NOTICES BIOGRAPHIQUES
Frère Franco Pinna
Mardi, 22 avril
2014, à 6 hrs du matin, le Frère Franco Pinna a quitté
ce monde pour rejoindre sa place dans la maison du Père au ciel. Conscient
de la gravité de sa maladie, il a exprimé le désir de
passer ses derniers jours en communauté à Treviglio, avec ses
confrères et ses amis.
Franco était rentré du Mozambique seulement quelque
mois auparavant, en disant que le temps était arrivé pour quil
laisse la place aux jeunes quil avait contribué à former
pendant ces dernières années en Afrique.
Franco est né à Andalo (Trente), en Italie, le 23 juillet 1941.
Son père était policier originaire de la Sardègne et
sa mère, Ancilla Bottamedi, ménagère, originaire de la
région des Dolomites.
En 1952, il est entré au petit séminaire des Pères
Blancs à Treviglio. Après avoir atteint le diplôme décole
secondaire, il rentre chez lui à Arzignano (Vicenza), où la
famille sétait déplacée depuis quelque temps. Engagé
dans la paroisse, spécialement dans les mouvements dAction catholique,
il a suivi une formation et il a obtenu le diplôme de dactylographie.
En 1960, il est rentré à Kerlois au postulat des
Frères PB et, lannée daprès, à Gap
pour le noviciat. En 1963, il a prononcé son premier serment missionnaire
et en 1966, il a pris la route pour lAfrique, au Burundi. Après
le stage de langue à Kayanza-Ngozi, Franco commença sa vie missionnaire
dans le diocèse de Bururi où il a prononcé son serment
perpétuel en 1972.
Mgr Bududira, évêque du diocèse et ami de
Franco, a beaucoup apprécié son travail. Il aimait dire : On
ne verra jamais Franco avec une pelle à la main, mais le travail avance
et il est bien fait.
Plutôt intéressé par les choses pratiques, Franco a suivi
une formation de géomètre. Au Burundi, il a construit une menuiserie
et un atelier de mécanique qui, encore aujourdhui, assurent au
diocèse une certaine autonomie financière.
Expulsé du Burundi en 1979, il a suivi la session-retraite
à Jérusalem avant de rejoindre la République démocratique
du Congo, qui alors sappelait Zaïre. Il a été nommé
à Bunia et, là aussi, il a montré ses qualités
de bon constructeur et surtout dexcellent organisateur des travaux.
En 1994, après une dizaine dannées en Italie
en rendant service à la Province comme économe provinciale,
il sest rendu à Londres pour une année sabbatique et pour
apprendre langlais, avant de repartir pour lAfrique, dabord
au Malawi et, en 1997, au Mozambique ou il y avait un besoin urgent dun
administrateur pour lunique grand séminaire de la région.
Franco sest habitué rapidement à ce pays si différent
des pays ou il avait servi jusque- là. Homme de bonne humeur, joyeux,
gai et simple, il a gagné la sympathie des séminaristes et il
a noué des très bonnes relations aussi avec les employés
et les évêques, garant léquilibre entre fermeté
et compréhension.
Rappelé en Italie en 1999 pour être économe
provinciale et représentant légal de la Province vis-à-vis
de lÉtat, avec un regard sur lavenir, il a suivi les travaux
de restructuration des bâtiments de Castelfranco Veneto et de Treviglio
qui sont devenus des maisons bien accueillantes pour les confrères
de plus en plus âgés qui revenaient dAfrique et qui avaient
besoin de soins et de repos.
En 2005, il a demandé et obtenu de repartir pour le Mozambique,
dans la région centrale du pays, où les Pères Blancs
étaient présents depuis 1953. Les débuts nont pas
été faciles pour Franco, mais il a constamment soutenu et encouragé
les jeunes confrères africains, sans oublier les améliorations
quil a faites dans la maison de Inhamizwa, aux portes de Beira, pour
laccueil et le bien-être des confrères. Un jeune confrère
africain, à la nouvelle de la mort de Franco a écrit : Franco
a donné sa vie pour nous, une vie vécue pour une bonne et juste
cause : il a défendu les petits, les faibles. Franco, tu as été
un vrai frère pour nous tous. Tu as vraiment rempli ta vocation de
Frère dans notre Société. Tous se rappelleront de toi
comme dune personne daccueil fraternelle.
Lui fait écho le témoignage dune famille
du Burundi : Franco a été une personne qui a marqué
la vie de plusieurs personnes et nous sommes certains quil est auprès
de Dieu. Nous le gardons vivant dans notre cur en faisant trésor
des moments vécus ensemble : les moments joyeux et les repas quil
préparait avec amour et attention. Nous connaissons plusieurs familles
quil a aidées dans des moments de grande détresse et qui
maintenant prient pour sa paix éternelle. Dieu a donné, Dieu
a repris, mais nous serons toujours pleins de gratitude pour avoir joui du
don de la vie de Franco. Il a bien couru sa course jusquà la
fin.
Franco gardait les maisons accueillantes, il était gai
et souriant, sans oublier la bonne cuisine, pour laquelle il avait une grande
prédisposition. Il aimait partager sa vie missionnaire très
variée, ses moments sérieux aussi bien que les événements
qui provoquaient parfois des fous rires, mais qui faisaient aussi partie de
ce quil avait vécu.
Franco a été apprécié aussi pour
sa clarté et transparence : Avec lui, tu sais toujours comment
les choses se déroulent réellement, dit-on encore de lui,
mais il était aussi capable de compréhension, de pardon, surtout
envers les plus faibles, quils soient confrères ou pas. Il aimait
répéter quil voulait être fort avec les forts et
capable de compréhension envers les faibles.
Franco nous a quittés à lâge de 72
ans dont 38 en Afrique. Ses derniers jours parmi les confrères de Treviglio,
où ont eu lieu ses funérailles, ont été le témoignage
dun homme dune foi simple mais profonde et vraie. Merci Franco.
Vittorio Bonfanti
Fort parmi les forts,
plein de compréhension avec les faibles
Frère Ludwig (Suso) Wille
1928 -
- 2014
Ludwig (Suso) Wille
est né le 21 février 1928 à Ebnat, diocèse de
Rottenburg, Allemagne. Durant la guerre, il est allé au front où
il a été fait prisonnier de guerre. Après sa libération,
il a fait son noviciat à Langenfeld, en Allemagne, de novembre 1946
à décembre 1948. Cest là quil a prononcé
son premier serment missionnaire, le 8 décembre 1948. Il a fait son
scolasticat à Marienthal. Il a terminé sa formation initiale
en 1952. Il a ensuite travaillé dans la Province dAllemagne jusquà
son serment perpétuel, le 12 août 1954.
Le 15 septembre 1954, Suso partait pour le Ghana. Pendant plus
de 50 ans, il a travaillé dans le diocèse de Wa situé
au nord-ouest du pays. LÉglise catholique nétait
présente dans cette région que depuis 25 ans quand il est arrivé.
Cest à partir de trois petites huttes à Jirapa, dune
mission centrale à Dagaabaland, que naîtra un diocèse
florissant de plus de 20 paroisses et denviron un demi-million de fidèles.
Le Frère Suso a contribué considérablement au développement
matériel du diocèse. Il a construit des hôpitaux, des
églises, des résidences pour prêtres et religieuses, des
écoles, etc.
Toutes ces réalisations devaient être entretenues.
Cest ainsi que Suso a concentré les 25 dernières années
de son engagement à lentretien technique du matériel électrique,
des engins diesel, des pompes à eau, des véhicules et de bien
dautres choses encore qui demandaient à être gardées
en ordre de marche dans les paroisses du diocèse. Dans les ateliers
diocésains, Suso a aussi formé des apprentis à devenir
des ouvriers spécialisés. Partout où on avait besoin
daide dans le diocèse, on faisait recours aux services du Frère
Suso. Avec son vieux camion rempli de pièces de rechange, Suso et ses
associés allaient là où un besoin se faisait sentir.
Il trouvait toujours une solution au problème. Dans ses temps libres,
il soccupait des légumes et des fruits du jardin.
Même sil se plaignait parfois que les gens ne faisaient
pas assez deffort pour entretenir leurs machineries ou leurs bâtiments,
il avait de la difficulté à refuser daider. En conséquence,
il était surchargé de travail. Plusieurs fois, il a dû
partir en Allemagne pour se faire soigner. Il a même dû rester
en Allemagne de 1974 à 1978. Il est demeuré à Hörstel,
se rendant utile dans le jardinage et lentretien de la maison. Mais
chaque fois il a pu retourner dans son Ghana bien-aimé.
Le Frère Suso était connu de tous les gens du
nord-ouest du Ghana. Il était apprécié à cause
de ses compétences techniques et de son expérience, mais ce
nest pas pour ces raisons quil était devenu aussi populaire.
Les gens avaient remarqué quil était toujours prêt
à rendre service partout où on avait besoin de lui. Il se laissait
dérangé quand il voyait quil pouvait servir les autres.
Il a transmis ses compétences à ceux quil a formés.
