Nous connaissons tous ce verset du psaume 84 : « Justice et paix s’embrassent. » La paix, chacun y aspire, marqué par les images terribles venues des pays touchés par la guerre ; parfois aussi par la peur qu’elle ne survienne près de nous, sous une forme ou une autre. Mais il ne s’agit pas de répéter “ la paix, la paix “ de manière incantatoire pour qu’elle advienne. Il faut ajuster, chaque fois que nous invitons à la paix, notre propre cœur aux chemins de la paix. N’oublions pas qu’il n’y a pas de paix sans justice, pas de paix durable sans que justice soit faite et que seule la justice enfin rendue ouvre à nouveau un vrai chemin de paix. La justice marche en avant ; elle trace le chemin de la paix. L’injustice d’aujourd’hui, c’est le conflit de demain. La première exigence de la justice pour construire la paix est chez nous, en moi, dans cette invitation à la conversion. Mais cet appel à la conversion et au bien vivre chez nous ne supprime pas notre responsabilité ni notre désir d’intervenir pour aider, autant que possible, ceux qui vivent le drame de la guerre, de la violence terroriste, à reconstruire les conditions de la paix. Cependant ce n’est pas la guerre qui peut contribuer à la paix, ce ne sont ni les roquettes ni les bombes qui peuvent contribuer à la paix. Que peut être l’engagement d’un chrétien dans le monde ? Comment fixer les priorités, préciser les choix nécessaires à l’établissement d’une paix durable et d’un ordre social justes ? Il ne suffit pas de parler d’un christianisme « transformateur du monde » pour qu’il le soit, le passé et le présent sont trop lourds. Ce numéro de Voix d’Afrique est un peu dérangeant. Les pays du Nord, dont le nôtre, sont les champions du commerce des armes. L’ONU vient de voter un texte pour réglementer ce commerce. Nous sentons nous concernés par cette réalité ? L’Est de la République Démocratique du Congo est depuis près de 18 ans le lieu d’un drame permanent, un génocide qui ne dit pas son nom. Des millions de morts, des femmes violées, des milliers d’orphelins : qui s’en soucient ? Au Rwanda, la communauté de Taizé a essayé de réunir des jeunes de tous pays pour que la paix grandisse. Sommes-nous prêts à nous unir à ces efforts ? Si la paix est un don de Dieu, ce n’est que, dans une conversion plus radicale au Christ, Prince de la Paix et source du salut, que nous pourrons devenir nous-mêmes artisans de paix. Pierre Meynet M. Afr.

Donne-moi une oreille qui écoute ! Seigneur, apprends-moi à écouter et à parler. D’abord écouter. Pas m’écouter, moi, dans ce que dit l’autre, mais l’écouter, lui. Il est bavard, je le suis; il est compliqué, je le suis; il est plein de lui-même, je le suis ! Il n’est pas très franc, le suis-je tout à fait ? Il a tous les défauts du monde, et moi aussi ! Nous sommes bien partis pour un dialogue de sourds ou vers un échange aigre. O Seigneur, donne-moi une oreille qui écoute, un cœur qui écoute. Je me dirai: il est intéressant, on est bien avec lui. Alors je pourrai lui parler. Il m’écoutera, il me parlera, nous serons heureux. Tout ce que l’on raconte sur l’incommunicabilité nous fera rire. Et toi, Seigneur, tu regarderas deux hommes qui se parlent... André Sève 41 prières toutes simples