NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Stanley Haskell

1924 - - 2008

Le Père Haskell est né le 12 mai 1924 à Bridgetown, la capitale de la Barbade, dans une famille anglicane. Il complète ses études secondaires au Harrison College, à la Barbade. Puis, il va à l’île de Trinidad pour étudier l’agriculture à l’Imperial College of Tropical Agriculture. En 1946, Stanley est à Montréal, où il continue ses études en agriculture au Macdonald College de l’Université McGill. En 1953, Stanley obtient la nationalité canadienne et travaille pour le Gouvernement fédéral du Canada, comme s’occupant de recherche en nutrition animale, à la Ferme expérimentale d’Ottawa. Après 3 ans, il démissionne de son travail pour le gouvernement d’Ottawa, et il s’inscrit au Trinity College de l’Université de Toronto où, dans la Faculty of Divinity, il étudie la théologie en vue de devenir prêtre pour l’Église anglicane. En 1959, il est ordonné diacre, puis, en 1960, il est ordonné prêtre. Première nomination : celle de vicaire du curé de la paroisse anglicane de St. Barnabas, à Ottawa.

En 1961, Staanley quitte le Canada pour entrer au noviciat d’une communauté religieuse anglicane, la communauté de la Résurrection, dans le Yorkshire, en Angleterre. Cependant, avant de quitter le Canada, il rencontre le Père Rémigius McCoy, des Pères Blancs, Missionnaires d’Afrique, qui donne des conférences dans la région d’Ottawa sur son travail au Ghana. Les semences du changement sont ainsi mises dans le coeur de Stanley. À la fin, il répond à l’appel de Dieu à devenir catholique, et à offrir sa vie pour l’activité missionnaire de l’Église catholique, avec la Société des Missionnaires d’Afrique. Stanley Haskell, (prêtre anglican), est reçu dans l’Église catholique par le Père Rémigius McCoy (alors supérieur de la maison des ‘White Fathers’ à Chicago). La cérémonie a lieu à l’église St.Gertrude’s, à Chicago, le 5 avril 1963. C’est là que Stanley est baptisé (sous condition), et qu’il fait sa première communion comme catholique. Il reçoit la confirmation des mains de Mgr. Raymond Hillinger, à l’église St. Mel’s de Chicago le 11 avril 1963.

Stanley passe l’été de 1963 à Chicago, travaillant à l’Université Loyola, faisant de la recherche dans la Faculté de médecine de cette université. À l’automne 1963, il part pour une autre maison des Pères Blancs, à Onchiota, État de New York. C’est là qu’avec les autres aspirants Pères Blancs il étudie le latin et la philosophie. En août 1964, il entre au noviciat, à Franklin, en Pennsylvanie. En août 1965, Stanley part pour le Canada où il complète ses études de théologie au Scolasticat de Vanier, Ontario. Il prononce son serment perpétuel en juin 1967, est ordonné, peu après, au sous-diaconat et au diaconat. Son ordination à la prêtrise a lieu le 18 juin 1967, par l’archevêque de Kampala, Uganda, le cardinal Emmanuel Nsubuga.

Stanley est envoyé en Tanzanie. Pendant 6 mois, après son arrivée là-bas, il étudie le kiswahili au centre de langue de Kipalapala. En juillet 1968, il est nommé à la paroisse de Ng’wangika (diocèse de Mwanza). Malheureusement, Stanley s’aperçoit que les gens, dans cette région, ne parlent pas kiswahili, mais seulement le kisukuma. En accord avec le régional, il reçoit une autre nomination, celle de professeur de biologie et d’agriculture au petit séminaire de Nyegezi. Il s’y sent bien accepté par ses élèves. C’est durant cette période qu’il a un terrible accident. Dans la ville de Mwanza, la voiture qu’il conduit est frappée par un train de marchandises, et poussée sur une longueur de 100 mètres environ. Après cela, Stanley, tout surpris d’être encore en vie, remercie sincèrement le Seigneur. Mais son état de santé va en être affecté. Il doit retourner au Canada en octobre 1971. C’est à cette période qu’il a une première opération pour réparer un cartilage déchiré dans la jambe droite. Vers le mois d’avril 1972, il subit une opération semblable sur son genou gauche. Et il souffre en même temps d’arthrite dans les articulations. Le Père Haskell retourne tout de même en Tanzanie à la fin d’août 1972, pour continuer son travail de professeur au séminaire. Mais la situation politique n’est plus la même, et notre confrère rencontre toutes sortes de difficultés. Il ne se sent pas heureux. Stanley pense donc aller au Canada pour un temps de repos, et revenir ensuite en Tanzanie. Il retourne au Canada en décembre 1973. C’est à ce moment-là que les médecins lui disent qu’il ne devrait plus retourner en Afrique.

Après une période de convalescence, Stanley est nommé au Canada dans la communauté de l’avenue Powell à Ottawa. Il est chargé, par ses confrères d’Ottawa, de l’animation missionnaire en langue anglaise. Il visite les écoles anglophones et aide ses confrères pour les différentes messes et collectes missionnaires. Il assure régulièrement un ministère dominical dans les paroisses. En même temps, il suit des cours de recyclage en pastorale à l’Université d’Ottawa. Vers 1979, avec le Père Rémi Ste-Marie comme supérieur, Stanley est chargé de l’économat et de la comptabilité de la maison de Powell à Ottawa. Plus tard, on décide d’acheter une maison plus convenable pour la communauté, au 252 avenue Argyle, non loin de là. Stanley s’occupe du déménagement, en novembre 1983.

En janvier 1986, le Père Haskell part à la Maison provinciale à Montréal pour travailler aux archives. Il va faire ce travail pendant presque 10 ans. Pendant cette période, ses genoux le font beaucoup souffrir et il doit subir de nouvelles opérations. Son travail aux archives le préoccupe beaucoup. Il ne connaît pas bien le français, et c’est pour lui un handicap. En 1994, il demande à être remplacé.
En mars 1995, le Père Haskell est nommé à notre maison de la rue St-Hubert à Montréal pour y assurer du ministère. L’année suivante, il s’inscrit à des cours au Centre ignatien de spiritualité. En 1998, on lui demande de prendre sa retraite, tout en continuant un peu de ministère à partir de notre résidence du boulevard de l’Acadie. Mais il a de plus en plus de problèmes de santé. Aussi, en 2000, il part résider à notre maison de Lennoxville pour y avoir un encadrement plus adapté à sa situation. En 2005, son état devenant de plus en plus problématique, on lui trouve une place au Grace Christian Home, une maison anglophone, non loin de Lennoxville. Il y reçoit de bons soins et est content. Ses confrères le visitent souvent pour lui porter la communion. Mais son état de santé continue à se dégrader.

Au début d’octobre 2008, Stanley a un affaissement général. Et tout va se précipiter. On le met en quarantaine avec un traitement d’antibiotiques. Il décède le 7 octobre 2008. Comme il lui reste quelques membres de sa famille qui habitent très loin et qui veulent venir aux funérailles, on retarde l’exposition de sa dépouille mortelle au 15 octobre à notre maison de Lennoxville. Les funérailles ont été célébrées le lendemain au même endroit. Il a été inhumé au cimetière St-Antoine de Lennoxville dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Le Père Haskell avait une volonté forte et persévérante. Il a manifesté un très grand attachement à la volonté du Seigneur, pour avoir d’abord accepté de passer quelques années de formation avec des jeunes bien différents de lui, et pour avoir vécu des situations bien difficiles dans les différentes étapes de sa vie. Profondément religieux, toute sa vie a été unifiée dans le Christ. Il a toujours été généreux à sa façon. Que le Seigneur lui accorde la récompense qu’il a bien méritée.





Père William Dyer

1942 - - 2008

William (Bill) C. Dyer est né le premier janvier 1942 à Norfolk dans le Connecticut. Il avait trois sœurs et un frère. Il a fréquenté l’école primaire et secondaire au Connecticut avant de poursuivre ses études au collège William and Mary en Virginie où il a obtenu un Bac en science politique. Bill pensait poursuivre d’autres études dans le même domaine au Kansas, mais il décide d’écouter plutôt « l’autre voix » qui l’appelle à devenir Missionnaire d’Afrique. Il entre au séminaire de philosophie d’Onchiota, dans l’État de New York, pour ensuite aller faire son noviciat à Franklin en Pennsylvanie en 1965.

Après cette année spirituelle, Bill part poursuivre ses études théologiques en France, d’abord à Vals-près-le-Puy, puis à Strasbourg où il obtient une maîtrise en théologie. Il est ordonné prêtre le 28 juin 1968 à Norfort au Connecticut par Mgr John Hackett.
On a souvent décrit le missionnaire comme quelqu’un qui a un pied dans sa propre culture et un autre dans la culture de son pays de mission. Cette description s’adapte bien à Bill qui a changé souvent de pays de mission durant sa vie. Il avait un esprit clair et pouvait discerner et montrer du doigt les points importants au cours d’une discussion. Il s’exprimait clairement, avec un esprit critique, mais tout en respectant l’opinion des autres, que ce soit au cours d’une discussion ou en communauté.

La capacité de Bill à aller au cœur des choses pouvait parfois intimider certains de ses interlocuteurs, mais il était très engagé dans la vie communautaire. Quand il est persuadé de quelque chose, il essaye d’y être vrai. Bill Dyer était plutôt porté vers ce qui est méthodique et intellectuel que vers le sport ou le côté manuel des choses. Il était très doué pour agencer de façon agréable ce qui l’entourait, comme décorer une pièce. Mais sa tendance à la perfection prenait parfois le dessus, ce qui pouvait devenir exigeant et même provoquant pour les autres. Bill avait de la difficulté à exprimer ses sentiments intérieurs, sauf quand il parlait avec quelqu’un en qui il avait confiance. Il pouvait aussi s’exprimer très clairement, ce qui ne laissait personne douter de ce qu’il pensait. Joyeux, sociable, Bill peut divertir les membres de sa communauté avec des anecdotes ou des histoires à propos de ses rencontres avec les autres. Il était un très bon enseignant et la Société a eu souvent recours à ses talents de modérateur dans les rencontres provinciales. Il partageait ses vues et opinions tout en ne s’imposant pas. Il possédait plusieurs talents qu’il mettait au service des autres, que ce soit en Afrique ou en Amérique.

