NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père François Freydier Dubreul

1925 - - 2008

François naquit le 20 mars 1925, à Saumane-de-Vaucluse, dans le diocèse d’Avignon. Il est le quatrième enfant d’une famille chrétienne qui en comptera sept. Baptisé le 25 en la paroisse de L’Isle-sur-la-Sorgues, il est confirmé onze ans plus tard en l’église Saint-Nizier de Lyon. Il fait ses études secondaires au lycée de Saxe à Lyon, puis aux lycées Saint-Charles et Thiers à Marseille, où il passe le baccalauréat C et Philo Lettres. François a deux tantes religieuses et songe depuis longtemps déjà à la vie missionnaire. Il rejoint alors Kerlois pour la philosophie scolastique, puis le noviciat, en 1947-1948, et la théologie à Thibar et Carthage où il est ordonné prêtre le 12 avril 1952. Il est apprécié de ses confrères et des professeurs ; ces derniers déplorent cependant qu’on lui ait confié la charge de secrétaire, tâche dont il s’acquitte fort bien, mais qui, lui prenant beaucoup de temps, nuit sans doute à ses études. On apprécie très fort, par contre, ses qualités morales et spirituelles.

Il a demandé la mission du Mali ou du Burkina Faso. On l’envoie au Mali, dans la Préfecture apostolique de Gao, futur diocèse de Mopti. Il fait ses premières armes à Gao même, de juin 1952 à avril 1954, s’attelant courageusement à l’étude du songhai. Le 29 avril 1954, on le nomme à Pel, la paroisse où il passera 19 ans de sa vie missionnaire, en trois séjours. Il lui faut alors étudier le dogon : se laissant prendre par l’activité, les tournées en brousse, il tarde un peu à s’y mettre, utilisant un interprète pour ses instructions ; mis en garde à ce sujet, il sait y remédier et, devenu supérieur en 1960, il s’en tire dès lors honorablement, de l’avis de son Régional.

En fait, il n’a connu que trois postes durant son séjour malien, comme vicaire ou curé, à Gao, Pel et Ségué, avec un intermède de trois ans à Bandiagara comme directeur intérimaire de l’école des catéchistes. Timide vis-à-vis de l’autorité, il semble manquer un peu de confiance en lui-même : on aurait souhaité qu’il prenne davantage d’initiatives, mais les gens l’estiment pour son dévouement, aussi bien à Gao qu’au pays dogon. Malheureusement, la santé ne suit pas.

En 1958, une forme atténuée de bilieuse hémoglobinurique lui vaut une première cure à Vichy, sur ordre médical. Durant ses 46 ans au Mali, coupés seulement par la retraite à la Villa Cavaletti en 1964 et par la Session de Jérusalem en 1990, son handicap est une générosité un peu tendue, presque scrupuleuse, une certaine tendance même à l’angoisse, une certaine fragilité psychologique lorsqu’il ne trouve pas avec qui s’épancher. Il est pourtant, par nature, facile de relations, et les confrères se sentent heureux de travailler avec lui ; ses lettres, toujours déférentes et impeccablement calligraphiées, montrent un grand intérêt pour la Société et la Mission et sont souvent empreintes d’humour.

En 1964, il doit faire une nouvelle cure à Vichy. Plus grave encore est sa fatigue lors de son intérim à Bandiagara. Rapatrié pour dépression nerveuse, il doit se reposer un an à Chaumontel, en 1965-1966. Désormais, chaque congé sera le bienvenu : il y arrive épuisé. Non seulement il se donne à fond à son apostolat, mais les deuils douloureux, les difficultés inhérentes à la vie d’une grande famille, l’affectent profondément. Plus tard, en 1984, il connaîtra des ennuis urinaires qui nécessiteront une petite opération. Chaque fois pourtant, à peine remis, il repart, impatient de retrouver la mission.

Seul le premier séjour à Ségué lui est pénible : il faut aborder une autre langue et, à l’époque du renouveau postconciliaire, accepter des méthodes pour lui nouvelles, ce qui entraîne une grande fatigue nerveuse ; un certain pessimisme lui donne le sentiment injustifié d’avoir raté ses 15 premières années d’apostolat, ce que dément, certes, son travail, notamment à Pel.


Village dogon comme celui de Pel où le P. Dubreul a passé 19 ans.

D’aucuns déplorent chez lui un conservatisme quelque peu figé. Pourtant, missionnaire généreux, avec quelle joie il salue, en 1959, l’arrivée des cinq premiers catéchistes, formés à Bandiagara, l’accueil chaleureux que leur font chrétiens et catéchumènes, l’augmentation notable de ceux-ci, et surtout l’entrée de femmes au postulat, car un instituteur lui a dit : « Si vous voulez avoir les Dogons, il faut avoir les femmes... »
Il demeure, malgré ses passages à vide, dévoué, régulier dans sa vie, soucieux de la vie concrète des gens, toujours à la merci de la sécheresse ou des sauterelles. Sa bonté et sa foi vive, la bonne entente avec son é­vêque aussi, le font tenir bon, pacifié et confiant, acceptant sans problème, à l’occasion, un supérieur beaucoup plus jeune que lui. Les progrès de la mission, pour modestes qu’ils soient, lui tiennent à cœur, aussi le voit-on précipiter son retour, le 3 octobre 1993, pour voir, le 11, l’ordination du premier prêtre issu de Pel, sa paroisse de prédilection, couronnement de tant de travail.

Et durant ses congés, malgré les obligations de visite à sa nombreuse famille, aussitôt qu’il se juge suffisamment reposé, il prêche volontiers sur les missions, cherche des fonds, remplace des curés. Mais l’usure est patente. Une grave chute sur un rocher, en 1998, exige une hospitalisation à Bamako. Si la chute ne laisse pas de séquelles, elle pose pour lui et ses supérieurs la question d’un retour définitif en France : il connaît alors des problèmes d’amibes et, depuis longtemps, d’hypertension artérielle, fruit sans doute de son an­xiété latente. C’est pourtant sans enthousiasme, et après maintes tergiversations, qu’il s’installe à Tassy, fin octobre 1998 ; il y retrouve tout de même avec bonheur son ancien évêque, Mgr Biard, à qui il servira, à l’occasion, de secrétaire.

En 1999, la session des plus de 70 ans lui fait le plus grand bien ; la même année, quand on lui demande de renoncer à un voyage au Mali que lui offre sa famille pour l’ordination de Mgr Georges Fonghoro, il accepte sans barguigner la décision des supérieurs.
Il connaît encore de sérieux ennuis de santé : en 2001, un quadruple pontage des coronaires et, l’année suivante, une thrombose à l’œil droit, heureusement soignée à temps. Il se plait finalement dans cette maison de Tassy où l’on peut se ménager de larges plages de prière. C’est là que, le 8 octobre 2008, le Seigneur a rappelé à Lui ce fidèle serviteur : nul doute qu’au pays dogon, bien des chrétiens l’auront accompagné de leur prière, en même temps que la communauté de Tassy.

Armand Duval

 





Père Antoine Paulin
1925 - - 2008

Toujours soucieux de ne pas gêner, d’épargner tout travail superflu à ses confrères, Antoine avait rédigé lui-même sa notice nécrologique et les temps forts de sa dernière eucharistie ici-bas. Il avait poussé le scrupule jusqu’à faire deux modèles de la notice, l’un plus détaillé, l’autre plus bref.

Son mot d’accueil pour la messe d’obsèques le dépeint parfaitement : Que ces textes de la Parole de Dieu nous aident à prendre davantage conscience de l’amour irréversible dont Dieu nous aime dans le Christ et à le célébrer... Qu’ils nous rappellent aussi que nous répondons à son amour par le témoignage d’une vie donnée, au service de nos frères et sœurs. Ce service a revêtu dans ma vie missionnaire des formes que je n’avais pas du tout programmées[...] Le Seigneur nous conduit souvent par des chemins de dépassement de nous-mêmes qui sont chemins de mort à nous-mêmes, mais chemins de vie, d’amour et de réalisation de nous-mêmes. Toute sa vie est résumée en ces lignes.

