Missionnaires d'Afrique


150 ANS
6500 MISSIONNAIRES

Mgr ARTHUR Hughes
1902-1949

Missionnaire et envoyé pontifical en Égypte


En 1942, le Pape Pie XII remplace son Délégué apostolique en Egypte, l’Italien Mgr. Gustavo Testa par un… père blanc anglais, le P. Arthur Hughes. Ce dernier avait jusque-là travaillé en Ouganda et au Soudan mais s’était fait remarqué pour ses qualités d’écoute et ses capacités à fédérer les courants divers au service de l’unité et de la paix. Entré par hasard dans le service diplomatique pontifical, Arthur Hughes mérite surtout que l’on se souvienne de lui comme un pasteur exceptionnel et un serviteur de tous.

De l’East-End de Londres à l’Afrique du Nord.
Arthur Walter Hughes est né le 25 août 1902 dans une famille ouvrière de Walthamstow à Londres. Ce n’était pas une famille pratiquante, ni aisée, et Arthur a dû quitter l’école à 14 ans. Il a trouvé du travail au journal « Le Peuple ». Hughes faisait partie du grand nombre de ceux que le système éducatif d’alors laissait tomber ; la chance de s’en sortir dépendait bien souvent des revenus familiaux, mais il a continué à étudier seul dans les salles de lecture des bibliothèques. Sans doute un lieu peu propice pour trouver la foi, mais c’est là qu’Arthur est devenu convaincu de la justesse des affirmations de l’Église catholique. Il est dit que le prêtre qui le reçut a trouvé qu’il en connaissait plus que lui-même et, lorsqu’il se mit à parler de vocation sacerdotale (il a alors 14 ans), il l’envoya au cardinal Bourne. Après deux ans de discernement, Arthur entrait au séminaire des Missionnaires d’Afrique à Bishop’s Waltham dans l’Hampshire. Le Père Travers l’accueillit. Arthur manifeste rapidement ses talents exceptionnels pour les langues. Il acquiert le Français et le Latin nécessaires pour les études de philosophie (1ère année à Bihsop’s Waltham, deuxième année à Kerlois) et de théologie à Carthage.


Au sortir de la présentation de ses lettres de créance au roi Farouk

Sa ténacité et son humour sont devenus légendaires au cours des générations à venir. Parmi les nombreux souvenirs qu’a retenus la mémoire populaire de ses condisciples il y avait le défi qu’il accepta de parler pendant une heure en français sur le sujet qu’ils choisiraient. Ils lui dire « fromage ». Il a passé le test brillamment, car c’était un des nombreux sujets sur lequel il avait fait des recherches au temps de ses sessions dans les salles de lecture. Une autre fois, le malheureux frère cuisinier a envoyé de la salade assaisonnée avec du pétrole au lieu de l’huile d’olive. Le Supérieur, les pères et les étudiants, tous mirent la salade de côté et virent Arthur mâchonner sa salade apparemment satisfait de manger l’immangeable.

La persévérance d’ Arthur dans la poursuite de sa vocation lui a permis plus tard de discuter des questions théologiques avec ses professeurs dans un Latin plus que aisé. Cependant son parcours n’a pas été sans difficulté : une détérioration de sa santé physique le mena à l’infirmerie à Carthage durant des vacances d’été durant lesquelles il s’appliqua à suivre méticuleusement les ordres du médecin pour recouvrer sa santé. On reste sceptique devant l’utilité du régime imposé d’une douzaine d’œufs par jour, mais il les a consciencieusement avalés.

Une autre source de questionnement pour ses supérieurs fut son sens de l’humour toujours en ébullition, faisant des jeux de mots en trois langues et même citant de travers les saintes écritures. Les pères finirent par reconnaître que c’était le fruit de la joie et non d’un manque de sérieux et ils le recommandèrent pour l’ordination qu’il reçut le 28 juin 1927.

