NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Harry van de Ven

1933 - - 2008

Harry est né le 24 mai 1933 à Zijtaart (Veghel), Pays-Bas. Il est le neveu de notre confrère Jan Aarts (1899-1984). Pour se préparer à la vie missionnaire Harry étudie au petit séminaire St-Charles de Boxtel, à ‘sHeerenberg et à Carthage où il prononce son Serment le 17 octobre 1960 et est ordonné prêtre le 2 février 1961. En décembre de la même année, il part pour le Congo. Il est nommé à la paroisse de Fataki dans le diocèse de Bunia. Il y fait son apprentissage de la langue.

Harry possède à la fois de la fermeté et de la souplesse. Il sait prendre des initiatives et appuyer celles des autres confrères. Grand travailleur et persévérant, il est toujours prêt à rendre service. C’est un homme pratique, avec un bon jugement et un grand sens des responsabilités. Quand il a vu quelque chose, il peut donner son opinion sans détours.

Dans le diocèse de Bunia, une vingtaine de langues sont parlées. À Fataki, Harry apprend d’abord le kilendu, langue utilisée dans le travail pastoral, les écoles et le mouvement de jeunesse fondée au Congo, les Xavéris. En décembre 1964, lors des troubles qui suivirent l’indépendance, Harry est arrêté, libéré puis évacué hors du Congo. Il y retourne en juin 1965 et va alors travailler dans la paroisse de Drodro, la plus grande du diocèse. Les sorties en succursales sont nombreuses.

En 1966, 1 766 néophytes sont confirmés et des milliers de catéchumènes se préparent au baptême. Harry se rend compte qu’il doit acquérir une formation supplémentaire en catéchèse. Il veut aussi ouvrir les esprits et les cœurs des paroissiens, surtout des jeunes pour mieux comprendre ce qui se passe.

En 1972, il fait un résumé de son travail : il est aumônier régional de la jeunesse, des Xavéris, de la Jeunesse agricole féminine, du Foyer Social. Il assure l’entretien de plus de 100 classes. Et dans la paroisse dont il est le curé, il y a 60 000 habitants dont 38 000 baptisés. Il est conseiller régional pendant deux mandats consécutifs.

La région où il travaille est très isolée et les communications n’étaient pas rapides. Même en 1985, il ne reçoit pas son courrier pendant six mois et quand on lui envoie un fax, il ne le reçoit qu’un mois plus tard. Les confrères font alors usage de la « phonie ». Ils communiquent par radio. On n’est pas encore à l’ère des téléphones cellulaires, des communications par satellite et de l’internet !

Après 20 ans dans la même paroisse, Harry revient à Fataki. C’est une ville où traditionnellement, le chef prenait les décisions et le peuple obéissait. Harry prêche à ses paroissiens que le chef des temps modernes ce n’est pas le curé, mais le Christ lui-même qui doit guider chacun individuellement et l’ensemble des paroissiens comme communauté.

En 1991, la situation économique de la région empire de jour en jour. Harry dit son admiration des gens et pense que leur « art de survivre » est un miracle perpétuel. Il fait ce commentaire : « Nous sommes malades d’inquiétude mais gardons quand même le sourire. » Une des sources de crainte était l’arrivée de multiples partis politiques après l’ère du monopartisme. À Fataki cependant, le calme règne.

En juin 1993, Harry déménage à Badiya, une paroisse de 1 200 km carrés. Les habitants sont plus de 100 000 dont 45 000 catholiques, 35 000 protestants et 20 000 de religion traditionnelle.
Quand Harry arrive à Badiya, la population a fui. Il n’y a plus grand monde autour de la mission. Une année auparavant, des troubles ethniques avaient fait fuir tout le monde. À l’arrivée de Harry, la paix était revenue. Mais depuis les années les salaires n’avaient pas été payés. La solde des soldats n’avait pas été versée depuis cinq mois. Chacun devait « se débrouiller » pour vivre, souvent aux dépens des autres et les prix marchandises dans les boutiques étaient prohibitifs. C’était des circonstances favorables au pillage.
Harry apprend la langue locale et commence à visiter les 90 chapelles dans des villages éloignés. Il devient directeur de l’enseignement et doit réparer les écoles.

Un pont emporté par des inondations n’avait pas été remplacé. Pour visiter une partie de la paroisse de l’autre côté, Harry devait traverser la rivière Shari sur un pont de lianes de 33 mètres de long. Mais pour les vieux et les enfants cette traversée était dangereuse. En 1993, avec l’aide reçue de Belgique et de Misereor-Allemagne, les MAfr bâtirent un pont métallique.

