NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Henri Cavrois

1924 - - 2010

Henri est né à Douai, dans le diocèse de Cambrai, France, le 17 octobre 1924, dans une famille de huit enfants, six filles et deux garçons. Il est le neveu du Père André Tréca, (mort le 6 août 1945 à Alger, après 37 ans de mission au Mali). Baptisé deux jours après sa naissance en l’église Saint-Pierre, Henri est confirmé en juin 1935 à l’Institution Saint-Jean de Douai où, bénéficiant d’une bourse d’études, il étudiera 12 ans, jusqu’au baccalauréat, tout en animant avec entrain une troupe scoute. Il entre alors en 1943 à Béruges, près de Poitiers, où s’est exilé notre séminaire de philosophie. Son père étant déjà décédé, il laisse, non sans scrupule, sa maman, chrétienne courageuse – elle sera tertiaire de saint François -, dans une situation difficile, car son seul frère, alors séminariste, a été envoyé au STO, en Allemagne. Il fait la seconde année de philosophie à Cambrai.

Après quoi il commence les études de théologie à Altkirch, en 1945, puis les continue à Thibar où il prononce son Serment missionnaire le 29 juin 1949, et à Carthage où il est ordonné prêtre le 1er février 1950. Ses formateurs appréciaient sa bonne intelligence, son application au travail, sa sociabilité et sa piété profonde : un homme plein d’allant et d’ardeur, quoique porté parfois à l’inquiétude et à l’hésitation, malgré ses dispositions pour la musique et le théâtre comique, fruits sans doute de ses années de scoutisme.

“Ma vocation, disait-il, est associée à un désir de coin de brousse où le monde m’oublierait complètement. J’ai souvent pensé me dépenser là où le Père Tréca, mon oncle, a donné sa vie.” Il postule le Soudan, comme on disait alors, ou le Burundi. On l’envoie au Mali, où il est nommé vicaire à Ouolossebougou en juin 1950, pour y apprendre la langue sous la direction du Père Fontanié, chargé de l’école des catéchistes. Ce Père ayant eu un accroc de santé, Henri est affecté à l’école, obligé d’utiliser la langue, ce qui, dit-il, “s’avéra utile pour moi, mais parfois pénible pour les élèves.”

Il acquiert une bonne connaissance de la langue, des coutumes et de la mentalité bambara. Il est soucieux de se faire bien comprendre. Il écrit à ce sujet : “La langue, n’est pas seulement une affaire de mots, de phrases, voire de syntaxe, mais c’est aussi et surtout une affaire de culture. Derriè­re chaque mot, chaque phrase, il y a une culture que l’on n’a jamais fini de s’approprier : c’est un apprentissage à vie.” Pour lui, être missionnaire, c’était “accepter de devenir quelqu’un d’autre”.

Le 20 novembre 1954, il fonde à Faladye, à la demande de Mgr Leclerc, une école de ‘jeunes élèves catéchistes’, tous célibataires, pour les former aussi comme “maîtres des petites écoles (CP1, CP2) dans les villages”. Il devient aussi supérieur du poste en 1955, jusqu’à son premier congé, anticipé en raison d’une grande fatigue et de coliques néphrétiques ; il en profite pour faire deux cures à Vichy et suivre la session de Mours à partir du 21 février 1957. Son évêque apprécie ce supérieur intelligent, actif, organisateur, profondément missionnaire. Dans tous ses postes, il aura toujours à cœur d’assurer aux catéchistes, “ses bons compagnons de travail”, une formation continue, doctrinale et spirituelle, par des révisions de vie et des retraites annuelles.

De retour au Mali, il est nommé supérieur à Nioro le 8 juin 1958, puis à Bamako, avant d’être choisi comme supérieur du petit séminaire collège du diocèse, en août 1959 ; il y trouve une situation assez difficile, mais se donne beaucoup à la formation spirituelle des élèves et aux relations avec leurs parents. Il montre un grand intérêt pour la formation d’un clergé local. Le 21 juillet 1962, il est supérieur de la mission de Bougouni, toujours soucieux de la formation des élites. Il est apprécié des confrères et des gens, vivant pauvrement par idéal.

De 1965 à 1972, il exerce la lourde charge de Supérieur régional du Mali, avec l’interruption de la Grande Retraite à la Villa Cavalletti, à partir du 19 septembre 1965, et du Chapitre de 1967 où il participe comme membre de droit. Il réside alors à Kati. Après cette longue responsabilité, il est nommé vicaire à la paroisse cathédrale de Bamako, le 15 janvier 1972, puis responsable de la succursale de Badyalan, le 1er janvier 1974. Il y restera jusqu’en 1986, date où des problèmes de reins, puis de cœur, puis des yeux, l’obligeront à des repos forcés à quatre reprises jusqu’en 1991.

Il est pressenti, en 1979, pour l’animation missionnaire en France, avec la responsabilité d’une procure. Peu enthousiaste, il écrit : “J’obéirai. J’ai encore quelque réserve de foi dans mon sac de missionnaire”, mais il demande cependant de n’être pas supérieur : “Je pense avoir toujours eu une vocation de second”. On le laisse finalement à sa chère mission.

En juin 1983, il participe à la Session Retraite à Jérusalem, avant de revenir au Mali avec résidence à Badalabougou : son seul défaut est de ne pas savoir dire non à Mgr Sangaré qui, ayant pleine confiance en lui, lui demande souvent ce que d’autres refusent de faire. Sa situation en ces an­nées-là n’est pas banale : Vicaire général du diocèse, il est aussi vicaire de l’abbé Jean-Marie. À Badyalan, il se trouve d’abord un peu seul, avec un prêtre fidei donum aumônier de la J.O.C.

En 1981, Serge Berthon vient heureusement l’épauler. “Henri était le prêtre qui avait le plus de relations avec toutes les couches de la population. Il était bien intégré au milieu africain. Sa maison était le rendez-vous de bien des jeunes”, constatait son Régional en 1979. Il avait “un rayonnement fondé sur de riches qualités spirituelles et humaines”, disait un autre, quatre ans plus tard, tout en constatant qu’il s’usait et que ses petits ennuis de santé se multipliaient. “Il accepte tout, surnaturellement : c’est beau, mais pas imitable”, disait un troisième.

Quant à lui, il va son chemin, tour à tour curé et vicaire de la cathédrale jusqu’au 30 juillet 1995 : “La rencontre avec les musulmans, disait-il, pas besoin de la chercher, elle est à notre porte, au village, au marché, en ville. Elle s’est imposée toute seule”. Il raconte certaines de ses visites à ses amis musulmans, anciens élèves souvent du lycée Prosper Kamara, tel Madani et ses huit enfants : il décrit la joie de leur prière ensemble. C’est aussi la prière avec Fousseyni, étudiant Songhai, qui obtint la guérison de la maladie grave du jumeau de ce dernier, Lasina, et scella entre eux une amitié inébranlable.

Le temps arrive d’un retour définitif en France après 46 ans de Mali ; retour douloureux, accepté dans la foi : “Il y a de grands moments dans la vie où il faut savoir dire ‘Oui, Père’ (Mt 11, 26) : c’est ma devise sacerdotale”. Le 1er décembre 1996, il prend donc une retraite bien méritée à Bry-sur-Marne. Il s’attachera dès lors à visiter des familles maliennes dans la région parisienne : “J’ai plus de 50 points de chute”, écrit-il. C’est un apôtre infatigable, usé par son zèle, que le Seigneur a rappelé à lui, le 10 juillet 2010, à l’hôpital de Bry-sur-Marne. Ses obsèques ont été célébrées en l’église paroissiale.

Fait émouvant, quelques mois avant sa mort, il reçoit la visite de l’ancien Président de la République du Mali, M. Alpha Oumar Konaré : on est frappé par l’attitude de respect, voire de vénération, que cet illustre visiteur a pour notre confrère. Mgr Dao, évêque de Kayes, à l’annonce de son décès, écrivit au nom de tous les évêques du Mali : “L’Église Famille de Dieu au Mali, évêques, prêtres, religieux, religieuses, fidèles laïcs, exprime ses condoléances attristées à la famille du Père Henri et à toute la Société des Missionnaires d’Afrique. Son départ est encore pour nous l’occasion d’exprimer notre reconnaissance à tous les anciens du Mali.”

Henri note, le 3 mars 2009, une double constatation : “Ce que nous avons pu réaliser revêt une certaine banalité : chacun de nous, je crois, a fait ce qu’il a pu, sans éclat, sans forfanterie, dans les diverses obédiences reçues, acceptées et aimées au quotidien, malgré ses erreurs et ses fautes. Et chacun de nous ressent un émerveillement en voyant l’Église se dessiner, prendre forme, s’organiser. Un peu comme ces tapisseries du Moyen Âge où chaque artisan fait sa petite surface de travail et s’extasie, à la fin, de voir écrite, sur le canevas, toute la vie d’un saint ou d’une reine. Il a bien fallu un génie pour concevoir l’ensemble et animer les artisans ! Pour la Mission, le concepteur et l’animateur, c’est l’Esprit Saint.”

