Voix d'Afrique N°100.


EXEGÈSE ET NON-VIOLENCE

Psaume 37, 1-22 Laisse ta colère


Les doux

Les doux, bien souvent, traversent l’existence à pas de loup.
On réalise qu’ils ne sont plus là, après coup,
quand le bouquet de fleurs se fane sur la table,
quand l’eau n’est plus changée, ni les rosiers taillés.
Les doux, qui sait, se relèvent peut-être la nuit,
pour recouvrir ceux qui dorment de leur couverture qui a glissé,
pour mettre de l’huile dans le gond de la porte,
faire cuire la brioche du matin,
ou encore essuyer une larme secrète,
consoler un sanglot réprimé dans le froid ?

Les doux parfois sont durs,
quand il s’agit de trancher
entre ce qui nourrit la vie et ce qui la pourrit.
Ils sont alors sans concession. Leur parole tranche.
On dira qu’ils sont durs, qu’ils ne savent pas négocier,
qu’il faut prendre des gants. Ils savent pourtant qu’il n’en est rien
et que certaines situations ne peuvent pas se dénouer autrement.

Leur douceur est secrète,
dans la douleur qu’ils éprouvent à percevoir ce que d’autres ne voient pas.
La terre est leur domaine, et le corps, et le pain. Le plus infime.
Ils parlent peu, mais ils sont là.
Ils sont là, quand il faut laver le sol,
préparer le repas et le linge, soigner la terre.
Ils sont là, quand il faut panser une plaie,
rire un bon coup, acheter du pain pour la voisine ou conduire un ami à la gare.
Ils sont là, à l’heure de la naissance et à l’heure de la mort,
entre langes et linceuls, de la crèche à la croix, du berceau au tombeau.
Ils sont là.
Leur prière est un souffle, une respiration, un secret.
Elle supporte le monde et le dépose entre les mains de Dieu.

Soeur Anne Lécu
Psaume dans la ville 11/07/2012

 

Un étudiant demanda un jour à St François de Sales ce qu’il devait faire pour aider à construire la paix.
Le Saint de la douceur évangélique lui répondit: “fermer la porte sans la claquer !“


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