Christophe Boyer "Missionnaire d'Afrique"
Réseau Foi & Justice Afrique Europe
Président de L'antenne de Paris

INTRODUCTION:
Bonté et malice.

La planète Terre est très belle et beaucoup de gens y font preuve d'une solidarité admirable. Je pense par exemple aux missionnaires ou aux humanitaires présents dans les endroits les plus difficiles de la planète. On peut parler de bonté originelle existant avant le péché originel. Cependant la bonté humaine est imparfaite surtout par ignorance, trop de fois par malice, et il y a beaucoup de souffrance.

Un amphithéâtre
Pour cela la Terre ressemble à une gigantesque mine à ciel ouvert en forme d'amphithéâtre à 7 plateaux ou paliers superposés dont les plus hauts sont occupés par les gens les plus riches, la pauvreté ou la misère des gens augmentant en descendant chaque plateau par une falaise. Tout se passe comme si ceux qui sont sur un plateau cherchaient à empêcher de monter ceux qui sont sur le plateau d'en dessous d'eux ou en tous cas se préoccupaient surtout de passer à l'échelon supérieur avant d'aider ceux d'en dessous.

Un trésor est au fond
La raison serait que même si le fond de la mine est misérable, il y a quelques denrées non disponibles aux échelons supérieurs et il faut que quelques uns restent au fond. Donc ceux qui sont en haut du trou bloqueraient ceux des niveaux inférieurs par intérêt et par jeu car sinon ils auraient moins de denrées et s'ennuieraient davantage n'ayant plus le sentiment d'être supérieurs à d'autres!

Harmoniser les 7 niveaux.
Notre objectif serait d'ouvrir les 7 falaises à une circulation plus grande permettant un développement harmonieux des 7 niveaux grâce à une coopération entre eux et non pas une domination comme actuellement. Le développement de ces 7 paliers se ferait dans tous les sens sans ordre précis. Ces 7 niveaux symboliques sont à la fois physiques et culturels et ils ont été choisis parmi d'autres possibles. Je vous parlerai de la mondialisation en général, puis des 7 besoins et de la " localisation " des problèmes. Enfin je proposerai un diagnostic et quelques pistes d'actions possibles pour un monde plus solidaire.

I ) LA MONDIALISATION

L'histoire montre que la mondialisation remonte à l'émergence d'homo sapiens qui depuis 80 000 ans a conquis l'ensemble des continents. Ce n'est pas un phénomène purement occidental même si on le fait souvent remonter à l'avènement du capitalisme en son sein.

Une intégration
La mondialisation est un processus historique d'intégration ou d'unification par le haut avec les grandes puissances étatiques, les organisations internationales telles qu'actuellement l'ONU et l'Organisation Mondiale du Commerce et les multinationales et heureusement aussi les grandes ONG mondiales. L'intégration est surtout conduite par le Nord, l'Occident, les hommes, les puissants, les riches et les technocrates. C'est surtout une question de raison, de mise en ordre et de contrôle.

Une différenciation.
Dans les multinationales la centralisation croissante des décisions va de pair avec une plus grande décentralisation de la production grâce à l'amélioration des télécommunications et des transports. On peut aussi parler de différenciation par le bas ou au niveau local avec les communes, les associations, les minorités, les ethnies etc. La différenciation est plutôt l'affaire du Sud, de l'Orient, des femmes, des petits, des pauvres et des simples. C'est de l'ordre des sentiments, de la passion, de liberté créatrice.

Une embryogenèse.
La mondialisation est comparable au développement d'un fœtus mais avec la grande différence que ce ne sont pas des cellules programmées mais des êtres humains libres. Ils peuvent donc choisir de dominer les autres plutôt que de faire alliance, surtout s'ils sont les plus forts.

Un maître chien.
Dans le Jura il y a un parc avec 2 groupes de chiens polaires, les dominants et les dominés. Les dominants peuvent aller au-delà de leur territoire chez les dominés mais l'inverse n'est pas vrai. Alors pour permettre aux dominés de circuler pour se dégourdir les pattes, le maître chien attache les dominants la nuit. Il nous faut trouver un maître chien pour notre parc planétaire. Il pourrait par exemple contrôler et évaluer les délocalisations de façon qu'elles soient au service du bien commun mondial.

Grands bénéfices & coûts terribles.
La géographie montre que le Produit Intérieur Brut et l'Indice de Développement Humain augmentent au niveau mondial (l'IDH combine l'éducation, le revenu, l'espérance de vie etc). Mais c'est une mondialisation surtout d'inspiration néo-libérale qui privilégie donc les riches. Elle permet une création mais aussi une accumulation de richesse et de pouvoir au profit principalement d'une minorité. La moitié de la population mondiale vit dans la précarité avec moins de 2$/J.

