Témoignages

* 27 Juillet 2008 : Photos du Serment Perpétuel du Frère Pierre Petitfour

Le 27 juillet, à Châtenois

Serment Perpétuel
du Frère Pierre Petitfour

Le Frère Pierre Petitfour, 41 ans, s’apprête à rentrer de la R D Congo pour faire son serment définitif le 27 juillet, à 10h30, à Châtenois, dans les Vosges, près de son village natal Gironcourt. Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de St Dié, présidera la cérémonie. Le Provincial d’Europe, Detlef Bartsch, recevra son Serment. Seront là aussi, Georges Jacques, Assistant Général, Guy Vuillemin, Supérieur Délégué du Secteur France, Wellens Ivo, Supérieur Délégué du Secteur Ituri.
Guy Vuillemin le présente et Pierre se dit lui-même ensuite.

Guy Vuillemin présente le Frère Petitfour

Pierre est né le 24 juillet 1967 à Gironcourt-sur-Vraine, dans les Vosges. Il est le fils aîné et il a trois soeurs. Ses parents
sont des agriculteurs-éleveurs retraités. Après ses études primaires au village, Pierre a fait ses études secondaires au collège du canton puis au lycée catholique ‘’La Malgrange’’ de Nancy. Après son baccalauréat C, et après 2 ans de classes préparatoires aux Écoles Nationales Supérieures Agronomiques au Lycée ‘’Henri Poincaré’’ de Nancy, où il était interne, il a terminé sa formation agronomique à l’Institut National Agronomique de Paris – Grignon d’où il est sorti ingénieur agronome (spécialisation ‘’Sciences et Techniques des Productions Végétales’’) en 1989.

Pierre a vécu au sein d’une famille chrétienne pratiquante
et liée aux mouvements d’action catholique (CMR). Pierre a participé au Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne et aux activités de l’aumônerie de son lycée. Il a aussi connu une expérience marquante de prière à Taizé. Après sa formation, Pierre a fait plusieurs séjours au Tchad comme laïc missionnaire et agent de développement. C’est durant ce premier séjour, avec la DCC, de 1989 à 1991, à Doïti, dans le diocèse de Moundou, qu’il a découvert la Mission en Afrique et qu’il a fait la connaissance de nos confrères et notre Société missionnaire. Après un temps de réflexion, tout en restant actif, il est reparti avec le CEFODE à Pala, de 1993 à 1995, où il a travaillé au développement rural dans une paroisse. Puis, de 1996 à 1999, il est à Doba, avec
‘’Paysans sans Frontières’’ pour un travail d’autonomisation des groupements paysans. Et enfin, de 2000 à 2001, il
est à Bongor, envoyé par la DCC, pour la mise en place de 2 collèges agricoles au sein du diocèse.

En 2002, après toutes ces années d’expérience africaine en contact étroit avec l’Église, Pierre demande à entrer dans la Société comme frère « pour poursuivre les activités de développement rural en Afrique au service de l’Église. »

Les différents rapports des maisons de formation par lesquelles il est passé (Maison Lavigerie à Ouagadougou et année spirituelle à Bobo Dioulasso) soulignent la riche personnalité de Pierre: vif, décidé, engagé, organisé, souple, capable d’adaptation, sportif, muni de dons artistiques, travailleur sérieux et régulier, homme d’écoute, homme auquel on peut faire confiance. Pierre vit un style de vie simple, et est régulier dans sa vie spirituelle et de prière. Il possède un bon sens de l’obéissance apostolique, à l’aise en communauté. Il est noté cependant qu’il aura toujours un effort à faire pour communiquer davantage et mesurer sa générosité.

À la fin de son année spirituelle, il prononce son serment temporaire de 3 ans le 23 juillet 2005 à Samagan, quartier de Bobo Dioulasso, au Burkina Faso. Il est alors nommé au Congo Démocratique, à la paroisse de Laybo, dans le diocèse de Mahagi-Nioka, secteur Ituri de la Province d’Afrique Centrale. Il a commencé par y apprendre le lingala.
Il a rendu des visites hebdomadaires aux malades et à leurs familles à l’hôpital de la ville. Il a donné des cours de développement communautaire aux sixièmes et cinquièmes agricoles à l’ITA Abiria Gari et aussi des cours de formation chrétienne dans le même établissement. Avec le catéchiste répondant du développement, il a programmé des sessions de formation : alphabétisation, médecine naturelle et jardinage. Il a assuré un suivi de la bibliothèque paroissiale. Il a participé à l’animation au développement à
Arra. Les rapports qu’il a faits de ses différentes activités montrent le sérieux de son travail, et aussi la manière dont il sait analyser ces activités, en voir les points forts et faibles et les améliorations à y apporter.

