Voix d'Afrique N°88...
Témoignage

DANS LE DÉSERT, JE CHERCHE TA FACE


P. Anselme Tarpage
M. Afr.

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Le désert

Je n’ai envie ni de Ferrari ni de diamants, je ne rêve que de revivre un jour ce moment incroyable dans le désert.
C’était la première semaine des vacances de printemps 2010. Mais l’idée qu’il allait y avoir une marche dans le désert circulait depuis le mois de janvier dans diverses paroisses de l’Algérie.

L’idée de cette marche a été proposée par le Père Anselme, curé de la paroisse de Ouargla, avec comme thème « Seigneur dans le désert je cherche ta face ».

En vérité, ce n’est pas le thème qui nous a emballés, mais bien la découverte, voire la balade dans le désert. C’était bien la motivation première de la majorité des 26 étudiants venant des différentes willayas : Blida, Alger, Tizi-Ouzou, Oran, Sidi bel Abbes, Tiaret et Tlemcen.

Nous nous sommes tous retrouvés, dans l’après-midi du dimanche 20 mars, à Timimoun, cette ville de la willaya d’Adrar.

Dans la tente et sous l’air frais des dunes, le frère Bernard nous a parlé des personnages qui, comme nous, ont eu à traverser le désert : Abraham, Moise et Elie.

Puis le Père José-Maria nous a émerveillés par le personnage de Jésus dans le désert. Dans le temps de silence qui a suivi, chacun s’est rendu compte qu’on traverse volontairement ou involontairement des déserts dans sa vie.
Le matin est paisible. Chacun est là, sa bouteille d’eau à la main, prêt à monter sur le chameau, pour la première fois de sa vie, en tout cas pour la majorité. Certains marchent à pied, juste pour voir ce que ça fait, et ils hâtent le pas pour suivre le mouvement. La soif brûle la gorge, mais on bavarde toujours.

A quelques kilomètres, sous l’ombre des palmiers, après un déjeuner arrivé bien à propos, certains semblaient noyés dans la profonde beauté du paysage, d’autres sont complètement absorbés par la sieste comme de vieux obèses. La souffrance s’était apaisée, mais l’aventure n’en était qu’à la mi-temps, car on continue le chemin, les pieds encore plus lourds, les pas foulant le sable brûlant. Etrangement, l’ambiance est plus vivante que dans la matinée : « Seigneur, dans le désert, je cherche ta face. »

A notre arrivée dans l’oasis de destination, la nuit tombe déjà. La soirée est très agréable, toujours ornée par cet esprit de prière. Elle restera inoubliable. L’étrange veillée crée en chacun une grande émotion qui fait oublier la fraîcheur dans les dunes. Le sourire sur les lèvres au petit matin fait croire qu’on a dormi dans une chambre aux murs blancs, réservée aux invités.

Le jour suivant, dernier jour des activités au camping. Tout le monde est au rendez-vous et en forme, journée avec pour thème la « VOCATION », débat interminable pour les jeunes qui se demandent : « N’est-ce pas un talent ? La manière de faire convenablement les choses dans son métier ? Ou un don ? » Discusion intéressante sans doute. Pratiquement tous, le dernier jour, témoignaient leur non-volonté de quitter le camp.

ANITA MURERWA


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