Missionnaires d'Afrique
France

Bernard Fagnon de la communauté de la rue Friant

Au service
des bibliothèques

Depuis 10 ans Bernard Fagnon œuvre pour le “service des librairies”. Tous ceux qui ont logé dans la maison d’accueil de Friant ont vu cet homme en compagnie de son diable rouge, surchargé de sacs postaux. C’est avec joie que Bernard a envoyé jusqu’à 700 sacs de livres, dans 12 pays essentiellement africains. Quand il en parle ses yeux brillent et rient : il est très fier de sa mission unique.

Ayant eu, au Burkina Faso, une longue expérience d’aumônier de lycées et collèges et ayant été, par ailleurs, responsable d’une librairie paroissiale, j’ai eu alors très vite cette conviction : la bibliothèque est le support nécessaire pour un enseignement ou une formation sérieuse. C’est alors que j’ai pensé, à mon retour en France en 2000, que ce serait un service très utile pour l’Afrique que de m’engager comme agent commercial de cette librairie burkinabé. Reconnu commercial, je pourrais alors bénéficie des remises des libraires et éditeurs et soutenir par l’envoi de livres grands séminaires, universités catholiques, établissements secondaires, aumôneries de lycées et de collèges, communautés de religieux et de religieuses…. J’ai donc entrepris alors des démarches auprès de grossistes et éditeurs pour obtenir de meilleurs prix.

Les maisons d’édition
Pour les prix des livres j’ai l’aide précieuse du Service bibliothèque des Spiritains, logé dans leur Maison mère et maison provinciale, 30, rue Lhomond, dans le Vème. Avec eux, j’obtiens 20 % sur les livres. Mais par mes demandes précises, j’arrive parfois à exaspérer le bon père responsable. à Koudougou, au Burkina Faso, par exemple une section philosophie est née il y a un an. La bibliothèque tenue par la maison des Missionnaires d’Afrique (voir l’article, ci-contre) nous demande de trouver des ouvrages philosophiques. J’ai trouvé que les Presses Universitaires de France (PUF) étaient logées pas loin de notre maison de Friant, 6, avenue Reille- XIIe. Je suis donc allé les visiter, ils m’ont remis alors leur catalogue. Les éditions Karthala soutiennent beaucoup le projet en baissant les prix jusqu’à 30 % et m’ont offert des livres à 5 €; une aubaine pour Koudougou !.

Expéditions par sacs postaux
Mais il fallait aussi chercher d’expédier au tarif les plus serrés. Certains ont trouvé la solution en envoyant par containers mais à partir d’associations se trouvant en province. Pour moi, à force de chercher, j’ai trouvé que les postes françaises pouvaient assurer un tarif spécial de 2,13 € le kilo pour l’expédition des livres en français à destination de l’étranger, expédition en sacs qui peuvent peser jusqu’à 25 kg. Curieusement beaucoup de bureaux de poste ignorent ce tarif ou ne veulent pas l’appliquer. J’allais au début dans un bureau de poste près de la place d’Alèsia jusqu’à ce que ceux-ci me disent : “ Nous n’avons plus de sacs postaux marqués “Librairie”, nous ne pouvons donc plus expédier vos livres.”

Heureusement, après avoir visité bien des bureaux de poste, l’un d’eux, sur le boulevard Brune, donc pas très loin de ma communauté, a accepté de continuer et, s’étant penché sur ces tarifs préférentiels, m’ont déclaré : “ Nulle part, il est écrit qu’il devait impérativement être écrit “Librairie” sur les sacs, vous pouvez donc charger vos livres dans tous les sacs postaux”. Il faut donc bien connaître les tarifs, actuellement quand la poste du boulvard Brune, me voient arriver ils me font confiance sur le poids et les prix que j’ai déjà calculés.

Les livres expédiés sont de deux genres : les uns sont récupérés dans des bibliothèques personnelles ou communautaires grâce à la collaboration de confrères ; le tri n’est pas toujours facile à faire. (Un grand merci à mon confrère Pierre Féderlé, bibliothécaire de Verlomme pour son soutien !).

D’autres sont commandés par des grands séminaires et centres de formation. Certains établissements secondaires, communautés de religieuses et aumôneries nous lancent un appel à l’aide pour alimenter leur bibliothèque : Nous y répondons dans la mesure du possible.

Le service actif des aumôneries
Les trois aumôneries de lycées et collèges des trois principales villes du Burkina sont à la fois lieu de services et de rencontres. Ainsi l’aumônerie de Ouagadougou, la capitale du Burkina, est particulièrement attentive aux étudiants les plus défavorisés. Elle organise des cours complémentaires pour, environ, 200 candidats libres pour les classes de 3es et terminales. Pour ces candidats, on le comprend, pouvoir avoir accès aux livres de leur bibliothèque est essentiel ; des instructeurs accompagnent aussi ces jeunes pour leur permettre d’atteindre le niveau des diplômes qu’ils poursuivent. Les résultats sont probants ; ces lieux favorisent de plus une certaine fraternité entre jeunes musulmans et chrétiens. Par ailleurs la dimension spirituelle n’étant pas négligée, c’est pour certains l’occasion de découvrir le Christ et, parfois, une vocation sacerdotale ou religieuse.

L’Association des Amis des Pères Blancs, par deux fois, nous a apporté un financement qui nous a permis l’achat de livres et couvrir les frais d’expédition pour des établissements secondaires, foyers de lycéennes et collégiennes et aumôneries de lycées et collèges.

C’est pratiquement 700 sacs qui ont été expédiés depuis 10 ans, dans 12 pays dont le Burkina, le Mali, la Côte d’Ivoire, le R. D. Congo, le Sénégal… mais aussi en Terre Sainte. Les ressources financières sont maintenant très réduites alors que les besoins augmentent sans cesse. Dons de confrères, parents et amis seront les bien venus, d’avance MERCI.

Bernard Fagnon.


La bibliothèque Alfred Diban Ki Zerbo de Koudougou

-11000 étudiants fréquentent l’université de Koudougou. Ces étudiants viennent plutôt d’un milieu social modeste. Au cours de l’année académique ils vivent souvent des situations de précarité : problème de nourriture, de logement, des moyens de lecture…

-La bibliothèque officielle de l’université est très limitée en livres. Alors où aller pour consulter les livres scientifiques ?

- La bibliothèque Alfred Diban Ki Zerbo offre le cadre d’étude pour que les étudiants puissent réussir et acquérir des compétences nécessaires pour leur futur travail. Par la lecture et la recherche les étudiants peuvent se réaliser et s’épanouir. La bibliothèque est aussi un lieu de rencontre avec et entre les universitaires : échange, partage d’expérience, entraide. Elle est aussi un lieu de rencontre interreligieuse où des jeunes de toutes confessions et religions collaborent et travaillent ensemble. Nous y insistons. Il n’y a pas de distinction, pas d’exclusion à cause de la religion. La bibliothèque est ouverte pour tous.

Les chiffres :
- 122 places
- 520 étudiants abonnés
- 3250 livres utilisés/3mois
- 200 F cotisation/mois

Achat des livres essentiellement par le P. Bernard Fagnon.

d’après Andreas Göpfert M.Afr