Il était né le 29 mars 1925 dans un famille de quatre enfants qui tenait une petite ferme de la Haute-Loire, près d’Yssingeaux. Deux oncles étaient prêtres, dont l’un, des Missions Étrangères de Paris, après des années au Laos, se fit moine cistercien à Lérins. Antoine, attiré tout jeune par le sacerdoce, restera attaché à sa famille, à son milieu rural, à son parler occitan. Mais bientôt le désir de la vie missionnaire s’imposa à lui. Son conseiller spirituel au Petit Séminaire l’orienta vers les Pères Blancs ; Kerlois étant occupé pendant la guerre, ce n’est qu’après une année dans son diocèse qu’Antoine put y terminer le cycle de philosophie. Après quoi, ce furent le noviciat à Maison-Carrée et la théologie à Carthage et Thibar où l’on apprécia son dévouement discret, ses capacités intellectuelles et sa profondeur spirituelle. Grâce au retour des étudiants mobilisés, on connaissait alors des records d’ordinations : le 24 mars 1951, Antoine faisait partie d’un groupe de 57 à Carthage. Le même jour, presque autant recevaient aussi la prêtrise à Héverlée, en Belgique. C’était une époque faste !

Antoine avoue que sa première nomination fut pour lui une énorme déception : il dut passer trois ans à Rome pour des études théologiques qu’il couronna par une thèse sur saint Cyrille de Jérusalem et ses célèbres catéchèses, un travail publié aux Éditions du Cerf, dans la collection « Lex Orandi » en 1959. J’y ai puisé, confie tout de même Antoine, la dimension biblique et patristique que j’ai tâché ensuite de donner à mes cours de théologie. Car il fallait s’y attendre, son second point de chute fut, et pour sept ans, Thibar, puis Carthage, quand Thibar devint, en 1957, école d’agriculture.

Vinrent alors six années (1961-1967) d’accompagnement des jeunes prêtres Pères Blancs qui se préparaient à la mission à Mours ou à Londres, par un stage pastoral de trois mois. Antoine se vit confier la direction du stage de Mours, de septembre à décembre. À l’époque du Concile, il eut ainsi le loisir d’en approfondir les enseignements. Entre deux stages, il faisait lui-même des séjours dans des paroisses du Mali ou du Burkina. En 1964, il visita aussi durant trois mois les communautés chrétiennes du Rwanda et du Burundi.
Il va de soi qu’il lui tardait de tâter pour de bon de la « mission missionnante ». Las ! Fin 1966, on lui demanda de remplacer le Père Longin, Maître des novices de Gap, délégué au chapitre de 1967. Mais, le Père Longin étant tombé malade, le remplacement dura quatre ans ! et ce n’était pas une époque tranquille : certains jeunes, fortement marqués par Mai 68, réclamaient qu’on donne plus de place à la responsabilité et à l’expérience personnelles ; il fallait s’adapter.

En juin 1970, quand le noviciat quitta Gap pour Fribourg, Antoine reçut enfin avec joie sa nomination pour le Mali. Il prépara ce changement de cap par une retraite de 30 jours avec le Père Varillon, au Châtelard, près de Lyon, et un stage à l’Arbresle. À vrai dire, ses 20 ans d’études, de proximité avec les jeunes, l’avaient beaucoup enrichi, l’ouvrant à l’évolution de l’Église et du monde. Il partait donc pour une nouvelle étape de 25 ans, au service de l’Église du Mali. Son enthousiasme fut de courte durée : après une année dans la paroisse de Welesebugu, il dut endosser la charge de Régional. «Je ne sortais pas de ma mission d’être d’abord au service de mes frères Pères Blancs», écrit-il. De 1972 à 1979, il sillonna les pistes, de Gao à Dakar, pour être à l’écoute de chacun, le laisser dire ses problèmes, son travail, ses projets... Étape enrichissante, reconnaît-il, où je me devais d’être le premier à l’écoute de la Parole de Dieu, pour apporter lumière et force à mes frères les plus proches.
Vint enfin l’accomplissement de son rêve d’enfant : neuf années (1979-1988) au service de trois communautés paroissiales rurales, dans le diocèse de Bamako. Cinq Pères, se retrouvant toutes les deux semaines pour partager et prier ensemble durant trois jours, desservaient en corresponsabilité Welesebugu, Bougouni et Gwalala. Antoine visitait à mobylette les villages où naissaient des communautés de base, appelées à se prendre en charge pour leur vie de foi et leur développement humain. Il déplorait seulement sa connaissance limitée du bambara, car il n’est pas facile de se mettre à cette langue, passé 50 ans ! Et puis, la santé, jusque-là solide, commença à se détériorer. En 1987, il fallut le rapatrier pour des calculs rénaux et une septicémie qui faillit bien l’emporter. L’année suivante, une tachycardie tenace le retint de longs mois en France.

À son retour, pour le ménager, Mgr Sangaré le nomma à Bamako : deux années dans le quartier de Badalabougou lui apportèrent beaucoup, mais, dit-il, c’était trop beau pour que ça dure. On le supplia, en effet, d’aller renforcer l’équipe du grand séminaire Saint-Augustin, à Samaya, où l’on formait les jeunes prêtres maliens et guinéens. Il lui en coûta beaucoup de reprendre cette vie d’enseignant, après 20 ans. En 1992, nouveau coup dur, alors que tous les Pères pensaient comme lui que le poste revenait à un prêtre malien. Il apprit par la voix publique qu’on le nommait curé de la Cathédrale. Toujours surnaturel, il accepta pour deux ans, visitant les gens, en homme de terrain, avec assiduité.

Mais, ne supportant plus les grosses chaleurs des mois de mars-avril-mai, il demanda lui-même, en 1995, son retour en France. Après une année sabbatique bien méritée, avec recyclage au Châtelard et initiation aux mystères de l’ordinateur, il pensait en avoir fini avec les responsabilités : j’avais oublié, dit-il, que j’étais Père Blanc. Il accepta donc la direction de la maison de retraite de Bry-sur-Marne. C’était une nouvelle forme de mission, cette fois au service de ses frères âgés. Sachant se faire aider, il s’en tira à la satisfaction de tous : Ces six années, conclut-il au terme de son mandat, m’ont fait découvrir une manière plus intériorisée de vivre la Mission où il ne s’agit pas tant de « faire » que «d’être avec...»

Il assurera alors, de 2002 à 2007, le service de l’accueil à la maison provinciale, gardant des liens avec les familles maliennes de Paris. Mais en 2007, un très grave malaise, dû à une arythmie cardiaque et un œdème pulmonaire, lui ayant valu une évacuation acrobatique par la grande échelle des pompiers de Paris, il demanda à se retirer à Bry le 15 janvier 2007. Il y menait une vie heureuse, rendant service ici ou là, quand un nouveau malaise obligea le SAMU à l’hospitaliser au Val-de-Grâce, où il est décédé le 22 novembre 2008. Il fut inhumé à Bry-sur-Marne où l’on chanta, selon son souhait : Seigneur, reviendras-tu ce soir / Pour combler notre espoir / Par ta présence ?... Pour ton retour, nous veillerons / Pleins d’espérance.

Les témoignages de sympathie ont afflué : chez les Pères Blancs, dit l’un, il est bon qu’on se dise en toute vérité, en toute fraternité : Nous avons nos saints ! Et le Père Général, compatriote d’Antoine, souligne : Il y avait, chez Antoine, une vie spirituelle qui jaillissait de temps à autre, dans une parole, une homélie, une remarque[...] Comme le basalte de son Yssengelais natal, la première approche était plutôt rugueuse. Heureux ceux qui ont eu le bonheur de ne pas s’arrêter à l’apparence. En dessous, il y avait des pierres précieuses. Un grand merci à ce missionnaire de haut niveau intellectuel, profondément spirituel, mais qui ne se départait jamais de son bon sens paysan. Qu’il repose en paix !

Armand Duval





Père Karel Coosemans

1915 - - 2008

Notre confrère Karel est né le 15 janvier 1915 à Neder-over-Heembeek, une commune voisine de Bruxelles, dans une famille de fleuristes : ses parents vendaient des fleurs qu’ils cultivaient eux-mêmes dans leurs serres et leur jardin. Les tensions que connaît actuellement le pays semblaient déjà réelles à cette époque, car Karel soulignait volontiers et non sans quelque émotion que sa langue maternelle était le néerlandais. Après ses humanités gréco-latines, qu’il suivait comme interne et avec succès au petit séminaire de Hoogstraten, il se présenta au postulat de Boechout en septembre 1935 pour y suivre les deux années d’études philosophiques.

