Missionnaires d'Afrique
France Paris

Georges Paquet M.Afr.

Vous avez dit « retraité » 

En France, toute personne entre 60 et 65 ans demande de recevoir sa pension de retraite – un temps très attendu pour pouvoir souvent vivre une vie un peu plus disponible pour ses proches, enfants et petits-enfants. Occasion aussi de s’engager davantage dans des activités de bénévolat (au risque encore de délaisser la famille et les amis) ou de loisirs.

J’ai eu 65 ans le 6 août 2008, le jour de la Transfiguration du Seigneur : le repos sur la montagne ! J’ai donc moi aussi rempli les nombreux formulaires pour pouvoir toucher cette fameuse retraite. À cette occasion, j’ai écrit à une vingtaine d’évêques de mon pays que dorénavant je ne pensais plus tellement à m’engager dans le cultuel – le dimanche, je concélèbre avec les prêtres de ma paroisse sans être le président.

De là, je regarde faire le «  jeune clergé » en col romain, parfois avec le retour du cordon, le nez dans le ciboire à la consécration du vin, ou de jeunes chrétiens qui reçoivent l’eucharistie sur la langue ; enfin, tout un tas de pratiques du temps de mon enfance.

Georges est au premier rang au centre avec lunettes noiresComme je suis « missionnaire » au sens de chez nous les Pères Blancs (priorité à ceux qui sont loin ou hors des communautés chrétiennes), je trouve tout un choix d’engagements qui vont dans le sens de cette démarche : cela me permet de garder la force d’être témoin de cette Bonne Nouvelle annoncée par le charpentier de Nazareth, ici dans le pays de mes ancêtres (je suis de la nation des Ségusiaves du côté maternel). Je suis rentré assez tôt d’Afrique pour raison de santé, mais je ne me sens pas « en exil », car l’Afrique vient à nous avec toutes ses richesses à partager avec tous et surtout avec le Français moyen qui n’est jamais sorti de son trou.

Pour cela, je me suis engagé à l’accueil des migrants du secours catholique (Caritas France), dans le réseau Chrétiens-immigrés (qui essaie de réveiller les chrétiens à l’accueil de l’étranger), au S.R.I. (Service pour la Relation avec l’Islam) et autres vraies rencontres loin des ordinateurs.

C’est ma façon d’être missionnaire, pour le moment – façon très personnelle qui ne porte aucun jugement sur celles que vivent d’autres confrères qui ont eux aussi leur propre histoire.

Georges Paquet M.Afr.

Voir aussi
Geoges Paquet M.Afr avec les sans-papiers

Accueil des migrants au Secours Catholique

Tiré du Petit Echo N° 1004 2009/8

 

 


 

Missionaries of Africa
France Paris

Georges Paquet M.Afr.

"Did you say ‘retire"?

I n France, everyone between 60 and 65 applies to receive their retirement pension – a time to which many look forward to live a life often more accessible to dear ones, children or grandchildren. It is also an opportunity to become more involved in voluntary actions (at the risk of again forsaking one’s family and friends), or in leisure time activities.

I turned 65 on the 6th August 2008, the Feast of the Transfiguration: take it easy on the mountain top! I too filled in all the forms to receive this famous pension. On that occasion, I wrote to some twenty bishops in my country informing them that I was not considering becoming much involved in Sunday worship; I concelebrate with the priests of my parish, without being the main celebrant.

From there, I watch the ‘young clergy’ in Roman collar, sometimes back to the alb requiring a cincture, bent over the chalice at the consecration of the wine, or young parishioners receiving Communion on the tongue; to finish, a whole host of practices from the time of my childhood.

Georges ein the middle with sun glassesAs I am a missionary in our WF understanding of it: (giving priority to those who are far or outside the Christian community), I find a whole range of commitments that go in this direction. It enables me to conserve the strength to bear testimony to this Good News proclaimed by the carpenter of Nazareth, here in the country of my ancestors - (I am from the Segusiavi nation on my mother’s side.) I came back quite early from Africa for health reasons, but I don’t feel exiled, because Africa is coming to us with all its richness, to share with everyone, and especially the average French person who has never ventured a foot outside.

For that, I became involved in welcoming migrants at Caritas France in the Christians-Migrants network (which tries to raise awareness of Christians towards welcoming the stranger in their midst), at the SRI (Service for Relations with Islam) and other genuine encounters far from computers.

It is my way of being a missionary for the moment, a very personal way, which does not stand in judgement over those that other confreres are living, because they too have their own story.

Georges Paquet M.Afr.

From Petit Echo n° 1004 2009/8