompagne les enfants soldats qui ont laissé la guerre, les armes et la milice, et qui ont besoin d’aide et de formation avant d’entamer une nouvelle vie. Il peut réaliser tout cela grâce à l’aide de sa famille, de ses amis et de plusieurs organisations internationales. En 1998, il doit revenir en Belgique pour un congé médical de quelques mois. Au mois de mars 2001, il participe à la session retraite à Jérusalem.

Fin janvier 2009, il rentre en Belgique. Les médecins constatent alors qu’il souffre d’un double cancer déjà très avancé à la gorge et aux poumons. Il prend résidence dans notre maison d’accueil, rue de Linthout à Bruxelles. Thierry se rend bien compte qu’il ne vivra plus longtemps. Mais il est tout heureux de profiter d’une courte période d’amélioration : il peut de nouveau parler et manger. Le matin du 19 mai 2010, ses confrères le trouvent mort dans son lit.

La liturgie d’adieu a eu lieu le 26 mai dans l’église décanale Saint Martin à Alost. Dans son homélie, notre confrère Jo Deneckere a montré comment, dans sa vie, Thierry a réalisé concrètement toutes les oeuvres de miséricorde dont parlait Jésus dans les Béatitudes. Notre confrère a été enseveli dans notre cimetière de Varsenare. Les lettres exprimant l’hommage et les remerciements, tant des amis au Congo que des différentes organisations avec lesquelles Thierry avait collaboré, ont afflué.

Dries Fransen





Père Francis Carey

1938 - - 2010

Avant-dernier d’une famille de huit enfants, Frank est né le 20 septembre 1938 à Liverpool, Angleterre. Son père étant un marin marchand, la famille vit près des docks. En 1941, leur maison est bombardée. Pour Frank, ce traumatisme est la cause du bégaiement dont il souffrira, surtout dans sa jeunesse.

Il fréquente, à Crosby, l’école secondaire St Mary’s, dirigée par les Frères des Écoles Chrétiennes à Liverpool. En 1955, il commence ses études en vue du sacerdoce à Blacklion, en Irlande. Il fait son noviciat à Monteviot, en Écosse et à Broome Hall, à Dorking. Il se rend ensuite à Saint Edward’s College, à Totteridge, pour la théologie. C’est là que les ‘trois mousquetaires’, John Doherty, Frank Larkin et Frank Carey, se rencontrent, célèbres pour leur spontanéité et sens de l’humour.

Frank fait son Serment missionnaire le 27 juin 1962 et est ordonné prêtre le 29 juin 1963, dans sa ville natale. En septembre 1963, il retrouve ses collègues mousquetaires à l’école de langue en Zambie. C’est là que naît son amour pour la langue et la culture Bemba. Il travaille ensuite dans plusieurs missions du diocèse de Mbala : Kayambi, Kopa, Serenje et St Mary. En 1969, il rejoint le staff de l’école secondaire Lwitikila Girls. C’est là que se tissent d’étroites relations de travail avec les Sœurs du Sacré-Cœur (Chigwell), et surtout avec la Soeur John Vincent.

Tout en enseignant à Lwitikila, Frank collabore avec les autres prêtres du diocèse pour renouveler l’enseignement chrétien dans les paroisses, conformément au concile Vatican II. Une approche plus inculturée et plus participative est adoptée, à l’aide des histoires et proverbes locaux. C’est ainsi qu’est né le livre ‘Apatebeta Lesa’.

En 1976, Frank est nommé inspecteur national pour l’éducation religieuse, un nouveau poste créé au sein du ministère zambien de l’éducation. Ce qui entraîne un déménagement à Lusaka, la capitale, mais aussi l’obligation de parcourir le pays afin de s’assurer que l’éducation religieuse est correctement enseignée. Pour y parvenir, son humour, sa compassion et sa pensée claire sont mis à profit.

En 1979, Frank se retrouve à l’Institute of Education à Londres, où il étudie en vue d’un diplôme. Depuis longtemps, Frank n’était pas considéré comme intellectuellement brillant par certains de ses contemporains plus doués académiquement. Pourtant, il termine haut la main avec un doctorat ! Sa thèse porte sur l’application du processus éducatif de Paulo Freire dans le contexte zambien.

Il retourne en Zambie pour travailler avec Soeur John Vincent dans la formation des enseignants. Ils utilisent l’approche de l’enfant à l’enfant. [Une approche fondée sur les droits de participation des enfants à la promotion de la santé et du développement qui est enracinéé dans la Convention des Nations Unies, relative aux droits de l’enfant (CDE).]

Finalement, ils fondent l’Institut de Leadership Chrétien à Mpika : un centre résidentiel spécialement construit pour la formation de dirigeants dans divers domaines. Vincent et Frank se complètent mutuellement, Vincent avec ses compétences d’organisation pratiques et Frank avec son flot d’idées. Ils forment ensemble une équipe impressionnante. C’est durant cette période qu’ils écrivent le livre ‘Women and Children First’ – ‘Les femmes et les Enfants d’abord’ – qui s’appuie largement sur la thèse de doctorat de Frank.

Dans ses causeries et sermons, Frank se sert toujours d’histoires et de proverbes locaux pour s’assurer que le message chrétien est bien compris. Pendant plusieurs années, il regroupe les proverbes recueillis par les premiers missionnaires Pères Blancs. Il les intègre dans sa collection et en ajoute d’autres. Bien qu’ayant atteint le stade de la mise en page, cette collection de milliers de proverbes bemba n’a, malheureusement, jamais été imprimée. Quelle perte !

En 1989, la direction de l’Institut à Mpika est confiée à d’autres. L’année suivante, Soeur Vincent est élue Supérieure générale des Sœurs du Sacré-Cœur. D’autre part, en 1991, Frank déménage à Londres et commence le réseau Justice et Paix pour l’Afrique. Il travaille sans relâche pour le programme du Jubilé 2000, faisant pression sur des figures clés des universités, du gouvernement et de l’Église.

En 1998, il devient chercheur à l’Institut Von Hügel de St Edmund’s College, à Cambridge. De 1999 à 2000, il est doyen par intérim et, en 2000, il devient Directeur de l’Institut, poste qu’il occupera pendant trois ans. De 2003 à 2007, il enseigne à St Edmund’s comme professeur visiteur. Toujours en 1998, Frank est élu en qualité de délégué au Chapitre général à Rome. Par la suite, il sera retenu comme l’un des rédacteurs des documents du Chapitre. En 2004, il retourne en Zambie afin d’y effectuer des recherches plus approfondies sur le VIH Sida.

En 2008, alors qu’il travaille au Missionary Institute London, qui est sur le point de fermer, il contribue à obtenir le transfert de la bibliothèque de cette institution au profit de l’Université catholique de Zambie, qui s’apprête à ouvrir ses portes dans la ‘ceinture de cuivre’. En outre, il organise l’emballage, le transport et la mise en place de cette bibliothèque à Kalulushi. Beaucoup sont surpris devant son refus de rejoindre le staff de la nouvelle université ; il préfère plutôt retourner à son travail de lutte contre le VIH Sida.

Avant de mourir, il travaille sur une proposition de projet visant à donner plus de pouvoir aux femmes et aux enfants. Dans cette entreprise, il prévoit travailler avec Soeur Lynn Walker, une religieuse du Sacré-Cœur. Il se prépare également à devenir le répondant du centre FENZA à Lusaka.

Depuis quelques années, Frank souffre de problèmes intestinaux. Le 7 avril 2010, il part à Ndola consulter un médecin qui juge sa situation critique. Le même jour, il s’envole à Johannesburg et, le lendemain, il subit une intervention chirurgicale de six heures. Malgré les meilleurs efforts de l’équipe médicale, il s’éteint le 5 mai 2010. Il a été enterré à côté de Louis Blondel, au cimetière de Westpark, à Johannesburg, en Afrique du Sud.