En décembre 1996, nouvelle fuite due à la situation politique ! Harry a l’impression qu’il abandonne son peuple. Il ne peut retourner qu’en octobre 1997. Ceux qu’on avait craints sous le nom de « rebelles » sont devenus les « libérateurs » reçus avec l’enthousiasme qui accompagne toute libération.

Mais dans le cours de l’année l’enthousiasme devient désappointement. Les changements promis ne se matérialisent pas. Les routes sont plus mauvaises que jamais, les salaires ne sont toujours pas payés. Il y a des morts et des blessés. Les survivants, comme la communauté de religieuses congolaises et la famille du docteur, ont fui dans les collines. Les maisons sont détruites, les meubles pillés, les vêtements volés. Sans semences pour la prochaine saison de culture, le spectre de la faim fait son apparition. Harry lance des appels aux bienfaiteurs et réussit à aider plus de 100 familles à se réinstaller.

Il y a des accrochages dans la région jusqu’en 2002 avec morts, maisons incendiées, fuite de la population, banditisme… Le presbytère n’est pas épargné mais Harry continue à s’occuper des réfugiés et du ministère habituel. Il signale cette année-là 1 350 confirmations. En visitant les chapelles pour ces célébrations, Harry et ses confrères encouragent les gens et sont « artisans de paix ». Mais en novembre, les missionnaires doivent encore fuir.

Après un congé aux Pays-Bas, il revient au Congo en octobre 2003. Le presbytère de Badiya est détruit et il n’y a pas de sécurité. Harry visite sa paroisse à partir de Bunia. En 2005, grâce au travail des catéchistes, il réussit encore à célébrer des baptêmes, des premières communions et des mariages.

C’est seulement à la fin de 2005 que Harry peut aller passer un week end dans le presbytère remis en état. Dans l’hôpital détruit, on commence par installer une maternité. Harry écrit : « L’Église est un signe d’es­poir pour beaucoup. Pour nous, le signe d’espoir vient des gens qui survivent avec foi, courage et persévérance. Ce sont ces gens qui m’aident à rester fidèle à mon appel missionnaire. » Le nouvel évêque aussi encourage ses diocésains en visitant toutes les paroisses.

Harry organise des rencontres sur la paix, la justice, le développement, la santé, les écoles. Il en fait autant pour la pastorale, la liturgie, les finances, les chorales, les servants de messe. Il écrit qu’il garde l’espoir d’un « nouveau Congo ».

En mai 2007, Harry rentre en Hollande pour raison de santé. Il est admis à l’hôpital et de traitement en traitement, son état ne s’améliore pas. Il est décédé le 27 janvier 2008.

Notre Provincial Jan Mol avait choisi de passage des béatitudes comme évangile des funérailles. C’était un résumé de la vie de Harry. Il a été enterré le 31 janvier dans notre cimetière de Heythuysen.
« Aimez-vous de l’amour dont je vous ai aimés. Il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Jean 15,12-13

Marien van den Eijnden

 





Frère Léon SEURET

1917 - - 2007

Léon est né le 29 juillet 1917 au petit village de Châtillon, sur la paroisse de Courrendlin dans le Jura suisse. Il était le 13e enfant d’une famille de 16, dans laquelle il fit l’expérience d’une vie dure. Il vit aussi de près les problèmes des ouvriers d’une usine du voisinage, où travaillaient plusieurs de ses proches qui moururent jeunes. Jusqu’à la fin de sa vie il restera sensible à toutes les formes d’oppression, cherchant toujours à être du côté des pauvres pour les aider à sortir de leurs misères.

Jeune garçon, Léon dévorait livres et revues missionnaires. Son attrait pour la vocation missionnaire l’amena à s’engager très jeune. En 1931, il entra avec d’autres Jurassiens au Séminaire d’Altkirch, en Alsace. Après une année, on lui conseilla de faire sa demande pour le postulat des frères à Saint-Laurent-d’Olt. À Pâques 1932, il aurait dû partir au noviciat de Maison-Carrée, mais il n’avait pas encore 16 ans ! Son départ fut donc retardé de six mois. Les adieux à la famille furent brefs, mais non sans émotion. « Mes parents furent admirables », dira Léon. Durant ses deux années de noviciat, il manifeste son bon sens et son humour. Quand son conseiller spirituel prétendait que notre Société peut se passer de frères, Léon se disait : « Comment se fait-il qu’il me demande d’être fidèle à une vocation inutile ? »