Enseignement et prédication en Angleterre
De retour à Bishop’s Waltham pour enseigner, Arthur se sentit exilé de l’Afrique où il venait de passer ces dernières années. Les jeunes français étaient à présent formés dans leur propre pays, suivant la trêve d’après-guerre entre l’Église et l’État. Les jeunes étudiants britanniques respectaient le Père Hughes et comme professeur et comme mine d’information sur le cricket, bien qu’il fût nul dans le maniement de la batte ou de la balle.

Toujours en Angleterre, il fut transféré à la paroisse et au foyer d’étudiants à Heston dans le Middlesex. Il s’engagea dans des séries de conférences en paroisse ou en aide à des organismes tels que l’Association de la Ligue des Nations ; en cela il suivait l’exemple du fondateur, qui en son temps, a lutté contre l’esclavage jusqu’à venir parler à Londres en 1888. La connaissance du dossier de l’esclavage contemporain permettait à Hughes de parler sans notes pendant une heure devant une audience où se trouvait le Secrétaire aux Affaires coloniales.

L’Ouganda
Finalement, en 1933, arriva la nomination tant attendue pour l’Afrique. A son arrivée en Ouganda, le Père Hughes conquit la confiance de son évêque, Joseph Michaud, en le saluant en Luganda, la langue locale qu’il avait déjà étudiée à Londres à l’École des Études Africaines et Orientales.

Michaud, ayant pris note de son expérience d’enseignant et de contacts avec le gouvernement, nomma le P. Hughes en charge de l’éducation catholique, ce qui incluait la coopération avec le gouvernement du Protectorat et le Délégué apostolique, l’Archevêque Hinsley, un champion de la cause de l’enseignement. La tâche d’administrateur fournissait suffisamment de travail, mais être assis à un bureau n’était pas fait pour combler le P. Hughes. Il s’est montré compétant dans sa tâche officielle, mais il l’a équilibrée avec un travail auprès des scouts et d’autres associations de jeunes.

Tous ses dons étaient mis en jeu. Ses talents administratifs sans doute mais aussi sa puissance de persuasion et sa chaleur humaine étaient évidentes. Hughes supervisaient 7 degrés différents d’écoles, depuis les écoles de brousse à une classe jusqu’à la future Université de Makerere ; avec les petits et grands séminaires, qui étaient ses « neuf chœurs d’anges ». Le gouvernement accordait des subsides mais ils n’étaient jamais suffisants pour toutes les écoles et tout ce que le P. Hughes voulait faire. Un jour, mis au défi de justifier l’augmentation de fonds demandée « pour la plus riche organisation au monde », il répondit que l’Église avait été fondée sur le roc et était depuis ce temps-là en naufrage. Inutile de dire qu’il gagna sa cause. En même temps Hughes était un œcuméniste convaincu, évitant les rivalités inutiles et travaillant avec les autres Églises pour assurer un meilleur financement pour tous. Un jour, il invita un officier d’éducation protestant dont la femme était malade à entrer dans la chapelle de l’école et prier ; c’est un geste qui aujourd’hui n’étonnerait pas, mais, à cette époque-là, cela représentait vraiment l’abattage d’une barrière artificielle entre chrétiens.

Responsabilités en temps de guerre
Dans le vicariat de Gulu, au Nord de l’Ouganda, Les missionnaires italiens devaient faire face à un obstacle apparemment infranchissable. Au moment de la déclaration de guerre, ils furent enfermés et considérés comme des étrangers ennemis. Arthur Hughes fut envoyé pour prendre la charge du vicariat (Vicariat du Nil équatorial) pendant la durée des hostilités. Ce fut un véritable défi. Non seulement son personnel était réduit, mais les forces armées réquisitionnaient les bureaux diocésains et les internats scolaires. Le Père Hughes dut gérer la révolte qui s’en suivit et cela sans perte ni incident fâcheux. Il est remarquable aussi qu’aucune jeune fille des internats ne fut enlevée ni perdue durant les transferts.


