CAPITAINE JOUBERT

1842 - 1927

De SAINT-HERBLON
à
SAINTE-MARIE de MOBA

Le dimanche 27 mai 1934, jour de la fête de la Sainte Trinité, une cérémonie impressionnante et pleine de leçons avait lieu en l'église de Saint-Herblon. C'était l'inauguration et la bénédiction d'un beau mémorial de bronze et de marbre en l'honneur du Capitaine Joubert.

Le Capitaine Joubert ! S'il est un homme qui dédaigna les honneurs, ce fut bien ce héros. Avouons même que beaucoup parmi nous ignoraient sa vie d'épopée. Mais, s'il est un homme de chez nous qui mérite que nous conservions sa mémoire et que nous racontions à nos enfants son existence toute de dévouement et d'héroïsme dépassant la commune mesure, c'est bien lui !

Approchons-nous de ce monument, simple niais cligne de lui, que ses anciens camarades, les zouaves pontificaux et un comité franco-belge ont offert à l'église de sa paroisse natale. Nous y verrons un médaillon de bronze reproduisant un beau visage pacifique, mais reflétant la force morale et je ne sais quelle ardeur conquérante ; un regard franc, intelligent, lumineux ; un front ombragé (l'un grand chapeau à larges bords.

Ce médaillon est encastré dans une grande plaque de marbre noir, rectangulaire, où nous lisons ces mots :

LÉOPOLD JOUBERT
NÉ A SAINT-HERBLON LE 22 FÉVRIER 1842
CAPITAINE AUX ZOUAVES PONTIFICAUX
BLESSÉ A CASTELFIDARDO (1860)
CAMPAGNE DE FRANCE (1870-1871)
PARTI EN AFRIQUE CENTRALE EN 1880 POUR COMBATTRE LES
ESCLAVAGISTES. LA PACIFICATION FAITE, RESTA AU CONGO BELGE
POUR CATÉCHISER, INSTRUIRE ET SOIGNER LES PAUVRES NOIRS.
DÉCÉDÉ A SAINTE-MARIE-DE-MOBA LE 27 MAI 1927.
PRIONS POUR LUI ! QU'IL INTERCÈDE POUR NOUS !


L'essentiel est dit dans ces quelques lignes gravées dans le marbre.
Mais il était nécessaire de glorifier cette belle mémoire et de raconter, devant les compatriotes du Capitaine Joubert, les principaux traits qui ont donné, à sa carrière de soldat et d'apôtre, un caractère d'une étonnante et touchante grandeur.

Ce fut à M. le chanoine Eriau, docteur ès lettres, supérieur de l'Institution Saint-Joseph d'Ancenis, que M. le Curé de Saint-Herblon avait confié cette charge et cet honneur.
Le choix était excellent. Non seulement, par la voix du chanoine Eriau, c'était le cher collège d'Ancenis, dont Joubert fut l'élève, qui allait glorifier l'un de ses enfants. Mais, (le plus, cet éloge allait, grâce à l'éloquence du panégyriste, sobre, solide, digne de la grande époque classique, atteindre une hauteur et une noblesse dont les auditeurs garderont un souvenir ému.

La grand'messe avait été célébrée par M. le Curé deSaint-Herblon. L'autel était orné de la plus gracieuse et de la plus simple des parures : six étages de magnifiques bouquets de marguerites, ces humbles fleurs dont bien souvent Joubert, dans sa pieuse enfance, dut voir orner les statues de la Vierge pour laquelle il avait une tendre dévotion.

Dans le choeur se tenaient le R. P. Henri Ecornard, des Pères Blancs d'Afrique, M. le Supérieur du collège de Coinbrée, institution qui s'honore aussi de pouvoir compter le Capitaine Joubert au nombre de ses anciens élèves, M. le Curé de Mésanger, paroisse dont le héros tirait son origine maternelle, etc... Dans l'assistance, nous avons noté la présence de M. le Marquis de la Ferronnays, député, président du Conseil général de la Loire-Inférieure, M. Mercereau, adjoint au maire de Saint-Herblon (M. Hodé, maire, étant retenu par l'état de sa santé), MM. les Conseillers municipaux, M. le docteur Bianchi, M. le Directeur et une délégation de l'Institution Saint-Joseph d'Ancenis, M. le Docteur Thoby, président de l'Association amicale des Anciens Elèves, M. Vincent, adjoint au maire d'Ancenis, M. le Comte Henri de Landemont, M. Branger-Perreau, qui fut condisciple de Joubert, M. le docteur Bernier, etc...

La famille de Joubert était représentée par M. et Mme Simon, ses neveu et nièce, Mlle Simon, sa petite-nièce, Mlles Gandon, ses cousines.