Après son noviciat à Varsenare, il commence ses études de théologie à Heverlee, mais quand il est en deuxième année, la guerre éclate et les scolastiques s’enfuient en Tunisie. C’est ainsi que Karel fait son serment missionnaire à Cartha­ge, le 29 juin 1941, et y est ordonné prêtre par Mgr Gounot le 4 avril 1942.

Avant de partir pour le Kivu au Congo, Karel reste encore un peu de temps en Tunisie et le jeune prêtre est apprécié comme vicaire à La Goulette. C’est le 18 novembre 1943 qu’il peut enfin s’embarquer pour le Congo, via Lisbonne. Sa première nomination au Kivu est au petit séminaire de Mugeri. En 1945, il est vicaire à Uvira et curé par intérim. Uvira est une petite ville près de Bujumbura, la capitale du Burundi, et deviendra plus tard le siège d’un nouvel évêché. En septembre 1948, il est le fondateur et le curé du nouveau poste de mission à Baraka.

Deux ans plus tard, il doit se faire soigner en Belgique et en 1952, il est de nouveau suffisamment en forme pour être chargé de l’économat de notre scolasticat à Heverlee. Malgré une certaine fatigue nerveuse, qui le rend parfois un peu vif, il est fort apprécié dans la communauté. Le supérieur de la maison notait à cette époque : « Il s’est mis généreusement à sa tâche et régente fort bien l’économat. C’est lui qui a eu l’idée de remplacer les domestiques par des jeunes filles, et c’est un réel progrès. Depuis son arrivée, le scolasticat a beaucoup gagné au point de vue de la propreté et de l’ordre. »

Fin 1953, il peut de nouveau partir au Congo et il est nommé à Ka­mituga. En 1954, il devient économe puis curé à la paroisse de Shabunda. Le régional écrit à son sujet : « Très zélé et dévoué, aussi bien pour le mi­nistère que pour l’économat. » Au mois de juillet 1960, il fonde la paroisse de Lulingu. Sa troisième fondation sera la paroisse de Kigulube, où il reste jusqu’en 1967, avec une interruption au mois d’août 1964 par une évacuation via Kigali à cause de la rébellion.

Début 1968, il revient en Belgique et il devient vicaire dans sa paroisse natale de Neder-over-Heem­beek jusqu’en février 1970. Nous conservons dans nos archives une longue lettre de protestation de la part des paroissiens auprès de l’archevêché de Malines, qui dénient que le Père Coosemans aurait donné sa démission pour des raisons personnelles et qui contestent la nomination d’un remplaçant francophone.
Karel rejoint alors la communauté d’Anvers, où il travaillera pendant 6 ans dans les services de l’animation missionnaire de « Nieuw Afrika ». En janvier 1976, il est nommé vicaire paroissial à Niel et en mars 1981, curé de la paroisse de la Sainte Famille à Rumst-Vosberg, toujours dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, où il est vraiment fort apprécié par ses paroissiens.

Au mois de mars 1988, l’appel de l’Afrique lui devient trop fort, et voilà qu’à l’âge de 73 ans il repart au Congo. Après une grande fête d’adieu dans la paroisse de Rumst, où il a été curé très aimé pendant 6 ans, Karel arrive dans le diocèse de Kasongo, où il devient vicaire en pleine brousse dans la paroisse de Mingana. Deux ans plus tard, on fait appel à lui comme économe local de notre maison régionale à Bukavu. Et c’est là qu’il retrouve la spécialité de sa famille : tout le monde pourra admirer les fleurs qui y décorent la cour intérieure.
Les confrères apprécient également son jardin potager et la variété d’arbres fruitiers qu’il cultive avec soin. Il est d’ailleurs reconnu comme un ‘cordon-bleu’ dans cette maison régionale où il assure un accueil chaleureux et infatigable aux innombrables confrères qui y sont de passage. À l’occasion de son jubilé d’or de sacerdoce, en 1992, ses anciens paroissiens de Rumst-Vosberg ont eu la délicatesse de lui faire parvenir « comme expression de reconnaissance pour les services rendus » l’attestation de sa nomination comme chevalier de l’Ordre de la Couronne.

Le 1er mars 1994, Karel retourne définitivement en Belgique et rejoint la communauté de la maison de repos d’Evere dans l’agglomération bruxelloise. Au début, il n’y séjourne que pendant la journée, car le soir il va loger dans la maison familiale à Neder-over-Heembeek, pour célébrer chaque matin l’Eucharistie avec une communauté locale de religieuses. En 1999, il prend encore part à une session à Rome pour les confrères de plus de 70 ans.

Au mois de mars 2008, Karel a quelques problèmes cardiaques. Au début du mois de juin, il est opéré à la colonne vertébrale et il est suffi­sam­ment rétabli pour revenir à Evere. Mais il décède d’une façon assez inattendue le 19 juin 2008 dans cet hôpital de Vilvoorde. La concélébration d’adieu a eu lieu à la chapelle de la maison de repos Saint Joseph à Evere le mercredi 25 juin, suivie par l’ensevelissement dans notre cimetière à Varsenare.

Dries Fransen

 




Père Gilbert Dupuis

1916 - - 2008

Le Père Gilbert Dupuis est né le 28 novembre 1916 à St-Roch des Aulnaies, dans le diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière, au Québec. Il appartient à une famille profondément chrétienne de neuf enfants, dont une religieuse de la Congrégation Notre-Dame. Plusieurs membres de sa famille élargie sont devenus religieuses, ou prêtre, dont le Père Marc-Henri Dupuis des Missionnaires d’Afrique. Après ses études primaires à St-Roch des Aul­naies, Gilbert entre au Collège de Ste-Anne-de-la-Pocatière pour ses é­tudes secondaires et ses deux années de philosophie.

Au début de septembre 1938, il est au postulat des Pères Blancs à Éverell, près de Québec. Ce sera aussi sa première année de théologie. Puis c’est son année au noviciat à St-Martin. En août 1940, il commence ses trois dernières années de théologie au scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire le 29 mai 1942. Il est ordonné prêtre en la cathédrale d’Ottawa par Mgr Martin Lajeunesse, O.M.I., le 19 juin 1943. À la fin de cette période de formation, on note que Gilbert a fait de grands progrès. Lui qui était un grand sportif, moins porté aux études, avait su s’intéresser d’une façon efficace à sa formation intellectuelle, et faire de notables progrès pour la vie commune. Il avait travaillé à vaincre sa timidité, et à grandir dans la douceur et la délicatesse.

À la fin de son scolasticat, le Père Dupuis va en vacances chez lui. Malheureusement, à cause de la guerre et de troubles de santé, il ne peut pas partir tout de suite pour l’Afrique. Il va donc résider à la procure de la rue St-Hubert à Montréal pour se rétablir et se préparer à la mission. Enfin, au début de 1945, il part pour le Nyassaland, le Malawi actuel. Au mois de février 1945, il est à Katete pour apprendre la langue et être vicaire. Au mois de mars 1946, il est vicaire à Chiphaso pour quelques mois seulement car, à la fin de cette même année, il est nommé professeur au petit séminaire de Kasina. Il va demeurer à cet endroit pendant 6 ans. Il aime ce travail auprès des jeunes, et réussit bien grâce à une préparation soignée de ses cours. La vie de communauté lui est agréable. Mais il rencontre aussi des difficultés, ce qui nécessite son transfert en 1952. Il devient aumônier des Frères Maristes à Mtendere. Il fait un travail sérieux auprès des Frères, et emploie ses temps libres à aider à la mission.

En juillet 1955, il rentre au Canada pour son congé, et pour se faire soigner. À la demande du médecin, il prolonge son congé jusqu’en septembre 1956, et à ce moment il part pour un second stage au Malawi. Mais ce sera de courte durée, car sa santé ne lui permet pas de continuer ce travail en Afrique. C’est alors un retour définitif au Canada, ce qui l’ébranle profondément.

De 1957 à 2001, le Père Dupuis va travailler dans plusieurs communautés de la province, dont le Pont-de-Québec, St-Martin, Québec, Eastview, et retour à Québec. Dans ces différentes maisons, il collabore comme il peut à la bonne marche de la communauté. Mais sa principale activité sera d’être aumônier des communautés de Sœurs, surtout les Sœurs Blanches et les Sœurs Ursulines près de Québec. Il fait de ce ministère une spécialité, en se recyclant continuellement. Il réussit bien, mais ses conférences et ses homélies lui demandent beaucoup de préparation, et cela le fatigue à la longue. Car il est perfectionniste, un peu anxieux, et avec un certain complexe d’infériorité. Il a toujours peur de ne pas réussir et de ne pas être reconnu.