Avec le grand Muphti de Jérusalem, el Hadj Amin Huseini

En prenant la charge du diocèse, Hughes visita chaque mission, prêchant à chaque fois un sermon qu’il avait préparé, fait traduire et avait mémorisé dans les quatre langues du coin. Il gagna aussitôt la confiance des gens et de ses confrères missionnaires ; à une des missions les sœurs ont voulu le gâter et lui ont remis un panier d’œufs. Est-ce son expérience de Carthage qui lui fit insister auprès des sœurs pour qu’elles mangent elles-mêmes ces œufs ? Il les cacha dans leur voiture avec un mot clair de leur pasteur. Lorsque, deux ans plus tard, il quitta Gulu, les constructions et le travail du vicariat avait doublé.

Un diplomate pasteur
En 1942, l’Italie avait été repoussée hors de l’Éthiopie et l’Empereur réinstallé. Trop liés à la puissance occupante, les missionnaires italiens étaient en plein désarroi. Le Père Hughes fut envoyé à Addis Ababa pour trouver une solution, mais très vite il fut convoqué au Caire et nommé Régent de la Délégation apostolique de l’Egypte et de la Palestine.
Il était déterminé à ne pas être manipulé par l’Egypte ni être une marionnette des Britanniques, qui, de fait, contrôlaient une bonne partie du gouvernement. Lorsqu’ils lui offrir de l’introduire auprès du roi, il affirma clairement son indépendance paraphrasant le Pape Benoît XV : « Je ne pense pas que je doive rencontrer Farouk sous les auspices des Britanniques. Je ne suis pas ici comme représentant du roi de l’Angleterre, mais du Prince de la Paix ». Il était avant tout prêtre et missionnaire.

Après la Grande guerre, qui l’a profondément affecté, le Pape Benoît avait écrit son encyclique Maximum Illud, mettant en garde les missionnaires contre le nationalisme qui pouvait miner leur autorité comme ministres de l’Évangile. Ils devaient être des envoyés du Christ et non de leur propre patrie. Ses expériences en Ouganda et Éthiopie avaient alerté Hughes de ce danger. Comme représentant du Prince de la Paix il tenait à parler en Arabe avec tout Égyptien, du villageois au roi qui parlait l’anglais : il n’était pas un diplomate distant.


Avec les grecs melkites au Caire

L’Eglise catholique en Égypte se manifeste à travers six différents rites qui, alors, ne vivaient pas forcément en grande harmonie. Ce fut une des priorités de Hughes d’adoucir les tensions et d’unir les différents rites sans les latiniser ou les amalgamer. Le succès d’une telle attitude parut clairement lors de son ordination épiscopale lorsque le représentant des Grecs catholiques lui offrit un anneau et celui des Coptes catholiques une croix pectorale, alors que le patriarche Copte Catholique, Marco Khousam, était un des consécrateurs ; Hughes avait travaillé à la restauration de son titre.
Hughes travailla aussi pour l’unité avec les Églises orthodoxes plus nombreuses, Copte et Grecque. Ils répondait aux invitations au moment des grandes fêtes et priait avec elles, ce qui ne se faisait pas avant lui. (L’archevêque de Londres, le cardinal Hinsley, a essuyé des remarques de la part de ses frères évêques pour avoir « prier avec les hérétiques » lorsqu’il invita Mgr Bell, évêque de Chichester et d’autres à prier le Notre Père après le Blitz du 10 mai 1942). Hughes a développé de bonnes relations avec les chefs religieux Juifs et Musulmans au Caire.

Le nouveau Délégué apostolique visita son peuple et ensuite établit un programme de construction d’écoles, de chapelles et de dispensaires dans les villages chrétiens. Il demanda à ses bienfaiteurs de sauver de la pauvreté 100.000 petits fellahs (paysans). Une école porte encore le nom de cet enfant de l’East-End londonien dont les efforts ont rendu tout cela possible. Les écoles n’étaient pas un projet gouvernemental britannique, mais bien un projet de l’Église égyptienne. Cela apparut très clairement quelques années après sa mort lorsque ces écoles restèrent ouvertes pendant tout le temps de la crise du Canal de Suez et jusqu’à aujourd’hui elles sont ouvertes à tous.