Armand Duval





Père Félix Géraud

1927 - - 2010

Félix est né le 8 janvier 1927 à Séverac-le-Château, dans l’Aveyron, diocèse de Rodez, France, en bordure de la Lozère, une région qui a fourni tant de Pères Blancs dans les débuts de la Société. La grosse bourgade est située entre le Causse de Séverac et celui de Sauveterre, ces plateaux calcaires où, la vie étant rude, les gens sont généreux et durs au mal. Félix a été baptisé dès le 10 janvier. Puis, ses parents s’étant installés à Béziers, dans l’Hérault, il y est confirmé à la paroisse Saint-Nazaire, le 8 juin 1937. La famille, - un frère de Félix devint militaire -, est chrétienne de tradition, mais, semble-t-il, non pratiquante.

Séverac est une grosse bourgade, sur la ligne de chemin de fer qui relie Millau à Mende ; le père de Félix, employé à la SNCF, est sans doute muté à Béziers. Mobilisé en 1939, fait prisonnier en 1940, il est bientôt rapatrié comme poitrinaire. Cela explique peut-être pourquoi la Croix-Rouge a envoyé Félix en Algérie, à Aïn-Taya, près du Cap Matifou, où on trouve un climat plus sain ; il y travaille pour la famille hôtelière qui l’héberge. Ce séjour est providentiel. Félix confie au curé d’Aïn-Taya son désir de devenir Père Blanc. Témoin de la piété et de la bonne conduite de cet adolescent de 17 ans, ce dernier l’envoie, en décembre 1944, muni d’une lettre de recommandation, au Père Blin, à Maison-Carrée.

Le Père Blin oriente Félix vers Saint-Laurent-d’Olt, à quelque 25 km de son village natal. Lui qui n’a qu’un certificat d’études primaires, conquis à l’école communale Arago de Béziers, fait la 3e à Saint-Laurent en 1945-1946, puis termine ses études secondaires à Bonnelles, de 1946 à juillet 1949. Il fait alors son service militaire à l’École de Saint-Maixent, d’où il sort avec le grade de sous-lieutenant.

Il fait ses études de philosophie à Kerlois, de 1950 à 1952, puis le noviciat à Maison-Carrée. Comme il a une bonne connaissance de la grammaire et du vocabulaire anglais, on l’envoie étudier la théologie en Hollande, à ‘s Heerenberg. Il y reste de 1953 à 1956, y prononce son Serment le 24 juillet 1956 puis, selon la coutume d’alors, passe en Écosse pour la dernière année, à Monteviot où il est ordonné prêtre le 16 mai 1957.

Durant toutes ses études, de Saint-Laurent-d’Olt à Monteviot, les appréciations de ses formateurs sont fort élogieuses : on souligne “son intelligence claire, personnelle, sa mémoire facile, sa volonté persévérante, sa prédication simple et directe ; on le voit affable, serviable, d’un grand esprit de pauvreté, pieux, très agréable en communauté. Par contre, s’il écrit l’anglais avec aisance, il manque d’oreille et n’arrivera jamais à le parler correctement. Bref, il sera, à n’en pas douter, un excellent missionnaire”. Sa première nomination est pour Mbarara, en Ouganda, le 18 mai 1957 : les paroissiens de Béziers se cotisent pour lui payer une moto.

Avant de partir, il prend à Paris, durant une matinée avec le Père Ordonneau, ses premières leçons de runyakole ; le vétéran lui laisse quelques prières et salutations à assimiler. Arrivé en Ouganda, il retrouve, à Mbarara, ce Père chargé d’initier à la langue les nouveaux venus. Le 1er septembre, il est vicaire à Kitabi, chargé des écoles, des mouvements de jeunes et des malades. Le 22 juin 1959, il passe de Nyakibale à Rubanda puis, le 21 novembre, à Kabale.

En avril 1961, il est nommé à Bukinda et devient supérieur du poste le 6 octobre de l’année suivante, jusqu’à sa nomination à Toulouse le 1er mars 1965. Félix, broussard par nature, ayant invoqué sa timidité, son peu d’aptitudes pour la propagande, on le renvoie en Ouganda, après la grande retraite à la Villa Cavalletti, commencée le 17 septembre 1966.

Il est nommé supérieur de Nyarushanje, le 16 janvier 1967, une mission où tout est à faire : elle est coupée en deux par un marécage de 70 ha. Les chrétiens refusent de traverser ces cours d’eau bordés de papyrus pour venir prier le dimanche. Avec l’aide du Secours catholique, le marécage est drainé, sa population de singes s’enfuit et les paroissiens récalcitrants peuvent se partager 70 ha de jardins. 60 sacs de sorgho de la première récolte viennent remercier le curé, et l’on se met à construire une église principale : Félix passera 23 années heureuses dans cette paroisse.

Le 6 juin 1973, il est supérieur à Rwengiri. L’année suivante, l’état préoccupant de la santé de ses parents l’oblige à un court congé ; une fois rassuré, il met ce temps à profit pour faire une session de recyclage théologique à l’Arbresle. Le 9 mai 1975, il est vicaire à Kitanda et, le 2 février suivant, à Nyarushanje.

Deux fois en sept ans, l’Ouganda connaît les souffrances des conflits politiques. En 1977, Amin Dada, obsédé par les complots, ordonne de tuer secrètement tous les fonctionnaires de la tribu Acholi. Un jour, Félix va visiter un paroissien, chef de la police à Kabale. Cet homme, quand il le voit, monte dans la voiture et lui ordonne de l’emmener le plus loin possible : il se refuse à tuer des agents de police sous ses ordres.

Plus tard, - peut-être à cause de cela - lors d’un voyage au district, des amis avisent Félix qu’on va barrer la route pour l’arrêter. De fait, sortant vite du district, il est poursuivi par une Land Rover qui, heureusement, tombe en panne d’essence : il reste tout de même une année sans retourner à Kabale et aménage une issue de secours dans la maison, au cas où.

En mars 79, alors qu’il est en France, ces événements l’obligent à retarder son retour. Il en profite pour faire un bilan de santé qui s’avère satisfaisant. Le 1er janvier 1985, il est vicaire à Rwengiri et deux ans après, jour pour jour, il redevient curé de Nyarushanje. Rentré en congé le 23 septembre 1989, il achève ce temps de repos par la session retraite de Jérusalem, le 28 février 1990.

Au retour, il est de nouveau à Rwengiri, toujours dans le diocèse de Kabale, comme curé cette fois : il y passe en tout dix ans. Après la conférence de Rio sur les changements climatiques, en juin 1992, un ministre ougandais croit bon d’expulser des réserves de chasse les gens sans terre qui s’y sont installés depuis des années. Des dizaines de familles se trouvent ainsi dépouillées de tout. Certains, pouvant se payer un avocat, obtiennent justice... 10 ans plus tard ! Avec l’aide du P. Dumesny, Félix trouve les moyens de reclasser 24 familles pauvres, qui ne peuvent se payer ni avocats ni dix ans d’attente, leur procurant jardins et emplacement pour leur maison.

Après avoir été chargé, fin 1993, de la transmission de la paroisse de Kabanga, dans le diocèse de Mbarara, le 1er juin 1994, il est nommé en cette ville, le 1er décembre, à Tobi Kizza House : la paroisse compte au moins 30.000 catholiques.
Félix assiste le curé pour les confessions, les tournées et le service dominical et prépare une future paroisse dont l’église est aujourd’hui terminée. Inlassable, il assure aussi une part de l’aumônerie au monastère des Clarisses et anime chaque semaine un groupe de la confrérie du Rosaire. C’est l’époque où il réunit et traduit en anglais les brochures et notes éparses de ses prédécesseurs, les Pères Ouffays, Nicolet, Seité et Mgr Gorju, pour faire l’histoire du jeune diocèse de Kabale, depuis le temps où, premier apôtre, le catéchiste Yohana Kitagaana, y porta l’Évangile.

Après 38 ans de ministère dans des paroisses de montagne, Félix réside donc 13 ans dans la ville de Mbarara, avec deux coupures : en 1997, alors qu’il ressent une grosse fatigue, des hémoptysies font craindre la tuberculose, mais des examens approfondis à Béziers concluent à une pleurésie négligée et une bronchite. Il rentre donc en Ouganda, muni tout de même du vaccin BCG. Le 13 septembre 2000, il profite encore d’un congé pour suivre à Rome la session des plus de 70 ans.

En 1966 déjà, le Supérieur régional confirme tout le bien que pensaient jadis de Félix ses formateurs : “Bon connaisseur du rukiga, il se débrouille en anglais. Il est un homme simple, sans prétention, ouvert et franc, bon et joyeux, apprécié des confrères qui ont vécu avec lui. Il est très bon pour les gens, zélé, gros travailleur. Sa bonté a calmé un jour les esprits dans la mission où il arrivait, alors que les gens étaient mécontents de son prédécesseur”.

Ses 50 ans de dur labeur en Ouganda finirent par peser. Venu en congé le 12 mai 2007, il se fait examiner et l’on note une fragilité cardiaque. Le 1er août, on lui conseille un repos de trois mois à la maison de retraite de Billère. Il y est finalement nommé le 9 novembre. En mai 2010, on l’opère d’un anévrisme à l’aorte à l’hôpital de Billère ; il ne s’en remet pas et, le mardi 1er juin, notre Père du Ciel rappelle à lui ce “bon et fidèle serviteur”. Ses obsèques ont été célébrées le vendredi suivant dans la chapelle des Petites Sœurs des Pauvres de Billère où, apôtre jusqu’au bout, il avait coutume de rendre encore service.