En 1993, Gilbert fête son jubilé de 50 ans de sacerdoce. À cette occasion le Provincial lui écrit : «…Vous êtes toujours resté fidèle à vous-même, donnant le maximum de votre être. Homme d’ordre, ayant souci de l’orthodoxie et de la justesse, vous ne ménagez aucun effort pour que tout ce que vous faites, conférences ou célébrations, soit le plus près possible de la perfection. Comme tout Missionnaire d’Afrique, vous aviez sans doute rêvé de passer la plus grande partie de votre vie en Afrique, mais dame santé vous a obligé à revenir au pays plus vite. Et vous vous êtes adapté à cette nouvelle situation avec générosité… »

Quelques jours plus tard, il répond au Provincial en lui exprimant ce qu’il vit intérieurement : « Il m’a fallu plusieurs années pour comprendre et accepter que c’est bien ici, au Canada, que me voulait le Seigneur. J’ai pris beaucoup de temps à accepter ce qui m’apparaissait comme un cuisant échec. D’autant plus que je me sentais démuni devant certaines responsabilités qu’on voulait me confier, ici au pays. J’ai toujours souffert d’une peur exagérée, incontrôlable et quasi maladive, de faire face à un auditoire. Ma grande difficulté à m’exprimer d’une façon simple et personnelle me demandait un long et pénible travail que personne ne soupçonnait, mettant cela au compte d’un certain perfectionnisme que moi je sentais comme une limite… »

Avec les années, les forces de notre confrère diminuent. Il doit progressivement abandonner le ministère. Son moral est moins résistant. Il devient de plus en plus dépendant. C’est pour cette raison qu’il est nommé à notre maison de Lennoxville à la fin de 2001. Il pourra y recevoir le suivi que son état nécessite. En 2004, il est placé dans l’Institut gériatrique de Youville et, plus tard, il va au Centre CHSLD St-Vincent-de-Paul, mieux adapté à sa condition. Très vite on constate que son état se détériore sensiblement. Il maigrit et refuse souvent de s’alimenter. Il est plus agressif. C’est une sorte de démence dont il ne se rend évidemment pas compte, mais ennuyant le personnel soignant. Les confrères qui le visitent s’en rendent bien compte.

Le Père Dupuis est décédé le 30 octobre 2008. Il a été exposé à notre maison de Lennoxville, et les funérailles ont été célébrées le 4 novembre au même endroit. Il a été inhumé au cimetière St-Antoine de Lennoxville dans le lot des Missionnaires d’Afrique. C’est son confrère, le Père Claude Pelletier, qui a prononcé l’homélie des funérailles. En voici quelques extraits : « …Gilbert a été un homme de foi, d’une foi vive, audacieuse et généreuse. Il a gravé en nos cœurs le signe du prix de la fidélité. Nous savons comment il a pleinement, ardemment vécu. Dans ses bonnes années, il était débordant de vie. Il avait la volonté de vivre, de poursuivre et d’achever son travail. C’était un perfectionniste. C’est douloureusement, dans les derniers temps, qu’il a fait l’expérience de la vie fragile. Sans doute, pour lui, comme pour nous, la promesse d’une vie jusqu’en éternité lui était réconfort et espérance… »

 




Père Willibald (Willi) Rothler

1938 - - 2008

Le 9 janvier 2008, Willi Rothler est enterré dans le cimetière de Kahl en Allemagne. À la même heure, une cérémonie du souvenir est célébrée à Serenje, en Zambie, la dernière mission où Willi a été nommé. La nuit précédente, des centaines de personnes ont veillé toute la nuit à Nondo, près de Kasama, la paroisse où Willi a travaillé de nombreuses années. Les gens honorent sa mémoire et prient pour lui et sa famille. Le matin du 9 janvier 2008, l’archevêque de Kasama célébre une messe de Requiem en présence de nombreux prêtres et d’une grande assemblée. L’église est pleine à craquer.

Dans son homélie à Serenje, le Père Piet van Heist, un ami de Willi, cite Luc 4 : 16-21 et ajoute : « Comme Jésus, Willi a été appelé et consacré. Il a senti le besoin de faire comme son Maître : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. On pouvait voir Willi rendre visite aux pauvres, les écouter, aider ceux qui étaient dans le besoin, ceux qui souffraient, les malades. Tous les lundis, il allait de Nondo à Kasama (80 km) pour amener les malades à l’hôpital.
Proclamer aux captifs la délivrance. Chaque semaine Willi visitait les prisonniers à Serenje et les aidait à repartir du bon pied quand ils sortaient de prison.
Libérer les opprimés. Willi haïssait l’injustice. Il a combattu l’injustice de la chasse aux sorcières, protégé les veuves quand les gens voulaient s’emparer de leurs biens à la mort de leur mari ; il a aidé celles qui étaient traitées injustement à aller se battre pour leurs droits jusqu’au tribunal. Il a pris la parole pour défendre les opprimés jusqu’à être lui-même attaqué.
Proclamer une année de bienfaits venant du Seigneur. Jusqu’au bout, et même la semaine précédant son départ de Serenje, pour un contrôle médical en Allemagne, Willi est allé visiter les succursales et les centres de la paroisse de Serenje pour apporter aux gens le message d’amour de Dieu et leur partager la grâce de Dieu par les sacrements. »

Willi est né le 18 avril 1938 à Nurenberg. Il est baptisé le lendemain dans la paroisse de Sacré-Cœur à Nurenberg. On lui donne le nom de Willibald Josef. Il est le second fils de ses parents, Josef et Barbara (née Wagner). Son frère aîné devient moine bénédictin et travaille encore aujourd’hui comme missionnaire en Corée du Sud. Willi a aussi trois sœurs. Son père était technicien télégraphiste aux chemins de fer allemands.
Une année après la naissance de Willi, la famille déménage à Miltenberg sur le Main, à cause du métier de son père. Le curé de St Jacques à Miltenberg témoigne que la famille Rothler était une famille chrétienne très solide et que le père était un des membres les plus actifs de la paroisse. Quand son père meurt, Willi écrit à son sujet : « En tant que catholique convaincu, mon père était contre le parti Nazi. Il était donc sur la ‘liste noire’. Quand on lui a demandé s’il n’allait pas envoyer ses garçons à l’école maternelle nazie, il a répondu : ‘Je préférerais les porter au cimetière plutôt que chez vous’. Cette confrontation a bien failli le conduire au camp de concentration de Dachau ».

Au sujet de son enfance et de son adolescence, Willi écrit : « Le 1er septembre 1944, je suis entré à l’école primaire et, au bout de quatre ans, j’ai commencé les études secondaires classiques (Gymnasium) à Miltenberg. En marge du programme scolaire, je passais beaucoup de temps dans notre mouvement de jeunesse catholique. Je prenais soin des jeunes réfugiés dans les camps et casernes autour de Miltenberg. Le 17 juillet 1958, j’ai réussi l’examen (Abitur) marquant la fin de mes études classiques. Dorénavant, avec la grâce de Dieu, je pouvais devenir prêtre et missionnaire ».

Le 18 octobre 1958, Willi commence à étudier la philosophie chez les Pères Blancs à Trèves. Le 3 septembre 1960, il part faire son noviciat à Franklin, aux USA. Un an plus tard, il est nommé au scolasticat d’Eastview, au Canada, pour étudier la théologie. Il y est renommé pour ses longues « fichtas » (marches). Il se perd plusieurs fois dans les bois et un jour, il revient avec les oreilles tellement gelées qu’elles deviennent aussi grandes que celles d’un éléphant. Le 25 juin 1964, il prononce son serment missionnaire à Eastview. Il est ordonné prêtre à Horb, en Allemagne, le 3 juillet 1965.

