NOTICES BIOGRAPHIQUES
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Frère Léonhard Hutter
(Frère Marien)


1913 - - 2004

Le 22 novembre, après un long dialogue avec son Père Supérieur, le Fr. Leonhard Hutter (Frère Marien) s'est éteint paisiblement, dans la soirée, à quelques semaines de son 92e anniversaire. Il était né à Oberriet, dans le diocèse de St-Gallen (Suisse) le 3 janvier 1913.

Qui connaissait vraiment le Fr. Leonhard, même dans sa propre Province ou dans son entourage immédiat ? C'était, dans les dernières années, un petit homme fragile et chauve qui trottinait dans les couloirs, la canne à la main, timide, silencieux, ne paraissant nulle part à son aise, et souffrant d'une surdité qui l'empêchait d'avoir des contacts réguliers avec ses confrères.

Il avait demandé son admission chez les Pères Blancs à l'âge de 23 ans. Il les connaissait car leur maison était proche de la sienne. On ne signale pour lui aucune formation spéciale et il semble que ses études se soient bornées à celles de l'école primaire. C'est du reste, seulement chez les Pères Blancs qu'il deviendra un agriculteur avisé et plus tard, un cordonnier.

Que connaissait-il de l'Afrique ? Peu de choses ! Car après une formation et un service de réfectoire à Maison-Carrée, c'est en Suisse qu'il séjournera et travaillera toute sa vie, passant de maison en maison selon les besoins des communautés qui apprécieront ses services et son dévouement. Il est aussi vrai que, durant toute son existence, il eut des difficultés à se plaire en un lieu stable.

Il pouvait facilement céder à une morosité passagère. Mais il était aussi très sensible aux encouragements et très attentif aux directives de ses supérieurs. Et quand une tâche lui était confiée munie d'indications nettes et précises, il pouvait s'adonner avec zèle et minutie à ce qu'on lui demandait. A Lucerne, par exemple, quand on le mit en charge du dossier des adresses, il fit un travail énorme et d'une exactitude dont peuvent témoigner encore aujourd'hui les notes manuscrites et parfaitement calligraphiées qu'il a laissées.

On remarque deux points importants dans sa vie : sa piété faite de simplicité et de régularité, une dévotion qui a su dominer tous les tumultueux et secrets remous de son cœur et qui l'a aidé à maintenir le cap dans la direction voulue par Dieu ; et, autre point, sa générosité envers son prochain. Qui le savait ? Son porte-monnaie aussi bien que son compte chez l'économe de la Province pourraient nous apprendre bien des choses, car ils étaient trop souvent désespérément vides.

Son Père Provincial qui aimait à le rencontrer en privé à cause de sa surdité rendant toute conversation pénible, confesse qu'il a passé de très bons moments à dialoguer avec lui. Il a été surpris de son ouverture de cœur et très édifié par ces contacts faits de candeur et de profonde piété.

Le Frère Leonhard lui avait confié que chaque jour il demandait à Dieu de le rappeler à Lui, s'étonnant un peu que son Seigneur soit aussi sourd que lui-même.Aujourd'hui, sa requête a été exaucée et nous avons foi qu'il a reçu la vraie récompense promise au bon serviteur fidèle.

Tiré d'un dialogue
avec le Frère Leonhard

Je suis fini. Je suis tout cassé, en petits morceaux. Ce monde ne me dit plus rien. Je n'attends plus qu'une chose : que Dieu vienne me chercher. J'ai assez vécu. Je sais qu'en Lui, j'aurai le repos et ne serai pas déçu. Je ne me plains pas et je ne veux pas attirer sur moi plus d'attention que je n'en ai besoin.. J'aimerais que ce soit ma vie qui parle à Dieu et non pas mes paroles. Ma foi est dans mon abandon entre les mains du Seigneur. Mais ce n'est pas de la résignation, car le soir je dis : "Merci, Seigneur, pour cette journée que tu m'as donnée." C'est de la confiance dans la volonté de Dieu. Dans mes prières solitaires, je répète souvent les mots de saint Thomas : " Seigneur et mon Dieu !"






Père Benito Undurraga

1945 - - 2004
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Benito est né le 7 août 1945 à Yurre (Pays Basque, Espagne). Son enfance est marquée par la vie de village près de ses parents cultivateurs et de ses sœurs et frères. Dernier né de la famille, il a l'âge de ses neveux et nièces. Il entre au séminaire de Derio (Bilbao) où il fait ses études secondaires et philosophiques.

Après deux mois à l'Africanum de Logroño en 1965, il part pour le noviciat à Gap. Il étudie la théologie à Eastview (Canada) et le 24 mai 1969 y fait son Serment missionnaire. Le 28 mai 1970, il est ordonné prêtre dans l'église de son village natal. Il reçoit sa première nomination pour le Burkina où il travaille en paroisse. De 1973 à 1975, il fait des études de spiritualité à Rome, à la Grégorienne.

De 1978 à 1982, il est nommé à l'Africanum de Madrid. Après un retour au Burkina, il est envoyé dans la deuxième équipe M. Afr. du Niger, à Dogondoutchi, de 1985 à 1994. Il devient alors Provincial d'Espagne. Au Chapitre général de 1998, il est élu Assistant Général. Il venait de quitter Rome après le dernier Chapitre, quand la mort le surprend à Madrid dans la nuit du 11 au 12 juillet 2004.

En guise de notice, à côté des bionotes, nous ne présentons que quelques-uns des nombreux témoignages envoyés au Provincial d'Espagne et qu'il nous a communiqués. Quelques lignes parlent de l'action de Benito. Les confrères se sont interrogés sur son être. Qui était Benito ?

Communiqué du Provincial d'Espagne, Juan Manuel Pérez Charlín, après le décès de Benito :
Avec un cœur plein d'amertume à cause du départ inattendu de Benito vers la maison du Père, je veux vous communiquer quelques détails sur sa mort. Benito est arrivé à Madrid le 26 juin, venant de Rome. Avant d'aller en famille, il est resté à la maison provinciale pour des examens médicaux. Il disait que sa voix lui résonnait dans la tête quand il parlait. Le docteur lui prescrivit des médicaments et lui dit de se faire examiner pour une éventuelle sinusite. C'est ce qu'il fit le 7 juillet, jour de la San Firmin. Il attendait pour revoir le docteur.

On le sentait fatigué et sans entrain. Il parlait peu et restait en chambre préparant une retraite qu'il devait donner en Tunisie aux Petites Sœurs de Jésus. Dans la nuit du samedi au dimanche, il tomba du lit en faisant un grand bruit. Quand Augustin Arteche l'interrogea le lendemain, il répondit qu'il ne se souvenait de rien. Dimanche matin, ne le voyant pas au petit-déjeuner, Augustin alla dans sa chambre et il le trouva en train d'écrire. Benito dit qu'il n'avait pas envie de manger et il ajouta: "-tu me trouver mort?". C'était le 11 juillet, fête de saint Benoît (Benito).

Le lendemain, lundi, son absence au petit-déjeuner n'étonna personne. Tous pensaient qu'il se reposait. Au moment du repas de midi, ne le voyant pas, Gonzalo Estremera est monté à sa chambre et l'a trouvé mort sur son lit. Il semblait dormir. Vous pouvez-vous imaginer le choc, la stupeur suivie d'une peine immense.

Nous avons appelé la police qui fit venir le médecin légal. Son corps a été transporté à l'Institut légal d'anatomie pour l'autopsie qui confirma nos hypothèses : Benito a été emporté par un infarctus du myocarde. Il avait une cœur trop grand qui pesait 730 g (au lieu des 300 g habituels). Une nièce et un neveu accompagnés de leurs conjoints sont venus à Madrid pour prendre sa dépouille et la convoyer à Yurre.

L'Eucharistie et l'enterrement ont été célébrés le mercredi 14 juillet, à 7 heures du soir. Sa famille, de nombreuses personnes du village, des confrères, des prêtres diocésains et quelques Sœurs missionnaires étaient présents. Les funérailles ont été présidées par Miguel Larburu qui venait d'arriver d'Algérie. Dans son homélie, Miguel a commenté le texte que Benito avait écrit comme résumé de ses six années d'Assistant Général à Rome : "'est ce que je mets dans mes valises au moment du départ ?" (Vous trouvez ce texte dans le Petit Écho 2004/3). Ce texte a été repris dans plusieurs bulletins M. Afr. car il a toutes les qualités d'un testament spirituel. Tous ceux et celles qui ont connu Benito peuvent le retrouver en profondeur dans cet écrit.