En 1935 le jeune Frère est envoyé au domaine Saint-Joseph de Thibar (Tunisie). Là, il s’initie à divers métiers qui lui seront utiles pour la mission. Il y avait de tout dans le domaine : élevage, vignoble, champs, pâturages, caves, garage, forge, cordonnerie et une grande menuiserie où Léon fut affecté sous la direction du frère Supersaxo. Léon aimait beaucoup Thibar mais il supportait mal les chaleurs de l’été. Il fut envoyé en France, d’abord dans deux séminaires, puis à la procure de la rue Friant à Paris. Le 14 juin 1940, il prit le dernier train quittant Paris pour la Suisse, juste avant l’occupation allemande de la ville.

En 1941 la pro-province suisse loua, puis acheta la Villa Bethléem, l’actuel Africanum de Fribourg. Léon fit partie de l’équipe chargée d’aménager la maison et les abords. Il aimait dire à ce propos : « Il n’y a pas un mètre carré de cette propriété qui n’ait reçu un peu de nos sueurs. » Aussi s’intéressera-t-il jusqu’à la fin de sa vie à tout ce qui s’y passait.

La guerre terminée, Léon revient à Maison-Carrée comme jardinier du sanatorium. Enfin, en 1950, il reçoit sa nomination pour le Rwanda. Avant son départ, il eut la joie de venir saluer ses parents au moment où ils célébraient leurs 50 ans de mariage entourés de leurs 13 enfants encore vivants, dont sa Sœur Berthe, devenue religieuse chez les Oblates de Saint-François de Sales. Au moment de se quitter, son papa lui dit : « Tu pars, peut-être ne nous reverrons-nous plus. Sois courageux et reste toujours un exemple là-bas. Tes ouvriers, aide-les à être des hommes, des travailleurs consciencieux, de bons chrétiens, et peut-être des saints et des martyrs. Que Dieu te bénisse ! »

Pendant 37 ans Léon se dépensa sans compter aux différentes tâches qui lui furent confiées au Rwanda : projet d’élevage et de cultures au séminaire régional de Nyakibanda ; économat de l’archevêché de Kabgayi, où vivait une grande communauté ; construction de plusieurs bâtiments, dont l’église, à Rusumo et développement des œuvres de cette nouvelle paroisse implantée au milieu d’un vaste paysannat « où régnait la pauvreté absolue » et où devaient s’installer quelques milliers de familles.

Au cours d’un congé en 1976, il fut invité dans son village natal pour une émission télévisée mettant à l’honneur un compatriote qui s’était illustré à l’étranger. Léon n’était pas peu fier de raconter ses succès dans divers domaines : croisement de bovins à Nyakibanda, construction de l’église de Rusumo, ou parties de chasse mouvementées.

À son retour au Rwanda, il réside pendant 9 ans à la grande paroisse de Rwamagana. Il y exerça la fonction d’économe et lança une vaste campagne de reboisement dans tout le diocèse de Kibungo. Il eut à cœur aussi de faire construire des citernes pour retenir l’eau de pluie. Durant cette période très active, il connut quelques événements douloureux et d’autres qui lui donnèrent beaucoup de joie, comme la célébration de ses 50 ans de Serment. En décem­bre 1986, il fut nommé à Ruhuha où travaillaient des Sœurs hospitalières de Fribourg. Il fut alors souvent sollicité pour transporter d’urgence des malades à Kigali. Après quelques mois, de graves crises de rhumatisme le forcèrent à revenir en Suisse.
Deux opérations apportèrent un certain soulagement mais un retour en Rwanda était désormais exclu.

Léon ressentit cette décision médicale comme un coup de poignard. Il accepta cependant sa situation dans un esprit de foi et il ne tarda pas à retrouver sa sérénité et une profonde paix. Il s’ingénia à rendre service de plusieurs manières, souvent par d’humbles travaux, vivant ainsi jusqu’à ses derniers jours sa vocation missionnaire. Il célébra ses 70 ans de Serment en 2005 et il fêta allègrement ses 90 ans en été 2007. Il ne donnait guère l’impression d’être au bout de son parcours. Pourtant, le 31 décembre, il fut foudroyé par une attaque cérébrale massive et il décéda quelques heures plus tard à l’hôpital de Fribourg.