Armand Duval




Père Augustin Pasquier

1929 - - 2010

Augustin est né dans le diocèse d’Angers, à Saint-Macaire-en-Mauges, près de Cholet, France, le 9 juillet 1929, dans une famille aisée, profondément chrétienne. Il est baptisé deux jours plus tard. Trois des sept enfants se consacreront à Dieu. Le frère aîné d’Augustin, Oblat de Marie, deviendra évêque au Cameroun, et une de ses sœurs, moniale au Carmel de Cholet. Un oncle paternel, Mgr Pasquier, a été Recteur des Facultés catholiques d’Angers. Un oncle maternel Père Blanc, le Père Léon Brossier, étant tombé au champ d’honneur le 18 septembre 1918, Augustin rêve, tout petit, de le remplacer. Il a aussi un cousin germain dans notre Société, Michel Pasquier, qui mourra prématurément à Ouagadougou, le 29 janvier 1963.

Augustin reçoit la confirmation dans la paroisse Saint-André-de-la-Marche, le 9 mai 1936. Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Beaupréau. Baccalauréat en poche, il demande son admission à Kerlois pour y étudier la philosophie scolastique de 1947 à 1949. Après son service militaire, il fait le noviciat à Maison-Carrée en 1951-1952. Après quoi, il suit le cours de théologie en Tunisie, prononce son Serment à Carthage le 4 mai 1955 et est ordonné prêtre le 28 juin suivant à Thibar.

Durant toutes ses études, une insuffisance hépatique lui vaut des maux de tête assez pénibles : il traînera ce handicap toute sa vie : “Sa santé ne lui a jamais permis de faire une année scolaire complète. Il était au petit séminaire deux trimestres sur trois”, révélera sa sœur, le jour de ses obsèques. Au scolasticat, on le trouve très sensible et timide ; discret, effacé, il n’aimera jamais extérioriser ses sentiments ni se mettre en avant. De ce fait, bien que d’une piété fidèle, il se montrera toujours allergique aux ‘partages’ en usage dans certaines communautés.

Nommé en Haute-Volta, il doit subir une opération avant d’y partir : une appendicite chronique qui risque de poser problème en mission. On lui demande ensuite de tenir quelque temps, à Lourdes, le pavillon missionnaire.
Il arrive finalement au diocèse de Koudougou, le 27 janvier 1956 et, trois jours plus tard, à la paroisse de Réo, où il commence l’étude du lyélé ; la division du diocèse en deux parties distinctes l’obligera à étudier successivement le lyélé et le mooré, ce qui n’est pas simple car il a, de l’avis de ses formateurs, très peu d’oreille.

Le 16 juillet 1959, nommé à la paroisse de Yako, il doit se mettre au mooré, peu de temps cependant car, le 29 août 1960, on le nomme au petit séminaire de Koudougou, où il enseigne jusqu’à son congé et sa grande retraite à la villa Cavalletti, en janvier 1966 ; soignant ses cours, il se montre, dit-on, juste et exigeant pour les élèves.

Au retour, le 30 mars 1966, il retrouve Réo, la paroisse de ses débuts. Mais, dès l’année suivante, on lui confie, et pour un long bail de 17 ans, l’économat diocésain de Koudougou et le supériorat de la communauté, une communauté qu’il dirige bien, étant lui-même très ponctuel. Même si, apôtre, il eût préféré être dans une paroisse, il semble qu’il ait fait merveille dans ce qu’il appelait “l’apostolat des chiffres”, un emploi aussi délicat qu’important. Ce n’est jamais une mince affaire : outre les comptes, qu’il tient avec rigueur, l’économe doit gérer le développement matériel du diocèse.

Il le fait sans heurts, dans le calme et l’ouverture, bien soutenu, apprécié, et conseillé dans les cas litigieux par son évêque, Mgr Bayala. Il lui faut organiser et financer, outre les projets du Père Joseph Billot, architecte, les travaux de cinq Frères, trois constructeurs, un garagiste et un magasinier. Sa comptabilité est claire, précise. Il sait prévoir les dépenses à engager et fournir, en temps voulu, crédits et matériaux nécessaires.

Durant ces années, ses maux de tête se font de plus en plus fréquents, exigeant parfois des journées de repos ; de plus, lors d’un congé, en 1975, on détecte une amibiase tenace qu’il faut traiter énergiquement au Bémarsal. Durant son économat diocésain, on voit sortir de terre des églises, des postes de prêtres et de sœurs, des écoles et une partie du petit séminaire, à la satisfaction de tous.

Après ce long bail dans le matériel, il demande à son évêque, en 1983, d’en être déchargé, jugeant le temps venu de passer la main à un prêtre du pays ; son souhait une fois accepté, en mai 1984, il opte pour une année sabbatique en France, année durant laquelle il fait la grande retraite et la session à Jérusalem. De retour au Burkina, après l’opération d’un rein en février 1985, il se dit prêt à reprendre le ministère dans une paroisse de langue lyélé. Exaucé, il retrouve Réo, le 14 juillet 1985, puis Ténado où il travaille de 1987 à 1991, jusqu’à ce que le poste soit confié aux abbés.

Il part alors à Léo, de 1991 à 1994, où l’on parle le nounouma, une forme de gourounsi ; il se plaît bien dans cette dernière paroisse où un certain nombre d’activités permettent l’usage du français. Il est clair que les 22 années consacrées à l’enseignement, puis à l’administration diocésaine, l’ont empêché de pratiquer les langues comme il l’aurait souhaité, même s’il a toujours tenu à assurer une messe dominicale, avec homélie, à Koudougou ou dans des paroisses proches.

En 1994, on lui demande de passer au diocèse de Fada N’Gourma, où on le nomme à la paroisse de Dori. On y parle le peul, mais les chrétiens de la paroisse sont d’ordinaire des Mossi. Bien qu’on puisse aussi y faire beaucoup d’apostolat en utilisant le français, les débuts sont difficiles : ayant peu pratiqué la langue mooré – un an seulement à Yako –, Augustin souffre “de ne plus être avec les gens pour les conduire au Christ”.

Il connaît un moment de découragement, craignant qu’on lui demande d’être curé de la paroisse. Rassuré sur ce point, il s’habitue à Dori. Il se charge, en février 1996, de la pharmacie après le départ du Frère Roger Rames, s’initiant même à l’informatique pour la comptabilité et le traitement de texte, et rendant tous les services à sa portée. Il donne ainsi le maximum durant neuf ans. Mais la chaleur torride l’oblige à un congé en 2002. Il se sent épuisé et il ne reviendra à Dori que pour préparer son retour définitif en France, le 21 avril 2003.

En France, on lui propose, entre autres choses, l’économat à Sainte-Foy-lès-Lyon : un peu las du matériel, il hésite, puis après réflexion, accepte et gère, comme à son habitude, avec ordre et méthode, l’économat local à partir du 1er octobre 2003. Après quatre ans, le travail s’avérant trop dur pour sa santé, il rejoint, en octobre 2007, la maison de retraite de Tassy où l’atteint très vite une maladie de plus en plus invalidante, qui le condamne d’abord au fauteuil roulant, puis à garder le lit. Le mal évolue de façon foudroyante durant la dernière année et le Seigneur vient le rappeler à lui le 13 juin 2010. Les obsèques furent célébrées dans la chapelle de Tassy, le 16 juin.

“Augustin a été, dit le Père Régis Chaix, son ancien condisciple et compagnon de mission, un confrère très attaché à sa vocation, généreux, réalisant toujours ce qu’on attendait de lui. Il est resté toujours très humble et, en même temps, d’une régularité et d’une disponibilité exemplaires. Pour moi, il répondait à l’adage : ‘Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit’.” Une des sœurs d’Augustin lui rendit aussi un hommage affectueux et admiratif, évoquant un homme discret, heureux de retrouver les siens, d’aller avec son frère missionnaire, à l’occasion, témoigner de leur vie africaine au carmel où était leur sœur. “Nous aimions tant le revoir, un frère plein de délicatesses, qui cherchait à se faire oublier ; il ne voulait pas déranger... Maintenant, petit frère, tu es parti là où nous devons tous aller. Chante et réjouis-toi, repose-toi dans la paix de Dieu. Deux ans et huit mois à Tassy, ce fut un court et long séjour. Rendons grâce à Dieu !”

Armand Duval




Père Dominic Debero Dery

1976 - - 2010

Dominic Debero Dery est né à Damongo, Ghana, le 17 juillet 1976, de Fidelis Debero Dery et de Mauricia Bakpaala Lender. Premier garçon, il est le deuxième des six enfants. Ses parents sont originaires de Ko, dans la région de Upper West au Ghana. Chrétiens engagés et pratiquants, ils ont inculqué à Dominic ainsi qu’à ses frères et sœurs une éducation chrétienne très solide. Baptisé dans son enfance, il participe activement dans les mouvements catholiques de jeunes de la paroisse de Damongo. Après ses études primaires à Damongo, il est admis à l’école secondaire de Nandom, dans la région de Upper West (1993-1995). À la fin de ses études secondaires, il suit une formation à l’École infirmière de Tamale où il obtient, en 2000, son diplôme d’infirmier d’État.