De nombreuses lettres de condoléances soulignent la compassion de Frank envers les personnes ayant des problèmes, ou les marginalisés. Cette compassion émane sans doute, du moins en partie, de ses propres expériences, y compris de son bégaiement dans son enfance et de son alcoolisme dans sa vie d’adulte – qu’il a finalement réussi à contrôler.

Avant son évacuation vers Johannesburg, Frank avait des contacts téléphoniques réguliers avec son frère Bernard qui luttait contre un cancer en phase terminale. Deux jours après la longue opération de Frank, la nouvelle de la mort de Bernard tombe. Les médecins à Johannesburg décident de ne pas l’annoncer à Frank : il a donc été surpris de l’autre côté !

Nous avons perdu un confrère qui était humain et très talentueux, avec un esprit vif, une capacité à travailler pendant des heures et une grande compassion pour les pauvres et défavorisés. Qu’il repose en paix !

Ben Henze




Père Yves Méthot

1924 - - 2010

Le Père Yves Méthot est né le 12 octobre 1924 dans la paroisse Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, dans le diocèse de Trois-Rivières au Québec, Canada. Il est baptisé le même jour dans cette paroisse. Il fait partie d’une famille de 6 enfants, qui font tous des études secondaires et qui sont éduqués chrétiennement. Il fait ses études primaires à Trois-Rivières et à Louiseville, et ses études secondaires au séminaire de Trois-Rivières, ainsi que ses deux années de philosophie. À la fin de ses études, il choisit de s’engager comme missionnaire en Afrique chez les Pères Blancs. Le supérieur de cette institution se montre favorable à cette vocation, ce qui encourage notre confrère.

En septembre 1947, il arrive au postulat des Missionnaires d’Afrique à Éverell, près de Québec, pour une année de probation et sa première année de théologie. Pendant l’année 1948-49, il fait son noviciat à St-Martin de Laval. Déjà à cette étape de formation, il se montre un sujet qui s’applique bien, soit au travail intellectuel, soit au travail manuel. Il est très zélé pour son avancement spirituel, et bien apprécié des autres. À la fin de cette année, on lui propose d’aller étudier les trois années de théologie à Monteviot, en Écosse. Il accepte de bon cœur.

Il arrive au scolasticat de Monteviot en septembre 1949, avec deux autres Canadiens de son noviciat. Il semble que ces trois années d’étude et de formation se soient bien déroulées. Il n’est pas un grand intellectuel, mais sa volonté énergique et son jugement pratique l’aident à réussir. Ses professeurs le considèrent comme un bon sujet, sur qui on pourra compter à cause de ses qualités.

Le Père Pierre Laframboise était de son noviciat et de son scolasticat à Monteviot. Il en parle ainsi : “Yves était un confrère bien agréable en communauté, se mêlant facilement avec tous et doué pour les sports. Comme il connaissait bien le golf, le supérieur lui avait demandé d’initier à ce sport un de nos professeurs, arrivé depuis peu d’Ouganda, et qui avait besoin d’exercices pour se remettre en santé. Inutile de dire qu’Yves fut enchanté de la proposition. Le Père et lui se rendaient au terrain de golf au moins une fois par semaine, sinon plus. Mais cela ne l’empêchait pas de prendre part aux activités, sportives et autres, de la communauté.

Il se mêlait bien avec tous les confrères de la communauté. Il avait un bon jugement, et je pense qu’il se débrouillait bien dans ses études, mais il était plus porté aux choses pratiques qu’aux études.”

Yves est facilement accepté à son Serment missionnaire qu’il prononce le 29 mai 1951. Il reçoit l’ordination sacerdotale le 31 mai 1952 avec les 35 autres confrères de son année. Après son scolasticat, il part en vacances au Canada. En septembre 1952, il arrive en Tanzanie, dans le diocèse de Mwanza, où il est nommé. Au début de sa vie missionnaire, il sert comme vicaire à Kahangala, Bujora, et surtout à l’île de Kome. Après un congé au Canada en 1960, il revient à Kome, cette fois comme curé. Il est resté plusieurs années dans cette île, où il a laissé sa marque en s’impliquant à fond. Il est heureux avec les Bazinza de cette île. En 1967, il est curé à Nyakaliro pour une année. Puis, il revient comme vicaire à Bujora. Il demeure dans cette paroisse comme vicaire pendant plus de 10 ans, jusqu’à son retour définitif au Canada à la fin de 1980.

Jusque-là, il a été un missionnaire rempli de zèle apostolique. Mais en 1980, il a changé, il est devenu un homme qui a besoin de se reposer, d’être aidé, car il n’a plus le goût du travail comme avant. Il est dépressif. En entrant au Canada, il espère pouvoir retourner en Afrique après quelques mois. Mais ses supérieurs réussissent à le convaincre de demeurer à notre communauté de Thornhill, à Toronto, pour refaire sa santé tout en rendant service. Tout en se reposant, il s’implique dans des mouvements et dans des activités pastorales, en plus d’aider la communauté sur le côté matériel.

Le Père Pierre Aucoin était avec Yves pendant les 4 premières années de sa présence à Thornhill. Il se souvient de ce confrère “très serviable, d’un tempérament joyeux et optimiste, très volubile et populaire auprès des paroissiens où nous faisions du ministère. Il était très bon cuisinier et nous a dépannés plusieurs fois, refusant toujours notre aide pour la préparation des repas et même pour la vaisselle. Il était très débrouillard dans le matériel : menuiserie, mécanique, etc. Bon sportif dans sa jeunesse, il s’intéressait toujours aux sports.”

Le Père Méthot demeure à Thornhill jusqu’en 1993. Pendant tout le temps de sa présence dans cette communauté, il fait beaucoup de ministère, aide dans les écoles, est économe local et, en 1990, il est même nommé coordinateur de la communauté. Un gros changement va intervenir pour lui en 1993. Le Conseil provincial décide la fondation d’une nouvelle communauté MAfr à Edmonton, en Alberta, et il accepte d’en être l’économe. Quel déchirement pour lui de laisser son travail et ses amis. Cette nouvelle communauté ne durera malheureusement que peu de temps.

En 1994, comme on vend notre maison de Thornhill, Yves reçoit une nouvelle nomination à Toronto, cette fois comme économe à notre maison de “Indian Road Crescent”. Il restera là sept ans et s’impliquera encore beaucoup dans le ministère et les mouvements. Mais il vieillit et rencontre plus souvent des problèmes de santé.

En 1996, il doit subir successivement 2 opérations, une pour enlever une tumeur à la vessie, et l’autre pour lui poser une vessie artificielle. En 2001, il prend la décision de vivre hors communauté pour travailler dans la paroisse de Keswick, toujours en Ontario. En 2007, on lui demande de quitter cette paroisse, et il va loger chez des particuliers à Pefferlaw, en Ontario.

Les capacités de notre confrère ne sont plus les mêmes. Très vite l’arthrite va le handicaper de plus en plus. En avril 2010, il est hospitalisé pour différents soins urgents. On pense le placer dans une infirmerie adaptée à son état quand il pourra sortir d’hôpital. Mais ce ne sera pas nécessaire, car son état s’aggrave rapidement et il demeure hospitalisé. Il est décédé le 8 mai 2010 à l’hôpital de Newmarket, en Ontario. La messe des funérailles a été célébrée le 12 mai dans l’église de Keswick en Ontario. Ses cendres ont été transportées à Lennoxville pour une célébration et l’inhumation au cimetière Saint-Antoine, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Le Père Marc Angers a présidé la messe des funérailles. Dans son homélie, il a rappelé comment Yves était un homme joyeux, un homme du peuple, qui aimait être avec les gens pour les aider. Un homme de Dieu aussi : un prêtre qui se nourrissait de Dieu dans la prière et dans l’Eucharistie, pour porter la Bonne Nouvelle aux autres. Il a été un grand missionnaire, en Afrique et au Canada.