Les funérailles furent célébrées à la paroisse de Courrendlin le 4 janvier 2008. Lui-même avait prévu dans son testament plusieurs dispositions en vue de ce jour : qu’il soit habillé en Père Blanc, qu’on mette sur le cercueil une grande et belle rose rouge en souvenir de tous ceux qui avaient été massacrés et qu’il avait connus au Rwanda ainsi que le cierge préparé spécialement pour ses 70 ans d’engagement missionnaire.

Léon avait choisi pour l’évangile Marc 10, 13-22, avec cette parole : « Quiconque n’accueillera pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas ». Il repose maintenant, selon son souhait, près de l’église de son baptême.

Léon était un homme au grand cœur, un homme de convictions, un homme entier, « bon et bougon, mais les deux traits allaient si bien ensemble qu’ils faisaient de lui un caractère attachant » (R. Deillon). Heureux en communauté, il avait gardé des liens étroits avec sa famille. « Ses visites prenaient très vite l’allure d’une fête : il prenait plaisir à nous raconter ses pérégrinations, ses rencontres, ses travaux. La présence de notre oncle était pour nous une grande joie » (Témoignage d’une de ses nièces).

On pourrait encore relever bien des choses chez Léon : sa simplicité, sa fidélité, son franc-parler, sa passion pour l’Afrique, particulièrement pour le Rwanda où la tournure tragique prise par les événements le fit beaucoup souffrir.

Jean-Marie Gabioud



PROFILES

Father Harry van de Ven

1933 - - 2008


Harry was born on the 24th of May in Zijtaart (Veghel). He was a nephew of our confrere Jan Aarts. To become a missionary, Harry received his formation at St. Charles near Boxtel, ‘s Heerenberg and Carthage, where he took his Oath on the 17th October 1960 and was ordained on the 2nd February 1961.

In December that year, he went to Fataki parish, in Bunia Diocese, Congo, to learn the language and the customs. Harry was both solid and compliant; he took initiatives and adopted those of others. He worked hard and with perseverance, ever ready to render service. He was more practically inclined, with a sound judgment and a sense of responsibility. A keen observer, he gave his opinion frankly.

In Bunia Diocese, there are some 20 languages, of which 4 main ones. In Fataki, Harry started with Kilendu, using it in pastoral work, schools and the Xaveri, a youth movement characteristic of Congo. In December 1964, he had to be evacuated due to political disturbances. In June 1965, he was able to return and moved to Drodro parish, the largest of the diocese comprising a lot of safaris. In 1966, they had 1,776 for Confirmation and masses of others preparing for Baptism.

There, he saw the need for the additional training of Catechists and for raising the awareness of laypeople, especially the late teenagers. In 1972, he described his activities as: regional youth pastor, among which the Xaveri, the rural youth (JAC/F), and the ‘Foyer Social’; the maintenance of some 100 classrooms and pastoral care for 60,000 inhabitants, of which 38,000 were baptised. He did two terms as Regional Councillor. The area was remote at the time and communications were not easy. Even in 1985, he did not receive his mail for 6 months and a telex message arrived a month late. Their main contact was by radio-call. Used as we are to mobile telephones and e-mail, such a situation is hard to imagine.

After 20 years in that parish, he moved back to Fataki. There, it was traditional that the ‘chief’ decides. Harry tried to help the parishioners become aware that the ‘chief’ is not the priest, but rather Jesus himself in the life of each one, in the community and in each meeting.

Early in 1991, the economic situation worsened daily. Harry admired the population and thought their ‘art of survival’ a miracle. He added, ‘We get sick with worry, but they usually remain cheerful.’ What did worry the common man was the transition from a one-party system to many political parties; but in their area, all remained calm.

In June 1993, Harry moved to Badiya, an extensive parish of 1,200 km², with a population of about 100,000, of which 43% were Catholic, 33% Protestants and 24% ATR. Around the presbytery, only a few people remained; many had fled from the ethnic disturbances the year before. When Harry arrived, it was peaceful, but salaries had not been paid for years and the pay for common soldiers for 5 months. Prices rocketed. The danger of looting increased.

He had to learn the local language. He visited the 90 church villages and was put in charge of education and its buildings as well as development work. A section of the parish had become cut off in 1985, when floods carried away a bridge over the River Shari. They had made do with a liana-bridge 33 metres long! This was a problem, especially for the elderly and children. With help from Belgium and Germany (Misereor), the MAfr built a steel bridge in 1993.