Il a commencé sa mission à Muhasa et Chimpunde en République du Congo, où il a travaillé en paroisse avant de retourner aux USA où il s’est impliqué dans le domaine de la presse et des médias, tout en s’occupant de l’animation vocationnelle. En 1980, il retourne en Afrique, à Korhogo en Côte d’Ivoire, où il reste pendant six ans avant de revenir aux USA où il enseigne l’anglais comme langue seconde tout en s’engageant dans le domaine de justice et paix.

Depuis son retour, Bill se donne à fond dans le domaine de justice et paix : ceci devient évident au moment de l’annonce de son décès. Plusieurs dirigeants de groupes de défense des droits de l’homme dans la ville de Washington ont exprimé leur appréciation face à sa présence et à sa voix en faveur des pauvres.

Pendant une réunion, il pouvait écouter en silence et soudain poser d’une manière claire et précise des questions pertinentes à ceux qui exposaient leur sujet. Il n’était pas toujours d’accord avec eux, et il le montrait, mais toujours en respectant l’autre.
Durant son dernier séjour en Afrique, il a été en paroisse, mais il a aussi joué un rôle administratif. Il a servi comme Assistant provincial de la Province Tanzanie-Kenya-Soudan. Il aurait pu y être élu Provincial, mais pour des raisons personnelles, il a décidé de retourner dans la province de l’ANA. Il était prêt à accepter le rôle d’assistant trésorier, mais au fond de son cœur, il préférait travailler avec les groupes de défense des droits humains, et il a effectivement rempli la fonction de directeur exécutif du réseau Justice et Paix pour l’Afrique dans lequel il s’est donné avec beaucoup d’énergie.

Bill, moderateur au forum Mali-Burkina janvier 2008Après avoir été élu Assistant provincial, il a dû cesser son implication dans les mouvements de défense. Il a quand même continué à suivre de près ce qui se passait sur le front politique et a toujours élevé la voix en faveur des sans voix, spécialement à propos de l’Afrique.

À son retour du Burkina Faso à la fin du mois de janvier 2008, on voit qu’il ne se porte pas bien. Après lui avoir fait subir une panoplie d’examens, on découvre qu’il souffre d’un cancer du foie. Le spécialiste planifie alors un traitement de chimiothérapie avant de l’opérer en juillet. Bill endure la période difficile de ce traitement, mais après de nouveaux examens, on découvre que le cancer s’est étendu aux poumons. Nous sommes alors au début de juillet. Il n’est plus question de l’opérer et on continuera à le soigner avec des soins palliatifs. Bill sait qu’il ne lui reste plus longtemps à vivre.

Le dimanche 9 août 2008, Bill demande à être transporté à l’hôpital Sibley ; après d’autres examens, les docteurs découvrnte qu’il souffre aussi d’une pneumonie. Son système immunitaire ne peut en supporter davantage et il s’affaiblit de plus en plus. Bill est conscient la plupart du temps et communique avec les membres de sa famille, de sa communauté, etc. Il décède le 21 août 2008.

Plusieurs personnes lui ont rendu hommage et je suis certain qu’il n’y a aucun hommage ou compliment qui lui ait plu autant que ceux rendus par les jeunes confrères africains. Ils appréciaient en lui l’accueil, l’intérêt et l’ouverture qu’il leur témoignait, que ce soit en Afrique ou en Amérique du Nord.

Pour autant que nous connaissions l’aspect spirituel de la vie de Bill Dyer, il était perçu non pas tellement comme un rebelle, mais comme quelqu’un qui marchait à une cadence différente, surtout dans les perspectives de l’Église. Dans les discussions, il employait de temps à autre la phrase : « La grosse dame a chanté », pour dire qu’il pensait que la définition ou l’existence d’une institution étaient dépassées. La dernière année de sa vie, Bill a fait l’expérience de ce qu’il appelait les « 3 D » : la sécheresse, l’obscurité, et le désengagement.

Il était conscient de sa tendance au perfectionnisme, avec la susceptibilité qui en résultait… Cependant, il était honnête avec lui-même et reconnaissait qu’en son fort intérieur il était plus souvent au pied de la Croix que célébrant le Festin. Malgré sa lutte intérieure, il essayait d’être un signe d’espoir pour les au­tres et était toujours prêt à écouter ceux qui venaient lui mendier quelque chose. Bill a entendu l’appel de Dieu à aimer et a mis toute son énergie au service des autres.

Bill considérait Dieu comme Celui qui l’aimait au milieu des échecs et des peurs qu’il vivait chaque jour.
Quand il regardait sa vie missionnaire, il parlait de sa réalité. Si les choses ne fonctionnaient pas toujours comme prévu pour les disciples qui suivaient Jésus, c’était vrai pour lui aussi tout comme pour les autres au cours de leur vie.

Si on avait demandé à Bill comment il voyait sa vie missionnaire, je pense qu’il aurait répondu en ces termes : « C’est un appel à témoigner, à dire la vérité et à vivre à fond un engagement. »

Sa vision pourrait bien être résumée dans les paroles de ce cantique : « Just a closer walk with Thee, Grant it, Jesus, is my plea, Daily walking close to Thee, let it be, Lord, let it be. »

John Lynch




Père Kees van der Wee

1919 - - 2008

Kees est né à Kaatsheuvel, Pays-Bas, le 23 mai 1919. Comme il voulait devenir missionnaire, il a suivi sa formation à Sterksel, St-Charles, près de Boxtel et s’Heerenberg, où il a fait son serment le 30 juin 1945 et a été ordonné prêtre le 15 juin 1946. Le 24 décembre de la même année, il part en Tanzanie, dans le diocèse de Mwanza, pour travailler dans la paroisse de Kagunguli sur l’île d’Ukerewe sur le lac Victoria.

Deux de ses oncles, Martin et Antoon, étaient Missionnaires d’Afrique. Kees écrit : « Quand j’étais enfant, mon père m’obligeait à apprendre par cœur un nouveau poème chaque semaine. Je pouvais les choisir moi-même et je choisissais les plus courts. Un de ces poèmes m’est resté en mémoire jusqu’à aujourd’hui, parce j’en ai fait le but de ma vie : être au service des autres. Il se récite comme ceci : « Quand tu es né, tu pleurais. Les autres autour de toi riaient. Assure-toi qu’en quittant cette vie tu riras et que les autres pleureront. »

Dès le petit séminaire, Kees n’a pas une très bonne santé et il doit consommer des fortifiants. Il est dur et persévérant au travail. Il est optimiste, a un jugement juste, est chaleureux et toujours prêt à rendre service. Pendant ses années de formation, on souhaite qu’il devienne plus sûr de lui-même.

En janvier 1948, Kees écrit qu’il se plait bien dans sa communauté et dans son travail. Il vient alors juste de revenir d’un safari de dix jours et veut se remettre tout de suite au travail. Une école pour jeunes filles est en construction et on vient de fonder la paroisse d’Itira à partir d’une partie de sa paroisse. A partir de 1950, il vit et travaille avec un prêtre tanzanien. Mgr Blomjous ayant demandé que chaque paroisse se prenne en charge, Kees n’a que du riz à manger pendant des mois.

En février 1953, il devient curé de la paroisse de l’île de Kome. Il sait bien organiser une paroisse. Durant son congé en 1957, il se donne beaucoup de peine à faire réimprimer un livre de prière en langue Zinza. A son retour, il devient curé de la paroisse de Kibara. Son supérieur régional écrit qu’il est apprécié de ses confrères et que, bien qu’il connaisse bien la langue et la culture des gens, il continue à les étudier. D’autre part, il a de la difficulté à prendre une décision et à s’y tenir par la suite.

En juin 1971, il célèbre son jubilé de 25 ans de sacerdoce. Il considère cette fête comme une journée de congé dans la montée d’une longue côte. « On regarde en arrière un instant, et on continue ensuite à pédaler vers le haut de la côte, le vent contre soi, et je constate qu’il y en a beaucoup ces jours-ci. » A la fin de l’année, il déménage à Murutunguru.

En février 1978, Kees retourne aux Pays-Bas sur une civière et est conduit en ambulance à l’hôpital. Il souffre d’une hernie discale. Après une opération et une bonne convalescence, il retourne à Murutunguru au mois de septembre. Désormais, non seulement il dormira toujours sur une planche, mais quand il conduit la voiture, il s’adosse aussi sur une planchette.

En septembre 1984, il retourne à Kibara. Au mois d’août 1986, cette paroisse appartient dorénavant au diocèse de Musoma et Kees transmet la paroisse aux abbés tanzaniens. Il va alors à Bukumbi où le plus jeune de la communauté a 64 ans, un prêtre tanzanien responsable de la formation des catéchistes. Le travail pastoral couvre aussi l’aumônerie de l’hôpital de la mission qui a environ 150 lits, tout comme celle d’un camp de lépreux. Il ne se sent pas bien dans ce genre d’apostolat et ne connaît pas bien la langue locale.

Comme des problèmes circulatoires commencent à le déranger sérieusement, particulièrement dans la jambe gauche, Kees décide de rentrer définitivement aux Pays-Bas en septembre 1989 et va résider à Heythuysen. Un de ses confrères le décrit alors comme un gentleman toujours disponible pour rendre service. Il mettait sa voiture à la disposition de ceux qui ne pouvaient pas se rendre à pied jusqu’au marché du vendredi. Il transportait les malades et ceux qui allaient les visiter. Il est un des premiers à surfer sur internet dans la communauté. Il a orné tous les arbres du jardin en inscrivant leurs noms sur des plaques en couleur. Il est plaisant en communauté et savoure volontiers un bon verre de vin. Il a vécu une vie tranquille sans troubler la quiétude de la maison, mais son opinion comptait.

