Texte Pris sur le site Zénit


Message du Pape François pour la Journée mondiale du Malade 2018

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DU MALADE 2018
(11 FÉVRIER 2018)

Mater Ecclesiae : « “ Voici ton fils ... Voici ta mère ”.
Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui » (Jn 19, 26-27)

Présentation

« Aimez la vie qui est toujours sacrée »: c’est le message du pape François, en italien, aux nouveaux mariés, au terme de l’audience générale de ce mercredi 7 février 2018, en la Salle Paul VI du Vatican, et à l’occasion de la prochain Journée mondiale du malade, dimanche 11 février.

« J’adresse une pensée particulière aux jeunes, aux personnes malades et aux nouveaux mariés. Dimanche prochain, ce sera la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, jour où sera aussi célébrée la Journée mondiale du malade », a rappelé le pape.

« Chers jeunes, a-t-il recommandé, disposez-vous à être la providence pour ceux qui sont dans la souffrance ; chers malades, sentez-vous toujours soutenus par la prière de l’Église ; et vous, chers nouveaux mariés, aimez la vie qui est toujours sacrée, même lorsqu’elle est marquée par la fragilité et par la maladie. »

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

TEXTE

Chers frères et sœurs,

le service de l’Église envers les malades et ceux qui s’occupent d’eux doit se poursuivre avec une vigueur toujours nouvelle, dans la fidélité au mandat du Seigneur (cf. Lc 9, 2-6 ; Mt 10, 1-8 ; Mc 6, 7-13) et en suivant l’exemple très éloquent de son Fondateur et Maître.

Cette année, le thème de la Journée du malade nous est fourni par les paroles que Jésus, élevé sur la croix, adresse à Marie, sa mère, et à Jean : « “ Voici ton fils ... Voici ta mère ”. Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui » (Jn 19, 26-27).

1. Ces paroles du Seigneur éclairent profondément le mystère de la Croix. Celle-ci ne représente pas une tragédie sans espérance, mais elle est le lieu où Jésus manifeste sa gloire et laisse ses dernières volontés d’amour, qui deviennent les règles constitutives de la communauté chrétienne et de la vie de chaque disciple.

Avant tout, les paroles de Jésus donnent son origine à la vocation maternelle de Marie à l’égard de l’humanité tout entière. Elle sera, en particulier, la mère des disciples de son Fils et prendra soin d’eux et de leur cheminement. Et nous savons que le soin maternel apporté à un fils ou à une fille comprend à la fois les aspects matériels et les aspects spirituels de son éducation.

La douleur indicible de la croix transperce l’âme de Marie (cf. Lc 2,35), mais ne la paralyse pas. Au contraire, comme Mère du Seigneur, un nouveau chemin de don commence pour elle. Sur la croix, Jésus se préoccupe de l’Église et de l’humanité tout entière et Marie est appelée à partager cette même préoccupation. Décrivant la grande effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte, les Actes des Apôtres nous montrent que Marie a commencé à accomplir sa tâche dans la première communauté de l’Église. Une tâche qui ne connaît jamais de fin.

2. Le disciple Jean, le bien-aimé, représente l’Église, peuple messianique. Il doit reconnaître Marie comme sa propre mère. Or, dans cette reconnaissance, il est appelé à l’accueillir, à contempler en elle le modèle d’une façon d’être disciple, ainsi que la vocation maternelle que Jésus lui a confiée, avec les préoccupations et les projets que cela comporte : la Mère qui aime et qui engendre des enfants capables d’aimer selon le commandement de Jésus. Par conséquent, la vocation maternelle de Marie, la vocation à prendre soin de ses enfants, est transmise à Jean et à toute l’Église. Toute la communauté des disciples est impliquée dans la vocation maternelle de Marie.