Ecarts grandissants.
D'après la Banque Mondiale le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour est passé entre 1985 et 1998 de 1,116 à 1,175 milliard, soit 60 millions de plus. Donc les inégalités se creusent et accentuent les conflits. Si la taille des personnes était proportionnelle à leur revenu, un Français mesurerait 24 m de haut et un Soudanais 34 cm. Quel dialogue serait possible entre ces deux êtres de taille si différente?

Concentration des coûts de la mondialisation.
La misère se concentre dans les Pays les Moins Avancés dont une majorité se trouve en Afrique subsaharienne mais aussi en Amérique Latine et en Asie du Sud. En Afrique entre 1985 et 1998 le nombre de pauvres vivants avec moins de 2 dollars par jour y est monté de 180 à 301,6 millions. L'exode rural s'y accélère et les bidonvilles des grandes villes s'y gonflent démesurément. Cela est à relativiser car la richesse n'est pas seulement mesurée en $ ou en financement.

7 besoins vitaux
Dans les Pays Moins Avancés 7 besoins vitaux sont de moins en moins bien couverts du plus basique au plus noble: la sécurité, l'eau, la nourriture, les médicaments, l'argent, l'éducation et la démocratie. Ces populations doivent monter ces 7 " gradins " mais elles ont besoin de notre coopération. Le Réseau Foi & Justice Afrique Europe plaide surtout pour les 5 premiers besoins et laisse à d'autres organisations le soin de plaider pour l'éducation et la démocratie.

1) Le besoin de sécurité.

La grande majorité des guerres se situent dans les Pays Moins Avancés où les populations n'arrivent pas à couvrir leurs besoins vitaux et sont acculées à la violence pour y parvenir. Le trafic d'armes légères y cause effectivement plus de massacres que les Armes de Destruction Massive des pays plus puissants. Un lot de 1000 Kalachnikovs pour un PMA en guerre civile qui est vendu 1000 fois moins cher que 10 avions de chasse Mirage pour un émirat pétrolier en paix cause à coup sûr beaucoup plus de victimes.

Un blocage.
Malheureusement des intérêts puissants bloquent la signature d'un traité international et contraignant de régulation du commerce des armes légères. Pour résoudre un conflit on préfère vendre des armes plutôt que de promouvoir une culture des droits de l'homme et de faire un embargo sur les armes ou sur l'enjeu du conflit qui est souvent le pétrole ou un minerai précieux. Les trafics sont donc favorisés et rendent très meurtriers les conflits par exemple pour fournir au bétail et aux cultures de l'eau.

2) Le besoin d'eau.

La population des pays pauvres augmentera encore pendant 30 ou 40 ans. En soi c'est bien car il y a souvent un sous peuplement de ces pays. Malheureusement, au rythme actuel, le développement des services d'adduction d'eau et d'assainissement ne suivra pas notamment par manque de financement. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, 30 000 personnes meurent chaque jour de maladies d'origine hydrique.

Le pétrole et l'eau.
La mauvaise répartition de la consommation pétrolière dans le temps et l'espace provoque du gaspillage. Les plus riches, dont nous sommes, surconsomment le pétrole ce qui émet beaucoup de gaz carbonique accentuant l'effet de serre, donc les sécheresses en zone tropicale et l'irrégularité des pluies un peu partout. Les plus pauvres ne pouvant acheter les produits pétroliers, doivent en remplacement sacrifier les arbres pour la cuisine et la construction, ce qui accroît par exemple au Sahel la sécheresse et la famine.

3) Le besoin de nourriture.

D'après l'Organisation Mondiale de l'Agriculture (FAO), notre planète fournit théoriquement 2800 calories par personne et par jour alors que les besoins journaliers ne sont que de 2400. Malheureusement la distribution de la nourriture est inéquitable car le marché mondial agricole comporte un dumping plus ou moins camouflé qui ruine l'agro-alimentaire des PMA.

Le dumping.
Le dumping est la vente délibérée d'un produit en dessous de son coût de production pour obtenir un marché et couler un concurrent sous prétexte d'écouler les excédents et d'aider les pauvres. C'est donc immoral car non durable et devrait être interdit par l'OMC sous la responsabilité de l'ONU ce qui n'est pas le cas actuellement. Le dumping est une arme de destruction massive.