En regardant sa vie, Kees écrit en 2004 : « Mon loisir en mission était d’étudier les proverbes et de visiter les gens, qu’ils soient chrétiens ou non. Jésus Eucharistie a été au centre de ma vie. C’est là que je trouvais force et courage pour ma vie. » En 1996, il écrit encore, à propos de sa vie à Heythuysen : « J’aime la nature, le parc et ses fleurs. Nous marchons dans ce milieu, nous arrêtant ici et là pour goûter la beauté de la création. Après toutes ces années en mission, je ne pouvais pas souhaiter jouir d’une vie plus belle que celle que j’ai vécue à Heythuysen. Merci aux Missionnaires d’Afrique, à ma famille et au personnel de cette maison. »

Dans son testament, il ajoute ceci : « Pour mes funérailles, portez des vêtements blancs en signe de joie pour mon arrivée à la maison du Père. Le jour de mon enterrement, offrez à la communauté un verre à mon compte personnel en signe de gratitude, et causez gentiment avec les membres de ma famille, ceux qui seront présents bien sûr. »

Dans les derniers mois de sa vie, Kees devenait de plus en plus faible. A la mi-octobre, on a dû le conduire à l’hôpital où il est mort le 24 octobre. Nous l’avons enterré dans notre cimetière de Heythuysen le 29 octobre. Jan Mol, le supérieur délégué, a présidé la cérémonie. Pendant l’Eucharistie, il nous a relaté des faits que Kees avait lui-même écrits. Trois de ses nièces se sont aussi exprimées au cours de la messe.
« Jésus Eucharistie a été le centre de sa vie »

Marien van der Eijnden


Traversée vers une île sur le lac Victoria




Père Maurice Pageault

1913 - - 2008

Né le 17 mai 1921 à Cugny, en Saône-et-Loire, dans le diocèse d’Autun, Maurice était le neveu du Père Victor Bretin (+1966), ardent éveilleur de vocations sacerdotales et religieuses. Aussi n’est-il pas étonnant qu’il se soit tourné très tôt vers les Pères Blancs. Après ses études secondaires à Saint-Laurent d’Olt et à Tournus, il commence le cycle de philosophie à Kerlois en 1939-1940, mais, en raison de la déclaration de guerre, le termine en Tunisie, à Thibar, en 1940-1941. Il y amorce l’étude de la théologie quand il est mobilisé et entraîné dans le conflit, de 1942 à 1945. Les hostilités enfin terminées, rentré sain et sauf, il peut se remettre au travail et, toujours à Thibar, prononcer son serment missionnaire le 26 juin 1948, avant d’être envoyé pour sa dernière année d’études à s’Heerenberg, aux Pays-Bas, où il est ordonné prêtre le 11 juin 1949.

Ses formateurs s’étonnent de trouver, chez un Français, une aussi bonne connaissance de l’anglais, soulignant notamment la perfection de sa prononciation. Très doué pour les langues, il a servi d’interprète pendant la guerre, se mettant d’ailleurs aussi à l’étude de l’allemand durant son séjour Outre-Rhin. On le décrit comme un gros travailleur et un liseur infatigable ; l’un des professeurs lui trouve la constitution d’un “bos assuetus aratro”. Le terme, jadis appliqué au grand Bossuet, n’a certes rien d’infamant, mais le même formateur déconseille d’envoyer Maurice ‘prendre des grades’ à St Andrews, où l’on ne le trouverait peut-être pas assez distingué (peasant-looking) !

Il n’empêche qu’on voit en lui l’un des meilleurs sujets de la maison et un futur bon professeur dans un scolasticat de langue anglaise. Ce qui rejoint d’ailleurs l’avis des directeurs de Thibar.

Ainsi remarqué pour ses dons intellectuels, il est nommé à Rome où il s’installe le 14 septembre 1949 pour deux années d’études à l’Angelicum. Celles-ci une fois accomplies, on le retrouve à s’Heerenberg comme professeur, en juillet 1951. Il y reste sept ans, très apprécié de ses confrères et des étudiants, mais aspirant au fil des années de plus en plus à la mission missionnante. Dans une lettre de 1955, il déplore que le corps professoral dans son ensemble, comme d’ailleurs à Thibar à la même époque, n’ait pas eu la chance de travailler en mission et expose, comme dans toutes ses lettres des années suivantes, son désir de partir pour l’Afrique.

Aussi est-ce avec grande joie qu’en juin 1958, à 37 ans déjà, il reçoit sa nomination pour le diocèse de Tamale, au Ghana. Après un séjour de deux ans sur le terrain, à Yendi (aujourd’hui évêché) où il apprend la langue des Dagomba, le dagbani, il est nommé au Grand Séminaire Saint-Victor de Tamale le 20 juillet 1960. Cette première expérience paroissiale, si brève qu’elle fut, l’aidera beaucoup dans l’initiation des séminaristes au travail pastoral. À Saint-Victor, le théologien qu’il est doit se faire parfois exégète ou sociologue, mais il fait remarquer avec humour que si l’enseignement de telle matière lui échoit par accident, c’est bien dans le genre Père Blanc où l’on fait pleine confiance à la grâce d’état. Il prend donc la chose avec philosophie. Cependant, l’impatience de travailler à la mission le taraude, car il n’y a pas encore un seul baptisé autour du séminaire et l’influence de l’islam grandit.

Après sa grande retraite à Rome, en 1963, il retrouve Tamale. Membre élu au Chapitre général de 1967 à Rome, il contribue grandement à l’élaboration du fameux Livre rouge, appelé aussi la Brique et, à son retour, en 1968, le voilà nommé recteur du grand séminaire de Tamale, puis, en 1969, conseiller régional suppléant. Malgré son goût inné pour l’enseignement et la formation des futurs prêtres, il démissionne en 1972 de son supériorat, car il souffre déjà des yeux et vit dans une certaine hantise de perdre complètement la vue. C’est alors que la fonction de Régional du Ghana lui échoit, ce qui lui vaut de participer au chapitre de 1974 comme membre de droit.

Ses soucis de santé, - arythmie cardiaque, problèmes oculaires -, l’obligeront désormais à des retours fréquents en France : « Ma demeure terrestre, qui n’est qu’une tente, se détruit », écrit-il en citant saint Paul (2 Co, 5, 1) et, après un nouvel ennui: « Dominus dedit, Dominus abstulit...», reprenant cette fois le mot de Job. Cette santé défaillante lui interdisant un second mandat de Régional - l’ophtalmologue ne l’avait autorisé à revoir l’Afrique qu’à la condition de faire un bilan annuel de sa vue -, on le retrouve, le 27 novembre 1976, vicaire à Holy Cross Parish de Tamale. Là, plaisantant sur cette descente brutale du piédestal où l’obéissance l’avait précédemment hissé, il se remet courageusement à l’étude de la langue, entreprend même des traductions, mais, dès le 2 avril 1978, il lui faut se faire une raison et revenir en France pour de bon, ses troubles oculaires et cardiaques s’aggravant. D’abord au repos à Billère, il devient, le 1er juillet 1979, supérieur à la rue Friant. La fonction, dans cette grande maison aux activités multiples, ne le comble pas ; aussi lui en propose-t-on une autre, beaucoup plus dans ses cordes, bien qu’elle lui semblât de prime abord une voie de garage, et, le 22 novembre de la même année, le voilà aumônier de la Maison de retraite des Sœurs Blanches à Verrières-le-Buisson et conseiller théologique de leur Province. Il le demeurera jusqu’en 1985, date à laquelle il fut nommé supérieur de la communauté de Mours et, en 1987, conseiller de la Province de France. Ce furent pour lui des années heureuses.

En 1994, il prend la responsabilité de la communauté de Sainte-Foy-lès-Lyon, jusqu’au 31 octobre 2000. Nommé bibliothécaire à la Maison provinciale, rue Roger Verlomme, il y continue avec entrain un gros travail d’organisation commencé par ses prédécesseurs. Le 20 décembre 2003, il s’en va enfin poser son sac pour une retraite bien méritée à Billère où, l’esprit alerte, il continue de lire, dans la mesure où sa vue le lui permet, toujours passionné d’informatique, de philosophie, de théologie, d’œcuménisme, des problèmes de l’Église et de l’islam, ...bos assuetus aratro sans peur et sans reproche.

Il est décédé le 29 août 2008 à Billère, après un parcours missionnaire des plus simples, mais bien rempli : professorat dans deux grands séminaires, deux courts séjours en paroisse, responsabilité de diverses maisons de la Province de France... En résumé, 20 ans au Ghana, et 39 partagés entre Rome, la Hollande et la France.

Les textes choisis (Lm 3, 17-26 ; Ps 102 ; Lc 24, 13-35) pour ses obsèques, célébrées dans la chapelle de la maison, résumaient la vie toute donnée de Maurice : s’il lui en coûta de quitter le Ghana en raison d’une santé chancelante, sa foi et son espérance restèrent intactes, car, il n’en a jamais douté : Les miséricordes de Dieu ne sont pas épuisées ; le Seigneur n’est-il pas tendresse et compassion ? Et si l’impression de déracinement rendit d’abord hésitante son insertion en France, c’est avec un esprit surnaturel qu’il emprunta le chemin qu’il lui restait à parcourir: offrande de ses limitations physiques, et marche courageuse, riche de maints fruits apostoliques, en compagnie de Jésus, comme les disciples d’Emmaüs, vers la vie sans fin promise au serviteur fidèle. Cela nous incite à prier pour Maurice dans la paix et l’espérance.