Son grand cur lui a permis daider non seulement au niveau de problèmes
techniques, mais aussi dans des situations humaines qui criaient à
laide. Ses confrères lappréciaient en communauté.
Il rendait toujours service et était présent aux repas, en récréation
et à la prière. Il était un homme de Dieu qui vivait
en communion avec le Seigneur, toujours prêt à servir les autres.
Suso a vécu fidèlement sa vocation de Frère
missionnaire. Notre Supérieur général, Richard Baawobr,
qui connaissait personnellement Suso, a écrit : Je suis spécialement
reconnaissant à Suso pour son témoignage de vie missionnaire
totalement donnée à Dieu pour servir et former les autres à
continuer son travail après son départ.
Mgr Paul Bemile, évêque de Wa, a écrit :
Le Frère Suso est réputé tout dabord pour
son témoignage de foi. Il était un religieux qui consacrait
son temps à son travail et à la prière. Il nous a inspirés.
Son souci du bien-être matériel des gens du diocèse la
conduit à former des jeunes habiles, débrouillards et responsables
dans la société.
En 2005, Suso a dû retourner en Allemagne à cause
de son âge avancé et de sa santé défaillante. Il
est allé vivre à Heigerloch. Là aussi, il était
un confrère apprécié. Aussi longtemps quil en a
eu la force, il sest occupé de ses confrères malades.
Chaque jour aussi, il prenait sa marche dans le cimetière en récitant
le chapelet pour ses confrères vivants et morts. Il pouvait être
agréablement décontracté. Sil était fatigué
le matin, il attendait dassister à la messe de 11 heures. Il
ne parlait pas beaucoup. Si son supérieur lui faisait remarquer que
son gilet était bien assorti, il répondait simplement : Peut-être,
mais cela mimporte peu.
Même si Suso savait quà plus de quatre-vingts
ans, il ne possédait plus la force de ses jeunes années, il
a été quand même surpris de constater que vieillir impliquait
souffrance et autres motifs de plainte. Quand son supérieur lui disait
que Jésus avait souffert lui aussi sur la croix, et quil devait
être un courageux disciple du Christ, il cessait de se plaindre. Dans
ses dernières années, Suso a dû accepter de voir ses facultés
diminuer, et de devenir de plus en plus dépendant de laide de
ses confrères. Devenu vieux, il avait à porter la croix avec
Jésus. Après une courte agonie, Suso est mort à Haigerloch
le 11 juin 2014. Il a été enterré dans le cimetière
dHaigerloch au milieu de ses confrères, le 17 juin 2014.
En apprenant la mort du Frère Suso, Dominic Apee, Provincial
du Ghana-Nigeria, a écrit ceci : Le Frère Suso nétait
pas un homme qui faisait souvent parler de lui, mais, par son travail discret,
il contribua à la bonne marche du diocèse de Wa jusquà
son départ dû à son âge avancé et sa mauvaise
santé. Sil ny avait pas deau ou délectricité
dans une paroisse, on pensait tout de suite au Frère Suso qui répondait
à lappel avec son équipe de travailleurs, quelle que soit
la saison ou létat des routes. Il était un homme admiré
de tous pour sa grande simplicité et son dévouement à
servir.
Rolf Wigger
Père Jean Deffontaire
Jean
est né à Berchem, près dAnvers, le 15 octobre 1921,
dans une famille nombreuse. Après lécole primaire, il
suit les humanités classiques au Collège Notre-Dame à
Anvers. En septembre 1939, Jean entre chez les Pères Blancs à
Boechout. En mai 1940, devant les menaces de la guerre, tous les philosophes
disposant dune bicyclette regagnent lAfrique du Nord. Ils étaient
quinze, sous la direction du Père Louis Van Steene, tout de noir
vêtus : soutane, douillette et chapeau rond, à pédaler
via Varsenare, Lille, Paris et Marseille. Jean a magnifiquement décrit
et illustré de dessins cet épisode (cf. supplément de
Nuntiuncula n° 669 de juillet-août 2011).
Après la philosophie à Carthage, Jean fit son noviciat à
Maison-Carrée. Ses études de théologie furent tout aussi
mouvementées : première année à Carthage, deuxième
et troisième à Thibar, où il prononça son serment
missionnaire le 27 juin 1945. La quatrième année eut lieu à
Heverlee, où il fut ordonné prêtre le 22 avril 1946 par
Mgr Suenens. Ses formateurs lont présenté comme un homme
délicat et très serviable, accueillant, plutôt réservé,
profondément croyant et pieux, grand travailleur, méthodique,
artistiquement doué et bon dessinateur, un grand causeur, mais parfois
trop critique et trop strict sur certains principes.
Jean arrive au Burundi le 17 novembre 1946. Il débute lapprentissage
du Kirundi à Bukeye. Suivent alors Ruganza et Gitega, où il
devient curé en 1951. La population chrétienne, écrit-il,
est actuellement de 33 573 et je vous avoue tout de suite que pour le personnel
que nous sommes, cest trop. Les Régionaux de lépoque
notent à plusieurs reprises que Jean se fatigue beaucoup.
Après son premier congé en 1956, il retourne à Gitega,
doù il fonde la paroisse de Nyabiraba. Il reste curé de
cette paroisse jusquen 1965. Il fait alors une première année
à Lumen Vitae. De retour au Burundi en septembre 1966, Jean regagne
larchidiocèse de Gitega, où il est nommé animateur
diocésain pour la catéchèse ; il devient aussi membre
de la Commission pour la liturgie et la catéchèse. Il est également
chargé de la construction du Centre catéchétique. En
1970, il assure, pendant six mois, la direction de lÉcole des
catéchistes à Mutumba. Pendant son congé de 1970, il
fait, à la demande de son évêque, Mgr Makarakiza, une
deuxième année à Lumen Vitae et obtient une licence en
catéchèse et pastorale.
De retour, il continue son travail danimateur diocésain jusquà
son expulsion du Burundi au début du mois davril 1973, ou plus
précisément jusquau refus dautorisation de
retour au Burundi, car il se trouve en Belgique pour une intervention
chirurgicale.
Sa réaction ? Javais dabord pensé dire adieu
à lAfrique pour toujours, mais le désir de Lucien Van
Wielendaele, Provincial de Belgique, de me voir témoigner de lÉvangile
dans un autre endroit en Afrique a été comme un signe de la
volonté de Dieu sur moi. (Lettre du 21 mai 1973 au Régional
du Rwanda, Jules Severy). Le 5 septembre 1973, Jean senvole pour le
Rwanda.
Il est nommé à Rutongo, où la même équipe soccupe de la paroisse et de lÉcole des catéchistes et où la formation des laïcs est une priorité absolue. Jean fait agrandir sensiblement les bâtiments de lécole. Fin 1980, il vient en congé et suit la session retraite à Jérusalem. Entre-temps, larchevêque de Kigali a décidé douvrir une propédeutique pour futurs grands séminaristes dans les bâtiments de lÉcole des catéchistes, obligeant ainsi les Pères Blancs à quitter Rutongo. Jean est nommé à la paroisse de Nyamirambo, à Kigali.
La transition fut une vraie épreuve. Il se sent inutile. Il frôle
la dépression nerveuse. Son départ du Burundi reste une
plaie ouverte, écrit le Régional, Dominique Mallet. Il avait
limpression que, là-bas, il était apprécié
à sa juste valeur. Pourtant les chrétiens lapprécient
et aiment entendre ses homélies soigneusement préparées,
où les traces du Kirundi suscitent des réactions sympathisantes.
À lapproche de ses 70 ans, Jean trouve quil est temps
de regagner le pays. En 1990, il prend contact avec nos confrères de
Dongelberg pour sinformer de leur travail. Le 18 juillet 1991, il quitte
définitivement lAfrique et, le 15 novembre, il sinstalle
à Dongelberg comme curé de la paroisse et supérieur de
la communauté. Trois mois plus tard, Jean écrit à un
confrère du Rwanda : Le passage na pas été
facile. Je visite les 140 maisons du village pour faire connaissance. Je moccupe
de la catéchèse des enfants de la 1re année (ils sont
deux) et de la 2e année (ils sont huit) préparatoire à
la Profession de Foi. Mais quel combat ! Après une heure, je suis fichu.
Je préfère avoir 100 Rwandais devant moi que ces enfants
blancs remuants et nerveux ! Jai la nostalgie des messes en semaine
à Nyamirambo, avec 150 à 200 participants !
Nempêche que Jean y sera heureux et aimé de ses paroissiens.
Début 2002, la Province na plus le personnel pour assurer le
service des trois paroisses de Dongelberg et alentours et, en accord avec
lévêque du Brabant wallon, Mgr Van Cottem, les confrères
se retirent. Jean rejoint notre communauté de La Plante à Namur.
Il y reste une dizaine dannées, paisible, souriant, égal
à lui-même. En mai 2013, il accepte de sinstaller à
Evere pour sapprocher davantage de sa famille, mais aussi parce que
cest une maison médicalisée, dont il a de plus en plus
besoin.