Depuis son enfance, Dominic a toujours nourri le désir de devenir missionnaire. C’est ainsi que plus tard il devient servant de messe ; ce qui lui donne l’occasion de participer régulièrement à la sainte Eucharistie, et de développer une grande révérence pour le Saint Sacrement. Il prend aussi part aux différents camps de vocation et autres activités, tant à la maison qu’à l’école. Ayant été en contact régulier avec l’équipe d’animation missionnaire vocationnelle des Missionnaires d’Afrique depuis un certain temps, et ayant participé aux différentes activités vocationnelles, il est accepté aussitôt après sa demande d’admission. En septembre 2000, il commence sa formation chez nous.

La vocation missionnaire de Dominic est motivée par son désir de partager avec d’autres son plus grand don reçu : sa foi chrétienne. Pour soutenir sa vocation, il se laisse guider par ce passage de l’Évangile : “Je leur ai fait connaître ton Nom, et je le ferai encore, pour que l’amour que tu as pour moi soit en eux, et que je sois moi aussi en eux” (Jn 17, 26). Conscient des implications et des exigences de cette vocation, il ne fait pourtant pas marche arrière.

Sa formation philosophique débute à Ejisu, où il passe trois ans (2000-2003). Bien que pas très doué sur le plan intellectuel, Dominic prend ses études au sérieux et progresse de manière constante. Au terme de sa formation à Ejisu, il est envoyé à l’Année spirituelle de Kasama en Zambie (2003-2004). Son intérêt pour le spirituel l’aide à y passer une bonne expérience. Vient ensuite le Mali, où il est nommé pour le stage. Il commencera cette expérience en apprenant d’abord le français à Kati, puis le bambara - l’une des langues principales du pays - à Falajé. Après cette double expérience linguistique, Dominic est envoyé à la paroisse de Dyou, en territoire senoufo du Mali, où il passera le reste de sa formation apostolique (2004-2006).

Ses activités apostoliques comprennent essentiellement l’enseignement du catéchisme en bambara, mais incluent également l’apostolat auprès des enfants, l’animation de la liturgie dominicale. Infirmier de carrière, il montre un vif intérêt dans le dispensaire local et passe deux matinées par semaine à soigner les malades. Il le fait avec une telle joie que le responsable des stagiaires le recommandera afin que, plus tard, lui soit donnée “la possibilité d’être formé dans l’accompagnement des malades”. Il poursuivra ce ministère à Abidjan en visitant régulièrement les malades du quartier où est située notre Maison de formation. Pendant sa formation apostolique, ses confrères le trouvent naturel, agréable et fiable. Cette expérience au Mali consolidera sa vocation missionnaire, et c’est à Dyou qu’il contracte le virus de première évangélisation. C’est également là que son option pour les pauvres et les malades se confirme.

En septembre 2006, Dominic arrive à Abidjan pour la dernière étape de sa formation initiale. Il entame ses études de théologie au consortium, Centre de formation missionnaire d’Abidjan. Il aurait souhaité faire ses études de théologie soit dans un Centre anglophone, soit à Kinshasa, loin de l’Afrique de l’Ouest, sa région d’origine. Le 27 mai 2007, il reçoit le ministère d’acolytat et, pendant les grandes vacances 2007, il fait sa grande retraite de 30 jours au Centre for Spiritual Renewal à Kumasi (Ghana), sous la direction de notre confrère Mike Targett. Il prononce son Serment perpétuel le 5 décembre 2008 et est ordonné diacre le lendemain par Mgr Pierre-Marie Coty, évêque émérite de Daloa, en Côte d’Ivoire.

Côté caractère, Dominic se présente comme une personne calme et introvertie ; il est très efficace et grand travailleur. Fidèle et cohérent dans ses responsabilités, il est aussi très généreux avec son temps quand il s’agit de se mettre au service des autres. Homme de compassion, il est resté attentif aux besoins des autres et très sensible aux souffrances ainsi qu’aux problèmes des autres. Bien que discret par nature, il ne manque pas de sens d’humour, et lorsqu’il se sent à l’aise, il est prêt à partager et même à devenir prolifique. Il se sent plus épanoui dans un petit groupe. En outre, il entretient des relations profondes, caractérisées par sa grande capacité d’écoute, ce qui attire vers lui ceux en quête d’une oreille attentive, que ce soit à Abidjan, à Bamako, ou ailleurs où il est passé.

Le 25 juillet 2009, il est ordonné prêtre à Damongo, par l’archevêque Philip Naameh. Nommé à Korofina (Bamako), il rejoint sa première communauté en septembre 2009 et, connaissant déjà la langue locale, le bambara, il commence son ministère immédiatement. Il travaille avec les jeunes et visite les malades de la paroisse.

Dominic s’est fait aimer des jeunes. À son enterrement, les jeunes de la paroisse portaient des T-shirts avec sa photo imprimée dessus. Devant l’autel, ils avaient accroché une banderole : “Père Dominic, les jeunes te disent merci. Nous nous souviendrons toujours de toi”. Le responsable diocésain des jeunes a d’ailleurs confirmé cette attitude de reconnaissance des jeunes en affirmant que très souvent Dominic était celui qui parvenait à réconcilier les aumôniers et les jeunes.

En juin 2010, Dominic se plaint d’avoir des maux de ventre et est vite conduit à l’hôpital de Kati. Là, les docteurs découvrent qu’il a le pancréas endommagé. Il est admis aux soins intensifs. Après une première intervention chirurgicale, les médecins en prévoient une deuxième. Hélas, elle n’aura pas lieu ! Dominic est entré dans la vie éternelle le 17 juin 2010, à 6h30. Il avait juste 33 ans.

Une veillée mortuaire a été organisée dans l’église paroissiale de Jelibougou, le 21 juin. Participaient à cette veillée de prière les chrétiens de la paroisse, ses parents, son frère, son oncle et sa tante, des confrères venus du Ghana, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, et de nombreux prêtres et religieux travaillant au Mali. L’archevêque, Mgr Jean Zerbo, était également présent. Le 22 juin, une messe de requiem a été célébrée par l’archevêque de Bamako. Les nombreux témoignages, très émouvants, reconnaissaient en Dominic un homme de compassion et d’écoute discrète.

Dominic repose maintenant dans le sol malien. Sa famille interprète ce geste comme une alliance entre l’Église du Mali et la famille Debero. D’autre part, on nous a exhortés à ne pas dire qu’il a été inhumé, mais qu’il a été semé pour germer, croître et produire des fruits abondants parmi les jeunes et les chrétiens de Korofina, et du Mali en général. Puisse le Bon Maître de la moisson exaucer notre prière.

Ignatius Anipu

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Père Franz Pristl

1937 - - 2010

Le père Franz Pristl est né le 3 mars 1937 à Grosstajax (République tchèque). Dans son Curriculum Vitae du 28 novembre 1957, il écrit : “J’ai grandi dans ce village avec 4 frères et une sœur, dans un environnement très catholique.” Johann, son frère aîné, est devenu Missionnaire d’Afrique avant lui ; il a célébré son jubilé d’or sacerdotal cette année. Sa sœur, Sr Benedicta, est Sœur de la Merci à Fulda. Les trois autres frères sont mariés.

Ses parents avaient une ferme. Son père est enrôlé dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Tous les enfants doivent donc, dès leur jeune âge, donner un coup de main pour maintenir la ferme et faire vivre la famille. Franz est déjà habitué à travailler dur, en particulier à la ferme, ce qu’il continuera à faire devenu missionnaire.

En avril 1946, comme d’autres résidents d’origine allemande, la famille Pristl est expulsée de la Tchécoslovaquie de l’époque par le gouvernement d’après-guerre. Après un court séjour dans un camp de réfugiés, la famille s’établit à Ostheim (Hesse), en Allemagne. C’est là que Franz, ses frères et sa sœur font leurs études primaires. En 1949, il est envoyé à Ostenland, près de Paderborn, comme ouvrier de ferme ; il y termine sa 6e année primaire. À cette époque, son désir du sacerdoce commence à se développer. Son frère aîné, Johann, étudie déjà au petit séminaire PB de Rietberg. Franz demande aussi d’y entrer. Il est accepté et commence ses études secondaires en mai 1950. En avril 1953, il part pour le collège PB de Grosskrotzenburg, où il termine son Baccalauréat le 5 mars 1958. Entre-temps, la famille Pristl a déménagé et s’est établie dans la ville de Fritzlar.

Franz continue sa formation selon les étapes habituelles : 1958-59 : philosophie à Trêves ; 1959-60 : noviciat à Hoerstel ; 1960-64 : théologie à Heverlee (Belgique). Il y fait son Serment missionnaire le 28 juin 1963. Avec 7 confrères, il est ordonné prêtre à Grosskrotzenburg, le 4 juillet 1964.