Armand Duval

 




Père Jacques Bertrand Raynaud de Lage

1913 - - 2008

Jacques naquit à Bourg-la-Reine (92) le 15 février 1913, dans une famille aisée, heureuse, profondément chrétienne, qui compta quatre garçons et une fille. Les parents formaient un couple très uni : le père, Léon, d’ascendance périgourdine, était alors rédacteur au Ministère des finances ; la maman, Amélie, était originaire de la Corrèze. Jacques fait de brillantes études au lycée de Poitiers, ville où son père resta longtemps en fonction: il est candidat au Concours général en histoire, obtient le baccalauréat avec mention et entame des études de Lettres à l’université de Poitiers, à la demande de son père, soucieux d’éprouver sa vocation. Mais dès 14 ans, Jacques a fait son choix : les Pères Blancs, que je n’ai jamais rencontrés, écrit-il à des neveux, le 11 décembre 2000, à cause de la règle de trois missionnaires ensemble, dans chaque poste, et donc... pas d’isolement. Toute sa vie, il gardera des liens étroits avec sa grande famille : ses congés seront ponctués de mariages, baptêmes, premières communions, comme si l’on attendait sa venue pour ces cérémonies importantes. Partout il apporte sa gentillesse, sa bonne humeur et son talent de conteur.

Le 25 septembre 1931, depuis Monteil, berceau de la famille maternelle, dans la commune de Treignac, en Corrèze, Jacques prend la route de Kerlois pour la philosophie, et sa soeur Henriette, le même jour, celle de Marmoutier, près de Tours, pour entrer chez les religieuses du Sacré-Coeur. Elle partage l’attrait de Jacques pour l’Afrique, et l’on pense l’y envoyer, mais l’impossibilité de voyager, en 1940, fait qu’on la nomme à Rome où elle passera l’essentiel de sa vie.

De Kerlois, Jacques se rend au noviciat à Maison-Carrée puis, pour la théologie, à Thibar et à Carthage où il est ordonné le 11 juin 1938. Les notes de ses formateurs sont fort élogieuses ; seule, sa santé laisse à désirer : il a d’ailleurs été réformé, suite à une pleurésie mal soignée. Pourtant, il jouit d’une voix superbe, claire et puissante et qui porte loin.

Le jugeant trop fatigué pour commencer des études à Rome, on l’envoie enseigner l’Évangile aux novices de Maison-Carrée. Souhaitant aller en Afrique Orientale, il profite de cette année pour travailler l’anglais. Il s’apprête tout de même à partir pour Rome quand éclate la guerre. Un paquebot des Messageries maritimes partait encore pour Madagascar : on décide d’envoyer Jacques en Ouganda s’y initier au ministère. Parti de Marseille avec deux confrères canadiens, le 30 septembre 1939, il débarque à Mombasa le 21 octobre. Après 3 jours d’attente, un train le conduit en 24 heures à Nairobi et, 3 jours plus tard encore, un autre train l’amène à Kampala. Là, il apprend son affectation dans les îles Sesse, au nord du lac Victoria, pour épauler le Père Bec, un de ces anciens venus jadis à pied de Bagamoyo au lac Victoria, en de longs mois de caravane.

Jacques aime d’emblée le pays, sa culture, sa population qui quintuplera durant son séjour de 55 ans, passant de quelque cinq à près de 25 millions d’habitants. En 1939, on vivait la dernière phase du protectorat britannique : bientôt viendrait l’indépendance et, malheureusement, les années sanglantes des rivalités tribales et politiques. La chrétienté est déjà nombreuse et Jacques a le privilège de rencontrer Denis Kamiuka, l’un des trois pages graciés in extremis par Mwanga.

Les îles, que dépeuple la maladie du sommeil, ont été évacuées durant 20 ans. Seule une faible partie de la population a pu y rentrer. À Nandere, Jacques se met à l’étude du luganda, tout en contribuant, à ses moments de détente, à éliminer les singes qui dévastent bananeraies et autres cultures ; plus tard, il apprendra le lunyoro. Mais bientôt, il est nommé à Mubende : outre le catéchuménat, il faut s’occuper de huit écoles de six classes mixtes et visiter les 54 chapelles-écoles, par des routes lamentables : « C’est dans les tournées que j’ai appris à aimer les gens et ils me l’ont bien rendu », écrit-il. Il passera 20 ans au total dans cette grosse paroisse ; une tournée sous la pluie lui vaut d’ailleurs une pneumonie qui nécessite une hospitalisation à Kampala. Il travaille ensuite à Mugalike, de décembre 1942 à décembre 1944, immense paroisse qui fait 60 km est-ouest et 50 nord-sud, une région alors marquée par la superstition et la sorcellerie, « mais, disait-il, tout doucement, en prêchant l’Évangile, la grâce a pénétré dans les coeurs qui n’étaient pas fermés, mais ignorants de Dieu et de Jésus ». À la 3e génération, il y a eu un prêtre issu de la paroisse de Mugalike et des religieuses.

Muté pour un premier séjour à Mitala Maria, en 1945-1946, des troubles hépatiques aigus l’y mettent aux portes de la mort. C’est là qu’on lui donne le nom de Mutumba, le rattachant au « clan de la liane ». Nommé de nouveau à Mugalike, cette fois comme supérieur, de janvier 1947 à fin 1949, il se donne à fond, tout en inscrivant à son tableau de chasse léopards, pythons, mais aussi grosses antilopes et inoffensives pintades pour améliorer l’ordinaire du poste. Selon lui, les termites volantes, dûment poêlées, sont également succulentes.

Survient un changement d’orientation quand il devient professeur de dogme au Grand Séminaire de Kati­gondo, le 27 janvier 1950, puis supérieur intérimaire durant toute l’année 1951. Le supérieur régional supplie qu’on le lui laisse, car il pense à lui pour la direction de ce séminaire. Mais, lors de son premier congé en France, après 13 ans et demie de travail intense, alors qu’il vient de faire sa grande retraite à Mours durant le Carême 1952, Jacques est nommé en juin au scolasticat de Carthage où il faut aussi combler un vide.

Cette mission accomplie, il retrouve l’Ouganda et l’archidiocèse de Rubaga dès le 15 juillet 1953. D’abord à Bujuni, il est nommé supérieur du petit séminaire de Kisubi le 7 janvier 1954, puis curé de la paroisse le 30 juin de la même année. Le 5 janvier 1955, il est à Mitala Maria dont il devient le supérieur le 14 décembre 1960. Mais le 28 août 1961, on le mute à Nabbingo, comme aumônier d’un collège de jeunes filles tenu par des Anglaises, religieuses et laïques, pleines de zèle, mais ignorant tout de l’Afrique. Avait-il donc la bougeotte? Non. Votre frère est un parfait curé ; je le fais venir là où il y a des pots cassés, confie son évêque à Soeur Henriette , de passage à Rome. Aumônier du collège, il devient aussi supérieur du poste en 1963, puis conseiller régional suppléant en 1969.

Le 26 avril 1974, il est vicaire à Buyinja-Butole, puis curé à Mubende le 19 juin 1975 : il y demeurera jusqu’à son retour en France, prenant même la direction de la paroisse de Kasambya, détachée de Mubembe en janvier 1991. Là, il connaît de grosses crises de malaria, car il évitait les antipaludéens pour préserver sa vue qui baissait de façon inquiétante : il souffrait d’une affection incurable de la rétine. En 1988, on a célébré avec faste son jubilé d’or à Kampala et à Mubembe : ce fut l’occasion pour les chrétiens de lui montrer leur attachement : « Jours d’action de grâces et d’étonnement d’être arrivé si loin, écrit-il alors à Soeur Henriette ; grâces d’apostolat, de préservation, et grâces qui sont passées par mes mains. Si je dis que j’ai baptisé 20 000 personnes, je ne suis pas au-dessus de la vérité... Prie, toi, pour ces braves gens qui m’ont témoigné tant d’affection. »

« Nombre de ces années de labeur apostolique se sont déroulées au milieu des troubles politiques, des dictatures successives, des violences gratuites : barrages de soldats, voire d’enfants-soldats armés de mitrail­lettes, fouilles, vols... c’était le lot de tout le monde. Et puis, une lutte sans fin contre les maladies, le Sida si répandu : 40% de contaminés dans les hôpitaux diocésains », écrit-il.

En juin 1994, il a 81 ans et rentre définitivement en France, d’abord à Mougins, puis, le 15 septembre 2002, à Billère, où il est décédé le 18 août 2008. Malgré une petite santé, il a passé 95 ans, dont 70 de vie missionnaire. Les obsèques de ce vaillant et fidèle serviteur ont été célébrées le jeudi 21 août 2008 dans la chapelle des Missionnaires d’Afrique de Billère.

Armand Duval




Père Édouard Gagnon

1925 - - 2008

Le Père Édouard Gagnon est né le 30 mars 1925 dans la paroisse du Très-Saint-Sacrement de Québec. Quelques années plus tard, sa famille déménage à Rimouski, où son père exerce sa profession de médecin. C’est une grande famille de 11 enfants, profondément unie et chrétienne.
Édouard fait ses études primaires à Rimouski, et toutes ses études secondaires au séminaire de Rimouski, y compris ses 2 années de philosophie.

En juin 1946, le Père Gagnon demande son admission au postulat des Pères Blancs d’Éverell, près de Québec. Il est admis et passe cette année facilement, en laissant l’impression d’un très bon sujet, avec cependant une santé un peu fragile, et une constitution délicate. Par la suite, il fait son noviciat à St-Martin près de Montréal, et commence son scolasticat à Eastview en septembre 1948. Suite à une fatigue générale, en mars 1949, il est obligé d’aller se reposer dans sa famille pour quelques semaines, mais par la suite sa santé va s’améliorer. Et tout en étant fragile, sa grande volonté lui permet de persévérer. Il prononce son serment missionnaire le 25 juin 1951, et il est ordonné prêtre le 27 janvier 1952 à Eastview par Mgr Alexandre Vachon, archevêque d’Ottawa.