Il est d’abord nommé au diocèse de Kasama, en Zambie. Avant son départ, le 18 décembre 1965, il suit un cours de pastorale à Totteridge. Ensuite, de janvier à mai 1966, c’est un cours de langue à Ilondola, en Zambie, avant d’être nommé vicaire à la paroisse de Mulobobola. Les années suivantes, on retrouve Willi dans huit paroisses différentes de l’archidiocèse de Kasama. Il vit la plupart du temps à la paroisse de Santa Maria sur l’île de Chilubi, sur le lac Bangweolo. Pour lui, le travail pastoral à cet endroit éloigné et isolé n’est pas tâche facile, mais, avec une grande confiance en Dieu, il réussit bien. C’est un grand travailleur, à l’esprit pratique et pastoral, qui apprécie toujours les bons contacts avec les gens du coin. L’un de ses soucis est d’apprendre aux gens à se débrouiller par eux-mêmes. Il donne son attention d’abord aux pauvres et aux indigents. Après Vatican II, Willi essaye de mettre en pratique les possibilités qui s’ouvrent, afin de renouveler la vie chrétienne de la population de son secteur, et l’équipe paroissiale rend prioritaire l’établissement de « petites communautés chrétiennes ». C’est avec une profonde conviction qu’il accomplit toutes ses tâches et tous ses devoirs.

De janvier à septembre 1986, Willi part en congé et suit le cours de Bible et la retraite de trente jours à Jérusalem. À son retour en Zambie, il est renommé sur l’île de Chilubi. En janvier 1991, il souffre d’une grave méningite, causée par deux virus du paludisme. Il doit rentrer en Allemagne pour se faire soigner, mais il est de retour en Zambie au bout de quatre mois. En raison de sa santé fragilisée, il est nommé à la paroisse de Kapatu, et envoyé à Nondo en octobre 1995. Il y travaille jusqu’en avril 2006, quand la paroisse est transférée au clergé diocésain. Lui-même disait des gens de cette région qu’ils étaient « de grands travailleurs et de bons catholiques ». Les Pères pouvaient bénir jusqu’à environ 200 mariages par an. « Les mariages dans cette région sont stables », écrivait Willi en 1995, et il continuait : « Nous avons formé des animateurs de prière dans toutes les succursales. Chacune a son conseil, et nous avons établi plusieurs mouvements religieux pour les laïcs ».


Île Chilubi où Willy a vécu plusieurs années

Après son congé, en octobre 2006, et après la mort du père Josef Stumpf, avec qui il a été à Nondo, Willi est transféré à Serenje dans le diocèse de Mpika. Il n’est pas facile pour lui de changer de diocèse et de se faire de nouveaux amis, mais il accepte sereinement.
Willi a coutume de mener plusieurs choses de front. Il a de nombreux chevaux de bataille : justice et paix, lutte contre la corruption, une agriculture rentable, l’information sur l’épidémie du Sida, les problèmes de magie et de sorcellerie. On apprécie beaucoup l’aide qu’il apporte à la construction d’écoles et de dispensaires. Il est toujours disponible et prêt à aider ceux qui frappent à sa porte, spécialement les pauvres et les indigents, ainsi que ceux qui demandent qu’on transporte leurs malades à l’hôpital. Les versets de Mt. 25, 35-40 s’appliquent bien à lui. Toute cette générosité et cette aide, venant d’une solide conviction chrétienne, troublent parfois la vie communautaire, mais chacun respecte sa façon de pratiquer la charité apostolique.

Le 10 octobre 2007, Willi, qui souffre de douleurs dans le dos, doit retourner en Allemagne. Il subit des examens à l’Hôpital de la Mission Médicale de Wuerzburg. On diagnostique un cancer des poumons et du foie. Il suit un traitement de chimiothérapie qui n’améliore pas la situation. Willi réalise petit à petit qu’il est sérieusement malade ; bien que soigné avec amour par sa fa­mille, il souffre beaucoup.
Le Père Provincial, Detlef Bartsch, lui rend visite deux fois pendant cette période de souffrance et l’assure du soutien de nos prières fraternelles.
Finalement, Willi meurt paisiblement le 3 janvier 2008, à 4 h 30 du matin, à l’hôpital de Hanau. Le 9 janvier 2008, on l’enterre au cimetière de Kahl, une ville où vit l’une de ses sœurs. Au même moment, en Zambie, les gens se réunissent pour prier et pour pleurer celui qui est devenu leur père. « Il était l’un d’entre nous », disent-ils.

Veuille le Seigneur accorder la paix éternelle à son serviteur qui s’est toujours montré soucieux du salut de tous ceux qui étaient confiés à son ministère.

Joe Eberle et Gotthard Rosner

 



PROFILES

Father François Freydier Dubreul

1925 - - 2008


François was born on the 20th March 1925 at Sau­mane-de-Vaucluse in the diocese of Avignon. He was the fourth in a good Christian family of seven children. Baptised on the 25th in the parish of L’Isle-sur-la-Sor­gues, he received Confirmation eleven years later in the church of Saint-Nizier, Lyons. He did his secondary schooling at Saxe Secondary, Lyons, then both secondary schools of Saint-Charles and Thiers, Marseilles, where he sat his baccalaureate C, Philosophy and Lite­ra­ture. François had two aunts who were Sisters and for a long time, he had been thinking of missionary life. He therefore went to Kerlois for scholastic philosophy, followed by novitiate from 1947-1948 and theology at Thibar and Carthage, where he was ordained a priest on the 12th April 1952. He was appreciated by his confreres and professors. Ne­vertheless, his teachers regretted his assignment as secretary, a task he accomplished very well, but since it took up a lot of his time, it was probably to the detriment of his studies. By contrast, he was highly considered for his moral and spiritual qualities.

He requested Mali or Burkina Faso as his country of mission. He was sent to the Prefecture Apostolic of Gao, the future diocese of Mopti, Mali. He started out at Gao itself, from June 1952 till April 1954, getting down to the job of learning Songhai. On the 29th April 1954, he was appointed to Pel, the parish in which he would spend 19 years of his missionary life, in three periods. He then had to learn Dogon. However, allowing himself to be taken up with activities, doing the rounds in the rural areas, he delayed somewhat in doing so and employed an interpreter for giving instruction. Cautioned on this, he put things right and on becoming Superior in 1960, acquitted himself honourably in his Regional’s opinion. In fact, he would be in only three mission posts during his time in Mali, as curate or parish priest at Gao, Pel and Segué, with three years in between at Bandiagara, as temporary director of the catechists’ school. Unassertive towards authority, he appeared to lack self-confidence; it was hoped he would take more initiative. However, the people thought highly of him for his dedication at Gao as well as in Dogon country. Unfortunately, his health did not keep pace.

In 1958, a mild form of bilious haemoglobinuria obliged him to seek a first course of treatment at Vichy on doctor’s orders. During his 46 years in Mali, interrupted only by the Long Retreat at Villa Cavaletti in 1964 and the Jerusalem Session in 1990, his main handicap was scrupulous, slightly overwrought generosity. He even had a tendency to anxiety and a slight psychological susceptibility when he could not find someone on whom to lean. Nevertheless, by nature, he was at ease in relation to confreres who felt content to work with him. His letters were always deferential and impeccably written, demonstrating a great interest in the Society and the Mission. They were often characterised by his sense of humour.
In 1964, he had to do a second course of treatment at Vichy. His fatigue became more serious during his interim tenure at Bandiagara. Repatriated due to depression, he had to rest for a year at Chaumontel in 1965-1966. From then on, every home leave was a welcome rest, as he arrived exhausted. Not only did he give himself completely to his apostolate, but sorrowful bereavements, inherent in a large family, affected him deeply. Later in 1984, he would experience urinary tract problems that would require a small operation. Nonetheless, hardly was he recovered than he would leave again, impatient to return to his mission.

Only his first period of tenure at Ségué was hard for him: he had to undertake another language, and at the time of the post-Conciliar renewal, accept ways of doing that were new for him. This brought on a major nervous fatigue. A degree of pessimism gave him the unjustified impression that his first 15 years of apostolate had been a flop, refuted, naturally, by his toil, notably at Pel. Some deplored his somewhat entrenched conservatism. However, he was a generous missionary and in 1959 was full of joy to greet the arrival of the first five catechists trained at Bandiagara. Christians and catechumens welcomed them warmly. Their increase in numbers and above all the admission of women to candidacy was a success; in the words of a schoolteacher, ‘If you want the Dogon, you must have the women.’

In spite of these episodes of emptiness, he remained devoted, regular in his habits and concerned for the material life of the people, which was always at risk of drought or locusts. His goodness and his faith, as well as his good relations with his bishop enabled him to persevere peaceably and confidently, even accepting without problem, when it happened, a superior much younger than he. However modest, he held dear the progress of the mission, to the point of advancing his return on the 3rd October 1993 to attend the ordination on the 11th of the first priest from Pel, crowning all his efforts in his favourite parish.