" Tu mangeras quand tu seras compétitif ".
Au sommet de la pyramide sociale mondiale, seulement 1 milliard de personnes mangent toujours à leur faim, un peu plus bas trois milliards d'êtres humains ont souvent moins de 2400 calories par jour. Encore en dessous 2 milliards de malnutris ont toujours moins que cela. Pire 840 millions de sous alimentés ont moins de 2000 calories par jour dont 80% sont des paysans. Encore 24 millions souffrent de famine avec moins de 1500 calories et 6 millions d'enfants de moins de 5 ans en meurent chaque année.

Une aggravation.
Le nombre de sous alimentés a augmenté de 18 millions entre 1995 et 2003. La situation s'aggrave dans 47 pays surtout d'Afrique. En 30 ans le nombre des malnutris a doublé de 116 à 235 millions surtout en milieu rural d'Afrique et d'Asie. Une bonne alimentation permet le bien être physique et moral et la prévention des maladies, mais si l'on est malade il faut disposer de soins médicaux problématiques pour les populations pauvres.

4) Le besoin en médecine.

Faute de marché solvable et d'institutions fortes, les infrastructures médicales des PMA et des Pays en Voie de Développement manquent de moyens de prévention et de traitement des maladies surtout en zone tropicale. Et c'est scandaleux car au niveau mondial le budget consacré à la recherche et à la publicité des seuls produits cosmétiques de la minorité des personnes aisées est plus important que celui de la lutte contre les maladies les plus répandues dans les pays pauvres: tuberculose, paludisme, maladie du sommeil, choléra etc.

Le SIDA
Ainsi selon une agence des EU dans certains pays d'Afrique, à 15 ans, on a 50% de chances d'en mourir souvent bien avant d'atteindre un âge avancé. Son taux de prévalence continuera d'augmenter pendant les dix ans à venir. Au Botswana et en Afrique du Sud jusqu'à 36 % de la population adulte est infectée. Il n'y a aucune solution viable en Afrique, hormis un vaccin, pas disponible avant au moins 10 à 15 ans. Le SIDA rend les maladies infectieuses mortelles. Il tue souvent les rares personnes gagnant de l'argent.

5) Le besoin d'argent.

Il permet de couvrir les besoins vitaux et davantage s'il est distribué avec sagesse. Quand on parle de corruption des pays du Sud comme cause de pauvreté, c'est un moyen commode de passer sous silence que ces pays n'ont pas assez d'argent. Les flux financiers internationaux se concentrent entre pays riches. D'autre part dire qu'il y a des corrompus dans les pays pauvres implique qu'il y a des corrupteurs dans les pays riches. Enfin le service de la dette accable des pays en grave difficulté comme le Congo.

Un cas: le Congo Démocratique.
Le revenu moyen par habitant y est de 0,2 Euro par jour! L'insalubrité de ses forêts et la difficulté d'y circuler expliquent en partie cela. Dû à leur climat plus salubre le Rwanda et le Burundi ont des densités démographiques plus élevées fragilisant l'équilibre aux frontières. La rivalité féroce entre anglophones et francophones pour les fabuleux minerais du Congo se cache sous un vieux prétexte ethnique. Elle a tué 3 millions de personnes par la guerre, et ruiné l'état congolais notamment son système éducatif.

6) Le besoin d'éducation.

Depuis vingt ans les systèmes éducatifs des pays pauvres sont de plus en plus privatisés et donc inabordables pour la majorité des enfants. Même ceux qui réussissent à obtenir une bonne éducation et formation se retrouvent sans emploi et beaucoup préfèrent partir au Nord pour y compléter leurs études et y travailler. L'éducation est pourtant le seul espoir pour ces pays car, bien faite elle est le berceau de la liberté.

7) Le besoin de dialogue.

La démocratie est source d'harmonie entre ethnies, nations, cultures et religions ou entre le local et le global. Alors que dans les années 1980 et 1990 il y a eu une progression de la démocratie dans le monde notamment avec la chute du " Mur de Berlin ", depuis le 11 septembre 2001 sous prétexte de " guerre contre le terrorisme " on assiste plutôt à une régression de la démocratie et donc du dialogue. On amalgame les oppositions politiques aux terroristes comme autrefois aux communistes (Cf. Proche-Orient, Tchétchénie).

L'immigration.
Cette dégradation des conditions de vie au Sud pousse à l'exode exacerbé par le mirage de la prospérité au Nord et la baisse de la natalité européenne qui crée un appel par le vide. Cela augmente le nombre d'immigrés ici ce qui permet et nécessite un plus grand dialogue entre cultures différentes chez nous et ailleurs.