De José Manuel Madruga, missionnaire de l'Institut espagnol des Missions étrangères (IEME) :
J'ai reçu avec surprise hier la nouvelle de la mort de Benito, qui fut pour moi, ces derniers années, un compagnon de route et de rêves missionnaires. Il n'y a pas longtemps nous cheminions ensemble dans les rues de Paris où je me trouve pour le moment. C'était lors de la réunion internationale des Instituts missionnaires.

Hier soir, en apprenant la nouvelle, j'ai été troublé. Il n'est pas facile de comprendre la disparition de Benito dont nous avions besoin pour accompagner la Mission d'une riche réflexion grâce à une pensée dont il renouvelait sans cesse les perspectives par ses lectures, ses visites, ses échanges avec de nombreux missionnaires en des contextes si divers. Il est toujours temps de semer. C'est la Mission. Mais Benito a été appelé à être semence, à se semer dans le sillon.

De Yago Abeledo, M. Afr., Kenya, ordonné prêtre en 2004 :
Benito, ailleurs, autrement, toujours vivant ! Un confrère de grande valeur pour remplir des responsabilités importantes. Discret et, à première vue, un peu timide. Une intelligence pénétrante, une tête bien remplie, un jugement avisé pour comprendre, contourner et évaluer des situations complexes.

Esprit circonspect et pondéré, pacificateur et patient face à n'importe quelle situation. Homme d'écoute. Par tempérament et par caractère, il n'aime pas trop extérioriser ses expériences. Écrivain au style coulant, discret et sobre, plein d'imagination, incisif, original et agréable. Penseur engagé, serviteur fidèle, heureux dans sa peau de Missionnaire d'Afrique. Bien centré dans son idéal et présumant chez les autres les mêmes attitudes.

Démarche tranquille, simple et affable. N'élève pas la ton, voix douce, bien timbrée et claire. Dans n'importe quelle chorale basque il aurait été mis immédiatement parmi les voix hautes. Exigeant avec lui-même avant de l'être avec les autres. Généreux et patient. Une grande et solide vision en spiritualité biblique, théologique et missionnaire.

Homme de témoignage, de silence, de contemplation. Ouvert au monde et en communion avec lui. Homme incarné. Depuis des années, touché de façon vitale par le témoignage missionnaire des cercles de spiritualité de Charles de Foucauld. Il voyait le monde moderne sans trop d'idéalisme comme s'il en connaissait déjà le lendemain quand les eaux agitées auront retrouvé la tranquillité et quand règnera la paix.

Maintenant, ayant fini son travail dans les hauteurs de Rome (la montagne où Jésus nous choisit) il s'apprêtait à descendre dans la plaine (là où Jésus nous envoie) à Tizi-Ouzou, Algérie, où il y a dix ans furent assassinés quatre confrères missionnaires. Il était déjà prêt à partir, léger d'équipage, car il n'y allait pas pour donner mais pour recevoir.

Recevoir, non pas pour garder dans des boîtes ou dans les coffres. Recevoir en vivant la communion. Il l'avait si clairement dit à la fin de son service au sein du Conseil Général : "e porte ce que j'ai appris. dans mon bagage pour la mission." Je pense trouver dans cet e-mail de Rome son adieu et son testament: " vais en Algérie. On m'a dit que Dieu vit et aime là-bas. Je vais voir quel est son visage pour continuer à manifester l'amour qu'il a aussi pour moi dans ce pays."

En cherchant le fil conducteur d'un cheminement si bien réussi, nous sommes conduits à nous rappeler la délicatesse de Benito, sa sensibilité de jugement, sa cordialité respectueuse, sa mémoire discrète et sincère. Il avait un cœur habitué à s'élargir pour accueillir plus de personnes et de situations de vie : "tant de rencontres avec des confrères chez qui j'ai pu apprécier et parfois admirer la qualité du don de leur propre vie aux autres". Le 'Yago de mi corazon', répété dans ses lettres, n'est pas le signe de l'ardeur d'un moment. Cela venait de plus loin, de plus profond.

De Josep Frigola, M. Afr., Niger :
Benito a été et restera un monument. Il convient de le regarder de bas en haut d'en faire le tour pour mieux apprécier sa personnalité. Un rocher invite toujours à contempler son imposante présence, sa solidité et le mystère qu'il cache. Benito était un vrai rocher d'humanité et de foi. Ceci dit, je préfère m'adresser à lui directement. L'envie l'emporte de reprendre les échanges de nos premières années d'aventure dans la mission au Niger. Ce doit être aussi le besoin que je ressens de lui parler, de me parler, de nous parler...

Main celebrant, Matin de Pâques 2004

Hola, Benito! Reçois le bonjour d'ici bas et les salutations de ce pays où tu t'es déjà pas mal exercé à mourir et à ressusciter. Tu te souviens, nous rentrons dans la vingtième année de notre arrivée à Dogondoutchi (premier septembre 1985). Comme le temps passe! Oui, je nous revois arriver au Niger. Voilà trois missionnaires chevronnés, chargés du savoir et d'un savoir-faire pastoral comme 'pas possible'. Venant du Burkina et du Burundi, nous arrivions au Niger, surpris quand même, et pas mal démunis devant un nouveau contexte humain et ecclésial. Nous avons entamé alors une période de sévère noviciat.

Tu nous as aidé à progresser dans le savoir-être missionnaire. Pas facile. Être témoin, c'est aussi agir. Devant chaque nouvelle situation, confrontés aux petits et aux grands problèmes, alors que nous cherchions surtout quoi faire, tu as eu l'idée de lancer une toute petite question, innocente en apparence: " faire?" Paf! La solution efficace et immédiate qu'on croyait avoir trouvée tombait par terre. Au bout d'un certain temps, ce comment faire, partie indissociable du comment être, est devenu un refrain pour nous tous. Tu nous as appris à le chanter au rythme du tam-tam de Jésus.

Plus tard, quelque peu rôdés déjà en tant qu'équipe et pas mal frottés à la nouvelle réalité, nous avons essayé d'identifier notre visée missionnaire. En 1985 et au Niger, à quel type de mission étions-nous appelés? Pas facile. Un de tes derniers combats, en ce sens, tu l'as livré au Chapitre général, tout récemment, au sein de la commission " mission". Ah, mon vieux, c'est là que chacun fonctionne avec ses yeux, ses oreilles, sa bouche, son cœur, ses mains et ses jambes (selon ta manière de méditer et de faire la catéchèse). J'ajoute aussi 'avec ses tripes', car c'est à ce niveau que nous étions questionnés et finalement engagés.

Nous voyions bien que le changement désiré serait lent, long et lointain. Bien sûr, un même feu continuait de nous réchauffer intérieurement (cf. Emmaüs). Mais nos options concrètes étaient parfois contrastées et divergentes. Les tiennes prenaient corps dans le sens de " m'installe pour dix ans, je reste surtout au centre, je regarde, j'écoute, j'accompagne..." Tu as béni, quand même, ma soif de visiter les villages, de rester à l'affût de nouveaux signes, de découvrir la communauté humaine en deçà et au-delà de la petite communauté chrétienne qu'on nous avait confiée. Certes, tu as respecté nos initiatives mais, manifestement, la mission missionnante ne semblait pas beaucoup faire vibrer tes cordes.

Benito, le temps et le Maître de la vigne permettent au vin de se décanter. Au long de toutes ces années, j'ai fini par graver dans mon esprit une image qui m'apparaît assez révélatrice de ce que tu as été parmi nous. Je te vois en train de participer au conseil hebdomadaire ou à une réunion de confrères, peu importe. Tu es bien assis avec un livre ou des documents en main. Les suaves bouffées de ta proverbiale pipe invitent au calme et à la réflexion. D'emblée, tu fais de l'écoute et du silence une loi sacrée. C'est ta force et ton refuge. Pour certains, cela peut peser pendant un moment.

On dirait, parfois, qu'il y a une sorte de blocage. Mais, il faut s'y attendre, tes réflexions et tes synthèses finissent par sortir. La plupart du temps, elles éclairent. Souvent, elles interpellent. De temps à autre, elles déstabilisent. Oui, je devine ton sourire sous ta barbe qui me dit: "Éclate de rire, si tu en as envie!"