Avec un cancer généralisé, sa fin de vie vint assez
rapidement. Il savait que les médecins ne pouvaient plus quéliminer
la douleur, et il était prêt. Il a reçu le sacrement des
malades, bien conscient et entouré de ses confrères. Ses dernières
conversations concernaient le Burundi, son premier amour en Afrique. Il ne
souffrait pas et sest éteint paisiblement le matin du 12 juillet.
Il avait 92 ans. Il avait écrit en 2001 : Il ny a quune
chose importante dans la vie : celle de saimer, daimer tous ceux
que Dieu met sur notre chemin, de nêtre jamais contre personne,
de faire le bien toujours.
La liturgie daction de grâce a eu lieu le samedi 19 juillet,
en léglise Saint-Vincent, à Evere, suivie de lenterrement
à Varsenare.
Jef Vleugels
Père Gaétan Poulin
1934 -
- 2014
Le
Père Gaétan Poulin est né le 29 juin 1934 à
Ste-Rose de Dorchester, dans larchidiocèse de Québec,
au Canada. Il est laîné dune famille de 9 enfants,
6 garçons et 3 filles, une famille profondément chrétienne
et unie. Son père était cultivateur et commerçant danimaux.
Ce contexte familial et le travail sur la ferme vont marquer sa personnalité
pour lavenir. Après lécole primaire, il va à
lécole presbytérale de Beauceville, école pour
aider les jeunes qui ont le désir de devenir prêtres. Puis,
dans la même orientation, il obtient sa place à lécole
apostolique de Lévis, rattachée au Collège de Lévis,
où il va faire aussi les deux années de philosophie.
En 1956, il demande à entrer chez les Pères Blancs. Il dit
avoir bien réfléchi, avoir consulté son directeur spirituel,
et avoir eu des contacts avec les Pères Blancs de la Procure de Québec.
Il est très heureux dapprendre par le Père Maître
du noviciat quil est accepté et quil peut commencer cette
année spirituelle au mois daoût 1956 à St-Martin,
près de Montréal. Il réussit bien cette année
de noviciat à cause de son application constante, et cela malgré
les nombreuses difficultés quil rencontre. On le considère
comme un modèle pour la règle et pour le dévouement.
Au mois de septembre 1957, il commence les 4 années de théologie
au scolasticat dEastview, près dOttawa. Il prononce son
serment missionnaire le 18 juin 1960, et il est ordonné prêtre
le 28 janvier 1961, dans sa paroisse de Beauceville, par Mgr Trudel, M.Afr.
Pendant ces 4 années détude, il a montré plus
daptitude pour le travail matériel que pour le travail intellectuel.
On le considère comme un bon sujet avec qui il sera facile de vivre
en communauté. Et malgré sa lenteur proverbiale, les riches
qualités dâme quil possède laideront
à réussir dans son futur ministère.
Au mois daoût 1961, il part pour un stage de trois mois en
Angleterre. Au début de 1962, il arrive au Malawi où il est
nommé dans le diocèse de Lilongwe. Il passe dabord six
mois à Likuni pour suivre le cours de langue, le chichewa. Puis,
il est nommé vicaire à Nambuma. Cest là quil
fait ses premières expériences de vie pastorale. Il aime visiter
les gens chez eux, surtout en motocyclette, ce qui laide à
mieux maîtriser la langue, et à mieux connaître le vécu
des gens. Il va travailler presque 19 ans au Malawi, toujours en paroisse,
comme vicaire dabord, puis comme curé à Likuni et à
Ntengo wa Nthenga.
Il dit quil a été heureux partout, malgré les
difficultés et les accros de santé. Il reconnaît avoir
été souvent aidé par des confrères qui lont
conseillé pour orienter son travail. Sa grande simplicité
laidait à accepter les remarques et les conseils.
En 1980, il y avait un problème de personnel en Afrique du Sud.
À la demande des supérieurs, Gaétan accepte dy
aller. En novembre 1980, il arrive donc en Afrique du Sud. On lui demande
de prendre en charge la location de Hlabane, une banlieue noire de Rustenburg.
Il se consacre dabord à létude de la langue, le
setswana, et se familiarise avec les coutumes du pays. Après 7 ans
à cet endroit, il va à Kwandebele, dans un autre diocèse,
celui de Pretoria. Il apprend une autre langue, le zulu, très proche
de celle quil connaissait déjà. Heureusement quil
na pas trop de difficulté pour les langues. Par la suite, il
travaillera aussi dans les paroisses de Lebombo et Edenflen.
En 1992, il a eu des troubles cardiaques. Il est entré au Canada pour se faire traiter et se reposer. Il est retourné encore en Afrique du Sud, mais il devait prendre plus souvent des congés et des temps de repos.
En 2003, il prend une année sabbatique à Québec. Il
est même nommé au Canada. On lui demande de suivre une thérapie
pour améliorer son état dépressif. Sa condition saméliore
assez pour quil retourne en Afrique du Sud à Lebombo, vers
la fin de 2005.
En 2010, il entre au Canada malade. Après avoir réfléchi
et demandé conseil, il décide de rester au Canada définitivement.
Il est très malade et dépressif. Il accepte de sinstaller
à notre maison de repos de Lennoxville afin dêtre mieux
suivi. Les années qui ont suivi ont vu notre confrère diminuer
progressivement. Il nétait plus le même. Il a dû
abandonner de conduire la voiture et de faire du ministère. Il fallait
le conseiller pour lempêcher de faire des imprudences.
Il est décédé subitement le 19 juin 2014, emporté
par une crise cardiaque. Le 26 juin, une messe en présence de la
dépouille a été célébrée dans
la chapelle des Missionnaires dAfrique de Lennoxville. La messe des
funérailles a eu lieu en présence de la dépouille en
léglise de Beauceville, suivie de linhumation dans le
lot familial du cimetière du même endroit.
Pendant la messe, une de ses nièces a donné un beau témoignage.
En voici quelques extraits : Oncle Gaétan, nous sommes réunis
pour te dire au revoir, pour te dire une dernière fois à quel
point on taime, à quel point ta présence a embelli notre
vie
Tu nous quittes par la grande porte avec probablement une grande
émotion. Sois fier dêtre parti avec le sentiment du devoir
accompli
Nous étions touchés après chacune de
nos rencontres avec toi, nous avions limpression dêtre
meilleurs après nos conversations avec toi
Tu es une personne
exceptionnelle. De toi nous gardons un merveilleux souvenir
Les évêques des diocèses où Gaétan a
travaillé en Afrique ont exprimé leurs condoléances.
Voici le témoignage de Mgr Giuseppe Sandri, évêque de
Witbank en Afrique du Sud : Nous nous souvenons très bien du
Père Poulin dans notre diocèse où il a travaillé
pendant de nombreuses années avec une grande générosité.
Il était un Pasteur engagé et zélé, spécialement
dans la paroisse de Lebombo, tout en étant actif au niveau des organisations
et des structures diocésaines
Nous allons prier pour lui, pour
que le Seigneur lui accorde le repos du bon serviteur.
Lauréat Belley
Père René Robert
Né à Champigné (France), le 28 avril 1918, René avait 10 surs et frères. Xavier, son aîné, entré à la Compagnie de Jésus, partit en Chine où il fut assassiné en 1946 lors des persécutions de lépoque. René fit ses études à Angers et, après son bac, il est rentré chez les Pères Blancs à Kerlois. En 1938, il est parti à Maison-Carrée (Alger) puis Thibar (Tunisie) où il a été mobilisé lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Après avoir fait toute la campagne de libération de la France,
il a été démobilisé en 1945. À ce moment-là,
il renouvelle son oui au Seigneur pour être missionnaire.
Il prononce son serment en juin 1947 à Thibar.
De santé fragile, après son ordination, le 28 janvier 1948,
à Bonelles (France), il est nommé dans des maisons de formation
dans lespoir de lui épargner une vie en Afrique qui laurait
usé prématurément : or il a atteint lâge
de 96 ans avec une lucidité parfaite et une habilité manuelle
qui faisait ladmiration de tous : une semaine avant son décès,
il a réparé la sono de Notre-Dame dAfrique !
En 1965, il est à Maison-Carrée (Alger), devenue centre de
formation professionnelle où il assure aussi bien des cours techniques
que les cours de morale (basés sur les valeurs communes au christianisme
et à lislam). Il passera 28 ans dans lenseignement et
les anciens élèves algériens présents à
la messe de funérailles et au cimetière ont témoigné
de ses capacités à les comprendre.
En 1966, un responsable écrivait à son sujet : Esprit
très équilibré, ouvert, réfléchi. Méthodique
et très appliqué ; de ce fait, bien que lent, il a un excellent
rendement. Excellent jugement, toujours nuancé, humble et délicat.
Volonté vigoureuse et généreuse sous des apparences
très douces. Souci très marqué de fidélité
personnelle aux exigences de sa vocation. Il sest appliqué
à étudier 1arabe et tient à profiter des sessions
dété pour continuer malgré son âge. Dans
son ordinateur, nous avons trouvé toute une série de dossiers
dislamologie quil avait lui-même rédigés
!