3. En tant que disciple ayant tout partagé avec Jésus, Jean sait que le Maître veut conduire tous les hommes vers la rencontre avec le Père. Il peut témoigner que Jésus a rencontré de nombreuses personnes malades dans leur esprit, car remplies d’orgueil (cf. Jn 8, 31-39) et malades dans leur corps (cf. Jn 5, 6). Envers tous, il a fait preuve de miséricorde et de pardon, il a même accordé la guérison physique aux malades, signe de la vie abondante du Royaume, où toute larme sera essuyée. Comme Marie, les disciples sont appelés à prendre soin les uns des autres, mais pas seulement. Ils savent que le cœur de Jésus est ouvert à tous, sans exclusions. L’Évangile du Royaume doit être annoncé à tous et la charité des chrétiens doit s’adresser à tous ceux qui sont dans le besoin, simplement parce que ces personnes sont des enfants de Dieu.

4. Cette vocation maternelle de l’Église envers les personnes dans le besoin et les malades s’est concrétisée, au long de son histoire bimillénaire, par une très riche série d’initiatives en faveur des malades. Cette histoire de dévouement ne doit pas être oubliée. Elle se poursuit aujourd’hui encore, dans le monde entier. Dans les pays où il existe des systèmes de santé publique suffisants, le travail des congrégations catholiques, des diocèses et de leurs hôpitaux, non seulement fournit des soins médicaux de qualité, mais cherche à mettre la personne humaine au centre du processus thérapeutique et accomplit une recherche scientifique dans le respect de la vie et des valeurs morales chrétiennes. Dans les pays où les systèmes de santé sont insuffisants ou inexistants, l’Église travaille pour offrir le plus possible aux gens en matière de soins et de santé, pour éliminer la mortalité infantile et éradiquer certaines maladies très répandues. Partout, elle essaie de soigner, même lorsqu’elle n’est pas en mesure de guérir. L’image de l’Église comme « hôpital de campagne », accueillante pour tous les blessés de la vie, est une réalité très concrète, car dans certaines parties du monde, seuls les hôpitaux des missionnaires et des diocèses fournissent les soins nécessaires à la population.

5. La mémoire de la longue histoire du service apporté aux malades constitue un motif de joie pour la communauté chrétienne et, en particulier, pour ceux qui accomplissent ce service dans le temps présent. Mais il faut regarder le passé, surtout pour s’en laisser enrichir. Nous devons apprendre de lui : la générosité jusqu’au sacrifice total de nombreux fondateurs d’instituts au service des malades ; la créativité, suggérée par la charité, de nombreuses initiatives mises en œuvre au cours des siècles ; l’engagement dans la recherche scientifique, pour offrir aux malades des soins innovants et fiables. Cet héritage du passé aide à bien projeter l’avenir. Par exemple, à préserver les hôpitaux catholiques du risque de l’entreprenariat qui, dans le monde entier, cherche à faire entrer la protection de la santé dans le contexte du marché, finissant ainsi par écarter les pauvres. L’intelligence d’organisation et la charité exigent plutôt que la personne du malade soit respectée dans sa dignité et toujours maintenue au centre du processus de soin. Ces orientations doivent être spécifiques aussi aux chrétiens qui œuvrent dans les structures publiques et qui, par leur service, sont appelés à rendre un bon témoignage à l’Évangile.

6. Jésus a laissé en don à l’Église sa puissance de guérison :

« Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : [...] ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16, 17-18). Dans les Actes des Apôtres, nous lisons la description des guérisons accomplies par Pierre (cf. Ac 3, 4-8) et par Paul (cf. Ac 14, 8-11). Au don de Jésus correspond la tâche de l’Église, qui sait qu’elle doit porter sur les malades le regard même de son Seigneur, un regard rempli de tendresse et de compassion. La pastorale de la santé reste et restera toujours une tâche nécessaire et essentielle, à vivre avec un élan nouveau, à partir des communautés paroissiales jusqu’aux centres de soin les plus performants. Nous ne pouvons pas oublier ici la tendresse et la persévérance avec lesquelles de nombreuses familles accompagnent leurs enfants, leurs parents et d’autres membres de leur famille, qui souffrent de maladies chroniques ou sont porteurs de graves handicaps. Les soins qui sont apportés en famille sont un témoignage extraordinaire d’amour de la personne humaine et doivent être soutenus avec une reconnaissance adéquate et des politiques appropriées.Ainsi, les médecins et les infirmiers, les prêtres, les personnes consacrées et les volontaires, les membres de la famille et tous ceux qui s’engagent dans le soin des malades, participent à cette mission ecclésiale. C’est une responsabilité partagée qui enrichit la valeur du service quotidien de chacun.

