NOTICES BIOGRAPHIQUES
Site Pères Blancs France
http://www.peresblancs.org

Père Pierre MAURIAUCOURT

1926 - - 2019

.Pierre est né le 15 décembre 1926 à Gouy-en-Artois, dans le Pas-de-Calais. Quatrième enfant d'une fratrie de 6, toute sa jeunesse a baigné dans la nature, vu que ses parents étaient agriculteurs. Cette simplicité de vie ne le quittera jamais. Il fera ses études secondaires au petit séminaire d'Arras, et après le bac, il va entrer chez les Pères Blancs et suivre la filière de formation traditionnelle à l'époque : Philosophie à Kerlois de 1944 à 1946, noviciat à Maison-Carrée en Algérie, puis études de théologie à Thibar où il prononcera son serment missionnaire le 29 juin 1953. Son maître de novices résumait ainsi sa personnalité: " C'est un sujet très bon et très sûr au point de vue moral et religieux. Il s'est toujours montré très régulier et toujours docile, ayant le souci de bien accomplir son devoir et de se dévouer pour les autres. " C'est à Carthage en Tunisie qu'il sera ordonné prêtre le 29 juin 1954.

Nommé " à sa surprise " écrira-t-il plus tard en Afrique du Nord, il fera tout d'abord ses études d'arabe classique à la Manouba en Tunisie pour être nommé en 1955 à Djemaa-Saharidj en Algérie. L'année suivante on le trouve à Cherchell, en 1958 à Aït Larba, en 59 à Larba Nath Iraten avant de rentrer en France pour des soins à Thorenc et à Tassy en Provence.

Il repart pour l'Algérie en 1962 au Centre de Formation Professionnelle à Djemaa-Saharidj dont il deviendra le supérieur en 65. En 1968 il est nommé à Constantine comme surveillant général au collège d'El-Menzah avant de rentrer en France pour une année de recyclage à Lille. Il va pouvoir retourner encore en Algérie pour une année à Laghouat au Centre de Formation Professionnelle avant de rentrer définitivement en France en 1975.

Partout il fera preuve d'un grand zèle apostolique, grâce peut-être à ses facultés de contact avec les gens auprès desquels il aura à exercer ses responsabilités. Très respectueux des autres dans leurs différences de culture et de religion, son Régional pourra écrire : " Confrère intelligent, actif, zélé, il a l'esprit pratique. Il a organisé son Centre, remis de l'ordre et est arrivé à de bons résultats. Il est actif, généreux et surnaturel, il se dépense sans compter. "

De retour en France, pour des raisons personnelles il prendra ses distances avec les Pères Blancs, tout en gardant de très bons rapports avec le monde musulman. Dans un premier temps il va s'occuper de la réinsertion des prisonniers à la prison d'Amiens, avant de rentrer au BIAC où il sera chargé des dossiers des français musulmans rapatriés, tour à tour à Amiens, Rouen, Marseille et Flers jusqu'en 1985. Puis il se mettra alors au service de l' évêque d'Amiens Mgr Jacques Noyer, pour assurer des remplacements, car il avait alors atteint l'âge de sa retraite, d'abord au presbytère de Longpré puis à Amiens même en diverses paroisses. L'évêque d'Amiens interviendra auprès du Provincial de France pour le garder avec ces mots : "

Depuis sa rentrée dans le diocèse, il nous a rendu beaucoup de services avec une grande disponibilité. Je lui en suis très reconnaissant. Il garde toujours le souci du dialogue islamo-chrétien ; en ce domaine, il a du travail. Vous savez pourtant combien c'est délicat. Je lui ai demandé de ne prendre aucune initiative trop personnelle. Il a toute sa place dans les instances diocésaines dans ce domaine-là. C'est en tout cas avec beaucoup de plaisir que je vous demande que Pierre reste parmi nous. " Il fait ses adieux au diocèse en 2014 pour des raisons d'âge et de santé.

Les Pères Blancs et lui-même avaient repris contact depuis quelques temps (en fait les contacts n'avaient jamais été vraiment rompus mais peut-être Pierre se sentait-il un peu en porte à faux), et pour sa fin de vie, d'un commun accord, Pierre va reprendre sa place au sein même de la Société. Après un court séjour à Mours, il rejoindra la communauté de Bry sur Marne le 1er juillet 2014.

Pendant 5 ans donc il va vivre les dernières années de sa vie dans une grande sérénité, acceptant les ravages des ans comme de la maladie aves une rare confiance en Dieu. Il retrouvera d'ailleurs avec beaucoup de bonheur la vie de communauté, et sa présence à tous les offices religieux ainsi qu'aux rencontres communautaires fera l'admiration des confrères, tout en lui apportant une grande paix ; il lisait peu mais passait beaucoup de temps à regarder KTO, gardant contact par téléphone avec de nombreuses relations.

Victime d'une chute malencontreuse dans sa chambre, il sera condamné au fauteuil roulant, et vivra sa situation avec beaucoup d'humilité et d'abandon. Il va nous quitter un peu sans prévenir dans la nuit du 11 octobre 2019. Ses funérailles en la chapelle de Bry ont réuni autour de son cercueil, en plus évidemment des confrères de sa communauté et quelques-uns venus d'ailleurs, des neveux et nièces avec lesquels il avait toujours gardé d'excellentes relations, mais aussi des anciens paroissiens avec lesquels il avait partagé ses soucis pastoraux, et même un prêtre de Beauvais qui l'avait bien connu et qui, par son témoignage, a souligné combien Pierre avait laissé des souvenirs impérissables dans le diocèse.