En 1976, lors de la nationalisation des écoles catholiques, on propose
au P. Robert de retourner en France comme Secrétaire de la Province
: Je vous dirai que si jen reçois lordre, je ferai
mes valises et viendrai me mettre à votre disposition ; mais je dois
avouer que ce serait la mort dans lâme : jai déjà
passé 17 ans en France et jen ai gardé un pénible
souvenir, en comparaison surtout de ce que jai trouvé ici comme
communautés et comme activités.
Il est alors nommé à Oran où, il passera 28 ans :
À cette époque, il est responsable de Caritas qui était
un service de proximité en particulier pour les personnes
âgées et seules, les handicapés, etc. Dieu seul connaît
le nombre des personnes que le P. Robert a visitées pour apporter
du réconfort, pour résoudre un problème, pour que justice
soit faite. Même pendant les années du terrorisme en Algérie,
il allait partout. Alors que la méfiance régnait, quand il
frappait à la porte, vite on laccueillait.
À Oran le P. Robert était également animateur de la
catéchèse des enfants, aumônier des étudiants
subsahariens et (avec sa communauté) des Petites Surs des Pauvres.
Il a assumé aussi un rôle important dans la gestion des archives
de catholicité (plus de 35 paroisses ont regroupé leurs registres
et les demandes étaient nombreuses). Il assure également une
permanence tous les après-midi à la bibliothèque destinée
aux étudiants des sciences médicales.
En 2004, le P. Robert est nommé à Tizi-Ouzou : en plus dune
bibliothèque spécialisée en anglais, la petite communauté
chrétienne occupe une place de choix dans le temps consacré
à écouter et conseiller. Un texte du Nouveau Testament a été
signalé par un confrère, qui a vécu 17 ans avec lui,
comme étant celui qui décrit le mieux notre confrère
: Lamour prend patience, lamour rend service, etc.
(1 Cor 13, 4-7)
En 2009, il rejoint Notre-Dame dAfrique où il assure avec
minutie laccueil (plus de 150 visiteurs algériens par jour),
la tenue de la boutique, la fabrication de bougies destinées à
la vente. Chaque soir, le chapelet est récité et la messe
célébrée : le P. Robert sait joindre, aux courtes introductions,
les intentions qui lui ont été soumises par les visiteurs.
La préparation de ses homélies lui prenait beaucoup dénergies
: le soir, après le souper et les nouvelles, il passait une heure
à la lecture et à létude de la Bible. Il savait
toujours donner quelques repères essentiels dexégèse
avant de dégager le message spirituel. Il avait aussi un sens de
lhumour très fin et, avec son esprit alerte, il était
capable de rebondir à tout moment et vous surprendre avec ses réparties,
jamais méchantes ni grossières, bien au contraire !
Son frère Bernard nous a dit de lui : Il avait beaucoup de
nièces, neveux
et sa première préoccupation à
ses retours en France était de mettre à jour son petit
carnet avec les naissances, mariages, etc. Sa disponibilité
avec tous était totale. Il savait allier la fermeté de ses
principes avec une largeur de vue libératrice. Dans les situations
difficiles, il cherchait avant tout à comprendre, sans juger, et
donnait de sa voix douce son avis mesuré et compréhensif.
Autre fait marquant : lors de ses messes, tous les participants étaient
saisis par son attitude et son recueillement. Nous avons trouvé
le petit carnet susmentionné où le P. Robert notait
également tout ce qui concernait les Algériens qui avaient
croisé sa vie. Comme dit lÉvangile, ses brebis,
il les appelle chacune par son nom.
Laccueil du P. Robert à la basilique Notre-Dame dAfrique
nétait pas passif : une famille dexpatriés était
venue en reconnaissance à Alger et le temps quil leur a consacré,
les réponses données à leurs questions, sa manière
de célébrer les a convaincus daccepter de sinstaller
dans ce pays sur lequel ils avaient tant dappréhensions : Au
moins, ici, il y a des saints prêtres ! nous ont-ils dit. Lors
de la traditionnelle cérémonie locale du 40e jour après
le décès, plusieurs jeunes Algériens sont venus : Le
Père mavait accueilli et il avait su me conseiller. Parmi
les nombreux témoignages, en voici un : Il y a un mois, je
suis venu et je vous ai rencontré, vous mavez marqué
par votre gentillesse, par votre bonté. Je suis une pure musulmane,
pratiquant lislam convenablement. Je me suis toujours dit que je naimerais
jamais un chrétien, mais Dieu avait un autre plan, vous mavez
marqué à jamais. Par le biais dune rencontre de 20 minutes,
je vous ai aimé et respecté. Je ne vous oublierai jamais,
jamais, jamais. Post-scriptum : je nai jamais pensé que je
pleurerais un chrétien, mais je lai fait.
Le P. Robert est décédé à Alger le 8 mai 2014,
après avoir passé quatre jours à lhôpital.
Il est enterré dans le carré des religieux du cimetière
de la commune de Maison-Carrée. Le secret du P. Robert ? Il nous
lavait confié, en 2008, à loccasion de son 60e
anniversaire de prêtrise : Jai passé la majeure
partie de ma vie dans ce pays, dans un environnement presque entièrement
musulman, avec tous les élèves que jai eus, avec leurs
familles, avec toutes les connaissances rencontrées et les amitiés
suscitées.
Jaimerais vous dire ce qui ma toujours conduit toutes
ces années. Cela mest venu au cours dune visite : peu
après mon arrivée en Algérie, alors que jétais
plein de préjugés plus ou moins conscients contre lislam,
jai été invité un soir, avec un autre Père
Blanc, par un de nos professeurs du collège, un musulman convaincu
; et là, je me suis trouvé devant une famille exemplaire,
avec des enfants bien élevés, un couple uni, une maison bien
tenue. La lumière a brusquement jailli en moi. Comment Dieu ne les
aimerait-il pas ? Peu à peu, jai compris que ce nest
pas tant lappartenance à telle religion qui a de limportance
devant Dieu : Dieu aime tous les hommes de bonne volonté. Ce qui
importe, cest la valeur humaine de chacun, selon les lumières
quil reçoit. Quand un homme pratique la soumission à
Dieu, la droiture, le souci des autres, comment Dieu ne laimerait-il
pas ? Quand une mère de famille est toute dévouée à
ses enfants et pleine de charité pour les autres, comment Dieu ne
laimerait-il pas ? Cest cette valeur humaine que nous avons
toujours eu à cur de développer dans nos écoles
et collèges, dans le respect de la foi des enfants qui nous étaient
confiés.
Combien de fois nous avons pu admirer le dévouement de leurs parents, leur valeur humaine et la confiance quils nous faisaient Cela ne veut pas dire que je ne suis pas conscient davoir reçu en Jésus, notre Sauveur, la source de lumière et de vérité. Mais cest Dieu qui répand la lumière comme Il le veut.
Au total, au bout de ces 60 années de sacerdoce, je nai jamais
rien fait dextraordinaire ; jai essayé seulement dêtre
un instrument docile dans les mains de Dieu. Pour finir, je ne peux que
redire avec le Psalmiste : Que rendrai-je au Seigneur pour tout le bien
quIl ma fait ? Jélèverai la coupe du salut
et jinvoquerai le nom du Seigneur. Je confie une fois de plus ma prière
à Marie, à Notre-Dame dAfrique, qui ma tant de
fois secouru. Amen.
José Maria Cantal Rivas
Père Sébastien Ndrutsomi
1976 -
- 2014
Sébastien
Ndrutsomi est né le 19 mai 1976 à Badzanga, groupement Boloma
de la chefferie de Walendu Bindi, paroisse de Gety, située à
environ 60 km au sud de Bunia, République Démocratique du
Congo (RDC). Il est le sixième de huit enfants. Il fréquenta
lécole primaire de Badzanga où il obtint son certificat
en 1989. Cest en 1997 quil décrochera son diplôme
dÉtat à linstitut de Badzanga. En 1999 et 2000,
il fit sa propédeutique au Foyer Ngongo à Goma avant de rejoindre
la Ruzizi pour la philosophie où il étudia entre lan
2000 et 2003. De là, il alla à Bobo-Dioulasso pour son noviciat.
Après son noviciat, il fit son stage à la paroisse St-Antoine
dÉgypte, Siyabuswa, KwaNdebele, en Afrique du Sud. Il y demeura
de 2004 à 2006.
Il fait partie du premier groupe détudiants qui
ont commencé leur théologie à Kinshasa en 2006. Il
prononça son serment missionnaire le 19 juillet 2009, à la
paroisse St-Étienne de Kisenso, Kinshasa, où il reçut
lordination diaconale le même jour. Il fut ordonné prêtre
le 21 septembre 2010 dans son diocèse dorigine à Bunia.
Sa première nomination fut à la paroisse St-Kizito de Lebombo
en Afrique du Sud. Il y demeura jusquà son accident de voiture
survenu le 5 janvier 2014.