II ) PRIORITES LOCALES.

Pour chaque poche de misère on doit chercher les causes internes et externes du non développement aux points de vue naturel (enclavement, insularité, montagnes, chaleur, froid, sécheresse, inondations, insalubrité, pauvreté des sols), culturel (faiblesses, isolement, manque de liberté, poids des traditions), religieux (fondamentalisme), économique (loi des multinationales et des mafias, marginalisation), politique (hégémonie des puissants, dictature, anarchie) et élaborer une stratégie pour s'en sortir.

Ex : au Soudan.
Les obstacles à faire sauter seraient dans l'ordre: la dictature, l'opacité des multinationales pétrolières, l'islamisme, l'analphabétisme, la désertification, le trafic d'armes.

En zone rurale française ce serait autre chose.

III ) LE MONDE A LE CANCER

La limitation de l'immigration n'est qu'une des causes du mal-développement. La migration du Sud vers le Nord en gravissant les 7 falaises est une solution à court terme avec pour effet secondaire une perte grave en capital humain, notamment la fuite des cerveaux et des gens les plus dynamiques. C'est aussi une solution qui s'attaque au chômage local mais pas à toutes les causes de la pauvreté.

Un manque de régulation.
de l'esprit du " chacun pour soi " axé sur l'accumulation des richesses, fait le jeu des plus forts appâtés par des gains fabuleux par le biais des institutions au détriment des plus faibles. Actuellement il y a une monopolisation du capital par le Nord et une mise en concurrence des mains d'œuvre du Sud entre elles et celles du Nord. Il faut mettre le capital en concurrence équitable entre le Nord et le Sud. Sinon c'est le cancer social.

Les technostructures.
Les multinationales et les grands actionnaires manipulent les gouvernements et l'opinion publique via leurs médias et leurs armées d'experts juridiques. Ils influencent fortement l'Organisation Mondiale du Commerce qui promeut le dumping des matières agricoles ruinant les agriculteurs et entrepreneurs agroalimentaires des Pays en Voie de Développement et des Pays Moins Avancés.

Les ADPIC
D'autre part ces pouvoirs planétaires utilisent les Accords de Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce [couvrant les Organisme Génétiquement Modifiés ( OGM ) et les médicaments] pour leurs intérêts, s'appropriant les savoirs traditionnels, empêchant l'autonomisation des paysans et l'accès aux médicaments des populations défavorisées pour résoudre le problème de la misère.

Plans d'ajustement structurel.
Les multinationales inspirent la Banque Mondiale via les banques privées pour des grands projets à leur profit mais souvent pas à celui de l'ensemble des populations concernées. Ils s'assurent enfin que le Fonds Monétaire International protège leurs créances en obligeant avec des Plans d'Ajustement Structurel (devenus IPPTE) les populations des PMA et des PVD à régler souvent au-delà de la justice et de l'équité les dettes odieuses contractées par leurs dictateurs et exploiteurs divers sacrifiant éducation et santé publiques.

IV ) PISTES D'ACTION CONTRE CE CANCER.

Pour rendre la mondialisation solidaire et non pas au bénéfice de quelques uns seulement, la société civile doit rattraper les multinationales et les grands actionnaires en se mondialisant elle aussi. Il faut donc que les citoyens de tous les pays fassent connaissance, harmonisent et si possible unissent leur action. Les Organisations Non Gouvernementales, les syndicats, les associations, tous les acteurs non étatiques doivent s'unir pour promouvoir une solidarité mondiale.

L'UE & l'ONU.
L'UE et les autres organisations régionales, ainsi que l'ONU sont les meilleurs outils disponibles pour dépasser les égoïsmes nationaux et de classe. Ils pourraient mettre en place lentement mais sûrement un système de droits humains contraignants à condition que l'opinion mondiale mûrisse progressivement. Seules ces structures supranationales pourront être les porte-parole d'une solidarité qui assure à chacun le droit de vivre et de travailler dans la dignité dans son pays.

Accueil et promotion.
Le combat avec et au service des plus vulnérables passe non seulement par un accueil personnalisé mais aussi et surtout par la promotion d'une culture et d'institutions pour la mondialisation de la solidarité. Il faut persévérer dans ce combat malgré la réaction et la violence institutionnelle des puissants.