J'ose te demander encore un service. Maintenant que ta mission est accomplie et que tu te trouves à la source de la Mission, essaye de te débrouiller pour nous aider un peu seulement. Je suppose que le système "" n'est pas interdit au ciel? Au contraire, il devrait y être plus performant. Sois ce que tu as été: patience, écoute, accompagnement. Et, s'il le faut vraiment, déstabilise-nous. Sois tout et fais tout pour que nous restions fidèles et touchés d'amour pour les peuples africains. À nous revoir, Benito!

De Jean Longin, M. Afr., alors Régional au Burkina quand Benito vivait là-bas :
Benito est très sérieux au point de vue spirituel. Homme de Dieu toujours en recherche vers une plus grande authenticité de vie spirituelle. Il approfondit sa vie de prière, la rendant plus biblique, et par là il vit une expérience plus grande avec le Seigneur. Il s'agit d'une expérience et non pas simplement d'une culture pour mieux connaître ce qu'est la vie spirituelle. Il est également très pris par la vie père blanc. Il a médité la règle de vie officielle, et on sent qu'il désire la vivre jusqu'au bout comme missionnaire. Il est très chaleureux dans sa vie de relation avec les autres, très simple, soucieux des rapports personnels.

Comment le caractériser pour expliquer ses points forts et ses points faibles ? Il semble que sa ligne de conduite est d'éviter qu'un homme ou qu'un groupe ne se referme sur lui-même. Pour cela, il fait sauter les sécurités faciles. Par des questions, il déloge une personne ou un groupe du point où il s'est fixé et il l'empêche de s'installer. Il s'engage lui-même dans cet axe et il y entraîne les autres. Pour tout homme, pour une communauté, pour l'Église, l'ennemi vient du dedans (se refermer sur soi-même) avant de venir du dehors.

Un exemple : l'heure est aux communautés chrétiennes de base, à donner des responsabilités, et Benito est d'accord avec cette orientation, mais il relativise cette tendance, car on risquerait d'en faire un absolu, un nouveau Dieu. Le fait de voir que beaucoup de confrères s'enferment sur eux-mêmes, sur leurs idées traditionnelles ou progressistes, est pour Benito une grande souffrance. Il ne peut tolérer cette idolâtrie des idées. L'Église, dont les structures contredit le message, est aussi une grande souffrance pour lui. Avec cet état d'esprit, comment se comporte-t-il avec les autres, spécialement les confrères ?

Si des confrères 'à forte personnalité' entrent dans les vues de Benito, il y aura un approfondissement spirituel et humain du groupe, tout en relativisant ce qui est trop tranchant chez lui ou chez eux. Si les confrères ne le suivent pas, alors Benito les laisse à eux-mêmes et il n'y a pas de possibilité de progrès. Mais les relations fraternelles sont maintenues. Quand une question de justice entre en jeu, alors il est intraitable et ne craint pas d'intervenir, quitte à briser une amitié.

Benito respecte les confrères de 'moyenne personnalité' et emploie la dialectique ou le paradoxe pour les faire réfléchir. I1 est patient et avec le temps on tombera dans une des deux situations décrites ci-haut.

Je pense maintenant à des confrères qui sont dévoués, généreux, apôtres, mais à la recherche de stabilité, de sécurité, qui ont peur de se remettre en question. Alors dans ce cas, Benito peut se raidir. Un jour, Benito s'est opposé à un confrère et lui a dit : " ne pouvons pas collaborer ensemble, nous n'avons pas la même foi". Pourtant, Benito est un homme droit qui n'admet pas le pharisaïsme et qui sent que la vérité n'est pas monolithique. Il recherche la vérité, sachant qu'on ne la possède jamais. Il est respectueux des gens et il craint que l'Église n'utilise les hommes pour elle-même. Il voudrait que l'Église soit pour le bien des personnes. Benito est à l'aise et révèle sa grande valeur avec des adultes en recherche. Il peut mûrir avec les échecs, car il a bien ressenti comme un échec son temps comme supérieur.


9 Mai 2004: jardin de la MG, à la veille du Chapitre. Cigare et profil à la Castro!

De François Richard, Supérieur Général de 1998 à 2004.

Benito faisait partie de son conseil comme Assistant Général (témoignage à la messe célébrée à Madrid en mémoire de Benito , le 7 septembre 2004) :

Benito était: un chercheur de Dieu, à l'écoute de la Parole, se nourrissant de la Lectio Divina, à l'affût de la présence de Dieu dans les événements. Un assoiffé d'authenticité, de vérité, de justice, d'absolu, qui refusait toute hypocrisie, les demi-solutions, les ambiguïtés que ce soit dans sa vie, dans le monde, dans l'Église. Une personne mal à l'aise dans un monde déjà, mais pas encore, sauvé. De là, sa difficulté à prendre des décisions insatisfaisantes, imparfaites. Il vivait dans une insatisfaction profonde, les choses étant rarement comme il les rêvait.

Mais toujours dans l'espérance, il ne se décourageait pas, il parlait souvent de construire, renouveler, progresser, faire un pas en avant. Dans notre équipe, il a souffert car affronté au réel dans ses limitations et ses ambiguïtés. Mais, présence stimulante pour nous aider à approfondir, à clarifier, à mieux cerner les enjeux, à préciser les solutions.

De Claude Rault, M. Afr.évêque au Sahara, alors Provincial du Maghreb :
Lors du dernier Chapitre, nous avons beaucoup travaillé ensemble puisque nous étions dans le même groupe de travail. Nous nous sommes côtoyés, affrontés, mais toujours bien entendus, dans un climat de simplicité et de fraternité. Dans notre groupe, Benito était le sage. J'ai apprécié chez lui son esprit évangélique, direct, sans détours. Il nous obligeait sans cesse à revenir à l'essentiel, sans jamais imposer son point de vue.

À la fin de l'année dernière, il avait demandé à venir nous rejoindre en Algérie. Pour la communauté de Tizi Ouzou et pour la Province du Maghreb, il offrait sa collaboration et sa présence fraternelle. Il attendait ce moment avec une certaine impatience. Et nous l'attendions aussi.

De Jesús Salas, M. Afr., Rome :
Combien de temps n'ai-je pas passé à parler avec Benito et combien de thèmes n'avons-nous évoqué, examiné, discuté et approfondi ensemble! Combien d'heures nous sommes-nous promenés dans les rues de Rome entretenant des conversations stimulantes tant pour l'esprit que pour le cœur !

Avant les six dernières années passées ensemble à Rome, nous nous étions connus en Espagne et à Rome, mais ce fut à Jérusalem pendant la session biblique et la retraite de 30 jours que j'ai eu la chance de mieux le connaître et de profiter de la richesse de sa pensée et de la fidélité de son amitié. Celle-ci a duré jusqu'à sa mort et se prolonge au-delà d'elle.

Avec Benito, nous avons beaucoup échangé sur l'Église et ses contradictions, sur la Mission, passée et actuelle, et sur la difficile et radicale situation de choix dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Nous avons parlé de vie spirituelle et des options authentiquement évangéliques, du monde moderne avec ses chances, ses richesses, ses ambiguïtés et ses impasses. Nous avons parlé de la vie et de la mort, du mystère de la personne humaine, de sa grandeur et de sa faiblesse.

Benito pouvait paraître quelque peu distant, insensible, enfermé dans ses jugements intransigeants, en apparence définitivement faits. La vérité est tout autre: Benito était un homme de cœur, en perpétuelle recherche d'une vérité toujours plus grande et autre et en conséquence, il était un homme ouvert.

Il avait certainement son orientation bien précise maintenue avec sincérité, radicalité, et le désir de vivre le réel dans la fidélité aux éléments de vérité que son esprit avait découverts. D'habitude s'il péchait par la radicalité de ses jugements, souvent, j'en suis persuadé, il voulait par là stimuler la réflexion. La diplomatie et la politique des petits pas lui donnaient l'impression de tergiversations, si non de trahisons à l'égard des idéaux, surtout s'il s'agissait de problèmes touchant la justice, la paix ou la rencontre entre les religions.

Dans le dialogue, il visait toujours à l'étape finale et, souvent, ne pouvant pas changer la réalité présente, il était tenté d'abandonner un essai de changement progressif.
Benito possédait un esprit intuitif, non raisonneur. Il était un grand émotif malgré son apparente indifférence.

Il était détaché des choses et, seulement en apparence, des personnes. Il était sobre dans son avoir et ordonné dans ses idées. Parmi ses caractéristiques, il faut compter certainement son honnêteté intellectuelle. Il aimait résumer ses pensées dans un journal spirituel quotidien qu'il griffonnait sur des fiches ou dans un cahier. Il appréciait la pensée des autres. Il recevait beaucoup de courrier et a abondamment utilisé l'e-mail ces dernières années. Il possédait une grande capacité de lecture, articles et livres, et une mémoire extraordinaire pour retenir les idées principales. Très intelligent, il exprimait sa pensée avec une certaine difficulté, probablement à cause de sa complexité.