À noter que des neveux et nièces ont été d’un grand dévouement pour accompagner le Père Méthot dans les moments difficiles qu’il a vécus, surtout dans les dernières semaines. Beaucoup de gens qu’il a connus et aidés sont venus lui rendre hommage dans une église remplie pour les funérailles. Du Seigneur, que notre confrère reçoive la récompense du bon serviteur qui a donné sa vie pour le Royaume.

Lauréat Belley




Père Georges Raynard

1929 - - 2010

Georges est né le 9 mai 1929, aux Herbiers, commune de Vendée et du diocèse de Luçon, France, dans une famille de 4 enfants, en milieu peu chrétien. Il est cependant baptisé en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul des Herbiers, le 25 mai, et confirmé le jour de ses 7 ans, en 1936. Son père, anticlérical, s’oppose à sa vocation sacerdotale. Georges doit travailler au garage avec lui jusqu’à son service militaire. Entrant alors au séminaire Notre-Dame pour vocations tardives, à Luçon, il y fait ses études secondaires de janvier 1951 au 1er juillet 1955, avant d’étudier la philosophie et les trois premières années de théologie au grand séminaire diocésain de Luçon. De santé délicate, une grave dépression nerveuse l’oblige à un repos d’un an en 1957.

Toute sa vie, sa correspondance sera parsemée de bulletins de santé. Pourtant, bien remis de ce gros accroc, et rassuré par les médecins pour l’avenir, se sentant appelé à la vie missionnaire, il fait son noviciat à Gap de septembre 1961 à septembre 1962, puis termine, à Carthage (où son année fut tronquée par une jaunisse infectieuse) et à Vals, le cycle de théologie. Il prononce son Serment le 30 janvier 1964 à Vals et est ordonné prêtre le 29 juin suivant à Luçon : il a 35 ans.

Ses formateurs le trouvent émotif, nerveux, mais de bonne compagnie, plein de bonne volonté et sincèrement pieux ; son âge lui vaut forcément un jugement déjà mûri et il a beaucoup d’entregent : il est un homme de relations. Mais d’aucuns craignent que l’apostolat en brousse ne lui soit difficile et jugent qu’il serait bon de l’orienter vers un apostolat urbain.

Nommé au Burundi, il se met à l’étude du kirundi au centre de langue, non sans difficultés et, dès le 8 juin 1965, il va en continuer l’apprentissage à la paroisse de Murehe (diocèse de Ngozi). Le 19 janvier 1967, il passe à Gatara puis, le 25 mai 1970, toujours comme vicaire, à Gihanga dans le diocèse de Bujumbura. Pour peu de temps puisque, pour la rentrée du 27 septembre 1970, le voilà professeur au petit séminaire de Kanyosha. Y mettant tout son cœur et aimant transmettre son savoir, il réussit bien, est aimé des élèves, mais sa santé reste très faible et inquiète ses responsables.

De fait, en 1972, une grande fatigue, due à une insuffisance cardiaque accompagnée de crises d’asthme, l’oblige à rentrer en France. Les médecins consultés sont formels : la vie en altitude, sur les hautes collines du Burundi, ne lui convient pas. Le Provincial, après l’avoir laissé se reposer, lui propose divers postes en France. Finalement, il opte pour Bordeaux et y demeure jusqu’à la vente de la maison, après avoir assuré la liquidation ou répartition de son mobilier dans d’autres maisons de la Province. Entre-temps, il s’adonne au ministère paroissial où il réussit bien, malgré une surdité persistante qui le gêne, notamment pour les confessions.

De Bordeaux, il est nommé à la Procure de Nantes et en devient le supérieur le 17 septembre 1973. L’animation missionnaire, telle qu’on la pratique alors, ne lui plaît pas, et il est peu à l’aise dans sa communauté. Le 31 août 1976, il abandonne le supériorat tout en restant à la Procure, avant de s’engager à mi-temps, en janvier 1979, comme vicaire à la paroisse Sainte-Croix de Nantes puis, en septembre 1983, à Notre-Dame-de-Toutes-Joies. Il réside, dès lors, au presbytère de ces paroisses. S’intéressant beaucoup au CCFD, il en devient, à mi-temps également, le responsable diocésain, sans jamais renoncer à l’animation missionnaire dans le diocèse de Nantes. C’est dans ces années-là qu’une opération d’une oreille, au CHU de Nantes, améliore quelque peu son audition, lui facilitant le ministère.

Durant tout ce temps, il ne coupe pas les liens avec la communauté de Nantes, mais ce n’est qu’après 1982 qu’il renoue vraiment des contacts très réguliers avec la Procure. Il y vient chaque semaine et participe, chaque premier vendredi du mois, au conseil de communauté. On lui avait proposé de garder son ministère dans le diocèse tout en étant rattaché, comme membre, à la communauté, comme il le souhaitait. À l’époque, il participe aussi, avec deux autres Pères Blancs, à la commission missionnaire du diocèse. Les lettres des évêques et des vicaires épiscopaux successifs louent son zèle, son sens pastoral, son bon jugement. Ils constatent avec satisfaction qu’il est très apprécié des paroissiens qui le côtoient. On établit donc une convention en bonne et due forme entre diocèse et Province des Pères Blancs. Elle sera renouvelée sans problème en janvier 1989.

En juin 1987, le vicaire épiscopal lui demande un gros sacrifice : quitter Notre-Dame-de-Toutes-Joies, où il a noué beaucoup de liens, pour la paroisse Saint-Jacques, toujours à Nantes, où le curé a perdu son auxiliaire : une paroisse, disait le vicaire épiscopal, pour le consoler et le stimuler, qui avait besoin d’un vrai renouveau. Il lui en coûte, mais il obéit. Cette année-là est celle de son jubilé de 25 ans de sacerdoce et il demande instamment de pouvoir le célébrer avec ses confrères à Mours. C’est aussi, en avril, l’année d’une lourde opération qui le condamne à une longue convalescence à Pornichet, sur la côte, à l’ouest de Nantes.

Sa santé reste dès lors très aléatoire, les rhumatismes venant s’ajouter à ses misères anciennes. Le 24 juin 2001, la paroisse Saint-Jacques est fermée définitivement. Il lui faut, avec son curé, faire ses adieux aux fidèles. Au diocèse, on n’est pas sans constater que sa santé se détériore rapidement et on en avise les Pères Blancs. On songe aussi à lui ôter la responsabilité du CCFD, ce qui, on le craint, ne manquera pas de lui coûter. Georges comprend lui-même que c’est sagesse et il tourne définitivement la page le 1er juillet 2002 : il n’a pas hérité de la force physique de son père, décédé moins d’un an plus tôt, à 97 ans.

Il demande alors à rejoindre pour de bon une communauté de Pères Blancs. Il dépose ses affaires à la Procure de Nantes et, après un bon repos au Prieuré de Saint Louans, près de Chinon, puis à Angers, chez les Sœurs Augustines qui l’avaient si bien soigné lors de son opération dans leur clinique, il rejoint la communauté nantaise le 1er novembre 2001.

Mais, on l’en a prévenu, celle-ci est aussi à la veille d’être supprimée. Il accepte alors la proposition des supérieurs de se retirer à la maison de retraite de Billère le 1er septembre 2002. Un lieu où on l’assure qu’il aura l’occasion, s’il s’en sent la force, de faire du ministère dans les environs. En effet, malgré sa santé chancelante, il y tient ; il se réjouit d’avance des services qu’il pourra aussi, de temps à autre, rendre à Lourdes, toute proche.

C’est à Billère que notre Père du ciel l’a rappelé à lui le 27 mai 2010. Malgré le peu d’années passées en terre africaine, il a toujours gardé l’esprit missionnaire. Malgré quelques grincements lors d’une difficile réadaptation à la Province de France, il a gardé un grand attachement à la Société des Pères Blancs, un grand intérêt pour sa vie et son avenir, un intérêt qui se manifestait dans une lecture attentive des revues et documents reçus.