À la fin de ses études au scolasticat, Édouard part en vacances dans sa famille. Puis, en septembre 1952, on l’envoie quelques mois à la procure de Moncton pour se reposer. En mars de l’année suivante, il part quelques mois à Londres afin de perfectionner son anglais et se préparer à la mission en territoire anglais. Il arrive en Tanzanie en octobre 1953. Il est nommé d’abord au diocèse de Bukoba, où il est vicaire à Rubya, Katoke et Kagondo. En 1958, il est curé de Katoke qui fait alors partie du diocèse de Rulenge. Il va demeurer dans ce diocèse jusqu’à la fin de sa vie missionnaire en Tanzanie. Nous le retrouverons par la suite successivement à Rukora, Rwambaizi, Chato, Isingiro, Buhororo, Kibehe. Il sera surtout curé dans ces différentes paroisses.

Au cours de ces années de vie missionnaire, le Père Gagnon est considéré comme un missionnaire pieux et très régulier dans sa vie de communauté. Ses rapports avec les paroissiens sont excellents, il jouit de l’estime de la population et des autorités africaines. Mais son zèle plus qu’ordinaire fait en sorte qu’il est souvent fatigué, car il reste toujours fragile de santé. D’autant plus que sa vie de missionnaire de brousse n’est pas toujours facile. Voici ce qu’en dit le Père Jean-Marc Lindsay dans son homélie des funérailles : « Édouard a dû au cours des années se familiariser avec deux langues du pays. Les paroisses, couvrant un territoire étendu, exigeaient beaucoup de déplacements. Il y avait au moins une vingtaine de chapelles à desservir et plusieurs écoles primaires où il fallait voir à l’enseignement religieux. La visite des gens et de leurs malades faisait partie du ministère… »

Plusieurs accidents pénibles ont perturbé la vie de notre confrère : un accident de moto où il se casse la jambe ; plus tard, sa voiture se renverse et provoque un fracture du crâne ; en 1989, il est arrêté par des voleurs qui lui prennent sa voiture et le laissent presque mort. Suite à ces nombreux accidents, il réussi toujours à se rétablir et à poursuivre son travail. Mais, malgré cette bonne volonté et cette grande générosité, la santé de notre confrère s’aggrave continuellement, il est de plus en plus dépendant, a souvent des pertes de mémoire. Il en est conscient, et quand ses supérieurs lui propose de rentrer au Canada, il accepte, et même il est content d’être accompagné pour ce voyage.

Ce sera pour lui un retour définitif, qu’il aura de la difficulté à accepter. Il arrive à Montréal au mois de mai 1995. On l’envoie d’abord à notre maison de repos de Lennoxville pour une série d’examens à l’hôpital. On constate très vite qu’il souffre de dégénérescence progressive. Il a du mal à s’orienter et à trouver sa chambre. Il oublie les noms d’une façon alarmante. On soupçonne un début d’alzheimer.

En mai 2000, vu que sa situation nécessite des soins appropriés et continus, on lui trouve une place à l’Hôpital générale de Québec, dans un département spécialisé pour ce genre de soins. Pendant 8 ans, les confrères de Québec vont le visiter sans pouvoir communiquer facilement avec lui. Il nécessite une surveillance continuelle, car il se perd très souvent. Les trois dernières années ont été encore plus pénibles : il était alité et sans réaction. Il est décédé à cet endroit le 26 septembre 2008. Il a été exposé au Salon funéraire de la rue des Érables à Québec, et les funérailles ont eu lieu en l’église des Saints-Martyrs du même endroit. Il a été inhumé au cimetière Belmont dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Pendant les funérailles, sa jeune sœur infirmière, qui l’a accompagné dans sa maladie, a donné un témoignage. En voici quelques extraits : « Édouard était un être d’exception. Je ne pense pas que c’est un qualificatif prononcé émotivement par sa petite sœur. Il pourrait être répété par plusieurs, par ceux qui ont su le percevoir au-delà de son apparence fragile et délicate, et il faut bien le dire, parfois un peu maniérée. Dans notre famille, tous aimaient Édouard. De notre mère venait sa bonté, sa naïveté, sa sensibilité, et de notre père son honnêteté, sa rigueur, sa ténacité. Je le faisais souvent rire en lui disant qu’il était un beau mélange : les yeux bleus de maman et le visage de papa. Il semblerait qu’il était déjà un enfant très spécial en bas âge, sans problème, qui ne créait jamais de remous. Tous savent que sa vie en a été une d’abnégation. Jamais il ne s’est servi de sa santé défaillante comme prétexte pour échapper à ses obligations. Loin de là, il est allé au bout de lui-même. Je voudrais lui rendre hommage pour son courage et sa patience. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Je veux croire qu’il est aujourd’hui en état de béatitude près de son Dieu qu’il a si bien aimé et si bien servi. Je veux croire qu’il a retrouvé ses êtres chers qui l’ont précédé. »



PROFILES

Father Stanley Haskell

1924 - - 2008


Fr. Haskell was born on the 12th May 1924 into an Anglican family at Brid­getown, the capital of Barbados, West Indies. He completed his secondary schooling at Harrison College, Barbados. He then went to Trinidad to study at the Imperial College of Tropical Agriculture. In 1946, Stanley came to Montreal, where he continued his studies in agriculture at Macdonald College in McGill University. In 1953, Stanley took Canadian nationality and worked for the Canadian Federal Go­vernment, concerned with re­search into animal nutrition at the Ottawa Experimental Farm. He resigned from his employment with the Ottawa government after three years and enrolled at Trinity College in Toronto University, where he studied theology at the Faculty of Divinity, with a view to becoming an Anglican priest. He was ordained a deacon in 1959, then in 1960 was ordained a priest. His first appointment was as curate to the vicar of the Anglican parish of St. Barnabas, Ottawa.

In 1961, Fr. Haskell left Canada to enter the novitiate of the Anglican Religious Community of the Resurrection, in Yorkshire, England. However, before leaving Canada, he met Fr. Rémigius McCoy of the White Fathers Missionaries of Africa, who was giving talks in the Ottawa region about his work in Ghana. The seeds of change were then planted in Stanley’s heart. Ultimately, he responded to God’s call and became a Catholic, offering his life for the missionary activity of the Catholic Church in the Society of Missionaries of Africa. Stanley Haskell, (Anglican priest) was received into the Catholic Church by Fr. Rémigius McCoy, Superior of the White Fathers’ Chicago house, at St. Gertrude’s parish church, Chicago, on the 5th April 1963. There, he received conditional Baptism and his First Communion as a Roman Catholic. He received Confirmation at the hands of Bishop Raymond Hillinger, at St. Mel’s, Chicago, on the 11th April 1963.

Stanley spent the summer of 1963 at Chicago, working at Loyola University, doing research in the Faculty of Medicine there. In the autumn, he left for another house of the White Fathers at Onchiota, New York State. There, along with other White Father aspirants, he studied Latin and Philosophy. In August 1964, he entered the novitiate at Franklin, Pennsylvania. In August 1965, Stanley left for Canada, where he completed his theological studies at Vanier Scholasticate, Ontario. He took his Missionary Oath in June 1967 and was ordained shortly afterwards to the sub-diaconate and then diaconate. His priestly ordination took place on the 18th June 1967, conferred by Archbishop (later Cardinal) Emmanuel Nsubuga of Kampala, Uganda.

Stanley was appointed to Tanzania. After his arrival, he spent six months learning Kiswahili at the Kipalapala Language Centre. In July 1968, he was appointed to Ng’wangika parish, Mwanza Diocese. Unfortunately, Stanley realised that the people of this region do not speak Kiswahili, but only Kisukuma. In agreement with the Regional, he received a further appointment to become professor of biology and agriculture at Nyegezi junior seminary. There, he felt accepted by the pupils. During this period, there was a terrible accident. In Mwanza, the car he was driving was hit by a goods train and shunted ahead for around 100 metres. Afterwards, Stanley, who was astonished to be still alive, gave sincere thanks to the Lord. However, his state of health would be affected by it. He had to return to Canada in October 1971. There, he had a first operation to repair a torn cartilage in his right leg. Around April 1972, he had a similar operation on his left knee. At the same time, he was suffering from arthritis in his joints. However, Fr. Haskell all the same returned to Tanzania at the end of August 1972, to continue his task as professor at the seminary. Sadly, the political situation was no longer the same and our confrere ran into all sorts of problems. He was not at ease. Stanley then thought it best to return to Canada for a rest, and then come back to Tanzania. He returned to Canada in December 1973. Doctors then informed him that he ought not go back to Africa.

After convalescence, Stanley was appointed to the Canadian Province. Within the Province, he was appointed to the community on Powell Avenue, Ottawa. His confreres in Ottawa placed him in charge of missionary promotion in English. He visited English-speaking schools and helped his confreres for the various Masses and missionary appeals for funds. He did weekend supplies in parishes. At the same time, he followed an updating course at Ottawa University. Around 1979, when Fr. Rémi Ste-Marie was Superior, Stanley was in charge of the household and accounting for the Ottawa Powell Avenue house. Later, a decision was made to purchase another more suitable house for the community at 252 Argyle Avenue, not far from there. As bursar, Stanley had to take charge of moving house in November 1983. In January 1986, Fr. Haskell was appointed to the Provincial House in Montreal to work in the archives. He would work there for almost 10 years. As his knees were giving him great pain during this period, he had to have several new operations. His task in the archives worried him greatly, as he did not know French well and it was a handicap for him. In 1994, he asked to be replaced.

In March 1995, Fr. Haskell was appointed to our house at the Rue St. Hubert at Montreal to do ministry. The following year, he enrolled in courses at the Ignatian Spirituality Centre. In 1998, he was asked to retire, while continuing to do a reduced ministry from our residence in the Rue de l’Acadie. However, he had increasing health problems. Due to this, in 2000, he took up residence at our house in Lennoxville, to have an environment better adapted to his condition. In 2005, as his condition continued to cause problems, a place was found for him at Grace Christian Home, an English-speaking hospice not far from Lennoxville. There, he received proper treatment and was content. His confreres visited him there often to bring him Holy Communion. However, his state of health continued to deteriorate.

