Pères Blancs France Tassy

 

ANNIVERSAIRE DES 100 ANS DU FRERE DENIS POUPON, M.AFR.

né le 1er novembre 1908

Le programme de la fête était le suivant: Messe, à 10 heures
Goûter festif et voeux, à 16 heures

Denis Poupon tient dans ses mains la Bénédiction Papale reçue pour ses 100ans . .

La dame en veste noir qui se trouve derrière le frère est Mme HAUBAULT  adjointe de Mr le Maire de Tourrettes . Mme MENCAGLI Louisette la nouvelle directrice de la Maison de retraite de Tassy... . La dame en veste noir qui se trouve derrière le frère est Mme HAUBAULT  adjointe de Mr le Maire de Tourrettes

remise de la medaille . avec Guy Vuillemin . I y a 100 ans

François Beauchenes

Homélie de Guy Vuillemin Provincial de France durant la messe

Homélie de la fête de tous les saints et du centième anniversaire du frère Denis Poupon.
Tassy, le 1er novembre 2008.

Le chemin que nous trace Jésus dans l'évangile d'aujourd'hui est un chemin d'humanité, ou plutôt d'humanisation.
Certes ce n'est pas ce chemin d'humanité, ou d'humanisation que le monde nous présente comme modèle.
Notre monde exalte plutôt comme moyens de réussite humaine la puissance, la richesse, la beauté, le plaisir, l'efficacité et la réussite, souvent au mépris des petits, des malades, des handicapés, de ceux qui sont considérés comme inutiles…
Le chemin d'humanité que présente Jésus est celui de l'humanité telle qu'elle est voulue par Dieu dès avant même la création.
Car Dieu désire une humanité sainte et immaculée qui partage la plénitude de sa vie, qui vit pleinement de son amour.
Ce chemin, Jésus lui-même l'a parcouru en premier dans son humanité, toute habitée de sa divinité.
Si nous relisons les évangiles et les méditons, nous découvrons toujours davantage qu'il est vraiment pauvre, tout dépendant de son Père et des hommes, qu'il est doux, et oppose la force de la non-violence à ceux qui s'opposent à lui, qu'il pleure avec ceux qui pleurent et pour ceux qui refusent de le reconnaître dans son identité profonde, qu'il est affamé et assoiffé de justice, prenant le parti de ceux que la société et les responsables religieux rejettent, qu'il est miséricordieux, jusque sur la croix, que son cœur est totale transparence de l'amour de son Père et sans aucun replis sur lui-même et qu'il est le premier à souffrir persécution, rejet, et mépris.
Il a parcouru ce chemin jusqu'au bout, jusqu'au don de sa vie, de sa mort et de sa résurrection.
En lui, notre humanité est déjà divinisée, en germe.
En lui, notre humanisation, vers laquelle nous tendons, est pleinement accomplie.
Nous sommes, en Lui, appelés enfants de Dieu.
Et nous le sommes… ou nous sommes appelés à le devenir chaque jour davantage.
Jésus Christ nous donne les moyens de parcourir à sa suite ce chemin d'humanité :
- Le premier est la puissance de son mystère pascal qui rejoint tous les hommes par les voies que Dieu seul connaît ;
- Le second est la force de son Esprit qui travaille le cœur de tout homme.
Tous les saints, pour lesquels nous rendons grâce aujourd'hui, ont déjà parcouru ce chemin.
Parmi eux il y a ceux que l'Eglise a déjà officiellement reconnus, dont quelque part, au Vatican peut-être, le registre est tenu. Ceux-là ont, chacun, leur jour où ils sont célébrés.
Il y a aussi la foule que nul ne peut dénombrer de toutes nations, races, peuples, langues et religions qui ont été artisans de paix, défenseurs des droits de l'homme, poseurs de gestes de pardon, de réconciliation, semeurs de joie, pleins d'attention aux autres, hospitaliers pour les gens de la route … C'est pour cette foule que nous rendons grâce aujourd'hui.
Tous, d'une façon ou d'une autre, ont été rayonnant d'une présence et d'une force qui les habitaient et dont, peut-être, ils ne savaient pas l'origine ou qu'ils ne pouvaient nommées.
Je pense à Gandhi, l'apôtre de la non-violence.
Je pense à Tierno Bokar Tall, le sage musulman de Bandiagara, qui enseignait à ses disciples la tolérance respectueuse de toutes les traditions religieuses.
Dans cette foule, nous trouvons aussi nos parents, nos amis, nos relations qui, à un moment ou à un autre de notre vie, ont été pour nous reflet de la miséricorde, de la douceur, du pardon et de la paix de Dieu.
Pour notre frère Denis, il convient de mentionner parmi eux, la famille Dumoussaux, surtout Madame Dumoussaux, qui a su apprivoiser, écouter, parler au jeune homme aigri, un peu révolté, sortant de prison, après une enfance et une jeunesse difficile de familles d'accueil en famille d'accueil, qui venait de lui être confié. Elle a su, avec patience et douceur, et beaucoup d'amour, le conduire à cette découverte que la foi est un don de Dieu, qu'il faut demander. Elle lui a montré le chemin de Dieu.
Nous pouvons aussi mentionner l'aumônier militaire du régiment de chasseurs (à cheval) de Vesoul. Il a su mettre au service de ses camarades la foi naissante et grandissante du seul soldat qui demandait une permission pour aller à la messe du dimanche. Il a su l'accompagner pour discerner sa vocation missionnaire.
Et nous pouvons aussi mentionner le maître des novices de Maison Carré qui a su plaider auprès du Supérieur Général pour le novice qui s'était permis de faire une cavalcade avec le cheval du commissionnaire des Sœurs Blanches venu en visite, novice que le Supérieur Général voulait renvoyer du noviciat. Ce maître des novices a su percevoir toute la part de lumière déjà bien présente dans son novice.
Le frère Denis lui-même a lui aussi, comme nous tous, parcouru un bout de ce chemin d'humanisation et continue de le parcourir. Sur ce chemin, nous reconnaissons qu'il a trouvé humilité, humour, attention aux personnes, surtout au personnel du domaine de Thibar dont il a partagé les joies et les peines…
Le chemin que nous sommes invités à parcourir nous conduit à devenir semblable au Christ, car au terme, nous le verrons tel qu'Il est.

Jean Claude Paillard Responsable

Voir la fête de ses 75 ans de Vie Missionnaire 1er Mai 2008
Voir son témoignage dans Voix d'Afrique en décembre 2003