Dogon Village like Pel, where Fr. Dubreul spent 19 years of his life.

During his home leaves, in spite of his duties to visit his large family, whenever he would feel rested enough, he would readily preach on mission, fundraising and doing supplies for parish priests. However, wear and tear became apparent. A serious fall on a rock in 1988 obliged him to be hospitalised at Bamako. Even without after-effects, the fall raised the question for him and his superiors of his return to France for good. He then had problems with amoeba and the results of long-term high blood pressure, no doubt due to his latent anxiety. At the end of October 1998, he finally, reluctantly, after many ambiguities, settled in at Tassy. All the same, he was gladly reunited with his former bishop, Bishop Biard, on occasion becoming his secretary. In 1999, the over-70s Session did him a lot of good. That same year, when he was asked to give up a trip to Mali his family offered him to attend the ordination of Bishop Georges Fonghoro, he did so without shilly-shallying with the decision of his superiors.

He was to experience further serious health problems. In 2001, he had a quadruple bypass and the following year a thrombosis in the right eye, happily treated on time. He finally came to terms with life in Tassy community, where there are broad acres of prayer from which to choose. It was there, on the 8th October 2008 that the Lord called his faithful servant to himself. Without doubt, many Christians in Dogon country would have accompanied him in their prayers, at the same hour as the community of Tassy.

Armand Duval





Father Antoine Paulin
1925 - - 2008

Ever attentive never to disturb and always save his confreres from any extra work, Antoine wrote his own obituary and the chief points of his last Eucharist in this world. He was so conscientious that he wrote two versions of his biographical notes, one more detailed than the other.
His words of welcome for the Funeral Mass describe him perfectly. ‘May these readings of the Word of God help us to become more aware of the irrevocable love with which God loves us in Christ, and to celebrate this love. May it also remind us that we respond to his love by the testimony of a dedicated life at the service of our brothers and sisters. In my missionary life, this service took many forms that I had not programmed. The Lord often leads us along pathways of self-transcendence that are pathways of mortification, but also pathways to life, love and self-actualisation.’ His whole life could be summarised in those lines.

He was born on the 29th March 1925 into a family of four children. The parents managed a small farm in the Haute-Loire, near Yssingeaux, France. Two of his uncles were priests of whom one, a member of the Paris Foreign Missions Society, became a Cistercian at Lerins, after years in Laos. Antoine, attracted to the priesthood from an early age, remained attached to his family, his rural milieu and his langue d’oc dialect. However, the desire to become a missionary soon laid claim on him. His spiritual counsellor in the junior seminary directed him towards the White Fathers. Since Kerlois was occupied by enemy troops during the War, it was only after a year in his diocese that Antoine could complete his philosophy studies there. After that, he went to the novitiate at Maison Carrée and did theology at Carthage and Thibar. There, he was appreciated for his quiet dedication, his intellectual acumen and his spiritual depth. Thanks to the return of demobbed students, there were then record ordinations: on the 24th March 1951, Antoine formed part of a group of 57 at Carthage. On the sa­me day, almost as many received the priesthood at Heverlee, Belgium. It was a golden era!

Antoine admitted that his first appointment was a huge disappointment for him. He had to spend three years in Rome for theological studies that he crowned by a thesis on St Cyril of Jerusalem and his renowned catechesis, a work published in 1959 at Éditions du Cerf, in the ‘Lex Orandi’ Collection. Nevertheless, Antoine later confided, ‘There, I drew on the biblical and patristic dimension that I later tried to invest in my theology courses.’ Inevitably, as expected, his second port of call was Thibar for seven years, then Carthage when Thibar became an agricultural school in 1957. Then came six years (1961-1967) of mentoring young White Fathers who were preparing for mission at Mours or London by means of a three-months pastoral course. Antoine was entrusted with the running of this course at Mours from September till December. At the time of the Council, he therefore had the opportunity to deepen its teachings. Between two courses, he himself was several times in parishes in Mali or Burkina. In 1964, he also visited Christian communities in Rwanda and Burundi for three months. It goes without saying that he was impatient to test the waters for good in a ‘real mission.’ Alas! At the end of 1966, he was asked to replace Father Longin, Novice Master at Gap, who had become a delegate to the 1967 Chapter. However, Father Longin fell ill and the ‘standing-in’ would last four years! Neither was it a quiet period; some young people, greatly affected by May 68, [name given to a series of student protests and a general strike that caused the eventual collapse of the De Gaulle government in France] called for more responsibility and personal experience. Adaptation was called for, without neglecting a solid prayer life.

In June 1970, when the novitiate was moved from Gap to Fribourg, Antoine finally received his appointment to Mali with great joy. He prepared for this new bearing by a 30-day retreat with Father Varilllon at Châtelard, Lyons, followed by a course at l’ Arbresle. Truth to tell, his 20 years of studies close to young people had greatly enriched him, opening him up to the evolution of the Church and the world. He therefore left for a new phase of 25 years, at the service of the Church in Mali. His enthusiasm was short-lived. After a year in the parish of We­lesebugu, he had to shoulder the burden of Regional. ‘I did not leave my mission to be primarily at the service of my White Father brothers’, he wrote. From 1972 till 1979, he criss-crossed the routes between Gao and Dakar, lending a willing ear to each and everyone, listening to their problems, tasks and projects. He later acknowledged, ‘It was a profitable time, where I had to be the first to listen to the Word of God to bring light and strength to my brothers closest to me.’

Finally, he achieved the dream of his childhood: nine years (1979-1988) at the service of three rural parish communities in the diocese of Bamako. There were five Fathers who met every two weeks to share and pray together for three days. They were co-responsible for serving Welesebugu, Bougouni and Gwalala. Antoine visited the villages by moped. Basic Christian communities arose, intended to be self-governing for their life of faith and human development. His only regret was his poor grasp of Bambara, for it is not easy to learn this language when over 50 years old! In addition, his health, which had been robust up to then began to deteriorate. In 1987, he had to be repatriated for kidney stones and septicaemia that was almost fatal. The following year, persistent rapid heart rate detained him for several months in France. On his return, to treat him gently, Archbishop Sangaré appointed him to Bamako. Two years in the Badalabougou neighbourhood brought him great satisfaction, but he said, ‘It was too good to last.’ In fact, they implored him to reinforce the team at St Augustine’s Major Seminary at Samaya, where young Malian and Guinean candidates were being trained. It cost him a lot to resume his teaching career after 20 years. In 1992, he received another blow when all the other Fathers thought, as he did, that the post would belong to a Malian priest, he learned informally that he had been appointed administrator of the cathedral. As ever su­pernatural in his response, he accepted the post for two years, visiting the parishioners, as a man of the people, with great care.

However, in 1995, unable to put up with the torrid heat of March, April and May, he himself requested returning to France. After a well-deserved sabbatical year, with updating at Châtelard and an introduction to the mysteries of the computer, he thought he had finished with responsibilities. ‘I forgot,’ he said, ‘that I was a White Father.’ He therefore accepted to run the retirement home at Bry-sur-Marne. It was a new form of mission, this time at the service of his older brothers. Able to ask for help, he acquitted himself to everyone’s satisfaction. ‘These last six years,’ he concluded at the end of his mandate, ‘helped me to discover a more interior way of living the Mission, where it is not so much about ‘doing’ as ‘being with.’

From 2002 till 2007, he looked after the reception at the Provincial House, keeping in touch with Malian families in Paris. However, in 2007, a very serious crisis, due to cardiac arrhythmia and pulmonary oedema, which required the Paris Fire Brigade to lower him from a window by ladder, spurred his request to retire to Bry on the 15th January 2007. There, he led a contented life, being of service here and there, until a new attack obliged the SAMU to hospitalise him at Val-de-Grâce, where he passed away on the 22nd November 2008. He was interred at Bry-sur-Marne, while, according to his wishes, they sang, ‘Lord, will you return this evening, to fulfil our expectations by your presence? We shall watch for your return, full of hope.’

Messages of sympathy abounded. One said, ‘In the White Fathers, it is good to tell one another in all sincerity and fraternity, we have our saints!’ Father General, a compatriot of Antoine, underscored it by saying, ‘In Antoine, there was a vivid spirituality that sprang up from time to time in a word, a homily, a remark. Like the basalt of his native Yssengelais, the first encounter could be rough. Happy those who did not stop at the surface. Underneath, there were precious stones. We are grateful for this Missionary of high intellectual standing and spiritual depth, but who never forsook his rustic common sense. May he rest in peace.’