Il était convaincu de la richesse de la Parole de Dieu et il voulait réellement que les valeurs évangéliques passent dans la vie. Il était un esprit libre et libéral quant aux formes, fidèle à une prière centrée sur la lecture et la méditation assidue de la Parole de Dieu.

Les éléments mis en relief par François Richard, lors de son témoignage sur Benito à l'occasion de l'Eucharistie célébrée à Madrid le 7 septembre dernier, décrivent et synthétisent très bien la vie de notre ami et confrère: Benito était un vrai chercheur de l'Absolu, bien conscient de l'imperfection de notre situation temporelle, mû par un grand désir de sincérité et de cohérence et, à cause de cela, peu adapté à notre monde réel.

Il souffrait de la situation de l'Église, du monde et de notre Société missionnaire. Si d'une part il se réjouissait des signes positifs qu'il rencontrait chez les individus, les situations et les cultures, d'autre part il supportait difficilement la médiocrité, les incongruités, et surtout les faussetés. Ceci pouvait parfois le freiner personnellement ou devenir un frein pour l'action communautaire.


Benito sous un manguier, près du fleuve Niger, Sebininkoro, Mali 1993 (photo Jimi)

Le Seigneur l'a appelé quand nous ne nous y attendions pas. Nous avons perdu un grand ami et un confrère de valeur. Nous reste la consolation de savoir que la personne va au-delà du temps et que les relations authentiques sont pour toujours.





Père Jan de Bekker

1938 - - 2004
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Jan est né le 8 février 1938, à Rosmalen près de Bois le Duc (Pays-Bas). Il est l'aîné de ses deux frères Pères Blancs: Jozef en Côte d'Ivoire et Piet au Ghana. Il fait ses études secondaires à Sterksel et Santpoort et sa philosophie à St-Charles Esch, de septembre 1955 à juillet 1957. En septembre 1958, il rejoint le noviciat à 's Heerenberg puis il fait sa théologie à Heverlee, de septembre 1959 à fin juin 1962.

Le 1er juillet 1961 il devient Père Blanc à Heverlee par son Serment dans la Société des Missionnaires d'Afrique et le 29 juin 1962 il est ordonné prêtre à Breda, aux Pays Bas.
Six mois après son ordination, après avoir fait les cours de pastorale pendant trois mois à Mours, Jan part à Bunia au Congo. Il est nommé à la Mission de Jiba où il fait ses premières armes. Un an plus tard, il est nommé à Drodro, à 80 km au nord de Bunia pour s'occuper de la paroisse et de l'École des moniteurs.

Dans les années soixante la mission et les missionnaires passaient par des temps difficiles. Jan et les confrères de Drodro sont mis en résidence surveillée dès le 30 octobre 1964. Profitant d'une relâche de surveillance de la part des Simbas, ils tentent de fuir en brousse pour s'y cacher mais ils sont bien vite repris et 18 novembre 1964 emprisonnés à Fataki où Jan est menacé de mort. Il ne fut pas placé devant un peloton d'exécution, comme certains prétendent. Mais comme Jan le racontait par la suite, un soldat rebelle l'ayant menacé de mort, Jan avait donné sa montre au cuisinier. Il pensait n'en avoir plus besoin. Mais un autre rebelle, d'un grade supérieur, avait ensuite annulé l'ordre d'exécution. C'est ainsi que Jan fut relâché au dernier moment. Le 4 décembre 1964, tous les confrères et Sœurs sont libérés et rapatriés. Jan rejoint les Pays-Bas pour se refaire une santé, physiquement et spirituellement.

Jan ne manquait pas de courage, puisque après six mois de repos, le 15 juillet 1965, il se portait déjà de nouveau volontaire pour reprendre la route de l'Afrique centrale. Cette fois-ci il fut nommé au petit séminaire de Fataki. Le 5 septembre 1970, il est nommé vicaire à la paroisse de Vieux Kilo et se charge aussi le l'économat de l'école normale.

Le 5 septembre 1971, il devient directeur du collège de Bunia. Jan est un confrère rempli de qualité, en particulier celles de l'accueil, du sourire et des relations. Il est très efficace dans le domaine matériel. Il se fait des nombreux amis. Bon footballeur il organise de matchs entre étudiants et professeurs, invitant les Grecs de la ville à se joindre à l'équipe des professeurs.

Au moment de la zaïrianisation, Mobutu remplace les directeurs religieux par des laïcs. Jan reste comme technicien, mais il n'y voyait plus très clair. Trop de magouilles ! Il préfère alors quitter Bunia. Au mois de mai 1975, il quitte donc le Zaïre disant qu'il voulait aller visiter des amis au Rwanda.

Décidé à ne plus retourner au Zaïre, il demande une nouvelle affectation dans une autre région. Il désirait commencer un service pastoral car depuis son arrivée en Afrique il avait toujours travaillé dans l'enseignement, avec beaucoup de succès et de dévouement. Sa préférence va au Rwanda, mais il était prêt à aller ailleurs.

C'est ainsi qu'il est nommé au Rwanda, dans le diocèse de Kigali. Il fait le stage de langue au CELA de septembre 1975 au 15 mars 1976, puis est affecté à la paroisse de Rulindo comme vicaire. Mais pas pour longtemps car on fait appel à ses compétences et son savoir faire comme fondateur du petit séminaire de Rulindo. Il en sera le premier recteur. Au mois de septembre 1977, il est rapatrié d'urgence en Europe et subit l'ablation d'un rein. Il revient à Rulindo en décembre de l'année suivante.

Au mois de juin 1980, on lui demande de prendre en charge le centre pastoral de Kigali.
Il part en congé normal et à son retour, le 1er septembre 1981, il est nommé économe diocésain à la procure de Kigali. Comme économe général, il inspire immédiatement la confiance et il fait beaucoup pour le bon esprit dans le diocèse. Il se montre très efficace en finances et mene sa barque comme il l'entend. Homme de décision, il a tendance à en prendre d'importantes seul, quitte à recourir immédiatement à l'évêque s'il rencontre des ennuis. Ses énormes qualités de gestion font qu'il se lance dans le commerce. Il y est poussé par la nécessité de trouver des ressources pour le diocèse. En même temps, cela rentre très bien dans ses cordes ! Il éponge les nombreuses dettes du diocèse et réussit à faire des bénéfices assez étonnants chaque année.

Lors de la nomination de Jan à l'économat, l'évêque avait promis de lui donner dans les trois ans un adjoint rwandais. Mais où le trouvera-t-il? Jan se rend compte qu'il est en train de compliquer la situation en rendant sa succession difficile. Cependant il continue à augmenter le chiffre des affaires et à réussir des bons coups.

Il part en congé en 1987 et suit la session-retraite de Jérusalem qui commence fin septembre 1987. À son retour au Rwanda, en janvier 1988, il retrouve le ministère paroissial avec plaisir, vicaire à Rulindo de janvier 1988 à juillet 1989, puis curé à Nyagahanga, diocèse de Byumba jusqu'en septembre 1991. Il est élu conseiller régional en juillet 1991. Après le décès du Père Roland Meulders de Fataki, Zaïre, le Régional fait appel à Jan pour venir renforcer le poste. Jan accepte immédiatement. C'est ainsi qu'il retrouve la région de ses débuts. Mais ce séjour à Fataki sera de courte durée, à peine une année. En effet, la Région avait proposé à l'évêque la transmission d'un des deux postes en pays lendu. L'évêque décide, lui, de reprendre les deux postes, Drodro et Fataki.

Jan décide alors de retourner au Rwanda et y est nommé le 1er octobre 1992. Il devient vicaire à la paroisse de Rushaki, diocèse de Byumba. Très vite cette paroisse se transforme en un énorme camp de déplacés et de réfugiés. Jan y vit avec Walter Gherri, Robert Defalque et Joaquin Vallmajo. Peu de temps après, notre confrère Joaquin est emmené et disparaît. De nouveau toute la population doit s'enfuir à cause d'une attaque venue de l'Ouganda et de la prise du pays par le Front patriotique rwandais (FPR).