Cet extrait du discours d'adieux du maire de Picquigny adressé à Pierre lors de la fête organisée à l'occasion de son départ définitif de Beauvais pour rejoindre les Pères Blancs résume assez bien la vie de Pierre :
" Ayant moi-même conversé à quelques reprises avec le Père Pierre Mauriaucourt, je peux vous dire qu'au-delà de ses capacités à faire partager ses convictions religieuses, il est de ceux sans doute qui pensaient que cela n'était pas suffisant : pour lui il fallait aller beaucoup plus loin dans la démarche : assister les personnes en difficulté, aider les malades, parfois même les accompagner jusqu'à leur dernier soupir, savoir discuter avec chacun, écouter telle ou telle position sans la dénigrer. Tout cela le Père Mauriaucourt savait le faire à la perfection, que ce soit ici en France ou lors de ses séjours à l'étranger. C'était avant tout un missionnaire, un vrai missionnaire. "

Clément Forestier




PROFILES

Father Pierre MAURIAUCOURT

1926 - - 2019

Pierre was born on December 15th, 1926 in Gouyen-Artois, in the Pas-de-Calais region. The fourth child of a sibling of 6, all his youth was immersed in nature, since his parents were farmers. This simplicity of life will never leave him. He went to secondary school at the minor seminary of Arras, and after graduating from high school, he entered the White Fathers and followed the traditional formation course at the time: Philosophy at Kerlois from 1944 to 1946, novitiate at Maison-Carrée in Algeria, then theology studies at Thibar where he took his missionary oath on 29th June 1953. His novice master summed up his personality as follows: "He is a very good and safe subject from a moral and religious point of view. He has always been very regular and always docile, concerned about doing his duty well and devoting himself to others. "It was in Carthage, Tunisia, that he was ordained a priest on June 29th,1954.

Appointed - "to his surprise" he later wrote - to North Africa, he first studied classical Arabic at Manouba in Tunisia and was appointed in 1955 to Djemaa-Saharidj in Algeria. The following year he was found in Cherchell, in 1958 in Aït Larba, in 59 in Larba Nath Iraten before returning to France for treatment in Thorenc and Tassy in Provence. He returned to Algeria in 1962 to the Centre de Formation Professionnelle in Djemaa-Saharidj, where he became the superior in 1965. In 1968 he was appointed in Constantine as general supervisor at the El-Menzah secondary school before returning to France for a year of retraining in Lille. He returned to Algeria for another year in Laghouat at the Centre de Formation Professionnelle before returning permanently to France in 1975. Everywhere he goes, he showed great apostolic zeal, perhaps thanks to his ability to contact the people with whom he had to exercise his responsibilities. Very respectful of others in their differences of culture and religion, his Regional wrote: "An intelligent, active, zealous colleague, he has a practical mind. He organized his Centre, put his house in order and achieved good results. He is active, generous and supernatural, he don't spare any effort. "

Back in France, for personal reasons, he distanced himself from the White Fathers, while maintaining very good relations with the Muslim world. Initially, he delt with the reintegration of prisoners in Amiens prison, before returning to BIAC where he would be in charge of the files of repatriated French Muslims, alternately in Amiens, Rouen, Marseille and Flers until 1985. Then he will put himself at the service of the Bishop of Amiens, Bishop Jacques Noyer, to ensure replacements, because he had then reached the age of his retirement, first at the rectory of Longpré then in Amiens itself in various parishes.

The Bishop of Amiens intervened with the Provincial of France to keep him with these words: "Since his return to the diocese, he has rendered us many services with great availability. I am very grateful to him for
that. He always keeps the concern for Islamic-Christian dialogue; in this field, he has work to do. You know how delicate this is. I asked him not to take any initiative that was too personal. He had his full place in diocesan bodies in this field. In any case, it is with great pleasure that I ask you to keep Pierre with us." He said goodbye to the diocese in 2014 for reasons of age and health.

The White Fathers and himself had been in contact for some time (in fact the contacts had never really been broken, but perhaps Pierre felt a little out of place), and towards his end of life, by mutual agreement, Pierre took his place within the Society itself. After a short stay in Mours, he joined the community of Bry sur Marne on July 1st, 2014.

During 5 years therefore he lived the last years of his life in great serenity, accepting the ravages of years as of illness with a rare trust in God. He was very happy to
return to community life, and his presence at all religious services and community meetings made the confreres admire him, while bringing him great peace; he read little but spent a lot of time watching KTO, keeping in touch by telephone with many contacts. Victim of an unfortunate fall in his room, he was condemned to a wheelchair, and lived his situation with great humility and abandonment. He left
us a little bit without warning during the night of October 11st, 2019.

His funeral in Bry's chapel gathered around his coffin, in addition of course to confreres from his community and some from elsewhere, nephews and nieces with whom he had always maintained excellent relations, but also former parishioners with whom he had shared his pastoral concerns, and even a priest from Beauvais who had known him well and who, through his testimony, underlined how much
Peter had left lasting memories in the diocese.

This excerpt from the farewell speech of the Mayor of Picquigny addressed to Pierre during the celebration organized on the occasion of his definitive departure from Beauvais to join the White Fathers sums up Pierre's life quite well :
"Having myself spoken a few times with Father Pierre Mauriaucourt, I can tell you that beyond his ability to share his religious convictions, he is one of those who probably thought that this was not enough: for him it was necessary to go much further in the process: to assist people in difficulty, help the sick, sometimes even accompany them until their last breath, know how to discuss with everyone, listen to this or that position without denigrating them. Father Mauriaucourt knew how to do all this perfectly, whether here in France or during his stays abroad. He was above all a missionary, a true missionary. "

Clément Forestier