Pour ceux qui sont catholiques.
Nous avons un appel particulier à témoigner que l'unité dans la diversité est possible. Pour cela nous avons à faire un effort supplémentaire d'inculturation de l'Eglise dans les continents du Sud. Par exemple nos habitudes alimentaires en Afrique à base de produits importés d'Europe, n'encouragent pas toujours le développement de l'agriculture africaine. Or le développement socio-économique de l'Afrique passe par le développement symbolique où l'eucharistie joue un rôle majeur.

Une ecclésiologie de l'incarnation & de la résurrection.
. Malheureusement jusqu'à maintenant la loi liturgique demande que l'on utilise du pain de blé et du vin de vigne même là où ces deux plantes ne sont pas cultivées. Et nous nous sentons bien impuissants face aux multinationales agro-alimentaires qui paralysent le décollage agricole et donc économique de l'Afrique. Par delà les blocages institutionnels actuels, n'est il pas bon de se souvenir que l'Eglise catholique est appelée à jouer un rôle de précurseur en valorisant la nourriture de base et la boisson festive locale.

Inculturation et libération.
Le salut du monde et de l'Afrique en particulier, passe par une inculturation plus fine et une libération plus poussée. Nos actions de plaidoyer auprès des puissants ainsi que de développement et de solidarité auprès des plus faibles ne peuvent pas faire l'économie de cette réflexion et de cet engagement. La moisson de la génération future doit être préparée et semée par la nôtre.

Prophète & martyr.
Chrétiens nous croyons que l'Esprit de Dieu agit à travers les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Leurs combats pour plus de solidarité sont ceux de Jésus le Christ, prophète et martyr, qui s'est affronté aux autorités de son temps, en est mort et a ressuscité en insufflant son Esprit sur le monde. Il guide son peuple vers son Père.

Pour un monde meilleur.
Quoi qu'il en soit hommes et femmes de bonne volonté de tout horizon religieux, culturel ou philosophique, nous devons tout faire pour nous unir par delà nos différences pour ce combat de David contre Goliath, nous rappelant que David est vainqueur. Nous devons rendre possible un monde meilleur et ne pas cadenasser ce monde cruel. Même s'il ne restait plus qu'une seule personne prisonnière au fonds de la mine il n'y aurait pas de paix possible. La paix a besoin de justice.

Pour la réforme de la mondialisation.
Il y a une lutte pour le pouvoir au sein des gouvernements et de la Société Civile Mondiale entre les mondialistes régressifs, les mondialistes réformistes et les mondialistes opposants. Notre espoir est que les réformistes l'emportent sur les autres dans les gouvernements et la SCM.

Un espoir.
Le 20 septembre 2004 à New York, à l'initiative de la SCM et de Chirac, Lula, Zapatero et Lago, 110 pays ont approuvé un programme de mise en œuvre de mécanismes mondiaux innovants (emprunts, taxes…) pour lutter contre la pauvreté et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement malgré que nous n'ayons rempli que 50% des objectifs fixés pour 2015: réduire de moitié la pauvreté.

L'émulation en haut et en bas.
Georges Bush et Gordon Brown de Grande Bretagne ont fait d'autres propositions pour l'annulation de la dette des pays pauvres. Ce sont surtout des effets d'annonce et les changements viennent de la base plutôt que du sommet. Cependant c'est une saine émulation entre chefs d'États sous la pression de l'opinion publique mondiale.

V ) BIBLIOGRAPHIE.

_" La foi chrétienne aux Prises avec la Mondialisation ", Alain Durand, Cerf, 2003.
_" La Ruée vers l'Eau ", Manières de Voir, 2002.
_" Les Batailles de l'Eau " Mohamed Larbi Bougerra, Editions de l'Atelier, 2003.
_" L'Agriculture Talon d'Achille de la Mondialisation ", Jacques Berthelot, l'Harmattan, 2001.
Bibliographie.
_ " Histoire des agricultures du monde : du néolithique à la crise contemporaine ", Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, Le Seuil, Poche, 1998.
_" Le SIDA. dans le Monde " http://artsida.free.fr/sida/sida_monde.htm
_Les Institutions Financières Internationales, les Amis de la Terre, 2003.
_" Du Bon Usage des Institutions Internationales ", Justice et Paix, France, 2003.

Bibliographie.
_" l'Eucharistie du Mil " de René Jaouen, Karthala, 1995.
_ site web du Réseau Foi Justice Afrique Europe, aefjn.org (Dossiers sur l'eau, l'agriculture, les Accords des Droits de Propriété Intellectuelle liés au Commerce etc)

Christophe Boyer "Missionnaire d'Afrique"