Voix d'Afrique N°93.


Janvier 2011, une délégation de l’AAPB (Association des Amis des Pères Blancs) de Lyon est partie 10 jours au Burkina Faso « sur les pas des Missionnaires d’Afrique, Pères Blancs ». Nous étions 14 personnes, dont le Père Jean Moriaud, l’initiateur du projet.

Sur «les pas des Pères Blancs», nous avons découvert quelques réalisations des anciens et celles de ceux d’aujourd’hui. Nous essayons d’être le plus possible africains pour mieux comprendre de l’intérieur.

Dès notre arrivée à la capitale, Ouagadougou, nous avons été plongés dans cette Afrique mystérieuse où vivent des missionnaires. Nous visitons ‘le musée des Mossi’… La vie des morts est l’inverse de celle des vivants ; nous sommes donc invités à nous déchausser et à marcher ‘à reculons’ pour entrer dans la cité des morts. L’un d’eux, nous regarde avec ses pieds sortant du linceul!

Le Père Jean Moriaud, l’initiateur du projetNous voyageons avec deux « adieu la France », deux fourgonnettes ‘périmées’ en France, mais qui sont encore bonnes à rouler en Afrique ! Cela demande des experts en conduite. Ils sont capables de se ‘débrouiller’ à rouler sur la « tôle ondulée » en évitant les trous des pistes de latérite. Si l’on veut que les passagers et les véhicules arrivent en état, il s’agit de dépasser les 80 km à l’heure. Un œil de lynx fera éviter les vélos, motos, voitures et animaux de tout genre sans lumière la nuit. La poussière est assurée ! Ne regardez pas l’état des pneus, faisons confiance à ces chauffeurs experts en conduite quand une roue éclate. Ils sont artistes pour changer un boulon avec seulement un tournevis et un marteau et remettre la roue…

Oui, cela prend un peu de temps, mais les montres sont restées en France. C’est l’occasion de déguster les produits locaux, de prendre des photos sur le bord de la piste. Les plus hardis se mettent à ‘bavarder’ avec les gens qui arrivent de tous les côtés, les enfants surtout. Jean sera souvent demandé pour améliorer la conversation. Vive la vie en Afrique !... .

Rencontre à la Maison Lavigerie, à OuagadougouTout au long du voyage nous avons pu découvrir qui sont les jeunes qui se préparent à répondre à l’appel de Dieu dans la Société des Missionnaires d’Afrique. Ils sont 417 étudiants en formation dans le monde.
Nous sommes d’abord accueillis, à Ouagadougou, par les philosophes de la Maison Lavigerie. Un bon repas africain nous attend. Répartis en petits groupes avec la quarantaine d’étudiants, la rencontre et les échanges sont chaleureux – le soleil aussi -. Le lendemain, nous partons chez les postulants et les novices à Bobo-Dioulasso. Les connaissances réciproques s’emballent dans de belles danses autour de la table et des jeux, le soir au clair de lune : richesse de treize nationalités. Après une année de spiritualité, ils partiront vivre deux années en communauté avec leurs aînés dans d’autres pays. Ils reviendront compléter leurs études de théologie pendant 3 ou 4 ans avant leur engagement définitif.

Un peu de tourisme nous emmène vers les cascades de Banfora et la sucrerie ; nous visitons le Bobo d’autrefois et le mar-ché. Nous sommes particulièrement attentifs à la visite du projet soutenu par la Fédération auprès des jeunes collégiens et lycéens de Bobo. Les bâtiments sortent de terre. Denis Rabier coordonne tout cela et nous accompagne durant 4 jours avec une grande gentillesse. Nous profitons du retour vers Ouaga pour découvrir le beau travail de Maurice Oudet pour le développement et Justice et Paix à Koudougou. Il a également un projet de laiterie. Les yaourts frais sont très appréciés. A Ouagadougou, le Provincial Théo Caerts nous partage ses soucis et ses activités d’organisation sur les 6 pays de sa Province. Le centre ‘Taab ninga’ des enfants de la rue vit et progresse maintenant sans Pierre Béné. « Ne construis jamais un mur qui ne pourra se passer de toi ! »


Le Groupe des Voyageurs avec Jean Moriaud et Denis Rabier

Nos yeux s’ouvrent maintenant sur le travail des anciens. En route vers Pabré pour visiter le noviciat des Sœurs de l’Imma-culée Conception (SIC) et le Petit Séminaire avec son barrage et ses jardins. Avec les Frères de la Ste Famille, voilà trois grandes fondations du premier évêque, Mgr Thévenoud, arrivé en 1903. En fondant l’Eglise, il pensait déjà au clergé local et à mettre les personnes debout. Le dernier jour, avec une route pleine de rebondissements, nous découvrons 2 paroisses bisa où Jean a fait ‘ses premières armes’. Imaginez vous-même la chaleur de telles retrouvailles !

De ce voyage, nous n’oublierons pas également les accueils extrêmement chaleureux qui nous ont été réservés sur chaque lieu où nous sommes passés.

Un des heureux Voyageurs


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