Monseigneur Joseph Perrot M.Afr. sera inhumé
en la cathédrale de San au Mali le 1er décembre 2007.

Cérémonies


Voir carte Mali- San est en bas à droite

Monseigneur Joseph Perrot Originaire du diocèse de Besançon en France, Monseigneur Joseph Perrot a totalisé 56 ans de vie missionnaire au moment de son décès, le 22 juin 2005, dans notre maison de retraite de Tassy (France). Après ses études de philosophie et de théologie au grand séminaire de son diocèse, il entre chez les missionnaires d'Afrique en Monseigneur Jean-Gabriel Diarra1946. Ordonné prêtre en 1949, il exerce son premier ministère à Mandiakuy, où il devient curé de la paroisse. Le 30 avril 1962, il est nommé Préfet apostolique, "Sui juris", de San et le 9 janvier 1965 il est ordonné évêque de San, à Mandiakuy. Il est fier de confier, en 1989, le diocèse de San à Monseigneur Jean-Gabriel Diarra, ordonné évêque, lors des fêtes du Centenaire de l'Église du Mali.


9 Janvier 1989 avec Mgr Diarra (Photo Otmar Strzoda)

cathédrale de SanPour fêter le jubilé d'or (cinquante ans) de la paroisse cathédrale de San, Monseigneur Jean-Gabriel Diarra, et toute la famille diocésaine de San, ont décidé de ramener le corps de leur premier évêque, et de l'inhumer dans la cathédrale de San.

 

Tambour MaliUne cérémonie d'accueil aura lieu le 26 novembre dans la soirée, à l'aéroport de Bamako Sénou. La dépouille mortelle sera ensuite acheminée jusqu'à la cathédrale de Bamako où une veillée de prière débutera à 22 heures. À 7 heures, le 27 novembre, une messe de requiem sera célébrée puis le cortège se mettra en route pour San.

 

Plusieurs paroisses et centres diocésains l'accueilleront, et organiseront tour à tour des veillées de prière. La cérémonie d'inhumation aura lieu le samedi 1er décembre, en la cathédrale de San. Le lendemain, dimanche 2 décembre, une messe célèbrera le jubilé de la paroisse de San.

Photo Otmar Strzoda

Notice biograpique et Photos

Mgr Joseph Perrot
Evêque émérite de San

1921 - - 2005

Joseph naquit le 18 janvier 1921 à Grand'Combes-des-Bois, dans le Doubs (diocèse de Besançon), au sein d'une famille très chrétienne qui donna à l'Église deux prêtres et une religieuse; un des oncles de Joseph était aussi curé dans le diocèse. Son village natal longe la frontière suisse. Il étudia au petit séminaire Notre-Dame de Consolation, puis au grand séminaire de son diocèse, à Faverney. Après deux ans de théologie, il demanda à entrer chez les Pères Blancs; comme son condisciple, Jean Longin, faisait la même requête, ce ne fut pas sans regret que le supérieur du séminaire vit partir deux de ses meilleurs éléments chez les Pères Blancs. Joseph entra au noviciat en 1942, mais la guerre l'en éloigna bientôt et ce, jusqu'en 1945.

Entre-temps, il servit comme infirmier dans la défense anti-aérienne, à Oran, Colomb-Béchar, Sidi Bel Abbès, Casablanca et Médiouna, et durant la campagne de France jusqu'à Colmar : ses aumôniers militaires successifs sont unanimes pour saluer son dévouement à la fois discret et profond, son rayonnement sur ses camarades, et les appréciations de ses chefs sont flatteuses. Est-ce en raison des souffrances côtoyées durant la guerre, on le juge, à son retour, moins enthousiaste, P Perrotfacilement déprimé, un peu timide aussi: mais on pensait qu'il s'épanouirait plus tard en brousse. Après son Serment missionnaire le 29 juin 1948, il fut ordonné prêtre le 1er février 1949 et nommé à Nouna, au Soudan d'alors.