At the beginning of October 2008, Stanley suffered a general collapse and everything else accelerated. He was put into isolation on a course of antibiotics. He passed away on the 7th October 2008. As some members of his family remain, though living very far away but wishing to attend the funeral, the lying in state of his mortal remains at our house in Lennoxville was delayed until the 15th October. The funeral took place the following day at the same place. He was laid to rest in St. Antoine de Lennoxville cemetery in the Missionaries of Africa plot.

Fr. Haskell had a strong and persevering will. He demonstrated very strong attachment to the will of God, in firstly accepting to spend several years in Formation with young men quite different from him and to have lived through quite difficult situations at various stages of his life. As a deeply religious person, his whole life was united with Christ. He was always generous in his own way. May the Lord grant him the reward he deserves so well.





Father William Dyer

1942 - - 2008

William C. Dyer (Bill) was born on the 1st January, 1942 at Norfolk, Connecticut. He was one of five siblings, three sisters and one brother. He followed the usual Grade and High School curriculum in Connecticut before pursuing further studies in the College of William and Mary, Virginia, where he graduated with a BA in Political Science. Bill was planning to do further studies in the same area of expertise in Kansas, when he decided to listen to the ‘Other Voice’, which was calling him to become a Missionary of Africa. Bill entered the Missionaries of Africa Seminary in Onchiota, New York, where he did his philosophy studies, before moving on to the Spiritual Year in 1965 in Franklin, Pennsylvania.

After the Spiritual Year, Bill was sent in 1966 to France, Vals-près-le-Puy and Strasbourg University, where he completed his theology studies with an MA. He was ordained on the 28th June 1970 by Bishop John Hackett at Norfolk, Connecticut.

A missionary has often been described as ‘someone having a foot in his own culture and a foot in the area where he is in mission.’ This certainly could be applied to Bill, who moved quite a number of times in mission. He had a very clear mind and could focus and discern the central issues under discussion. He expressed himself clearly and in a critical perspective, all the while respecting other opinions. This was true in discussions as well as community. This ability to go to the core at times could be somewhat intimidating to others, yet, he was very committed to community participation. He had his own convictions, to which he tried to be true.

Bill Dyer was more suited to the intellectual and methodical, rather than to the sporting or manual side of things. He was very gifted in the way he arranged things around himself, or any room, the result being that it was aesthetically pleasing. At times, however, his perfectionist tendency came through, which could be demanding for others and even provocative when face-to-face with him. Bill did not find it easy to express his inner feelings, unless he had the other person’s trust. On the other hand, he often expressed himself in a rich and varied vocabulary, which left no one in doubt as to what he was thinking. Bill was joyful, sociable and could and did entertain his community members with anecdotes or stories of his encounters with others. He was an excellent teacher and on many occasions the Society used his skills as moderator in discussions and in the coming together of Provinces. He shared his views and opinions, but without imposing his own ideas. He was a man of many gifts, which he used to serve various situations, whether in Africa or in the USA.

He started his work in Africa in Muhasa and Chimpunde, in the DR Congo, where he worked in a pastoral setting before returning to the USA, becoming involved in the press and media as well as vocation promotion. In 1980, he returned to Africa, to Korhogo, Cote d’Ivoire, where he worked for six years in a pastoral setting, before returning again to the USA. During this period of his life in the USA, Bill was engaged in teaching English as a Second Language to students. In addition to this, he was involved in justice and peace issues.

From the beginning, Bill had a propensity for involvement in the justice and peace realm; this became very apparent at the announcement of his death. Many leaders of advocacy groups in Washington DC expressed their appreciation of his presence and his voice for the poor. At the meetings, he would quietly listen, but then in a clear voice and precise manner, pose penetrating questions to those presenting the subject. He did not always agree with them; however, he was always challenging in a way that showed respect for the other person.
His final stay in Africa was in a pastoral setting as well as in an administrative role. He served as Assistant Regional for the TKS (Tanzania, Kenya and Sudan) Region. There was the possibility of being elected Provincial Superior, but for personal reasons, he opted to return to the ANA Province. He was open to accepting the role of Assistant Treasurer, but deep within his heart, he preferred to work with advocacy groups and indeed fulfilled the position as Executive Director of the Africa Peace and Justice Network, to which he gave a great deal of his energy. When he was elected Assistant Provincial, he had to cut down involvement in the advocacy groups. However, he did continue to follow what was happening on the political front and always spoke up for those who had no voice, especially in regard to Africa!

Bill, moderator  forum Mali-Burkina janvier 2008On his return from Burkina Faso at the end of January, it was apparent that he was not too well and had some intestinal difficulties. After undergoing a further battery of tests, it was discovered that he had liver cancer. The oncologist at Johns Hopkins University Hospital, Baltimore, had planned on doing chemo and radiation therapy, before surgical intervention planned for July. Bill endured the difficult times resulting from the chemo and radiation therapy, but with further tests the specialist discovered that the cancer had spread from the liver to the lungs. This was at the beginning of July. The specialist told him that there was no question of further surgery and from that time on, basically, it was a case of palliative care. Bill knew it was a matter of time. He did not wish any extraordinary intervention to be taken and was adamant about it.

On Sunday the 9th August 2008, Bill asked to be taken to Sibley Hospital and on further examination, the doctors discovered he also was suffering from pneumonia. Bill’s immune system was unable to cope and gradually weakened still further. Bill was alert most of the time and interacted with his family members, community members and others from the organisations with whom he had contact. He died on the 21st August 2008, much to the surprise of many people.

Many people paid tribute to him and I am sure that no compliment or tribute would have been more acceptable to him than those given by younger African confreres, who appreciated his welcome, his interest and his openness shown to them, whether in Africa or North America.
In so far as the spiritual side of Bill Dyer was made manifest, he was perceived not so much as a rebel, but someone who marched to a different drum, especially in Church perspectives. In discussions, at times he would use the phrase, ‘The fat lady has sung’, when he thought that the meaning or the existence of an institution was over! In the last year of his life, Bill experienced what he called the ‘3 Ds’: dryness, darkness and disengagement.

He was aware of his own tendency to be a ‘perfectionist’, with the resulting susceptibility to be in total control. However, emotionally, he was honest with himself and recognised that he was more often at the ‘Foot of the Cross’ within himself, rather than celebrating the ‘Banquet’. At times, very much aware of his own inner struggle, he tried to be a sign of hope for others and was willing to listen to those who were constantly begging from him. Bill heard God’s call to love as being ‘the willingness to extend self for others’.
Within himself, Bill was very much aware of his relationship with God as the One who loved him amid failures and fears, which he struggled with each day.

Looking back as a missionary, he spoke of its reality. If things didn’t work out as planned for the disciples in their following of Jesus, he recognised that this was also true for himself, as well as for others in the unfolding journey of life!

If Bill had been asked how he saw his missionary life, I think he would have answered along these lines: ‘The calling to witness, to speak the truth and live out of a commitment.’

This might well be summed up in the words of the familiar hymn of old, ‘Just a closer walk with Thee, Grant it, Jesus, is my plea, Daily walking close to Thee, let it be, Lord, let it be.’

John Lynch





Father Kees van der Wee

1919 - - 2008

Kees was born at Kaatsheuvel, Netherlands, on the 23rd May 1919. With the intention of becoming a missionary, he received his Formation at Sterksel, St. Charles, near Boxtel, and ´s Heerenberg, where he took the Oath on the 30th June 1945 and was ordained on the 15th June 1946. On the 24th December that year, he left for Tanzania and Mwanza Diocese, for parish work in Kagunguli on Ukerewe Island, Lake Victoria.

His MAfr Uncle Martin died in 1936 and his other MAfr Uncle Antoon died in 1943. Kees wrote, ‘As a child, my father obliged me to learn a poem every week by heart; I could choose them myself and I chose the shortest ones. One stayed in my memory until this day, because I made it the aim of my life to be at the service of others. It runs like this: Weeping, you started life. The others around you were laughing.
Ensure that when you leave this life, you are laughing and the others weeping.

As early as junior seminary, his health was a cause for concern and he received a supplementary fortifying diet. Kees was a hard and persevering worker. He was an optimist with sound judgment, warm-hearted and always ready to render service. During his Formation, it was hoped he would become more self-assured.

In January 1948, Kees wrote that he was quite pleased with his community and with the work. He had just returned from a 10-day safari and would start again immediately. A special school for girls was under construction and from a section of their parish, they had founded Itira parish. From 1950, they lived and worked with a Tanzanian priest. Bishop Blomjous introduced self-reliance in all the parishes and Kees had only rice to eat for months. Kees commented dryly, ‘It was just part and parcel of missionary life at that time.’

In February 1953, he became parish priest of Kome Island. A confrere wrote that Kees knew how to organise a parish properly. During his leave in 1957, he took a lot of trouble to have a prayer book in the Zinza language reprinted. He then became parish priest of Kibara. His Regional Superior wrote that he was appreciated by his confreres and that he knew the language and culture quite well and continued to study them. On the other hand, it was not easy for him to come to make decisions and then stick to them.

In June 1971, he looked back with satisfaction on 25 years of priestly service. He saw the feast as a day off on a long slope. ‘One looks back for a moment, and then just keeps cycling uphill, the wind against you and there is quite a lot of it these days.’ At the end of the year, he moved to Murutunguru. In 1974, he took part in a 3-week Bible Course at Kipalapala.

In February 1978, Kees returned to Holland on a stretcher and was taken by ambulance to the hospital. The trouble was a slipped disc. The operation and recovery went well, according to circumstances and in September, he was back in Murutunguru. From then on, not only did he sleep on a board, but also in his car he had a rigid support at his back.

In September 1984, he returned to Kibara. In August 1986, this parish became part of Musoma Diocese, and Kees handed over to Tanzanian priests. He then moved to Bukumbi, where the youngest in the community was aged 64, a Tanzanian priest responsible for catechists’ training. Pastoral care also covered the mission hospital with around 150 beds, as well as a leper camp. He felt hampered in his work there, as he did not know the local language well.

