De la part du Provincial de France.

"Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts". 1 Cor 15, 20



Le Père Provincial de France des "Missionnaires d'Afrique"
vous fait part du retour au Seigneur

du Frère Marcel AUREGAN

du diocèse de St-Brieuc

décédé le 24 Décembre 2010

à l'hôpital de Bry-sur -Marne

à l'âge de 82 ans



dont 53 ans de vie missionnaire
essentiellement en Tunisie et en France.

La célébration des funérailles du Frère Marcel Aurégan aura lieu le jeudi 30 décembre 2010 à la chapelle de notre maison de Bry sur Marne à 14h30

 

Prions pour lui et les membres de sa famille, at amis tunisiens.

Guy Vuillemin, M.Afr.

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Jalons de la vie du frère
Marcel AUREGAN

Nat.: Fr.
Diocèse d'origine
St-Brieuc
NAISSANCE
Plouzélambre
04-07-1928
Année Spirituelle
Maison-Carrée
26-09-1955
Serment Temporaire
Mours
29-09-1957
Serment Perpétuel
Mours
31-07-1963

Enfance études
04/07/1928 Né à Plouzélambre Diocèse St Brieux France
05/07/1928 Baptême à Plouzélambre
12/05/1942 Confirmation à Lanvellec Diocèse St Brieux
Sept 1954 Entrée au Postulat Antilly
26/09/1955 Prise d'habit Maison-Carré en Algérie
29/09/1957 1er Serment Mours France
31/07/1963 Serment perpétuel Mours

Nomination en France
29/09/1957 Après son 1er Serment, il reste au CDP de Mours
15/09/1959 Friant
15/06/1961 Mours
21/06/1965 Arrivée à Bussière
01/07/1966 Mours

Nomination en Tunisie
19/07/1966 Domaine de Thibar en Tunisie
20/09/1969 Grande retraite Cavaletti en Italie
1969 Conseiller régional
1972 Responsable Domaine de Thibar
15/11/1975 La Marsa
01/11/1977 Tabarka
1982 Conseiller régional élu-Tunisie
1983 Conseiller régional élu-Tunisie
Sept 1994 Grande retraite Jérusalem Terre Ste
01-01-1995 Développement La Marsa en Tunisie
01-07-1996 Equipe past.+Cons.Rg Sousse en Tunisie
01-07-1998 Aménagement maison Tunis, Ibla en Tunisie
01-01-2008 La Marsa
Juin 2010 Hospitalisé en Tunisie

Retour définitif en France
06/09/2010 Rapatrié en France, nommé à Bry-sur-Marne France
24/12/2010 Retour à la maison du Père à l'hôpital de Bry-sur-Marne


"Il ne faut pas que vous vous attristiez comme les autres qui n'ont pas d'Espérance". Thess 4,13

Nous le recommandons instamment à votre prière.

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Présentation de Marcel lue à la cathédrale de Tunis le mercredi 29 décembre 2010.

Marcel avait 82 ans. En le voyant ces dernières années si maigre on a du mal a croire que Marcel c’était un sportif. Il courait le cross et les distances de fond. Il a même participé à des épreuves avec Alain Mimoun. Quand il a quitté son club pour entrer chez les Pères Blancs, le dit club a périclité, selon les journaux de l’époque.

Marcel avait le don de trouver les endroits où creuser pour trouver de l’eau. Il a trouvé de l’eau non seulement en Tunisie, mais aussi au Mali et au Burkina. Sans doute rien que pour avoir donné à boire aux assoiffés il mérite d’entrer au Paradis, selon les paroles de Jésus.

C’est à Maison-Carrée, dans la banlieue d’Alger qu’en 1955 il fait son noviciat. Il va ensuite à Mours (France) en formation et où il passe quelques années comme moniteur. C’est là qu’il prononce son engagement missionnaire en 1963.

Trois ans plus tard, il se retrouve à Thibar (Tunisie) pour s’occuper du domaine agricole. Il y a noué de solides amitiés qui ne se sont jamais démenties. Quand il lui arrivait, ces dernières années, d’y emmener des visiteurs, l’accueil était ce qui les marquait le plus.

A la fermeture de Thibar, il va à La Marsa où les PB venaient d’ouvrir un centre de formation pré-professionnelle. Il y reste deux ans, à la suite de quoi il va travailler comme représentant d’une association tunisienne pour le développement de la région nord-ouest du pays. En charge de l’amélioration de l’habitat rural, son souci est de respecter au maximum les connaissances des ruraux : s’ils ont construit leur maison à un endroit déterminé, ils ont de bonnes raisons de le faire, comme la direction du vent, l’orientation au soleil, l’écoulement des eaux. A cette période, il collabore à la construction de centres professionnels.

Après une vingtaine d’années là-bas, il revient à La Marsa, puis à Sousse et enfin à Tunis en 1998. Comme économe de l’Ibla, il remet la maison en ordre : eau, électricité, gaz, panneaux solaires, etc. Les plans précis qu’il en a dressés ont été précieux pour ceux qui sont en charge de la restauration de la maison. Il était également chargé de l’accueil des démunis qui venaient solliciter un peu d’aide. Il s’occupait aussi des bâtiments de l’Eglise. Il a ainsi restauré les églises de Sousse et de Djerba, les écoles de Halfaouine et d’Aïn Draham : j’en oublie certainement, la liste est plus longue.