Arrivé sur place en juin de la même année, il fut vicaire, puis curé de l'importante mission de Mandyakuy, aujourd'hui dans le diocèse de San, au Mali. Les premiers prêtres et catéchistes y étaient arrivés en 1922 et la mission avait pris assez vite un bel essor. Ce serait le seul poste de Joseph durant quinze ans, chez les Bobo-Oulé dont il parlait aisément la langue: on ne peut imaginer curriculum vitæ plus court pour un missionnaire d'Afrique! Les supérieurs religieux et le chef de mission apprécient son zèle à soutenir la foi de ses chrétiens, à l'entretenir par les tournées et les sessions, son travail bien ordonné, sa régularité, la construction d'écoles, de dispensaires et d'ouvroirs, bien que lui, parfois un peu pessimiste, manifestât qu'il aurait préféré n'avoir pas la responsabilité de ce poste important.

Ce manque de confiance en soi, les supérieurs n'en tinrent pas compte, puisque le 30 avril 1962, il fut promu supérieur de ce que Rome appelait la mission sui juris de San, prélude à la création prochaine de la hiérarchie au Mali; Joseph fit sa grande retraite à la Villa Cavaletti avant de prendre possession de son siège de préfet apostolique.

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le jour de son ordination épiscopale à Mandiakuy

Nommé premier évêque de San lors de l'érection du diocèse, le 9 janvier 1965, il fut sacré à Mandyakuy par le Délégué apostolique de Dakar, Mgr Maury, en présence de nombreuses personnalités maliennes. L'église de Mandyakuy est la plus vaste de la région, mais la communauté locale y étant aussi la plus nombreuse, on dut faire la célébration sur le parvis. Mgr Perrot, s'adressant à la foule des assistants, déclara alors: Cette Église ne sera vraiment du pays que lorsque des prêtres, frères, sœurs du pays auront pris en charge Église. À chacun de tout faire pour que bien vite de nombreuses vocations y surgissent.


Mgr Perrot lors d'une audience avec Jean-Paul II

Il exerça sa charge jusqu'en août 1988, si l'on excepte la session biblique et une nouvelle grande retraite à Jérusalem, du 29 septembre au 14 décembre 1982, un séjour dont il revint enchanté, regrettant de l'avoir fait trop tard. Dans l'homélie de sa messe d'obsèques à Tassy, le Père Paulin souligna les traits caractéristiques de son action épiscopale: bonne connaissance de la langue, une mémoire prodigieuse qui lui permettait de retenir le nom de quantité de diocésains qui se sentaient reconnus et proches de lui, une grande attention aux vocations de prêtres et de religieuses et à leur formation. Tout cela, à chaque congé, il allait le confier à sainte Thérèse de Lisieux envers qui il avait grande dévotion. C'est aussi durant son épiscopat que des Pères Salésiens vinrent fonder Touba et que les Frères du Sacré-Cœur s'installèrent à Dobwo.

Dans une lettre, citant son compatriote Mgr Groshenry, il disait avec humour: "Ici, l'évêque n'est pas un confesseur pontife, mais un confesseur bon type." De fait, il avait cette simplicité de cœur qui lui faisait découvrir dans l'apostolat le déploiement de la force du Père dans notre communion aux abaissements du Fils. Tout n'était pas pour autant facile, et de temps à autre, il fait état du difficile passage de l'Église missionnaire à une jeune Église en croissance, des heurts entre ethnies ou castes; parfois même le ton est quelque peu désabusé. Car on lui reproche de ne pas assez consulter, de trop s'occuper de la région bobo, chère à son cœur depuis ses débuts missionnaires, et de ne pas entreprendre assez au nord du diocèse. En homme d'origine rurale, il partageait l'angoisse des gens, quand l'hivernage n'apportait pas de pluie, qu'aucun endroit n'était suffisamment arrosé pour les semailles, comme ce fut le cas à plusieurs reprises. La mort accidentelle d'un jeune Père de San, perte cruelle pour l'animation de la chrétienté locale, l'affecta aussi profondément.