Parmi ses responsabilités, Hughes devait s’occuper des Britanniques, de leurs alliés et de tous les étrangers vivant en Égypte, parmi eux il y avait des prisonniers de guerre italiens et allemands. Sa représentation incluait la Palestine, alors sous mandat britannique, où les Pères blancs, à Jérusalem, dirigeaient un séminaire pour les Catholiques de rite grec. Préserver son indépendance politique relevait d’un art subtil, mais il représentait son peuple si varié auprès des autorités égyptiennes et britanniques. Le roi Farouk appréciait sa compagnie au point de mettre de côté ses habitudes sensuelles lorsque Hughes lui rendait visite et les danseuses ne s’exhibaient qu’après le départ de l’évêque. Hughes avait l’habitude de jeûner la veille des diners officiels. Il fonda un séminaire avec les prisonniers de guerre allemands catholiques, mais il visitait aussi les camps britanniques exhibant clairement le fanion du Vatican sur l’auto de service empruntée. Cet acte n’empêchait pas les relations amicales avec les aumôniers de toutes les dénominations, qui appréciaient le fait qu’il saluait chaque fois leurs épouses aussi. Le chef du personnel fut surpris toutefois lorsqu’un jour Hughes disparut après le repas pour remercier les cuisiniers maltais de leur beau travail.

Une fois la guerre terminée, l’Égypte chercha à échanger des ambassadeurs avec le Vatican ; c’était le premier pays musulman à le faire. En 1947, à la demande du Roi Farouk, Mgr Hughes fut nommé Archevêque et Internonce. Il avait déjà, en 1945, été élevé à la dignité épiscopale en tant qu’évêque d’Hierapolis. En 1947, il devint Archevêque d’Aporus. Nommé, Il continua à vivre en communauté avec ses proches collaborateurs et à travailler d’arrache-pied, évitant le train de vie luxueux auquel on pouvait s’attendre de la part d’un ambassadeur. Avec le Moyen-Orient en ébullition, il devait se méfier des espions. Sachant que la valise diplomatique n’était pas respectée, il l’utilisa pour les affaires courantes sans importance et lui-même postait le courrier plus sensible dans la boîte de la poste locale. Un jour, à Jérusalem, pour déjouer l’attention des espions qui le suivaient, il fit grand état de sa serviette qu’il abandonna « accidentellement » derrière lui dans le compartiment du train à Jérusalem, leur permettant ainsi de la voler pendant qu’il poursuivait sa route avec les documents importants sur lui. Une autre visite à Jérusalem coïncida avec l’éclat d’une bombe près de l’endroit où il était descendu.

Épuisé au service des âmes
Arthur Hughes fut malade d’avoir trop travaillé et de s’être surmené. En juin 1949, il rentra en Angleterre pour des vacances à bord du navire Providence se sentant missionnaire à nouveau alors qu’il célébrait la messe tôt le matin avec le personnel de bord. Il se rendit à la maison de ses parents, se levant tôt chaque matin pour la messe à la paroisse voisine, rentrant pour allumer le feu et préparer le petit déjeuner des parents. La légende dit qu’un visiteur fut scandalisé de le trouver en bras de chemise en train de faire la vaisselle pour sa mère !

Il rendit visite aussi à ses confrères Pères blancs, les alarmant lorsqu’à son arrivée il s’endormit tout habillé pendant 30 heures d’affilé. Ils insistèrent pour qu’il prenne un rendez-vous chez le médecin mais il ne le respecta pas et, après une série d’attaques cardiaques, il mourut dans les bras de son frère le 12 juillet 1949.