Sa première nomination est pour Ngozi, au Burundi. Après un congé et une préparation à la mission, il embarque pour l’Afrique le 18 décembre 1964. Il commence par le cours de langue à Bujumbura. En juillet 1965, il est nommé vicaire (aumônier) à Musenyi, puis à Giteranyi et, plus tard, à Gitaramuka. Après 4 ans, il part en congé. À son retour au Burundi, en novembre 1969, Franz est nommé aumônier à l’école d’agriculture de Karusi (diocèse de Muyinga). Il y est nommé supérieur en janvier 1973. Cinq ans plus tard, on lui demande d’aller à Giheta, aussi comme supérieur. Le 21 mai 1979, il suit la session biblique et la retraite de 30 jours à Jérusalem avant de repartir pour Giheta.

Comme beaucoup de missionnaires, Frans est expulsé du Burundi, en septembre 1985. Il souffre de cette expérience, d’autant plus qu’il s’était donné de tout cœur à son travail dans ce pays. Après un court repos, il est nommé économe de la communauté d’Haigerloch. Il est ensuite économe de la maison de Francfort à partir du 1er octobre 1987. Une nouvelle nomination pour l’Afrique se prépare. Il suit un cours à Londres pour se remettre à l’anglais.

Sa nomination lui parvient en janvier 1989, cette fois pour le diocèse de Chipata, en Zambie. Il est vicaire, puis curé à Lumezi, puis à Kanyanga et à Lundazi. Ces nombreux changements l’obligent à apprendre sans cesse de nouvelles langues. Il possède une bonne oreille musicale et dira un jour : “J’apprends pour le moment ma 10e langue” (y compris le grec classique et le latin).

Comme aucun Frère n’est disponible pour améliorer les succursales où il vit et travaille, Franz s’engage dans des constructions. C’est dans ces circonstances que, le 13 novembre 1995, il tombe d’un toit, ce qui lui cause de multiples fractures. Il est soigné en Allemagne et retourne en Zambie seulement en mai 1996. Il s’y engage dans la pastorale des paroisses de Kanyanga et Lundazi.

Du 2 décembre 2003 au 1er décembre 2004, on lui offre une année sabbatique. Il suit un cours à l’abbaye bénédictine de Munsterschwarzach (Allemagne), puis la session de transition pour les confrères de plus de 60 ans à la Maison généralice de Rome. Il retourne ensuite à Kanyanga. Après un nouveau congé en 2007, il est nommé curé de Kalongwezi (diocèse de Chipata).

Son expérience d’avoir été expulsé de Tchécoslovaquie dans sa jeunesse, puis du Burundi avec d’autres missionnaires, et sa chute du toit de l’église pèsent lourdement sur ses activités pastorales et ses relations en communauté s’en ressentent.
Il prend alors la décision de retourner en Allemagne. Il y arrive le 14 décembre 2009 et est nommé à la communauté d’Haigerloch. Il met ses talents au service des confrères âgés, en particulier ceux qui ont des handicaps, et aussi selon les demandes pastorales. Il le fait avec beaucoup d’empathie et de dévouement, si bien qu’on lui fait beaucoup de compliments.

Trois jours avant sa mort, Franz ne se sent pas bien et consulte un médecin. Alors qu’il est dans la salle d’attente de la clinique, il s’évanouit et tombe à la renverse, se frappant la tête sur le sol. On doit le ranimer par des électrochocs. Le médecin demande un hélicoptère pour le transporter à l’hôpital universitaire de Tübingen. Des chirurgiens l’opèrent immédiatement : il a le crâne fracturé et il y a hémorragie interne, situation qu’on ne parvient pas à stopper. Il reste dans le coma jusqu’au moment où le Seigneur l’invite à entrer dans le repos éternel, le soir du 17 juin 2010.

Il est enterré le 22 juin au cimetière d’Haigerloch. Que le Seigneur l’éclaire de la lumière sans fin et lui donne la récompense du serviteur fidèle !

Joe Eberle



PROFILES

Father Henri Cavrois

1924 - - 2010

Henri was born on the 17th October 1924 at Douai, in the diocese of Cambrai, France, into a family of eight children: six girls and two boys. Henri was the nephew of Father André Tréca, MAfr. Baptised two days after his birth in the church of St. Pierre, Henri received Confirmation in June 1935 at the Institution Saint-Jean at Douai. As a beneficiary of a study grant, he studied there for 12 years until his baccalaureate, while at the same time leading a lively Scout troop. In 1943, he entered our displaced philosophy seminary at Béruges, near Poitiers.

As his father was already deceased, it was not without conscience trouble that he left his mother in a difficult situation. She was a very strongly convinced Christian and would later become a Franciscan Tertiary. His only brother, also a seminarian, had been sent to the enforced labour camp scheme in Germany. He did his second year of philosophy at Cambrai. After this, he began his theology studies at Altkirch in 1945. He continued to Thibar and took his Missionary Oath there on the 29th June 1949. He was ordained a priest at Carthage on the 1st February 1950. Those in charge of his formation appreciated his fine intelligence, his application in work, his sociability and his deep personal piety. He was a person full of bounce and enthusiasm, although sometimes prone to worry and hesitation, despite his aptitudes for music and comic theatre.

‘My vocation’, he said, ‘is associated with a longing for a hidden corner of the bush where I could be completely forgotten by everyone.’ He was sent to Mali, where he was appointed curate at Ouolossebougou in June 1950. He was there to learn the language under the direction of Fr. Fontanié, in charge of the catechists’ school. As this Father fell ill, Henri was assigned to the school, obliged to speak the language, which he said, ‘proved useful for me, but sometimes hard on the learners.’ He then plunged into the apostolate, demonstrating his great love for the people from the outset. He acquired a good command of the Bambara language, customs and mentality through constantly working at them. He was anxious to have himself understood, since, as he wrote, ‘Language is not just a matter of words and sentences or even syntax. It is also and above all a matter of culture. Behind each word, each phrase, there is a culture that we never finish making our own: it is a lifetime apprenticeship.’ For him, to be a missionary was to ‘accept to become someone else.’

On the 20th November 1954, at Bishop Leclerc’s request, he founded a school for young unmarried pupil catechists at Faladye. He also wanted to train them to become ‘teachers in primary schools (CP1, CP2) in the villages. In addition, he became Superior of the post in 1955, until his first home leave, which was brought forward due to enormous fatigue and renal colic. His bishop appreciated this intelligent, active, organised and deeply missionary Superior. In all the posts he was in, he would always insist on the catechists, ‘his faithful workmates’, having an ongoing, doctrinal and spiritual training through reviews of personal practice and annual retreats.

Back in Mali, he was appointed Superior of Nioro in June 1958, then Bamako, before being chosen as Superior of the diocesan Junior Seminary-College in August 1959. Here he devoted himself a great deal to the spiritual training of the pupils and to relations with their parents. He showed great interest in the training of local clergy. On the 21st July 1962, he was Superior of the mission at Bougouni, constantly concerned for the training of the elite, appreciated by the confreres and the people.

From 1965 till 1972, he took on the heavy responsibility of Regional Superior of Mali, with an interruption for the Long Retreat at Villa Cavalletti from the 19th September 1965 and for the 1967 Chapter, in which he took part as an ex officio member. He was then living at Kati. After this long responsibility, he was appointed curate at the Cathedral parish of Bamako on the 15th January 1972, then priest-in-charge of the outstation of Badyalan from the 1st January 1974. He would remain there until 1986, when kidney problems, heart, and then eye trouble obliged him to rest on four occasions up to 1991. In 1979, he was earmarked for missionary promotion in France, with responsibility for a Procure. With little enthusiasm, he wrote, ‘I will obey. I still have a reserve of faith in my missionary satchel.’ Neverthe­less, he asked not to be Superior. ‘I think I have always had the vocation of a second-in-command.’ Finally, he was allowed to remain in his beloved mission.

From the 12th June 1983, he took part in the Jerusalem Session-Retreat before returning to Mali and taking up residence at Badalabougou. His only defect was being unable to say ‘no’ to Bishop Sangaré who, with full confidence in him, often asked him to do what others had refused to do. His situation in those years was no sinecure. He was Vicar General of the diocese and curate for Father Jean-Marie. At Badyalan, he had found himself somewhat alone, with one Fidei Donum priest as YCS chaplain.

Happily, in 1981, Serge Berthon came to lend support. ‘Henri was the priest who had the most contact with all levels of the population. He was well-integrated into the African scene and gave himself without counting the cost. His house was a meeting-point for many young people.’ This was the observation of his Regional in 1979. ‘He had a range of influence founded on rich spiritual and human qualities’, said another, four years later. He also noted that he was wearing himself out and that his minor health problems were beginning to multiply. ‘He takes on everything, supernaturally. It is laudable, but not to be imitated,’ said a third.

As for him, he continued on his way, being parish priest and curate at the Cathedral until the 30th July 1995. ‘There is no need to look for encounter with Muslims’, he said, ‘it is at our door, in the village, at the marketplace, in the town. It is obvious and spontaneous.’ In this, he included some of his visits to Muslim friends who were former pupils, often from the Prosper Kamara Secondary School, such as Madani and his eight children. He joyfully described praying together with them. Praying with Fousseyni, a Songhai student, procured the healing of the serious illness of Lasina, his twin sister, and sealed an unbreakable bond of friendship.