Mère Suzanne, Supérieure générale des Sœurs Augustines, apprenant son décès, dit son émotion en tant que compatriote de Georges : “Son sens de l’humour et sa gentillesse, écrit-elle, étaient appréciés et nous le recevions toujours avec beaucoup de plaisir[...] Soyez assurés de la prière de toutes les Sœurs pour que le Seigneur lui donne de vivre en plénitude avec Celui qui est Vie et Résurrection”. C’est donc entouré de prières ferventes que Georges a pu se présenter avec confiance devant notre Père du Ciel.

Armand Duval

Père Joseph Meyer

1921 - - 2010

Joseph est né à Basse-Yutz, dans la banlieue de Thionville, en Moselle, diocèse de Metz, France, le 29 août 1921. Il y est baptisé le 5 septembre suivant. Son père, de souche alsacienne, meut prématurément en 1927 ; sa mère, luxembourgeoise, se remarie avec un cultivateur de Lixhausen, en Alsace. Le courrier de Joseph mentionne de nombreux frères et sœurs, nés de l’un et l’autre lit. Un de ses frères, Antoine, entré chez les Marianistes, enseigne à La Rochelle sous un faux nom, durant toute la guerre 1939-1945, avant d’être missionnaire en Afrique ; deux de ses sœurs aussi deviennent religieuses.

Entré à l’École apostolique des Pères Blancs à Altkirch, le 15 septembre 1933, Josy - c’est ainsi qu’on l’appelait - y reçoit la confirmation le 6 juin 1935 et y étudie de la 7e à la 1ère. La guerre étant déclarée, il fait en catimini ses deux ans de philosophie à Altkirch pour échapper au STO.

Mais en 1943, il est enrôlé de force dans l’armée allemande, comme nombre de jeunes d’Alsace-Lorraine, les “malgré nous”, ce qui lui vaut d’aller combattre jusque sur le front de Russie, dans le service des “transmissions”. Il a laissé un récit de cette période guerrière qui l’emmena à Dantzig (Gdansk), Königsberg (Kalinin­grad) et jusqu’en Lettonie.

Un panaris à l’auriculaire gauche entraînera plus tard l’amputation de ce doigt et un éclat de bombe le blessera sérieusement à un bras le 5 mars 1945, lui valant une hospitalisation près de Rostock. Le 1er mai 1945, s’étant progressivement rapproché de la France, grâce à cette blessure, il réussira à déserter et, en vêtements civils, à rejoindre les troupes alliées. Le 14 mai, il retrouve la ferme familiale et, en reconnaissance, il va déposer un ex-voto en la chapelle d’Hohatzenheim.

Il peut dès lors commencer ses études de théologie, en octobre 1945, à Altkirch, avant de se rendre à Carthage, en septembre 1946, pour y effectuer le noviciat. C’est l’année où l’afflux des anciens combattants ou prisonniers de guerre oblige les supérieurs à dédoubler le noviciat, à Carthage sous la direction du Père Gelot, et à Maison-Carrée sous la houlette du Père Blin. Cette année accomplie, Joseph termine sa théologie à Thibar et à Carthage, fait son Serment missionnaire à Thibar le 29 juin 1949 et est ordonné prêtre le 1er février 1950, à Carthage. En juillet, accueilli en gare d’Hochfelden par son beau-père, il fait une entrée triomphale sur un char à banc dans le village voisin de Lixhausen où, le 9 juillet, il célébre en grande pompe sa messe de prémices.

Au scolasticat, arrivé avec la réputation d’avoir un esprit brillant, mais sans doute diminué par les années de guerre, il se situe dans la moyenne de son cours. Il ne se fait guère remarquer, sinon parfois par des naïvetés qui font sourire. Il était, disait-on, de volonté et de caractère un peu rigide, de tempérament nerveux, voire agité, et sujet aux maux de tête fréquents, s’intéressant surtout aux travaux du verger, à la taille et au traitement des arbres fruitiers, pour la plus grande satisfaction du Père économe. On le trouvait consciencieux, dévoué, docile et pieux.

Nommé dans ce qu’on appelait encore le Nyassaland, aujourd’hui Malawi, il fait, jusqu’au 20 décembre 1950, le traditionnel stage de “British Way of Life” à Claughton Hall, en Grande-Bretagne, avant de partir pour la mission, le 21 janvier suivant.
Il est nommé vicaire et économe à Mzambazi où il apprend le citumbuka puis, le 15 octobre 1952, en raison de son habilité pour les comptes (il collectionnait jadis les prix de mathématiques), on lui confie l’économat de la Préfecture du Nyassa-Nord, avec résidence à Katete. Il est chargé en outre des postulants Frères et des novices Sœurs du Très Saint Rosaire, dont il s’occupe sérieusement.

À cette époque, on observe toujours chez lui cette volonté et ce caractère un peu rigides, notés jadis par ses formateurs, mais on admire son goût de l’ordre et il apparaît comme un missionnaire très surnaturel et sûr. Il exerce d’ailleurs la charge de conseiller de la Préfecture de 1952 à 1958.

Après trois ans d’économat, on le retrouve directeur de l’école des catéchistes de Rumpi et de l’école préparatoire au petit séminaire. Comme les novices Frères et postulants l’ont suivi, en attendant que les Sœurs fassent de même, il continue son ministère auprès d’eux.

Le Supérieur régional reconnaît que, s’il assume sérieusement toutes ces fonctions, c’est tout de même trop pour quelqu’un qui ne compte que peu de temps de ministère, d’autant plus qu’à l’époque, les conditions d’habitat et de nourriture étaient rudimentaires.

Il passe à Lunyangwa en octobre 1956 et, un an après, en devient le supérieur jusqu’en janvier 1959. Finalement, en février suivant, il se rend comme vicaire à Kaseye où il travaille jusqu’à son congé en famille, en mars 1960.
Durant son congé, il fera sa grande retraite à la Villa Cavalletti, à partir du 6 janvier 1961. Est-ce durant ce mois de silence qu’il en prend la décision ? Toujours est-il qu’il ne retournera pas au Malawi. Faisant un bref résumé de son séjour africain, il dit avoir fait 6 000 km à vélo durant les deux premières années, avant d’acquérir une mobylette, puis une Lambretta à trois roues.

Son long congé s’explique en partie par un certain nombre d’ennuis de santé, ennuis mineurs, mais qui, accumulés, devaient être assez démoralisants : opération du nez, forte ostéo-arthrose des articulations du pied gauche qui nécessitera le port de semelles orthopédiques, troubles d’estomac, sinusite tenace et dysenterie amibienne chronique. Ses bulletins de santé émaillent alors sa correspondance.

En avril 1961, il est nommé professeur au petit séminaire d’Altkirch où il enseigne mathématiques, allemand, anglais et sciences naturelles pour la fin de l’année scolaire. À partir du 21 août 1961, il assure un intérim de quelques mois comme économe au noviciat de Gap, avant de se consacrer à l’animation missionnaire d’abord à Sainte-Foy-lès-Lyon, en février 1962, puis à Strasbourg, en juillet de la même année avec, pour secteur d’activité, la Moselle, son département d’origine où il se dévoue sincèrement, malgré un certain fond de timidité.

Bien pris en main par ses supérieurs successifs, il se démène pour faire connaître l’Afrique et les Pères Blancs dans sa région. Physiquement et psychologiquement, il ne semble pas apte à repartir au Malawi où, pourtant, Mgr Jobidon l’aurait volontiers accueilli. Le 1er septembre 1976, il est détaché, en dépendance de la Maison généralice, à la procure du Luxembourg-Bonnevoie, toujours dans l’optique de l’animation missionnaire. Il en devient le supérieur le 1er janvier 1978 jusqu’en juillet 1981.

Après quoi, c’est, pour Josy, le retour définitif en Alsace. En 1975 déjà, il avait exprimé son désir d’un ministère paroissial : le 1er janvier 1982, on le nomme, à sa demande, avec certificat médical à l’appui, administrateur de la paroisse de Kembs-Loéchlé, au nord de Bâle, près du grand canal d’Alsace. À partir du 2 août, il est nommé administrateur de la paroisse d’Hessenheim-Heidol­sheim, plus au nord, près de Sélestat, toujours en bordure de la frontière allemande. Toutes ces paroisses appartiennent au diocèse de Strasbourg.