Le trimestre était fini, il était trop tard pour que les élèves soient présents et chantent à ses funérailles à Bishop’s Waltham. Il fut enterré non loin de la tombe du P. Travers, celui qui l’avait aidé dans ses premiers pas vers le sacerdoce. Des couronnes de fleurs de la part du Roi Farouk et de la Royal Air Force furent déposées sur sa tombe.
Comment évaluer l’héritage de ce serviteur de Dieu ? L’Égypte maintient son lien diplomatique avec le Vatican : l’Archevêque Michael Fitzgerald, retraité et ancien Nonce auprès de l’Egypte et de la Ligue Arabe, est lui-même un ancien de Bishop’s Waltham, poursuivant la mission d’amitié d’Arthur Hughes dans ces pays dont les Églises remontent aux temps apostoliques.

D’une certaine façon nous pouvons dire que Hughes a anticipé le décret Ad Gentes du concile Vatican II. En évitant le contre témoignage de s’identifier à sa patrie, il a pu servir même le ennemis de son pays en Égypte, et avec son indépendance clairement marquée, il a pu mieux servir et ses compatriotes et tous les Égyptiens. Il fut l’authentique représentant du Prince de la Paix.

L’Eglise Catholique en Égypte est encore petite, célèbre en plusieurs rites, mais essaie de servir toute la nation autant qu’elle le peut, témoin de l’Amour « sans parler directement du Christ et sans tenir la Bible dans sa main » selon les mots de l’évêque Antonios Aziz Mina de Guizeh. Parmi les services qu’elle rend à ses compatriotes, et pas le moindre, il y a ces écoles (incluant celle qui porte son nom) fondées par un homme qui a toujours été reconnaissant pour sa propre éducation.

L’Eglise d’Ad Gentes se dépense pour les pauvres, citant (AG 6) les mots de St Paul choisis par Arthur Hughes comme devise épiscopale (il utilise la deuxième partie) : « Pour moi, bien volontiers je dépenserai et me dépenserai moi-même out entier pour vous. Si je vous aime davantage, en serai-je moins aimé ? » Arthur Hughes était un vrai missionnaire, qui a beaucoup aimé, se dépensant pour tous et très aimé de ceux qu’il a servis. Bien que représentant du Pape, il était clairement au service de l’Église à laquelle il était envoyé. Il mérite que nous nous souvenions de lui comme d’un vrai serviteur de Dieu.

Maurice Billingsley,

Article paru dans ‘The Pastoral Review’ May/June 2016. www.thepastoralreview.org

Maurice Billingsley est un ancient étudiant de Bishop’s Waltham et candidat missionnaire d’Afrique; il est bien connu de ceux qui ont été à Totteridge dans les années 70. Il est président des amis du Centre d’études des Franciscains à Canterbury. Il a écrit plusieurs articles sur Arthur Hughes.

Tiré du Petit Echo N° 1070 2016/07

 


Missionaries of Africa

150 YEARS
6500 MISSIONARIES


Mgr ARTHUR Hughes
1902-1949

Missionary and Papal Envoy in Egypt


Pastor, bureaucrat, or spy?
The position of papal diplomat is an intriguing one: Is he a pastor, bureaucrat, or spy? The British Security Services in Egypt seemed to take the third view in 1942, when they sought the replacement of the Italian Apostolic Delegate to Egypt, Archbishop Gustavo Testa (who eventually became Cardinal Prefect of the Congregation for the Oriental Churches). Pius XII replaced him with an English White Father, Arthur Walter Hughes. Fr.Hughes had already worked in Uganda and Sudan and had a reputation for being a good listener and an ability to link together the different strands leading to unity and peace. He had entered the diplomatic service of the Vatican by chance but he deserves above all to be remembered as an exceptional pastor at the service of all.