Après un congé de maladie, au mois de septembre 1993, Jan prend en charge la coordination de l'action sociale. Il organise la distribution de l'aide humanitaire dans les camps de réfugiés. Suite aux troubles et aux massacres de 1994, il est évacué vers les Pays-Bas en avril. Le 28, il est décoré Chevalier de l'Ordre Orange Nassau par la reine Béatrix.

Jan ne manque pas de courage et dès que l'occasion se présente, il repart de nouveau au Congo. Le 1er juillet 1994, il est nommé Régional de l'Ituri. Il rejoint Bunia le 6 octobre 1994. Au mois d'octobre 1995, il rentre aux Pays-Bas pour raison de santé, mais reprend deux mois plus tard ses fonctions. Le Congo connaît les premières tensions entre Lendu et Hema. En 1996, Jan participe au conseil plénier de la Société. Pendant son absence de Bunia, la première guerre de la rébellion éclate. À son retour du conseil plénier et après un court passage en famille, Jan fait une visite au Rwanda pour essayer de retrouver Joaquin Vallmajo, mort ou vivant. Après de multiples recherches, non sans danger, Jan doit se rendre à l'évidence : Joaquin est mort et l'on ne pourra jamais trouver son corps. De retour à Kampala, Jan essaye de rejoindre Bunia. Mais il n'y a plus aucun avion ni 'petit porteur' qui ose atterrir en Ituri.

Dès le mois de décembre tous les confrères de l'Ituri sont obligés de fuir la guerre. Jan, depuis Kampala, est d'un grand secours pour organiser le rapatriement des confrères. Mission accomplie, il rejoint l'Europe le 29 décembre 1996. Depuis Bruxelles, il organise plusieurs rencontres de tous les confrères qui avaient dû fuir l'Ituri. Ensemble avec le Provincial de Belgique et les responsables de Rome, Jan essaie d'aider et de soutenir chacun des confrères, et tout le groupe à la fois, qui se trouvent en Europe. Le départ forcé avait causé énormément de douleur, sans parler des atrocités vécues et des traumatismes suite aux violences.

Cinq mois plus tard, le 9 juin 1997, Jan est frappé d'une attaque d'apoplexie. Suite des troubles et des tensions vécues? Incompréhension et insinuations malveillantes à son égard ? Jan est trop honnête et délicat pour en parler. Mais le fait est que cette maladie nécessite des soins intensifs. Il ne lui faudra pas moins de quatre ans pour remonter la pente. Tous ont reconnu le courage merveilleux de Jan qui a dû réapprendre à parler, écrire et lire.

Les Supérieurs ne jugeaient pas opportun pour Jan de retourner au Congo étant donnée la situation de guerre. C'est pour cela que l'on propose en août 2000 de l'envoyer à Kampala en Ouganda, d'où il pourrait voir comment se mettre au service des nombreux réfugiés rwandais. Mais de nouveau Jan doit rentrer aux Pays-Bas pour raison de santé. C'était au mois d'octobre 2001.

Ce n'est que le 14 février 2002 que Jan réussit à s'installer au Congo, à Aru, diocèse de Mahagi, comme vicaire. Au mois de juin 2004, il revient aux Pays Bas pour un congé régulier et en repart, reposé et heureux de retourner une fois de plus vers l'Afrique.

Le 1er novembre 2004, fête de la Toussaint, le drame se produit: de bon matin, autour de huit heures, Jan prend sa mobylette pour aller faire quelques courses en ville, avant que les paroissiens n'arrivent en nombre pour les services religieux. Tout à coup, c'est la collision de plein fouet avec une grosse moto. Jan est terrassé, inconscient. On le transporte d'urgence au dispensaire d'Aru. Le docteur ne pouvant rien faire pour lui en ce moment décide de l'envoyer d'urgence en Ouganda pour soins intensifs. Alors que les Sœurs Canossiennes préparent le voyage, Jan s'enfonce dans le coma. Avant même que la voiture ne prenne la route, il rend l'âme pour se joindre désormais aux multitudes de tous les saints au ciel.

Aussitôt, les confrères d'Aru ont téléphoné à Dongen aux Pays-Bas pour avertir le Provincial du décès de Jan et transmettre la triste nouvelle à sa famille en Europe et à ses deux frères M. Afr., Josef en Côte d'Ivoire et Piet au Ghana.

L'inhumation a lieu le 2 novembre, jour de la commémoration des défunts.
L'Église du Congo perd en Jan un très vaillant missionnaire. Les Pères Blancs pleurent un frère. Jan est un exemple de travail et de dévouement. Il s'est donné cent pour cent à la Mission, aussi bien dans l'enseignement que dans les paroisses, comme Régional que dans l'action sociale et caritative.

Luc de L'Arbre

Moto sur une route près de Mahagi  au Congo RD


PROFILES
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Leonhard Hutter
(Brother Marien)

1913 - - 2004

After a long conversation with his Father Superior, Brother Leonhard peacefully passed away in the evening of the 22nd November, a few weeks before his 92nd birthday.

Who was Brother Leonhard? Who in the Province or in his immediate family circle really knew him? In latter years, he had become a balding, fragile little old man who shuffled about the corridors, walking stick in hand, timid, silent, looking not much at ease anywhere and suffering from serious deafness, preventing him from regular contact with his confreres.

True, but what about right at the beginning? He asked to join the White Fathers at the age of 23. He knew them, since his home was near theirs. No special training had been arranged for him and it seems his studies remained at the level of primary school. What's more, it is only in the White Fathers that he would become a wise farmer and later a shoemaker.

What of Africa? What did he know of it? Not a lot! After his training and refectory duties in Maison-Carrée, he would spend the rest of his life and work in Switzerland, going from house to house according to the needs of the communities that appreciated his services and his dedication. It is true also that during his life he had problems staying in one place, as after some time in a community, he expressed the wish to be moved elsewhere or even to join another Congregation. Was this an escapist dream? Was it envy of deeper religious fervour? Was it boredom with a monotonous lifestyle? It is true he could easily lapse into temporary melancholy.

However, he was also very sensitive to the encouragement and attentive to the directives of his Superiors. Whenever a task was confided to him along with clear and precise instructions, he would give himself with painstaking zeal to whatever he had been asked to do. In Lucerne, for example, when he was put in charge of the list of addresses, he did a tremendously precise work with the notes still to be seen today, written in perfect calligraphy standing as a tribute to his skill.

We need to underline two points. One is his simple and regular piety, a sense of devotion that enabled him to overcome all the tumultuous and unspoken stirrings of his soul and that helped him to maintain his bearings in the direction of God's will. The second point we need to mention is his generosity to his neighbour. Who knew about it? His wallet, as well as his account with the Provincial Treasurer, could tell us a few things, as they were both often empty.
Leafing through this life full of little nothings, there are great things to uncover.

Father Provincial, who preferred to meet him in private due to the problem of hearing, spent some good sessions in discussion with him. He was surprised by his openness of spirit and much edified by the communication he could make with candour and deep piety. Brother Leonhard confided to him that he asked God to call him to Himself every day, a little astonished that the Lord seemed to be just as deaf as he was! Today, his request was granted and we are sure that he will receive the true reward promised to a good and faithful servant.

From a dialogue
with Brother Leonhard

I am finished. I am all broken, in little bits. This world means nothing more to me. I am only waiting for one thing, that God will come and fetch me. I have lived enough. I know that in him I will have peace and will not be disappointed. I am not complaining and I do not want to draw more attention to myself than necessary. I would like my life to speak to God, not just my words. My faith is in abandoning myself into the hands of the Lord. But it is not resignation, for in the evening I say "Thank you Lord for this day you have given me." It is trusting in the will of God. In my private prayers, I often repeat the words of St. Thomas, "My Lord and my God."





Father Benito Undurraga

1945 - - 2004
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Benito was born on the 7th August 1945 in Yurre, in Spain's Basque country. His childhood was characterised by village life in the company of his farming parents and his sisters and brothers. As the last-born of the family, he was ages with his nieces and nephews. He joined Derio seminary in Bilbao where he did his secondary and philosophy studies. After two months at the Logroño Africanum in 1965, he set off for the novitiate in Gap. He studied theology at Eastview (Canada) and on the 24th May 1969 he took his Missionary Oath there.

On the 28th May 1970, he was ordained a priest in his home parish. His first appointment was for Burkina Faso where he was in parish work. From 1973 till 1975, he studied spirituality at the Gregorian in Rome. From 1978 till 1982 he was appointed to the Africanum in Madrid. After returning to Burkina Faso, he was sent to Dogondoutchi in Niger as a member of the second M.Afr community, where he stayed from 1985 till 1994. After that, he became Provincial of Spain.