Le vicaire général se félicitera d’ailleurs de la générosité de Joseph dans son ministère. La correspondance de ce dernier avec les responsables de la Province est parfois un peu crispée. Pourtant, jamais son attachement à la Société ne faiblira et il attend notamment avec impatience le “Lien” et le “Petit Écho”.

Le 1er novembre 1998, l’heure de la retraite étant venue, il prend résidence à Sélestat comme aumônier de l’hôpital puis, le 5 janvier 2004, se retire à la maison de retraite du Sacré-Cœur à Dauendorf, à la lisière sud de la forêt d’Haguenau, plus près de sa famille : il y rend encore quelques services.

En février 2010, il célèbre ses noces de diamant sacerdotales. À cette occasion, Sœur Anne Catherine, économe générale des Sœurs de la Charité, écrira au supérieur du secteur France de la Province d’Europe : “Je me fais l’interprète du Père Josy pour dire à chacun un grand merci pour votre présence ou votre message à l’occasion de son jubilé de diamant. Il a beaucoup apprécié vos marques de sympathie et d’amitié [...].

Depuis ce 28 février, il a été hospitalisé à Saverne, puis à Haguenau. À ce jour, il est pris en charge à la clinique de la Toussaint, à l’unité de soins palliatifs de Strasbourg. Il vit sa maladie dans la foi et le courage.”

C’est dans ces belles dispositions que notre Père du Ciel l’a rappelé à lui le 27 mai 2010, après une vie, certes mouvementée, mais sans nul doute généreusement donnée. Les obsèques du Père Meyer furent célébrées le 2 juin, à Bossendorf, village voisin de Lixhausen, berceau de sa famille.

Armand Duval



PROFILES

Father Thierry Moyersoen

1940 - - 2010

Thierry was born on the 23rd March 1940 at Alost (Aalst), in the Diocese of Ghent, Belgium, a few months before the outbreak of the Second World War. He was the eighth child in a family of eleven children. At that time, his father was a member of the Belgian Parliament. Later, he was several times to take office as a Minister. After Thierry’s quite problematic secondary schooling in several colleges, he entered the philosophy seminary at Boechout in September 1961. He did his novitiate at Varsenare (1963-1964), and then followed the theology programme at Heverlee Scholasticate. There, he took his Missionary Oath on the 28th June 1967 and was ordained a priest on the 30th June 1968 by Bishop Daubechies. On the 18th October the same year, he left his family and country and took off for the Congo.

He began his missionary life as curate of Mongbwalu parish in the mining region of Ituri, in the Diocese of Bunia, in particular looking after teachers and schools. He also took an interest in prisoners sent from Mongbwalu to Bunia with their feet in chains. These caused serious wounds which Thierry would treat. He also tried to persuade those in charge to abandon this practice which scorned human dignity.

For a few months in July 1976, he was in Gety parish and in April 1977 he was appointed curate at Mudzi Maria parish in Bunia. In 1985, he became director of the CAJEC (Centre d’Accueil des Jeunes) [Reception Centre for Youth], which took care of their Christian and personal education. On the 4th January that year, Thierry became the victim of a serious accident which left him handicapped with a crushed leg. After several weeks of treatment at the Nyankunde Evangelical Medical Centre, where they considered amputating his leg, he was fortunately able to be brought via Nairobi to Louvain University Hospital (Gasthuisberg – Leuven), Belgium. There, he underwent several operations which enabled him to walk almost normally again. He remained a whole year in convalescence in Belgium.

At the end of January 1986, Thierry was back in Mudzi Maria. In 1991, he went to Drodro for some months, and then returned to Bunia. In June 1993, he became Director of Social Work (Caritas-Devel­opment) for the Diocese of Bunia. With a group of volunteers, he took care of convicts at the prison in Bunia, providing medical care, food for the poorest among them, protection of their rights, water and electricity installation, and special attention to underage detainees. He also procured financial assistance for the 3 hospitals, a nursing school and the 20 dispensaries in the diocese. To all this he added the management of CIDRI (Centre d’Initiation au Développement Rural de l’Ituri) [Ituri Initiation Centre for Rural Development], which he had founded. In 1996, Thierry took up residence at our Regional House in Bunia, from where he directed his projects to supply drinking water for an ever-increasing population. At the end of this same year on the 28th November, he was obliged, with other missionaries, to leave the country for a few months due to the war of the AFDL and the violent disorderly conduct of the Zairian Armed Forces.

After his return on the 24th September 1997, Thierry went to work in the Diocese of Mahagi. His residence was at Ugonjo mission. However, from there, he made several journeys by jeep to oversee the proper running of his various projects. In October that year, he was elected Regional Counsellor. In the Diocese of Mahagi, he was also Director of Caritas-Development for the Diocese. He continued to manage CIDRI. With his team, he was able to supply drinking water to the inhabitants of the diocese. He calculated that the works of CIDRI enabled the supply of drinking water to 250,000 people, at less than 250 metres from their homes. He also installed two hydroelectric power stations at Drodro and Logo.

In addition he founded a Centre for Information and Education in the fight against HIV/AIDS, activated in five centres. He also launched a Centre for the Purchase and Supply of Essential Medicines in North Kivu and Upper Uele in collaboration with Malteser Internati­onal. In the meantime, Thierry had become the representative of the Embassy of the Order of Malta for the Ituri Region.

For two years, he received and accompanied child soldiers who had given up war, arms and the militia, but who needed help and training before starting a new life. He was able to achieve this with the help of his family, his friends and several international organisations. In 1998, he had to return to Belgium for some months of sick leave. In March 2001, he took part in the Jerusalem Session-Retreat.

At the end of January 2009, he returned to Belgium. Doctors then discovered that he was suffering from an already very advanced double cancer of the throat and lungs. He went to live at our guest house at the Rue de Linthout in Brussels. Thierry realised he did not have long to live. However, he was quite pleased to benefit from a short period of improvement; he could once again speak and eat. However, on the morning of the 19th May 2010 his confreres found him dead in bed.

The farewell liturgy took place on the 26th May in the Deanery Church of Saint Martin, Alost. In his homily, our confrere Jo Deneckere demonstrated how Thierry had fulfilled in practice all the works of mercy of which Jesus spoke in the Beatitudes. Thierry was buried in our cemetery at Varsenare. Letters expressing their tributes and gratitude from friends in the Congo flooded in, as well as from the various organisations with which Thierry dealt. May his great soul now rest in the peace of the Lord he served so well.

Dries Fransen





Father Francis Carey

1938 - - 2010

Frank was born on the 20th September 1938 at Liverpool, England. He was the second last of a family of eight children. His father was a merchant seaman and they lived near the docks. In 1941, their home was blitzed. Frank considered this trauma to be the cause of the stammer from which he suffered particularly in the earlier part of his life.

He went to St Mary’s, Crosby, a secondary school run by the Christian Brothers at Liverpool. In 1955, he began his studies for the priesthood at Blacklion, Ireland. He did his novitiate at Monteviot, Scotland, and at Broome Hall, Dorking. He then went to St. Edward’s College, Totteridge, for theology. It was there that the ‘three musketeers’ got together - John Doherty, Frank Larkin and Frank - they were renowned for their wit and repartee.
Frank took his Missionary Oath on the 27th June 1962 and was ordained in his home town on the 29th June 1963. In September of that year he found himself with his fellow musketeers at the language school at Ilondola, Zambia. This was where his love of the Bemba language and the local culture was born.

He worked in various missions in Mbala Diocese over the next few years - Kayambi, Kopa, Serenje and St. Mary’s, Mbala. In 1969, he joined the staff of Lwitikila Girls’ Secondary School. In this way, his close working relationship was established with the Sacred Heart Sisters (Chigwell) and especially with Sr. John Vincent.
While teaching at Lwitikila, Frank worked with other priests of the diocese to renew Christian teaching in the parishes in line with Vatican II. A more inculturated and participatory approach was adopted using local stories and proverbs. Thus the book ‘Apatebeta Lesa’ came into existence.