Armand Duval





Father Karel Coosemans

1915 - - 2008

Karel was born on the 15th January 1915 into a family of florists at Neder-over-Heembeek, a town near Brus­sels. His parents sold the flowers they themselves grew in their glasshouses in the garden. The current tension in the country was already prevalent at that time, as Karel readily emphasised vehemently that his mother tongue was Flemish. After his Greco-Latin humanities, which he studied with success as a boarder at Hoogstraten Junior Seminary, he applied to the postulancy at Boechout, in September 1935, to do two years of philosophical studies there. After his novitiate at Varsenare, he began his theological studies at Heverlee, but the War broke out in his second year and the scholastics fled to Tunisia. In this way, Karel took his Missionary Oath at Carthage on the 29th June 1941 and was ordained a priest there on the 4th April 1942 by Bishop Gounot. Before leaving for Kivu in the Congo, Karel remained a short while in Tunisia and as a young priest was appreciated as curate at La Goulette. He could finally embark for the Congo on the 18th November 1943, via Lisbon. His first appointment at Kivu was to Mugeri junior semi-nary. In 1945, he was curate at Uvira and interim parish priest. Uvira is a small town near Bujumbura, the capital of Burundi, and would later become the seat of a new diocese. In

September 1948, he was the founder and parish priest of the new mission post at Baraka. Two years later, he had to be treated in Belgium and in 1952, he was once again sufficiently on form to take charge of the bursar's office at our Heverlee Scholasticate. In spite of a nervous fatigue that made him sometimes a little excitable, he was much appreciated by his commu-nity. At that time, the house superior noted, 'He is dedicated to his task and runs the bursar's office well. He it was who had the idea to replace the servants with young women and it has been a real progress. Since his arrival, the Scholasticate has gained on the side of cleanliness and order.' Late in 1953, he was able to leave again for the Congo and was appointed to Kamituga. In 1954, he became bursar then parish priest of Shabunda. The Regional wrote, 'He is very zealous and devoted both for ministry and the bursar's office.' In July 1960, he founded the parish of Lilungu. His third foundation would be the parish of Kigulube, where he remained until 1967, with an interval in August 1964, when evacuated via Kigali due to the rebellion.

In early 1968, he returned to Belgium and became a curate in his home parish of Neder-over-Heembeek until February 1970. In our archives, we have a long letter of protest from parishioners to the Archbishop of Malines, denying that Father Coosemans would have resigned for personal reasons and protesting against the appointment of a francophone replacement. Karel then joined the community of Antwerp, where he would work for 6 years at missionary promotion on 'Nieuw Afrika'. In January 1976, he was appointed parish curate at Niel and in March 1981, parish priest of Holy Family at Rumst-Vosberg, still in the Archdiocese of Malines-Brussels. He was again highly appreciated by his parishioners.

In March 1988, the call of Africa became too strong and at the age of 73, he left again for the Congo. After a grand farewell celebration in the parish of Rumst, where he had been a much-loved parish priest for 6 years, Karel arrived in the diocese of Kasongo, where he became a curate in the rural areas, in Mingana parish. Two years later, he was called upon to become local bursar at our regional house in Bukavu. It was there he rediscovered the speciality of his family: Everyone admired the flowers that adorned the inner courtyard. His confreres also appreciated his kitchen garden and the variety of fruit trees he cultivated with care. Besides, he was known as a cordon bleu in this regional house, where he guaranteed a warm and constant welcome to countless visiting confreres. In 1992, at his Golden Jubilee of priesthood, his former parishioners of Rumst-Vosberg paid him the courtesy of sending out 'as an expresion of gratitude for services rendered', the certificate of his appointment as a Knight of the Order of the Crown.

On the 1st March 1994, Karel returned to Belgium for good and joined the community in the rest home at Evere in the suburbs of Brussels. Initially, he only spent the daytime there, as in the evening, he went to his family home at Neder-over-Heembeek, to celebrate the morning Eucharist with a local community of Sisters. In 1999, he still took part in the over-70s Session at Rome. In March 2008, Karel had some heart problems. In early June, he had an operation on the spine and was sufficiently recovered to return to Evere. However, in quite an unexpected way, he died at that hospital in Vilvoorde on the 19th June. The farewell concelebration took place in Saint Joseph's chapel at Evere rest home on Wednesday the 25th June, followed by interment at our cemetery at Varsenare.

Dries Fransen




Father Gilbert Dupuis

1916 - - 2008

Father Gilbert Dupuis was born on the 28th November 1916 at St-Roch des Aulnaies, in the diocese of Ste-Anne-de-la-Pocatière, Quebec. He belonged to a deeply Christian family of 9 children, one of whom became a Notre Dame Sister. Several members of his extended family became Sisters or priests, of whom Fr. Marc-Henri Dupuis, MAfr. After primary school at St-Roch des Aulnaies, Gilbert entered the Ste-Anne-de-la-Pocatière College for his secondary schooling and two years of philosophy.

Early in September 1938, he joined the postulancy of the White Fathers at Everell, near Quebec. This would also be his first year of theology. Then he went to novitiate at St-Martin. In August 1940, he began his final three years of theology at Eastview Scholasticate, near Ottawa. He took his Missionary Oath here on the 29th May 1942. He was ordained to the priesthood in Ottawa Cathedral by Bishop Martin Lajeunesse, OMI, on the 19th June 1943. At the end of this period of his Formation, it was noted that Gilbert had made great progress. He who had been a great sportsman, not inclined to studies, had been able to interest himself effectively in his intellectual growth and had made distinct progress in community living. He had made an effort to overcome his shyness and grow in gentleness and sensitivity.

At the end of his Scholasticate, Father Dupuis went home for the holidays. Unfortunately, due to the War and health problems, he could not leave for Africa immediately. He therefore went to live at the procurement office at the Rue St-Hubert, Montreal, to recover and prepare himself for mission. Finally, in early 1945, he left for Nyasaland, modern-day Malawi. In February 1945, he was at Katete to learn the language and practice as a curate. In March 1946, he was curate at Chiphaso for a few months only, as at the end of that same year, he was appointed to teach at the junior seminary of Kasina. He would remain there for 6 years. He liked working among youth and succeeded in it, thanks to the careful preparation of his classes. He liked community life, but he also came across problems that required his transfer in 1952. He became chaplain to the Marist Brothers at Mtendere. He accomplished some good work among the Brothers and used his free time to help out at the mission.
In July 1955, he returned to Canada for his home leave and for treatment. At the doctor’s recommendation, he extended his leave until September 1956 and then left for a second tour in Malawi. However, this would be of short duration, as his health did not allow him to continue this work in Africa. He therefore returned for good to Canada, which upset him considerably.

From 1957 till 2001, Father Dupuis would work in several communities of the Province, including Pont-de-Québec, St-Martin, Quebec, Eastview and back to Quebec. In all these various houses, he contributed as much as he could to the smooth running of the community. However, his main activity would be as chaplain to communities of Sisters, in particular White Sisters and the Ursuline Sisters of Quebec. He specialised in this ministry by frequent updating courses. He succeeded, but his conferences and homilies de­manded a lot of preparation and ultimately it tired him out. As a perfectionist, he was a little anxious and had a slight inferiority complex. He was always afraid of failure and to pass unnoticed.

In 1993, Gilbert celebrated his Golden Jubilee of priesthood. On that occasion, the Provincial wrote, ‘You have always been true to yourself, delivering the maximum of who you are. A man of order, with a care for orthodoxy and precision, you spare no effort so that all you do, conferences or liturgical services, come as close as possible to perfection. Just as every Missionary of Africa, you no doubt dreamt of spending most of your life in Africa, but Lady Health obliged you to return home sooner. You adapted to this new situation with generosity.’ A few days later, he replied to the Provincial on what he felt inside, ‘It took me several years to understand and accept that it is right here in Canada that the Lord wanted me to be. I took a long time to accept what appeared to me a bitter defeat. In addition, I felt helpless faced with the responsibilities with which I was to be entrusted, here at home. I have always suffered from exaggerated, uncontrollable and quasi pathological fear in facing an audience. My major problem in expressing myself in a simple and personal way required a long and painful effort that nobody suspected, putting it down to a kind of perfectionism that I saw as a shortcoming…’

With the years, Gilbert’s strength diminished. Gradually, he had to let go of ministry. His spirits were less resistant. He became increasingly dependent. Due to this, at the end of 2001, he was appointed to our house in Lennoxville, to receive the attention his state required. In 2004, he was placed in the Youville Geriatric Institute and later went to the St-Vincent-de-Paul CHSLD Centre, better adapted to his circumstances. Very soon it was clear his condition was visibly deteriorating. He became thinner and often refused to feed himself. He became more aggressive. It was a kind of dementia of which he himself was unaware, but it was disturbing for the carers. Confreres who visited him were aware of it.