In December 1996, Harry had to flee again due to the political situation; he experienced it as ‘running out on our people.’ He was able to return in October 1997. Those seen as ‘rebels’ became ‘liberators’ and were enthusiastically received. In the course of the year, this turned into disappointment. The promised changes never materialised, the roads got worse, the salaries were not paid. There were many dead and wounded; the survivors, among whom the local Sisters and the doctor’s family, had fled to the hills; houses had been destroyed. There were no household goods, clothing, seeds and therefore hunger. Harry raised funds for the more than 100 families in the area, Catholic and non-Catholic alike and opened a food aid centre for children.

Halfway through 2002, there were clashes in his area; some were killed, many houses were torched, hundreds fled. Theft and armed robbery were on the increase and the presbytery was not spared. Care for the refugees remained one of his special concerns, but also regular pastoral care: e.g., in 3 places 1,350 for Confirmation. He and his confreres kept visiting all the areas (as well as where many had not yet returned), precisely to give heart to those who had remained. In November, the missionaries too had to flee. Harry commented, ‘Don’t brood over it; that will make you either sick or crazy!’ He used the time to go on home leave, and gained 10 kg. In October 2003, he was able to return, but the presbytery of Badiya was destroyed and the area unsafe. By shuttling to and from the Bishop’s town, the missionaries provided pastoral care for the area. In the course of 2005 alone, Harry was able to baptise 436 children and 426 adults, give 425 First Communions, and bless 83 marriages. All this was well prepared by the whole-hearted effort of Catechists and volunteers; all it cost Harry was several kilos in weight loss.

Only in September 2005 did Harry spend a weekend in the temporarily-repaired presbytery of Ba­diya, for the first time since Fe­bruary 2002. At the destroyed hospital, they started with repairing the maternity clinic. Harry wrote, ‘The Church is a sign of hope for many. The people’s faith, courage, perseverance and drive to survive are for us an incentive to keep going and to remain faithful to our calling.’ Notwithstanding the fact that rebels endangered the whole diocese with raids and looting, the new bishop went to visit every single parish centre and administered Confirmation, even in a demolished one, where the priests had left 5 years before.

Together with local leaders, Harry helped the population to become aware of their responsibility, emphasising that any improvement had to start individually: in heart, home, family, village, workplace and community. For that purpose, they organised general seminars about peace, justice, development, health care and education; special seminars were set up for those in charge of pastoral care, liturgy, finances, choirs and altar servers. In December 2006, he sent his Christmas wishes from a ‘renewed Congo.’

In May 2007, Harry had to return to Holland for good due to health reasons. Shortly afterwards, he had to be admitted to hospital. On the 14th June, he was able to go to Heythuysen to undergo further treatment from there. His situation kept going up and down. He passed away on the 27th January 2008.
His brother Wim spoke during the funeral service in the name of his relatives, emphasising that during the final weeks, time and again Harry kept saying to himself, ‘Keep fighting’; and to anyone rendering him a service, ‘Thank you.’

Jan Mol, our Provincial, chose the Beatitudes according to Matthew as the Gospel passage, describing how Harry had lived those out during all his years, especially by being present to the people and by remaining present to them even during the most difficult periods. We buried him on the 31st January 2008 in our cemetery at Heythuysen.

‘This is my commandment: love one another, as I have loved you. A man can have no greater love than to lay down his life for his friends’. John 15:12-13

Marien van den Eijnden

 





Brother Léon SEURET

1917 - - 2007

Léon was born on the 29th July 1917 in the little village of Châtillon in the parish of Courrendlin in the Swiss Jura. He was the 13th child of a family of 16 and had a hard life in it. He also lived in close proximity to problems experienced by workers in a neighbourhood factory, where many of his close relatives worked and died young. Till the end of his own life, he would be sensitive to all forms of oppression, always seeking to be on the side of the poor to help them emerge from their misery.

As a boy, Léon devoured missionary books and magazines. His attraction for the missionary vocation led him to join while very young. In 1931, he entered Altkirch seminary in Alsace with other youngsters from the Jura region. After a year, he was advised to apply to the Brothers’ Postulancy at Saint Laurent d’Olt.

At Easter 1932, he was supposed to leave for the novitiate at Maison Carrée, but he was not yet 16! His departure was therefore delayed for six months. His farewell to his family was brief, but not without emotion. ‘My parents were to be admired,’ Léon would later say. During his two-year novitiate, he showed common sense and good humour. When his spiritual advisor claimed that our Society could do without Brothers, Léon wondered, ‘How come he is asking me to be faithful to a worthless vocation?