At the 1994 Chapter, he was elected Assistant General. Benito had just left Rome after the General Chapter when death overtook him in Madrid during the night of the 11th - 12th July 2004. By way of obituary, alongside the bionotes, we are simply presenting a few of the many tributes sent to the Spanish Provincial and which he passed on to us. Some lines speak of Benito's activity, some confreres asked about the person. Who was Benito?


Communiqué on the death of Benito from Juan Manuel Pérez Charlín, Provincial of Spain:
With a heart heavy with sorrow at the unexpected departure of Benito to his heavenly home, I would like to give you some details surrounding his death. Benito arrived in Madrid from Rome on the 26th June. Before going to join his family, he stayed at the Provincial House for some medical tests. He said he could hear his voice echoing in his skull when he spoke. The doctor prescribed some medication and advised him to be tested for a possible case of sinusitis. This is what he did on the 7th July, the Feast of St. Firmin. He was waiting to return to the doctor.

Benito seemed tired and lethargic. He spoke little and kept to his room preparing a retreat he was to give to the Little Sisters of Jesus in Tunisia. During the night of Saturday to Sunday, he fell out of bed with a crash. When Augustin Arteche asked him about it the next day, he said he did not remember anything. On Sunday morning, as he was not at breakfast, Augustin went to his room and found him writing. Benito said he did not feel like eating and added, "Did you think I was dead?" That was the 11th July, the feast of St. Benedict (Benito).

The next day, Monday, no one was surprised to find him absent for breakfast. Everyone thought he was resting. When he did not appear for lunch, Gonzalo Estremera went up to his room and found him dead in bed. He seemed to be sleeping. You can just imagine the shock and disbelief followed by intense grief.

We called the police and they summoned the police doctor. Benito's body was taken to the Legal Institute of Anatomy for the post-mortem, confirming the hypothesis that Benito had died of a coronary thrombosis. His oversized heart weighed 730g (instead of the usual 300g). His niece and nephew with their spouses travelled to Madrid to claim the body and accompany it back to Yurre.
The Eucharist and burial took place on Wednesday 14th July at 7 o'clock in the evening. His family, many people from his village, confreres, diocesan priests and several Missionary Sisters attended.

Miguel Larburu, who had just arrived from Algeria, led the funeral. In his homily, Miguel commented on the text Benito had written as a résumé of his six years as Assistant General in Rome. "What I will pack in my luggage." (Petit Écho 2004/3). This text has appeared in several M.Afr bulletins as it has all the qualities of a spiritual testament. All those men and women who knew Benito will plumb the measure of the man in that article.

José Manuel Madruga, Missionary of the Spanish Institute of Foreign Missions (IEME):
I was taken aback yesterday to learn of the news of Benito's death. For me, these last few years, he was my companion on the way, with whom I shared missionary dreams. It is not that long ago we were walking the streets of Paris together, where I am now. It was on the occasion of the International Meeting of Missionary Institutes.

Last night, when I learned the news, I was very upset. It is not easy to understand the death of Benito, of whom we had so much need to imbue the Mission with the wealth of his deep and constantly refreshed thinking, by means of his conferences, visits and dialogue with many missionaries in all their very varied conditions of life. It is always time to sow. That is Mission. However, Benito has now been called to be the seed, to sow his own self in the furrow.

Yago Abeledo, M. Afr.,
Nairobi, ordained 2004:

Benito, in another place, in another way, is still alive! He was a high-grade confrere to carry out important responsibilities. He was discreet and at first blush, a bit shy. He had a penetrating intelligence, good common sense and an informed judgement to understand, get his head round, and assess complex situations.

He had a prudent and thoughtful attitude, with a mollifying and patient approach in all circumstances. He was a listener. By temperament and character, he did not give outward expression to his experiences. In writing, he had a flowing style that was discreet and moderate, full of imagination, sharp, original and pleasing. He was a committed thinker, a faithful servant and very much at ease in his vocation as a Missionary of Africa. He was well focused on his ideal and took it for granted that others shared the same attitude.

Benito had a peaceable, simple and good-natured approach. He never raised the pitch of his quiet, clear and resonant voice. In any Basque choir he would have been placed straightaway among the high tenors. He was more demanding of himself than of others, but was also generous and tolerant. Benito demonstrated a broad and sound perspective in biblical, theological and missionary spirituality.

Benito was a man of example, of silence and of contemplation. He was open to the world and in communion with it. He had his feet on the ground. For many years he was deeply influenced by the example of the Charles de Foucault spirituality missionary groups. He did not view the contemporary world with too much idealism, as if he already knew the future when troubled waters would recover their calm and peace would reign.

Once he had finished his work in the heights of Rome (the mountain where Jesus chooses us) he was making ready to come down to the plain (where Jesus sends us out) to Tizi-Ouzou (Algeria). It was there ten years ago that four of our confreres were assassinated. He was ready to go there, travelling light, since he was going not to give, but to receive.

He would receive, but not to store up in boxes or coffers. He would receive in living out communion. He had so clearly said so at the end of his period of service on the General Council, "I have chosen to put in my luggage all I have learned from Mission." I believe I have found his adieu and his testament in this email from Rome, "I am going to Algeria. They tell me that God lives and loves over there. I am going to see the features of his face, to continue showing the love he also has for me in that country."

In seeking the golden thread of his very successful spiritual pathway, we need to remember Benito's tactfulness, his judicious discretion, his respectful cordiality, and his discreet, sincere memory. His heart was apt to expand to welcome greater numbers of people and life situations…"meeting so many confreres among whom I could appreciate and even admire the quality of their own gift of self to others."

The often-repeated expression 'Yago de mi corazon' of his letters was not in the heat of the moment. It came from far back, from far deeper."


Josep Frigola, M. Afr., Niamey
Benito was and will remain a monument. You need to look up at him from below and all the way round to get the real extent of his personality. A rock always draws people to contemplate its imposing presence, its solidity and the mystery it conceals. Benito was a real rock of humanity and faith. Having said that, I would prefer to address myself directly to him. I have a yearning to go back to the time of our conversations in the first years of our adventures in the mission in Niger. That must also be my need to speak to him, to speak to myself, to speak to us all.

Hola, Benito! I send you greetings from here below and from this country where you frequently had the habit of dying and rising again. You remember that we are now entering the twentieth year of our arrival in Dogondoutchi (1st September 1985). How time flies! Yes, I can see us again, arriving in Niger. There you have three seasoned missionaries, loaded up with knowledge and pastoral know-how, considering this idea 'not feasible'. Coming from Burkina and Burundi, we were arriving in Niger, nonetheless stunned and not a little ill-equipped to face a unique human and ecclesiastical context. We then began a period of austere novitiate.

Main celebrant, Easter morning 2004

You helped us to progress in the know-how-to-be missionary aspect. It was not easy. To be an example, one has to perform. Faced with each new situation, confronted with problems great and small, while we were looking for things to do, you had the idea of asking one little, apparently innocuous question, "How do we go about this?" The effective and immediate solution we thought we had found collapsed. After a while, this 'How do we go about this', inseparable from 'how to be' became our refrain. You taught us to sing it in time with the heartbeat of Jesus.

Later on, having got the hang of being in a team and better used to the new reality, we tried to identify our missionary objectives. What type of mission were we called to in Niger in 1985? It was not easy to reply. One of your last battles, in this sense, was waged at the recent General Chapter in the commission on 'Our Mission'. There, everyone worked with his eyes, ears, lips, heart, hands and feet (according to your way of meditating and doing catechesis). I would also add 'with his gut', because it was at that level that we questioned and ultimately committed ourselves.

We saw quite clearly that the desired changes would take a long time. Nevertheless, that same flame burned inside us. (Cf. Emmaus) However, our practical options were sometimes at variance and divergent. Yours took the form of, 'I am settling in for ten years, I remain especially at the centre, I watch, I listen, I accompany.' Nonetheless, you approved of my desire to visit the villages, to keep on the lookout for new signs, to discover the human community within and without the little Christian community with which we were entrusted. Admittedly, you respected our initiatives, but clearly the 'mission-ising mission' was not up your street.