However, the time came for a return to France for good after 46 years in Mali. This was a painful return accepted in faith. ‘There are crucial times in life when we have to know how to say, ‘Yes, Father,’ (Mt 11: 26). This is my motto as a priest.’ On the 1st December 1996, he therefore took a well-earned retirement at Bry-sur-Marne. He then became involved in visiting all the Malian families in the Parisian region. Worn out by zeal, it was this tireless apostle whom the Lord called to himself on the 10th July at the hospital at Bry. His funeral took place at the parish church.

A moving event occurred some months before his death. He received a visit from Mr. Alpha Oumar Konaré, the former President of the Republic of Mali. Observers were struck by the attitude of respect and even admiration that this eminent visitor had for Henri. On learning of the death of Henri, Bishop Dao of Kayes wrote the following on behalf of all the Bishops of Mali. ‘The Church Family of God in Mali express their deepest condolences to the family of Father Henri and to the whole Society of Missionaries of Africa. His passing is yet another opportunity for us to express our gratitude to all the former missionaries of Mali.’

On the 3rd March 2009, sensing that perhaps the end was near, Henri noted: ‘What we have been able to achieve is clad with a degree of ordinariness: each one of us, I believe, has done what he could, without fanfare or bragging in the various callings received, accepted and loved on a daily basis, in spite of his errors and faults. Nevertheless, he feels a sense of wonder when seeing the Church form, take shape and organise itself. It is a little like those tapestries of the Middle Ages where each craftsman had his little surface to work on and was overjoyed at the end, when he could see the whole life of a Saint or a Queen woven onto the canvas. It took a genius to conceive the whole picture and inspire the artists! For Mission, the concept and ongoing inspiration flow from the Holy Spirit!’

Armand Duval





Father Félix Géraud

1927 - - 2010

Félix was born on the 8th January 1927 at Séverac- le-Château, in the Aveyron, Diocese of Rodez, bordering the Lozère Region, France, which produced a large number of White Fathers in the early days of the Society. This small yet widespread town is situated between Causse de Séverac and Sauveterre, on the limestone plateaux, where through a hardy lifestyle, the people were generous and tough. Félix was baptised as early as the 10th January. His parents then moved to Béziers, Hérault, where he received Confirmation in the parish of Saint Nazaire on the 8th June 1937. The family, of whom Félix’s brother joined the army, were Catholic by tradition, but it seems, lapsed.

Séverac as an important town was on the railway route linking Millau to Mende. Félix’s father was an employee of the SNCF (French Rail) and had probably been shifted to Béziers. Called up in 1939, he was a prisoner-of-war in 1940, but was soon repatriated as consumptive. This perhaps explains that the Red Cross sent Félix to a healthier climate at Aïn-Taya, near Cap Matifou, Algeria.

There, he worked for the family that put him up in their hotel. This period was providential because the parish priest of Aïn-Taya, to whom Félix had confided his desire to become a White Father, bore witness to the piety and good conduct of this 17 year-old adolescent when he sent him in December 1944 with a letter to Father Blin at Maison Carrée, Algiers. Father Blin directed Félix to Saint Laurent d’Olt, 25km from his home village. Although he only began with a primary school certificate, he did his third year in 1945-1946 at Saint-Laurent. He completed his secondary schooling at Bonnelles from 1946 till July 1949, brilliantly crowning it with the Bacca­laureate. He then did his military service, graduating with the rank of second lieutenant.

After his philosophy studies at Kerlois from 1950-1952, and then novitiate at Maison Carrée, he was sent for theology to the Netherlands at ‘s Heerenberg, as he had a good grasp of English grammar and vocabulary. He remained there from 1953 till 1956, taking his Oath on the 24th July 1956. As was the custom at that time, he then moved to Scotland for the final year at Monteviot, where he was ordained a priest on the 16th May 1957.

For the whole of his studies, from Saint Laurent d’Olt to Monteviot, the appreciation of the members of the formation staff was eloquent. They underlined ‘his clear, personable intelligence, his quick memory, his determination to persevere, his straightforward and applied preaching. He was seen to be affable, willing to be of service, possessed of a strong spirit of poverty, was devout and very pleasant in community. However, although he wrote in English with ease, he lacked the ear for it and never pronounced it correctly. Nevertheless, without a shadow of a doubt, he would make an excellent missionary.’

His first appointment on the 18th May 1957, was to Mbarara, Uganda. Before leaving, he went to Paris and began his first morning lessons in Runyankole with Father Ordonneau. Once arrived in Uganda, he met up with him again at Mbarara, in charge of introducing newcomers to the language. On the 1st September, he was curate at Kitabi and in charge of schools, youth movements and the sick. On the 22nd June 1959, he moved from Nyakibale to Rubanda, then on the 21st November, to Kabale. In April 1961, he was appointed to Bukinda and became Superior of the post on the 6th October the following year, until his appointment to Toulouse on the 1st March 1965. Félix, who was primarily a man for rural areas by nature, pointed up his shyness and lack of aptitude for promotion work. He was sent back to Uganda after the Long Retreat at Villa Cavalletti, Rome, begun on the 17th September 1966.

He was appointed Superior at Nyarushanje on the 16th January 1967, a mission where everything had to be done. It was cut in two by marshlands of 70 hectares and the parishioners refused to cross those streams lined with papyrus to come and pray on Sundays. With the help of Secours Catholique (French Caritas) the marshes were drained, the monkey population fled and the reluctant parishioners were able to divide up the 70 hectares of fields among themselves. 60 sacks of sorghum from the first harvest arrived to thank the parish priest and the people began to build the main church. Félix was to spend 23 happy years in this parish.

On the 6th June 1973, he was Superior at Rwengiri. The following year, his parents’ poor state of health worried him and he was obliged to go on a short leave. Once reassured, he took advantage of the opportunity to do some updating in theology at L’Arbresle. On the 9th May 1975, he was curate at Kitanda and on the 2nd February at Nyarushanje.
Uganda underwent agonizing political conflict twice in seven years. In 1977, Idi Amin Dada ordered the covert assassination of all civil servants of the Acholi tribe. Félix happened to visit a parishioner, the Chief of Police at Kabale. When he saw him, this man jumped into his car and ordered Félix to take him as far away as possible, as he refused to kill policemen under these orders.

Later, perhaps on account of this, friends advised Félix when he was travelling in the district that Amin’s agents were going to set up a roadblock to arrest him. In fact, in a hasty retreat from the district, he was pursued by a Land Rover that fortunately ran out of petrol. Nevertheless, it was a year before he returned to Kabale and arranged for an emergency exit in the house, just in case. While he was in France in March 1979, these events obliged him to delay his return. On the 1st January 1985, he was curate at Rwengiri and two years later, on the exact same day, he became parish priest of Nyarushanje once again. Returning for home leave on the 23rd September 1989, he brought his time to a close with the Jerusalem Session-Retreat on the 28th February 1990.

Back in Uganda, he was once again at Rwengiri, still in the diocese of Kabale, and this time as parish priest. He spent ten years there in all. Now, after the Rio Conference on climate change in June 1992, a Ugandan government minister thought it best to expel from game reserves landless people who had been there for many years. Dozens of families were totally dispossessed. Some who were able to afford a lawyer did obtain justice, but 10 years later. With the help of Fr. Dumesny, Félix found the means to relocate 24 poor families, who could afford neither lawyers nor 10 years of waiting. He found them fields and plots for their houses.

At the end of 1993, when he was appointed to transmit the parish of Kabanga in Mbarara Diocese on the 1st June 1994, he was appointed to Tobi Kizza House in that town on the 1st December. The parish numbered at least 30,000 Catholics. Félix helped the parish priest with Confessions, parish visits and Sunday services, preparing a future parish whose church is now complete. Indefatigable, he also provided a part-time chaplaincy to the Poor Clare’s convent and every week led a Rosary Confra­ternity group. At this time, he collected and translated into English the booklets and miscellaneous notes of his predecessors, Fathers Ouffays, Nicolet, Seité and Bishop Gorju, to write a history of the young diocese of Kabale, beginning from the time of the first apostle, catechist Yohana Kitagaana, who brought the Gospel to them.

After 38 years of ministry in the mountain parishes, Félix then went to live for 13 years in the town of Mbarara. There were two interruptions: one in 1997, when he felt exhausted and coughing blood gave rise to fears of tuberculosis. However, in-depth tests at Béziers concluded that it was neglected pleurisy and bronchitis. He nevertheless returned to Uganda armed with the BCG vaccination.

On the 13th Septem­ber 2000, he again took advantage of a home leave to follow the over-70s Rome Session. Even as early as 1966, the Regional Superior confirmed all the good that had been thought of Félix by the members of his Initial Formation team. ‘He is very knowledgeable in Ruchiga and is competent in English. He is a straightforward man with no pretensions, open and frank, good-natured and cheerful. Confreres who live with him are content. He is very good for the people of this country. He is zealous, and a great worker. On one occasion, his kindness pacified the bad spirit of the mission where he arrived, whereas the people had been very unhappy with his predecessor.’

