Témoignages

Au 27 rue Pajol

Accueil des migrants au Secours Catholique

Georges Paquet

Georges PaquetDepuis quatre ans, je suis bénévole à l’accueil migrants du Secours Catholique de l’antenne Nord Ouest de Paris - Ce travaille consiste surtout pour moi, de pouvoir garder contact avec le monde Africain (qui sera de plus en plus présent chez nous) sans exclure la rencontre des personnes d’autres continents.

Je prends l’exemple de Monique une personne venue de l’Afrique de l’ouest aux J.M.J. de Rome - et elle n’est pas retournée avec son groupe mais elle est venue à Paris où elle a acheté une fausse carte de séjour, ce qui lui a permis de trouver du travail - elle a pris peur et est rentrée dans la clandestinité, et elle n’a aucune chance de se faire régulariser avec nos lois actuelles… elle a une fille qui est universitaire, dans le sud, avec un permis régulier d’étudiante et elle n’est donc plus capable de l’aider financièrement ou d’aller lui rendre visite.

Affiche de la Collecte Pontificale de l’Epiphanie pour l’aide à l’Eglise d’Afrique Cette situation est typique de ce qui se passe et va se passer de plus en plus chez nous, surtout avec les gens qui sont originaires de nos anciennes colonies, ou nos confrères leur ont tellement fait aimer le pays des gaulois ! Et rien ne pourra les arrêter, même pas le risque de mourir en chemin... Je suis de ceux qui pensent qu’il faut essayer de trouver des moyens plus humains pour gérer cette situation ici (avec tout le travail pour changer les conditions des échanges internationaux et de la bonne gouvernance, là-bas...)

Pourquoi ne pas donner le droit de travail à ces gens après 6 mois de présence (comme l’avait demandé le collectif « Chrétiens contre la précarité » le 22.09.01) ou celui de pouvoir venir et partir plus librement pour ne pas briser les familles ; pour les étudiants étrangers, il faut absolument mieux les aider à faire de bonnes études et continuer à le faire au moment du départ - je propose même aux politiques, de leur payer chez eux un salaire élevé, car qui voudra retourner là-bas avec un salaire de 200 euros par mois !

L’Afrique n’est plus seulement au Sud, elle est parmi nous - on entend le balafon dans les couloirs du métro, nos politiques et les O.N.G ont à trouver de nouveaux chemins pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui. La terre est à tous et les petits fils de ceux à qui on a fait chanter la messe en Grégorien, ont envie de voyager et pour beaucoup de retourner souvent au pays et d’y finir leurs jours, entourés de leurs petits enfants à l’ombre des manguiers…

Georges Paquet

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