C'est après quelque 25 ans à la tête du diocèse de San qu'il céda la place à un évêque malien; le 26 janvier 1989, il rentrait définitivement en France. Le changement fut rude, et se réaccoutumer à la France, après 40 ans d'absence, lui fut pénible : son moral en pâtit. Ayant 'un côté énigmatique et un tantinet râleur', au dire de quelqu'un qui le connaissait bien et l'appréciait tout autant, il tâtonnera beaucoup pour trouver la bonne insertion en province: un évêque émérite est tout de même plus difficile à placer que monsieur tout le monde. Il désirait faire du ministère, tout en reconnaissant que la catéchèse actuelle lui faisait un peu peur: mais il oubliait surtout la question âge et santé, le climat aussi et les changements intervenus en France durant sa longue absence. Deux hospitalisations d'entrée, à Lons-le-Saunier, furent nécessaire pour traiter son diabète.

Après un court transit par le Centre spirituel de Consolation, dans son diocèse d'origine, l'archevêque de Besançon lui proposa un poste de vicaire-prêtre auxiliaire au doyenné de Maîche, à partir du 1er octobre 1989: on lui confiait la coopération missionnaire, les messes dominicales, la Vie montante, l'Œuvre du Rosaire et la Fraternité des malades. Il assura ce service durant deux ans, célébrant entre-temps à Strasbourg ses 25 ans d'épiscopat, le 11 janvier 1990. À cette occasion, il envoya un message à tous les anciens de San, leur demandant de s'unir à son action de grâces et faisant sienne la parole pleine de sagesse de saint Paul: L'un plante, l'autre arrose, mais c'est Dieu qui donne la croissance.


Dans sa paroisse pour son jubilé de 50 ans de sacerdoce.

Quittant Maîche pour son village natal de Grand'Combe-des-Bois, le 17 septembre 1991, il y emporta son diabète, son arthrose et ses rhumatismes: l'hiver est rigoureux dans le Haut-Doubs, aussi alla-t-il, de Noël à mars 1992, se réchauffer au Mali à l'occasion de nouvelles ordinations à San. Les problèmes de santé continuant, à son retour, il souhaita se retirer à Tassy, avec l'accord des supérieurs et l'intention d'y faire du ministère. C'est alors que l'évêque du lieu lui proposa l'aumônerie d'une communauté nouvelle de Sœurs Dominicaines, à Villecroze, dans le Haut-Var, à quelque 50 km de Tassy. L'essai, renouvelable, était pour six mois. Joseph y resta cinq ans, à la grande satisfaction des Sœurs qui peinaient à s'insérer dans le diocèse. Lui était heureux de ce climat de prière, tout en restant très préoccupé des nouvelles de la mission, notamment du drame du Rwanda, dans ces années-là.

Quand il partit de Villecroze, le 17 juin 1997, il envisageait une nouvelle aumônerie, tout en craignant les effets des frimas de l'hiver sur sa santé de plus en plus chancelante, mais on lui demanda d'assurer le poste de responsable à Toulouse-Ringaud. Après un ultime voyage au Mali, pour les 75 ans de la fondation de sa chère paroisse de Mandyakuy, de novembre à février 1998, il vint donc à Toulouse; pour peu de temps, car en juillet suivant, il rejoignit la maison de retraite de Tassy où sa santé continua de décliner, tandis que son esprit était de plus en plus perturbé. Le Seigneur est venu l'y chercher le 22 juin 2005. Il s'était préparé à la rencontre lors de son jubilé sacerdotal de 50 ans, en juin 1999, faisant imprimer sur le faire-part cette phrase du cardinal Marty: Quand on monte vers Dieu, on ne vieillit jamais, on grandit toujours, on rajeunit sans cesse. Et aussi le versetMagnificat : Dieu fit pour moi des merveilles, Saint est son nom… Rendons grâces à Dieu.

Jusqu'à la fin, tout comme, très souvent, il se rendait machinalement à la chapelle, l'obsession de l'apostolat ne le quitta pas: n'écrivait-il pas encore au Provincial en 2003, qu'à l'occasion d'une visite à sa sœur religieuse, alors malade, 'il en profiterait pour chercher un emploi'…? Il fut jusqu'au bout missionnaire. Selon ses vœux, ses obsèques furent célébrées dans son village natal où il repose avec ses proches. Nul doute qu'à Tassy comme dans le diocèse de San et les autres lieux où il exerça son ministère, de nombreuses prières reconnaissantes auront accompagné celles des assistants.

Armand Duval

 

 

     
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