However, 50 years of relentless toil in Uganda ended up weighing heavily on him. Arriving on home leave on the 12th May 2007, he had tests which revealed a weak heart. On the 1st August, he was advised to rest for three months in the retirement community at Billère. Ultimately, he was appointed there on the 9th November. In May 2010, he was operated on for an aneurysm of the aorta at Billère hospital. He did not recover and on Tuesday the 1st June, our Heavenly Father called him as his ‘good and faithful servant.’ His funeral took place on the following Friday in the chapel of the Little Sisters of the Poor, Billère, where, as an apostle to the end, it was ever his custom to serve.

Armand Duval




Father Augustin Pasquier

1929 - - 2010

Augustin was born on the 9th July 1929 at Saint-Macaire-en-Mauges, near Cholet in the diocese of Angers, France. His family was well-to-do and deeply Christian. He was baptised two days later. Three of the seven children were to consecrate themselves to God. His older brother became an Oblate of Mary Immaculate and became a bishop in Cameroon. One of his sisters became a nun in the enclosed Carmelite Convent of Cholet. Monsignor Pasquier, Rector of the Catholic Faculties of Angers, was Augustin’s uncle on his father’s side and Father Léon Brossier, White Father, who died on the battlefield on the 18th September 1918, was his mother’s brother. As a child, Augustin aspired to take his place. Father Michel Pasquier, MAfr, who suffered an early death at Ouagadougou on the 29th January 1963, was his first cousin.

Augustin received Confirmation in the parish of Saint-André-de-la-Marche on the 9th May 1936 and did his secondary schooling at Beaupréau Junior Seminary. Equipped with his baccalaureate, he applied to Kerlois to study scholastic philosophy there from 1947 till 1949. After his military service, he did the novitiate at Maison Carrée from 1951 till 1952. After this, he followed the theology curriculum in Tunisia, taking his Missionary Oath at Carthage on the 4th May 1955 and was ordained a priest on the 28th June at Thibar. During his studies, a liver malfunction caused him painful headaches; he was to endure this handicap for the rest of his life. On the day of his funeral, his sister disclosed that his health never allowed him to complete an academic year… he attended the junior seminary two out of three terms.

At the Scholasticate, he came across as very sensitive, shy, discreet and retiring. He never liked to show his feelings or assert himself. As a result, although he was firmly devout, he always proved allergic to the times of ‘sharing’ in use in some communities.

Appointed to Upper Volta, he had to undergo an operation for chronic appendicitis that ran the risk of becoming a problem on the mission. He was then asked to look after the missionary stall at Lourdes for some time. He finally arrived in Koudougou Diocese on the 27th January 1956. Three days later he was in the parish of Réo, where he began to learn Lyélé; the splitting of the diocese into two distinct parts obliged him to learn both Lyélé and Mooré, which was not an easy task. It must have been hard for him, as according to the opinion of the seminary staff, he did not have much of an ear for languages. On the 16th July 1959, transferring to Yako, he had to apply himself to Mooré, but only for a short time, as on the 29th August, he was appointed to Koudougou Junior Seminary. Here, he taught until his home leave and his Long Retreat at Villa Cavalletti in January 1966. Careful in his course preparation, he was known to be fair but demanding on the pupils, according to reports.

On his return on the 30th March 1966, he went back to Réo, the parish of his beginnings. However, from the following year, he was entrusted with a lengthy 17-year stretch as Diocesan Treasurer of Koudou­gou and as Superior of the community. He ran the community well, as he himself was very organised and efficient. Even if, as an apostle, he would have preferred being in a parish, it seems he worked wonders in what he called the ‘apostolate of numbers’, a task as delicate as it was crucial. It was never an easy matter: besides the accounts that he kept religiously, this Treasurer had to manage the material development of the diocese. He did so without collisions, in calmness and openness. He was upheld, appreciated and advised in controversial cases by his Ordinary, Bishop Bayala. Besides the projects of Father Joseph Billot, the architect, he had to organise and finance the work of five Brothers, three builders, a garage manager and a storekeeper. His accounts were clear and precise; he knew how to anticipate expenses, providing credits and necessary materials in due course.

During these years, his headaches became more frequent, sometimes requiring rest for days at a time. In addition, during a home leave in 1975, doctors discovered a tenacious amoebiasis that had to be treated vigorously with strong anti-infestation medicines. During his tenure as Diocesan Treasurer, many churches, presbyteries, convents, schools and some of the junior seminary emerged from seemingly nothing to everyone’s great satisfaction.

After this long stint dealing with the material aspect, he asked his bishop in 1983 to relieve him of it, reckoning that the time had come for the local clergy to take over. In May 1984, when his request was accepted, he opted for a sabbatical year in France, during which he did the Jerusalem Session and Retreat. Back in Burkina, after a kidney operation in February 1985, he told himself that he was ready to resume parish ministry in Lyélé. Once it was granted, he returned to Réo on the 14th July 1985, then Ténado, where he worked from 1987 till 1991, when the parish was handed on to the local clergy.

From 1991 till 1994, he was at Léo, where the people speak Nounouma, another form of Gourounsi. He was very pleased in this last parish, where a certain number of his activities allowed him to speak French. It was clear that the 22 years devoted to teaching and diocesan administration had prevented him from practising these languages as he would have liked, even if he had always insisted on saying a Sunday Mass with homily at Koudougou or in nearby parishes.

In 1994, he was asked to move to Bishop Compaoré’s diocese of Fada N’Gourma, where he was appointed to the parish of Dori. Fulani is spoken there, but the parishioners are mainly Mossi. Although much could be done in the apostolate using French, the beginnings were difficult. As he had only had scant practice in speaking Mooré – a mere year at Yako – Augustin suffered from ‘no longer being able to be with the people to lead them to Christ.’ He went through a period of discouragement, fearing in particular that he would be asked to become parish priest. Reassured on this point, he became used to Dori and in February 1996 took over the pharmacy after the departure of Brother Roger Rames. He even taught himself information technology for accounting and word processing, as well as rendering any service within his reach. He thus gave himself to the full for nine years. However, the torrid heat obliged him to go on leave in 2002. Feeling completely exhausted, he only returned to Dori to prepare his return to France for good on the 21st April 2003.

Once there, amongst other things, he was offered the task of Bursar at Sainte-Foy-lès-Lyon. Somewhat weary of dealing with the material aspect, he did hesitate, but on second thoughts accepted to do so and, as was his wont, managed the job of local bursar with order and method from the 1st October 2003. However, after four years, this task proved to be too tough on his health and in October 2007, he went to the Tassy retirement community. He was very soon afflicted by a debilitating illness which initially confined him to a wheelchair and then to his bed. This illness developed in leaps and bounds during the course of the year. The Lord called him to himself on the 13th June 2010. The funeral took place in the chapel at Tassy on the 16th June.

Fr. Régis Chaix, his former co-disciple and companion on the mission, said, ‘Augustin was a Missionary much attached to his vocation; he was generous, always rising to what was expected of him. He always remained very humble and at the same time could be counted on for exemplary regularity and readiness to serve. For me, he personified the adage, ‘Noise does no good; good makes no noise.’ One of Augustin’s sisters also paid him affectionate and admiring homage, describing him as a discreet person, happy to be with his own family, to go out with his missionary brother; at times, giving testimony of their lives in Africa at the Carmel where their sister lived. ‘We always looked forward to his visits, a brother full of kindnesses, so self-effacing, he did not want to disturb anyone; and now, dear little brother, you have gone where we must all go. Sing and rejoice, rest in the peace of the Lord. Two years and eight months at Tassy: this was a short time that became eternal. Thanks be to God!’

Armand Duval




Father Dominic Debero Dery

1976 - - 2010

Dominic Debero Dery was born on the 17th July 1976 in Damongo to Debero Dery Fidelis and Bakpaala Mauricia Lender. A first son, he was the second of six children. His parents come from Ko in the Upper West Region of Ghana. His parents are very committed and practising Christians and gave Dominic and his siblings a very strong Christian upbringing. He was baptised as an infant and took active part in the Catholic youth movements of the parish of Damongo.

He had his elementary education in Damongo and proceeded to Nandom Secondary School in the Upper West Region for his secondary education (1993-1995). Upon completion, he went to Tamale Nurses’ Training College, where he graduated in 2000 as a State Registered Nurse.

Dominic had since infancy nurtured the desire to become a missionary. He was an altar server, which gave him the chance to have regular contact with the Holy Eucharist. He developed a great sense of respect for the Blessed Sacrament. He participated in the different vocation camps and activities at home and in school. He had been in contact with the Missionary of Africa Vocation Animation Team for some time, participating in the different vocation activities.

Therefore, when he applied to join our Formation programme, he was admitted and started his Formation in September 2000. His missionary vocation was motivated by his desire to share with others the greatest gift he has ever received: his Christian faith. Dominic found sustenance for his vocation in the Gospel passage: ‘I have made your name known to them, and will continue to make it known, so that the love with which you loved me may be in them, and so that I may be in them.’ (John 17:26).