In 1976, Frank was appointed National Inspector for Religious Education. This was a new post created within the Zambian Ministry of Education. This meant a move to the capital, Lusaka. It also entailed a lot of travelling all over the country to ensure that RE was correctly taught. This was both educational and ecumenical work. His wit, compassion and clear thinking were put to good use.

In 1979, Frank attended the Institute of Education in London to study for a diploma. It has to be said that Frank was not initially considered the intellectual peer of some of his more academically gifted contemporaries. However, to much applause, he completed with a PhD! His thesis was about the application of Paulo Freire’s educational process to the Zambian situation.

He returned to Zambia to work with Sr. John Vincent in running training courses for teachers. They utilised the Child-to-Child approach. [Child-to-Child is a rights-based approach to children’s participation in health promotion and development that is grounded in the United Nations Convention on the Rights of the Child (CRC).] (Ed.) Eventually, they were able to set up the Institute of Christian Leadership at Mpika. This was a purpose-built residential centre for training leaders in various fields. Vincent and Frank complemented one another, Vincent with her practical organising skills and Frank with his flood of ideas. Together they formed an impressive team. It was during this time that they produced the practical ‘Women and Children First’ book, largely based on Frank’s doctoral thesis.

Frank always used local stories and proverbs in his talks and sermons to make sure the Christian message was fully understood. Over many years, he brought together the fund of proverbs collected by the early White Fathers. He both integrated these collections and added to them. This work reached the layout stage, but this collection of thousands of Bemba proverbs was never printed. This was a sad loss.

In 1989, the running of the Institute at Mpika was handed over to others. The following year, Sr. Vincent was elected Superior General of the Sacred Heart Sisters. In addition, in 1991, Frank moved to London and began the Africa Justice and Peace Network. He worked tirelessly for the Jubilee 2000 programme, lobbying key academic, government and Church figures.

In 1998, Frank became a Research Fellow of the Von Hügel Institute within St. Edmund’s College, Cambridge. He was Acting Dean for 1999-2000, and in 2000, he became the Director of the Institute, holding the post for three years. From 2003-2007, he spent several periods at St Edmund’s as a Visiting Fellow.
Also in 1998, Frank was elected as a delegate to the General Chapter in Rome. Afterwards, he was asked to be one of the redactors of the Chapter Documents. In 2004, he returned to Zambia to carry out further research on HIV-AIDS in the country.

In 2008, while working at the Missionary Institute London, which was about to be closed, he was instrumental in winning the library of that institution for the Zambia Catholic University, which was about to open in the Copper Belt. Moreover, he organised the packing, transportation and the setting up of this library in Kalulushi. He surprised many by not joining the staff of the new university; instead, he returned to his HIV-AIDS work. When he died, he was working on a project proposal to empower women and children. In this endeavour, he planned to work with Sr. Lynn Walker, a Sacred Heart Sister. He was also preparing himself to become a resource person at FENZA in Lusaka.

Frank had been suffering from bowel problems for some years. On the 7th April, he went to consult a doctor in Ndola, who diagnosed his situation as critical. He flew to Johannesburg the same day, and on the following day underwent a six-hour operation. Despite the best efforts of the medical team, he died on the 5th May 2010. He was buried next to Louis Blondel in Westpark Cemetery, Johannesburg, South Africa.

Many letters of condolence remarked on Frank’s compassion for people with problems, or those who felt neglected or rejected. No doubt this compassion sprang in some part from his own personal experiences, including his stammer in his earlier years and his alcoholism in his adult life - both of which he ultimately succeeded in bringing under control.

Before Frank was rushed to Johannesburg, he was in regular telephone conversation with his brother Bernard who had been battling terminal cancer. Two days after Frank had his long operation, word came through that Bernard had died. The doctors in Johannesburg advised against Frank being told of his brother’s death, and so there was a surprise for him on the other side!

We have lost a confrere who was human and humane, with many talents including a quick wit, a capacity for long hours of work, and a great compassion for the hapless and disadvantaged. May he rest in peace.

Ben Henze




Father Yves Méthot

1924 - - 2010

Father Yves Méthot was born on the 12th October 1924 in the parish of Notre-Dame-des-Sept-Allégresses, in the Quebec Diocese of Trois-Rivières, Canada. He was baptised the same day in this parish. He was one of a family of 6 children, who would all do secondary studies and were all brought up in a Christian manner. He did his primary schooling at Trois-Rivières and at Louiseville. He would do his secondary studies at Trois-Rivières Seminary, as well as two years of philosophy. At the end of his studies, he chose to commit himself as a missionary in Africa with the White Fathers. The Superior of this institution was in favour of this vocation and this was an encouragement to our future confrere.

In September 1947, he arrived at the Missionaries of Africa Postulancy at Everell, near Quebec, for a probationary year and his first year of theology. In 1948-1949 he did his novitiate at St-Martin de Laval. Even at this stage in his training, he proved to be a prospect who applied himself well either to intellectual or manual work pursuits. He was very keen on spiritual progress and much appreciated by others. At the end of this year, the staff offered him the possibility of doing the last three years of theology at Monteviot in Scotland. He willingly agreed.

He arrived at the Monteviot scholasticate in September 1949 with two other Canadians from his novitiate. It seems these three years of study and formation went well. He was not a great intellectual, but his energetic will and his common-sense judgement helped him to succeed. His professors considered him a good prospect on whom to count because of these qualities. Father Pierre Laframboise was from his novitiate and his scholasticate at Monteviot. He said this of him: ‘Yves was a very pleasant confrere in community, mixing easily with everyone and gifted for sports.

As he knew how to play golf, the Superior asked him to coach one of our professors in this sport as he had just arrived from Uganda and needed exercise to restore his health. Yves was delighted with the proposal and soon the Father and he would be on the golf course at least once a week. However, this did not prevent him from taking part in sporting and other activities of the community. He mixed with all the confreres of the community. He had good judgement and I believe he managed well in his studies, but he was more inclined to practical things than academics.’

Yves was accepted without problem for his Missionary Oath, which he took on the 29th May 1951. He received priestly ordination on the 31st May 1952 with 35 other confreres from his year. After his scholasticate, he left for holidays in Canada. As early as September 1952, he was already in the diocese of Mwanza, Tanzania, where he had been appointed. At the beginning of his missionary life, he began as curate at Kahangala, Bujora, and especially on the island of Kome. After a home leave in Canada in 1960, he returned to Kome, this time as parish priest. He would be several years on this island, where he left his mark in becoming totally involved with it. He was happy with the Bazinza of this island. In 1967, he was parish priest at Nyakaliro for a year. He then became a curate at Bujora.

He remained in this parish as curate for over 10 years, until his final return to Canada for good at the end of 1980.
Up to then, he had been a missionary full of apostolic zeal. However, in 1980, he changed; he became a man who needed to take a rest, to be helped, as he no longer had the will to work as before. He was depressive. Returning to Canada, he had hoped after a few months to be able to go back to Africa. However, his Superiors succeeded in convincing him to remain in our Thornhill community at Toronto to rebuild his health in rendering service.

This is what he succeeded in doing by resting and becoming involved in pastoral movements and activities, in addition to helping the community materially. Father Pierre Aucoin was with Yves for the first four years of his time at Thornhill. He remembers this confrere as ‘very willing to be of service, with a cheerful and optimistic temperament, very talkative and popular with the parishioners where we did ministry. He was a very good cook and helped us out several times - always refusing our help both in preparing the meal and even for the washing up. He was very skilled in material things: carpentry and mechanics. He had been a good sportsman in his youth and always kept up his interest in sports.’