As circulatory problems started giving him increasing trouble particularly in his left leg, Kees returned to Holland for good in September 1989 and took up residence at Heythuysen. A confrere described him as a gentleman, always ready to be of service. His car was available to those unable to walk to the Friday market, for transporting the sick and for those visiting them. He was among the first to practice surfing on the Internet with the help of experts in the community. He provided all the trees in the park with colourful name plates, was pleasant in community and enjoyed a good glass of wine. He lived a quiet life without interfering in the daily running of the house, but his opinion mattered.

Looking back on his life, Kees wrote in 2004, ‘My hobby in the mission was proverbs and visiting people, both Christians and non-Christians. Jesus was the centre of my life, with the Eucharist as the focus. There, I found help and strength my whole life long.’ In 1996, he wrote about his years at Heythuysen. ‘I enjoy nature, the park and the flowers. One walks among them, stopping here and there, enjoying the beauty of creation made so by the cooperation of man. After all those years in the mission, we could not enjoy life better anywhere else than Heythuysen. Thanks to the Missionaries of Africa, my relatives and the personnel here.’

In his last will, he had added, ‘For my funeral, please use white vestments as a sign of joy for my arrival home with the Father. On the day of my burial, please offer a drink, on my personal account, to the community, in gratitude and in memory of the many times that we had a drink together and a pleasant chat - to my relatives present too, of course.’

In his last months, Kees grew ever weaker. In mid-October, he had to be admitted to hospital, where he died on the 24th October. With his relatives in attendance, we buried him in our cemetery at Heythuysen on the 29th October. Jan Mol, the Delegate Superior, was the main celebrant. During the Eucharist, he expanded on what Kees himself had written. Three of Kees’ nieces added their memories.
‘Jesus was the centre of my life,with the Eucharist as the focus.’

Marien van den Eijnden


Crossing to an island on Lake Victoria.




Father Maurice Pageault

1913 - - 2008

Maurice was born on the 17th May 1921 at Cugny Saône-et-Loire, Autun Diocese. As the nephew of Fr Victor Bretin (+1966), a tireless promoter of priestly and religious vocations, it was no surprise when early on, Maurice turned towards the White Fathers. After secondary schooling at Saint Laurent d’Olt and Tournus, he began his philosophy course at Kerlois in 1939-1940. However, due to the outbreak of the war, he completed it at Thibar, Tunisia, in 1940-1941. He was beginning his theological studies when he was called up and trained for battle from 1942 till 1945. Once hostilities ceased, he returned safe and sound and could resume his work at Thibar, where he took his Missionary Oath on the 26th June 1948. He was then sent for his final year of studies to s’Heerenberg, Netherlands, where he received the priesthood on the 11th June 1949.

Members of staff were amazed to find a Frenchman with such a good grasp of English, emphasising, in particular, his impeccable pronunciation. Highly gifted for languages, he had served as an interpreter during the War, taking on the study of German in addition, while within its borders. He was described as a great worker and an indefatigable reader. One of his teachers classed his constitution as that of an ‘ox used to a plough.’ (bos assuetus aratro). The term was formerly used in reference to the 17th century French pulpit orator Bishop Bossuet, and naturally there was nothing defamatory about it. Nevertheless, the same member of staff advised against sending Maurice to graduate at St Andrews, where, with his farmer’s build, he would perhaps not appear distinguished enough!

Regardless, he was seen as one of the best prospects of the house and a good future professor for an English-language scholasticate. Be­sides, this coincided with the opinion of the Thibar directors.

Distinguished for his intellectual gifts, he was appointed to Rome, where he arrived on the 14th September 1949 for two years of studies at the Angelicum. Once these were completed in July 1951, he became a professor at s’Heerenberg. He would remain there for seven years, very much appreciated by his confreres and by the students. However, down the years, he yearned increasingly for a ‘proper missionary’ mission. In a 1955 letter, he deplored the fact that the professorial staff as a whole, including Thibar at that time too, had not had the chance to work in the mission and expressed his desire to leave for Africa, as in all his letters in subsequent years.

It was therefore with great joy that in June 1958, already 37 years old, he received his appointment to Tamale Diocese, Ghana. After a two-year stay in the field at Yendi (today a bishopric), where he was the first to take up residence on the 15th October 1958, learning Dagbani, the Dagomba language, he was appointed to St. Victor Major Seminary, Tamale, on the 20th July 1960. This initial parish experience, however brief, would help him a great deal to initiate seminarians into pastoral work. At St. Victor’s, the theologian he was had to become sometimes an exegete or a sociologist, but he remarked with humour that if the teaching of some subject fell to him by force of circumstances, it was quite in the White Father line, whereby we have complete trust in the grace of state. He therefore took things with a pinch of salt. However, impatience to work on the mission tormented him for there was not yet a single baptised person around the seminary and the influence of Islam was growing.

In 1963, after his Long Retreat at Rome, he returned to Tamale. Elected to the 1967 General Chapter at Rome, he contributed greatly to the composition of the famous Livre Rouge, also called the Brique, due to the cover of the French version of the Capitular Documents. Returning to Tamale in 1968, he was appointed Rector of Tamale Major Seminary, then in 1969, deputy Regional Councillor. In spite of his innate liking for teaching and training future priests, he resigned in 1972 from his task as Superior, as he already had eye trouble and lived with the spectre of losing his sight completely. It was then that the function of Regional of Ghana fell to him, enabling him to take part in the 1974 Chapter as an ex officio member.

His health worries, including irregular heartbeat and eye problems would from then on oblige him to return to France frequently. ‘My earthly dwelling, which is not a tent, is collapsing,’ he wrote, quoting St. Paul (2 Cor 5:1). After a new setback, ‘The Lord has given, the Lord has taken away…’, this time using the words of Job. As his failing health forbade him a second mandate as Regional, the ophthalmologist allowing him to go back to Africa only on condition of having an annual eye check-up, he became a curate at Holy Cross Parish, Tamale, on the 27th November 1976. Making light of his sharp fall from the pedestal on which obedience had raised him, he bravely resumed the study of the language, even undertaking translations. However, from the 2nd April 1978, he had to resign himself to returning home to France for good on account of his deteriorating sight and heart condition. After an initial rest period at Billère, he became Superior of the Rue Friant on the 1st July 1979. This task, in a large house with multiple activities going on, did not fulfil him and he was offered another one, much more in his line, although at first it seemed to him like being put out to pasture. Therefore, on the 22nd November the same year, he became chaplain to the White Sisters’ Retirement Home at Verrières-le-Buisson and theological advisor to their Province. He would remain there until 1985, when he became Superior of the community at Mours and in 1987, councillor of the French Province. These were years of contentment for him.

In 1994, he took charge of the community at Sainte-Foy-lès-Lyon, until the 31st October 2000. Appointed librarian of the Provincial House at Rue Roger Verlomme, he continued with gusto the major task of reorganisation begun by his predecessors. On the 20th December 2003, he finally hung up his stirrups for a well-earned retirement at Billère, where, with his mind still alert, he continued to read as much as his sight allowed. He was still very keen on computers, philosophy, theology, ecumenism, problems confronting the Church and Islam, bos assuetus aretro, he was fearless and beyond reproach.

He passed away on the 29th August 2008 at Billère, after a simple yet full missionary journey. He had been professor of two major seminaries, had had two short stays in parishes, and had been in charge of various houses of the French Province. In short, 20 years in Ghana, and 39 shared between Rome, the Netherlands and France.

The readings chosen for his funeral (Lm 3: 17-26 ; Ps 102 (103) ; Lk 24: 13-35), which took place in the chapel of the house, summarised the total gift of Maurice’s life. If it cost him to leave Ghana due to failing health, his faith and hope remained intact, for he never doubted, ‘The Lord is tender and compassionate, slow to anger, most loving…as tenderly as a father treats his children.’ (Ps 102 (103)). If the impression of rootlessness appeared to make him hesitant in returning to France, he set out on the road that remained to cover with a sense of the supernatural. He offered up his physical infirmities and struck out bravely, armed with his many apostolic attainments. In the company of Jesus, just like the disciples of Emmaus, he journeyed towards the life without end promised to the faithful servant. This inspires us to pray for Maurice.




Father Jacques Bertrand Raynaud de Lage

1913 - - 2008

Jacques was born on the 15th February 1913 at Bourg-la-Reine, a suburb of Paris, France. His family of four boys and one girl was well-to-do, happy and deeply Christian. The parents were very close to one another and to the children. Léon, their father, was of Périgord ancestry and was then a civil servant at the Ministry of Finance. Amélie, their mother, was originally from Corrèze, south central France. Jacques was brilliant in studies at the secondary school at Poitiers. He was a candidate for a Concours General in history (a prestigious competitive examination for pupils in top forms). He obtained the Baccalaureate with distinction and began studies in literature at Poitiers University, at his father’s request, who was concerned to test his vocation.

However, even at 14, Jacques had made up his mind. He wrote to one of his nephews on the 11th December 2000, ‘The White Fathers whom I had never met, [were my choice] because of the rule of three missionaries together in every mission post; therefore, no isolation.’ Throughout his life, he would maintain close links with his large family. His home leaves would be punctuated by marriages, Baptisms and First Communions, as though they had waited for his arrival for these important ceremonies. Wherever he went, he brought his kindness, good humour and storytelling talent.

On the 25th September 1931, Jacques took the road to Kerlois and Philosophy from Monteil, the cradle of his mother’s family at Treignac Commune, in Corrèze. On the same day, his sister Henriette took the road to Marmoutier, near Tours, to enter the Sacred Heart Sisters’ Convent. She shared Jacques’ attraction for Africa and they intended to send her there except for travel problems in 1940, on account of which she was appointed to Rome, where she spent the greater part of her life.