From the East End to North Africa
Arthur Walter Hughes was born to a working class family in Walthamstow, London on August 25th 1902. It was not a church-going family, nor well-off, and Arthur had to leave school at 14. He found work at The People newspaper. Hughes was one of many let down by the education system of the day when opportunity was all too often determined by parental income, but he pressed on with self-directed studies in library reading rooms. An unlikely place, perhaps, to find the faith, but there Arthur became convinced of the claims of the Catholic Church. The priest who received him reputedly found him more knowledgeable than he was himself, and he sent Arthur to Cardinal Bourne when he spoke of a priestly vocation (he was 14 years old). After two years’ discernment, Arthur remained steadfast, so Bourne sent him to Fr Travers of the Missionaries of Africa (White Fathers) junior seminary at Bishops Waltham, Hampshire to acquire the French and Latin needed for philosophy and theology studies in Carthage. (Latin was then the language of instruction in major seminaries.)

After presenting his credentials to King Farouk

When Arthur joined the school, there were boys from France as well as Britain. His tenacity and wit were treasured by future generations. Among many stories in the Missionaries of Africa folk memory is the challenge he accepted to speak in French for an hour on a subject chosen by his classmates. They said, ‘Cheese’. He passed this test with flying colours, as it was one of many topics he had researched in his reading room days. On another occasion, the unfortunate brother cook sent up a salad dressed in paraffin in mistake for olive oil. Superior, fathers and students all pushed it aside, to see Arthur chewing away, apparently content to eat the uneatable.

Hughes’ perseverance in pursuing his vocation later enabled him to discuss theological points with his professors in Latin more fluent than their own. However, his progress was not altogether smooth: a physical breakdown led to his occupying the sick bay one summer holiday, meticulously following doctor’s orders to regain his health. Did the dozen eggs a day regime actually help, one wonders? At any rate, he dutifully ate them.

Another cause for concern among his superiors was his ever-bubbling sense of humour, punning in three languages, and even misquoting Holy Scripture. The fathers came to recognise that this was the fruit of joy, not levity, and they recommended him for ordination, the sacrament being conferred on 28th June 1927.

Teaching and preaching in England
Sent back to teach at Bishops Waltham, Arthur felt exiled from Africa, his home for the last few years. The French lads were now being taught in their own country, following the post-war truce between State and Church. Among the young British students, Hughes was respected both as a teacher and as a mine of information on cricket, though he was hopeless with bat or ball.

Still in England, he transferred to the parish and student hostel in Heston, Middlesex. He undertook speaking engagements in parishes and on behalf of organisations such as the League of Nations Association, thus following the example of the founder of the Missionaries of Africa, Charles Cardinal Lavigerie, who had fought against slavery in his day, including speaking in London in 1888. Hughes’ clear grasp of contemporary slavery issues enabled him to speak without notes for an hour to an audience, which included the Colonial Secretary.

Uganda
Finally, in 1933, came the longed-for appointment to Africa. On arrival in Uganda, Hughes won the heart of his Bishop, Joseph Michaud, by greeting him in Luganda, the local language he had already studied at the School of Oriental and African Studies in London.

Michaud, noting his experience in teaching in and contacts with government, put Hughes in charge of Catholic education, including co-operation with the Protectorate Government and the Apostolic Delegate, Archbishop Hinsley, a champion of education. There was work enough for him as administrator, but sitting at a desk was never enough for Hughes. He made his mark on his official duties but balanced these with scout and other youth work.

His gifts were all called into play. Administrative skills indeed, but powers of persuasion and human sympathy were to the fore. Hughes oversaw seven grades of school, from one-room bush schools to the future Makerere University; with the junior and senior seminaries, these were his ‘nine choirs of angels’. Grants were available from the government, but never enough for all the schools or for all Hughes wanted to do. Once, challenged to justify a request for increased funding for ‘the richest organisation in the world’, he replied that the Church had been founded on a rock and had been on the rocks ever since. Needless to say, he won his case. Alongside this, he was a convinced ecumenist, avoiding pointless rivalries and working with other churches to secure better funding for all. He took a Protestant education officer, whose wife was ill, into a school chapel to pray together; a gesture that would hardly raise a comment today, but at that time it represented the breaking down of an artificial barrier between Christians.