Dans son homélie, lors des funérailles de Sébastien,
le 11 janvier, au Centre diocésain de Maria Trost, Mgr Giuseppe Sandri
MCCJ, évêque de Witbank, avoue avoir été profondément
touché par cette tragédie. LÉpiphanie,
dit-il, est la fête de la manifestation de Jésus à toutes
les nations, la lumière qui brille dans les ténèbres
du mal et de la mort présents dans le monde. Cette année,
en ce jour de lÉpiphanie, le Père Sébastien,
ainsi que nous-mêmes, sommes entrés dans lombre de la
mort. Durant mon voyage de retour à Witbank, jai senti que
je conduisais dans cette vallée des ténèbres, de la
peine et du désespoir. Je me répétais les dernières
paroles de lÉvangile ; Ne tai-je pas dit que si
tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Pouvons-nous voir, particulièrement
pour les proches du Père Sébastien, la lumière de Jésus
dans ce moment de ténèbres ?
Notre confrère Chrispin Vungwa souligne quon
se souviendra de Sébastien pour le soin quil accordait à
la liturgie. Il aimait citer les encycliques papales. Les orphelins et les
immigrants illégaux se rappelleront aussi de son aide. Sébastien
aimait le Congo, son pays dorigine, et souffrait des exactions commises
dans son village par les rebelles. Chose certaine, il exprimait ses opinions
ouvertement et sans peur.
Le Père Camille Konkobo a bien connu Sébastien
durant leurs études en théologie à Kinshasa. Camille
se souvient de Sébastien comme dun homme courageux, travailleur
et paisible. Il progressait calmement mais avec bonté et perspicacité,
pouvant facilement synthétiser intelligemment différentes
formes denseignement. Sébastien savait se fixer des objectifs
tout en étant capable de compromis sans pour autant se laisser contrarier
lorsque ses opinions étaient contestées. En cela, il était
un homme de communauté manifestant des qualités de leadership.
Homme de foi, il affectionnait le passage de la Première
Lettre de Jean 3, 2 : Mes bien-aimés, nous sommes enfants de
Dieu mais on ne peut pas voir encore ce que nous deviendrons. Nous savons
cependant que lorsquil se montrera à découvert, nous
serons semblables à lui, parce que nous le verrons comme il est.
Son heure est maintenant arrivée de le voir en toute
vérité. Comme le soulignait de nouveau lévêque
de Witbank : Nous sommes un peuple de croyant, nous connaissons Jésus.
Nous pouvons partager sa Parole et son corps et son sang. Nous croyons en
la vie, non pas à la mort. Nous croyons que dans le plan mystérieux
de Dieu, la mort tragique du Père Sébastien est un moment
lumineux et bon pour lui, pour les membres de sa famille, pour lÉglise
de Lebombo, pour les Missionnaires dAfrique, pour le diocèse
de Witbank et pour le monde.
Selon Jean-Marie Amalebondra, les confrères et les
amis qui ont vécu avec le Père Sébastien Ndrutsomi
parlent de lui comme dun homme dynamique, sympathique, généreux,
plein de convictions et comme dun missionnaire zélé,
convaincu et droit. Il avait bien appris les langues zulu et swathi, ce
qui lui a permis dentrer aisément et profondément dans
la vie de ses paroissiens. Sébastien a été jusquà
sa mort la référence pour sa famille. Une famille dispersée
par les guerres interminables, une famille meurtrie par les souvenirs atroces
des conflits interethniques. Dans cette famille, il était comme une
étoile qui brillait. Il était le porteur despoir. Cest
comme sil disait aux membres de sa famille : au-delà de nos
souffrances, il y a la joie à donner. Doù son enthousiasme
missionnaire.
Les circonstances de sa mort ont été décrites
par le Père Philippe Docq, Supérieur délégué
de lAfrique du Sud, en ces termes : Le dimanche, 5 janvier, tôt
le matin, le Père Sébastien a quitté le poste paroissial
de Kamhlushwa pour donner un coup de main à un ami qui avait des
difficultés avec sa voiture. De là, le Père Sébastien
devait rejoindre des communautés pour les services dominicaux. Mais
quelque part sur sa route, il a perdu le contrôle de sa voiture qui
a alors fait plusieurs tonneaux en dehors de la route. Alertés, la
police et lambulance arrivent quelque temps après laccident.
Le Père Sébastien a alors été transporté
à lhôpital de Tonga où sa mort fût confirmée.
Il est enterré au cimetière diocésain près de
Lydenburg, à louest du quartier de Mashishing, à environ
300 km à lest de Pretoria. Le Père Ndrutsomi navait
que 37 ans.
Le Père Ndrutsomi a laissé
un témoignage de son travail apostolique sur le blogue de la SAP.
(http://mafrsaprovince.com/2013/07/29/so-called-zone-of-primary-evangelization).
Serge St-Arneault
PROFILES
Brother Franco Pinna
At six oclock
on the morning of the 22nd April 2014, Bro. Franco Pinna left us to take
his place in the house of the heavenly Father. He was aware of the seriousness
of his illness; he expressed the wish to spend his last days in our community
of Treviglio among his confreres and friends.
Franco had only returned from Mozambique a few months previously.
He felt the time had come to allow the young people that he had helped train
in these last years in Africa to take up their responsibilities.
Franco was born in Andalo (Trente) Italy on the 23rd July 1941. His father
was a police officer from Sardinia and his mother, Ancilla Bottamedi, a
homemaker from the Dolomite region.
Franco entered the Junior Seminary of the White Fathers in
Treviglio in 1952. He gained his diploma for secondary school studies and
he returned to the family home in Arzignano (Vicenza) where the family had
moved a number of years previously. He was active in the Parish especially
in the Catholic Action movement. He trained and succeeded in getting his
diploma as a typist.
Franco entered the postulancy of the White Father Brothers
in Kerlois (France) in 1960 and the following year he did his novitiate
in Gap. He took his first Missionary Oath on 15th August 1963 and left for
Burundi. After studying the language in Kayanza-Ngozi, Franco began his
missionary life in the Diocese of Bururi. He took his perpetual Missionary
Oath there on 8th July 1972.
Bishop Bududira, the Bishop of the Diocese and a friend of
Franco liked to say, You will never see Franco with a shovel in his
hand, but the work is done and it is done well. Franco was attracted
by practical projects and he trained to be a surveyor. While he was in Burundi,
he built a carpentry shop and a mechanical workshop that is still functioning
today and helps the financial independence of the Diocese.
Franco was expelled from Burundi in 1979. He followed the
Session/Retreat in Jerusalem and studied English in Dublin before returning
to Africa in 1981 to what was then Zaire (now the DR Congo) He was appointed
to Bunia, and once again, he showed his exceptional qualities as a builder
but especially as an excellent manager.
In 1993, having worked mostly as the Provincial Treasurer
in Italy over a period of ten years, Franco spent a year in London on a
sabbatical course and to brush up his English. He left for Malawi in 1994
but went to Mozambique in 1997, as the only Seminary in the country needed
an administrator. Franco quickly adapted himself to the country that was
so different from the other countries in which he had served up to then.
He was a good humoured, joyful and simple and he knew how
to get on with the seminarians. He also established strong ties with the
workers and the Bishops. He had a balanced approach between firmness and
understanding. He was recalled to Italy in 1999 to take up the post of Provincial
Treasurer and the legal representative of the Society in the Italian State.
With an eye for the future, he initiated renovation work on the houses of
Castelfranco Veneto and Treviglio. These houses are now well equipped and
very welcoming for the confreres who are elderly and who come from Africa
needing care and rest.
Franco asked to return to Mozambique in 2005. He arrived in
the central region of the country in 2006 where the White Fathers had first
arrived in 1953. The beginnings were not easy for Franco, but he supported
and encouraged the young African confreres. He made improvements to the
house in Inhamizwa on the outskirts of Beira to make it more welcoming and
comfortable for the confreres. A young African confrere on hearing of the
death of Franco wrote, Franco gave his life for us. It was a life
lived for a good and just cause: he protected the small and weak. Franco
you were a true brother for us. You really fulfilled your vocation as a
brother in our Society. Everyone will remember you as a truly welcoming
person.
A family from Burundi echoes this statement: Franco
was someone who marked the lives of many people and we are certain that
he is close to God. We will keep him alive in our hearts and will treasure
the memories of him, which we have lived together. We know that he helped
many families during times of great distress and that they are now praying
for his eternal peace. God gives, God takes away, but we will always be
full of gratitude for having enjoyed the gift of his life. He has run his
race right to the end.
Franco always ensured a hospitable house. He kept a good table. He was happy
and smiling. He liked to share his very varied missionary life, the serious
moments, as well as the events, which often provoked an outbreak of giggling
but which were also part of what he had experienced.
Franco was very much appreciated for his openness and transparency,
you always knew with him how things really stood. Nevertheless,
he could also be understanding and forgiving especially towards the weakest,
be they confreres or not. He liked to say that he wanted to be strong with
the strong and able to show compassion for the weak.