Father Méthot remained at Thornhill until 1993. During all this time in this community, he did a lot of ministry and helped out in schools. He was the local bursar and in 1990 was even appointed coordinator of the community. A major change took place for him in 1993. The Provincial Council decided to open a new MAfr community at Edmonton, Alberta, and he agreed to be its bursar. It was a real wrench for him to leave his work and his friends. Unfor­tunately, this new community would only last a short time. In 1994, as our house in Thornhill was to be sold, Yves received another appointment to Toronto, but this time as bursar at our other house at ‘Indian Road Crescent’. He was to be there for seven years, becoming even more greatly involved in ministry and movements.

However, he was aging and more frequently came across health problems. In 1996, he had to undergo two operations in succession; one to remove a tumour from the bladder, the other to insert an artificial bladder. In 2001, he took the decision to live outside community to work in the parish of Keswick, still in Ontario. In 2007, he was asked to leave this parish and took up lodgings with individuals at Pefferlaw, Ontario.

However, Yves’ abilities were not the same. Very soon, he would be increasingly disabled with arthritis. In April 2010, he was hospitalised for various emergencies. When he would be able to come out, they thought of placing him in a care home adapted to his condition. It proved unnecessary, as his condition rapidly deteriorated and he remained in hospital. He passed away on the 8th May 2010 at Newmarket Hospital, Ontario. The Funeral Mass took place on the 12th May in the church at Keswick, Ontario. The body was cremated and the ashes transported to Lennoxville, for a service of burial in the Saint-Antoine Cemetery, in the plot reserved to Missionaries of Africa.
Father Marc Angers, MAfr, officiated at the Funeral Mass and gave the homily. He demonstrated in his instruction how Yves was a cheerful man, a man of the people, who liked being with people to help them. He was also a man of God: a priest who took his sustenance from God through prayer and the Eucharist in order to bring the Good News to others. Finally, he showed he had been a great Missionary in Africa and Canada.

It should be noted that his nieces and nephews were devoted to accompanying their Uncle Yves in the difficult times he experienced, especially in his last weeks. Many people he had known and helped came to pay their respects in a church filled for the funeral. May Yves receive from the Lord the good servant’s reward, as one who gave his life for the Kingdom.

Lauréat Belley




Father Georges Raynard

1929 - - 2010

Georges was born on the 9th May 1929 at Herbiers, Vendée, Diocese of Luçon, France, into a family of 4 children in a relatively anti-Church context. Never­theless, he was baptised in the church of Sts. Peter and Paul at Herbiers on the 25th May and received Confirmation on his 7th birthday in 1936. His anticlerical father was opposed to his priestly vocation and Georges was obliged to work with him in the garage until his military service. He then entered the Notre Dame Late Vocations Seminary at Luçon, where he did his secondary school studies from January 1951 until the 1st July 1955. He then went to study philosophy and the first three years of theology at Luçon Diocesan Major Seminary. He had delicate health and a serious nervous depression in 1957 obliged him to rest for a year.

Throughout his life, his correspondence would be studded with health reports. However, in good recovery from this major setback, and reassured by the doctors for the future, he felt called to missionary life. He did his novitiate at Gap from September 1961 till September 1962, then completed the theology study cycle at Carthage (where his time was cut short by an infectious jaundice) and at Vals. He took his Missionary Oath on the 30th January 1964 at Vals, and was ordained a priest on the following 29th June at Luçon. He was 35 years old. His teachers on the formation staff found him emotional, nervous, but good company, full of good will and sincerely devout. His age naturally gave him an already sound judgement and he had lots of social skills: obviously a man for relations. However, no one doubted that an apostolate in rural areas would be hard for him and that it would be better to direct him to an urban apostolate.

Appointed to Burundi, he firstly set himself to study Kirundi at the Language Centre, not without difficulties, and from the 8th June 1965, he went to continue his learning at Murehe parish in Ngozi Diocese. On the 19th January 1967, he moved to Gatara, then on the 25th May 1970 to Gihanga in Bujumbura Diocese. This was to be for a short time. On the 27th September 1970, he was appointed to teach at the junior seminary of Kanyosha. There, he gave himself heart and soul in passing on his knowledge. He succeeded in this and was loved by the pupils, but his health remained very weak and worried those in charge.

Indeed, in 1972, an enormous fatigue due to heart failure complicated with asthmatic episodes obliged him to return to France. The doctors consulted were adamant: life in the high altitudes of the hills of Burundi was not good for him. After allowing him some rest, the Provincial offered him various posts in France. Finally, he opted for Bordeaux, and took up residence there until the sale of the house, after ensuring the liquidation or distribution of its furnishings to other houses of the Province.

In the meantime, he gave himself to parish ministry where he succeeded, despite a persistent deafness that embarrassed him, especially for Confessions. From Bordeaux, he was appointed to the Procure at Nantes and became superior there on the 17th September 1973. However, Mis­sionary Promotion, as it was then practiced, did not please him and as he was ill-at-ease in the community of that time, he gave up being superior on the 31st August 1976. He remained in the Procure, before taking a part-time commitment in January 1979 as curate at Sainte-Croix parish, Nantes, and in September 1983 at Notre-Dame-de-Toutes-Joies. He then lived at the presbyteries of those parishes. As he took a great interest in the CCFD (French CAFOD), he became its part-time diocesan representative, without ever giving up Missionary Promotion in the Diocese of Nantes. In those years, an ear operation at the Nantes CHU improved his hearing somewhat, making his ministry easier.

During this time, he had not broken his ties to the Nantes community, but it was only after 1982 that he resumed very regular contact with the Procure. He came every week and took part every first Friday of the month in the community house council. He was given the choice of keeping his ministry in the diocese while remaining attached to the community as a member, as he wished to be. At that time, he also took part, with two other White Fathers, in the Diocesan Missionary Com­mission. Letters from successive Bishops and Vicars Episcopal praised his zeal, his good judgement and noted with satisfaction that he was very much appreciated by the parishioners who were in close contact with him. A formal contract was thus agreed between the diocese and the Province of the White Fathers and it was renewed without problems in January 1989.

In the meantime, in June 1987, the Vicar Episcopal nevertheless asked him for a major sacrifice: leave Notre-Dame-de-Toutes-Joies, where he had made lots of friendships and go to Saint-Jacques parish, also in Nantes, where the parish priest had just lost his assistant. To console and to motivate him, the Vicar Episcopal said it was a parish in need of a thoroughgoing renewal. It cost him to do so, but he obeyed. That year was his 25th Jubilee of priesthood and he immediately asked to celebrate it with his confreres at Mours. However, this was also, in April, the year of a major operation which confined him to Pornichet on the coast, to the west of Nantes.

From then on, his health remained very unpredictable. Rheumatism was added to his former miseries. Then, on the 24th June 2001, as the parish of Saint-Jacques was closed down for good, he, along with the parish priest, had to bid farewell to his flock. At diocesan level, they were aware that his health was rapidly deteriorating and they advised the White Fathers of it. They also thought of relieving him of the responsibility of the CCFD, which they were afraid could not but distress him. However, Georges finally understood the wisdom of it himself and turned the corner on the 1st July 2002. He had not inherited the physical strength of his father, who had died less than a year earlier at the age of 97.

He therefore asked to join a White Father community for good. He dropped his belongings off at the Procure at Nantes and after a good rest at the Priory of Saint Louans, near Chinon, and then at Angers, at the Augustinian Sisters who had looked after him so well after his operation in their clinic, he joined the Nantes community on the 1st November 2001. However, he had been warned that this community was also on the point of being closed down and he thus accepted the proposal of his superiors to retire to the retirement home at Billère on the 1st September 2002. This was a place where he was to have the opportunity to do some ministry in the surrounding area, because in spite of his uncertain health, he insisted on it. He was also pleased to have, even then, knowledge of services that at times he could render at Lourdes, nearby.

At Billère, our Heavenly Father came to call Georges to himself on the 27th May 2010. Despite the few years spent on African soil, he always maintained a missionary attitude and in spite of some grumbling when making a difficult re-adaptation to the French Province, he had a great attachment to the White Fathers Society, a great interest in its life and future, an interest that was manifest in his attentive reading of the magazines and documents he received.