7. C’est à Marie, Mère de la tendresse, que nous voulons confier tous les malades dans leur corps et leur esprit, afin qu’elle les soutienne dans l’espérance. Nous lui demandons également de nous aider à être accueillants envers nos frères malades. L’Église sait qu’elle a besoin d’une grâce spéciale pour pouvoir être à la hauteur de son service évangélique du soin des malades. Par conséquent, que la prière adressée à la Mère du Seigneur nous trouve tous unis en une supplique insistante, pour que chaque membre de l’Église vive avec amour sa vocation au service de la vie et de la santé. Que la Vierge Marie intercède pour cette XXVIème Journée Mondiale du Malade ; qu’elle aide les personnes malades à vivre leur souffrance en communion avec le Seigneur Jésus et qu’elle soutienne ceux qui s’occupent d’eux. À tous, malades, agents du monde de la santé et volontaires, j’accorde de tout cœur la Bénédiction Apostolique.

Du Vatican, le 26 novembre 2017

Solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’univers

François





site Zenit

MESSAGE OF HIS HOLINESS POPE FRANCIS
FOR THE 26th WORLD DAY OF THE SICK
(11 FEBRUARY 2018)

Photo du webmaster à l'angelus fevrier 2009

Mater Ecclesiae: “Behold, your son... Behold, your mother.
And from that hour the disciple took her into his home.” (Jn 19:26-27)

Dear Brothers and Sisters,

The Church’s service to the sick and those who care for them must continue with renewed vigour, in fidelity to the Lord’s command (cf. Lk 9:2-6; Mt 10:1-8; Mk 6:7-13) and following the eloquent example of her Founder and Master.

The theme for this year’s Day of the Sick is provided by the words that Jesus spoke from the Cross to Mary, his Mother, and to John: “Woman, behold your son ... Behold your mother. And from that hour the disciple took her into his home” (Jn 19:26-27).

1. The Lord’s words brilliantly illuminate the mystery of the Cross, which does not represent a hopeless tragedy, but rather the place where Jesus manifests his glory and shows his love to the end. That love in turn was to become the basis and rule for the Christian community and the life of each disciple.

Before all else, Jesus’ words are the source of Mary’s maternal vocation for all humanity. Mary was to be, in particular, the Mother of her Son’s disciples, caring for them and their journey through life. As we know, a mother’s care for her son or daughter includes both the material and spiritual dimensions of their upbringing.

The unspeakable pain of the Cross pierces Mary’s soul (cf. Lk 2:35), but does not paralyze her. Quite the opposite. As the Lord’s Mother, a new path of self-giving opens up before her. On the Cross, Jesus showed his concern for the Church and all humanity, and Mary is called to share in that same concern. In describing the outpouring of the Holy Spirit at Pentecost, the Acts of the Apostles show that Mary began to carry out this role in the earliest community of the Church. A role that never ceases.

2. John, the beloved disciple, is a figure of the Church, the messianic people. He must acknowledge Mary as his Mother. In doing so, he is called to take her into his home, to see in her the model of all discipleship, and to contemplate the maternal vocation that Jesus entrusted to her, with all that it entails: a loving Mother who gives birth to children capable of loving as Jesus commands. That is why Mary’s maternal vocation to care for her children is entrusted to John and to the Church as a whole. The entire community of disciples is included in Mary’s maternal vocation.

