Missionnaires d'Afrique

Edmond Banga

France

Mon séjour au Châtelard

Je réponds au nom d’Edmond Banda originaire du Malawi et je suis membre de la Société des Missionnaires d’Afrique depuis décembre 2003. Après mon ordination en juillet 2004, je fus nommé au Mali dans le diocèse de Kayes où j’ai servi dans les paroisses de Guéné-Goré et Sagabari.
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Groupe des stagiaires et formateurs au Châtelard.

La vie en paroisse.
J’ai vécu mon expérience pastorale dans le diocèse de Kayes et plus particulièrement dans la paroisse Cœur Immaculé de Marie, Guéné-Goré de 2004-2007 et puis dans la paroisse Notre Dame de l’Assomption, Sagabari de 2007-2011. Dans ces deux paroisses notre apostolat avait trois volets qui devaient marcher ensemble. Nous devions assurer l’animation des communautés chrétiennes de base à travers des visites régulières, la catéchèse, l’encadrement et la formation de la jeunesse, le dialogue dans la vie courante avec nos frères musulmans et ceux de la religion traditionnelle. À Guéné-Goré nous avions une radio paroissiale, SILO FM qui, à travers les deux heures d’émission par jour sur un rayon de 60 km, nous servait comme instrument d’évangélisation par les mass media.


Fête de Pâques à Sagabari

Les études à Lusaka.
Après un temps de dialogue avec ma province de mission et le conseil général, j’étais envoyé à Lusaka en Zambie pour des études dans le domaine de la gestion et la comptabilité de juillet 2011 jusqu’en décembre 2013. Je peux dire que le début n’était pas facile car j’entrais dans un monde autre que celui qui m’était plus ou moins familier. Cependant, si je n’ai pas tout appris, je me rappellerai toujours que le travail d’un expert-comptable consiste à donner des informations des qualités pour aider ceux qui sont chargés de prendre des décisions d’investissement des ressources humaines et financières. Quatre caractéristiques sont exigées pour que l’information comptable soit de qualité notamment la pertinence, la fiabilité, l’intelligibilité et la comparabilité. J’étais finalement content d’avoir découvert quelques éléments « du monde des chiffres d’affaires ».

Le Châtelard….
À la fin de mon séjour en Zambie, je me suis laissé séduire par la proposition d’aller au Châtelard. Ce nom peut-être étrange à certains d’être nous. Permettez-moi de vous le présenter. Le Châtelard est un Centre Spirituel Jésuite qui se trouve à Francheville à Lyon, France. C’est un centre renommé pour des sessions de formations diverses qui ont pour but le ressourcement et l’enracinement spirituel dans la foi.


Edmond dans le bureau paroissial de Sagabari.

Parmi les formations données au Châtelard, il y a une Formation à l’Accompagnement Spirituel, FAS. Cette formation dure environ cinq mois et demi pour ceux et celles qui ont fait l’option d’un stage résidentiel. Elle est donnée à des personnes envoyées par leurs congrégations ou leurs diocèses pour se former à l’accompagnement spirituel d’autrui dans son chemin de vie et de liberté. Les candidats à cette formation sont supposés avoir une expérience apostolique antérieure, appuyée sur une formation spirituelle et théologique.

Pour l’an 2014, le stage s’est déroulé entre le 20 janvier et le 17 juin. Nous étions stagiaires de douze nationalités. Parmi nous il y avait prêtres diocésains et le reste était réparti entre congrégations.

À la fin de notre stage, je peux dire que la Formation à l’Accompagnement Spirituel se déploie essentiellement sur trois axes notamment : les Exercices Spirituels de Saint Ignace, les relations humaines et la connaissance de soi, et la tradition spirituelle. Pour mieux approfondir et s’approprier ces axes, les intervenants laïcs et religieux invitent les stagiaires à une participation active. Ainsi, ils essayent dans la mesure du possible de renvoyer les stagiaires à leur propre expérience à travers des réflexions personnelles, des travaux en groupe et la mise en pratique.

L’importance de cette formation est évidente de par la diversité de la provenance des stagiaires. Sa qualité se trouve dans l’équipe formatrice et le cadre même du Châtelard. Les intervenants sont choisis selon leurs compétences et leur expérience dans le cadre de l’accompagnement des exercices spirituels ignatiens. Le cadre donne assez d’espace pour la réflexion, la méditation, la prière, le repos et la détente. Pour en tirer profit, chaque stagiaire doit s’impliquer davantage car le stage est personnalisé dans le sens qu’on respecte le parcours et l’expérience de chacun. Déjà pendant cette formation on prend davantage conscience du fait que le cheminement de chacun est unique d’où la nécessité d’un accompagnement spirituel individuel. Enfin de respecter le cheminement de chacun, il est donc important de connaître le rôle et la place de l’accompagné et l’accompagnateur. Je crois que la formation articule bien cela.

La période de cinq mois semble être courte pour certains et longue pour d’autres cependant le rythme de la formation fait qu’il n’y a pas de temps mort. La programmation est faite de sorte que les sessions se suivent dans la logique de l’ensemble du programme. On pose des bases pour qu’une personne soit debout et en marche vers le but pour lequel elle est créée. Et d’après Saint Ignace, l'homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur.

Je suis content d’avoir suivi cette formation. Après le temps passé au Châtelard, je me rappelle un proverbe en Chichewa qui dit : « Mau a akulu akoma akagonera ». Littéralement : « La parole des anciens s’améliore ou se bonifie après une nuit! ». Il y a eu mes confrères qui sont passés par le Châtelard et qui m’ont encouragé de venir faire l’expérience. Et après des nuits au Châtelard, je peux affirmer que ce stage m’a fait du bien et je souhaite que beaucoup d’autres aient l’occasion d’en tirer profit !

Edmond Banda