In 1935, the young Brother was sent to Domaine Saint Joseph in Thibar, Tunisia. There, he learned various trades that would be useful to him on the Mission. There was everything in the Domaine: cattle-rearing, vineyards, fields, pasture, wine cellars, garage, forge, shoemaking, and a large carpentry shop, where Léon was assigned under the direction of Brother Supersaxo. Léon liked Thibar a lot, but he could not suffer the heat of summer. He was sent to France, firstly in two seminaries, then at the procurement office in the Rue Friant, Paris. On the 14th June 1940, he took the last train from Paris for Switzerland, just before the enemy occupation of the city.

In 1941, the Swiss Pro-Province rented then bought Villa Bethléem, the present-day Africanum in Fribourg. Léon was one of the team in charge of setting up the house and surrounds. On this subject, he liked to say, ‘There isn’t a square metre of this property that has not received a drop of our sweat.’ As a result, he took an interest in all that was happening there until the end of his life.

Once the war was over, Léon returned to Maison Carrée as gardener in the sanatorium. Finally, in 1950, he received his appointment for Rwanda. Before his departure, he was overjoyed to go and greet his parents on the celebration of their 50 years of marriage, surrounded by their 13 surviving children, including Berthe, their sister, who had become an Oblate of St Francis de Sales. When leaving, his father said to him, ‘You are going away; perhaps we shall never meet again. Be strong and always continue to be a good example over there. Help your workers to become good men, conscientious workers, good Christians and perhaps saints and martyrs. God bless you!’

For 37 years, Léon gave himself without counting the cost to the various tasks entrusted to him in Rwanda: the cattle-raising and agricultural project of Nyakibanda Regional Seminary; the treasurer’s office of the Archdiocese of Kabgayi, where there was a large community; the construction of various buildings including the church at Rusumo and the development of the works of this new parish, planted in the middle of a vast peasantry, ‘where poverty reigned supreme’ and where thousands of families were to settle.

During his leave in 1976, he was invited to his home village for a television programme in homage ‘to a citizen who had distinguished himself abroad.’ Léon was not shy to relate his successes in various areas: crossbreeding cattle in Nyakibanda, building Rusumo church, and hunting in exciting safaris.

Back in Rwanda, he lived for 9 years in the large parish of Rwamagana. He was bursar and started a vast campaign of reforestation throughout the diocese of Kibungo. He was also intent on building cisterns to conserve rainwater. During this very active period, he experienced some sad events and others that gave him great joy, such as the celebration of his 50th anniversary of Oath. In December 1980 he was appointed to Ruhuha, where the Hospitaller Sisters of Fribourg worked. He was then often called upon to transport emergency patients to Kigali. After some months, severe attacks of rheumatism forced him to return to Switzerland.

Two operations brought some relief, but returning to Rwanda was then unthinkable. Léon took this medical decision like a sudden stab of loss. Nevertheless, he accepted the situation in a spirit of faith and soon recovered his serenity and deep peace. He did his utmost to be of service in several areas, often in humble tasks, living out his missionary vocation till his last days. He celebrated 70 years of Oath in 2005 and cheerfully toasted his 90 years of age in the summer of 2007. He did not give much of an impression that he was at the end of his span. However, on the 31st December, he was struck down by a massive cerebral haemorrhage and passed away some hours later at the hospital in Fribourg.

The funeral took place in the parish of Courrendlin on the 4th January 2008. In his will, he himself had planned several arrangements in view of that day. He was to be dressed in his White Father habit; a large red rose in memory of all those he had known massacred in Rwanda was to be placed on his coffin, along with the candle specially prepared for his 70 years of Missionary commitment. For the Gospel, Léon chose Mark 10:13-22 containing the words, ‘…anyone who does not welcome the kingdom of God like a little child will never enter it.’ According to his wishes, he now rests near the church of his Baptism.

Léon was a man with a big heart, a man of conviction, a complete man, ‘good and grumpy, but both traits combined so well they made him an attractive character’, (R. Deillon). Content in community, he kept close links to his family. ‘His visits very soon took on the look of a festival; he was delighted to tell us about his travels, his encounters and his work. The presence of our uncle was a great joy for us.’ (A tribute from one of his nieces.)

We could still say a lot more about Léon: his simplicity, his fidelity, his frankness, his passion for Africa and particularly for Rwanda, where the tragic turn of events made him suffer greatly. May he now, relieved of the burden, rest in the eternal peace of the Lord he served so long and well.

J.-M. Gabioud