Franco left us at the age of 72 of which 38 in the service
of Africa. His last days among the confreres of Treviglio, where his funeral
took place, were a witness of a man with a simple but deep and true faith.
Thank you Franco.
Vittorio Bonfanti
Strong among the strong and full of understanding for the vulnerable
Brother Ludwig (Suso)
Wille
1928 -
- 2014
Ludwig Wille (Bro. Suso) was born on 21st February 1928 in Ebnat in the Diocese of Rottenburg, Germany. During the war, he had to go to the front and later spent time as a prisoner of war. After his release, he did his noviciate in Lagerfeld/Germany from 24th November 1946 until 8th December 1948.
He took his first missionary oath on 8th December 1948 in
Langenfeld. He did his scholasticate in Marienthal, Luxembourg. He completed
his initial formation in 1952. He worked in the German Province until he
took his permanent Missionary Oath on 12th August 1954.
On 15th September 1954, Suso left for Ghana. For more than
50 years, he worked in the Diocese of Wa, in the north-west part of the
country. When Br. Suso arrived, the Catholic Church in this area was just
25 years in existence. Out of three small huts in Jirapa, a central location
in the land of the Dagaaba, there was to grow a flourishing diocese of more
than 20 parishes and nearly half a million faithful. Br. Suso contributed
a great deal, especially in the material development of the diocese. He
built hospitals, churches, residences for priests and sisters, schools etc.
All this needed maintaining, so for the last 25 years of his
engagement in the Diocese of Wa, Suso concentrated on maintenance work for
anything electrical, diesel engines, water pumps, diocesan vehicles and
much more in the many centres of the diocese. In the workshops of the diocese,
Suso also trained apprentices to become skilled workers. Wherever there
was a need in the diocese, Br. Suso was the man to respond to a cry for
help. With his old lorry loaded with spare parts, Suso and his co-operators
drove to wherever they were needed. Even when others were at a loss as to
what to do, Br. Suso usually found a solution. In his spare time, he relaxed
growing fruit and vegetables in the garden.
Although he complained occasionally that people did not make
a sufficient effort to maintain their machines and buildings, he found it
difficult to refuse to help people. Consequently, he was often overburdened
with work. He had to go to Germany several times for medical treatment and
once, he had to stay there for a longer time from 1974 until 1978. He stayed
in Hörstel and made himself useful in the garden and in the house.
However, he was glad to be able to return to his beloved Ghana.
Everybody in the north-west of Ghana knew Br. Suso. He was
surely appreciated because of his competence, his technical skills, and
his experience. However, for these reasons alone, he would not have been
so popular. People knew that he was always willing to help whenever he was
asked. He was always ready to be of service to others. He handed on his
skills to those he trained. His generous heart meant that he was ready to
help people not just in technical areas but in human situations as well.
He was also valued in the community by his confreres. He regularly attended
common meals, recreation, and community prayers. He was a man of God, who
lived in communion with the Lord, always ready to serve his fellow people.
Br. Suso has been living the vocation of a missionary brother
in a faithful and persuasive way. Our Superior General, Richard Baawobr,
who personally knew Suso in Ghana, wrote about him: I am especially
grateful to Suso for his witness of a missionary life totally given to God
to serve and form others to continue the work after him.
Most Rev. Paul Bemile, the Bishop of Wa, wrote, Br.
Suso is noted foremost for the witness of faith as a religious who dedicated
his time to work and prayer. We have drawn inspiration from him. His concern
for the material welfare of the people of the diocese urged him to train
young people to be skilful, industrious, and responsible people in society.
In 2005, Suso returned to Germany because of his advancing
age and deteriorating health. He went to live in Haigerloch. There too he
was a good confrere. As far as his strength allowed him, he shared in the
care for the sick confreres. As long as he was able, he took a daily walk
to the cemetery saying the rosary on the way for the living and the deceased
confreres.
He could be pleasantly laid back. When a confrere would wake
him up at 6 oclock in the morning and Suso was still feeling tired,
he would turn over, sleep longer, and go to Mass at 11 oclock. He
did not talk much. If a superior commented, Suso you are wearing a
smart pullover today, his simple reply would be Maybe, but I
could not care less.
Although Suso knew that at more than eighty years he did not
have the strength of his younger years, it took him somehow by surprise
that getting old implied pain and other complaints. When his superior would
tell him to remember that Jesus had to suffer pain on the cross, and that
he now had to be a courageous follower of Jesus, he responded well and stopped
complaining. In his last years, Suso had to accept that as his faculties
diminished; he was dependent more and more on the assistance of his confreres.
Indeed, in his old age he had to carry the cross together with Jesus. After
a short agony, Suso died in Haigerloch on 11th June 2014. On 17th June 2014,
he was buried in the cemetery of Haigerloch among his confreres.
When informed of Br. Susos death, the present Provincial
of Ghana, Dominic Apee, wrote the following appreciation: Brother
Suso was not a man in the lime light. But his quiet work in the background
lubricated the vital joints of the Diocese to keep it running till his departure
back home due to advanced age and ill health. If there was no water or electricity
in any Parish, Bro. Suso came to mind. And when called, regardless of the
season of the year or the situation of the road, Bro Suso and his boys would
respond. This was a man we all admired for his great simplicity and commitment
to duty.
Rolf Wigger
Father Jean Deffontaire
Jean was born in Berchem near Antwerp on the 15th October 1921. After primary school, Jean did his secondary schooling in the College Notre-Dame in Antwerp. He entered the White Fathers in Boechout in September 1939. In May 1940, as the war threatened, all the philosophy students owning bikes were sent to North Africa. They were 15 all together under the direction of Father (later Bishop) Louis Van Steene (+1983). They were all dressed in black including soutane, long black overcoat and a clerical round hat!
They went via Varsenare, Lille, Paris and Marseille. In a
supplement to Nuntiuncula n°669 of July/August 2011, Jean illustrated
and described this epic journey.
After Philosophy in Carthage, Jean did his novitiate in Maison-Carrée.
His Theological studies also required a lot of travel. He did his first
year in Carthage and his second and third years in Thibar (Tunisia). He
took his Missionary Oath in Thibar on the 27th June 1945. He returned to
Heverlee (Belgium) for his final year of Theology and Bishop Suenens ordained
him priest on the 22nd April 1946. Those in charge of his training described
him as tactful and obliging. He was somewhat reserved but hospitable. He
had a deep faith and was very pious. He worked in a methodical way and was
a gifted artist and a good draughtsman. He liked to chat but he could be
very critical and hold narrow views on some matters.
Jean arrived in Burundi on the 17th November 1946. He began learning Kirundi
in Bukeye. He then served in Ruganza and Gitega becoming Parish Priest of
the latter in 1951.He wrote, The Christian population is presently
33,573 and I can tell you straightaway that this is too much for the personnel
we have. The Regionals often remarked that Jean got tired a lot.
After his first home leave in 1956, Jean returned to Gitega.
From there, he founded the parish of Nyabiraba. He remained Parish Priest
there until 1965. He spent one year at Lumen Vitae and returned to Burundi
in September 1966. He was put in charge of Catechetical teaching in the
Archdiocese of Gitega. He was also appointed to the Commission for Liturgy
and Catechesis and tasked with the building of a new Catechetical centre.
For six months in 1970, he was temporarily in charge of the Catechists
school in Mutumba. During his home leave in 1970, he asked his Bishop, Mgr.
Makarakiza, for permission to do a second year in Lumen Vitae. He obtained
a Licentiate in Pastoral Work and Catechetics.
On his return to Burundi the following year, Jean continued
his work in the Archdiocese of Gitega. However, while in Belgium for an
operation at the beginning of 1973, he received news that he was no longer
authorised to return to Burundi. What was his reaction? At first,
he thought that it was a farewell to Africa for good. He said,
However, the Provincial of Belgium, Fr. Lucien Van Wielendaele wanted
to see me testify to the Gospel in another part of Africa and that was to
me a sign of Gods will . (Letter of the 21st May 1973 to the
Regional of Rwanda, Fr. Jules Severy).
Jean took off for Rwanda on the 5th September 1973. He was
appointed to Rutongo. The same team was in charge of the Parish and the
Catechists school. The training of lay people was an absolute priority.
Jean considerably extended the school buildings. At the end of 1980, he
came on home leave and followed the Session/ Retreat in Jerusalem. In the
meantime, the Archbishop of Kigali had decided to use the Catechists
school as a preparatory year for future senior seminarians. This meant that
the White Fathers had to leave Rutongo. Jean was appointed to the Parish
of Nyamirambo in Kigali. This transition was a real test for him. He felt
useless and very nearly had a nervous breakdown. The Regional, Fr. Dominique
Mallet, observed: His departure from Burundi remained an open wound.
He had the impression that there, he was really appreciated. However,
the Christians appreciated and liked his carefully prepared homilies, which
provoked a sympathetic reaction because of their traces of Kirundi.