3. John, as a disciple who shared everything with Jesus, knows that the Master wants to lead all people to an encounter with the Father. He can testify to the fact that Jesus met many people suffering from spiritual sickness due to pride (cf. Jn 8:31-39) and from physical ailments (cf. Jn 5:6). He bestowed mercy and forgiveness upon all, and healed the sick as a sign of the abundant life of the Kingdom, where every tear will be wiped away. Like Mary, the disciples are called to care for one another, but not only that. They know that Jesus’ heart is open to all and excludes no one. The Gospel of the Kingdom must be proclaimed to all, and the charity of Christians must be directed to all, simply because they are persons, children of God.

4. The Church’s maternal vocation to the needy and to the sick has found concrete expression throughout the two thousand years of her history in an impressive series of initiatives on behalf of the sick. This history of dedication must not be forgotten. It continues to the present day throughout the world. In countries where adequate public health care systems exist, the work of Catholic religious congregations and dioceses and their hospitals is aimed not only at providing quality medical care, but also at putting the human person at the centre of the healing process, while carrying out scientific research with full respect for life and for Christian moral values. In countries where health care systems are inadequate or non-existent, the Church seeks to do what she can to improve health, eliminate infant mortality and combat widespread disease. Everywhere she tries to provide care, even when she is not in a position to offer a cure. The image of the Church as a “field hospital” that welcomes all those wounded by life is a very concrete reality, for in some parts of the world, missionary and diocesan hospitals are the only institutions providing necessary care to the population.

5. The memory of this long history of service to the sick is cause for rejoicing on the part of the Christian community, and especially those presently engaged in this ministry. Yet we must look to the past above all to let it enrich us. We should learn the lesson it teaches us about the self-sacrificing generosity of many founders of institutes in the service of the infirm, the creativity, prompted by charity, of many initiatives undertaken over the centuries, and the commitment to scientific research as a means of offering innovative and reliable treatments to the sick. This legacy of the past helps us to build a better future, for example, by shielding Catholic hospitals from the business mentality that is seeking worldwide to turn health care into a profit-making enterprise, which ends up discarding the poor. Wise organization and charity demand that the sick person be respected in his or her dignity, and constantly kept at the centre of the therapeutic process. This should likewise be the approach of Christians who work in public structures; through their service, they too are called to bear convincing witness to the Gospel.

6. Jesus bestowed upon the Church his healing power: “These signs will accompany those who believe... they will lay hands on the sick, and they will recover (Mk 16:17-18). In the Acts of the Apostles, we read accounts of the healings worked by Peter (cf. Acts 3:4-8) and Paul (cf. Acts 14:8-11). The Church’s mission is a response to Jesus’ gift, for she knows that she must bring to the sick the Lord’s own gaze, full of tenderness and compassion. Health care ministry will always be a necessary and fundamental task, to be carried out with renewed enthusiasm by all, from parish communities to the most largest healthcare institutions. We cannot forget the tender love and perseverance of many families in caring for their chronically sick or severely disabled children, parents and relatives. The care given within families is an extraordinary witness of love for the human person; it needs to be fittingly acknowledged and supported by suitable policies. Doctors and nurses, priests, consecrated men and women, volunteers, families and all those who care for the sick, take part in this ecclesial mission. It is a shared responsibility that enriches the value of the daily service given by each.

7. To Mary, Mother of tender love, we wish to entrust all those who are ill in body and soul, that she may sustain them in hope. We ask her also to help us to be welcoming to our sick brothers and sisters. The Church knows that she requires a special grace to live up to her evangelical task of serving the sick. May our prayers to the Mother of God see us united in an incessant plea that every member of the Church may live with love the vocation to serve life and health. May the Virgin Mary intercede for this Twenty-sixth World Day of the Sick; may she help the sick to experience their suffering in communion with the Lord Jesus; and may she support all those who care for them. To all, the sick, to healthcare workers and to volunteers, I cordially impart my Apostolic Blessing.

From the Vatican, 26 November 2017
Solemnity of Our Lord Jesus Christ, King of the Universe

FRANCIS