De la part du Provincial de France.

"Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui sont morts". 1 Cor 15, 20



Le Père Provincial de France des "Missionnaires d'Afrique"
vous fait part du retour au Seigneur

du Père Gabriel Deville

du diocèse de Saint-Etienne

décédé le 17 septembre 2009

à Marseille

France


à l'âge de 83 ans

dont 54 ans de vie missionnaire essentiellement au Maghreb et en France.


Ses obsèques seront célébrées le lundi 21 septembre 2009, à 10 h, dans l’église Notre-Dame du Liban à Marseille.

La sépulture aura lieu, le même jour, dans le cimetière de Tourrettes.

Prions pour lui et les membres de sa famille.

Guy Vuillemin, M.Afr.

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Jalons de la vie du Père Gabriel DEVILLE

Nat.: Fr.
Diocèse d'origine
Saint-Etienne
NAISSANCE
Saint-Etienne
21-01-1926
Année Spirituelle
Maison-Carrée
25-09-1949
Serment
Carthage
04-04-1955
Prêtrise
Carthage
10-04-1955

Enfance études
21/01/1926 Né à Saint-Etienne (Loire) Diocèse de Saint-Etienne en France
12/01/1926 Baptême paroisse St Pierre St Paul
Mai 1936 Confirmation paroisse Valbenoite (Lyon)
1945-1947 Philosophie à Kerlois
1947-1948 Service militaire
1948-1949 Philosophie à Kerlois
1950-1955 Théologie à Thibar et à Carthage Maghreb
04/04/1955 Serment à Carthage
10/04/1955 Prêtrise à Carthage

Mission au Maghreb
26/05/1955 Nommé à Ghardaïa Aïn Sefra au Maghreb
01/09/1955 Retour à Carthage
18/10/1957 De la Manouba Djelfa
30/01/1958 Supérieur à Aïn Sefra
18/09/1965 Grande retraiteà la Cavalletti en Italie
09/11/1965 Alger Maghreb
01/01/1967 Détaché au CELA interdiocèses Tagmount-Azouz
01/07/1967 Centre de langue Kouba
1968-1971 Professeur d'Arabe parlé à El Biar
1972-1975 aux Glycines

Retour en France
01/05/1976 Nommé à la Province de France à Marseille France
01/07/2002 à la revue Se Comprendre Lyon
01/07/2003 Paroisse ND du Liban à Marseille
17/09/2009 Retour à la maison du Père à Marseille


"Il ne faut pas que vous vous attristiez comme les autres qui n'ont pas d'Espérance". Thess 4,13

Nous le recommandons instamment à votre prière.

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Voici ce que j'ai trouvé sur un site internet : http://arcenciels.idoo.com/peres%20blancs.htm


Autre photo du P. Gabriel Deville

Le Père Gabriel Deville

Originaire de Saint Etienne, il entre chez les Pères Blancs (Société des Missionnaires d'Afrique) pour faire son noviciat à Maison Carrée (El Harrach) en Algérie en 1950. Dès cette date il commence l'étude de l'arabe dialectal maghrébin; c'est en Tunisie, à la Manouba près de Tunis, qu'il étudiera pendant deux ans l'arabe classique, l'arabe littéraire moderne et les disciplines concernant la culture arabo-islamique.
Il a effectué deux séjours à Ain Séfra : le premier en 1954, une année avant son engagement définitif chez les Pères Blancs. Le Père Le Lay, directeur de l'Institution Lavigerie, lui confie la classe du CM2 : 42 élèves, 6 heures de cours par jour, surveillance d'études du soir et du dortoir qui comportait à cette époque 80 pensionnaires, animation des équipes de gymnastique et de sport, déjà très en forme sous la responsabilité du Père Bergantz. Il faut aussi parler des sorties fréquentes chez les parents d'élèves, et autres amis, où se faisait l'apprentissage de la langue parlée, sous la haute et efficace direction du Père Alliaume ( Si Mukhtar ). Quels témoignages de sympathie et d'amitié sincère n'ont-ils pas reçu durant ces visites !
C'est en Janvier 1958 que commence le deuxième séjour : revenant de Tunisie après l'étude de l'arabe littéraire, on demande au P. Deville de mettre en place des programmes d'arabisation (bien avant l'heure!) : grammaire, sciences naturelles, géographie… C'est à ce moment-là que va être présentée, dans la fameuse salle de cinéma de l'Institution, une pièce de théâtre, mise en scène très orientale par le Père Bergantz, dans une langue arabe "réadaptée" par le Père Alliaume ; il s'agit de l'ouvrage de l'écrivain Ibn Al-Muqaffa : Kalilah wa Dimnah ( deux chacals qui donnent des leçons de morale à un prince corrompu ) où l'auteur introduit dans la langue arabe la vieille sagesse hindoue que Bidpaï avait consignée en sanscrit. Quel succès !