From Kerlois, Jacques went on to the Maison Carrée novitiate, then to Thibar for theology and to Carthage, where he was ordained on the 11th June 1938. The notes of the staff members are full of praise. Only his health left something to be desired. Besides, he had been declared unfit for service at the draft as a result of a badly treated pleurisy. Never­theless, he possessed a superb, clear and powerful voice that carried far.

Reckoning him too run down to begin studies at Rome, he was sent to teach the Gospel to novices at Maison Carrée. As he wanted to go to East Africa, he took advantage of this year to learn English. He was preparing nonetheless to leave for Rome when the war broke out. It was decided to send Jacques to Uganda to introduce him to ministry. Having left for Marseilles on the 30th September with two Canadian confreres, he disembarked at Mombassa on the 21st October. After 3 days of waiting, a train took them to Nairobi in 24 hours; 3 more days later, a train brought them to Kampala. There, he learned of his assignment to the Sesse Islands in the north of Lake Victoria to help Fr. Bec, one of the pioneers who had come on foot from Bagamoyo to Lake Victoira after long months walking in caravan.

Jacques straightaway liked the country, the culture and the people whose numbers quintupled during his 55 years of residence. They increased from 5 million to 25 million inhabitants. In 1939, they experienced the final phase of the British Protectorate; independence would soon arrive and unfortunately, the blood-spattered years of tribal and political rivalries. Christians were already numerous and Jacques had the privilege of meeting Denis Kamiuka, one of the three pages reprieved at the point of death by Mwanga.

The Islands, depopulated by sleeping sickness, had been evacuated for 20 years. Only very few people were able to return. At Nandere, Jacques set himself to learn Luganda, while in his relaxation, he did his part to eliminate the monkeys that were devastating the banana groves and other cultivation. Later, he learned Lunyoro. Soon afterwards, however, he was appointed to Mubende. Apart from the catechumenate, he had to look after 8 schools and 6 mixed classes, as well as visit 54 school-chapels over woeful roads. ‘I learned to love the people on these trips,’ he wrote, ‘and they reciprocated in kind.’ In all, he spent 20 years in this major parish. In addition, one trip under a downpour cost him pneumonia that required hospitalisation in Kampala. He then worked at Mugalike, from December 1942 till December 1944, an immense parish that was 60 km east to west and 50 km north to south. It was a region then tainted by superstition and sorcery. However, he said, ‘Nice and quietly, through preaching the Gospel, grace penetrated into hearts that were not closed, but only ignorant of God and Jesus.

Transferred to Mitala Maria for an initial stay in 1945-1946, an attack of acute hepatitis brought him to death’s door. At that point, he was ascribed the name of Mutumba, connecting him to the clan of the liana. Appointed once again to Mugalike from January 1947 till the end of 1949, this time as Superior, he devoted himself to the fullest, counting leopards and pythons in his total number of kills, as well as the larger antelopes and the inoffensive guinea fowl, to improve the staple diet of the mission post. According to him, flying termites were also delicious when properly pan-fried.

A change of direction occurred on the 27th January 1950, when he became professor of dogma at Katigondo Major Seminary, then its interim Superior for the whole of 1951. The Regional Superior begged to have him stay, as he was thinking of him to take over this seminary. However, Jacques was appointed in June 1952 to the Carthage Scholasticate. There, he also had to fill a gap after 13 years of intense activity.

Once this assignment was accomplished on the 15th July 1953, he returned to Uganda and Rubaga Archdiocese. Initially at Bujuni, he was appointed Superior of Kisubi Junior Seminary on the 7th January 1954, then parish priest on the 30th June of the same year. On the 5th January 1955, he was at Mitala Maria, becoming Superior there on the 14th December 1960. However, on the 28th August 1961, he was shifted to Nabbingo, as chaplain to a girls’ school. Was Jacques therefore restless? No, ‘Your brother is a perfect parish priest; I get him to go where the (clay) pots are broken.’ This is what his bishop, when visiting Rome, told Sister Henriette. As chaplain to the college, he also became Superior of the mission and in 1963, deputy Regional Councillor in 1969.

On the 26th April 1974, he became curate at Buyinja-Butole, then parish priest at Mubende on the 19th June 1975. He would remain there until his return to France, even taking over the running of Kasambya parish, split off from Mubembe in January 1991. There, he endured severe crises of malaria, as he avoided prophylaxis to preserve his sight that was diminishing alarmingly; he suffered from an incurable condition of the retina. In 1988, his Golden Jubilee was celebrated with due pomp at Kampala and Mubembe. ‘It was a day of thanksgiving and amazement at having reached so far,’ he wrote to Sr. Henriette, ‘thanks to the apostolate, to preservation, and graces that passed through my hands. If I tell you that I baptised 20,000 people, I am not far wrong. Would you please pray for these good people who have shown me so much affection.’

A good number of these years of apostolic toil took place in the midst of political troubles, successive dictatorships and gratuitous violence. Moreover, there was a constant struggle against illnesses, including Aids, which was so widespread.

In June 1994 at the age of 81, he returned to France for good, firstly to Mougins, then on the 15th September 2002, to Billère, where he passed away on the 18th August 2008. In spite of poor health, he had survived 95 years, of which 70 of missionary life. The funeral of this valiant and faithful servant took place on Thursday the 21st August 2008 at Billère in the Missionaries of Africa chapel.




Father Édouard Gagnon

1925 - - 2008

Father Édouard Gagnon was born on the 30th March 1925 in the parish of the Most Holy Sacrament, Quebec. Some years later, the family moved to Rimouski, where his father practiced as a doctor. It was a large family of 11 children, regular churchgoers and deeply united. Édouard completed his primary schooling at Rimouski and all his secondary studies at Rimouski Seminary, including two years of philosophy.

In June 1946, the young Gagnon applied to the White Fathers postulancy at Everell, near Quebec. He was accepted and spent the year without problems, giving the impression of a very good prospect, notwithstanding a somewhat frail state of health and delicate constitution. He then did his novitiate at St. Martin, near Montreal and began his scholasticate at Eastview in September 1948. As a result of a general fatigue in March 1949, he was obliged to return home to his family to rest for a few weeks, but then his health began to improve. While remaining in delicate health, his strong will enabled him to persevere. He took his Missionary Oath on the 25th June 1951 and was ordained a priest on the 27th January 1952 at Eastview, by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa.

At the end of his studies at the scholasticate, Édouard left for home leave in his family. Then in September 1952, he was sent for a few months to the procurement office at Moncton, to rest. In March of the following year, he left for a few months to London to improve his English skills and prepare for mission in British territories. He arrived in Tanzania in October 1953. He was firstly appointed to Bukoba Diocese, where he was curate at Rubya, Katoke and Kagondo. In 1958, he was parish priest at Katoke, which was then in Rulenge Diocese. He would remain in this diocese until the end of his missionary life in Tanzania. He was then, one after the other, at Rukora, Rwambaizi, Chato, Isingiro, Buhororo, and Kibehe, most of the time as parish priest.

In the course of his missionary life, Fr. Gagnon was considered a pious and very regular missionary in community. His relations with the parishioners were excellent and he enjoyed high esteem from the people and the African authorities. However, his more than ordinary zeal meant that he was often exhausted, as he remained in delicate health, in addition to the fact that his missionary life in the rural areas was not easy. Fr. Jean-Marc Lindsay said as much in his funeral homily. ‘Down the years, Édouard had to familiarise himself with the two main languages in the country. The far-flung parishes demanded a lot of travelling. There were at least twenty outstations to serve and several primary schools to see to their religious instruction. Visiting the people and the sick was part of ministry…’

Several painful accidents upset the life of our confrere. A motorbike accident broke his leg; later, his car overturned and his skull was fractured. In 1989, he was accosted by thieves in the night who stole his car and left him for dead. Following on these many accidents, he always succeeded in recovering and continuing with his work. However, in spite of his good will and great generosity, our confrere’s health continued to deteriorate and he became increasingly dependent, with frequent memory loss.

He was more and more aware of this and when his superiors proposed a return to Canada to recover, he accepted and was even very pleased to be accompanied on the journey. For him, this was a return home for good that he had trouble accepting. He arrived in Montreal in May 1995. He was firstly sent to our Lennoxville retirement home for a series of tests at the hospital. It was soon noticed that he was suffering from degenerative decline. He was disorientated and could not find his room. He forgot names alarmingly. Incipient Alzheimer’s was suspected.

In May 2000, considering that his situation required proper continuous care, a place was found for him in Quebec General Hospital, in a department specialising in this type of treatment. Confreres in Quebec would go to visit him for 8 years without being able to communicate easily with him. He needed continual supervision, as he was very often lost. The last 3 years were even more distressing, as he was bedridden and apathetic. He passed away there on the 26th September 2008. His body lay in state at the Funeral Parlour on the Rue des Érables, Quebec. His funeral took place in the church of the Saints Martyrs at the same spot. He was laid to rest in Belmont Cemetery in the Missionaries of Africa plot.

During the funeral service, his young sister, a nurse, who had been at his bedside in his illness, paid tribute to him. Here are some extracts: ‘Édouard was an exceptional human being. I don’t think this is just an emotional outpouring from his little sister. It could be on the lips of others, by those who could see beyond his fragile, delicate and admittedly, sometimes a bit affected appearance. Everyone loved Édouard in our family. His goodness, innocence and sensitivity he inherited from our mother; his honesty, strictness and tenacity from our father. I often made him laugh by telling him he was a fine mixture: mum’s blue eyes and dad’s features. It would appear he was already a very special child in infancy, with no problems, and never caused a stir…

Everyone knew his life was one of self-denial. He would never try to exploit his failing health as a pretext to escape from his responsibilities. Far from it, he went to the limit of his possibilities. I would like to pay homage to his courage and patience. I never heard him complain. I would like to believe that today he shares the Beatific Vision of the God he loved and served so well. I like to think he has met up with his dear ones who preceded him. Thank you, Édouard for what you taught me all these years…’