When Mother Suzanne, Superior General of the Augus­tinian Sisters, learned of his death, she expressed her feelings as a compatriot of Georges. ‘His sense of humour and his kindness’, she wrote, ‘was appreciated and we always welcomed him with much pleasure. [...] Be assured of the prayers of all our Sisters...’ Armed with these fervent prayers, Georges was able to present himself with confidence before our Heavenly Father.

Armand Duval




Father Joseph Meyer

1921 - - 2010

Joseph was born on the 29th August 1921 at Basse-Yutz, on the outskirts of Thionville, Metz Diocese, France. He was baptised on the 5th September. His father of Alsace origin passed away prematurely in 1927. His mother remarried. Joseph’s stepfather was a farmer from Lixhausen, Alsace. Joseph’s correspondence mentions many brothers and sisters born from the first and second families. Antoine, one of his brothers, entered the Marianists, taught at La Rochelle for the entire 1939-1945 War using a false name before becoming a missionary in Africa. Two of his sisters became nuns.

Entering the White Fathers’ Apostolic School at Altkirch on the 15th September 1933, Josy, as he was called, received Confirmation on the 6th June 1935 and completed all his secondary schooling there. With war declared, he did his two years of philosophy covertly at Altkirch to escape the STO (enemy forced labour camps).
However, in 1943, he was dragooned into the enemy army, just like a number of young men of Alsace-Lorraine, the ‘against-the-grain’ group. This meant that he had combat duties up to the Russian Front, in the service of ‘Transmissions’. He left a record of this war period which led him to Gdansk, Kaliningrad and Lithuania.

A whitlow in the little finger of his left hand would later lead to its amputation. A bombshell exploded, seriously injuring his arm on the 5th March 1945, requiring hospitalisation near Rostock. On the 1st May 1945, progressively nearing France on account of this wound, he succeeded in deserting in civilian clothes and joined up with the Allied troops. On the 14th May, he returned to the family farm and in thanksgiving placed a commemorative plaque in the chapel at Hohatzenheim.

He could then begin his study of theology in October 1945 at Altkirch, before going to Carthage in September 1946 to do his novitiate. This was the year the influx of former combatants and prisoners-of-war obliged the Superiors to split the novitiate between Carthage - under the direction of Father Gelot - and Maison Carrée - under the leadership of Father Blin. Once this year was over, Joseph completed his theology at Thibar and at Carthage.

He took his Missionary Oath at Thibar on the 29th June 1949 and was ordained on the 1st February 1950 at Carthage. In July, met at the station by his stepfather, he made a triumphal tour in a charabanc around the neighbouring village of Lixhau­sen, where on the 9th July he celebrated his First Mass with great pomp and ceremony.

At the Scholasticate, arriving with the reputation of a brilliant mind, but no doubt lowered by the war years, he was placed average in his class. He was hardly noticeable, except sometimes by amusing artlessness. He was described as having a rather strong will and unbending character, coupled with a nervy, even agitated temperament. He was subject to frequent headaches, but was particularly interested in the orchard, pruning and spraying the fruit trees, to the great satisfaction of the Father Bursar. He was found to be conscientious, dedicated, teachable and pious.
Appointed to what was then called Nyassaland - today’s Malawi - he followed the ‘British Way of Life’ preparatory course at Claughton Hall, England, until the 20th December 1950. He left for the Mission on the 21st January 1951.

On arrival, he was appointed curate and bursar at Mzambazi, where he learned Chitumbuka. Then, on the 15th October 1952, due to his skill with accounts (he had previously won prizes in Mathematics), he was entrusted with the Treasurer’s Office at the Prefecture of North Nyassa, with residence at Katete. In addition, he was given charge of the Brothers’ Postulancy and the Novice Sisters of the Most Holy Rosary, a duty he fulfilled conscientiously.

At that time, he was noted for this somewhat rigid character indicated by the members of his formation staff, but was admired for his penchant for order and appeared as a very supernatural and confident missionary. Moreover, he carried out the duty of councillor for the Prefecture from 1952 till 1958.
After three years as Treasurer, he became Director of the Catechists’ School at Rumphi and of the preparatory school for the Junior Seminary. As the Brother Novices and Postulants followed him, while waiting for the Sisters to do the same, he continued his ministry towards them.

The Regional Superior recognised that if he were to take on all these duties properly, it would be too much for someone who had spent so little time in ministry. Moreover, at that time, living conditions and the diet were very basic. He was sent to Lunyangwa in October 1956 and a year later, he became Superior till January 1959. Finally, in the February, he went to Kaseye as a curate, where he worked until his home leave in March 1960.

During this leave, he did his Long Retreat at Villa Cavalletti, Italy, from the 6th January 1961. Was it during this month that he made his decision? In any case, he would not be returning to Malawi. In a short summary of his time in Africa, he said he did 6,000 km on bicycle for the first two years, before acquiring a moped, then a three-wheeled Lambretta.

His long leave is partly understandable by a certain number of health problems, minor in themselves, but when accumulated must have been very demoralising. He had a nose operation, a serious osteo-arthritis in the joints of his left foot that would require an orthopaedic sole, stomach trouble, chronic sinusitis and amoebic dysentery. These medical reports are sprinkled throughout his correspondence.

In April 1961, he was appointed to teach at the junior seminary of Altkirch. There, he taught Mathematics, German, English and Natural Sciences till the end of the school year, and then from the 21st August 1961, he substituted for a few months as bursar at the Gap novitiate. He then dedicated himself to Missionary Promotion, firstly at Sainte-Foy-lès-Lyon in February 1962, then at Strasbourg in July of the same year. His sector of activity was La Moselle, his home region, where he sincerely plunged in, in spite of a certain underlying shyness.

Under the sure guidance of his successive Superiors, he did his utmost to make Africa and the White Fathers known in his region. However, physically and psychologically, he did not seem apt for another departure to Malawi, although Bishop Jobidon would have cheerfully welcomed him.

On the 1st September 1976, he was attached to the Procure of Luxembourg-Bonnevoie, which depended on the Generalate, still with the Missionary Promotion perspective in view. He became Superior on the 1st January 1978 till July 1981.

After this, Josy chose to return to Alsace for good. As early as 1975, he had expressed his wish to be in parish ministry. On the 1st January 1982, he was appointed, at his request and with a medical certificate in support, administrator of the parish of Kembs-Loéchlé, in the north of Bâle, near the Grand Canal of Alsace. Then, from the 2nd August 1987, he was assigned to the parish of Hessenheim-Heidolsheim, more to the north near Sélestat, still on the edge of the German border. All these parishes belong to the Archdiocese of Strasbourg.

Moreover, the Vicar General would be very pleased with Joseph’s generosity in his ministry. Although Joseph’s correspondence with those in charge of the Province could be quite terse, his attachment to the Society did not slacken. In particular, he looked forward to the ‘Lien’ and the ‘Petit Echo.’

On the 1st November 1998, when the bell for retirement rang, he took up residence at Sélestat as hospital chaplain until the 5th January 2004. He then retired to the Sacred Heart retirement home Dauendorf, on the southern outskirts of the forest of Hagenau, closer to his family. He was still able to be of some service to them.

In February 2010, he celebrated his Diamond Jubilee of priesthood. On that occasion, Sister Anne Catherine, Treasurer General of the Sisters of Charity, wrote to the European Province Sector Superior for France: ‘On behalf of Father Josy, I thank you for your presence or message on his Diamond Jubilee. He appreciated greatly your kindness and friendship [...]. He was hospitalised at Saverne then at Haguenau on the 28th February.

At present, he has been taken in charge by the All Saints Clinic in the palliative care department at Strasbourg. He is living through his illness with faith and courage.’ It was with these fine dispositions that our Heavenly Father called him to himself on the 27th May 2010 after a life, admittedly very eventful, but undoubtedly generously given. The funeral services led by Father Meyer took place on the 2nd June at Bossendorf, a neighbouring village to Lixhausen, the cradle of the family.

Armand Duval