Un jour, lAbbé Pierre apprend quun de ses compagnons dEmmaüs veut se suicider. Quand il lui demande pourquoi il veut mou-rir, lautre lui répond : « Parce que personne na besoin de moi ! » Et lAbbé Pierre de lui dire : « Si, moi, jai besoin de toi ! »
Cela est vrai : Il est agréable de savoir que lon est important pour quelquun. Mais beaucoup narrivent même pas à saimer eux-mêmes, ou du moins à saccepter tels quils sont. Ils trouvent leur physique ingrat, ils voient en eux tel défaut, ou telle faiblesse psychique.
Et dans ce monde qui ne propose trop souvent la consommation, la performance et la réussite sociale comme uniques objectifs, nous restons profondément insatisfaits.
Et pourtant la parole de Dieu au prophète Isaïe retentit encore à nos oreilles : « Tu as du prix à mes yeux, et moi je taime. » (Is. 43, 4) Lexpérience de lamour de Dieu pour nous, que nous faisons un jour, ne change pas notre histoire, mais elle nous change parce quelle nous révèle que Dieu nous aime, tels que nous sommes, pas tels que nous aurions aimé être, pas tels que la société aurait souhaité que nous soyons, mais tels que nous sommes aujourdhui, avec nos fragilités, nos blessures, nos peurs, nos qualités et nos défauts.
Parce que, un jour, nous avons fait cette expérience, nous sommes prêts à nous engager pour les autres. Nous voulons entrer dans ce chantier où Dieu nous embauche, lui qui convoque, qui appelle, qui met en route. Dieu na pas voulu nous installer dans un monde fini, parce quil souhaite que chacun y mette de ce quil est, de ce quil a. La société veut faire de nous des consommateurs ; Dieu, lui, voudrait que nous soyons créateurs avec lui. Il nous invite à retrousser nos manches pour être, à notre tour, inventeurs de solidarité, artisans de paix, apôtres de lamour
Cette solidarité, on la trouve, dans ce numéro, quand on nous parle des « fleurs dAfrique » que daucun ont appelées les « fleurs de la honte », parce quelles sont produites dans la souffrance des ouvriers. Il y a aussi le désarroi de tous ces « blessés » des conflits du Soudan, ou des ravages du VIH-Sida. Et encore linvitation qui nous sera faite de vivre ensemble le souci de toutes les Églises, surtout celles qui sont les plus démunies, du-rant la Semaine Missionnaire Mondiale, du mois doctobre.
Tu fais de nous, Seigneur, des guetteurs de laurore ! Apprends-nous à rester vigilants.
Pierre Meynet,
M. Afr
Je veux continuer !
Je veux continuer à croire,
même si dautres perdent espoir.
Je veux continuer à aimer,
même si dautres sèment la haine.
Je veux continuer à construire,
même si dautres détruisent.
Je veux continuer à parler de paix
même au milieu de la guerre.
Je veux continuer à éclairer
malgré ceux qui sopposent à la lumière.
Je veux continuer à semer
même si dautres piétinent la récolte.
Je veux continuer à crier
là où dautres se taisent.
Je dessinerai mille sourires
sur des visages en larmes.
Et japporterai de la tendresse
là où je trouverai la souffrance.
Je serai source de joie
là où la tristesse cherche à sétablir.
Jaiderai à avancer
celui qui sest décidé à abandonner.
Et je relèverai les bras
de celui qui a cédé.
Car, au milieu de la désolation,
il y a toujours un enfant qui nous regarde
en espérant, en attendant.
Car après la tempête, la place est au soleil.
Parce quau milieu du désert, la vie revivra.
Parce quil y aura toujours un oiseau qui chante au matin,
Un enfant qui sourit quelque part
et un papillon qui nous réjouit de sa beauté.