He was conscious of the implications and requirements of this vocation, but went in for it. His philosophical formation took place in Ejisu, where he spent three years (2000-2003). Though intellectual work was not his strongpoint, Dominic took his studies seriously and made steady progress. When he finished his Formation in Ejisu, he was sent to our Spiritual Year Centre at Kasama in Zambia (2003-2004). His interest in the spiritual gave him a good foundation on which to have a good experience.

He was then appointed to Mali to do his apostolic training. He started this experience by first studying French in Kati, and then continued to Falajé to learn Bambara, one of the major languages of Mali. After this double linguistic experience, Dominic was sent to the parish of Dyou in the Senufo area of Mali, where he spent the rest of the time of his apostolic training (2004-2006).

His apostolic activities centred on teaching catechism in Bambara, but also included the children’s apostolate, taking charge of the Sunday liturgy and other responsibilities.

As a trained nurse, he also took a keen interest in the local dispensary and spent two mornings a week attending to the patients. This was a great pleasure for him, such that the one in charge of candidates on apostolic training recommended that he should be given “the possibility to be trained in the accompaniment of the sick.”

He continued this ministry in Abidjan by regularly visiting the sick people in the area where our Formation House is situated. During his apostolic training, his confreres found him natural, pleasant and dependable. This experience in Mali confirmed his missionary vocation. It was in Dyou that he caught the virus of primary evangelisation; it was also there that his option for the poor and the sick was confirmed.

In September 2006, he arrived at Abidjan for the last phase of his Initial Formation. He undertook his theological studies at the Consortium, the Centre de For­mation Missionnaire d’Abidjan. He wanted to do his theological studies either in an English set-up or in Kinshasa, far from West Africa, his region of origin. On the 27th May 2007, he was instituted as acolyte and during the long leave of 2007, he made the Thirty Days’ Retreat at the Centre for Spiritual Renewal at Kumasi (Ghana), guided by Mike Targett, MAfr. He took his Missionary Oath on the 5th December 2008 and was ordained a deacon the following day by Bishop Pierre-Marie Coty, Bishop Emeritus of Daloa, Ivory Coast.

Dominic came out as a calm, introverted and very efficient person. He was hard-working. He did not shy away from work. In his responsibilities, he was regular and consistent. He was very generous with his time when it came to being at the service of people. He gave it without counting. A man of compassion, he was very open to the needs of others and was very sensitive to the sufferings and difficulties of others. In his discretion, he had a fine sense of humour and when he felt at ease he would share more and even become inexhaustible. Dominic was at his best in a small group.
Discreet, he had profound relations characterised by his great listening capacity, and that endeared him to all those looking for a keen attentive ear either in Abidjan, Bamako or anywhere he passed.

He was ordained a priest on the 25th July 2009 in Damongo by Archbishop Philip Naameh. He joined his first community in Korofina, Bamako, in September 2009 and since he already knew Bambara, he began his ministry immediately. He worked with the youth and visited the sick of the parish. From the outset, Dominic endeared himself to the youth.

At his funeral, the youth of the parish made T-shirts with his photo. In front of the altar, they put : ‘Fr Dominic, the youth thank you, we will remember you always.’ The diocesan youth leader confirmed this attitude of the youth in speaking of Dominic as the one who very often reconciled the chaplains and the youth.

In June, Dominic started to complain of stomach pains and was sent to the hospital in Kati for investigation. It was then discovered that he had a damaged pancreas and was then kept in intensive care. He was operated on a first time and doctors had foreseen a second operation. However, he entered into eternal life at 6.30 on the 17th June 2010. He was only 33 years old.

The prayerful funeral wake that took place in the parish church of Jelibougou on the 21st June was attended by the Christians of the parish, his parents, his brother, his uncle and aunt, confreres from Ghana, Mali, Ivory Coast, Burkina and many priests and Religious working in Mali. His Grace Archbishop Jean Zerbo was present. On the 22nd June, the Archbishop of Bamako was the Main Celebrant at the Requiem Mass. The many testimonies were very moving and acknowledged Dominic as a discreet and compassionate listener.

Fr Dominic has now been laid to rest in Malian soil. His family saw this as an alliance between the Church of Mali and the Debero family. We were also exhorted not to say that he has been buried, but that he has been sown to sprout, grow and produce abundant fruit in youth and among the Christians of Korofina, Bamako and the whole of Mali at large. May the Good Master of the harvest hear our prayer.

Ignatius Anipu

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Father Franz Pristl

1937 - - 2010

Father Franz Pristl was born on the 3rd March 1937 at Grosstajax, Czechia. In his Curriculum Vitae, from 28th November 1957, he writes, ‘I grew up in this village with 4 brothers and one sister in a very Catholic environment.’ Johannes, his oldest brother, joined the Missionaries of Africa before him and celebrates his Golden Jubilee of priesthood this year. His sister, now called Sr. Benedicta, joined the Sisters of Mercy at Fulda. His three other brothers are married.

His parents had a farm at their former home. His father was called for military service during the Second World War. Thus, all the children had to lend a hand in their early years to keep the farm and family going. Franz therefore got accustomed to hard work and especially farming tasks, which he would also later apply as a Missionary.

In April 1946, the Pristl family, together with other residents of German origin, were expelled from Czechoslovakia by the post-war government. After a short stay in refugee camps, the family found a new home at Ostheim, Hesse, Germany. Franz, his brothers and sister attended the primary school there. In 1949, he was sent to Ostenland near Paderborn as a farm hand and followed the 6th primary education class there. During this time, his desire for priesthood started to develop. His elder brother Johannes was already studying at the WF Minor Seminary at Rietberg. Franz applied as well, was accepted and began his Form One in May 1950. In April 1953, he changed to the WF-Gymna­sium of Grosskrotzenburg, where he finished with the Abitur on the 5th March 1958. The Pristl family had moved in 1952 to the town of Fritzlar.

From then on, Franz continued his education with the customary steps: 1958-59: study of philosophy at Trier, 1959-60: novitiate at Hoerstel, 1960-64: study of theology at Héverlé, Belgium, where he took his Missionary Oath on the 28th June 1963. He was ordained a priest at Grosskrot­zenburg, together with seven of his confreres, on the 4th July1964.

His first appointment was for Ngozi in Burundi. He started his first journey to Africa on the 18th December 1964. On arrival, he first followed a language course at Bujumbura. In July 1965, he was appointed chaplain at Musenyi, then at Giteranyi and later at Gitaramuka. After 4 years, he went on home leave. Returning in November 1969, Franz became chaplain at the agricultural school of Karusi in the Diocese of Muyinga and was appointed Superior in January 1973. Five years later, he was asked to move to Giheta, also as Superior. On the 21st May 1979, he went to Jerusalem to follow the Bible Session and Thirty-Day Retreat, returning later to Giheta.

When he was expelled from Burundi in September 1985, Franz found the move a painful experience, as he had committed himself with all his heart to his work in this land. After resting for some time, he received an appointment to be Bursar of the community at Haigerloch. From the 1st Oct. 1987 onwards, he had to take over the Bursar’s duty at our house in Frankfurt. However, a new assignment for Africa was in preparation. Therefore, he followed a course in London, mainly to brush up his knowledge of English. The new appointment reached him in January 1989, this time for the Diocese of Chipata in Zambia. He became curate, then parish priest of Lumezi, moving later to Kanyanga and to Lundazi for pastoral work. Through these many changes, he was constantly obliged to learn new languages.

Nevertheless, he also had a good ear for music and one day would say, ‘I am now learning my tenth language’, including classical Greek and Latin.
Franz was also regularly building, since there was no Brother available to improve conditions at his parish outstations. On the 13th November 1995, on such an occasion, he fell from a roof, resulting in multiple fractures. He had to be treated in Germany and could only return to his post in Zambia in May 1996. From then on, he did mainly pastoral work at the parishes of Kanyanga and Lundazi.

He got the offer to do a sabbatical year from the 2nd December 2003. During this time, he followed a course at Muenster­schwarzach Benedictine Monas­tery, Germa­ny, followed by the over-60s session for confreres at the Generalate, Rome. He then returned to Kanyanga to continue in pastoral work. After a further home leave in 2007, he was appointed to the Diocese of Chipata, as pastor at Kalongwezi.

The experience of his expulsion from Czechia in his youth and from Burundi, as well as the untimely fall from the church roof weighed heavily upon him, illustrated in his pastoral activities and community relations.

In dialogue with his Superiors, he returned to Germany on the 14th December 2009 and was appointed to the community at Haigerloch. There, he had the opportunity to put his talents to good use in the care of our elderly confreres with disabilities and also help out in pastoral requests. He did this with much empathy and dedication, for which he always received much appreciation.

Three day before his death, Franz did not feel well and went for a consultation. Waiting in the reception room of the clinic, he collapsed, fell backwards and hit his head hard on the floor. He had to be revived with electroshocks. Surgeons operated on him immediately, since Franz’s skull was fractured and he was also bleeding internally, a condition which could not be staunched. He stayed in a coma until the Lord called him into his eternal rest on the evening of the 17th June 2010.

Franz was buried on the 22nd June at Haigerloch cemetery. May the Lord, whom he served as pastor with all his energy and love, grant him perpetual light and the faithful servant’s well-deserved reward.

Joe Eberle