As he approached 70 years of age, Jean decided it was time
to go home. In 1990, he contacted the confreres in Dongelberg, asking for
information about their work. On the 18th July 1991, he left Africa for
good and by the 15th November, he was in residence in Dongelberg as Parish
Priest and Superior of the community. Three months later, he wrote to a
confrere in Rwanda, The transition was not easy. I visited 140 houses
in the village to be acquainted with the people. I teach catechism to children
in 1st year (they are 2) and to 2nd year (they are 8) in preparation for
their Profession of Faith. What a fight! After an hour, I am exhausted.
I prefer to have 100 Rwandan children in front of me that these restless
and jumpy white children. I am feeling nostalgic for the weekday
Masses in Nyamirambo attended by 150 to 200 faithful!
This did not prevent Jean from being happy and liked by his parishioners.
At the beginning of 2002, the Province could no longer supply personnel
for the three Parishes of Dongelberg and its surrounding areas.
In agreement with Bishop Van Cottem of Brabant Diocese, the
White Fathers left the Parish. Jean joined our community of La Plante in
Namur. He stayed there for about 10 years, always smiling and always true
to himself. In May 2013, he agreed to go to Evere to be closer to his family
but also because he now needed nursing home care.
The end came quite suddenly. He had a generalised cancer and
all the doctors could do was to alleviate the pain. He was ready. He received
the Sacrament of the Sick. He was fully conscious and surrounded by his
confreres. His last conversations were all about Burundi, his first love
in Africa. He was not suffering and he died peacefully on the morning of
the 12th July 2014. He was 92 years of age. He wrote in 2001: The
only thing important in life is to love oneself, love those that God puts
in your path, never be against people and always do good.
The Thanksgiving Liturgy took place on the 19th July in the
Church of Saint Vincent in Evere. He was buried in Varsenare.
Jef Vleugels
Father Gaétan Poulin
1934 -
- 2014
Fr. Gaetan Poulin
was born on the 29th June 1934 in Ste-Rose de Dorchester in the Archdiocese
of Quebec, Canada. He was the eldest child in a family of nine children,
six boys and three girls. It was a deeply united and Christian family. His
father was a farmer and animal dealer. The family circumstances and the
farm work would mark his future personality. After primary school, he went
to a school in Beauceville whose aim was to help young men who wanted to
become priests. Then he got a place in the Apostolic School of Levis that
was attached to the College of Levis. He also studied Philosophy there for
two years.
Gaetan asked to enter the White Fathers in 1956. He wrote
in his application that he had thoroughly reflected on the matter with his
Spiritual Director and that he had been in contact with the White Fathers
in the Quebec Procure. He was very happy when the Novice Master informed
him that he was accepted and that he could begin in August 1956 in Saint-Martin
near Montreal. He succeeded in the novitiate mainly because of his perseverance
and despite meeting many problems. One considered him as a model student
for the rule and piety.
In September 1957, Gaetan began his four years of theological
studies in Eastview, near Ottawa. He took his Missionary Oath on the 18th
June 1960 and Bishop Guillaume Trudel, M. Afr (+1968) ordained him to the
priesthood on the 28th January 1961 in his home parish of Beauceville. During
these four years of study, it was clear that he showed more of an aptitude
for material work than for intellectual work. He was considered to be a
good candidate and easy to live with in community. Despite his proverbial
slowness, his good qualities would help him succeed in his future mission.
In August 1961, Gaetan left for a three months course in England.
In the beginning of January 1962, he arrived in Malawi and was appointed
to the Diocese of Lilongwe. He spent six months learning Chichewa in Likuni.
He was appointed curate in Nambuma and it was there that he got his first
experience of pastoral work. He liked to visit people in their homes. This
helped him to master the language and to get to know the reality of everyday
life of the people.
He worked for nearly 19 years in Malawi, always in a Parish
either as a curate or later on as Parish Priest in Likuni and at Ntengo
wa Nthenga. He always claimed that he was happy despite various health setbacks.
He appreciated the help and advice of confreres about the direction of his
work. His simple modesty helped him to accept comments and advice.
In 1980, there was a problem of personnel in South Africa.
His superiors asked Gaetan if he would accept to go there. Having thought
about it, he accepted. In November 1980, he arrived in South Africa. He
was put in charge of Hlabane, a black township of Rustenburg. He started
by learning Setswana, the local language and familiarising himself with
the customs of the people. After seven years, he moved to the territory
of KwanDebele, in the Diocese of Pretoria. He learnt Zulu, which was close
enough to the language he had learnt already. Luckily, he did not have too
many problems with languages. He subsequently worked in the Parishes of
Lebombo and Edenglen.
In 1992, Gaetan had heart problems and he returned to Canada
for treatment and for some rest. He returned to South Africa but needed
more and more time for leave and rest. In 2003, he took a sabbatical year
in Quebec and he was even appointed to Canada. He was advised to receive
therapy to help him cope with his depression. His condition improved sufficiently
so that he could return to Lebombo at the end of 2005.
Gaetan returned to Canada in 2010. He was quite sick and after
seeking advice and having reflected on the matter, he decided to stay. In
fact, he was very sick and depressed. He accepted to go to Lennoxville where
he could receive appropriate care. Over the next few years, one could see
him progressively weaken. He was not the same person. He had to give up
driving and his pastoral ministry. He needed constant advice not to be imprudent.
Gaëtan died suddenly on the 19th June 2014 from a heart
attack. On the 26th June, a Mass was celebrated in the presence of the body
in the Chapel of the Missionaries of Africa in Lennoxville. The Funeral
Mass took place in the Parish Church of Beauceville, followed by burial
in the family plot in the local cemetery.
During the Mass, one of his nieces gave a beautiful eulogy.
Here are some extracts: Uncle Gaetan, we are gathered to say good-bye
to you, to tell you for the last time how much we love you and how much
your presence embellished our life... You leave through the front door probably
with great emotion. Be proud to leave with the sense of duty accomplished...
One was touched after every meeting with you; one had the impression of
feeling better after talking with you... You are an exceptional person.
We will keep a marvellous memory of you.
The Bishops of the Dioceses where Gaetan worked in Africa
expressed their sympathy. Bishop Giuseppe Sandri, of the Diocese of Witbank
in South Africa, said, We remember Fr. Poulin very well in our Diocese
where he worked for many years with great generosity. He was a zealous and
committed Pastor particularly in the Parish of Lebombo. He was also active
in the Diocesan structures and organisations. We will pray that the Lord
will grant him the rest of the faithful servant.
Lauréat Belley
Father René Robert
René was born in Champigné,
France, on 28th April 1918. He had 10 brothers and sisters. The eldest,
Xavier, entered the Jesuits and was assassinated in China in 1946 during
the period of persecution there. René did his secondary school studies
in Angers. He then entered the White Fathers in Kerlois. In 1938, he left
for Maison-Carrée (Algiers) and then to Thibar (Tunisia). He was
called up for military service and spent all the war years in the fight
for the liberation of France. In 1945, he renewed his yes to
the Lord to be a missionary. He took his Missionary Oath in June 1947 in
Thibar.
René was ordained priest on the 28th January 1948 in Bonelles (France).
He was appointed to formation work in the hope that this would avoid any
premature deterioration to his already fragile health. He was to reach the
age of 96 years in full possession of his faculties both mental and physical,
much to the admiration of all. He even repaired the P.A system of Notre
Dame dAfrique one week before he died!
By 1965, René was at the Vocational Training Centre in Maison-Carrée.
He not only gave technical courses but also courses on ethics that were
based on the common values of Christianity and Islam. He spent 28 years
there and the former Algerian students who were present at his funeral testified
to his ability to identify with them.
In 1966, one of his superiors wrote about him: A very balanced person,
open, thoughtful. He is methodical and diligent. Even if he is a bit slow,
the results are always excellent. He has a fine delicate judgement. He is
humble and discreet. A soft manner hides a determined and generous will.
He shows a marked personal faithfulness to his vocation. He got down to
studying Arabic and made use of the summer courses to continue his studies
despite his age. In his computer a whole series of dossiers on Islamology,
that he had edited himself, were found!
In the 1976, the Catholic schools were nationalised in Algeria. Fr. Robert
was offered an appointment as Secretary of the French Province. He wrote,
I would say to you that if I had received a direct order, I would
have packed my bags and placed myself at your service. I would have to confess,
however, that it would have been the death of me. I have already spent 17
years in France and I have bad memories of it in comparison with what I
have experienced here in terms of communities and activities.
René was appointed to Oran where he was to stay for 28 years. He
was in charge of Caritas which was a community based service helping those
who were old and living alone as well as handicapped people. Only God knows
the number of people Fr. Robert visited to bring them comfort or to resolve
a problem, all in the service of justice. Even during the difficult years
in Algeria, he went everywhere. When there was deep mistrust all round,
he only had to knock on a door to receive a warm welcome.
In Oran, Fr. Robert was in charge of catechism courses for children. He
was also chaplain for the students coming from sub-Saharan Africa and, with
other members of the community, chaplain to the Little Sisters of the Poor.