Benito, time and the vinedresser allow the wine to settle. In the course of all these years, I have ended up instilling into my mind a very revealing image of what you were for us and among us. I can still see you taking part in the weekly council or in a meeting of confreres, whatever. You are comfortably seated with a book or documents in hand. The mellow aroma of your proverbial pipe lends an air of calm and reflection. From the outset, you made listening and silence a sacred trust. It was your strength and refuge. For some, it can be very heavy to bear after a while. Some would say there was at times an impasse. Nevertheless, as expected, your reflections and your summing up ultimately materialised. For the most part, they are enlightening. Often enough, they challenge. From time to time they destabilise. Yes, I fancy you chuckling into your beard, reading my mind. 'Laugh, if you must!'

May I be so bold as to ask you one more favour? Now that your mission is accomplished and you are at the source of all Mission, see what you can do to help us. I take it 'self-reliance' is not forbidden in heaven? On the contrary, it should be quite high-performance. Be who you were: patient, listener, and companion. Furthermore, if you really need to, destabilise us. Be all you can be and do all you can so that we may remain faithful and moved with love for the peoples of Africa. Till we meet again, Benito!

Jean Longin, M.Afr., then Regional in Burkina Faso when Benito was there:
Benito is very serious from the spiritual point of view. He is a man of God constantly in search of greater authenticity in spiritual life. He deepens his prayer life, making it more biblical and in this way he lives a greater experience with the Lord. Experience and not just culture is needed for a deeper understanding of what spiritual life is all about. He is also very taken with White Father life. He has meditated on the official rule of life and I feel he wants to live it to the hilt as a missionary. He has very warm relations with others, very simple, and he is concerned for personal relationships.

How to characterise him to explain his strong and weak points? It seems his guiding line is to avoid a person or a group from closing down on itself. To achieve this, he breaks down superficial props. By questioning, he dislodges a person or group from a fixed point and prevents it from installing itself. He is committed to this himself and brings the others with him. For everyone, for a community, for the Church, the enemy lies within (isolationism) rather than from without.

For example: the time for basic Christian communities is at hand, and it is time to hand over responsibilities. Benito is in agreement with this line of action, but he relativises this tendency, for there is a risk that it would become an absolute, and a new Idol. It is very painful for Benito to see that many confreres are isolating, stuck in their own traditional or progressive ideas. He cannot tolerate this worship of ideas. Another painful experience for Benito is that the structures of the Church contradict its message. With this state of mind, how should he behave with others and especially with confreres?

If 'strong personality' confreres cross his path, then there would be a human and spiritual deepening in the group, while at the same time relativising whatever is too severe in Benito or in them. If confreres do not follow Benito, then he leaves them to themselves and there is no further progress. However, friendly relations are still maintained. When a question of justice is at stake, then he is uncompromising, even at the risk of losing a friend.

Benito respects 'average personality' confreres and uses dialectic or paradox to make them think. He is patient and with time, one or other of the two situations described above will emerge.

I am now thinking of confreres who are devoted, generous apostles, but are seeking stability and security, afraid to challenge themselves. In those cases, Benito can be quite rigid. One day, Benito confronted a confrere and said to him, 'We cannot work together, we do not share the same faith.'

However, Benito is a just man who does not indulge in hypocrisy and is aware that truth is not carved in stone. He is a seeker after truth, knowing full well that we can never master it. He respects people and is afraid that the Church uses people for its own ends. He would like the Church to be there for the good of people. Benito is most at ease and reveals his greatest value when he is with adults researching. He is capable of maturing in setbacks, just as he felt his time as Superior as a setback.


9th May 2004: Generalate garden, on the eve of the Chapter. Cigar et profile Castro-style!

François Richard,
Superior General 1998-2004. Benito was on his Council as Assistant General (tribute during the Memorial Mass for Benito in Madrid, 7th September 2004):

Benito was a seeker after God, listening to his Word and drawing strength from Lectio Divina, keen to perceive the presence of God in events. He thirsted after authenticity, truth, justice, the Absolute, scorning all hypocrisy, half-measures, and whatever ambiguities there were in his life, in the world and in the Church. He was someone ill at ease in a world already, but not yet, redeemed. As a result, he had difficulty taking unsatisfying and imperfect decisions. He lived in an atmosphere of deep dissatisfaction, with things rarely being as he would wish.

Nonetheless, he was always hopeful and did not become discouraged. He often spoke of building up, renewing, progressing and moving forward. In our team, he suffered, as he was up against reality with its limitations and ambiguities. However, he was a stimulating presence to help us to deepen, clarify and better define the risks and spell out the solutions.

Claude Rault, M.Afr. Bishop in the Sahara, then Provincial of the Maghreb:
During the last Chapter, we worked together a lot, as we were part of the same group. We were close and challenged each other, but understood one another in an atmosphere of simplicity and friendliness. In the group, Benito was our elder statesman. I appreciated his direct uncompromising Gospel-based attitude.

He always made us come back to basics, without imposing his point of view.
At the end of last year, he asked to join us in Algeria. He offered his collaboration and his fraternal presence to the community of Tizi Ouzou and for the Maghreb Province. He was very much looking forward to it. We were also looking forward to having him.

Jesús Salas, M. Afr., Rome:
The times Benito and I spoke together, bringing up topics, examining and discussing them in depth are innumerable. We spent countless hours walking in Rome having stimulating conversations as much for the mind as for the heart. Before the last six years spent together in Rome, we knew one another in Spain and in Rome. However, it was during the Bible and Retreat Session in Jerusalem that I had the opportunity to know him better and appreciate the richness of his thought and the constancy of his friendship. This lasted until his death and continues beyond it.

Benito and I spoke a lot about the Church and its contradictions, about Mission, past and present, and about the difficult and radical situation of choice in which it finds itself today. We spoke of spiritual life and its fundamental Gospel options, of the modern world with its opportunities, its riches, its ambiguities and its dead ends. We spoke of life and death, of the mystery of the human person, its grandeur and weakness.

Benito could appear a bit distant, insensitive, closed in on his uncompromising judgements, apparently cut and dried. The reality was quite the opposite. Benito was big-hearted, continually seeking a greater, different truth and consequently he was open-minded. Without a doubt he had his well-defined outlook radically upheld with sincerity and the desire to live reality in fidelity to the elements of truth his mind had uncovered. In most cases, if he sinned on the side of radicalism in his judgements, I am convinced it is only because he wanted to stimulate thinking on the matter.

Diplomacy and his softly-softly approach policy gave him the impression of shilly-shallying if not of betrayal with regard to ideals, especially in questions relating to justice and peace and religious dialogue. In dialogue, he always aimed at the end result, and often, unable to change the existing reality, he was tempted to abandon progressive change on a trial basis.

Benito had an intuitive, non-logical mind. He was a very sensitive person in spite of his apparent indifference. He was detached from things, but only outwardly from people. He was modest in his attainments and ordered in his ideas. Among his characteristics, intellectual honesty figured largely. He was used to summing up his daily thoughts in a spiritual diary that he scribbled onto cards or in a notebook. He appreciated other peoples' thoughts. He received a lot of mail and in the last few years used email copiously. He had a great capacity for reading articles and books and an extraordinarily retentive memory for the main ideas. A very intelligent man, Benito expressed his thinking with a certain amount of difficulty, possibly because of its complexity.

He was convinced of the richness of the Word of God and deeply desired Gospel values to be transmitted into real life. He was a free and open spirit when it came to the form. He was faithful to a prayer life centred on reading and on attentive meditating of the Word of God. The elements highlighted by François Richard in his homage to Benito on the occasion of the Eucharist celebrated in Madrid on the 7th September last year describe and sum up the life of our friend and confrere very well. Benito was a real seeker after the Absolute, deeply aware of the imperfection of our finite situation; he was motivated by a strong desire for sincerity and consistency and on account of that was inadequately adapted to our real world. It pained him to see the situation of the Church, of the world, and our Missionary Society. If on the one hand he rejoiced in the positive signs he came across in individuals, situations and cultures, on the other hand, he was intolerant towards mediocrity, inconsistency and especially falsehood. This could sometime block him personally or become a block for community action.


Benito under a mango tree, near the river Niger, Sebininkoro, Mali 1993 (photo Jimi)

The Lord called him when we expected it least. We have lost a good friend and a valuable confrere. We are left with the consolation that the person transcends time and that genuine relationships are forever.





Father Jan de Bekker

1938 - - 2004
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Jan was born on the 8th February 1938 in Rosmalen near s'Herzogenbosch (Netherlands). He was the elder of his two White Father brothers: Jozef in Cote d'Ivoire and Piet in Ghana. He did his secondary school studies in Sterksel and Santpoort. He did his philosophy in St Charles, Esch, from September 1955 till July 1957. In September 1958, he entered the novitiate in s'Heerenberg. He then did his theology in Heverlée, from September 1957 till the end of June 1962. On the 1st July 1961, Jan became a White Father at Heverlée by his Oath in the Society of Missionaries of Africa and on the 29th June 1962 he was ordained to the priesthood in Breda, Netherlands.