En 1960 il remplace, comme directeur de l'Institution, le Père Le Lay qui exerça cette fonction pendant une dizaine d'années. C'est la création d'une classe de Seconde et de Première pour permettre aux jeunes séfraouis de poursuivre leurs études jusqu'au baccalauréat. Cette initiative fut chaleureusement accueillie par le Président Ben Bella, accompagné du ministre de la Défense Boumédienne, lors de leur visite officielle à Ain Séfra en avril 1965. Ce dernier lui a demandé de créer un internat pour les fils de nomades : projet certes très intéressant mais difficile à réaliser par manque de personnel qualifié. C'est aussi la création de l'A.P.E.L. (Association des Parents d'Elèves) présidée avec beaucoup de savoir-faire par messieurs Alla Abderrahmane et Chami Boutkhil : parfaite collaboration des parents désireux d'assurer un solide enseignement et une bonne éducation pour leurs enfants à un moment où l'Algérie traversait une période très pénible pour tous. Il est vrai aussi que l'équipe de football de l'Institution, qu'animait monsieur Mataix, le surveillant général, originaire d'Oran où il était connu pour ses performances de footballeur professionnel, procurait de véritables moments de plaisir et de détente pour toute une population fière de ses joueurs qui dominaient souvent de très bonnes équipes fournies par le contingent militaire important dans la région en ce temps là.

En octobre de cette même année 1965 c'est le départ pour Alger au Centre de Langues diocésain pour y enseigner l'Arabe moderne ( la langue des médias ) jusqu'en Juillet 1976: c'est la retrouvaille dans la capitale de quelques anciens élèves qui y occupent des postes à haute responsabilité et sont toujours très fiers de se présenter comme "anciens élèves de l'Institution Lavigerie" : Kabouya Abdelmajid qui a été premier sous-préfet algérien à Sefra, et Bouras Akacem qui lui a succédé; Mekkaoui Boutkhil directeur de la Grande Poste à Alger qui était sur les bancs de l'Institution dans les années 30, avec Kadi Ahmed devenu ministre des PTT, et le fameux général marocain Oufkir qui organise en 1972 un complot contre Hassan 2. Nombreux contacts également avec les fils du Pachagha Si Elkalladi : Abdelaziz, Khaled, Moulay et Redouane chez qui il se rend pour y respirer un peu d'air de Tiout. Mais c'est surtout la rencontre de nouveaux amis devenus des vedettes à la RTA : Ali Fodhi (Ammi Miloud) célèbre comédien, et Jamal Baghdadi qui anime l'émission "Culture pour tous". Ils collaborent tous deux à la revue du Centre de Langue "L'arabe Algérien Moderne" avec succès, pendant plus de six ans.

Pour la publication de son "Manuel d'Arabe moderne", composé avec la collaboration d'un ami palestinien Ali Abou Nimeh, assistant répétiteur à l'Université de Lyon, il rejoint Marseille où il a trouvé un éditeur. Quittant normalement d'Algérie pour une année, il n'y reviendra plus, car une place d'enseignant de langue arabe à l'Ecole d'Ingénieurs à Marseille lui est offerte.
Car, faire connaître à ces jeunes ingénieurs une langue et une culture qui les aideront à mieux comprendre le milieu de vie où ils travailleront comme coopérants au Moyen-Orient lui apparaissait comme primordial. Cet enseignement a duré douze années, et les effectifs ont fondu quand les uns et les autres se sont aperçu que l'anglais dans ces pays était pratiquement la seule langue utilisée dans le domaine professionnel…et surtout il y a eu, et il y a encore plus aujourd'hui l'attrait exercé par les pays asiatiques qui a donné priorité à des langues comme le japonais, le chinois ou le coréen.

Il reste quelques adultes désireux d'apprendre l'arabe littéraire dans le cadre de la formation continue, dans un but plus culturel que professionnel; ce sont ces quelques personnes qui continuent à suivre les cours qu'il donne aujourd'hui dans le cadre des activités culturelles de la paroisse Notre Dame du Liban à Marseille