Father Dupuis passed away on the 30th October 2008. His coffin was exposed at our house in Lennoxville and the funeral took place there on the 4th November. He was laid to rest in the St-Antoine Cemetery, Lennoxville, in the plot reserved to the Missionaries of Africa. His confrere Father Claude Pelletier gave the funeral homily. Here are some excerpts: ‘Gilbert was a man of faith, a living, bold and generous faith. On our hearts, he etched the sign of fidelity’s price. We know how intensely he lived. In his good years, he was overflowing with life. He had the will to live, to pursue and achieve his goal. He was a perfectionist. It was with sorrow, in his final years, that he experienced the fragility of life. No doubt, for him, as for us, the promise of a life without end was a comfort and a reason to hope…’

 




Father Willibald (Willi) Rothler

1938 - - 2008

On the 9th January 2008, Willi Rothler was laid to rest in the cemetery at Kahl, Germany. At the same hour, a memorial service was held at Serenje, Zambia, the last mission to which Willi had been appointed. The night before, hundreds of people held a night vigil at Nondo near Kasama, the parish where Willi had worked for many years. The people remembered him and prayed for him and his family. In the morning of the 9th January 2008, Requiem Mass was celebrated by the Archbishop of Kasama in the presence of many priests and people. The church was packed full. In his homily at Serenje, Fr. Piet van Heijst, a friend of Willi, used the text of Luke 4:16-21 and said the following:
‘Like Jesus, Willi was called and anointed and felt the urge to do the same as Jesus in bringing good news to the poor. You could see Willi visiting the poor, listening to them, helping those in need, the suffering and the sick. Every Monday, he travelled 80 km from Nondo to Kasama to bring the sick to hospital.
To proclaim liberty to captives. Every week Willi visited the prisoners in Serenje town and helped them to start a new life when they came out of prison.
To set the oppressed free. Willi hated injustices. He fought against the injustice of witch hunters, protected the widows when people tried to grab their property after the death of their husbands and helped those unjustly treated to stand up in court and fight for their rights. He spoke up in defence of the oppressed, even to the point of being attacked himself.
To proclaim the year of God’s favour. Till the very end, even the week before he left Serenje to return to Germany for a medical check-up, Willi went to visit the outstations and centres of Serenje Parish to bring the people the message of God’s love and to give them God’s favour through the different Sacraments.
Willi was born on the 18th April 1938 at Nuremberg and was baptised the following day in Sacred Heart Parish, Nuremberg. He was given the name Willibald Josef. He was the second son of his parents Josef and Barbara (born Wagner). His elder brother became a Benedictine Monk and today still works as a Missionary in South Korea. Willi also has 3 sisters. His father worked as a professional telegraph-technician with German Railways.

A year after Willi’s birth, the family moved to Miltenberg on the River Main, due to the occupation of his father. The parish priest of St. James, Miltenberg, testified that the Rothler family was a very solid Catholic household and the father was one of the most active members of the parish. When his father died, Willi wrote, ‘As a convinced Catholic, my father was against the Nazi Party. Therefore, he was on their blacklist. When my father was asked why he would not send his boys to the Nazi kindergarten, he replied, ‘I would rather carry them to the cemetery than to your place.’ Because of this confrontation, he risked ending up at Dachau concentration camp.’

Concerning his childhood and adolescence, Willi writes, ‘On the 1st September 1944, I started primary school and after four years I was accepted for the Gymnasium (classical secondary studies) at Miltenberg. Besides the school programme, I spent much time with our Catholic youth movement. I cared for the young refugees in the camps and barracks around Miltenberg. On the 17th July 1958, after passing my Abitur, I completed my classical education. Now, with the grace of God, I wish to become a priest and missionary.’

On the 18th October 1958, Willi began to study philosophy at the White Fathers in Trier. On the 3rd September 1960, he left for Franklin, USA, to begin his novitiate. A year later, he was appointed to our Scholasticate at Eastview, Canada, to study theology. He was well known for his extended ‘fichtas’ (walks). Several times, he got lost in the woods and once he came home with frozen ears, which became as big as the ears of an elephant. On the 25th June 1964, he took his Missionary Oath at Eastview. He was ordained a priest at Horb, Germany, on the 3rd July 1965.
His first appointment was to the diocese of Kasama, Zambia. Before his departure on the 18th December 1965, he followed the pastoral course at Totteridge. Then from January to May 1966, he attended the language course at Ilondola, Zambia, and was appointed thereafter curate of Mulobobola Parish. In the years to come, Willi served in 8 different parishes of Kasama Archdiocese. Most of the time, he lived in Santa Maria parish on the island of Chilubi in Lake Bangweulu. For him, the pastoral work in this remote and lonely place on the island was not an easy task, but with great confidence in God, he mastered everything well. He was a hard worker, practical and pastorally minded. He always treasured good contacts with the local people. One of his main concerns was to help others so that they would learn to help themselves. His attention was primarily directed to the poor and underprivileged. After Vatican II, Willi tried to apply the new possibilities for the renewal of Christian life among the population in his area and as a priority, the parish team established ‘Small Christian Communities’ everywhere. He carried out all his duties and tasks with profound conviction.

From January until September 1986, Willi was on home leave and followed the Jerusalem Bible Course and Thirty-Day Retreat. After his return to Zambia, he was appointed back to the island of Chilubi. In January 1991, he became seriously ill with meningitis, caused by two different malaria viruses. He had to return to Germany for proper treatment, but was back in Zambia again after four months. Since his physical condition was weakened, he received a new appointment to the parish of Kapatu and was sent to Nondo in October 1995. He lived and worked there until April 2006, when the parish was handed on to the diocesan clergy. He himself judged the population of this region as ‘hard-working people and good Catholics.’ The Fathers could bless about 200 marriages every year. ‘The marriages in this area are stable,’ wrote Willi in 1995 and continued, ‘At the outstations, we have introduced prayer leaders everywhere. Every station has a church council and several religious lay movements were established.’


Chilubi island where Willi spent many years

After Willi’s home leave in October 2006 and after the death of Fr. Josef Stumpf, with whom he had been staying at Nondo, he was transferred to Serenje in the diocese of Mpika. It was not easy for Willi to change dioceses and make new friends, but he accepted it with good heart.
Willi always had a good number of ‘irons in the fire’. His concerns were many: justice, peace, fight against corruption, sustainable agriculture, awareness-raising against the Aids epidemic, the problem of witchcraft and sorcery. His assistance for building schools and health centres was much appreciated. He was at all times available and ready to help those who knocked at his door, especially the poor and destitute, as well as those who asked to transport their sick to hospital. The verses of Mt. 25: 35-40 truly applied to him. All this generosity and helping, which derived from a solid Christian conviction, was sometimes a challenge to his community, but everybody respected him in his ways of practising apostolic charity.

On the 10th October 2007, Willi had to return to Germany, suffering from pain in the back. He went to the Medical Mission Hospital at Wuerzburg for examination. There, he was diagnosed with cancer in the lungs and liver. He underwent chemotherapy treatment, but it did not improve the situation. Willi slowly realised the seriousness of his illness and although he was lovingly cared for by his family, he suffered a lot of pain.

Fr. Provincial Detlef Bartsch visited him twice during his suffering and conveyed to him our fraternal union in prayer.
Willi finally died peacefully in Hanau Hospital at 4.30am on the 3rd January 2008. On the 9th January 2008, he was laid to rest in the cemetery at Kahl, a town where one of his sisters lives. At the same time, people in Zambia gathered for prayer and mourned a person who had become their father. ‘He was one of us’, they said.

May the Lord grant his servant eternal peace, who always had great concern for the salvation of all the people who were entrusted to his pastoral care.

Joe Eberle
and Gotthard Rosner