Mais on aurait tort de limiter ses centres d’intérêt au matériel. Sa bibliothèque personnelle contenait des ouvrages de théologie, d’exégèse, de spiritualité, de littérature, d’histoire de l’art. Pour la dame architecte avec laquelle il venait de réaménager le jardin du monastère de La Marsa, Marcel c’était un intellectuel égaré dans les travaux pratiques.

Au début de l’été passé Marcel a fait une chute à La Marsa. Il a été hospitalisé, son état nécessitant une prise en charge médicale complète. Après plusieurs mois à la clinique il a pu être accueilli par les soeurs de La Goulette où il a rechuté , entrainant une nouvelle hospitalisationNous ne pouvions pas lui assurer ici les soins ni l’accompagnement nécessaires. Il est évacué en France, à Bry-sur-Marne , d’où il est immédiatement réhospitalisé. Son état connaît des hauts et des bas, mais il rentre quelques jours à la maison. Finalement à la mi-décembre il est hospitalisé à nouveau et le 24 au soir, pendant la prière de la communauté Marcel est monté au ciel.

Je conclus avec le texte d’un message de condoléances reçu hier : Sans faire plus de bruit que durant sa vie, notre frère a voulu retourner vers son Seigneur dans le silence de la nuit de Noël. Dessinateur recherché pour ses bonnes idées dans la construction et sa façon toute simple des les présenter, il était aussi le ciment des communautés par où il est passé. Jamais il ne se mettait en avant sur les balcons, mais il était prêt à soutenir de ses deux bras les initiatives positives de ses confrères. Jusqu'au bout de sa vie il a contribué à habiller les projets et à peindre les rêves des autres grâce à ses connaissances chevronnées. On se souviendra longtemps de sa frêle silhouette qui passait comme une ombre mais dont le sourire égayait tout sur son passage. Merci à Marcel pour cet exemple de simplicité et de vie donnée à tous!

Jésus était comme Marcel un artisan un homme manuel et soucieux des autres. Je suis convaincu que depuis qu’ils sont ensemble ils parler beaucoup de construire... mais de construire le Royaume de Dieu en Tunisie.

Homélie de l’archevêque Mgr. Maroun LAHHAM

Chers frères et sœurs,

Il ne faut pas vous habituer, nous habituer, à une messe tous les mercredi soir (ou presque) pour un de nos frères ou sœurs qui retournent à la Maison du Père. Il ne faut surtout pas nous résigner. Le fameux « Maktoub » de nos frères musulmans n'est pas dogme chrétien. Nous croyons en la Providence, c'est-à-dire en l'amour de Dieu qui conduit l'histoire du monde et des hommes pour le mieux. Il ne faut surtout pas que ces morts précipitées nous enfoncent dans un sentiment, déjà pas très réconfortant, de fragilité et d'instabilité. Nous sommes, nous devons être plus solides par rapport à ce que nous pensons.

Encore une fois donc, nous sommes réunis pour prier pour un de nos frères qui nous a précédés. On dit joliment en arabe : « ils nous précédent et nous les suivons ». Revenons à frère Marcel: un frère blanc, breton (il tenait à le dire et à rappeler qu'il a appris le français à l'école), petit de taille" souriant, serviable, précis et méthodique fallait pas lui demander deux choses à la fois. Il a passé sa vie au service de la Société des Missionnaires d'Afrique, de l'Église et surtout du pays. Le nom de Thibar est devenu presque synonyme de Marcel. Les sœurs blanches du Kef nous ont montré l'autre jour un village qu'il a construit au nord ouest du pays. C'est que les constructions faisaient presque partie de ses gènes... À la clinique, pendant les courts moments de lucidité qu'il avait, il disait: «il faut que je sorte d'ici, je dois terminer les plans que les sœurs m'ont demandé de faire... ». Il les terminera du paradis. Un fait est là quand même: nous avons perdu un spécimen unique de notre Église, un charisme irremplaçable au niveau de la congrégation, de l'Église et de la société. Mais ce n'est pas grave, je dirais que c'est normal. Le monde change, le pays change et l'Église change, et par conséquent, les besoins changent. C'est d'ailleurs le thème de la pro haine lettre pastorale pour les deux prochaines années.

Ce que nous devons faire est d'abord de remercier le Seigneur de nous avoir l toujours donné les personnes voulues dans les diverses circonstances, ensuite de lui demander de continuer de nous envoyer le personnel nécessaire pour répondre aux nouveaux besoins de notre Église et de notre société.

Voilà, une année se termine, et une autre est sur le point de commencer. La vie continue, et qui aime ne meurt jamais, car l'amour est plus fort que la mort.

Permettez-moi une dernière envolée. Frère Marcel est décédé la nuit Noël, cela ne vous dit rien qu’au même moment de l'entrée du Fils de Dieu dans la vie des hommes, frère Marcel est entré dans la vie de Dieu? Bienheureux frère Marcel, tu as bien mérité cette grâce.

Amen.

+ Maroun Lahham