Le 19 novembre 2007, Pierre a fait sa demande de pouvoir s’engager pour la vie dans notre Société des Missionnaires.
Sa communauté, son Secteur, sa Province de nomination se sont prononcés favorablement et, finalement le Conseil Provincial de France, dans sa session du 3 avril 2008 a donné son accord pour que le Provincial l’appelle pour le serment perpétuel.

Après son serment, le 27 juillet 2008, qu’il prononcera à Châtenois, au cours de l’Eucharistie présidée par Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, Pierre prendra un temps de congé en famille. Puis il partira pour ‘’La Fraternité Lavigerie’’, à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, pour y suivre des cours de théologie, tout en assurant l’accompagnement d’une équipe des jeunes en formation.

Nous sommes heureux d’accueillir Pierre dans notre Société et nous lui souhaitons la bienvenue parmi nous et un fructueux apostolat au service de monde africain et de son Église.

Guy Vuillemin

Les trois pierres de Pierre

Un ami me citait une maxime de Jean Marais qui lui semblait convenir à l’histoire de ma vie : « Les débuts sont toujours les moments les plus merveilleux dans la vie. Alors il faut toujours débuter quelque chose de nouveau ».Comme je vois qu’il avait raison! Car ma vie se construit avec des pierres d’une grande diversité, des pierres toujours nouvelles.

La première pierre est lorraine, une pierre de calcaire de la plaine des Vosges. C’est là que je suis né à Vittel de parents
agriculteurs en 1967, que j’y ai plongé mes racines culturelles entre les mirabelliers, les vaches laitières, le pâté lorrain,
les eaux thermales, Saint Nicolas, Sainte Jeanne d’Arc et Notre-Dame de Sion.

Lors de ma formation d’ingénieur agronome à l’INA P-G (Institut National Agronomique Paris-Grignon actuellement
devenu AgroParisTech), j’ai ramassé pendant mes stages en exploitation agricole et en industrie agroalimentaire une pierre de granite rose des Côtes d’Armor et une brique cuite picarde.

Puis je suis allé chercher des matériaux africains : une première pierre de latérite ngambay dans le diocèse de Moundou au Tchad et ensuite de l’argile lourde et collante des plaines inondables massas dans la zone de Bongor du diocèse de Pala (Tchad).

Latérite et argile : tout ce qu’il faut pour faire de bonnes fondations : c’est en effet à Moundou que j’ai connu et apprécié les Missionnaires d’Afrique et les Soeurs Blanches (j’étais envoyé par la DCC – Délégation Catholique pour la Coopération) et à Pala que j’ai découvert le travail missionnaire d’évangélisation et de développement (j’étais envoyé par le Cefode – Centre de formation pour le développement).

Je suis revenu ramasser un bloc de granite du Velay comme enseignant au lycée agricole d’Yssingeaux avant de repartir au Tchad ramasser une deuxième pierre de latérite tachée par le pétrole de Doba et encore de l’argile massa de Bongor.
À Doba, je travaillais pour l’AFDI (Agriculteurs Français et Développement International = Paysans sans frontières) de Poitou-Charentes comme conseiller d’un projet d’appui aux organisations paysannes (groupements céréaliers, groupements de matériel agricole, groupement de forgerons). À Bongor, j’ai retrouvé la vie missionnaire en aidant à la mise en place de deux collèges communautaires agricoles.


Pierre (à l’extrême gauche) avec un groupe de confrères travaillant
ou ayant travaillé ou originaire de la République Démocratique du Congo.

Tous ces matériaux semblaient épars mais c’est ensuite au Burkina Faso que j’ai pu trouver un sens à ma construction
et réaliser surtout que le vrai bâtisseur, eh bien, c’était - et c’est - Dieu!

Avec le sable poussiéreux de Ouagadougou où j’ai étudié deux années de philosophie et la terre ferrugineuse de Bobo Dioulasso où j’ai fait mon noviciat, j’ai donné à Dieu de quoi pouvoir rassembler les morceaux.
Ceci m’a conduit à mon premier serment temporaire de trois ans, souhaitant désormais définitivement me mettre au service de l’évangélisation du monde africain au sein des Missionnaires d’Afrique comme frère.

La pierre suivante que Dieu m’a trouvée fut congolaise : une pierre de granite traversée d’aloès dans le diocèse de Mahagi en Ituri. J’y ai surtout fait de l’enseignement secondaire et des visites aux malades pendant trois ans.

La nouvelle pierre qui m’attend maintenant, je sais qu’elle sera ivoirienne. C’est un nouveau défi parce que je vais étudier la théologie à Abidjan tout en faisant partie de l’équipe des formateurs. Dieu le bâtisseur saura de toute façon comment faire… Alors, j’ai confiance !

Frère Pierre Petitfour.
P.S. : vous aurez sans doute remarqué que je ne suis pas constructeur…

Texte et photos tiré du Lien 249

Voir aussi
Annonce de son Serment Perpétuel

Son 1er serment le 23 Juillet 2005 à Bobo-Dioulasso

Son témoignage