Six months after his ordination, having completed the three-month pastoral course in Mours, Jan left for Bunia in the Congo. He was appointed to Jiba Mission where he began his career. After a year, he was appointed to Drodro, 80 km to the north of Bunia to look after the Parish and the School for Instructors.

In the 60s, the Mission and missionaries went through difficult times. Jan and his confreres in Drodro were placed under house arrest on the 30th October 1964. Taking advantage of a lapse in Simba surveillance, they tried to flee into the bush to hide, but they were quickly recaptured and on the 18th November 1964 were imprisoned at Fataki where Jan was threatened with death. He was not lined up for the death squad as some have claimed. According to the account Jan gave afterwards, a rebel soldier threatened to kill him and therefore he gave his watch to the cook, as he would not need it any longer. Another rebel, of superior rank, subsequently cancelled the execution order. So it was that Jan was released at the last moment. On the 4th December 1964, all confreres and Sisters were liberated and repatriated. Jan returned to the Netherlands to recuperate physically and spiritually.

Jan did not lack courage, since after six months rest on the 15th July 1965, he volunteered to take the road back to Central Africa. This time he was appointed to the Junior Seminary of Fataki. On the 5th September 1970, he was appointed curate of Vieux Kilo parish, as well as taking on the bursar's job at the Teacher Training School.

On the 5th September 1971, he became Director of Bunia College. Jan was a confrere of great quality, in particular by his welcoming smile and his ease of relations. He was very efficient in practical matters. He made many friends. He was a good footballer and organised matches between students and staff, inviting the Greek residents of the town to join the staff team.

At the time of the policy of making all things Zairian, Mobutu replaced all Religious directors with laypeople. Jan remained as a technician, but he no longer saw much of a future ahead, amongst all the scheming. He therefore preferred to leave Bunia. In May 1975, he left Zaire saying he wanted to visit some friends in Rwanda.

Having decided not to return to Zaire again, he asked for a new appointment in another Region. He would prefer to begin pastoral work, as since his arrival in Africa he had always been in education, with much success and dedication. His preference was for Rwanda, but he was ready to go anywhere else.

He was therefore appointed to Kigali Diocese in Rwanda. He did the language course in CELA from September 1975 till the 15th March 1976, and then he was sent to Rulindo parish as curate, but not for long. He was called upon for his competences and his know-how to become founder of Rulindo Junior Seminary. He was its first Rector. In September 1977 he was repatriated to Europe for an emergency operation on one of his kidneys. He came back to Rulindo in December the following year. In June 1980 he was asked to take on the Kigali Pastoral Centre. He left for his normal home leave and on his return on the 1st September 1981 he was appointed Diocesan Treasurer in the Kigali Procure.

As Diocesan Treasurer General, he inspired confidence immediately and did a lot for the good spirit reigning in the diocese. He showed himself very efficient in this area and captained his ship as he saw best. As a decisive character, he had a tendency to take important decisions alone, even if it meant having recourse to the Bishop without delay if there were problems. His considerable management abilities meant that he threw himself too much into business. He was pushed by the need to find resources for the diocese and at the same time it was right up his street. He wiped out the many debts of the diocese, making astonishing profits every year.

The Bishop had promised a Rwandan assistant to Jan within three years, when he was appointed Treasurer, but he was at a loss where to find him. Jan realised he was in the process of complicating the situation, which made finding a successor difficult. In spite of everything, he continued to increase the turnover and the 'lucky breaks'.

He went on home leave in 1987, followed by the Jerusalem Session-Retreat on the 30th September 1987. On his return to Rwanda, in January 1988, he went back with pleasure to parish ministry as curate of Rulindo (4th January 1988 till 1st July 1989), parish priest of Nyagahanga, Byumba Diocese (July 1989 till 14th September 1991). He was elected regional councillor on the 29th July 1991. After the death of Father Roland Meulders of Fataki, Zaire, the Regional asked Jan to come to strengthen the post. Jan accepted immediately. In this way, he came back to his Region and his beginnings. However, this stay in Fataki would be of short duration, less than a year. In fact, the Region had proposed to the Bishop handing over one post out of two posts in Lendu region. At odds, the Bishop decided to take both Drodro and Fataki.

Jan then decided to return to Rwanda and was appointed there on the 1st October 1992. He was curate in Rushaki parish, Byumba Diocese. Very soon this parish was transformed into an enormous camp for displaced persons and refugees. Jan lived there with Walter Gherri, Robert Defalque and Joaquin Vallmajo. A short time later, our confrere Joaquin was escorted away and disappeared. Once again, the whole population had to flee due to the attack launched from Uganda and the country's takeover by the RPF.

After sick leave, in September 1993, Jan took charge of the Coordination of Social Action. He organised the distribution of humanitarian aid in the refugee camps. Following on the troubles and the massacres of 1994, he was evacuated to the Netherlands on the 12th April. Queen Beatrix awarded him the medal of Knight of the Order of Orange Nassau on the 28th April 1994.

Jan was very brave and as soon as he could he left again for the Congo. On the 1st July 1994, he was appointed Regional of Ituri. He went back to Bunia on the 6th October 1994. In October 1995 he returned to the Netherlands for health reasons, but two months later was able to resume his duties. The region was beginning to have its first conflicts between Lendu and Hema. In 1996, Jan took part in the Plenary Council. During his absence from Bunia, the first war of the rebellion broke out. On his return from the Plenary Council and a short stay in family, Jan paid a visit to Rwanda to try and find Joaquin Vallmajo, dead or alive. After countless searches, not without danger, Jan had to agree with the evidence: Joaquin was dead and they would never find his body. Back again in Kampala, Jan tried to get back to Bunia. However, there wasn't a single plane or small haulage contractor that would dare arrive in Ituri.

From December onwards, all the confreres in Ituri were obliged to flee the war. From Kampala, Jan was a great help in organising repatriation for confreres. With this mission accomplished, Jan went back to Europe on the 29th December 1996. From Brussels, Jan organised several meetings with all the confreres who had had to flee Ituri. In this way, together with the Superiors in Rome and the Belgian Provincial, Jan tried to help and support each one of the confreres and the whole group that was gathered in Europe. The forced departure had caused a great deal of pain, not to mention the trauma of witnessing the violence and the atrocities.

Five months later, on the 9th June 1997, Jan had a stroke. Was it the result of stresses and troubles endured? Was it the result of a lack of understanding ? Jan was too honest and fine a person to speak of it. The fact was that the illness needed intensive treatment. He needed no less than four years to get back to normal. Everyone praised Jan's marvellous courage in that he had to relearn to speak, read and write.

His Superiors did not reckon it timely for Jan to return to the Congo due to the war situation. For this reason in August 2000, they proposed to send him to Kampala in Uganda where he could be of service to the numerous Rwandan refugees. Once again, Jan had to return to the Netherlands for health reasons. It was in October 2001.

It was only on the 14th February 2002 that Jan succeeded in settling in as curate in Aru, Mahagi Diocese, Congo. In June 2004, he returned to the Netherlands for his regular home leave and went back out, rested and happy to continue once again on the road to Africa.

The tragedy took place on All Saints Day, the 1st November 2004. Early in the morning, around eight o'clock, Jan took his moped to do some shopping in town before the bulk of parishioners would arrive for religious services. All of a sudden there was a head-on collision with a large motorbike that knocked him to the ground, leaving him unconscious. He was transported for immediate treatment to the Aru dispensary. The doctor could do nothing for him at that point and decided to send him as an emergency for intensive care to Uganda. While the Canossian Sisters were preparing him for the journey, Jan was in a coma and even before the car took to the road, he breathed his last, to join forever the multitude of the Saints in heaven.

Straightaway, the confreres in Aru phoned to Dongen to inform the Provincial of Jan's death. The burial took place on All Souls Day, the 2nd November.

The Church in Congo has lost in Jan an intrepid missionary. The White Fathers in the Netherlands mourn the loss of their highly esteemed brother. Jan was an example of work and intense dedication for everyone. He gave himself one hundred per cent to his mission, whether teaching youth or working in parishes, or in his charitable and social activities.

Luc de L'Arbre

Motorbike on a road near Mahagi in DR Congo