Wartime responsibilities
One barrier that proved insurmountable faced the Italian Comboni Missionaries in the Vicariate of Gulu in Northern Uganda. They were interned as enemy aliens when World War II was declared. Arthur Hughes was sent to take charge for the duration of hostilities. It proved a major challenge. Not only was his personnel depleted, the military requisitioned his diocesan offices and boarding schools. The resultant upheaval was managed by Hughes without loss or untoward incident. It was especially noticed that not one girl from the boarding school was abducted or lost in transit.

Taking charge of the diocese, Hughes visited every mission, preaching in each a sermon he had had translated and then memorised in the four new languages he encountered there. The local people and his fellow missionaries were won over; indeed, at one mission the sisters tried to spoil him with a basket of eggs. Perhaps his experience in Carthage contributed to his insistence that they eat them themselves, by concealing the eggs in their car with a stern note from their pastor. When he left Gulu after two years, the buildings and work of the vicariate had doubled in size.


With the Grand Muphti of Jerusalem El Hadj Amin el Huseini

A pastoral diplomat
By 1942 Italy had been driven out of Ethiopia, the Emperor restored. Italian missionaries there, too closely identified with the occupying power, were in some disarray. Hughes was sent to resolve matters, but soon the call came to Cairo.
He was determined not to be ‘dust on the hem of Egypt’, determined too, not to be a puppet of the British who were effectively running much of the government. When they offered to introduce him to the King, he asserted his independence, paraphrasing Pope Benedict XV: ‘I don’t think I should meet Farouk under British auspices. I’m not here as a representative of the King of England, but of the Prince of Peace.’ He was always a priest and missionary.
After the Great War, which affected him deeply, Pope Benedict XV had written Maximum Illud, warning missionaries that nationalism could undermine their authority as ministers of the Gospel. They were to be envoys of Christ, not of their home countries. Experience in Uganda and Ethiopia alerted Hughes to this danger. As a representative of the Prince of Peace, he insisted on speaking Arabic with every Egyptian, from villager to the English-speaking King: he was not a distant diplomat.

The Catholic Church in Egypt worships in six different rites that did not always live easily with each other. Hughes made it a priority to soothe mutual suspicion and unite them without Latinising or assimilating them. His success was evident at his Episcopal ordination when he was presented with a ring by the Greek Catholics and a pectoral cross by the Coptic Catholics, while the Coptic Catholic Patriarch, Marco Khouzam was among his consecrators. Hughes had lobbied for his title to be restored.

Hughes also strove for unity with the much larger Coptic and Greek Orthodox Churches. He sought invitations to their festivals and prayed with them; this had not happened before. (In London, Cardinal Hinsley earned a rebuke from his fellow bishops for ‘praying with heretics’ when he led Bishop Bell of Chichester and others in the Lord’s Prayer after the blitz of 10th May 1942). Hughes also forged good relations with Jewish and Muslim leaders in Cairo.

The new Apostolic Delegate visited his flock, then established a building programme, providing schools, chapels and dispensaries in the Christian villages. He urged his supporters to help ‘save 10,000 little fellahs’ (peasant farmers) from poverty. One school still bears the name of the East End boy whose efforts made it possible. The schools were not a British government project, but a ministry of the Egyptian Church. This was clear some years after his death when they stayed open throughout the Suez crisis and they remain open to all Egyptians to this day.


With Greek Melkites in Cairo.

Arthur Hughes’ responsibilities included the British, their allies, and all foreigners in Egypt, among them Italian and German prisoners of war. His brief also included Palestine, then under British mandate, where the Missionaries of Africa ran a seminary for Greek Rite Catholics in Jerusalem. Maintaining his political independence was a fine art, but he represented his varied flock to both Egyptian and British authorities. King Farouk enjoyed his company enough to set aside his sensualist ways when Hughes visited – the dancing girls only started after the bishop had gone. Hughes would fast the day before attending state banquets. Among the German Catholic POWs he established a seminary, but he would also visit the British camps, his borrowed staff car emphatically carrying the Vatican pennant. This gesture did not preclude friendly relations with chaplains of all denominations, who appreciated his making a point of always greeting their wives. The Chief of Staff, however, was disconcerted when Hughes disappeared after a meal to thank the Maltese cooks for their labours.