He also played an important role in the management of the archives of the
35 parishes who had regrouped their registers into a central location.
René was appointed to Tizi-Ouzou in 2004. In addition to a library
specialising in English books, the small community occupied a special place
by being a place for listening and counselling. A confrere who lived with
him for 17 years pointed out a text which best described our confrere: Love
is patient, love is kind, etc. (1 Cor 13, 4-7)
René joined the community of Notre-Dame dAfrique, Algiers,
in 2009. He meticulously carried out his job of welcoming visitors (more
than 150 Algerian visitors on a daily basis), the upkeep of the shop and
making candles for sale. Each evening, the rosary was recited and Mass was
celebrated. Fr. Robert knew how to include the intentions of the visitors
in his short introductions to the Liturgy. He spent a great deal of energy
preparing his homilies. He explained the text before highlighting the spiritual
message in his sermons. He had a delicate sense of humour and with his lively
spirit could surprise you with his repartee, which was never malicious or
vulgar!
Bernard, his brother told us: he had many nephews and nieces and his first preoccupation when he came on home leave to France was to bring his little notebook up to date by recording family births and marriages. He regularly said Mass for the family and he was always available for them. He knew how to ally his fundamental principles with a wide-open point of view. In difficult situations, he always looked to understand without judging and in his soft voice gave his measured and comprehensive advice. One other important point, all the participants at his Mass were struck by his demeanour and sense of contemplation.
We also found this above-mentioned little notebook and we discovered
that Fr. Robert had also entered all the details of the Algerians he had
met, marriages of some, the studies of others, children leaving home, progress
of illnesses and success at examinations. As the Gospel says: He calls
his own sheep by name.
For Fr. Robert, his job at the reception of Notre-Dame dAfrique was
not a passive one. An expatriate family thinking of moving to Algiers were
impressed by the time he spent with them, his replies to their questions
and the way he celebrated Mass. They decided to stay despite their anxieties.
They told us at least here there are holy priests. Following
the local tradition, there was a memorial service 40 days after his death.
Many young Algerians attended and testified: The Father made me welcome
and gave me good advice, Another said, A month ago, I came and
met you. You impressed me by your gentleness and goodness. I am a pure practicing
Muslim. I have always told myself that I could never love a Christian, but
God had other ideas. You have marked me forever. I loved and respected you
because of a meeting of 20 minutes. I will never forget you. I never thought
that I would shed tears for a Christian, but I did.
Fr. Robert died on the 8th May in Algiers after four days in hospital.
He is buried in the plot reserved for religious in the cemetery of Maison-Carrée.
What was his secret? He told us on the 60th Anniversary of his ordination
in 2008. I have passed the best part of my life in this country in
an almost exclusively Muslim milieu. I know many students, their families,
met many acquaintances, and established many friendships.
I would like to tell you what guided me over all these years. It
came to me shortly after I arrived in Algeria. I still had many prejudices
against Islam. I was invited, along with another White Father, by one of
the teachers in the College who was a convinced Muslim. There I met an exemplary
family with polite children, a devoted couple and a tidy house. Light suddenly
filled my soul and I asked myself, How could God not love these people?
Little by little, I began to understand that it is not being a member of
such and such a religion that is important for God because God loves all
men of good will. What is important is the human value of each one according
to the light he has received. When a man practices submission to God, uprightness,
care for others, how could God not like him? When the mother of a family
is completely devoted to her children and full of charity towards others,
how could God not love her? These are the human values that we always tried
to develop in our schools and colleges while fully respecting the faith
of the children entrusted to us.
How many times have we been able to admire the devotion of parents,
their human values, and the trust they put in us? This does not mean to
say that I am not forgetting all that I have received from Jesus, Our Saviour,
the source of our light and truth. However, God spreads his light where
he wills. After 60 years of priesthood, I have never done anything extraordinary.
I have only tried to be a docile instrument in the hands of God. To finish,
I can only repeat what the Psalmist said: How can I repay the Lord
for all the good done for me? I will raise the cup of salvation and call
on the name of the Lord. I entrust once again my prayer to Mary, Our
Lady of Africa who has helped me on many an occasion. Amen.
José Maria Cantal Rivas
Sébastien was born
on the 19th May 1976 in Badzanga, Boloma Sector of the Chiefdom of Walendu
Bindi in the Parish of Geti situated about 60 kms south of Bunia in the
DR Congo. He was the sixth of eight children. He attended the primary school
of Badzanga and obtained his certificate in 1989. He got his State Diploma
at the Institute of Badzanga in 1997.
He attended the Pre-First phase training centre at the Foyer Ngongo in
Goma from 1999 to 2000. Between 2000 and 2003, he studied Philosophy in
Ruzizi. From there he went to Bobo-Dioulasso for his novitiate. After his
novitiate, he was appointed to the Parish of St. Anthony of Egypt, Siyabuswa,
KwaNdebele in South Africa. He was there from 2004 to 2006.
Sébastien was part of the first group of students who began their
Theological studies in Kinshasa in 2006. He took his Missionary Oath on
the 19th July 2009 in the Parish of St. Stephen, Kiseno, Kinshasa, and he
received his Diaconate on the same day. He was ordained priest on the 21st
September 2010 in his home diocese of Bunia. His first appointment was to
the Parish of St. Kizito, Lebombo in South Africa. It was there that he
had his fatal motorcar accident on the 5th January 2014.
His funeral took place on the 11th January 2014 in the Diocesan Centre
of Maria Trost in Witbank. In his homily, Bishop Giuseppe Sandri, MCCJ of
Witbank declared that he was deeply touched by this tragedy. He said, The
Epiphany is the feast of the manifestation of Jesus to all nations. He is
the light that shines in the darkness of evil and death that are present
in the world. This year, on the feast of the Epiphany, Fr. Sébastien
as well as ourselves have entered into the shadow of death. On my journey
home to Witbank, I felt that I was driving in this valley of darkness, of
suffering and despair. I repeated to myself the words of the last Gospel:
Did I not tell you that if you believe you will see the glory of God?
Can we see, particularly those closest to Father Sébastien, the light
of Jesus in this moment of darkness?
Our confrere Chrispin Vungwa remarks that Sébastien will be remembered
for the attention he paid to liturgy. He liked to quote Papal Encyclicals.
The orphans and illegal immigrants will remember him for his help. Sébastien
loved the Congo, his native country and suffered a lot because of the looting
committed in his village by the rebels. Sébastien expressed his opinions
openly and without fear.
Fr. Camille Konkobo knew Sébastien well during their years of study
in Kinshasa. Camille remembers him as a courageous, hard working and peaceful
man. He did things calmly but with shrewdness and kindness. He had a great
aptitude for synthesising intelligently different ways of teaching. He knew
how to set targets but was able to compromise. He did not get annoyed when
his opinions were contested. In all that, he was a community man showing
qualities of leadership.
Sébastien was a man of faith and liked the following passage from the first Letter of St. John (3, 2): Beloved, we are Gods children now; what we shall be has not yet been revealed. We do know that when it is revealed we shall be like him, for we shall see him as he is. His time has now come to see this in truth.
As the new Bishop of Witbank remarked, we are a believing people,
we know Jesus. We can share his Word and his Body and Blood. We believe
in life and not in death. We believe that the mysterious plan of God, the
tragic death of Fr. Sébastein is a light filled moment for him, the
members of his family, for the Church of Lebombo, for the Missionaries of
Africa, for the Diocese of Witbank and for the world.
According to Jean-Marie Amalebondra, the confreres and friends who lived
with Fr. Sébastien spoke of him as a dynamic, pleasant and generous
man. He had solid principles and was an upright, convinced and zealous missionary.
He had learnt Zulu and Swathi very well which facilitated his contacts at
a deep level with the lives of the parishioners. Until his tragic death,
Sébastien had been the anchor for his family. The never-ending wars
in the Congo have dispersed the family, which has been ravaged by the memories
of the interethnic conflicts. In this family, he was the shining star and
bearer of hope. It was if he was saying to members of his family that beyond
our sufferings, there is joy in giving. It was the basis of his missionary
enthusiasm.
Fr. Philippe Docq Delegate Superior of South Africa described the circumstances
of his death in these terms: On Sunday 5th December, early in the
morning, Fr. Sébastien left the parish outstation of Kamhlushwa in
order to help a friend whose car had broken down. From there he was to go
to the communities for the Sunday services. However, somewhere on the road,
he lost control of his car, which rolled several times off the road. The
Police and ambulance arrived on the scene a short time after the accident.
Fr. Sébastien was transported to the hospital in Tonga where he was
pronounced dead. He is buried in the Diocesan Cemetery of Lydenburg to the
west of the district of Mashishing, about 300 kms east of Pretoria. Fr.
Ndrutsomi was only 37 years old.
Fr. Ndrutsomi left us with a witness of his apostolic work on the blog
of the Southern Africa Province. You can look it up by following the links:
http://mafrsaprovince.com/2013/07/29/so-called-zone-of-primary-evangelization/
Serge St-Arneault