The War over, Egypt sought to exchange ambassadors with the Vatican, the first Muslim country to do so. At King Farouk’s request, Bishop Hughes who was ordained Bishop in 1945, was appointed Internuncio and Archbishop in 1947. He continued to live in community, avoiding the luxury an ambassador might be expected to maintain, and working as hard as ever. With the Middle East in ferment, he had to be beware of spies. Knowing that the diplomatic bag was tampered with, he used it for innocuous matters, and he posted more sensitive mail in the local pillar box. To outwit the spies following him to Jerusalem one day, he made a great display of his briefcase, which he ‘accidentally’ left behind in his railway compartment for them to steal while he departed with the important papers on his person. Another visit to Jerusalem coincided with a bomb outrage near where he was staying.

Spent for souls
Stress and overwork were making Arthur Hughes ill. He left for a holiday in England aboard the SS Providence in June 1949, feeling like a missionary again as he said Mass early each morning with crew members. He made his way to his parents’ home, again rising early for Mass at the local church, returning to light the fire and make their breakfast. Legend tells of a visitor scandalised to find him in shirtsleeves, drying up for his mother.

He visited his Missionaries of Africa brethren too, alarming them by falling asleep in his clothes for thirty hours on arrival. The doctor’s appointment they insisted upon was never kept, for after a series of heart attacks Arthur Hughes died in his brother’s arms on 12th July 1949. Term over, it was too late for the boys to sing at his funeral at Bishops Waltham, close to the grave of Fr Travers, who had helped his first steps towards the priesthood. Wreaths were laid on his grave from King Farouk and the Royal Air Force.

How to assess the legacy of this servant of God? Egypt maintains its diplomatic link with the Vatican: the retired Nuncio to Egypt and the Arab League, Archbishop Michael Fitzgerald is himself a Missionary of Africa, an old boy of Bishops Waltham, continuing Arthur Hughes’ mission of friendship to countries whose churches date back to Apostolic times.

In many ways, Hughes anticipated the decree Ad Gentes of the Second Vatican Council. By avoiding the counter-witness of being identified with his home nation, he was able to serve even his country’s enemies in Egypt, and with his clear independence was better able to serve his fellow countrymen there as well as all Egyptians. He truly represented the Prince of Peace.

The Catholic Church in Egypt is still small, still worships in diverse ways, but still strives to serve the whole nation as far as it can, bearing witness to love, ‘without speaking directly about Christ and without holding a Bible in one’s hand,’ in the words of Bishop Antonios Aziz Mina of Guizeh. Not least of the services it offers its fellow countrymen are the schools founded by a man who so valued his own education, Archbishop Arthur Hughes, including the school that bears his name.

The Church of Ad Gentes spends herself for the poor, citing (AG6) the words of St Paul chosen by Arthur Hughes for his Episcopal motto (he used the second half): ‘I will most gladly spend and be spent for your souls, if I love you the more, am I to be loved the less?’ (2 Cor 12.15). Arthur Hughes was a true missionary, who loved greatly, spending himself for all, and being greatly loved by those he served. Although he was the Pope’s representative, he was clearly at the service of the Church he was sent to. He deserves to be remembered as a true servant of God.

Maurice Billingsley

This article was published in The Pastoral Review, May-June 2016, www.thepastoralreview.org

Maurice Billingsley is a former pupil of Bishops Waltham and M. Afr. candidate, known to many of those who had been in Totteridge in the seventies. Former Teacher, he chairs the Friends of the Franciscan Study Centre in Canterbury. He has written papers and articles on Bishop A. Hughes.

Tiré du Petit Echo N° 1073 2016/07